• L’Otan face à l’ingratitude des libyens

    par Thierry Meyssan

    111 jours après le début de l’intervention de la Coalition des volontaires en Libye, aucune solution militaire n’est en vue et les experts s’accordent tous à dire que le temps joue en faveur du gouvernement libyen, sauf coup de chance et assassinat de Mouammar el-Kadhafi.

    Le 7 juillet, le conseil des ministres italien a réduit de moitié l’engagement du pays à l’effort de guerre et a retiré son porte-hélicoptères. Le président Silvio Berlusconi a déclaré qu’il avait toujours été hostile à ce conflit, mais avait été contraint par son parlement d’y participer.

    Le 10 juillet, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a évoqué une solution politique qui passerait par un départ de M. Kadhafi « dans une autre aile de son palais et avec un autre titre ». Vu qu’il n’y a plus de palais, la première condition est de pure forme, quand à la seconde, personne n’en comprend le sens, sinon qu’il s’agit d’une échappatoire sémantique.

    Les structures sociales et politiques libyennes sont issues de la culture locale et sont manifestement difficiles à comprendre pour nombre d’Occidentaux. Il s’agit d’un système monocaméral de démocratie participative, qui fonctionne remarquablement bien au niveau local, doublé d’un forum tribal qui ne constitue pas une seconde chambre, un sénat, puisqu’il n’a pas de pouvoir législatif, mais intègre les solidarités claniques dans la vie politique.

    À ce dispositif, s’ajoute la figure du « Guide », qui ne dispose d’aucun pouvoir légal, mais d’une autorité morale. Nul n’est forcé de lui obéir, mais la plupart le font, comme ils agiraient au sein de leur famille vis-à-vis d’un ainé, bien que rien ne les y contraigne. Dans l’ensemble ce système politique est paisible et les gens ne manifestent aucune peur de la police, excepté lors des tentatives de prise de pouvoir ou encore lors de la mutinerie de la prison d’Abou Salim (1996) qui ont été réprimées de manière particulièrement sanglante.

    Ces précisions permettent de percevoir le caractère absurde des buts de guerre de la Coalition des volontaires.

    Officiellement celle-ci intervient à l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger les victimes civiles d’une répression de masse. Mais aujourd’hui, les Libyens sont persuadés que cette répression n’a jamais existé et que l’armée de l’air libyenne n’a jamais bombardé de quartiers de Benghazi ou de Tripoli. La partie de la population libyenne qui a cru ces informations diffusées par les chaînes de télévision internationales s’est ravisée. Les gens, qui ont tous des parents et amis dispersés dans le pays, ont eu le temps de se renseigner sur les dangers encourus par leurs proches et ont conclu qu’ils avaient été intoxiqués.

    Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, le monde est désormais divisé entre ceux qui croient la version US et ceux qui n’y croient pas. Pour ma part, je réside actuellement à Tripoli dans le quartier réputé hostile à M. Kadhafi qui se serait soulevé contre lui et qui aurait été bombardé par son aviation au début du conflit. Je peux attester qu’il n’y a aucune trace de tels événements, à l’exception d’une voiture brûlée. Les seuls immeubles qui ont été bombardés sont des bâtiments officiels qui ont été tardivement détruits par des missiles de l’OTAN.

    Quoi qu’il en soit, les principaux leaders de l’OTAN ont évoqué publiquement un autre but de guerre, que certains membres de la Coalition ne semblent pas partager : la démission de M. Kadhafi, le « changement de régime ». On entre alors dans une confusion inextricable. D’une part, cette exigence n’a aucun fondement juridique au regard des résolutions pertinentes de l’ONU et n’est aucunement liée à l’objectif affiché de protection de populations réprimées. D’autre part, la démission de M. Kadhafi n’a aucun sens puisqu’il ne dispose d’aucune fonction institutionnelle, mais uniquement d’une autorité morale qui ressort des structures sociales et non pas politiques. Enfin, on ne voit pas de quel droit des membres de l’OTAN s’opposent au processus démocratique et décident en lieu et place du peuple libyen qu’il doit écarter un de ses leaders.

    Au demeurant, cette confusion confirme que cette guerre répond à des mobiles inavoués qui ne sont pas partagés par tous les membres de la Coalition des volontaires.

    Le principe d’une attaque simultanée de la Libye et de la Syrie a été acté par le pouvoir US dans la semaine suivant les attentats du 11 septembre 2001. Il a été exposé publiquement la première fois par John Bolton, alors secrétaire d’État adjoint, dans son discours du 6 mai 2002 intitulé « Au-delà de l’Axe du Mal ». Il a été confirmé par le général Wesley Clark, lors d’un célèbre entretien télévisé, le 2 mars 2007. L’ancien commandeur de l’OTAN y a présenté la liste des États qui seraient successivement attaqués par les États-Unis dans les prochaines années.

    Les straussiens [1] avaient prévu d’attaquer initialement l’Afghanistan, l’Irak et l’Iran dans le cadre du « remodelage du Moyen-Orient élargi », puis lors de la seconde phase d’attaquer la Libye, la Syrie et le Liban pour étendre le processus au remodelage du Levant et de l’Afrique du Nord, puis encore dans une troisième phase d’attaquer la Somalie et le Soudan pour remodeler l’Afrique de l’Est.

    L’attaque de l’Iran ayant été différée pour des raisons militaires évidentes, nous sommes entrés directement dans la Phase II, sans lien avec les événements réels ou imaginaires de Benghazi. La Coalition des volontaires se trouve embarquée dans un processus qu’elle n’a pas voulu et qui la dépasse.

    La stratégie US, mise en œuvre par la France et le Royaume-Uni —associés comme au bon vieux temps de l’expédition de Suez—, était fondée sur une analyse particulièrement fine du système tribal libyen. Sachant que les membres de certaines tribus —principalement les Warfallah— ont été écartés des postes à responsabilité à la suite du putsch manqué de 1993, l’OTAN devait attiser leurs frustrations, les armer et les utiliser comme levier pour renverser le régime et installer un gouvernement pro-occidental. Selon M. Berlusconi, MM. Sarkozy et Cameron auraient indiqué lors d’une réunion des alliés le 19 mars que « la guerre se terminerait quand il y aurait, comme on s’y attend, une révolte de la population de Tripoli contre le régime actuel ».

