• Libye. «Kadhafi ne partira que les pieds devant»

    Journaliste franco-libanais, Antoine Sfeir dirige «Les Cahiers de l'Orient». Spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, il analyse la situation actuelle en Libye.

     

    Les frappes aériennes ciblées contre les troupes du colonel Kadhafi vont-elles suffire à le chasser du pouvoir? Ne faudrait-il pas envisager une offensive terrestre de la coalition?
    L'action à terre n'est pas prévue par la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu. Bien au contraire, il a été précisément inscrit dans cette résolution - à la demande des Arabes - qu'il n'y aurait pas d'opération à terre. Mais la question reste ouverte. Est-ce que les frappes aériennes suffiront à le chasser? Si cela se fait dans les 48 ou les 72heures, l'opération se soldera par un succès. En revanche, si cela devait prendre plus de temps, on risquerait l'enlisement et, surtout, c'est ce qui fait peur, que Kadhafi finisse par s'en sortir avec sa terrible capacité de nuisance dont il a fait montre dans le passé avec ses actions terroristes. C'est une menace réelle et sérieuse.

    Sur quels soutiens Kadhafi peut-il encore compter?
    Il a encore des partisans, y compris dans les parties du pays occupées par les insurgés. Et puis, ce monsieur a beaucoup d'obligés. Il n'y a pas un seul chef d'État africain qui n'est pas son obligé. Il les a aidés, notamment les présidents de l'Afrique subsaharienne. Il a donc encore des ressources. Cela dit, il est certain que son pouvoir est sérieusement perturbé par les frappes de la coalition. Et ses capacités de communication sont sérieusement mises à mal. On ne peut pourtant pas dire qu'il soit à terre.

    Comment expliquez-vous les ambiguïtés de la Ligue arabe?
    La Ligue arabe n'est pas ambiguë. Elle a été très claire au contraire. Pour elle, il était hors de question de toucher aux populations civiles. C'est à ce prix qu'elle a donné son accord pour ces opérations. Ensuite, il y a eu les bombardements sur Tripoli et sur la ville de Syrte. Cela a énormément gêné la Ligue arabe qui a reconnu que seule la France respectait à la lettre la résolution de l'Onu en bombardant seulement les chars et les troupes qui menacent la population civile des insurgés. Néanmoins, il y a aussi le fait que la Ligue arabe doit tenir compte de son opinion publique. Elle ne peut pas, par exemple, ne pas tenir compte des manifestations tunisiennes contre les bombardements occidentaux. Elle doit aussi tenir compte du fait que pas une seule capitale arabe n'échappe aujourd'hui à ces velléités de manifestations. Et on peut se demander si cette opération militaire ne va pas braquer et radicaliser certains régimes arabes.

    Face à Kadhafi, un Conseil national de transition a été mis en place. Quelle est sa crédibilité?
    Pour le moment, il ne représente que la partie est du pays. Mais répondre de manière tranchée à cette question est impossible, sauf à être prophète. Il est certain qu'une grande partie du territoire et de la population est encore sous la coupe de Kadhafi et échappe donc à ce Conseil national de transition. La question est de savoir si on va réussir, avec les frappes actuelles, à diviser le clan Kadhafi et obtenir que tel ou tel de ses appuis l'abandonne. Pour l'heure, il est trop tôt pour se prononcer.

    Quels sont les scénarios de sortie de crise? Va-t-on vers la fuite de Kadhafi ou vers la partition de la Libye?
    Kadhafi ne quittera la Libye que les pieds devant. Pour ceux qui le connaissent un peu, cela ne fait aucun doute. On ne peut exclure le scénario catastrophe, à savoir la plongée dans une guerre civile. L'autre scénario, moins catastrophique, mais néanmoins dangereux sur le plan géostratégique, serait la partition du pays. Reste une troisième possibilité, si l'on est très optimiste. Ce serait qu'il puisse y avoir une sorte de médiation. Mais qui peut jouer le rôle de médiateur? Certainement pas les pays arabes et certainement pas les pays occidentaux. Kadhafi rejetterait les uns et les autres. Reste à trouver un homme miracle, comme par exemple le secrétaire général de l'Onu ou un ancien ministre des Affaires étrangères, comme Bernard Kouchner, qui pourrait réaliser le vrai miracle qui ferait que Kadhafi arrête ses troupes et que les gens de Benghazi puissent aller et venir librement.

    • Propos recueillis par Philippe Reinhard
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  • Offensive terrestre "probable" selon Dmitri Medvedev

     

    La Russie ne participera à aucune opération militaire contre la Libye, a déclaré lundi à Moscou le président russe Dmitri Medvedev, qui estime le lancement d'une offensive terrestre "probable".

    Le président russe, Dmitri Medvedev, a jugé inacceptable le terme "croisade" employé par Vladimir Poutine pour qualifier l'intervention militaire occidentale en Libye, dans une critique inédite de son Premier ministre.

    C'est la première fois que Medvedev et Poutine semblent s'opposer aussi ouvertement à un an de la présidentielle russe.

    "Il est inadmissible d'employer des termes qui mènent au choc des civilisations, des expressions du genre "croisade" ou autres. C'est inacceptable. Dans le cas contraire, tout peut se terminer d'une manière encore pire que la situation actuelle. Chacun doit garder ça en tête", a-t-il déclaré, selon les agences russes.

    "Il faut être de la plus grande prudence concernant les déclarations sur la Libye", a-t-il ajouté. "Je considère que la résolution (de l'Onu) reflète notre interprétation de ce qui se passe en Libye, mais pas totalement. C'est pourquoi nous n'avons pas utilisé notre veto", a-t-il renchéri.

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  •  La Ligue arabe exprime ses réserves

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    <aside>Des véhicules blindés appartenant aux forces pro-Kadhafi détruits par les raids aériens alliés, le 20 mars 2011, sur une route entre Ajdabiyah et Benghazi

    Des véhicules blindés appartenant aux forces pro-Kadhafi détruits par les raids aériens alliés, le 20 mars 2011, sur une route entre Ajdabiyah et Benghazi S.SALEM / REUTERS

    </aside>

    MONDE - Les modalités d'application de la résolution de l'ONU font polémique...

