• Petit abrégé d’histoire du pays des USA depuis la seconde guerre mondiale (Howard Zinn)

    “Les Etats-Unis ? C’est l’histoire d’une bande d’esclavagistes qui voulurent être libres. Alors ils ont tué plein d’Anglais blancs pour pouvoir garder leurs esclaves noirs africains et ils purent continuer à éliminer les hommes rouges, continuer à bouger vers l’Ouest pour aller voler les terres des Mexicains bronzés, ce qui leur donna un espace volé pour pouvoir plus tard bombarder nucléairement les jaunes. Vous savez ce que devrait-être le slogan de ce pays : ‘Donnez-nous une couleur, on l’éliminera !”

     George Carlin 

     

    Une nation pacifique ?

     Howard Zinn

     Extrait d’une conversation avec Anthony Arnove sur le terrorisme et la guerre (2002)

      Traduit de l’anglais par Résistance 71 

     

    [...] Vous ne pouvez pas dire aux Américians Originels (Indiens) que nous étions une nation pacifique alors que nous mouvions au travers du continent et nous engagions dans des centaines de guerres contre eux. Les Etats-Unis se sont engagés dans au moins vingt interventions militaires dans les Caraïbes dans les vingt premières années du siècle dernier (XXème siècle), de la seconde guerre mondiale à aujourd’hui, nous avons eu une interminable succession de guerres et d’interventions militaires.

    Juste cinq ans après la fin de la guerre la plus désastreuse de l’histoire de l’humanité, après la seconde guerre mondiale, nous sommes en guerre en Corée. Ensuite, presqu’immédiatement, nous allons aider les Français en Indochine, suppléant plus de 80% de leur équipement militaire et bientôt nous sommes impliqués en Asie du Sud-Est. Nous bombardons non seulement le Vietnam mais aussi le Laos et le Cambodge.

    Dans les années 1950, nous sommes aussi impliqués dans des opérations secrètes de renversement de gouvernements en Iran (1953) et au Guatémala (1954). De plus alors même que nous sommes impliqués par la suite au Vietnam, nous envoyons également l’armée en République Dominicaine. Dans cette période nous donnons aussi une énorme aide militaire à l’Indonésie, aidant ainsi le dictateur local Suharto, à mener une guerre interne contre son opposition au cours de laquelle plusieurs centaines de milliers d’opposants à son régime seront tués. Puis en 1975, le gouvernement américain apporte un soutien critique à la campagne féroce et brutale de mise au pas de la population du Timor Oriental, dans laquelle des centaines de milliers de personnes seront tuées.

    Dans les années 1980. Lorsque Reagan arrive aux affaires, nous commençons une guerre secrète en Amérique Centrale, au Salvador et au Honduras, au Costa Rica et spécifiquement au Nicaragua, y créant une force contre-révolutionnaire les Contras, que Reagan appelle les “Combattants de la Liberté”.

    En 1978, avant même que les Russes n’entrent en Afghanistan, nous envoyons secrètement des armes aux rebelles les moudjahidines. Certains d’entre eux deviendront par la suite les Talibans, les gens qui soudainement deviendront nos ennemis. Le Conseiller à la Sécurité Nationale du président Carter, Zbigniew Brzezinski, crânait alors qu’il savait que les Etats-Unis allaient “provoquer une intervention militaire soviétique” en Afghanistan. Ceci se produisit, provoquant une guerre qui dura 10 ans. La guerre fut dévastatrice pour les Afghans et laissa le pays en ruine. Dès que ce fut fini, les Etats-Unis se retirèrent. Les gens que nous soutenions, les fondamentalistes religieux prirent le pouvoir en Afghanistan et y établirent leur régime.

    Presqu’aussitôt la venue aux affaire de George Bush Sr en 1989, il lança une guerre contre la Panama, qui tua plusieurs milliers de personnes. Deux ans plus tard, nous étions en guerre dans le Golfe, utilisant l’invasion du Koweït par Saddam Hussein (NdT : qui eut au préalable le feu vert de Washington et fut encouragé de le faire se faisant ainsi piéger…) comme excuse pour intensifier notre présence militaire dans la région et pour stationner des troupes en Arabie Saoudite, ce qui devint par la suite un des crimes principaux qui fit réagir Oussama Ben Laden et d’autres nationalistes saoudiens.
    Puis, avec l’administration Clinton, nous avons bombardé l’Afghanistan, le Soudan, la Yougoslavie et encore l’Irak.