    Cette stratégie a connu son apogée, le 27 avril, avec l’appel de 61 chefs de tribus en faveur du Conseil national de transition. À noter que, dans ce document, il n’est déjà plus question des massacres attribués au « régime » à Benghazi et à Tripoli, mais de son intention supposée de les perpétrer. Les signataires remercient la France et l’Union européenne d’avoir empêché un carnage annoncé et non d’avoir stoppé un carnage en cours.

    Depuis cet appel, de manière continue et sans interruption, les tribus de l’opposition se sont ralliées une à une au gouvernement de Tripoli et leurs chefs sont venus faire publiquement allégeance à Mouammar Kadhafi. En réalité ce processus avait commencé bien avant et avait été mis en scène, le 8 mars, lorsque le « Guide » avait reçu l’hommage de chefs de tribu à l’hôtel Rixos, au milieu des journalistes occidentaux transformés en boucliers humains et médusés par cette nouvelle provocation.

    Ceci s’explique simplement : l’opposition intérieure à Kadhafi n’avait aucune raison de renverser le régime avant les événements de Benghazi. L’appel du 27 avril se basait sur des informations que les signataires considèrent aujourd’hui comme des intoxications. Dès lors, chacun s’est rallié au gouvernement national pour lutter contre l’agression étrangère. Conformément à la culture musulmane, les rebelles qui ont fait la preuve de leur bonne foi ont été automatiquement pardonnés et incorporés dans les forces nationales.

    Peu importe pour notre analyse de savoir si la répression par le régime de Kadhafi est une réalité historique ou une mythe de la propagande occidentale, ce qui compte, c’est de savoir ce que pensent aujourd’hui les Libyens en tant que peuple souverain.

    Il faut ici observer le rapport de force politique. Le Conseil national de transition (CNT) n’a pas su se constituer de base sociale. Sa capitale provisoire, Benghazi, était une ville de 800 000 habitants. Des centaines de milliers d’entre eux ont célébré sa création en février. Aujourd’hui la « ville libérée par les rebelles » et « protégée par l’OTAN » est en fait une agglomération morte qui ne compte plus que quelques dizaines de milliers d’habitants, souvent des gens qui n’ont pas les moyens de partir. Les Benghazis n’ont pas fuit les combats, ils ont fuit le nouveau régime.

    À l’inverse, le « régime de Kadhafi » a été capable de mobiliser 1,7 million de personnes lors de la manifestation du 1er juillet à Tripoli et il vient de s’engager dans l’organisation de manifestations régionales chaque vendredi. La semaine dernière, ils étaient ainsi plus de 400 000 à Sabha (Sud) et l’on attend une foule identique vendredi à Az Zawiyah (Ouest). Notez bien que ces manifestations sont dirigées contre l’OTAN qui a tué plus d’un millier de leurs compatriotes, détruit les infrastructures non pétrolières du pays et coupé tout approvisionnement par un blocus naval, elles s’articulent autour d’un soutien au « Guide » comme leader anti-colonialiste, mais ne valent pas nécessairement approbation a posteriori de tous les aspects de sa politique.

    En définitive, le peuple libyen a parlé. Pour lui, l’OTAN n’est pas venu le protéger, mais conquérir le pays. C’est Kadhafi qui le protège face à l’agression occidentale.

    Dans ces conditions l’OTAN n’a plus de stratégie. Pas de « Plan B ». Rien. Les défections côté Conseil national de transition sont si nombreuses que, selon la plupart des experts, les « forces rebelles » ne comprennent plus qu’entre 800 et 1 000 combattants, certes surarmés par l’Alliance, mais incapables de jouer un rôle significatif sans soutien populaire. Il est probable que les commandos des forces spéciales déployés au sol par l’OTAN sont plus nombreux que les combattants libyens qu’ils encadrent.

    Le retrait italien et les déclarations du ministre français de la Défense ne sont pas surprenantes. Malgré sa puissance de feu sans équivalent dans l’Histoire, l’armada de l’OTAN a perdu cette guerre. Non pas bien sûr au plan militaire, mais parce qu’elle a oublié que « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » et qu’elle s’est trompée politiquement. Les hurlements de Washington, qui a réprimandé le ministre français et refuse de perdre la face, n’y changeront rien.

    [1] Les disciples de Leo Strauss, Ndlr.


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  • Après l'Arabie saoudite, Berlin valide un gros contrat avec l'Algérie

    Le conseil de sécurité du gouvernement allemand a donné son feu vert à la vente de matériel militaire à l'Algérie pendant 10 ans, a déclaré dimanche une source industrielle.

    Sont concernés quatre projets représentant au total une dizaine de milliards d'euros, a ajouté la source.

    Rheinmetall et MAN doivent construire des véhicules blindés de transport Fuchs. Daimler compte vendre des camions et des tout-terrains. ThyssenKrupp compte construire des frégates et former les personnels navals.

    Les autorisations d'exportation doivent encore être délivrées mais ce n'est plus considéré comme un obstacle, a encore dit la source.


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  • Libye : La France fournit des armes aux insurgés...

    et inquiète la Commission de l'Union africaine

    Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a exprimé ses préoccupations face aux actions des militaires français qui fournissent des armes (lance-roquettes, fusils d'assaut, mitrailleuses et de missiles antichar Milan) aux insurgés libyens, rapporte jeudi la chaîne britannique BBC.

    "Il existe le risque d'une guerre civile, le risque d'une partition de l'Etat, le risque d'une "somalisation" du pays, le risque de prolifération des armes en lien avec le terrorisme", a annoncé M. Ping.

