• AIDE MÉDICALE D'ÉTAT - Jusqu'où faudra-t-il plonger ?

    L'explosion des dépenses de l'Aide médicale d'État (AME) devrait inciter à sa remise en question radicale et à sa suppression immédiate. Or, il n'en sera rien et pendant deux ans, ce sera le gouffre.


    L'aide médicale d'Etat est un dispositif permettant principalement aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès gratuit aux soins et aux médicaments. Des rapports sur les dysfonctionnement de l'AME, il y en a eu et à la pelle, celui très officiel par exemple de la Documentation française mais aussi celui du député républicain de Paris, Claude Goasguen. Et c'était en 2013 soit avant les afflux massifs de 2014 et 2015 !

    L'aide médicale d'État a un coût faramineux mais elle demeure aujourd'hui la principale incitation à l'immigration en France. Le nombre de ses bénéficiaires ne cesse de grandir, passant de 75 millions d'euros en 1999 à plus de 800 millions en 2013. 

    L'aide médicale d'Etat s'ajoute à l'ensemble des dépenses sociales du pays qui le conduisent immanquablement à une ruine programmée. Les dépenses sociales représentent en France plus de 600 milliards d'euros soit 58 % de la dépense publique contre 33 % au début des années 60. 600 milliards d'euros alors que le budget de l'Etat ne représente que 400 milliards : cherchez l'erreur ! Autre donnée comparative. Les dépenses sociales représentent en France 33 % du PIB, soit 7 points de plus qu'en Allemagne (26 %) de 4 à 5 points de plus qu'en Finlande ou en Suède. La France est bien le pays le plus socialisé d'Europe, un pays assisté mais sous perfusion. Combien de temps pourrons-nous donc tenir ? 

    Les dépenses sociales ne cessent de croître et les prélèvements obligatoires ne cessent d'augmenter. On change alors de vocabulaire et on qualifie les « dépenses sociales » de « transferts sociaux ». Le terme est technique mais effectivement plus juste puisque, effectivement, on prend les richesses (acquises par le travail) des uns pour les donner aux autres (qui n'ont pas ou pas assez de revenus). Or, dans le cas de la retraite, tous espèrent un jour en être bénéficiaires mais dans le cas de l'AME, les Français peuvent cotiser ou être frappés de telle taxe sans bénéficier jamais de la prestation de l'assurance ou de l'allocation correspondante. Ce n'est plus un transfert mais un pillage.

    Les déficits des régimes sociaux sont considérables. Le plus important est celui de l'assurance-maladie qui s'aggraverait encore cette année en passant à 7,4 milliards d'euros. La suppression de l'AME est une urgence mais qu'on ne s'y méprenne, ce ne sera pas suffisant. C'est en fait tout le système de la protection sociale qu'il faut réformer en sortant de l'étatisme et de l'assistanat. Ici-même, nous avons déjà soutenu la suppression de toutes les aides sociales et leur remplacement par le revenu universel dont le montant serait à déterminer. C'est encore rester et raisonner dans une logique étatique alors que la fin de l'Etat se profile. Il faut donc aller plus loin et généraliser le mutualisme, le principe de la société mutualiste, un care français solidariste. On songe par exemple aux idées pionnières des syndicalistes chrétiens Leriche (Bruno Béthouart,Des syndicalistes chrétiens en politique (1944-1962), de la Libération à la Vème République, Presses Universitaires du Septentrion ) ou celles de Gaston Teissier qui s'opposèrent d'ailleurs à la loi créant une caisse unique de Sécurité sociale, lors de l'Assemblée générale des mutuelles familiales tenues à Paris le 5 mai 1945. Partisans des sociétés mutualistes, ces deux militants ouvriers craignaient à juste titre - car l'histoire leur donna raison - l'intervention grandissante de l'État dans la mise en place d'un système anonyme qui sera forcément mauvais gestionnaire et qui finalement pillera les uns pour gaver les autres sans contrepartie. 

    Ce qu'ils n'avaient pas prévus, c'est que dans cette spoliation organisée, on ne demandera même plus aux bénéficiaires d'être des citoyens mais simplement des malades sans papiers. 
     
    Michel LHOMME

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