    Pour que quelqu’un comme Bush nous appelle une “nation pacifique”, cela veut dire qu’il faille laisser de côté une bien grande portion de l’histoire.

    Il est en fait juste de dire que depuis la seconde guerre mondiale, il n’y a pas eu de nation plus belliqueuse et activement engagée dans les conflits que les Etats-Unis.

    [...] Pour nous faire entrer de nouveau en guerre (NdT : Après les attentats du 11 Septembre 2001), ils veulent nous faire agir comme si nous étions nés hier. Ils veulent que nous oublions l’histoire de nos gouvernements, parce que si vous oubliez l’histoire, c’est à dire si vous êtes nés d’hier, alors vous allez croire n’importe quoi. Comment croyez-vous que nous ayons ajouté le Texas, le Colorado, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et la Californie aux Etats-Unis ? Parce que les Mexicains nous aimaient beaucoup et qu’ils nous les ont donné ? Nous avons acquis ces territoires suite à la guerre contre le Mexique et nous avons pensé que les Mexicains devraient être contents que nous n’ayons pas tout pris. Cette guerre contre le Mexique a commencé avec un mensonge. Il y a eu un incident à la frontière américain-mexicaine. Des troupes américaines allèrent en zone disputée et des gens y furent tués. Le président James Polk décréta que le sang avait coulé en terre américaine et les armées furent envoyées vers Mexico-City, peu de temps après nous avions la moitié du Mexique.

    [...] Ainsi l’histoire peut-être utile. Elle peut vous en dire beaucoup sur votre gouvernement, au sujet des mensonges et de la tricherie perpétuelle. Si les gens savaient cette histoire, ils ne resteraient pas assis béatement à écouter un Bush parler et à s’émerveiller qu’il soit capable de lire.

    [...] Le gouvernemnt nous dit qu’il est absolument déterminé à éradiquer les camps d’entrainement terroristes (NdT : créés par la CIA, MI6, Mossad, ISI et financé par les Saoudiens et pays du Conseil de Coopération du Golfe), mais ici aux Etats-Unis, la sinistre “École des Amériques” (NdT : autrefois basée au Panama) a entraîné et entraîne toujours des personnels qui s’engagent dans le terrorisme, elle entraîne des gens qui deviennent les organisateurs des escadrons de la mort en Amérique Centrale (NdT : technique de “contre-insurrection” développée par l’armée française lors de la bataille d’Alger de 1957 et que des cadres tortionnaires français comme le général Aussarès, enseignèrent à l’École des Amériques…).

    Si vous mettez au mur des photos de classe de l’École des Amériques, vous aurez une une sérieuse galerie de terroristes internationaux, comme par exemple le chef des escadrons de la mort salvadoriens Roberto D’Aubuisson, qui prît par au massacre de 811 personnes à El Mozote en 1981, ainsi que beaucoup de généraux et de dictateurs qui passèrent dans les rangs de l’École des Amériques.

    Vous savez, le dictateur panaméen Manuel Noriega est allé à l’École des Amériques, puis est devenu un employé de la CIA, puis soudainement est devenu un ennemi et un terroriste, alors nous sommes entrés en guerre contre le Panama pour le capturer.

    Nous n’irons probablement pas de si tôt en guerre contre Henry Kissinger !

    Les Etats-Unis se sont opposés de manière persistante à la création d’un tribunal international contre les crimes de guerre parce qu’il pourrait être utilisé contre les personnels du gouvernement américain et ses militaires…

    Kissinger a écrit récemment qu’un tel tribunal serait un mauvaise idée ! Bien sûr que c’est une mauvaise idée, il pourrait bien être un des premiers à y être jugé. (NdT : N’oublions pas que Kissinger est le protégé et l’homme d’action de la famille Rockefeller…)

    [...] Le gouvernement américain quel qu’il soit n’est clairement pas intéressé en une telle initiative.