    Selon le colonel Thierry Burkhard, ces "moyens d'autodéfense" ont été largués début juin sur la région du djebel Nefoussa.

    M. Ping estime que les actions de la France risquent d'amener la Libye à une situation similaire à celle qui s'est créée dans un autre pays africain, la Somalie, qui n'existe plus en tant qu'Etat unifié depuis la chute du régime dictatorial de Mohamed Siad Barre en 1991.

    Contrairement à la France, la Grande-Bretagne n'entend pas livrer des armes aux rebelles.


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  • L’Otan détruit des installations civiles pour empêcher Thierry Meyssan de s’adresser au peuple libyen

    « L’Appel de la Patrie » est la principale émission politique de la télévision nationale libyenne depuis la début de la guerre. Elle est diffusée presque chaque jour et animée par Youssef Shakir, un journaliste réputé qui a, par le passé, lutté contre le colonel Kadhafi et qui aujourd’hui défend l’unité nationale face à l’agression étrangère.

    L’émission est réalisée en direct depuis les sous-sols de l’hôtel Raixos qui abrite la presse internationale, de sorte que l’OTAN n’ose pas bombarder le studio.

    Un groupe d’enquêteurs du Réseau Voltaire est actuellement en Libye. Thierry Meyssan, président du réseau de presse non alignée, était l’invité spécial de ce programme, le 27 juin 2011.

    Cependant, une minute avant le début du programme, l’OTAN a lancé un missile ciblé sur le relai hertzien de manière à empêcher la diffusion de l’émission. L’explosion a eu lieu à proximité de la place Bab Al-Azizia où des manifestants anti-OTAN campent depuis le début du conflit.

    Il n’y a pas eu de blessé grave. Les ingénieurs libyens sont parvenus à bricoler une autre antenne relai et le programme a pu commencer avec une heure et demie de retard. Il a fait l’objet de rediffusions. Il sera prochainement visible sur internet.

    La destruction intentionnelle d’installations civiles est un crime international.

    Il y a quatre ans, les Etats-Unis ont déclaré que Thierry Meyssan était une menace contre leur sécurité nationale et, en vertu de l’article 5 du Traité, ont demandé à leurs alliés de l’OTAN de le neutraliser. Il a depuis fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et de plusieurs tentatives d’assassinat sans qu’il soit possible d’identifier les commanditaires avec certitude.

    On ignore si le missile utilisé pour empêcher vainement l’intellectuel révolutionnaire de s’adresser au peuple libyen a été tiré par l’armée française ou par une autre composante de la Coalition des volontaires.


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  • Vergès VS Journaleux de l'empire


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  • Les révolutions arabes ne sont que des coups d'Etat militaires masqués

    De retour d'une mission d'étude en Tunisie, en Egypte et en Libye, Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, ancien du renseignement livre une lecture nuancée des événements du début d'année. Sans nier les aspirations des populations, il relativise l'ampleur du changement des équipes dirigeantes. Un prélude à de grandes déceptions.

    Quelle lecture faites-vous du "printemps arabe" ?

    Il y a dans ces pays une réelle aspiration à plus de liberté, mais pas nécessairement à plus de démocratie. Par ailleurs, je ne crois pas à la spontanéité de ces "révolutions", qui étaient en préparation depuis plusieurs années. Dès 2007-2008, des conférences organisées sous l'égide d'ONG américaines, comme Freedom House, l'International Republican Institute ou Canvas, et où étaient présents la plupart des blogueurs et des leaders de ces mouvements, ont instillé le germe de la démocratie, créant un contexte favorable aux révolutions. Le processus était le même que celui qui a précédé le démantèlement de l'URSS, la Révolution serbe, la Révolution orange en Ukraine ou encore celle des Roses en Géorgie.

    Mais pourquoi ont-elles éclaté en 2011 ?

    Des contestations populaires ou étudiantes dans les pays arabes se produisent régulièrement, mais elles sont à chaque fois réprimées par l'armée et la police. Pour la première fois, l'armée s'est désolidarisée de la police, en refusant de réprimer les soulèvements en Tunisie comme en Égypte, et les mouvements ont été observés par la presse internationale. Mais surtout, dans la semaine précédant les événements, les plus hauts représentants des armées de Tunisie comme d'Égypte se sont rendus à Washington, qui assure l'essentiel du financement de l'armée, pour obtenir le feu vert des États-Unis à un renversement des dirigeants. Ils ne supportaient plus la prédation des clans au pouvoir.

    Ces révoltes seraient donc des coups d'État militaires prenant le visage de mouvements démocratiques spontanés ? Les manifestants de la place Tahrir n'avaient pourtant pas l'air manipulés ?

    En êtes-vous si sûre ? Il est tout de même étonnant que dans ce pays où existent un militantisme islamiste et un net sentiment anti-israélien, aucun slogan anti-israélien ne soit apparu pendant les manifestations. C'est bien l'indice d'une "révolution" sérieusement encadrée. Quant à la "nouvelle équipe" au Caire, elle comprend le chef d'état-major de l'armée ainsi que l'ancien chef du service des renseignements, et s'est immédiatement engagée à respecter les accords internationaux signés, notamment les accords de Camp David auxquels est hostile une large partie de la population.

    Et en Tunisie ?

    Le ras-le-bol face face à l'avidité du clan Trabelsi était profond et touchait l'ensemble de la population confrontée à des difficultés économiques croissantes jusqu'aux entrepreneurs, dont beaucoup devaient "céder" des parts entières de leur business pour ne pas être inquiétés. C'est pour cela que des manifestations se sont produites dans toutes les villes du pays. La révolte y a été plus populaire et plus profonde qu'en Égypte, où les événements se sont, pour l'essentiel, limités à la place Tahrir. Mais comme au Caire, le nouveau gouvernement de Tunis comprend en majorité des collaborateurs de l'ex-président Ben Ali. Dans les deux cas, tout s'est passé comme si les jeunes générations avaient décidé de "faire sauter le bouchon" qui empêchait leur accès au pouvoir, sans changer fondamentalement le système ou le régime. L'imminence d'un coup d'État militaire était évoquée depuis dix-huit mois en Tunisie. Aussi n'est-il pas approprié de parler de "révolution". L'Iran, en 1979, et l'URSS, en 1991, ont connu de vraies révolutions. Tout y a changé : les hommes, les institutions, les rapports internes, les relations internationales, etc.