    «L’Aube de l’odyssée» s’est soudain un peu assombrie. Ce dimanche après-midi, le secrétaire général de la Ligue arabe a durement critiqué les raids aériens sur le territoire libyen.

    «Ce qui se passe en Libye diffère de l’objectif d’imposition d’une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons est la protection des civils et non le bombardement de davantage de civils», a déclaré Amr Moussa, 24h à peine après avoir approuvé les conclusions du sommet de l’Elysée. Sans surprise, la Russie et la Chine, qui s’étaient abstenues au Conseil de sécurité, ont elles aussi critiqué la violence des frappes contre des «cibles non militaires» et l’Union africaine a demandé qu’une solution «africaine» soit trouvée.


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  • Lots of French posturing

    Les s'en va-t-en guerre, les marchands d'armes et de prêts aux Etats surendettés, tous ceux à qui profitent le désordre et les diversions militaires à usage interne peuvent être contents : c'est la guerre en Libye depuis samedi après-midi. Quelques informations clés glanées sur des médias non complaisants à la version officielle des événements.

    Après une première incursion aérienne française à 16h45 GMT qui a résulté dans la destruction d'un blindé —la presse britannique parle de son côté de rodomontades françaises ("lots of French posturing"), la Libye a saisi samedi le conseil de sécurité de l'ONU pour dénoncer ce qu'elle considère comme une ingérence grossière dans ses affaires intérieures.

    Avant cela, le colonel Khadafi avait de son côté écrit à Sarkozy, Cameron, Obama et au secrétaire général de l'ONU pour leur dire qu'ils auraient à "se repentir" d'une intervention militaire en Libye. Le dirigeant libyen a affirmé à cette occasion que tout son peuple était avec lui et prêt à mourir pour lui, "hommes, femmes et enfants". Après la conférence de presse au cours de laquelle fut lue la missive de Kadhafi aux chefs de l'Empire, une troupe de femmes a pris d'assaut l'hôtel où sont installés les journalistes étrangers pour exiger que ceux-ci "disent la vérité sur la situation en Libye". 

    "La Méditerranée et toute l'Afrique du Nord sont désormais une zone de guerre", devait tonner plus tard le chef et guide de la révolution libyenne (Khadafi a officiellement renoncé au titre de chef de l'Etat en 1979) dans un bref message à la population.

    Samedi, les rebelles avaient annoncé la destruction de l'un de leurs ("vieux") avions de combat, nouvelle relayée par l'AFP. De son côté, le gouvernement libyen affirmait respecter le cessez-le-feu demandé par la résolution 1973 votée jeudi dernier par le conseil de sécurité de l'ONU prévoyant entre autres l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne( mais interdisant la présence de troupes étrangères au sol...). Il avait invité vendredi la communauté nterntionale à envoyer des observateurs pour constater l'arrêt des opérations militaires.

    Les puissances occidentales se sont prévalues notamment de l'incident rapporté par l'AFP sur base d'un témoignage téléphonique émanant du QG des rebelles à Benghazi pour déclarer que Khadafi continuait à "défier le monde" et qu'il fallait donc passer à l'attaque, une intiative que le premier ministre britannique David Cameron a justifié à la Chambre des communes dans un discours aux accents lyriques.

    Avant la première attaque, une conférence au sommet destinée à planifier les opérations militaires avait été convoquée à Paris par Sarkozy. Plusieurs pays du Golfe y participaient.

    Obama a fait savoir depuis le Brésil, où il se trouve en visite officielle, que pas moins de 110 missiles Tomahawk lancés de navires américains étaient tombés sur des installations de défense anti-aérienne libyennes. A Paris, Hillary Clinton justifiait les attaques contre la Libye tout en apportant un soutien sans réserve à la dynastie régnante à Bahreïn, où sept manifestants —chiites— ont été abattus jeudi dernier par les forces de l'ordre à Manama.

    Samedi soir, des missiles pleuvaient sur les quartiers résidentiels proches l'hôtel de la presse internationale à Tripoli, signale le journaliste de TELESUR, agence de presse latino-américaine ayant son siège à Caracas.

    En Russie, pays qui, de même que la Chine et l'Allemagne, s'est abstenu lors du vote de la résolution 1973, le ministère des Affaires étrangères a déploré l'intervention militaire.

    Au Vénézuéla et en Bolivie, Hugo Chavez et Evo Morales n'ont pas mâché leurs mots pour condamner ce qu'ils considèrent comme une intervention militaire de l'Empire destinée à faire main basse sur les richesses pétrolières de la Lybie. Le chef de la révolution bolivarienne a raillé ouvertement les motifs humanitaires de l'intervention occidentale en Libye, renvoyant au fait que les Etats-Unis et leurs alliés ont impunément causé la mort de un million de civils en Irak. Rappelons que le Vénézuéla avait proposé ses bons offices dans la crise.

    Le ministère des Affaires étrangères libyen, après avoir signalé des dégâts matéreiels considérables ainsi que des pertes en vies humaines innocentes à la suite des bombardements franco-américano-britanniques, a déclaré que son pays considérait comme nulle la résolution de l'ONU, prendrait toutes les mesures nécessaires pour se défendre (y compris les moyens aériens) et cessait toute coopération avec l'UE dans le domaine de l'immigration clandestine.

    Lampedusa prépare-toi.

    par Rousquille lundi 21 mars 2011


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  • La presse tunisienne est assez critique ce dimanche sur l'intervention militaire internationale en cours contre le régime du colonel Kadhafi.

    Pour Achourouk (indépendant), cette action représente "une menace pour la région, qui risque de la transformer en zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes qui n'ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique". 

    Essabah estime de son côté que l'opération en cours contre Kadhafi "suscite beaucoup de craintes et peut rappeler ce qui s'est passé en Irak il y a huit ans". "Il n'y a aucun doute que les intérêts représentent le motif essentiel de cette action militaire, le pétrole en est le carburant", écrit Essabah qui dénonce "les aspects politiques et coloniaux" de l'intervention.

