• Le roi du Maroc répond à la rue
     
    voir aussi : Le Sahara Occidental – une mise au point nécessaire
     
    Le roi du Maroc, Mohammed VI.
    Le roi du Maroc, Mohammed VI.
    AFP/Abdhelhak Senna
    Par RFI

    Au Maroc, Mohammed VI n’a fait aucune allusion aux manifestations du 20 février dans plusieurs villes du royaume, mais de façon indirecte, il a répondu à la demande centrale de la rue. Dans un discours à la nation marocaine, le 9 mars, il a annoncé une réforme constitutionnelle générale. Cette révision vise à renforcer les pouvoirs du Premier ministre et des partis politiques dans le pays. Une commission ad hoc doit rendre ses conclusions au roi d'ici au mois de juin.
     

    Avec notre correspondante à Casablanca,

    Pour aller plus loin
    Dans un discours solennel à la nation, le roi du Maroc a annoncé qu'un « projet » de nouvelle constitution serait soumis prochainement à un « référendum populaire ». Mohammed VI a énuméré sept fondements de ses réformes démocratiques, dont la reconnaissance constitutionnelle pour la première fois de la composante berbère « amazigh », le « renforcement du statut du Premier ministre », et « la volonté d'ériger la justice en pouvoir indépendant ».

    Mohammed VI veut aussi que soit renforcé le statut des partis politiques dans le cadre de cette prochaine réforme constitutionnelle. Le constitutionnaliste marocain Abdelatif Menouni aura la présidence de la commission chargée de réviser la Constitution.

     
    Discours du roi Mohammed VI

    Pour la première fois hier, le monarque a commencé à lâcher un peu de son pouvoir. Même si Mohammed VI reste le chef de l'État et le commandeur des croyants, beaucoup espèrent que ces annonces ouvrent un nouveau chapitre démocratique.

    10/03/2011 par Léa-Lisa Westerhoff

    Interrogés sur ce discours et son impact, deux jeunes journalistes marocains de l'hebdomadaire Actuel livrent leurs impressions. Pour Meriem : « C’est historique(…). C’est une nouvelle page de l’histoire du Maroc qui est en train de s’écrire. Et en tant que jeune, je pense que le roi a été à la hauteur. On avait des espoirs, on n’a pas été déçu ».

    « Pour moi, dit Zacharia, c’est la véritable révolution du roi et du peuple. Du coup, le roi entend les réclamations de la rue, il réagi par rapport à cela en mettant un référendum, une réforme constitutionnelle incluant plus de pouvoir au Premier ministre, plus de pouvoir au Parlement, en incluant les recommandations de l’instance équité et réconciliation, c'est-à-dire la fin de l’impunité, en insistant sur la justice, en préconisant la constitutionnalisation de l’amazigh. C’est un discours très fort avec un Conseil constitutionnel qui doit donner des réponses en juin et qui peut faire preuve de créativité, c’est-à-dire qu’il peut aller au-delà de tout ce qu’a dit le roi. Je pense qu’après ce discours, un retour en arrière n’est pas du tout envisageable. Donc le train des réformes est lancé véritablement, et normalement, à terme, on devrait avoir une monarchie à l’anglaise».

    Le discours de Mohammed VI était le premier après les manifestations du 20 février dans plusieurs villes du royaume, organisées via internet pour réclamer des réformes politiques « profondes ». Le mouvement de jeunes à l'origine de ces manifestations a récemment appelé, sur le réseau social Facebook, à de nouvelles manifestations le 20 mars prochain.


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  • Thierry Messan : la France et la répression dans les révolutions arabes

     




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  • Le Sahara Occidental – une mise au point nécessaire

    Publié par Bernard Lugan le 2 novembre 2010 dans Afrique 

     

    A l’occasion du 35e anniversaire de la Marche verte (lancée le 6 novembre 1975) par le Roi Hassan II, je vous propose un exposé géopolitique magistral de Bernard Lugan, spécialement enregistré pour cet anniversaire de la réunification du Maroc.

    Comme le montre cet exposé, les droits historiques et géopolitiques du Maroc sur le Sahara occidental sont incontestables. Pourtant, le conflit ne cesse de pourrir, à cause du soutien algérien apporté au Polisario, un mouvement qui ne représente qu’une frange ultra-minoritaire des Sahraouis. Ce pourrissement contribue à l’aggravation des risques criminels et terroristes dans le Sahara, risques sur lesquels j’ai tenté d’attirer l’attention dès 2001.

    En tant qu’expert et professeur de relations internationales, j’ai plaidé à plusieurs reprises, ces dernières années, en faveur du Maroc à la tribune de la 4e commission (décolonisation) des Nations-Unies, à New York. Je suis fier de cet engagement pour un royaume ami de la France. J’en suis fier d’abord parce qu’il est conforme à la vérité historique, ensuite parce qu’il s’agit d’une cause plus générale : la cause des peuples et des souverainetés nationales à laquelle je tiens beaucoup. Le Maroc a consenti à d’immenses sacrifices pour obtenir cette réunification et retrouver son lien multiséculaire avec l’Afrique subsaharienne. Son droit historique est amplifié par les résultats spectaculaires qu’il a obtenus en matière de développement économique et social, ainsi qu’en matière de reconnaissance des spécificités culturelles sahraouies.