    Rien de tel dans les événements récents. Il s'agit d'un renouvellement des classes dirigeantes qui ont, avec l'accord de Washington, organisé des coups d'État "en douceur", en profitant d'une vague de contestation populaire qu'elles ont intelligemment exploitée. Ainsi, leur arrivée aux affaires bénéficie extérieurement d'une grande légitimité et donne le sentiment d'une rupture profonde avec le régime précédent. La situation est en réalité bien différente. D'ailleurs, pour Washington, c'est un "changement dans la continuité" modifiant peu l'équilibre régional, ce qui est étonnant pour des révolutions. Washington encourage et appuie les armées d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour qu'elles évoluent vers un rôle "à la turque" : c'est-à-dire qu'elles n'occupent pas le pouvoir - sauf cas de force majeure - mais soient les garantes de la stabilité du pays contre l'islamisme, qu'elles contribuent à la stabilité régionale et qu'elles ne manifestent pas d'hostilité réelle à l'égard d'Israël.

    Comment lisez-vous la situation actuelle ?

    Beaucoup de problèmes risquent de surgir : dans les deux pays, un fossé inédit est apparu entre l'armée, qui sort grandie des événements, et la police, qui a longtemps assumé la répression des manifestants. Les forces de l'ordre - surtout en Tunisie - en sont sorties profondément désorganisées. On pourrait voir une recrudescence de la criminalité nuisant à l'équilibre intérieur. Enfin, très vite, une partie de la population va réaliser qu'elle a été flouée. D'où de possibles chocs en retour et une reprise des émeutes. Nous en voyons peut-être déjà quelques signes avant-coureurs à travers les manifestations populaires qui semblent reprendre ici et là. Enfin, les islamistes se sont pour l'instant montrés plutôt discrets. Mais jusqu'à quand ?

    Propos recueillis par Valérie Segond

    Source du texte : LA TRIBUNE


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  • Des vétérans des forces britanniques seraient présents en Libye

    Des vétérans des forces spéciales britanniques, employés par des sociétés de sécurité privées, sont présents à Misrata, à l'ouest de la Libye, où ils conseillent les rebelles libyens au sol et fournissent des informations à l'OTAN, affirme le quotidien britannique The Guardian mercredi 1er juin.

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    D'anciens membres des forces spéciales (SAS) font parvenir au commandement des opérations de l'OTAN à Naples des informations sur la localisation et les mouvements des troupes loyales au leader Mohammar Kadhafi, ont indiqué des sources militaires britanniques au quotidien.

     

    Selon ces sources, ces anciens militaires se trouvent en Libye avec la bénédiction du Royaume-Uni, de la France et d'autres pays membres de l'Alliance atlantique et les forces de la coalition leur ont fourni des équipements non offensifs.

    Le ministère de la défense a démenti qu'ils soient payés par le gouvernement britannique et a insisté sur le fait qu'il n'a pas de troupes combattantes au sol. Les conseillers pourraient être rémunérés par des pays arabes et notamment le Qatar, affirme The Guardian.

    Londres a approuvé la semaine dernière l'utilisation d'hélicoptères d'attaque Apache en Libye et les informations recueillies par les conseillers des rebelles devraient être utilisées par les pilotes britanniques et français pour les missions prévues pour cette semaine.

    La révélation sur la présence de ces hommes sur le sol libyen arrive au lendemain de la diffusion par la chaîne de télévision arabe Al-Jazira d'images vidéo montrant 6 Occidentaux armés parlant à des rebelles dans le port de Misrata.

    Source du texte : LE MONDE.FR


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  • Un départ de Kadhafi serait le pire scénario pour la Libye


    TRIPOLI - Le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim a estimé mardi qu'un départ du dirigeant Mouammar Kadhafi, pressé par la communauté internationale de quitter le pouvoir, serait le pire scénario pour le pays.

    Un départ de Kadhafi (du pays) est le pire scénario pour la Libye, a indiqué M. Ibrahim au cours d'une conférence, mettant en garde contre une guerre civile.

    Si Kadhafi disparaît, la valve de sécurité disparaîtra, a-t-il ajouté, écartant à nouveau tout départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi.

    M. Ibrahim a démenti par ailleurs que le président sud-africain ait négocié avec le Guide une stratégie de sortie, au cours de sa visite lundi à Tripoli.

    Jacob Zuma n'a jamais discuté d'une stratégie de sortie comme ceci a été décris dans la presse, a-t-il dit.

    Plus tôt, la présidence sud-africaine a indiqué que le colonel Kadhafi n'est pas disposé à quitter son pays malgré les bombardements de l'Otan et son isolement croissant.

    Lors d'une rencontre entre les deux hommes, le colonel Kadhafi a insisté sur le fait qu'il n'était pas disposé à quitter son pays, malgré les difficultés, selon un communiqué de la présidence.

    Le déplacement du président sud-africain a coïncidé avec une intensification des frappes de l'Otan, qui cherche à porter un coup fatal au régime libyen.


    (©AFP / 31 mai 2011 21h00)


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  • Libye : l'escalade

    Alors que le conflit en Libye vient d'entrer dans son troisième mois, la France engage pour la première fois dans les opérations de combat les hélicoptères de l'Alat, l'aviation légère de l'armée de terre. Selon les informations obtenues par Le Figaro, le BPC Tonnerre a discrètement appareillé de Toulon le 17 mai au soir. Direction : les côtes libyennes. 