     

    Sur les mouvements sociaux et la lutte anti-ségrégationniste dont Zinn fut un fervent activiste il dit ceci (toujours avec Arnove en 2002) :

    Pas en notre nom

    [...]

     

    Je pense que la chute de l’URSS il y a dix ans nous a donné une nouvelle opportunité de discuter au sujet du socialisme d’une façon qui ne serait pas entachée par le stalinisme, par un état policier et le goulag (NdT : qu’aujourd’hui en 2014, les Etats-Unis ont remplacé en devenant le Pays du Goulag Levant depuis 2001…). Nous pouvons retourner à cette fraîche vision du socialisme qui nous fut donnée avant l’avènement de l’URSS par des gens comme Eugène Debs, Helen Keller et Jack London. C’est une vision du socialisme qui peut inspirer les gens, qui a inspiré plusieurs millions de personnes dans ce pays à la fin XIXème et début XXème siècles. Je pense que nous avons de nouveau cette opportunité pour le faire.

    Cela prendra pas mal de temps et d’éducation, il est clair que les gens n’ont aucune foi dans les institutions du gouvernement. La revue Business Week, qui n’est pas exactement un magazine prolétaire, a conduit une étude il y a plusieurs années, étude qui indiqua que les gens avaient un sérieux manque de confiance dans les entreprises et le gros business et spécifiquement celles qui infuencent la politique. Ce scepticisme montre l’aliénation qui existe et donc l’opportuunité qui existe aussi en ce moment pour projeter de nouvelles idées vers les gens.

    La guerre a toujours diminué notre liberté. Quand notre liberté s’est étendue, cela n’a jamais été le résultat de guerre ou de quoi que ce soit le gouvernement aurait fait, mais toujours en résultat de l’action directe des citoyens. Le meilleur exemple de cela est l’histoire des afro-américains aux Etats-Unis, l’histoire de l’esclavage et de la ségrégation. Ce ne fut pas le gouvernement qui initia le mouvement contre l’esclavage mais les abolitionnistes noirs et blancs. Ce ne fut pas le gouvernement qui initia la bataille contre la ségrégation dans les années 1950 et 1960, mais le mouvement social des peuples du sud des Etats-Unis. Ce ne fut pas le gouvernement qui donna aux ouvriers la liberté de ne travailler que huit heures par jour au lieu de 12. Ce furent les ouvriers et les travailleurs eux-mêmes qui s’organisèrent en syndicats, firent grève après grève et firent face dans les rues à la répression de la police. Le gouvernement était de l’autre côté, le gouvernement a toujours été du côté des employeurs et des grosses entreprises.

    La liberté des travailleurs, la liberté des noirs ont toujours dépendu des luttes du peuple lui-même contre le gouvernement. Donc, si on y regarde de près historiquement, nous ne pouvons certainement pas dépendre des gouvernements pour maintenir ou gagner nos libertés. Nous ne pouvons compter que sur nos propres efforts bien organisés.

    Une autre leçon que nous enseigne l’histoire est que vous ne devez jamais dépendre de vos droits légaux. Ne croyez jamais que vous pouvez montrer un statut légal ou la constitution et dire : “Vous voyez, c’est ce qu’il y est dit et donc c’est ce que je vais avoir.” Parce que quoi que dise la constitution, quelque soit ce que disent les statuts, quiconque en fait détient le pouvoir en une situation donnée déterminera si les droits que vous avez sur le papier seront les droits que vous aurez de fait. Ceci est une situation très commune dans notre société. Les gens luttent pour avoir leurs droits, ils les obtiennent sur le papier, mais la réalité du pouvoir et de la richesse intervient et ces droits légaux ne veulent plus dire grand chose. Vous devez vraiment lutter pour qu’ils deviennent réels.

    [...] Je pense que l’échec du système capitaliste pour résoudre les problèmes fondamentaux va devenir de plus en plus évident.

    [...] Un système qui place les bénéfices des entreprises et des actionnaires au dessus de toute autre considération est voué à être exposé à l’échec. Je ne sais pas quand cela deviendra l’évidence même pour la vaste majorité du public américain mais cela est certain de se produire dans le futur.