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  • Moscou accuse la coalition de tuer des civils en Libye

    Le Point.fr - Publié le 20/03/2011 à 15:40

    La Russie reprend à son compte le bilan de 48 civils tués par les frappes aériennes donné par la télévision officielle libyenne.

    La Russie a appelé, dimanche, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis à cesser les raids aériens contre ce qu'elle a qualifié de cibles non militaires en Libye, affirmant que les attaques avaient fait des victimes civiles. "Nous appelons dès lors les pays impliqués à cesser le recours non sélectif à la force", a déclaré Alexander Loukachevitch, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

    Le porte-parole a repris le bilan donné dimanche matin par la télévision officielle libyenne, affirmant que 48 civils avaient été tués et 150 blessés. Les frappes aériennes ont détruit, selon lui, un centre de santé, des routes et des ponts. La coalition occidentale affirme qu'elle ne vise que des installations militaires, notamment les défenses antiaériennes de Muammar Kadhafi et ses chars qui menacent Benghazi. "Nous pensons qu'un mandat donné par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU - un geste controversé en soi - ne doit pas être utilisé pour atteindre des objectifs autres que ceux inscrits dans ses dispositions, à savoir des mesures pour protéger la population civile", a dit Loukachevitch. La Russie n'a pas fait usage de son droit de veto au Conseil de sécurité, mais s'est abstenue sur la résolution 1973. Elle s'oppose à l'intervention militaire internationale.


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  • Jean-Marie Le Pen a fermement critiqué la position française

    Jean-Marie Le Pen a fermement critiqué la position française, soupçonnant que derrière les motifs humanitaires invoqués se cachent des motivations moins avouables : le contrôle du pétrole libyen. Il a aussi critiqué le rôle joué ces derniers jours par Bernard-Henri Lévy, devenu une sorte de ministre des Affaires étrangères bis. L’ancien chef du FN rapporte aussi un bruit qui voudrait que Kadhafi ait versé 50 millions d’euros à Sarkozy pour le financement de sa campagne en 2007...

     


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  • Libye : La Russie regrette l'intervention armée étrangère

    La Russie regrette l'intervention armée étrangère en Libye, a indiqué samedi Alexandre Loukachevitch, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

    "A Moscou, nous regrettons cette intervention armée, effectuée dans le cadre de la résolution 1973 de l'ONU, adoptée à la hâte", a-t-il déclaré.

    Dans son communiqué, la diplomatie russe appelle à un cessez-le-feu le plus rapidement possible en Libye.

    "Nous restons convaincus que pour régler de manière stable le conflit interne en Libye (...) il faut rapidement arrêter les effusions de sang et que les Libyens entament le dialogue", est-il ajouté.


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  • Libye : Les américains tirent 110 missiles Tomahawk

    YES ! WE CAN !

    Tomahawk.jpgLes Américains ont tiré samedi 110 missiles de croisière Tomahawk contre la Libye, a rapporté la chaîne CNN, qui cite des responsables américains de la défense. 

    Selon des témoins de fortes explosions ont été entendues à l'est de Tripoli suivies de boules de feu à l'horizon.


     


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  • Libye : quel est "l'état final recherché" ?

    L'histoire l'a montré : lorsqu'on se lance dans des opérations militaires, il faut avoir clairement à l'esprit les "buts de guerre" que les stratèges d'aujourd'hui appellent "l'état final recherché". Que cherche-t-on en Libye à la veille de probables actions de guerre ?

    En clair, s'agit-il de renverser Kadhafi pour installer à sa place un gouvernement issu du Conseil national de transition de Benghazi ? C'est manifestement la position de la France (qui a déjà reconnu les nouvelles autorités grâce à l'action de Bernard-Henri Lévy), mais la communauté internationale semble, à des degrés divers, plus réservée. Beaucoup de pays se contenterait d'un cessez-le-feu ouvrant la porte à des discussions.

    Si c'est l'objectif recherché est d'en finir Kadhafi, comment faire ? En 2001, les Américains sont parvenus à faire tomber les talibans en Afghanistan, en conjuguant frappes aériennes et soutiens à des forces locales d'opposition (Alliance du nord, "seigneurs de la guerre" retournés, etc...) C'est donc une partie jouable, même si elle nécessite sans doute quelques discrètes présences au sol avec les forces de Benghazi. Est-ce la partie qui va se jouer, par exemple, avec l'appui de certains services secrets arabes et la bénédiction des Américains ? C'est fort possible.

    Dans ce cas, les frappes aériennes doivent "décapiter" le régime Kadhafi, c'est-à-dire le priver de ses moyens d'agir, de commander et de transmettre. Cela s'appelle une campagne aérienne - les manuels, comme celui de John Warden, expliquent très bien la chose.

    Mais sommes-nous alors pleinement dans le cadre de la résolution 1973 ? Pas vraiment, mais l'histoire récente a montré que l'on savait parfois passer outre. Les opérations de la guerre du Kosovo ont eu lieu sans résolution (à cause du veto russe) et cela n'a pas empêché la France d'y participer au premier rang, dans un joli consensus de cohabitation Chirac/Jospin...

    L'objectif est-il, au travers de Kadhafi, de sauver les révolutions arabes ? Beaucoup de commentateurs le pensent. On les entend moins sur deux répressions en cours, au Yemen et à Bahrein. Là aussi, des pouvoirs en place tirent contre leur peuple, ou une partie de leur peuple entré en révolution. A Bahrein, cela se fait même avec l'appui militaire du grand voisin saoudien, un pays allié de l'Occident. Ici, beaucoup semblent prêts à mourir pour Benghazi. Et pour Bahrein ?

     

    Samedi 19 Mars 2011
    Jean-Dominique Merchet
     

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  • Libye : Dernières informations

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    Le Canada envoie des F-18 (probablement 6) qui devraient être stationnés en Italie ou à Malte. La frégate "NSMC Charlestown" a également été envoyée début mars au large des côtes libyennes.

    Le ministre des affaires étrangères libyen annonce un cessez-le-feu immédiat.

    Depuis plusieurs jours, l'Egypte livre des armes (fusils d'assaut et munitions) aux insurgés avec l'aval des Etats-Unis, selon le Wall Street Journal.