    Ce bateau de guerre polyvalent, le petit frère du Mistral, fleuron de la marine française après le porte-avions Charles-de-Gaulle, est capable de transporter un état-major embarqué, des troupes et des blindés, mais aussi des hélicoptères. Officiellement, l'état-major n'a pas encore communiqué sur le rôle qui sera imparti au BPC en Libye. Mais Le Figaro est en mesure d'affirmer qu'il a embarqué douze hélicoptères de l'Alat à son bord. 

    Dès le début de l'opération internationale contre les forces de Kadhafi, des responsables militaires avaient prévenu qu'on ne gagnait pas une guerre avec les seules frappes aériennes. Cette loi de la guerre moderne a pris davantage de sens avec l'imbrication des forces en présence et l'utilisation de véhicules civils par les troupes de Kadhafi, qui positionnent aussi leurs chars au milieu des zones habitées. Interrogé par Le Figaro fin mars sur l'opportunité d'utiliser des hélicoptères d'attaque contre certaines cibles - difficiles à atteindre depuis les avions sans prendre le risque de dégâts collatéraux -, l'état-major français avait répondu que la mise en œuvre de forces aéroterrestres ne pouvait s'envisager sans une présence au sol. Laquelle a été formellement exclue par tous les pays participant à l'opération.

    Source du texte : LE FIGARO


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  • Libye : les stratégies de la guerre économique

    L’agression occidentale contre la Libye n’a pas eu pour but de s’emparer du pétrole local que des compagnies occidentales avaient déjà été autorisées à exploiter depuis la normalisation des relations diplomatiques. Il ne s’agit donc pas d’une guerre de ressources. Par contre, relate Manlio Dinucci, cette guerre, la reconnaissance précipitée par la France du Conseil national de transition (10 mars) et le sommet de Londres (30 mars), ont permis aux multinationales occidentales de modifier les termes de leurs contrats et de ne plus payer que des droits d’exploitation symboliques. De ce point de vue, il s’agit donc d’une guerre coloniale classique.

    L’OTAN a concentré ses interventions de « support aérien » aux rebelles armés autour de la raffinerie de Ras-Lanouf, qui concentre les 2/3 des capacités de raffinage du pays.

    L’invasion de la Libye, contrairement à ce qui se dit, a déjà commencé. Les unités d’assaut qui, opérant depuis longtemps sur le territoire libyen, ont préparé la guerre sont en train de l’effectuer : ce sont les puissantes compagnies pétrolières et les banques d’investissement étasuniennes et européennes.

    Quels sont les intérêts en jeu ? Ceci émerge d’un article du Wall Street Journal, le réputé quotidien d’affaires et de finance [1]. Après l‘abolition des sanctions en 2003, les compagnies pétrolières occidentales ont afflué en Libye avec de grandes attentes, mais ont été déçues. Le gouvernement libyen, sur la base d’un système connu sous le nom d’Epsa-4, concédait les licences d’exploitation aux compagnies étrangères qui laissaient à la compagnie étatique (National Oil Corporation of Libya, NOC) le pourcentage le plus élevé du pétrole extrait : étant donnée la forte compétition, ce pourcentage arrivait à environ 90 %. « Les contrats Epsa-4 étaient ceux qui, à l’échelle mondiale, contenaient les termes les plus durs pour les compagnies pétrolières », dit Bob Fryklund, auparavant président de la société étasunienne ConocoPhillips en Libye.

    En 2005-06, après la normalisation des relations de la Libye avec l’Occident, la NOC a réalisé trois appels d’offres internationaux pour l’exploration et l’exploitation de ses réserves pétrolières, les plus importantes d’Afrique. Cependant, les contrats passés avec les multinationales étrangères ont pris la forme de joint-venture particulièrement favorables à la nation libyenne. C’est pour « libéraliser » ce système que le Conseil national de transition a créé la LOC et que les « volontaires » lui ont reconnu le droit d’exporter le pétrole libyen, lors du sommet de Londres, le 29 mars 2011. La gestion de la LOC a été confiée au Qatar qui, en échange, a mis Al-Jazeera à disposition des « volontaires » pour déstabiliser la Syrie.

    Les raisons apparaissent ainsi clairement —par une opération décidée non pas à Benghazi mais à Washington, Londres et Paris— de la création par le Conseil national de transition de la « Libyan Oil Company » : une coquille vide, semblable à une des sociétés clé en mains, prêtes pour les investisseurs dans les paradis fiscaux [2]. Elle est destinée à se substituer à la NOC, quand les « volontaires » auront pris le contrôle des zones pétrolifères. Sa mission sera de concéder des licences à des conditions extrêmement favorables pour les compagnies étasuniennes, britanniques et françaises. Seraient par contre pénalisées les compagnies qui, avant la guerre, étaient les principales productrices de pétrole en Libye : avant tout l’italienne ENI qui a payé en 2007 un milliard de dollars pour s’assurer les concessions jusqu’en 2042, et l’allemande Wintershall qui venait au deuxième rang. Plus pénalisées encore seraient les compagnies russes et chinoises, à qui Kadhafi a promis le 14 mars (2011) de donner les concessions pétrolières retirées aux compagnies européennes et étasuniennes. Les plans des « volontaires » prévoient aussi la privatisation de la compagnie d’État, qui serait imposée par le Fond Monétaire International en échange d’ « aides » pour la reconstruction des industries et infrastructures détruites par les bombardements des « volontaires » mêmes.

    Il apparaît aussi clairement pourquoi a été créée, en même temps, à Bengazi, la « Central Bank of Libya », autre coquille vide mais avec une mission future importante : celle de gérer formellement les fonds souverains libyens —plus de 150 milliards de dollars que l’État libyen avait investi à l’étranger— quand ils seront « dégelés » par les États-Unis et par les plus grandes puissances européennes. Qui les gèrera effectivement est démontré par le colosse bancaire britannique HSBC, principal « gardien » des investissements libyens « congelés » au Royaume Uni (environ 25 milliards d’euros) : une équipe de hauts cadres d’HSBC est déjà au travail à Bengazi pour lancer la nouvelle « Central Bank of Libya » [3]. Il sera facile pour HSBC et d’autres grandes banques d’investissement d’orienter les investissements libyens en fonction de leurs stratégies.