     

    Source :

    Terrorism and War”, Howard Zinn with Anthony Arnove, Open Media, 2002

     

     Traduit de l’anglais par Résistance 71 

     

    A l'époque, Howard Zinn ignorait que cette même année 2002, un coup d'Etat d'origine US allait tenter de renverser Hugo Chavez, sans succès :

    http://www.voltairenet.org/article1...

    Et que Sam remettrait ça sur le tapis plusieurs fois, avec plusieurs tentatives d'assassinat, dont la dernière qui a peut-être réussi (le cancer, ça s'injecte).

    Il ignorait aussi que des tentatives d'assassinat contre son successeur auraient lieu jusqu'en 2014 : http://www.mondialisation.ca/venezu...

    Il ignorait aussi que Bush était sur le point d'envahir l'Irak, et qu'il y aurait 1 à 2 millions de morts.

    ll ignorait que son pays allait remettre ça en Libye, en Syrie, en Ukraine, en Somalie et ailleurs.

    Il l'ignorait, mais je pense qu'il s'en doutait...

     

    Mais ce qu'il savait, c'est que tout ça aura un terme. Même si le Bon Dieu n'existait pas.

    On me reproche souvent de dire du mal des américains. Mais qui pourrait en dire du bien ?

    Pourquoi, comme le disait une banderole brandie au Pakistan, les Américains sont-ils le "peuple le plus haï de la terre" ? (Ce n'est pas tout à fait vrai : Israël a le pompon, avec 52% d'opinions négatives, soit 3.8 milliards de gens qui detestent ce pays).

    Ce ne sont pas les Américains en tant que peuple qui sont détestés ; ce qui est rejeté plus fondamentalement, c'est leur entité politique caractérisée par une violence répressive, le souci obsessionnel de leurs propres intérêts, la façon de se positionner comme centre du monde et surtout d'édicter comme norme ce qui doit être "raisonnable, normal et approprié".

    Moi, je leur reproche surtout d'être à la base de presque toutes les guerres depuis 70 ans. Qui dira le contraire ?

     

    doctorix


    votre commentaire
  • Les bas-reliefs érotiques des temples hindous, avec leurs positions qui défient la gravité et les lois de l’anatomie ont désormais de la concurrence, avec la crise ukrainienne. Chaque partie veut avoir les juifs de son côté, tout en prétendant que l’autre bord est anti-juif et néanmoins téléguidé par les juifs tout à la fois.

    Cette position intenable et kamasoutresque est le résultat d’une série d’alliances extrêmement confondantes. Le régime actuel de Kiev comporte des juifs tout dévoués et des antisémites sauvages aux places capitales. Les figures de proue du régime (y compris le président élu) sont d’origine juive ; l’homme fort et le financier en chef Igor Kolomoysky est une éminence publique parmi les juifs, édificateur de nombreuses synagogues et fervent d’Israël. Mais la force la plus décidée et agissante du régime, les ultra-nationalistes du parti Svoboda et le Secteur Droit, admirent Hitler et son quisling ukrainien, Stepan Bandera, ces « libérateurs de l’Ukraine qui ont su rejeter le joug judéo-moscovite », comme ils disent. Les juifs sont ambivalents, et les deux bords aussi sont ambivalents chez eux, si bien qu’on est au cœur d’une intrigue très divertissante.

    Les Russes ont essayé d’attirer Israël et les juifs américains dans leur camp, mais n’ont pas eu beaucoup de succès. Le président Poutine a condamné l’antisémitisme du parti Svoboda ; il a mentionné la profanation du cimetière d’Odessa dans son discours décisif. Les Russes ont revitalisé le récit de la Deuxième Guerre Mondiale, en identifiant pleinement le régime de Kiev avec les gangs de Bandera et l’ennemi nazi. Et pourtant, cette rhétorique n’est pas prise au sérieux par les juifs, qui refusent de se sentir menacés par le féroce Kolomoyski. « Ces nazis-là ne sont pas contre les juifs, ils sont contre les Russes, donc ce n’est pas un problème juif », disent-ils.

    Lire la suite de l’article sur plumenclume.net


    votre commentaire

  •  

    Printemps arabes, guerre d'Irak, guerre en Syrie... la situation est excellente pour Israël.


    votre commentaire
  •  

    Les forces israéliennes ont assassiné un jeune Palestinien de 14 ans, après que des affrontements ont éclaté vendredi matin lors d’une invasion de l’armé d’occupation au sud du village de Dura, près d’Hébron. en Cisjordanie.