    Le Grande-Bretagne va déployer des chasseurs Typhoon et Tornado.

    Le Qatar est le premier pays arabe à rejoindre l'intervention contre la Libye.

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  • la Libye décide un cessez-le-feu immédiat

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 18/03/2011 à 12:00, mis à jour à 13:51

     
    En direct: la Libye décide un cessez-le-feu immédiat

    Des lance-roquettes de l'armée libyenne dans le désert près d'Ajdabiya.  

    REUTERS/Ahmed Jadallah

    Le ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa annonce lors d'une conférence de presse un cessez-le-feu immédiat. La Libye met fin à toutes les opérations militaires à la suite de la résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU dans la nuit. Le recours à la force divisait pourtant l'ONU comme l'Europe.


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  • Libye : La Turquie, membre de l'Otan, opposée à une intervention militaire étrangère

    La Turquie s'est opposée aujourd'hui à une intervention militaire étrangère en Libye et elle a réclamé un cesse-le-feu immédiat.

    Dans un communiqué diffusé par le cabinet du premier ministre, Ankara souhaite que la résolution se fasse pacifiquement.

    L'intervention étrangère pourrait donner des ailes aux revendications des quelques 15 millions de Kurdes de Turquie (73 millions d'habitants).

     

    Libye : Des frappes françaises "dans quelques heures"

    Les frappes militaires contre la Libye, après la résolution de l'Onu, interviendront "dans quelques heures" et les Français y "participeront". C’est ce qu’a déclaré, ce vendredi, François Baroin, porte-parole du gouvernement, sur RTL.


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  • Tripoli entre doute et colère après le vote de l'ONU

    Par Vincent Hugeux, envoyé spécial à Tripoli, publié le 18/03/2011 à 08:06

     
    Tripoli entre doute et colère après le vote de l'ONU

    L'Onu a autorisé jeudi soir le recours à la force contre l'armée de Mouammar Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye au lendemain des nouvelles menaces proférées par le dirigeant libyen.  

    REUTERS/Jessica Rinaldi

    Le vote à l'Onu d'une résolution autorisant le recours à la force suscite un sentiment mitigé en Libye.

    Un mélange de colère, de fatalisme, de doute et d'incrédulité. Voilà à quoi ressemble, vu de Tripoli, la réaction des kadhafistes au vote par le Conseil de sécurité des Nations unies, peu après minuit, de la résolution 1973. 

    D'abord, la fureur, illustrée de manière tapageuse par l'irruption, ce vendredi vers 1H30 du matin, d'une centaine de partisans du Guide de la Jamahiriya dans l'hôtel Rixos, QG des médias étrangers et théâtre d'une conférence de presse du vice-ministres des Affaires étrangères Khaled Kaïm. Courroux spontané de jeunes patriotes du quartier, comme le soutient un traducteur du Bureau libyen de l'Information? On est en droit d'en douter. Rien n'a entravé l'intrusion dans une enceinte dûment sécurisée de la horde verte des "kadhafanatiques." Laquelle intrusion est survenue à l'instant même où l'orateur répondait à une ultime question. "Ces types ont été payés d'avance, suggère un confrère libyen. La plupart d'entre eux étaient d'ailleurs plus ou moins ivres." De fait, tout indique que les jeunes patriotes que nous avons croisé dans le lobby du palace avaient bu autre chose que l'amère cigüe de l'humiliation néocolonialiste. 

    Le fatalisme, c'est celui de ce chauffeur de taxi au coeur de la nuit tripolitaine: "Les menaces et les sanctions, lâche Khaled, on a l'habitude. J'ai 30 ans et je vis avec ça depuis mon enfance."

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  • Maroc: après le discours du Roi, le peuple attend des actes

    Régis Soubrouillard

     

    Epargné par la révolution arabe, le Maroc n'en a pas moins connu de nombreuses manifestations. Longtemps silencieux, le Roi a prononcé un long discours à la nation le 9 mars, annonçant une profonde réforme constitutionnelle. Significatif mais pas suffisant pour satisfaire les « leaders du 20 février » qui attendent plus de garanties sur ces réformes et leurs préoccupations sociales.


     

    Maroc: après le discours du Roi, le peuple attend des actes

    On disait le Maroc épargné par la révolution arabe. Le diagnostic est un peu rapide. Derrière la tranquillité de façade, le Maroc a aussi connu ses tragédies.
    Les immolations par le feu se sont succédées dans le pays au cours des mois de janvier et février. Un jeune marocain licencié de l’armée y a laissé sa vie. De nombreuses manifestations, sit-in et rassemblements ont également eu lieu pour réclamer « réformes politiques et une amélioration des conditions de vie ».

    Les manifestations du 20 février avaient réuni plus de 100.000 personnes dans tout le pays : « Les corps calcinés de cinq personnes ont été retrouvés à l'intérieur de l'une des agences bancaires incendiées par les fauteurs de troubles dans la ville d'Al Hoceima dans le nord du pays », soulignait alors le Ministre de l’Intérieur Taleb Cherqaoui, lors d’une conférence de presse à Rabat. Il a également ajouté que 33 édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, ainsi que 66 véhicules avaient été incendiés ou endommagés. Des heurts mais pas de remise en cause du pouvoir comme en Tunisie, Egypte et Libye.

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  • L'OTAN prépare son intervention en Afrique du Nord (Meyssan)


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  • Vers une partition de la Libye ?

    Le président Sarkozy a reconnu comme représentant du « Peuple libyen » une coalition tribale de Cyrénaïque s’étant donné le nom de Conseil National de l’Opposition.