    Un de leurs objectifs est de couler les organismes financiers de l’Union africaine, dont la naissance a été rendue possible en grande partie par les investissements libyens : la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli ; la Banque centrale africaine, siège à Abuja (Nigeria) ; le Fond monétaire africain, siège à Yaoundé (Cameroun). Ce dernier, avec un capital programmé à plus de 40 milliards de dollars, pourrait supplanter en Afrique le Fond monétaire international, qui a jusqu’à présent dominé les économies africaines en ouvrant la voie aux multinationales et aux banques d’investissement étasuniennes et européennes. En attaquant la Libye, les « volontaires » essaient de couler les organismes qui pourraient un jour rendre possible l’autonomie financière de l’Afrique.


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  • L'Art de la Démocratie


    Libye: Les bombardements des Occidentaux et nous. por corojoh

    par Corojoh mercredi 27 avril 2011


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  • L’alchimie tribale libyenne

    Communiqué de Bernard Lugan, le 24 avril 2010

    La nouvelle selon laquelle le colonel Kadhafi aurait ordonné à son armée de se retirer de la ville de Misrata pour y confier le rétablissement de l’ordre aux tribus qui lui sont loyales, permet de mettre en évidence la grande réalité tribale sur laquelle repose la vie sociale libyenne [1].

    Le problème, lorsque l’on parle des tribus de Libye tient au fait que nous sommes en présence d’ensembles divisés en une infinité de clans et de sous clans aux alliances fluctuantes et aux zones d’habitat mouvantes. On recense ainsi environ 150 tribus et clans dont la plupart vivent éclatés sur plusieurs régions et dont les intérêts sont régulièrement contradictoires. Ces tribus ne constituent pas des blocs homogènes unanimement rangés dans un camp ou dans l’autre. Ainsi, au sein même des Gaddafa, la tribu du colonel Kadhafi, l’un des cousins de ce dernier, Ahmed Gaddaf al-Dam est passé chez les insurgés. S’agit-il d’une adhésion sincère ou d’une habitude bédouine de ménager une porte de sortie pour les siens? L’histoire le dira.

    Entre ces tribus et ces clans, les apparentements familiaux sont étroits, ce qui fait qu’en dépit des combats, les liens qui ne sont jamais rompus peuvent donc être renoués à tout moment. Deux exemples :

    1. Les liens historiques et matrimoniaux entre la tribu des Gaddafa et certaines composantes des Warfallah sont anciens. Au mois de mars 2011, quand une majorité de clans warfallah abandonna le colonel Kadhafi, le chef de la branche warfallah de Beni Wallid « capitale » historique des Warfallah déclara qu’il ne considérait plus Kadhafi comme un « frère ». Certes, mais les liens du sang demeurent qui permettront, un jour, de procéder à des retrouvailles…
    2. Toujours au mois de février, Seif al-Islam, fils du colonel Kadhafi, prononça un discours télévisé dont la portée a échappé à bien des observateurs. S’adressant aux rebelles de Cyrénaïque, il parla de ses « oncles d’el Baida », un des bastions de l’insurrection et centre de la tribu des Barasa. La raison de cette adresse était claire : le coeur de la confédération tribale de Cyrénaïque est la tribu Barasa, celle de l’ancien roi Idriss ; or, la seconde femme du colonel Kadhafi, Safeya Farkash al-Baraasa, mère de Seif al-Islam, est une Barasa. En parlant à « ses oncles d’el Baida», Seif al-Islam tentait donc de rallier le lignage de sa mère au régime de son père.

    Pour ce qui est des grandes tribus, à la date à laquelle ces lignes sont écrites (24 avril 2011), la situation est la suivante :

    Les Warfallah (Werfella) qui forment la principale tribu de Libye et qui sont divisés en plus de 50 clans que l’on retrouve dans toute la partie septentrionale du pays, avec une assise en Cyrénaïque dans la région des villes de Benghazi et de Dernah, mais qui sont également présents en Tripolitaine, se sont majoritairement rangés dans le camp des rebelles. Plusieurs de leurs clans, notamment une partie de ceux résidant en Tripolitaine sont cependant demeurés loyaux au colonel Kadhafi. Pour mémoire, l’opposition entre certains clans warfallah, essentiellement ceux de Cyrénaïque, et le régime libyen, remonte à l’année 1993 quand plusieurs dizaines d’officiers accusés de complot furent arrêtés et certains exécutés.

    L’ensemble Maghara (al-Maghara) de Tripolitaine est en majorité demeuré fidèle au régime du colonel Kadhafi. Quant aux tribus du Sud, elles n’ont pas la même importance démographique que celles du nord, mais elles sont demeurées loyales. Elles auraient à craindre de représailles de la part des insurgés de Cyrénaïque si ces derniers étaient vainqueurs car elles ont fourni au colonel Kadhafi ceux qu’ils nomment les « mercenaires », alors qu’il s’agit largement de Libyens « noirs », à commencer par les Toubou du Fezzan.

    Pour ce qui est des tribus berbères ou dites berbères, soit entre 10 et 15% de la population totale, la situation n’est pas homogène. Il est important de rappeler que le fond de la population de Libye est Berbère (Amazigh) et que son arabisation s’est produite aux XI-XII° siècles, sous les Fatimides d’Egypte, avec l’arrivée des tribus bédouines arabes Beni Hilal et Beni Salim.

    Les Touaregs qui sont des Berbères, soutiennent le régime Kadhafi tandis que les Berbères de l’ouest, notamment ceux de la région du djebel Nefusa et de la ville de Zwara vers la frontière tunisienne, comme d’ailleurs ceux de l’est se sont clairement rangés du côté des rebelles.