    Des sources locales ont déclaré à Ma’an que Mahmoud Jihad Muhammad Dudeen a été abattu par des tirs à balles réelles qui l’ont touché dans la poitrine, puis qu’il avait été transporté à l’hôpital d’Hébron où il a été déclaré mort peu de temps après.

    Les mêmes sources ont déclaré que les forces israéliennes ont ouvert le feu directement sur Mahmoud au cours des affrontements qui ont eu lieu dans le quartier de Doura Haninia.

    Ces affrontements ont éclaté après que les forces israéliennes aient envahi et pris d’assaut le village dans un raid à l’aube et aient commencé à effectuer des raids de maison en maison. En réponse, les jeunes du village ont jeté des pierres sur les soldats.

    Le meurtre intervient après une semaine de raids israéliens intensifs et d’opérations à travers la Cisjordanie et en particulier dans la région au sud d’Hébron.

    La Société du Prisonnier palestinien a déclaré mercredi que plus de 300 Palestiniens avaient été kidnappés et plus de 750 maisons perquisitionnées lors des recherches effectuées par les forces israéliennes, depuis que trois jeunes colons israéliens ont disparu jeudi dernier près de la colonie juive de Gush Etzion près de Bethléem, en territoire palestinien sous occupation.

    Israël a accusé le Hamas (résistance islamique) pour ce qu’il juge être une opération d’enlèvement et les deux tiers des personnes kidnappées depuis par l’armée d’occupation font partie de cette organisation, dont d’anciens membres du Parlement et des membres d’organisations caritatives liées au mouvement Hamas.

    Israël n’a apporté aucun élément allant dans le sens de ses accusations, ce qui n’empêchent pas les autorités d’occupation de déclarer leur intention « d’écraser le Hamas. »

    Mahmoud Jihad Muhammad Dudeen est le deuxième Palestinien à être assassiné cette semaine.


    votre commentaire
  •  

    Inge HANNEMANN n'est à ce jour pas connue des médias français, peut-être à cause de la barrière linguistique...ou peut-être parce que son combat effraie les autres pays.... 

    Employée au "Centre d'Emploi de Hambourg-Altona", par l' "Agence Fédérale pour l'Emploi", elle est très rapidement écœurée par la politique de sanctions appliquées systématiquement et implacablement aux personnes en recherche d'emploi.

     

    JPEG - 6.7 ko
    Inge HANNEMANN
    Hommage à une héroïne des temps modernes, qui a défendu les sans-emplois jusqu’au bout.

    Inge HANNEMANN : « La Arbeitsagentur produit de la pauvreté et viole les droits fondamentaux. Plusieurs paragraphes de la loi fondamentale sont violés. Je vois la misère, les actes de répression et une grande division de la société se produire.  Les sociétés d'intérim reçoivent durant trois mois de l'argent de la Arbeitsagentur. Le salarié, lui, ne touche pas cet argent. Les gens sont donc embauchés pour trois mois et sont ensuite virés car la boîte d'intérim embauche des nouveaux chômeurs pour toucher les primes. La ministre du travail, Ursula von der Leyen, est assez incompétente. Je dénonce les chiffres sur le chômage annoncés par le gouvernement. Nos médias parlent de trois millions alors que nous avons huit millions de chômeurs en Allemagne ! »

    « Un jour j'ai eu dans mon bureau un chômeur très malade. Il ne pouvait pas bien entendre et marcher. Il respirait à l'aide d'une machine. Les médecins du Pôle emploi ont déclaré qu'il pouvait travailler tout en restant sur un lit ! ».

    Dans un premier temps, elle s'est refusée à appliquer systématiquement les sanctions des caisses de chômage allemandes, et a mis son emploi en danger en prenant la défense des sans-emplois (je trouve que ça fait moins méprisant que "chômeurs"), en n'appliquant pas les pénalités prévues. Convoquée une première fois par ses supérieurs, elle a répondu qu'elle appliquait les sanctions quand elle considérait que c'était justifié.