    Cette reconnaissance précipitée est particulièrement insolite. En serrant longuement et ostensiblement la main des membres de la délégation du CNO, et cela alors que les marches du palais de l’Elysée étaient encore chaudes des pas du colonel Kadhafi, le président de la République n’a en effet pas reconnu l’ « opposition libyenne », mais les seuls représentants des tribus insurgées de Cyrénaïque ce qui, convenons-en, n’est pas exactement la même chose…

    En écoutant BHL et non les spécialistes de la région, le président Sarkozy a donc involontairement redonné vie au plan Bevin-Sforza rejeté par les Nations Unies en 1949. Ce plan proposait la création de deux Etats, la Tripolitaine, qui dispose aujourd’hui de l’essentiel des réserves gazières, et la Cyrénaïque qui produit l’essentiel du pétrole. Voilà donc la première étape de ce plan oublié désormais réalisée avec la reconnaissance par la France, suivie par l’UE, du gouvernement insurrectionnel de Cyrénaïque. Plus important encore, Paris a annoncé l’envoi d’un ambassadeur à Benghazi, capitale de cette même Cyrénaïque…

    A l’heure où ces lignes sont écrites (13 mars 2011), et comme la coalition des tribus de Tripolitaine semble se maintenir autour du colonel Kadhafi dont les forces paraissent avoir repris l’offensive, deux Etats existent donc sur les ruines de la défunte Libye : la Cyrénaïque - provisoirement ? - aux mains des insurgés, et la Tripolitaine. C’est à partir de cette donnée qu’il convient d’analyser la situation, tout le reste n’étant une fois encore que stérile bavardage, vaine gesticulation et soumission à la dictature de l’émotionnel.

    Bernard Lugan


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  • Vers une « somalisation » de la Libye

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    Q – Comment analysez-vous la situation en Libye ?

    Jacques Borde – Avec beaucoup de prudence, car, pour l’instant, rien n’est joué, et… d’inquiétude. Pour les Libyens eux-mêmes, dont rien ne dit qu’en choisissant d’en finir avec le système de la Jamahiriya – le système (ou l’ère) des masses, pour simplifier, mis en place par le colonel Muammar Kadhafi[1] – ils n’aient pas choisi un hasardeux saut dans l’inconnu…

    Q – Que craignez-vous exactement ?

    Jacques Borde – La « somalisation » accélérée du pays, avec une capitale (voire deux ou trois, car rien de nous assure que les gens s’étant emparé des commandes à Benghazi et Tobrouk restent alliés) Tripoli restant aux mains des Kadhafi, ou de l’un d’entre eux, le reste du pays se partageant en féodalités tribalo-guerrières changeant de camp au gré des vents…

    Q – Ne penses-vous pas qu’un pouvoir central puisse émerger ?

    Jacques Borde – Quand ? Où ? Pour combien de temps ? Et aux mains de qui ? À moins que vous ne parliez d’un reprise en main par Kadhafi. N’oubliez pas que la Libye, c’est bien là son malheur, reste un pays inexistant au niveau des infrastructures, ne produisant rien – hors du pétrole, bien sûr – qu’une mauvaise impression. Celle d’un amateurisme pseudo-révolutionnaire généralisé où, y compris les insurgés d’aujourd’hui, tous vivaient des rentes et prébendes que versait Kadhafi à son peuple. Or, faire la « révolution » ne fait ni tourner les (rares) usines ni les sites de désalinisation. Sans parler de la « grande rivière » et des installations pétrolières…

    Q – Pour vous ceux que vous appelez les « révolutionnaires » doivent faire leur preuves ?

    Jacques Borde – Ils doivent surtout se remettre – et pour certains, pour ne pas dire l’immense majorité, éternels assistés de la Jamahiriya Kadhafienne – se METTRE au travail ! Je vous rappelle que l’essentiel des tâches de production, et de tout ce qui touchait à la vie courante, était dévolu à une main d’œuvre immigrée qui, pour l’instant, a pris le chemin de l’exil et ne reviendra que si elle a l’assurance de voir sa sécurité assurée et ses salaires payés ! Or, la situation actuelle, n’est pas très engageante : des villes plus ou moins sous contrôle de factions ne s’entendant que sur leur détestation commune de Kadhafi, entourées de no man’s land dont on ne sait pratiquement rien, avec des tribus négociant leur ralliement au jour le jour et au plus offrant. Sans parler des zones restant sous contrôle du pouvoir tripolitain, toujours aux mains des Kadhafi. Tout ceci n’incite pas à l’optimisme…

    Q – Il y a un gouvernement de transition ?

    Jacques Borde – Et qui contrôle quoi, exactement ? Tobrouk, Benghazi ? Avoir mis le feu à des commissariats de police et neutralisé probablement l’armée la plus fantaisiste et la moins apte au combat du monde, ne fait pas de vous des gestionnaires. Que va-t-il se passer quand l’eau, réellement, potable va manquer, que les centrales vont s’arrêter faute de carburant ou d’entretien ?

    Q – Vous avez une vision assez pessimiste… ?

    Jacques Borde – Non, réaliste, hélas. Je vous vous raconter quelques anecdotes. La Libye, j’y suis allé cinq ou six fois. L’Irak, sous blocus génocidaire onusien, en 1994, c’était, par comparaison, la Prusse bismarckienne en plein essor ! Un exemple : une année, nous promenant avec quelque amis nous avons remarqué que nous éloignant du centre ville, les monticules de sacs poubelles prenaient de la hauteur. Pressé de questions, notre accompagnateur (un ami) a fini par tout nous avouer. Dans un de ses élans à mettre ses compatriotes au travail, le guide (Kadhafi) avait fait passer les travaux de voirie (dévolus à de sympathiques travailleurs immigrés, la plupart soudanais) à un de ces comités théodules gangrénant le pays. Que croyez-vous qu’il arriva : au bout d’une grosse dizaine de jours ? Kadhafi a dû faire marche-arrière et remettre nos braves soudanais au labeur, les komitadjiks (sic), libyens à 120% s’il vous plait, n’avaient pas bougé le petit doigt. Ni les autres Libyens d’ailleurs. Regardez bien les images qui nous arrivent de Tobrouk ou de Benghazi : les rues y sont « libérées » (sic). Des comités révolutionnaires kadhafistes, visiblement. Mais pas des gravats et des ordures qui jonchent le sol…

    Q – Laissez leur le temps…

    Jacques Borde – …Dans un pays où la chaleur va revenir, combien de temps ? Kadhafi, une année, avait mis le marché en main aux Libyens (par le biais de comités et de comices populaires ad hoc) : soit bâtir une usine qui serait la première pierre d’une industrie automobile locale, soit, pour une somme (à peu près) équivalente, importer une foultitude de véhicules clés en main. Qu’ont choisi les Libyens, selon vous ? En fait, le temps jouerait surtout en faveur des Kadhafi. Je m’explique : tout se délite. Et le seul à disposer de quelque chose qui ressemble de près ou de loin à des troupes reste le pouvoir central. De plus, avec le temps, les liens qui avaient commencé à se desserrer avec certaines tribus – souvent dans un attentisme prudent, davantage que dans une opposition forcenée – pourraient se renouer.