    C’est à l’occasion de cet anniversaire que j’ai choisi de mettre également en éditorial le discours que j’avais tenu en 2005 à la tribune des Nations unies, à New York.

    Aymeric Chauprade
    Directeur du site www.realpolitik

     


    La question du Sahara occidental
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  • La Russie contre toute ingérence militaire étrangère en Libye

    18h30 La Russie contre toute ingérence militaire étrangère en Libye. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, "les Libyens doivent résoudre eux-même leurs problèmes". Moscou, comme la Chine, dispose du droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle peut donc s'opposer à la "zone d'exclusion aérienne" au-dessus de la Libye souhaitée par Paris et Londres qui défendaient cette idée à New York.  

    18h Que fait l'Otan? Le président américain Barack Obama prévient que l'Otan mène des consultations "au sujet d'une gamme étendue de possibilités, dont des options militaires potentielles, en réaction à la violence qui continue en Libye". Mais, nuance le secrétaire général de l'alliance Anders Fogh Rasmussen, "l'Otan n'a pas l'intention d'intervenir" sans mandat de l'ONU.

    source :lexpress.fr


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  • Hugo Chavez soutient Mouammar Kadhafi : L’analyse de Michel collon

     


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  • Roland Dumas : mise au point sur la Lybie




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  • Israël vole au secours de son allié Khadafi


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    Le cabinet Netanyahu a demandé à la société israélienne Global CST de secourir le régime ami du colonel Khadafi.

    Global CST envisage de recruter et d’acheminer jusqu’à 50 000 mercenaires, ce qui paraît fort ambitieux.

    Global CST a encadré les forces géorgiennes durant l’attaque de l’Ossétie du Sud, a organisé la libération d’Ingrid Betancourt prisonnière des FARC, et entraîne les forces spéciales péruviennes contre les guérilleros du Sentier lumineux.

    Ex-nassérien, le colonel Khadafi s’est fait une spécialité durant de nombreuses années de jouer un tortueux double jeu, au risque de se mettre à dos les deux camps à la fois. Il tenait un discours ultra-radical contre l’impérialisme états-unien et le sionisme, tout en servant souvent leurs intérêts, notamment en liquidant sur commande certains de leurs principaux opposants (par exemple l’Irano-Libanais Moussa Sadr ou le Soudanais Abdel Khaleq Mahjoub). Il n’a jamais entrepris aucune action contre Israël et s’est officiellement réconcilié avec Washington depuis 2003.

    voir aussi : Les frères maçons

                        Shalom Kadhafi !


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  • Réflexions de Bernard Lugan sur la crise libyenne
    un article publié initialement sur www.bernard-lugan.com le 27/02/2011

    Personne ne regrettera le satrape libyen responsable de multiples attentats, de nombreux crimes et de la déstabilisation de régions entières de l’Afrique. Ceci étant, laissons l’émotionnel aux amateurs de superficiel et les pamoisons aux journalistes, pour ne nous intéresser qu’au réel. La fin de Kadhafi qui risque d’avoir des conséquences dont nous sommes loin de mesurer l’ampleur est en effet moins une aspiration démocratique populaire que la manifestation de l’éclatement de l’alchimie tribale sur laquelle reposait son pouvoir.

    A la différence de la Tunisie ou de l’Egypte, la Libye dont plus de 90% du territoire est désertique, n’est en effet pas un Etat, mais un conglomérat de plus de 150 tribus divisées en sous tribus et en clans. Ces ensembles ont des alliances traditionnelles et mouvantes au sein des trois régions composant le pays, à savoir la Tripolitaine avec la ville de Tripoli qui regarde vers Tunis, la Cyrénaïque dont la capitale est Benghazi et qui est tournée vers Le Caire et le Fezzan dont la principale ville est Sebba et qui plonge vers le bassin du Tchad et la boucle du Niger.

    De l’indépendance de la Libye en 1951 jusqu’au coup d’Etat qui porta le colonel Kadhafi au pouvoir en 1969, la Libye fut une monarchie dirigée par les tribus de Cyrénaïque. Membre d’une petite tribu chamelière bédouine, le colonel Kadhafi fut porté au pouvoir par une junte militaire multi tribale mais dans laquelle dominaient les deux principales tribus de Libye, celle des Warfallah de Cyrénaïque et celle des Meghara de Tripolitaine. La plupart des tribus de Cyrénaïque demeurant attachées à la monarchie, le colonel Kadhafi réussit un grand coup politique en épousant une fille du clan des Firkeche membre de la tribu royale des Barasa, ce qui lui assura le ralliement de la Cyrénaïque rebelle.