    Parallèlement, elle a créé un blog, sur lequel elle critique la manière dont sont traités les sans-emplois en Allemagne, allant jusqu'à dire que la fonction du Pôlemploi allemand n'était pas la réinsertion dans le monde du travail, mais d'éjecter les demandeurs d'emplois à coups de sanctions arbitraires, prévues par des textes de loi allemands beaucoup trop strictes, selon Inge.

    Son bras de fer avec la politique allemande concernant le traitement des chômeurs, lui a finalement coûtera finalement sa place en avril 2013, son employeur lui signifiant qu'elle s'était "trompée d'emploi", et la renvoyant séance tenante avec interdiction de revenir sur son lieu de travail, après 8 ans de collaboration. 

    « Mes communications téléphoniques sont subitement interrompues quand je parle aux journalistes. Pendant des heures, je ne peux plus téléphoner. Les mails n'arrivent plus correctement. Ceux qui veulent me contacter reçoivent un message comme quoi mon compte mail est fermé ».

    Mais elle va plus loin : parlant le français et passionnée par le pays des droits de l'Homme, elle se propose de venir en France rencontrer le syndicat du Pôle emploi, SNU-FSU,pour mettre en garde contre les nouveaux plans sur le chômage en France directement importés du modèle Hartz IV. 

    Depuis 2013, Inge Hannemann, licenciée pour activité politique, est menacée d'être internée en psychiatrie. Angela Merkel et son second couteau, Ursula von der Leyen, de la CDU, qui a été une ministre de la famille au bilan médiocre et qui dirige le ministère du travail aujourd'hui, aurait calé Inge Hannemann dans la lunette de son fusil. Devenant une affaire d’État, le blog d'Inge Hannemann, altonabloggt, et ses divers entretiens dans la presse commence à échauder Berlin.

     

    Inge HANNEMANN a déposé une plainte au tribunal de Hambourg pour licenciement abusif, qui a été rejetée le 30 juillet 2013. Battante jusqu'au bout, elle a fait appel de cette décision. Une pétition co-signée par 16.000 personne a été remise au tribunal de Hambourg pour sa ré-intégration, éventuellement à un poste de médiateur entre les sans-emplois et l' "Agence Fédérale pour l'Emploi".

    Les textes de loi allemands prévoyant qu'une loi puisse être amenée à être rediscutée au parlement (Bundestag) si un quorum de 50.000 signatures est atteint (une forme de référendum à la sauce suisse...). Elle dépose le 20 Novembre 2013, une pétition libellée "allocation chômage II - abolition des sanctions et des restrictions sur les prestations" (SGB II et SGB XII)" qui, ayant ateint et même dépassé les 50.000 signatures, a été publié sur le journal officiel du Bundestag.

    Le 17 Mars 2014, la pétition de Inge Hannemann était discutée dans la commission des pétitions du Bundestag allemanden séance publique.

    http://www.ingehannemann.de/

    Malgré la barrière des langues, le sort des allemands est lié au sort des autres européens, il est vital que nous nous soutenions les uns les autres.

    Un ENORME hommage à la lutte courageuse de Inge HENNEMANN, en espérant que cela donne des idées à nos conseillers "Pôle-emploi".

     

    Le combat pour la justice paie. Encore faut-il oser se battre !

     

    Gilles SONDEREGGER


    votre commentaire
  • Emmanuel Ratier vous invite à le suivre dans Paris à la recherche du lieu où a grandi Manuel Valls Le Premier ministre et sa famille ont toujours prétendu qu'ils avaient vécu dans un endroit modeste voire lugubre. En réalité, le jeune Valls a habité sur les quais de Seine, avec vue sur l'île Saint-Louis et Notre-Dame, dans l'un des quartiers les plus chers de la capitale. La famille Valls y vit depuis 62 ans. L'appartement que lui attribue la Ville de Paris vaut 17 000 euros le m2 ! Regardez les images et jugez par vous-mêmes !