    Q – Ne peut-on pas envisager une période de transition avec l’aide des pays voisins ?

    Jacques Borde – Et pourquoi voulez-vous que les travailleurs tunisiens, égyptiens, tchadiens, maliens, chinois et coréens acceptent de remettre les pieds dans un pays en pleine guerre civile ou leurs chances d’être payés seront inversement proportionnelles à celles de prendre une balle dans la peau ou de se faire lyncher par des excités, suintant la haine et leur, soi-disant, révolution de toutes leurs pores ? Entre 100 et 160.000 immigrés auraient déjà pris la route de l’exil. Sans parler de 100.000 autres qui devraient s’exfiltrer par un ou deux frontières sahélienne. Quid, au fait, des ratonnades anti-africaines, ouvertement racistes qui ne semblent pas beaucoup gêner nos révolutionnaire en peau de lapin ? Ni nos journaleux vespéraux parisiens…

    Q – Vous croyez à l’hypothèse d’une guerre civile ?

    Jacques Borde – Pour l’instant, oui. C’est en tout cas ce que leur a promis Muammar.

    Q – Qui ne tient pas des propos très cohérents ?

    Jacques Borde – C’est ce qu’on nous dit maintenant. Mais vous savez, à un moment donné ou à un autre, tout le monde a été proche de Kadhafi. Y compris les États-Unis. Quant à l’incohérence prêtée à Kadhafi. Méfions-nous de nos idées préconçues. Prenez par exemple, parmi ceux jugés les plus excessifs, ceux imputant à des islamistes salafistes le recours à des drogues pour motiver leurs troupes. À priori, du délire. Sauf que…

    Q – Sauf que… ?

    Jacques Borde – Sauf que, regardez, comment fonctionnent les factions somaliennes et, beaucoup d’autres, yéménites notamment : complètement shootées au qat ! Ce qui d’ailleurs, pour les milices somaliennes, ne les a nullement empêché d’infliger, du haut de leurs technicals[2], l’une des plus sévères déroutes aux forces spéciales US : le fameux épisode de La Chute du Faucon noir, à Mogadiscio, les 3 et 4 octobre 1993. Ou The Battle of the Black Sea pour les Américains (la bataille de la Mer Noire, du nom du quartier de Mog où elle s’est principalement déroulé) et Maalintii Rangers (le jour des Rangers) pour les Somaliens.

    Q – Vous croyez donc à cette hypothèse de miliciens « islamos » drogués ?

    Jacques Borde – Pour partie, pourquoi pas ? L’usage des drogues dans les conflits modernes n’est pas une vue de l’esprit, vous savez. Il ne date pas non plus d’hier. Les amphétamines sont apparues sur les théâtres d’opération au début de la Guerre du Viêt-Nam, soit, il y a 40 ans. En Irak, on a noté, chez des militaires d’active US, des cas d’accoutumance au valium. Et, désormais, l’usage de stéroïdes, plus particulièrement le dianabol, est courant au sein des SMP[3]. Lors de la 1ère Guerre du Golfe, c’était la dexedrine qui faisait des ravages parmi les pilotes de l’US Air Force. Alors des militants islamos drogués, pourquoi pas, en effet ? Évidemment, ne comptez pas sur des journalistes occidentaux, eux-mêmes défoncés à la coke, pour creuser le sujet…

    Q – Donc pour vous l’avenir de la Libye pourrait ressembler à celui de la Somalie des années 1990 ?

    Jacques Borde – Hélas, pourquoi pas.

    Q – Mais les Occidentaux…

    Jacques Borde – …Qui ne sont intéressés que par les matières premières libyennes. Vous ne croyez tout de même pas que les pétroliers US vont se soucier de l’état du système social libyen, en train de s’effondrer, soit dit en passant. Il est tout à fait possible de pomper le pétrole d’un pays en laissant crever sa population. Exemple : le Nigeria ! C’est même, parfois, plus simple. Qui va faire redémarrer le système de santé, la production d’eau douce, assurer la chaîne du froid, pour les médicaments et la nourriture, etc. : BP ? Exxon ? Ils s’en fichent comme de leur premier derrick. Et, pour peu que la situation s’enlise, croyez-vous que l’émoi médiatique perdure. Là, les Libyens seront livrés à eux-mêmes. Ou plutôt à leurs nouveaux politiciens et à des pétroliers aux dents longues.

    Q – Les Libyens ?

    Jacques Borde – Espérons-le. Pour eux. Mais si les nouveaux maîtres de la Cyrénaïque, en attendant la suite, se montrent, à terme, aussi « sociaux » que les seigneurs de la guerre somaliens, je crains le pire. Sans parler de leur capacité à faire redémarrer quoi que ce soit. Les cadres libyens sont issus d’un des systèmes les plus calamiteux qui soit en matière de formation, d’organisation, d’encadrement et de productivité. Ça n’est, hélas, par leur faute. Mais faire fonctionner un pays ne s’improvise pas. Et ce que j’ai vu, en Libye, des années durant, ne m’incite pas à l’optimisme.

    Q – Et une intervention internationale ?

    Jacques Borde – Avec qui ? Personne n’a vraiment envie d’y aller. Les pseudo-révolutionnaires n’en veulent pas. Soyons clairs, seuls les États-Unis ont les moyens technique de se projeter en Libye, par le biais d’une ou deux de leur MEU[4]. Et après ? Vous savez, la crise du Dafour, où fort heureusement, il ne s’est rien passé de grave, a amplement démontré l’impuissance chronique des Européens. D’après-vous à combien se montait la puissance aéromobile des Européens au Darfour ? À TREIZE hélicoptères ! Qui va intervenir en Libye ? La France ? Avec quoi, pardi ? En Afghanistan, le must de notre puissance de frappe se montait à TROIS Tigre ! Pas de bol, un s’est vautré. Plus que deux !

    Q – Et l’Onu ?

    Jacques Borde – Il n’y aura pas de feu vert onusien. Ce en raison des veto russe et chinois. Je pense qu’il serait d’ailleurs plus sage pour nos prétentieux dirigeants eurolandiens de rabattre leur caquet en matière d’interventionnisme. En effet, le Venezuela (de Chavez) pourrait être, lui aussi conduit, et c’est parfaitement son droit, à projeter une force de maintien de paix là-bas. Cubano-vénézo-africaine, probablement. Et, elle fera quoi la caqueteuse Europe à ce moment-là ? À part verser dans son onanisme diplomatique habituel ?

    Q – Quid des Américains ?

    Jacques Borde – Certes, la Libye est dans le collimateur du Pentagone depuis des années. Du moins à en lire, l’ancien Chairman of the Joint Chiefs of Staff[5] le général Wesley Clark. Mais, le cher homme nous parlait d’un un mémo nous expliquant comment les États-Unis allaient « prendre sept pays en cinq ans, d’abord l’Irak puis la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour finir l’Iran » (sic). Or, rien n’est encore réglé dans le premier d’entre eux : l’Irak !

    Même l’« interdiction de survol » au dessus de la Libye, évoquée un instant, a du plomb dans l’aile, si je puis dire, tant ses modalités d’action semblent être délicates et lourdes, financièrement. Soyons clair, personne ne veut payer la guéguerre des sables des Occidentaux en Tripolitaine. En fait, seuls deux puissances ont les moyens d’une OPA sur la Libye : l’Égypte, qui dispose d’une véritable armée dans la région. Mais se garde bien, pour l’instant, de mettre son doigt dans l’engrenage. Et les États-Unis, avec leurs Marines, qui ne tiennent pas à se coller un autre front du djihâd sur le dos. Le problème, en dépit des rodomontades affichées ça et là, et des pressions peu discrètes du chef de la diplomatie US, la Sénatrice Hillary Clinton, c’est que personne ne veut y aller à leur place…


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  • Est-ce la fin de la Libye unie ?

    Les mêmes raisons qui ont fait si vite éclater la guerre civile en Libye menace désormais l’existence de ce pays sous sa forme actuelle. Mouammar Kadhafi vient de faire fi de l’exigence du Conseil national d’opposition de quitter le pays dans les 72 heures. Et des consultations sur l’instauration des zones d’exclusion aérienne en Libye se tiennent actuellement au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies à l’initiative des Américains et des Britanniques. Les diplomates russes participent également aux discussions.

    Or, tout cela signifie que même si le colonel survivait dans la lutte (sa survie, son décès ou son arrestation ne sons pas à exclure), il ne pourrait plus rétablir le contrôle intégral de son pays. Certaines tribus qui lui ont tourné le dos et les militaires qui sont passées du côté de l’opposition, ainsi que les islamistes qui le haïssent depuis toujours et, bien sûr, les Américains l’empêcheront de le faire.

    Le colonel gênait depuis longtemps

    Ce n’est pas la répétition du scénario tunisien ou égyptien, où il s’agissait principalement de la colère sociale de la population. En Libye, d’autres facteurs ont joué un rôle important. L’un des facteurs concerne le fait que les Etats-Unis sont revenus à l’idée de destituer le colonel. Ils ont activement travaillé à cet effet dans les années 1980, mais après une série d’échecs ils ont abandonné leurs plans. "Du point de vue de leurs intérêts, les Etats-Unis préfèrent avoir en Libye un gouvernement quelconque, pourvu que ce ne soit pas Kadhafi", a conclu la communauté du renseignement américaine trente ans auparavant.

    Le journaliste Bob Woodward, familier de ces structures, décrivait la stratégie de l’époque à l’égard de Kadhafi en tant que "mélange d’actions réelles et de désinformations." Cela incluait la propagation de rumeurs concernant le renforcement de l’opposition et la trahison dans l’entourage du colonel, ainsi que l’intimidation par des communiqués sur l’action militaire américaine imminente contre lui.

    En élaborant cette stratégie, il a été tenu compte que le colonel exalté était très méfiant à l’égard de son entourage : "C’est un point faible psychologiquement." En effet, il est difficile de faire confiance aux autres après des dizaines de tentatives d’assassinat, d’autant plus que certains attentats étaient concoctés par ses amis les plus proches.

    Mouammar Kadhafi y a été confronté immédiatement après la révolution contre la monarchie en 1969. Ainsi, en 1975 son collègue et condisciple Omar Moheichi s’est opposé à lui. Après la découverte du complot, il a réussi à s’enfuir en Tunisie, puis en Egypte.

    Aujourd’hui, il y a le sentiment que les Américains n’ont pas tenté de trouver quelque chose de nouveau, et ont simplement sorti les anciens plans des archives, dès que la situation en Libye eut commencé à s’aggraver en suivant l’exemple contagieux des pays voisins. Par exemple, la discussion sur une éventuelle intervention de l’OTAN dure depuis deux semaines, et fait songer au fameux "mélange d’actions réelles et de désinformations" qui ont pour but d’exercer une forte pression psychologique sur le colonel et sur son entourage.

    Il y avait trois provinces

    Mais est-ce que les successeurs de Kadhafi réussiront à garder le pays dans les frontières établies lors de l’indépendance en 1951 par les efforts du roi Idris ? Avant cela, les trois provinces, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan, existaient de manière pratiquement autonome. Le roi a d’abord formé un royaume uni fonctionnant sur le principe fédéral, et quelques années plus tard il a annoncé le passage à un Etat unitaire. Il a payé le prix fort pour cette union, en autorisant les bases militaires occidentales à se déployer sur son territoire et la transmission du secteur pétrolier et gazier du pays aux entrepreneurs américains et britanniques.