    Or, aujourd’hui, c’est tout son système d’alliance avec la Cyrénaïque qui a volé en éclats. La date clé du délitement tribal du système Kadhafi est 1993 quand un coup d’Etat des Warfallah fut noyé dans le sang. Les haines furent ensuite tues tant la terreur imposée par le régime fut forte, mais les tribus de Cyrénaïque n’attendaient qu’une occasion pour se révolter et elle se présenta durant le mois de février 2011. Elles s’emparèrent alors de la région et arborèrent le drapeau de l’ancienne monarchie.

    Kadhafi avait certes perdu la Cyrénaïque, comme les Turcs et les Italiens avant lui, mais il lui restait la Tripolitaine et le Fezzan. Dans ces deux régions, le régime avait également constitué de subtiles alliances tribales. Au moment où ces lignes sont écrites, à savoir le 27 février 2011, certaines tribus ont ainsi quitté le camp Kadhafi, mais les grandes solidarités demeurent, même si elles sont chancelantes.

    A court terme, le principal danger qui menace le colonel Kadhafi n’est pas la Cyrénaïque séparée par plus de 1000 km de désert de la ville de Tripoli ; ce n’est pas non plus la surréaliste armée libyenne et encore moins les volontaires que l’on voit parader dans les rues de Benghazi ou de Tobrouk. Tout est en effet suspendu au choix que vont faire les chefs de la tribu guerrière des Megahra qui domine en Tripolitaine. Longtemps alliée à celle de Kadhafi, les Khadîdja, elle donna un temps le numéro 2 du régime en la personne du commandant Abdeslam Jalloud avant sa disgrâce de 1993 quand il fut suspecté d’avoir noué des liens avec les putschistes warfallah. Si les Megahra demeurent loyaux ou même neutres, Kadhafi se maintiendra un temps encore au pouvoir sur une partie du pays. Dans le cas contraire, il se trouvera alors véritablement en difficulté et contraint de se replier sur sa seule tribu laquelle n’est forte que de 150 000 membres.

    Si les Meghara abandonnaient Kadhafi, cela voudrait dire qu’ils ont l’intention de s’emparer du pouvoir et la Libye serait coupée en deux, la Tripolitaine et la Cyrénaïque se trouvant dominées par les alliances tribales constituées autour des Warfallah et des Meghara. La question qui se poserait alors serait celle de la survie de l’Etat libyen.

    Ces deux ensembles se combattront-ils ou bien se partageront-ils le pouvoir dans un cadre fédéral ou confédéral ? Nous l’ignorons, mais le danger est de voir apparaître une situation de guerres tribales et claniques comme en Somalie. Elles pourraient être suivies d’un éclatement en plusieurs régions, ce qui ouvrirait un espace inespéré pour Aqmi qui prospérerait au milieu du chaos avec en plus, dans le sud du pays, une dissidence toubou qui aurait des répercussions au Tchad, et des initiatives touareg auxquelles pourraient s’adosser l’irrédentisme touareg du Mali et du Niger ; sans parler, naturellement des conséquences pétrolières qu’aurait un tel conflit.

    Bernard Lugan


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  • Chavez sur la Lybie


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  • Mouammar Kadhafi aurait accepté la médiation d'Hugo Chavez.

    Le dirigeant libyen et la Ligue arabe auraient dit oui à ce plan de paix proposé par le président vénézuélien, affirme Al Djazira. Caracas propose l'envoi d'une mission de médiation internationale formée de représentants de pays d'Amérique latine, d'Europe et du Moyen-Orient pour tenter de négocier une issue entre le pouvoir libyen et les forces rebelles.

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  • OTAN : Les pays membres profondément divisés sur une éventuelle intervention militaire

    L'option d'une intervention militaire de l'Otan en Libye suscite de profondes divisions en raison des craintes de réaction dans le monde arabe, des réticences à voir l'Alliance élargir son champ d'influence et de la complexité de l'opération.

     

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    Ce constat a été confirmé lors d'une réunion organisée mercredi à Bruxelles des ambassadeurs des 28 pays de l'organisation, alors que le colonel Mouammar Kadhafi organise la contre-offensive face aux insurgés et a menacé de milliers de morts en cas d'intervention des Occidentaux.

    "Il n'y a pas de consensus au sein de l'Otan pour le recours à la force" en Libye et l'instauration d'une zone d'interdiction de vol, a reconnu mardi le secrétaire à la Défense américain Robert Gates.

    Plusieurs pays, dont la France, redoutent une levée de boucliers sur la rive Sud de la Méditerranée. Une opération de l'Otan en Libye "pourrait ressouder contre le nord de la Méditerranée les opinions publiques et les peuples arabes", a mis en garde M. Juppé.

    La Turquie, autre membre de l'Alliance, ne veut pas non plus en entendre parler.