    Bernard Lugan
    www.bernard-lugan.com
    www.afriquereelle.blogspot.com


    [1] 15% seulement de la population du pays est détribalisée et vit en majorité dans les villes de Tripoli et de Benghazi (Al-Haram Weekly).


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  • Alex Jones : ’’L’Europe prépare l’invasion terrestre de la Libye’’


    por hussardelamort


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  • Libye: les Etats-Unis vont employer des drones armés, les rebelles progressent

    AFP - Publié le 22/04/2011 à 07:50 - Modifié le 22/04/2011 à 07:51

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    Libye: les Etats-Unis vont employer des drones armés, les rebelles progressent

    Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, reçu à Paris, avait plaidé mercredi en faveur d'une "intensification" des frappes, notamment à Misrata (ouest), "où la situation est très grave", selon lui.

    Les Etats-Unis vont utiliser des drones armés au-dessus de la Libye, où les rebelles ont gagné jeudi du terrain dans l'Ouest en s'emparant d'un des postes frontaliers avec la Tunisie.


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  • Faux prétextes pour la guerre en Libye ?

    Dans un article sur le Boston Globe, Alan J. Kuperman, professeur à l'Université du Texas et auteur de “The Limits of Humanitarian Intervention’’ revient sur les annonce de massacres potentiels à Benghazi, sur lesquelles Obama à justifié l'intervention militaire en Libye.

    Il fait remarquer que depuis presque deux mois de siège de Misrata, les données publiées par Human Watch montrent que, pour une population d'environ 400 000 habitants, 257 personnes, y compris les combattants ont été tués, et que parmi les 949 bléssés, seulement 22 sont des femmes.

    Ces chiffres montrent selon lui que Kadhafi n'est pas en train de massacrer délibérément les civils mais que son armée cible les rebelles armés qui se battent contre le pouvoir.

    Il en déduit que le massacre des civils Misrata n'aura pas lieu, pas plus que celui d'une autre ville.

    Cela montre d'après lui que le massacre de Benghazi n'aurait pas eu lieu non plus, et qu'il ne s'agissait que de propagande de guerre.

    Il rappelle au passage, que dans son discours du 17 mars, quand Kadhafi a promis d'aller à Benghazi, "maison par maison", chercher les rebelles, il a aussi promis l'amnistie à ceux qui déposeraient les armes, montrant là que c'était bien les rebelles armés qui étaient visés par son message, et pas les civils.

    Enfin, Alan J. Kuperman, ne sait pas si l'administration d'Obama s'est laissé abusée par les annonces catastrophistes des rebelles, ou s'il a conspiré avec eux pour lancer une propagande qui lui permettrait de renverser le régime de Kadhafi.

    Il conclut sur deux effets pervers majeurs selon lui de l'intervention militaire :

    1) La guerre civile Libyenne serait déjà terminée sans cette intervention

    2) Dans le futur, des rebelles comme ceux en Libye seront enclins à provoquer et exager les atrocités des gouvernements contre qui ils se soulèvent, pour pousser à une intervention militaire extérieure.

    Mes remarques sur cet article du Boston Globe :

    Les informations d'Human Rights Watch utilisée par Kuperman sont constituées de témoignages de médecins de l'Hôpital de Misrata. Elle sont ici : http://www.hrw.org/en/news/2011/04/10/libya-government-attacks-misrata-kill-civilians

    Un des médecins précise qu'il n'a pas connaissance de tous les morts, car les corps ne sont pas systématiquement amenés à l'Hôpital.

    De plus ces informations date du 10 avril, elles sont maintenant complétées par l'accusation par le même Human Rights Watch d'utilisation de bombes à sous-munitions par les forces de Kadhafi.

    Tout montre que l'on est dans une guerre salle, quelques vidéos de lynchages de soldats de l'armée régulière par les rebelles montrent que de ce coté là on ne fait pas non plus dans la dentelle.

    Cependant, et je rejoins là les conclusions de Kuperman : nous ne sommes pas dans un cas de massacre de civils délibéré et à fortiori le non-massacre de Misrata montre que le prétendu massacre imminent de Benghazi n'était que de la propagande.

    De plus, la coalition le sait bien puisque, bien que depuis quelques jours les rebelles tentent de refaire le coup de Benghazi en annonçant un massacre imminent, les bombardements n'ont pas augmenté et les USA ne viennent pas à la rescousse ....

    Enfin, plus la guerre dure, plus elle devient sale, et il semble évident que sans l'intervention de la coalition, celle-ci serait terminée depuis longtemps et que, comme l'avaient annoncé l'ensemble des pays qui n'ont pas soutenu la résolution 1973, la guerre de Sarkozy n'a fait qu'aggraver les choses.

    Les conséquences de l'intervention militaire doivent être pointés du doigt, aussi bien sur le nombre de victimes, morts ou blessés, que sur les déplacements de la population pour fuir les zones de combats.

    Mais soyons surs que les responsables politiques ne seront jamais poursuivis.

    source


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  • Une manifestation d'étudiants à Alger tourne à l'affrontement

    La marche de milliers d'étudiants, mardi 12 avril, dans les rues d'Alger, a "tourné au bain de sang". Selon un journaliste d'El-Watan présent sur place, l'intervention des forces de l'ordre pour disperser la manifestation aurait fait une cinquantaine de blessés chez les étudiants, tandis que d'autres ont été arrêtés.

    Alger2.jpg

    "Les forces de sécurité ont usé de la matraque jusqu'à mettre en danger la vie de plusieurs étudiants qui se sont retrouvés avec de graves blessures à la tête," raconte le journaliste. Entre 2.000 et 3.000 étudiants protestaient dans la capitale, où les manifestations de rue sont interdites, contre un nouveau système de délivrance des diplômes et le mauvais fonctionnement de l'université.

    Freinés dans leur progression vers la résidence du président Bouteflika, les étudiants ont dû se replier vers la place de la Grande Poste, point de départ du rassemblement dans la matinée. Plus tôt dans la journée, ils avaient en vain forcé plusieurs cordons de policiers déployés dans le centre de la capitale. Venus de plusieurs wilayas du pays (départements), ils s'étaient dirigés vers le palais du gouvernement, où se trouve le premier ministre, mais toutes les ruelles y conduisant avaient été bloquées par un impressionnant dispositif policier.

    Les manifestants scandaient des slogans anti-pouvoir, notamment "y en a marre du ministère, y en a marre de la misère" ou encore "Harroubia  [ministre de l'enseignement supérieur], dégage !"

    Source du texte : LE MONDE.FR


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  • Préparation du débarquement des troupes en Libye

    Après avoir détruit l’armée de l’air libyenne, les Etats-Unis ont remis le commandement de la guerre de Libye à l’OTAN. Ainsi, le débarquement —s’il doit avoir lieu— incombera aux Alliés. Déjà embourbé en Afghanistan et en Irak, Washington entend partager le fardeau de sa troisième guerre en terre musulmane.

    Depuis que l’OTAN, le 31 mars 2011, a pris le commandement de la guerre en Libye, rebaptisée « Opération protecteur unifié », sa force d’intervention conjointe, dont le quartier général est à Naples, a effectué plus de 1 500 raids aériens, c’est-à-dire plus de 150 par jour. Y participent — avec les chasseurs bombardiers anglais Typhoon, les français Mirage et Rafale, et d’autres avions — des aéronefs étasuniens passés de l’US Air Force à l’OTAN. Parmi ceux-ci les A-10 Thunderbolt et AC-130 Specter, dotés de canons qui tirent jusqu’à 6 000 projectiles à la minute, en majorité à l’uranium appauvri.

    Participe aussi à l’opération, avec le bombardier stratégique B-2 Spirit d’attaque nucléaire qui a frappé Tripoli avec des bombes non-nucléaires d’une tonne chacune, le sous-marin USS Florida de la classe Ohio : doté de 24 rampes de lancement pour missiles nucléaires Trident, il est maintenant armé de 154 missiles Tomahawk non-nucléaires (mais avec une tête à l’uranium appauvri) et transporte 100 commandos qui effectuent des incursions en mini-sub.

    Tout cela pourtant ne suffit pas. Le contre-amiral britannique Russell Harding, commandant-adjoint de l’opération, a déclaré dans une conférence de presse à Naples que les bombardements aériens et navals ont réduit de 30 % la capacité militaire libyenne, rendant l’aviation inopérante, et réduisant fortement les défenses anti-aériennes. Mais il a ajouté que les forces gouvernementales ont recours à des « tactiques non conventionnelles », en se mêlant au trafic routier. Les accusant ainsi d’être eux-mêmes les responsables du fait que les avions OTAN ont touché des forces rebelles, en les prenant pour ennemies.

    Dans une audition au Sénat, à Washington, le général Carter Ham, chef de l’AfriCom qui a conduit l’opération avant que le Pentagone ne la passe à l’OTAN, a confirmé que les USA ont mis à disposition de l’Alliance des avions de combat, comme les puissantes canonnières volantes AC-130 : mais malgré tout cela, la situation sur le terrain reste bloquée. Les attaques aériennes et navales de l’OTAN en soutien aux forces rebelles n’arrivent pas à permettre à celles-ci d’avoir le dessus sur les forces gouvernementales, car elles sont numériquement et militairement inférieures. En même temps, les préoccupations vont croissant quant à la fourniture d’armes aux rebelles, étant donnée la présence de groupes d’Al Qaeda dans leurs rangs. Le général Ham retient ainsi que « l’utilisation d’une force terrestre internationale constitue un plan possible pour soutenir les rebelles libyens ».

    Mais, prévient le général Ham, les conditions ne sont pas idéales pour envoyer des troupes étasunienes sur le sol libyen : le président Obama a exclu à plusieurs reprises cette possibilité, et cet envoi susciterait des réactions dans le monde arabe. Il convient en outre de considérer que, si des forces étasuniennes étaient employées trop longtemps en Libye, cela aurait des effets négatifs à long terme pour d’autres missions. Nombre de ces troupes se préparent à partir en Afghanistan, ou en sont à peine revenues.

    Le général Ham conclut donc : « Il est important que les USA donnent cette charge à l’OTAN ». Nous sommes donc avertis : sous peu l’appel aux armes pourrait arriver aussi aux troupes italiennes. Fassent nos « volontaires » à nous, ceux qui soutiennent la guerre, que les troupes italiennes débarquent à Tripoli le 5 octobre : elles pourront ainsi célébrer le centenaire de l’entreprise coloniale italienne en Libye.


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    Me Vergès sur la Lybie


    "Bernard Henri Lévy est allé en Lybie pour... por lesgrandesgueules


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  • Libye : Pas de solution militaire selon le secrétaire général de l'OTAN

    Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a estimé qu'il n'y avait "pas de solution militaire" au conflit en Libye" et qu'il fallait une solution politique, dans une interview au magazine Der Spiegel à paraître lundi.

    Note Webrunner : grâce à Sarko, l'addition va être salée pour la France ! et encore merci à BHL, le sayan de service( Sayan )

    Ils sont en train de ruiner notre pays; si DSK passe, on aura la totale; faudra pas venir pleurer chez maman !

     

    Libye10.jpg


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  •  Corsica Libera ne veut pas que la Corse soit placée en première ligne

    Article placé le 10 avr 2011, par Mecanopolis

    Corsica Libera tient à manifester sa totale désapprobation face à l’attitude du gouvernement français faisant d’une partie du territoire de Corse la base logistique principale d’opérations militaires engagées dans le cadre d’une guerre, et ce, sans que les représentants élus de l’île n’aient eu leur mot à dire. Pour le mouvement, la décision de placer la Corse en première ligne ne peut-être sans conséquences, et même sans danger.

    Précisions de Jean-Guy Talamoni :


    Jean-Guy Talamoni à propos de la guerre de Libye por Mecanopolis


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