    En d’autres termes, il était contraint d’accepter une perte partielle de l’indépendance tant souhaitée. Seulement avec l’arrivée de Mouammar Kadhafi le pays est devenu vraiment indépendant et encore plus centralisé dans le cadre du nouveau système de "pouvoir populaire" : la Jamahiriya. Toutefois, le peuple n’a pas reçu la liberté tant convoitée.

    Et aujourd’hui, les tendances centrifuges se renforcent dans le pays en raison du mécontentement provoqué par le long règne de Kadhafi et la guerre civile. Il ne s’agit pas seulement des divisions géographiques entre les provinces économiquement disparates, où le Fezzan coupé de la côte est la plus pauvre, et la Cyrénaïque pétrolière à l’Est est la plus riche. En Libye, il faut également tenir compte de la structure tribale complexe de la population s’élevant à 7 millions d’habitants, dont la majeure partie vit selon les lois du droit tribal traditionnel.

    Comme le fait remarquer l’ethnographe libyen Faraj Abdelaziz Najm, "la Libye est peuplée par 140 tribus et clans, dont plus de 30 sont considérées comme très influentes dans la région." Selon lui, près d’une dizaine de tribus sont transfrontalières et étendent leur habitat à d’autres pays : l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et même le Tchad. Et certaines tribus nomades sont même arrivées de l’Arabie saoudite.

    Dans son activité, Mouammar Kadhafi dépendait de cette structure de la société. Et, malheureusement, il s’appuyait seulement sur les quelques tribus les plus proches, telles que Kadhafi ou Megrahi. Or, les représentants de la tribu Warfalla, bien que chérie par le gouvernement, se sentaient défavorisés et écartés de la répartition des postes de fonctionnaire et des postes de commandement au sein de l’armée.

    C’est probablement la raison pour laquelle certains cheikhs de cette tribu ont été parmi les premiers à soutenir l’opposition armée. Généralement, les tribus mènent de longues luttes les unes contre les autres, et on ignore ce qu’elles préféreront à l’avenir : la Cyrénaïque et la république de la Tripolitaine indépendantes, comme à une certaine époque, ou la Libye unie.

    L’islam à défaut de l’armée

    L’armée libyenne est peu susceptible de se porter garante de l’unité. Elle est déjà divisée par la guerre civile actuelle. Une partie des militaires est passée du côté de l’opposition, mais la majorité continue à défendre le colonel Kadhafi. Il ne s’agit pas là de mercenaires, qui étaient d’ailleurs présents dans les rangs de l’armée libyenne depuis quelques années et n’ont pas été engagés d’urgence en raison du conflit. Néanmoins, même si l’armée locale était bien équipée sous Mouammar Kadhafi, elle présentait un problème en termes de formation et de loyauté des officiers. "Le chef voyait dans l’armée une menace pour son pouvoir, ce qui était confirmé par les tentatives fréquentes de coups d’Etat de la part des officiers, et même des ministres de la Défense", a rappelé le spécialiste russe de la Libye, le directeur d’études de l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie, Anatoli Egorine. Selon lui, "les actions des officiers supérieurs contre le régime ont alarmé Kadhafi et ont conduit dès la fin des armées 1980 à la réduction du rôle de l’armée dans le pays."

    Que pourrait donc empêcher la Libye de s’effondrer ? Le scénario du milieu du XXe siècle pourrait se répéter, lorsque les puissances mondiales se sont entendues sur la préservation de l’unité de ce pays. Mais elles devront alors s’ingérer dans les affaires internes de ces territoires, ce qui ne manquera pas de décevoir l’opposition libyenne qui pourrait se retrouver sous la tutelle d’un gouvernement imposée de l’extérieur en échange du dictateur local.

    L’ethnographe Faraj Abdelaziz Najm évoque une autre option. Selon lui, toutes les tribus et les provinces libyennes sont cimentées par "l’islam professé aujourd’hui pratiquement par tous les Libyens." Cela signifie que la clé de la conservation de l’unité est un parti islamique puissant ou une alliance de plusieurs partis islamiques. Mais est-ce qu’un tel règlement du problème plairait aux pays occidentaux ?


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    Libye: Le Pen critique Sarkozy

    AFP
    10/03/2011 | Mise à jour : 20:02
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    Nicolas Sarkozy "viole les règles les plus élémentaires de la diplomatie en reconnaissant comme gouvernement le CNT de Benghazi, et veut même établir avec eux un échange d'ambassadeurs", a affirmé aujourd'hui Jean-Marie Le Pen (FN).

    "Après s'être tenu aussi longtemps que décemment possible aux côtés des 'amis' Ben Ali et Moubarak, le président Sarkozy, toujours entraîné par son tempérament primesautier, viole les règles les plus élémentaires de la diplomatie en reconnaissant comme gouvernement le CNT (Conseil national de transition) de Benghazi, et veut même établir avec eux un échange d'ambassadeurs", indique un communiqué du président d'honneur du FN. Or, "la situation en Libye est loin d'être stabilisée et le gouvernement en place, celui du colonel Kadhafi, qu'il recevait il y a peu sous sa tente à l'Elysée, est encore en place, représentant officiel de l'Etat libyen", peut-on lire dans ce communiqué.

    Jean-Marie Le Pen rappelle que "déjà en Côte-d'Ivoire, se départissant de la prudence que justifiaient les légalités contradictoires de MM. Ouattara et Gbagbo, et la présence d'un fort contingent de civils et de militaires français dans le pays, Nicolas Sarkozy avait lancé un ultimatum de 48 heures. Or, le président Gbagbo est toujours aux commandes de la Côte-d'Ivoire", écrit-il.

    "Bref, si on attendait que 'le meilleur d'entre eux' (le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, décrit autrefois comme le 'meilleur d'entre nous' par Jacques Chirac) remette un peu d'ordre dans la maison, il y a de quoi être déçu", ajoute-t-il. Le nouvel ambassadeur de Libye en France sera accrédité "dans les jours qui viennent", a dit Bernard-Henri Lévy, rapportant les propos tenus par Nicolas Sarkozy aux trois émissaires du Conseil national de transition libyen qu'il a reçus aujourd'hui.


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