    "Est-ce que l'Otan doit intervenir en Libye ? Ce serait absurde. L'Otan n'a rien à faire là-bas", a prévenu lundi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

    Moscou, qui coopère avec l'Alliance atlantique, veille aussi au grain. "Les événements récents donnent un prétexte à l'Otan pour essayer de s'implanter dans cette région, sous couvert de vouloir pacifier la situation en Afrique du Nord", a accusé le représentant permanent de la Russie auprès de l'Alliance atlantique, Dmitri Rogozine.

    Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pourraient bien sûr en théorie décider d'aller seuls de l'avant sans l'Otan ou l'ONU, comme lors de l'instauration à de zones d'exclusion aérienne en Irak après la guerre du Golfe de 1990-91.

    Mais avec le risque de créer une crise diplomatique internationale et de raviver les divisions transatlantiques à un niveau jamais connu depuis l'invasion de l'Irak en 2003.


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    Une guerre civile provoquée en Libye afin de justifier une intervention militaire des États-Unis et de l'OTAN ?

     

    Est-ce que Tripoli est poussée à la guerre civile pour justifier une intervention militaire des Etats-Unis et de l'OTAN dans la Libye qui regorge de pétrole? 

    Est-ce que les pourparlers relatifs aux sanctions sont le prélude à une intervention de type Irak?

    Il y a quelque chose de pourri dans la “Jamahiriya” de Libye

    Il est certain que le Colonel Mouammar Kadhafi (Al-Gaddafi) est un dictateur. Il a été le dictateur et "caïd" de la Libye pendant à peu près 42 ans. Il apparaît aujourd'hui qu'on a fait monter les tensions et qu'on a attisé les flammes de la révolte sur place en Libye. Ceci inclut les déclarations du Secrétaire des Affaires Etrangères britannique William Hague comme quoi le Colonel Kadhafi avait quitté la Libye pour le Vénézuela. [1] Cette déclaration à servi à amplifier la révolte contre Kadhafi et son régime en Libye.

    Bien qu'ils soient tous les trois  dictateurs, le Libyen Kadhafi est assez différent du tunisien Ben Ali et de l'égyptien Moubarak. Le pouvoir en Libye n'est pas tellement subordonné aux Etats-Unis et à l'Union Européenne. Contrairement aux cas de la Tunisie et de l'Egypte, la relation qui existe entre Kadhafi et les ETats-Unis et l'Union européenne est un modus vivendi. En clair, Kadhafi est un dictateur arabe indépendant et non pas un "dictateur supervisé" comme Ben Ali et Moubarak. 

    En Tunisie et en Egypte, le statu quo prévaut, la machine militaire et le néo-libéralisme restent intacts, tout ceci roule dans le sens des intérêts des Etats-Unis et de l'Union Européenne. Par contre en Libye, les Etats-Unis et l'Union Européenne ont pour objectif de bouleverser l'ordre établi.

    Les Etats-Unis et l'Union Européenne. veulent maintenant capitaliser sur la révolte contre Kadhafi et sa dictature en espérant se forger une position plus forte que jamais en Libye. Des armes entrent en Libye par ses frontières sud pour pousser la révolte. La déstabilisation de la Libye aurait aussi des conséquences significatives pour l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest et les réserves d'énergie globale.

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  • Tunisie : légalisation du parti islamiste Ennahda
     
    Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda.
    Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda.
    AFP/ FETHI BELAID
    Par RFI

    En Tunisie, deux  chefs de l'opposition tunisienne se sont retirés le 1er mars du gouvernement de transition, contribuant à son affaiblissement, alors que le parti islamiste Ennahda a obtenu sa légalisation, après 30 ans d'interdiction. Quelques dizaines de militants ont convergé à son siège pour célébrer modestement leur victoire. Parmi eux, d’anciens exilés et des ex-prisonniers politiques. Reportage au siège du parti d’Ennahda, à Tunis.


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  • À la frontière tuniso-libyenne, «on se prépare au pire»
    PAR THOMAS CANTALOUBE

    Le nombre d'étrangers qui fuient la Libye ne fait qu'augmenter, se comptant désormais par dizaines de milliers. Ces réfugiés sont harassés et terrorisés, laissant craindre le pire quand on découvrira ce qui se passe vraiment dans le pays de Kadhafi.

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  •  Le grand retour du monde arabe

     par Marie-Hélène Caillol

     

    On désespérait de voir le monde arabe rattraper le train du 21°siècle : l’Asie, l’Amérique du Sud prenaient leur destin en main pendant qu’il s’enfonçait dans l’obscurantisme. Depuis quelques années et il y a encore 2 mois, le monde arabe évoquait de plus en plus un tiers-monde fanatisé peuplé d’hommes à la barbe hirsute et aux yeux fous. Et voici qu’il secoue son joug et on redécouvre des sociétés de jeunes tout ce qu’il y a de plus normal, garçons et filles de Tunisie, d’Egypte, de Libye, de Jordanie, etc… demandant simplement à avoir un avenir dans leur propre pays.

    Le parallèle est criant entre cet effet domino et celui de la fin des années 80-début 90 qui vit s’effondrer l’un après l’autre tous les régimes soviétiques d’Europe de l’Est. A une différence près : le gouvernement Gorbatchev, acteur à part entière de la transition, avait clairement prévenu que Moscou ne pourrait plus rien pour les régimes sous tutelle (Pologne, Hongrie, Allemagne de l’Est, Tchéquie).

    L’effondrement des régimes autocratiques, soutenus par l’Occident depuis 2-3 décennies, sans que cet Occident ne lève le petit doigt en dépit de l’évidente catastrophe que cela représente pour leurs énormes intérêts de la région, est un indicateur très clair du basculement qui s’opère actuellement sous nos yeux. Cette Occident, au premier rang duquel les Etats-Unis, n’a plus les plus les moyens de sa politique arabe.

    Cela faisait des décennies que les jeunes de ces pays rêvaient de changement, de liberté d’expression, de mobilité sociale, de travail, de pouvoir d’achat, d’un appartement et de fonder une famille. Mais le carcan était tel que, en dépit d’injustices criantes, rien ne bougeait en apparence, rien d’autre que les franges les plus radicales, sous la forme ces dernières années d’un extrémisme religieux dont l’image médiévale était bien pratique pour empêcher l’opinion publique internationale de sympathiser avec les causes profondes de l’énorme malaise du monde arabe. Mais ce revirement brutal de l’image du monde arabe est un écho à un autre changement fondamental d’image : celui d’un Occident incontournable, invincible, éternel.

    Si l’Europe a finalement du mal à prendre acte de l’effondrement de l’influence des Etats-Unis, parce qu’elle est partie prenante de cette influence, les révolutions en cours dans le monde arabe nous le disent haut et fort : le monde change, les Etats-Unis sont plus en mesure de faire respecter leur ordre parce leurs incommensurables problèmes économiques et financiers se sont déjà transformés en « plans d’austérité » non-dits mais affectant l’ensemble de leurs politiques, y compris étrangères.

    Les révolutions tunisiennes, égyptienne, algérienne, libyenne, yéménite, jordanienne, marocaine, etc… sont le strict équivalent de l’ouverture du rideau de fer de la Hongrie en 1989. L’effet domino est enclenché et la question est maintenant : que peut-on espérer/craindre qu’il en résulte ?

    L’inévitable désir de retour au calme des pouvoirs économiques au premier plan, mais aussi des populations, peut prendre plusieurs formes :

    . recours à l’armée, qui n’aboutira à la stabilité que dans la mesure où ces armées auront pris le parti du peuple de manière évidente pendant les troubles et après

    . appel aux seules forces politiques d’opposition disponibles : les islamistes. Mauvaise nouvelle dans un premier temps, ces forces s’assoupliront nécessairement dans l’exercice du pouvoir pour aboutir à des régimes du type de celui d’Erdogan en Turquie, régimes à consonance religieuse mais fondés sur des principes démocratiques vecteurs de modernisation

    . on peut espérer que des forces politiques modernes, démocratiques et modérées, représentatives de la majorité des arabes, apparaissent mais la chape de plomb qui a régné sur le monde arabe depuis tant d’années ne laisse pas beaucoup d’espoir, en la matière dans l’immédiat en tous cas.

    Dans tous les cas, aucun des gouvernements qui se formeront ne sera pro-occidental car les bailleurs de fonds ne sont plus là et que les peuples les rejetteront automatiquement.
    Le monde arabe qui résultera de ces transformations aura une forte sensibilité pan-arabe : des peuples voisins, de même langue et de même religion, qui secouent leur joug en même temps et pour les mêmes raisons, développent nécessairement un fort sentiment d’identité et de communauté de destin.

    On ne peut s’empêcher de penser à l’avenir d’Israël dont l’environnement géopolitique bascule aussi radicalement. Non pas que ce monde arabe aura pour premier souci de nucléariser Israël, au contraire, une relation pacifiée car dénouée entre le monde arabe et l’Occident n’est sur le fond pas mauvaise pour Israël. Sauf si Israël ne prend pas la mesure des changements et s’entête dans sa stratégie du plus méchant. Ce jeu-là est maintenant forcément perdant pour le petit Israël qui, lui aussi, comme les régimes de Ben Ali, Moubarak… ne peut plus compter sur la protection infaillible des Etats-Unis. Aux Israéliens de faire leur révolution de jasmin peut-être

    - Edito MAP-Hiver2011 (Février 2011) -


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  • La révolte du monde arabe ne faiblit pas

    Les émeutes sanglantes ont continué hier de secouer des régimes autoritaires du monde arabe comme la Libye, le royaume de Bahreïn, le Yémen ou Djibouti.

     Au royaume de Bahreïn, les chiites, majoritaires, se révoltent contre le pouvoir sunnite.  MAXPPP

    Au royaume de Bahreïn, les chiites, majoritaires, se révoltent contre le pouvoir sunnite. MAXPPP

     

    La révolte ne s'éteint pas dans le monde arabe après la chute, le 14 janvier, du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et celle de l'Égyptien Hosni Moubarak, tombé le 11 février sous la pression de la rue.

    De Tripoli à Manama

    La Libye s'est particulièrement illustrée en réprimant sans nuance des manifestations hostiles au régime. Près d'une centaine de personnes ont déjà péri, selon des observateurs internationaux qui s'appuient sur des sources libyennes. La contestation semble se transformer en véritable insurrection à Benghazi, dans l'est du pays, où 24 personnes ont péri vendredi dans les heurts entre manifestants et policiers (lire ci-contre).

    À Bahreïn, le régime sunnite est confronté à des manifestations chiites (population majoritaire, exclue du pouvoir). Hier, des milliers de manifestants antigouvernementaux sont revenus sur la place de la Perle à Manama. Au Yémen, de violents affrontements ont opposé à Sanaa des manifestants à des partisans du régime. À Aden (au sud), un adolescent a été tué par une balle perdue lors de la dispersion par les forces de sécurité d'une manifestation. En Algérie, d'importantes forces de sécurité et des véhicules blindés ont encadré et repoussé les manifestants (lire ci-dessous). Enfin, à Djibouti, un policier et un manifestant ont été tués lors de heurts après un rassemblement de l'opposition qui réclame la fin du régime du président Omar Guelleh.

    « Un mur est tombé »

    « Les situations sont très différentes d'un pays à l'autre. Mais le point commun est une forme de déblocage dans les têtes, comme si un mur de Berlin psychologique était tombé. Les gens n'ont plus peur d'affronter le pouvoir et les balles », explique Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman. Le spécialiste parle d'une « espérance démocratique forte et contagieuse, qui touche des populations très différentes ».

    Tout en prédisant la « poursuite » de ces mouvements, Vincent Geisser admet le rôle majeur de l'information dans ce type de révolte. « Il est certain qu'Internet et les réseaux sociaux permettent au moins de ne plus réprimer en silence. Dans certains pays qui organisent un bouclage médiatique, on peut craindre effectivement un bain de sang. » En Libye notamment…

    Contestation inédite en Libye

    La Libye du colonel Kadhafi est en proie à une contestation sans précédent, qui s'étend dans les faubourgs de la capitale et aurait déjà fait une centaine de morts.

    « Les Libyens ont vécu en temps réel les événements qui se sont déroulés à leurs frontières. Il ne faut pas oublier qu'il y a des milliers de Tunisiens qui travaillent en Libye », explique Denis Bauchard, conseiller à l'Institut français des relations internationales et ancien diplomate français.

    « Les Libyens sont usés par 42 années de révolution qui ne leur ont jamais apporté le bien-être. Ils vivent dans un émirat pétrolier sans bénéficier des infrastructures, de la santé, de l'éducation et des perspectives d'avenir qu'ils devraient avoir. Ils n'ont aucune liberté d'expression », souligne Antoine Basbous, de l'Observatoire des pays arabes.

    Au pouvoir depuis 1969, Mouammar Kadhafi, 68 ans, dispose cependant d'une marge de manœuvre financière fondée sur les revenus du pétrole. Ils font de la Libye, grande comme trois fois la France mais désertique à 93 % et habitée par seulement 6,3 millions d'habitants, un des pays les plus riches d'Afrique. Le sort du régime tient désormais essentiellement au soutien de l'armée.


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  • La manifestation à Alger a tourné au face-à-face avec la police
     
    Des manifestants anti-gouvernementaux repoussés par la police, Alger le 19 février 2011.
    Des manifestants anti-gouvernementaux repoussés par la police, Alger le 19 février 2011.
    REUTERS/Louafi Larbi
    Par RFI

    La deuxième marche pour la démocratie organisée le 19 février à Alger par la CNCD, (une coordination nationale de militants politiques, syndicats et des droits de l’homme), a drainé près d’un millier de personnes. Pour la deuxième fois, cette marche a été interdite et s’est transformée de fait en rassemblement, sous très haute surveillance policière. Il y a eu quelques heurts avec les forces anti-émeutes, et des groupuscules favorables au régime se sont infiltrés au milieu des manifestants pour essayer de casser le mouvement.


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  • Bientôt une révolution algérienne ?

    Entretien avec Saïd Bouamama

    Après la Tunisie et l’Egypte, d’autres pays du monde arabe connaissent d’importants mouvements de révolte. L’Algérie n’échappe pas à la vague mais son régime est cependant différent de celui de Ben Ali ou de Moubarak. Une révolution peut-elle donc éclater en Algérie ? Quelles sont les particularités de ce régime ? Saïd Bouamama répond à nos questions.

    Nous avons vu plusieurs cas d’immolations, d’actes désespérés au fil des jours, votre avis…

    La situation en Algérie est une situation explosive, et ça couve depuis très longtemps déjà. L’Algérie est un pays brassant énormément de dividendes grâces à des ressources naturelles abondantes, mais la population algérienne et une jeunesse délaissée n’en voient pas la couleur. Les Algériens se retrouvent donc dans les mêmes situations socio-économiques que d’autres populations de pays n’ayant pas la chance d’avoir toutes ces ressources naturelles. Il y a une frustration qui s’accumule, surtout si on compare à l’ère Boumediene où il y avait tout de même plus de redistribution. Mais depuis longtemps maintenant il y a un réel pillage des ressources du pays, qui ne profite qu’à certains. Les luttes sociales sont donc monnaie courante en Algérie, avec des luttes, des grèves et des émeutes ayant souvent lieu partout dans le pays.

    L’Algérie peut-elle prétendre à une révolution du jasmin comme son voisin tunisien et plus récemment comme l’Egypte ?

    Oui, au vu du contexte que je dessinais dans la question précédente, on peut dire qu’il est possible que le vent des révoltes secoue l’Algérie. Mais il faut tout de même regarder les deux décennies passées, pour comprendre que les Algériens ont connu une histoire difficile, et qu’ils sont moins spontanément portés à rejoindre des mouvements de masse. Lors des révoltes en 1988, il y a tout de même eu des centaines de morts et une répression féroce, il faut s’en rappeler. Aujourd’hui, il y a des plateformes qui organisent des manifestations tous les samedis et appellent à poursuivre jusqu’à chute du régime. On ne peut pas dire si ça va durer quelques semaines, quelques mois, si ça va aboutir, mais il y a un contexte explosif et de la colère accumulée.

    Parti unique, népotisme, régime politique… Les systèmes politique et économique en Algérie peuvent-ils être des obstacles à un changement dans le pays ?

    L’Algérie est caractérisée par ce qu’on peut appeler un capitalisme autoritaire, tourné vers une économie favorisant les droits de l’élite. C’est un capitalisme de rentes. C’est-à-dire que les systèmes politique et économique algériens ne visent pas du tout à développer le tissu économique et à développer le pays, mais à accumuler des richesses pour les plus privilégiés.

    Que pensez-vous de l’état de la liberté d’expression en Algérie, et notamment des restrictions qui ont frappé les Algériens suite au vent de révoltes frappant les pays arabes ?

    Le régime algérien souligne souvent le fait qu’il y a une relative liberté de ton dans la presse algérienne. Il se présente ainsi comme un gouvernement légitime et respectant le droit à s’exprimer. Mais c’est faux : si il y a une marge de liberté d’expression en Algérie, c’est le fruit de longues et sanglantes luttes du peuple algérien, fruit d’un constant rapport de forces entre les aspirations du peuple et les répressions du régime. Chaque victoire sur le plan de la liberté d’expression n’est pas un cadeau du pouvoir, non, pas du tout, mais des victoires arrachées par le peuple au prix de luttes difficiles et permanentes. Et la lutte continuera dans le contexte actuel de répression accrue des autorités.

    Comment voyez-vous les relations de l’Algérie avec les puissances occidentales, notamment la France et les Etats-Unis ?

    L’Algérie navigue entre la position que lui offrent de grandes réserves d’hydrocarbures et les grandes puissances qui s’intéressent à ces atouts. Alors, il y a effectivement des rapprochements qui se font, et notamment, un rapprochement de plus en plus important avec les Etats-Unis.

    Que penser des éventuelles divisions ethniques en Algérie, entre Arabes, Kabyles ?

    C’est un fait qui revient en permanence, dans le jeu politique algérien, que ces divisions sont utilisées et récupérées par le régime pour disqualifier bien des luttes et des revendications. Chaque fois, l’argument utilisé a été celui de la sauvegarde de la nation contre les divisions internes, permettant ainsi de garder une main de poigne sur l’ensemble du pays. Mais il y a des raisons d’être optimiste : lors des manifestations d’Alger du 12 février, la plateforme ayant organisé ces rassemblements a vu se mettre ensemble des mouvements de gauche, des syndicats, des mouvements berbères, des mouvements culturels divers. C’est une nouveauté et ça prouve que les Algériens ont mûri sur ce plan-là.


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  • Et si le Maroc basculait à son tour ?

    Plusieurs groupes appellent à manifester dans le royaume le 20 février. Nombre des éléments déclencheurs des révolutions tunisienne et égyptienne sont aussi présents dans le pays, rappelle le politologue espagnol José Ignacio Torreblanca. Et les Européens feraient bien de s’en soucier.

    La France n’a rien vu venir en Tunisie, et les Etats-Unis ne soupçonnaient pas non plus ce qui allait se produire en Egypte. Arrivera-t-il la même chose à l’Espagne avec le Maroc ?

    Devra-t-elle regretter a posteriori d’avoir ignoré les signaux qui annonçaient ce qui allait se passer ? Honnêtement, nous n’en savons rien. Ce que nous savons en revanche, c’est que le cocktail températures élevées, air très sec et vent violent accroît sensiblement les risques d’incendie. Dans le cas du Maroc, nous ignorons si l’appel à la mobilisation populaire, le 20 février prochain, lancé sur les réseaux sociaux, atteindra ses objectifs.

    Lire la suite de l’article : courrierinternational.com


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  • L'explosion de révolte dans le Monde Musulman!

    source lepost.fr

    Plusieurs appels à manifester pour la journée de jeudi 17 février contre le "Guide" libyen Mouammar Kaddafi ont été lancés sur Facebook. Inquiet, cerné par deux révolutions - l'une en Tunisie et l'autre en Égypte -, le régime tente de discréditer la mobilisation en maniant la carotte et le bâton.

    Depuis plusieurs semaines, se basant sur les modèles voisins des révolutions tunisienne et égyptienne, des appels à manifester pour ce jeudi 17 février en Libye circulent sur internet. Un groupe Facebook, à l'origine de la mobilisation, regroupe quelque 4 400 membres sous le slogan « Révolte du 17 février 2011 : pour en faire une journée de colère en Libye ».

    Par ailleurs, un autre groupe de plus de 2 600 membres invite à faire de cette même date « une journée de colère contre la corruption et le népotisme » pour commémorer la mort d'au moins quatorze manifestants à Benghazi (nord-est), le 17 février 2006, quand les forces de l'ordre libyennes avaient violemment réprimé des manifestants ayant attaqué le consulat d'Italie pour protester contre la publication de caricatures de Mohammed.

    Loin de faire le dos rond en attendant patiemment que l'orage passe, le pouvoir libyen est extrêmement fébrile. Selon Amnesty International, l'écrivain et opposant Jamal al-Hajji, ancien prisonnier politique, vient de faire les frais de l'inquiétude des autorités libyennes. Il a été arrêté début février à Tripoli par les autorités qui l'accusent d'avoir percuté un homme avec sa voiture. Il « semble avoir été pris pour cible après avoir appelé à des manifestations pacifiques », estime l'ONG, basée à Londres.

    "Mouammar, nous nous rapprochons de ta fin"

    Quelque 200 personnalités et représentants d'associations de Libyens vivant à l'étranger ont par ailleurs signé une pétition réclamant « le droit du peuple libyen d'exprimer son opinion dans des manifestations pacifiques, sans aucune forme de harcèlement, provocations ou menaces par le système ou ses éléments ». Les pétitionnaires appellent le colonel Kaddafi et sa famille à quitter le pouvoir et à abandonner toutes les autorités et pouvoirs « révolutionnaire, politique, militaire et sécuritaire ».

    Comme le rappeur Hamada Ben Amor, dit « Le Général », qui avait été arrêté sous Ben Ali pour son titre Président, ton peuple est mort, un autre rappeur, libyen, « Ben Thabet », a publié sur internet des chansons incendiaires contre le régime, appelant les Libyens à la révolte et à s'inspirer de la révolution tunisienne. Une première en Libye. « Mouammar, je jure que nous nous rapprochons de ta fin » ou encore « la richesse que vous avez pillée/les innocents que vous avez tués/les élèves que vous avez abandonnés/vont vous affronter maintenant, vous ne pouvez fuir nulle part », chante-t-il. Une référence à la situation géographique du pays, coincé par deux révolutions populaires en Tunisie et en Égypte, ses voisins directs ? Sans doute.

    La position est en tout cas si inconfortable que le régime libyen a tenté de prendre des mesures préventives pour calmer la population – tout en essayant de discréditer les appels à la révolte. Des subventions sur des biens de première nécessité ont été établies et l'accès à des crédits sans intérêts facilité.

    "Nous incendierons le monde"

    Dimanche soir, en marge d'un prêche de Kaddafi à l'occasion de la fête du mouled (ou maouloud) célébrant la naissance du prophète Mohamed (570 après J.C.), dans lequel il a encouragé les Palestiniens à « s'inspirer des révoltes du Maghreb », la parole a été donnée à un « représentant des familles des martyrs de Benghazi » pour « renouveler leur allégeance et fidélité » au Guide de la révolution libyenne. « Nous ne permettrons pas aux traîtres et aux vendus de se servir du sang de nos fils », a déclaré l'homme.

    Mais le régime libyen sait aussi se faire menaçant. Au premier rang, parmi les milliers de partisans ayant assisté au prêche de Kaddafi, certains avaient brandi une banderole sur laquelle était écrit : « Les peuples s'immolent par le feu pour chasser le régime, tandis que nous incendierons le monde pour que notre leader Mouammar Kaddafi reste ». « Rien à voir avec Moubarak ou Zine [El-Abidine Ben Ali, NDLR], nous sommes en symbiose avec notre leader », avaient crié d'autres militants. (Avec AFP)


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