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • Les événements secouant l’Ukraine, depuis février 2014, soulignent une opposition frontale entre l’Union européenne et les États-Unis d’un côté, et la Russie de l’autre. Les volontés de Poutine d’instaurer une zone de libre-échange de Lisbonne au Pacifique – proposition du 28 janvier 2014 – ont soulevé l’ire des Anglo-Saxons. En effet, l’ambition russe aurait réduit à néant le projet du marché transatlantique cher à Londres et à Washington. Les événements à Kiev, partis de la place Maïdan, ont désormais créé un gouffre entre le monde russe et le bloc euro-atlantique. L’Ukraine étant le carrefour de rivalités entre ces deux mondes, ceux-ci se sont engagés dans une lutte où les sanctions pleuvent des deux côtés. Pour l’Occident, il est aisé d’annoncer des mesures coercitives – comme l’exclusion de la Russie du G8 devenu G7 – en oubliant, toutefois, que les mesures de rétorsion du monde russe en liaison avec Pékin risquent d’avoir des conséquences dévastatrices.

    Les États-Unis, pilier du monde occidental, étouffent sous le poids de la dette. Le dollar, véritable monnaie d’échange mondiale, est de plus en plus remis en question par de nombreux pays, ce qui menace à terme la crédibilité de cette monnaie. Près de 6.000 milliards de dollars de bons du Trésor sont détenus de par le monde. La Chine et la Russie détiennent environ 23 % de ceux-ci, respectivement 1.272,1 milliards et 100,4 milliards (mars 2014). À cela, il faut ajouter que la monnaie américaine est le moyen d’échange pour les matières premières, en particulier le pétrole et le gaz. Le refus d’utiliser le dollar peut coûter très cher au pays récalcitrant. L’Irak de Saddam Hussein en sait quelque chose. Or, c’est la politique poursuivie par Poutine en liaison avec la Chine, consistant à se débarrasser du dollar dans leurs échanges, qui prend tournure depuis février/mars 2014. Les oligarques américains semblent préparés à cette révolution, voire en être les initiateurs. En effet, un véritable message pour initiés a été délivré dans le Washington Times, le 25 octobre 2012, sous la plume d’une pointure du système, Grady Means (économiste au service de Nelson Rockefeller). Rappelant que la solidité du dollar ne tient que par son utilisation dans le monde entier, et constatant un désengagement croissant de nombreux pays à l’égard de cette monnaie, cet oligarque annonçait un effondrement de l’économie américaine pour le 4 mars 2014. Bien que cet événement ne se soit pas réalisé à la date prédite, force est de constater que le processus d’effondrement du dollar et du système occidental a étrangement commencé, suite aux événements de la place Maïdan en février 2014.

    En effet, sous l’égide du gouvernement russe, le vice-Premier ministre Igor Chouvalov a présidé, le 24 avril dernier, une réunion en liaison avec le chargé des finances, Alexei Moiseev, consistant à se débarrasser du dollar dans les exportations russes. La « dédollarisation » fut le maître mot de cette réunion. Depuis, cette politique s’est accélérée avec la signature d’un méga-contrat gazier évalué à 400 milliards de dollars, le 20 mai 2014, entre la Russie et la Chine. Cependant, les représentants des deux pays se sont engagés à utiliser leurs monnaies respectives dans cet échange commercial. Politique qui se renforce, au même moment, avec des accords signés entre la seconde banque russe, la VTB, et la Banque de Chine. Ces deux partenaires affichent leurs intentions d’intensifier leurs échanges en roubles et en yuans. À cela, il faut ajouter la création d’une agence de notation financière russo-chinoise. Pareil à une rafale face aux sanctions occidentales, il a été créé une « Union économique eurasiatique », le 29 mai 2014, réunissant la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan. Ce bloc, prélude à « l’Union eurasienne supranationale » selon les propres termes de Poutine , doit s’agencer dans le cadre d’une gouvernance mondiale où les oligarques de chaque bloc défendront âprement leur part du gâteau. Enfin, signalons que Gazprom a signé, le 6 juin, une série d’accords avec la possibilité de se passer du dollar au profit de l’euro. Au même moment, la Russie annonce sa volonté de se « dédollariser » encore plus en commerçant avec les pays asiatiques dans leurs monnaies respectives.

    Face à une telle avalanche de mesures russes et chinoises, nous pouvons conclure que le compte à rebours conduisant à la mise à mort du « roi dollar » a été lancé.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires