• LIBYE - Des émeutes éclatent à Benghazi, 38 blessés
     
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    Sources AFP et Reuters

    Des émeutes ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville libyenne de Benghazi, où plusieurs centaines de personnes ont affronté des policiers soutenus par des partisans pro-gouvernementaux, rapportent des témoins et des médias locaux. La télévision publique libyenne fait état, pour sa part, de rassemblements de soutien au dirigeant libyen, le colonel Muammar Kadhafi, dans différentes villes du pays. La chaîne a diffusé des images d'une manifestation pro-Kadhafi dans les rues de Tripoli.

    "Trente-huit personnes ont été admises à l'hôpital pour des blessures", a-t-on indiqué de source hospitalière, précisant que toutes les blessures étaient légères et résultaient de "bagarres entre manifestants qui en étaient venus aux mains". Un précédent bilan donné par le journal libyen Quryna faisait état de 14 blessés à Benghazi, deuxième ville du pays située à 1.000 km à l'est de Tripoli.

    L'arrestation d'un militant des droits de l'homme a servi de déclencheur aux violences. Selon l'édition en ligne du quotidien local Kourina, les émeutiers réclamant sa libération étaient armés de bombes incendiaires et ont jeté des pierres en direction des forces de l'ordre. Plusieurs véhicules ont été incendiés. Le journal précise que le calme est revenu dans la ville et que les partisans de l'opposition ont repris aux premières heures de la journée la place Chajara, où les émeutiers s'étaient regroupés dans la nuit. Le bilan avancé par le quotidien libyen est de quatorze blessés, dont dix policiers. Aucun ne serait dans un état grave.

    Benghazi, une ville particulière

    D'après un habitant de la ville, 500 à 600 personnes ont manifesté leur colère. "Ils sont allés au comité révolutionnaire (cellule de base du pouvoir, NDLR), dans le quartier de Sabri, puis ont tenté de se rendre au comité révolutionnaire central", a-t-il raconté. "Le calme est revenu maintenant", a-t-il confirmé. Il est impossible à ce stade de prédire les conséquences de ces événements, même si les exemples en Tunisie et en Égypte, deux pays voisins de la Libye, ont incité des opposants libyens en exil à tenter de mobiliser, en utilisant notamment les réseaux sociaux. Le gouvernement libyen a adopté pour sa part une série de mesures visant, entre autres, à réduire les prix des produits de première nécessité.

    Le régime de Tripoli s'apprêterait en outre à libérer 110 militants incarcérés, du Groupe islamique libyen de combat, une organisation interdite par les autorités. Selon Mohamed Ternich, président de l'Association libyenne des droits de l'homme, ce sont les derniers membres de cette organisation toujours détenus à la prison Abou Salim de Tripoli.

    Fethi Tarbel, le militant dont l'arrestation a déclenché les émeutes de Benghazi, a travaillé avec les familles des détenus de la prison d'Abou Salim, où le pouvoir incarcère opposants et islamistes. La plupart des analystes s'accordent à penser qu'un scénario à l'égyptienne ou à la tunisienne est peu probable dans la Jamahiriya libyenne, qui dispose d'importantes ressources financières susceptibles d'être utilisées pour calmer les esprits. En outre, la société libyenne est structurée sur un système de liens tribaux et familiaux. Dans ce cadre, s'il devait y avoir contestation du régime de Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, elle se développerait plutôt en coulisses que dans les rues. La ville de Benghazi, située à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, occupe une place particulière dans l'histoire libyenne. Nombre des opposants à Kadhafi en sont originaires et la ville a été écartée des principaux projets de développement économique, renforçant son particularisme.


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  • L'Algérie est un pays riche...

    De fait, l'Algérie est un pays riche... au niveau macroéconomique. Son PIB est supérieur à celui de pays comme le Portugal, le Danemark, les Emirats Arabes Unis ou la Hongrie. Le gaz naturel et, dans une moindre mesure, le pétrole ont permis au pays de se désendetter et de constituer des réserves de changes.

    La Banque centrale algérienne détient environ 140 milliards de dollars, soit plus que la France, ce qui place l'Algérie en 10ème place mondiale. L'endettement extérieur est limité à quelques points du PIB. Et la situation devrait encore s'améliorer. L'Algérie profite en effet de la stratégie de diversification des importations de gaz et de pétrole mise en place par l'Union européenne.

    Ainsi, elle est devenue, en quelques années, le 3ème fournisseur de gaz de l'UE et devrait bientôt dépasser la Norvège.

    Problème, comme dans tous les pays du Maghreb, ce trésor est une rente qui ne profite qu'à quelques privilégiés.

    Malgré les immenses revenus générés par la production de gaz et de pétrole, la société algérienne est confrontée à de gigantesques problèmes en matière de logement, d'emploi, d'éducation...

    Le gouvernement algérien, s'il a réussi à assainir ses finances, n'a su ni redistribuer la manne gazière ni diversifier une économie devenue complètement dépendante du prix des matières premières.

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  • Ils fuient la nouvelle Tunisie en crise

    Fuyant une situation économique catastrophique, des milliers de tunisiens quittent leur pays et arrivent clandestinement sur les côtes italiennes. Rome tire la sonnette d'alarme et réclame l'aide de l'Europe.

    Des milliers de tunisiens affluent sur l'île de Lampedusa
    Des milliers de tunisiens affluent sur l'île de Lampedusa SIPA

     

    Les Tunisiens qui se pressent désormais aux portes de l’Europe fuient un pays que certains décrivent à la dérive. De nombreuses entreprises ont fermé à cause des troubles et des incertitudes liés à la nouvelle donne politique. Le remplacement – par le gouvernement de transition – des gouverneurs des 24 provinces tunisiennes et l’épuration des services de police de leurs éléments pro-Ben Ali semblent avoir ouvert de profondes brèches dans le système sécuritaire. Alors que les partis politiques et une partie de la population réclament que les administrations soient nettoyées des soutiens de l’ancien régime, le nouveau gouvernement doit trouver au plus vite des hommes et des femmes capables de les remplacer.

    note Webrunner : nous n'en sommes qu'au tout début du phénomène(voir Algérie et Maroc). Cela va provoquer une crise sans précédent en Europe,(Italie, France, Espagne) avec la montée en flèche des extrèmes droites européennes.


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  • L'Italie se mobilise contre les immigrés tunisiens


    Par Europe1.fr avec agences

    Publié le 13 février 2011 à 14h16 Mis à jour le 13 février 2011 à 14h18

    L'île italienne de Lampedusa fait face à un afflux d'immigrés tunisiens depuis le départ de Ben Ali. © REUTERS

    Depuis le départ de Ben Ali, le pays doit faire face à un afflux d'immigrés clandestins.

    Plus de 1.000 candidats à l'émigration clandestine vers l'Europe ont été arrêtés ces derniers jours par les autorités tunisiennes. Particulièrement touchée, l'Italie. Le pays voudrait pouvoir envoyer ses propres policiers en Tunisie pour empêcher le départ des migrants.

    5.000 clandestins en 5 jours

    5.000 clandestins tunisiens ont débarqué en cinq jours sur l'île italienne de Lampedusa, située à seulement 138 km des côtes tunisiennes. Rien que dans la nuit de samedi à dimanche, 977 clandestins sont arrivés sur l'île. "La situation est difficile", a reconnu le commandant du port de Lampedusa, Antonio Morana, "les débarquements se poursuivent à un rythme incessant".

    Les policiers tunisiens tentent de leur côté d'enrayer ce flux. Ils ont bloqué plusieurs tentatives d'émigration.

    Des policiers italiens en Tunisie ?

    L'Italie a proclamé samedi l'état d'urgence humanitaire, ce qui permet d'éviter certaines formalités légales, autorise à prendre des mesures immédiates et de mobiliser rapidement des moyens financiers. Le pays, qui craint une crise humanitaire, a demandé l'aide de ses voisins européens. L'italie a aussi demandé à l'Union européenne de prendre rapidement une décision définitive, d'ici une dizaine de jours, sur le déploiement d'une mission pour patrouiller au large de la Tunisie.

    Le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, membre du parti anti-immigrés et populiste de la Ligue du Nord, a également annoncé dimanche qu'il demandera le déploiement de policiers italiens en Tunisie pour tenter d'empêcher les départs d'immigrants clandestins.


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  • Algérie : "pour un changement radical"

    Par Europe1.fr avec Fabien Thelma


    Les manifestations ont été réprimées samedi en Algérie. © MAXPPP

    TEMOIGNAGE E1 - Fodil Boumala, opposant au pouvoir algérien, a été retenu par la police samedi.

    Les manifestations de samedi ont été réprimées en Algérie, mais Fodil Boumala, cofondateur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), ne faiblit pas.

    Alors que son mouvement, qui regroupe les partis d’opposition, avait appelé à manifester samedi, il a été arrêté trois heures par la police. "Ils ont arrêté beaucoup de femmes, de jeunes filles, d’hommes, ils m‘ont kidnappé de la même façon. Ils m’ont mis au commissariat d’Alger centre (…) Ils nous ont retenu pendant plus de deux-trois heures", témoigne le militant au micro d’Europe 1.


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  • Quelques réflexions suites aux changements politiques survenus en Tunisie

     
    Alors que nos médias évoquent abondamment la question des changements politiques survenus en Tunisie, tout en n’en disant rien sur le fond, restant dans le seul visible, il est nécessaire de donner quelques éléments afin de mieux juger de cette fin de pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali (1) et de la fin de son régime policier (2) - policier et non militaire, est-il important de le souligner.

    Zine El Abidine Ben Ali en majesté...
    1 – L’attitude des autorités françaises ou, le degré zéro de la politique
     
    Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a eu absence totale de coordination dans le discours officiel français sur cette question tunisienne. Ce manque de cohérence inqualifiable conduit à la confusion et à une démonstration de faiblesse patente de la diplomatie et de la position française en général. C’est à se demander si nos dirigeants ont les éléments pour connaître ce qui se passe en Tunisie (ou plutôt s'ils savent qu'il existe  des "outils" spécialisés pour ce faire), s’ils sont vraiment au fait des développements politiques qui s’y passent. Cette déficience est grave puisqu’elle démontre le manque d’éléments d’appréciation, d'information et donc d’analyse au plus haut niveau de l’Etat français. Ceci est un comble alors qu’il s’agit d’un pays qui se situe à moins de deux heures d’avion de la France et qui est un ancien protectorat Français (3).

    Ah, que les temps peuvent (vite) changer...
    Aucune cohérence enfin car l’on a eu tout d’abord un soutien au pouvoir de Ben Ali. Dominique Strauss-Kahn,  socialiste, patron du FMI, déclarait en 18 novembre 2008, que la Tunisie était un « exemple à suivre », que c’était « un modèle économique » ; Bruno Lemaire, Ministre du gouvernement Fillon, déclarant sur Canal+ « le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses » et plus récemment Mme Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, déclarant à l’Assemblée Nationale « nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type », etc. Nous avons eu par la suite, assez tardivement, un discours sur la prise en compte de ce changement ; et enfin, une fois le coche loupé, un rejet clair du pouvoir incarné par le dit Ben Ali (propos de M. Baroin, de Mme Lagarde, etc.), ceci allant même jusqu’à des positions lamentables de bassesses (4) - tel le coup de pied de l’âme au Lion mort - avec un refus ostentatoire, médiatique, de recevoir un Ben Ali en fuite sur le sol français, et des propositions de gel des avoirs de Ben Ali et de sa famille en France.
     
    2 – Les communistes tunisiens ou, le retour des refoulés
     
    Les communistes tunisiens maltraités par Ben Ali sont, pour beaucoup, réfugiés en France ; ils vont retourner dans leur pays suite à l’annonce d’élections « démocratiques ». Rien n’est dit dans nos médias sur l’action des communistes dans cette révolte dite « populaire » à Tunis et dans d’autres villes du pays. Autre question : le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (clandestin) va-t-il être légalement autorisé ? Que va-t-il devenir de la « Coalition du 18 octobre (5) », regroupement tout azimut anti-Ben Ali, qui réunissait Communistes et islamistes ? De quels soutiens bénéficie Hamma Hammami localement et internationalement ? se présentera-t-il aux élections ? Que va-t-il advenir de la « Coalition démocratique et progressiste » (6), pendant à la « Coalition du 18 Octobre », regroupant gauchistes et communistes hostiles à toute alliance avec les islamistes ? Ces deux coalitions vont-elles s’affronter ?

    La peste...
    3 – Les islamistes tunisiens ou, l’Islam mondialisé
     
    A l’instar des autres pays, la Tunisie n’échappe pas à la mondialisation et à son corolaire :  l’Islam fondamentaliste (7). Tout comme les communistes, les islamistes étaient pourchassés et enfermés par Ben Ali. Il y a des islamistes « démocrates » - de style PJD marocain ou AKP turc, avec El Nadha (8) - et des radicaux. Quoiqu’il en soit, ces islamistes existent bel et bien, leurs idées sont diffusées dans toute la société tunisienne ; on se souvient de l’attentat contre la synagogue El Ghriba (Djerba) le 11 avril 2002. Que représentent-ils dans la Tunisie d’aujourd’hui ? Ont-ils été actifs dans les émeutes ? Les islamistes enfermés dans les geôles par Ben Ali, (plusieurs centaines) vont-ils être libérés par le nouveau pouvoir en place ? Quoi qu’il en soit, ils ne vont pas rester les bras croisés et ils vont certainement  s’engouffrer dans « la brèche démocratique » pour certains, comme ils l’ont fait systématiquement dans d’autres pays et agir au grand jour pour diffuser encore davantage leurs idées. Rached Ghannouchi (9), chef d’El Nadha, âgé de 69 ans, voudra prendre sa revanche politique. Quant aux radicaux, ils ne seront pas inactifs non plus, c’est sûr. Que va-t-il advenir de l’alliance objective avec les communistes ? Vont-ils désormais s’affronter maintenant que Ben Ali est parti, car c’est un peu l’alliance de la carpe et du lapin que cette « Coalition du 18 octobre », entre communistes et islamistes ?

    ...le choléra...
    4 – Les Etats-Unis et la révolution tunisienne ou, comment passer de la couleur aux plantes…
     
    On a parlé de révolte « populaire », de « peuple dans la rue », etc. mais ce dont on ne parle pas, c’est le rôle de l’armée nationale tunisienne d'une part, et des liens étroits que celle-ci entretient avec les Etats-Unis, d'autre part ; liens qui se sont noués de manière intime des cinq dernières années, parallèlement au fait que les Etats-Unis sont un des premiers pourvoyeurs de l’armée nationale tunisienne. Cette armée est l’élément clef (à l’opposé de la Police, trop compromise pour une grande part avec le pouvoir du dirigeant déchu Ben Ali) dans la stabilité du pouvoir et la continuité de celui-ci dans l’après Ben Ali. Comme le dit l’Amiral Lanxade (10), « le Chef d'état-major de l'armée de terre (le Général Rachid Ammar) a démissionné en refusant de faire tirer l'armée ; c'est probablement lui qui a conseillé à Ben Ali de s'en aller ». L’armée tunisienne est donc appelée à avoir un rôle important et une influence certaine dans le nouveau pouvoir qui va s’installer à Tunis.


    ...ou le cancer ?
    Il est fort à parier que les Etats-Unis ne sont pas étrangers à ce qui s’est passé en Tunisie. Avons-nous affaire à une réplique maghrébine des « révolutions colorées » ? Est-ce du « Jasmin de synthèse » ? Reste donc à savoir la dose d’implication des Etats-Unis et leur degré d’intimité avec les militaires pour préjuger du réel avenir politique en Tunisie.

     
    5 – Les journalistes français face à l’événement ou, quand l’écran fait écran...
     
    Comme pour la chute du Shah d’Iran en 1979, les journalistes sont allés très "en avant" dans l’accompagnement de cette chute du régime tunisien, sans une seule seconde prendre un peu de recul, sans penser aux conséquences politiques à venir, sans présenter l’éventail des possibles ; bref, sans penser ni analyser la situation, ni donner les éléments pour juger de ce qui s’y passe. Pour ne pas changer, les journalistes des Mass Médias français, avancent tête dans le guidon, sans se poser les vraies questions. Par exemple : cette « révolution » dite « du jasmin » (11) est-elle vraiment spontanée ? qui sont les vraies personnes ou les groupes d’intérêts derrière les événements ? y a-t-il des soutiens étrangers ? et lesquels ? quel est le rôle de la diaspora tunisienne dans ce changement ? va-t-on passer d’un régime policier à un régime militaire ? que représente l’opposition - islamiste, communiste, et autres (12) ? qui a plus de chances d’arriver et de tenir le pouvoir ? Peut-il y avoir contamination à d’autres pays suite à ce renversement ? Que dire de la situation algérienne qui souffre des mêmes symptômes ? Et que dire de l’Egypte (autrement plus dangereuse si elle basculait) ? Que pourrait-être la réaction des pays européens face à ces changements ? etc.
     
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2011 est bien parti. La tectonique géopolitique est active, les régimes changent, d’autres vont tomber, l’avenir est-il au hasard (13) ?
     
     
    Notes :
     
    (1) en place depuis novembre 1987 après la destitution de l’ex-chef de l’Etat Habib Bourguiba.
    (2) Régime policier ET familial (clanique) faut-il le rappeler, avec les familles Ben Ali et Trabelsi.
    (3) La Tunisie a acquis son indépendance le 20 mars 1956, en pleine guerre d’Algérie.
    (4) On ne se conduit pas ainsi avec quelqu’un que l’on a soutenu jusqu’à la veille des émeutes. Cette attitude est un manque à la parole de la France, à sa probité et à sa crédibilité.
    (5) Front démocratique, pour les droits et les libertés du 18 Octobre 2005, regroupant, en dehors des communistes et des islamistes, Néjib Chebbi (Parti démocratique progressiste, PDP), Mustapha Ben Jaafar (Forum démocratique pour le travail et les libertés, FDTL) et d’autres personnes/personnalités.
    (6) regroupe Ettajdid (Renouveau, ancien Parti communiste tunisien), deux groupuscules de gauche non reconnus : le Parti du travail patriotique et démocratique (PTPD) et les Communistes démocrates (CD), ainsi que des intellectuels indépendants, comme l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, ancien président de la section tunisienne d'Amnesty International.
    (7) Actif depuis les années 70.
    (8) Connu aussi sous le nom d’Ennahdha.
    (9) exilé à Londres depuis le début des années 90.
    (10) ex-chef d'Etat-major français et ex-ambassadeur de France en Tunisie.
    (11) Un peu comme ces révolutions colorées survenues dans les ex-républiques soviétiques ; « spontanées » elles aussi, mais néanmoins financées par Georges Soros avec l’appui des Etats-Unis. A quand une révolution "Cadamome" en Egypte ou "Thé à la menthe" en Algérie ?
    (12) Telle celle incarnée par Moncef Ben Mohamed Bedoui-Marzouki.
    (13) Cf. Jacques Brel, Aux Marquises : « (…) le rire est dans le cœur, le mot dans le regard, le cœur est voyageur, l’avenir est au hasard (…)».


    Crédit photos :
    http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/84/Tunisie_President_Ben_Ali.jpg
    http://www.alterinfo.net/les-soutiens-du-boucher-de-Tunis-Ben-Ali-DSK-Sarko-Alliot-Marie-Frederic-Mitterand-etc_a53741.html

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  • Tunisie : les violences continuent

    Ce week-end encore, le peuple tunisien a manifesté sa détermination et sa colère.

    Lacrymogènes en Tunisie (AFP) Lacrymogènes en Tunisie (AFP)

    Kebili

    Un jeune Tunisien est mort dimanche 6 février à Kebili, localité du sud de la Tunisie, après avoir reçu une grenade lacrymogène en pleine tête lors de heurts avec les forces de police. Le ministère a également fait état de cinq blessés.  Le "groupe de jeunes" avait tenté d'attaquer et incendier un poste de la garde nationale à la sortie nord de la ville avant de se diriger vers la résidence du gouverneur de la région.

     

    Tunis

    L'immeuble abritant le siège de la police du Kef, dans le nord-ouest de la Tunisie, était la proie des flammes dimanche 7 février, a déclaré un syndicaliste, qui a précisé que l'armée avait été déployée dans la ville après des attaques menées par des "bandes de jeunes".

    Des bandes de jeunes ont tenté d'attaquer la prison du Kef pour libérer des détenus et ont été repoussés par l'armée. Le Kef avait vécu samedi des affrontements violents entre policiers et manifestants venus réclamer le départ du chef de la police locale, accusé d'abus de pouvoir. Ces heurts avaient fait quatre morts et une quinzaine de blessés.

    (Nouvelobs.com)


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  • L’AFP annule l’information sur une synagogue incendiée en Tunisie
     

    Original article: fr.ejpress.org/article/39603


    4 Updated: 01/février/2011 23:20


    PARIS (EJP)---L’Agence France Presse a annulé une information diffusée mardi selon laquelle la synagogue d'El Hamma, près de la ville de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a été incendiée lundi soir.

    Selon l’AFP, cette information donnée par une organisation juive basée à Paris et confirmée par deux responsables locaux "s'est avérée fausse".

    La dépêche originale de l’AFP citait "plusieurs responsables de la communauté israélite locale".

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  • Tunisie:les islamistes vers la légalisation?

    AFP
    01/02/2011 | Mise à jour : 19:06

    Le mouvement islamiste tunisien Ennahda (Renaissance) a déposé aujourd'hui au ministère de l'Intérieur une demande de légalisation, a indiqué Ali El-Aryath, porte-parole de ce mouvement interdit par le régime de l'ex-président déchu Zine El Abidine Ben Ali.

    La demande a été déposée par le secrétaire général du mouvement, Hamadi Jbali, a-t-il précisé. "Nous avons été privés de nos droits pendant plus de 20 ans et nous attendons que cette situation change", a ajouté M. El-Aryath.

    Selon lui, Ennahda compte organiser un congrès dans quelque mois pour désigner un nouveau président, en remplacement de son chef historique Rached Ghannouchi, rentré en Tunisie dimanche après plus de 20 ans d'exil.

    Dès son retour, Rached Ghannouchi avait annoncé qu'il ne serait pas candidat à la première élection présidentielle de la Tunisie de l'après Ben Ali. "Je ne vais pas me présenter à la présidentielle, et il n'y aura aucun (candidat) membre d'Ennahda", avait-il précisé.

    Sous Ben Ali, sa formation était interdite et a été écrasée dans les années 90. Quelque 30.000 de ses membres ou sympathisants supposés ont été arrêtés, tandis que des centaines d'autres étaient contraints à l'exil.

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  • Tunisie: d'où vient le mouvement Ennahda?

    Par Dominique Lagarde, publié le 31/01/2011 à 10:00

     
    Tunisie: d'où vient le mouvement Ennahda?

    Le chef du parti islamiste tunisien Rached Ghannouchi a annoncé, le 15 janvier dernier qu'il préparait son retour d'exil. Mais que représente son courant politique en Tunisie?  

    AFP/Odd ANDERSEN

    Le leader du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, est rentré ce dimanche en Tunisie, Retour sur la formation de son parti, Ennahda, ses années d'exil et son poids actuel dans l'opinion tunisienne.

    De tous les mouvements islamistes maghrébins, l'islam politique tunisien est celui qui a fait la place la plus large au débat théorique et politique. Il est né au tout début des années 1970 à une époque où la gauche occupait l'essentiel de l'espace politico-culturel. 

    Après des études au Caire, à Damas et à Paris, Rached Ghannouchi, qui s'est converti aux thèses des Frères Musulmans lors de son séjour en Egypte, rentre au pays en 1969. Professeur de philosophie dans un lycée, il dirige parallèlement la revue Al-Ma'arifa et prend la parole dans les mosquées. Ses prêches sont de plus en plus suivis par les jeunes. De son côté, Abdel Fattah Mourou, étudiant en théologie et en droit à l'université de Tunis, anime de petits cercles de réflexion.  

    Les deux hommes fondent d'abord une "Association pour la sauvegarde du Coran", inspirée du mouvement des Frères musulmans, puis un parti politique, le Mouvement de la tendance islamique (MTI) qui prendra en 1989 le nom d'Ennadah. Celui-ci acquiert rapidement une large audience. "Notre opposition était aussi radicale que celle des marxistes, comme eux nous parlions de justice sociale, mais en plus notre discours était identitaire. Nous avions la clé du succès", commentait quelques années plus tard Habib Mokni, un militant d'Ennadah exilé en Europe. 

    Le MTI développe une importante activité sociale. Il crée des comités de quartier, des associations de bienfaisance.... Très tôt aussi il opte pour une approche légaliste en revendiquant son insertion dans le débat politique. Le président Habib Bourguiba lui oppose une fin de non recevoir. En 1987, il exige même la condamnation à mort de Ghannouchi. Son exécution, dans l'atmosphère de fin de règne que connaît alors la Tunisie, mettrait le feu aux poudres. C'est alors que le Premier ministre Zine el-Abidine invente le "coup d'état médical" et destitue le vieux président.  

    Il n'y a pas de place en Tunisie pour un parti religieux 

    Les islamistes applaudissent, comme tout les autres. D'autant que nouveau chef de l'Etat multiplie les gages donnés à l'islam officiel: il se rend à la Mecque, la télévision diffuse les appels à la prière... En même temps un dialogue s'amorce. Pour les élections législatives d'avril 1989 les islamistes sont autorisés à se présenter sur des listes "indépendantes". Ces listes "violettes" - c'était la couleur qui leur avait été attribuées- sont officiellement créditées de 13% des voix- elles auraient en réalité rassemblé à peu près 30% des suffrages. Peu après, s'ouvre une seconde phase, celle de la répression. 

    Le pouvoir a pris peur. "Il n'y a pas de place en Tunisie pour un parti religieux" clame, en novembre 1989 le président Ben Ali. La guerre du Golfe va radicaliser un peu plus les positions. Les islamistes tentent de l'utiliser pour occuper la rue. Au moment où, en Irak, Saddam Hussein perd la guerre, Ben Ali passe à l'offensive. A parti du printemps 1991 les rafles se multiplient. Des centaines de suspects sont emprisonnés. La plupart des dirigeants du mouvement choisissent alors l'exil, dont Ghannouchi qui s'installe à Londres. Condamné par contumace à la prison à vie le 30 août 1992, il y obtient l'asile politique l'année suivante.  

    Survivre en exil

    Le mouvement Ennahda disparaît alors de la scène politique tunisienne, tout en s'efforçant de survivre en exil. Au cours des années qui suivent, se pose une question récurrente au sein de l'opposition de gauche et du secteur associatif: faut-il associer les islamistes à la lutte commune contre le régime despotique de Ben Ali? Les plus laïcs s'y refusent. D'autres considèrent au contraire qu'ils ne peuvent être exclus.  

    Le débat est relancé en 1990 lorsque Moncef Marzouki, le porte parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et l'une des principales figures de la dissidence en exil, se rend à Londres pour y rencontrer Rached Ghannouchi. Puis, en 2005, plusieurs partis d'opposition, dont Ennahda, ainsi que des personnalités indépendantes se regroupent dans le "collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés". Ils décident de militer ensemble pour l'avènement de la démocratie en Tunisie et s'accordent aussi sur quelques grands principes communs, y compris le respect de "acquis de la Tunisie" dans le domaine des droits des femmes. 

    Les démocrates tunisiens, toutes tendances confondues, sont aujourd'hui d'accord pour que le mouvement Ennahda puisse participer comme tous les autres partis, à la vie politique du pays. Ce dernier, soucieux de rassurer à l'intérieur comme à l'extérieur, a toutefois annoncé qu'il ne présenterait pas de candidat à la prochaine élection présidentielle.  

    Reste à savoir quelle est son audience dans la Tunisie d'aujourd'hui. La ré-islamisation de la société, réelle depuis quelques années, s'est surtout fait via le discours salafiste diffusé par les chaînes satellitaires du Golfe.


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  • Tunisie : la révolution des privilégiés ?

    Publié par Bernard Lugan le 26 janvier 2011 

    Tunisie : la révolution des privilégiés ?

    En France, les tartuffes politiques ont applaudi la chute d’une dictature qu’ils fréquentaient assidûment peu auparavant, à commencer par ceux qui voulaient cacher que le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti du président déchu était membre de l’Internationale socialiste [1].

    Tous ont oublié qu’en 1987, l’accession au pouvoir du général Ben Ali avait été unanimement saluée comme une avancée démocratique, que sous sa ferme direction, la subversion islamiste avait été jugulée, que la Tunisie était devenue un pays moderne dont la crédibilité permettait un accès au marché financier international. Attirant capitaux et industries, le pays avait à ce point progressé que 80% des Tunisiens étaient devenus propriétaires de leur logement. Ce pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique voyait venir à lui des millions de touristes recherchant un exotisme tempéré par une grande modernité. Des milliers de patients venaient s’y faire opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe. Dans ce pays qui consacrait plus de 8% de son PIB à l’éducation, la jeunesse était scolarisée à 100%, le taux d’alphabétisation était de plus de 75%, les femmes étaient libres et ne portaient pas le voile ; quant à la démographie, avec un taux de croissance de 1,02%, elle avait atteint un quasi niveau européen. 20% du PIB national était investi dans le social et plus de 90% de la population bénéficiait d’une couverture médicale. Autant de réussites quasiment uniques dans le monde arabo-musulman, réussites d’autant plus remarquables qu’à la différence de l’Algérie et de la Libye, ses deux voisines, la Tunisie ne dispose que de faibles ressources naturelles.

    Les Tunisiens étaient donc des privilégiés auxquels ne manquait qu’une liberté politique généralement inexistante dans le monde arabo-musulman. Ils se sont donc offert le luxe d’une révolution en ne voyant pas qu’ils se tiraient une balle dans le pied. Leur euphorie risque d’ailleurs d’être de courte durée car le pays va devoir faire le bilan d’évènements ayant provoqué des pertes qui s’élevaient déjà à plus de 2 milliards d’euros à la mi-janvier et qui représentaient alors 4% du PIB. La Tunisie va donc sortir de l’épreuve durablement affaiblie, à l’image du secteur touristique qui recevait annuellement plus de 7 millions de visiteurs et qui est aujourd’hui totalement sinistré, ses 350 000 employés ayant rejoint les 13,2% de chômeurs que comptait le pays en décembre 2010.

    Pour le moment, les Tunisiens ont l’illusion d’être libres. Les plus naïfs croient même que la démocratie va résoudre tous leurs maux, que la corruption va disparaître, que le chômage des jeunes va être résorbé, tandis que les droits de la femme seront sauvegardés… Quand ils constateront qu’ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient en définitive relativement confortablement assis, leur réveil sera immanquablement douloureux. Déjà, dans les mosquées, les prêches radicaux ont recommencé et ils visent directement le Code de statut personnel (CSP), ce statut des femmes unique dans le monde musulman. Imposé par Bourguiba en 1956, puis renforcé par Ben Ali en 1993, il fait en effet des femmes tunisiennes les totales égales des hommes. Désormais menacée, la laïcité va peu à peu, mais directement être remise en cause par les islamistes et la Tunisie sera donc, tôt ou tard, placée devant un choix très clair : l’anarchie avec l’effondrement économique et social ou un nouveau pouvoir fort.

    Toute l’Afrique du Nord subit actuellement l’onde de choc tunisienne. L’Égypte est particulièrement menacée en raison de son effarante surpopulation, de l’âge de son président, de la quasi disparition des classes moyennes et de ses considérables inégalités sociales. Partout, la première revendication est l’emploi des jeunes et notamment des jeunes diplômés qui sont les plus frappés par le chômage. En Tunisie, à la veille de la révolution, deux chômeurs sur trois avaient moins de 30 ans et ils sortaient souvent de l’université. Le paradoxe est que, de Rabat à Tunis en passant par Alger, les diplômés sont trop nombreux par rapport aux besoins. Une fois encore, le mythe du progrès à l’européenne a provoqué un désastre dans des sociétés qui, n’étant pas préparées à le recevoir, le subissent.

    En Algérie, où la cleptocratie d’État a dilapidé les immenses richesses pétrolières et gazières découvertes et mises en activité par les Français, la jeunesse n’en peut plus de devoir supporter une oligarchie de vieillards justifiant des positions acquises et un total immobilisme social au nom de la lutte pour l’indépendance menée il y a plus d’un demi-siècle. Même si les problèmes sociaux y sont énormes, le Maroc semble quant à lui mieux armé dans la mesure où la monarchie y est garante de la stabilité, parce qu’un jeune roi a su hisser aux responsabilités une nouvelle génération et parce que l’union sacrée existe autour de la récupération des provinces sahariennes. Mais d’abord parce que le Maroc est un authentique État-nation dont l’histoire est millénaire. Là est toute la différence avec une Algérie dont la jeunesse ne croit pas en l’avenir car le pays n’a pas passé, la France lui ayant donné ses frontières et jusqu’à son nom.

    Bernard Lugan
    Mercredi 25 janvier 2011


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  • Tunisie : « Il faut que la France se rattrape »

    vendredi 28 janvier 2011
     

    Il est Franco-Tunisien et travaille au centre hospitalier: le docteur Hamadi Karra a suivi de près la révolution tunisienne. Et a mal vécu les choix de la France aux premières heures.

    Entretien

    Quelles sont vos impressions sur ce qui se passe en Tunisie ?

    Content qu'un dictateur soit parti. Tout le monde est content qu'il soit parti ! Au début, c'était les étudiants et les syndicalistes qui ont manifesté. Et puis, au regard de la réaction violente du gouvernement et des polices de Ben Ali, presque toute la population est sortie dans les rues. Au début, on s'est beaucoup inquiétés pour nos proches. Car quand Ben Ali est parti, il a envoyé ses milices pour inquiéter la population, dans l'espoir que les gens le réclament et qu'il puisse revenir en sauveur. Il ne s'est pas rendu compte que le peuple ne voulait plus de lui... Toutes les informations, les images ont circulé sur internet, il n'a pas pu contrôler ça.

    Avant, quelle était la situation ?

    Le parti de Ben Ali, le RCD (le Rassemblement démocratique constitutionnel), a terrorisé la population. C'était un système de mafia : pour avoir un passeport, un visa de construction, il fallait être membre du RCD... Les gens qui avaient suivi des formations, acquis des compétences ne pouvaient pas obtenir un poste de qualité s'ils n'étaient pas membres du RCD, complices du pouvoir. Quand on se faisait arrêter par un policier, c'était soit un PV, soit des dinars, soit de la nourriture. Il y avait de la corruption partout, surtout avec la famille de Ben Ali.

    Comment avez-vous réagi aux premiers propos des ministres français ?

    J'ai été choqué par la réaction de la France... Le peuple aurait aimé avoir le soutien de la France, ce qui n'était pas le cas au début. J'étais révolté ! Sur Facebook, on a lu des messages très hostiles à la France, alors que les Tunisiens y sont très attachés. Bien sûr, pendant la dictature de Ben Ali, la France a accueilli les opposants au régime. C'est bien. Mais les propos au moment de la révolution ont beaucoup choqué. Cela a mis nos amis dans une situation de faiblesse.

    Quels sont les liens entre la France et la Tunisie ?

    D'abord, il y a 50 000 Franco-Tunisiens en Tunisie. La majorité des Tunisiens connaissent le français. Beaucoup de Français vont en vacances en Tunisie. Beaucoup d'industries françaises ont des usines en Tunisie, surtout à Sfax (2e ville du pays, NDLR), ma ville d'origine : 1 million d'habitants, surtout des ouvriers. Là-bas, les gens regardent les télévisions françaises, lisent les journaux français, viennent se former en France... Mais la France a fermé le centre culturel et l'ambassade à Sfax. Dans le même temps, les États-Unis ont ouvert une école anglophone, un centre culturel. Et ils ont soutenu la révolution, ils ont été à l'écoute du peuple... L'anglais est de plus en plus présent.

    Quels sont vos espoirs, désormais ?

    On regarde vers l'avenir. Je ne crois pas à un développement des Islamistes, notre pays a son histoire, une constitution qui défend la liberté des femmes par exemple, depuis longtemps. Les islamistes ont bien une base populaire, mais pas si large qu'on le dit. Il y a toujours un risque de dictature après une révolution, mais je crois qu'on est partis pour une vraie démocratie. Cela va mettre du temps. Aujourd'hui, il y a des gens compétents, qui ont de l'expérience, il faut les laisser travailler pour l'instant, même s'ils ont été un peu complices du pouvoir. Par contre, ceux qui ont les mains sales ou pleines de sang, il faut absolument qu'ils cessent tout exercice politique. Il faut que la France se rattrape, et aide la Tunisie sur ce chemin : une démocratie sera plus bénéfique qu'une dictature, pour les deux pays.

     


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  • Algérie...aussi


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    Les USA tentent de canaliser la révolution Tunisienne


    Les USA et la colère des tunisiens
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  • Washington face à la colère du peuple tunisien

    Par Thierry Meyssan

    Alors que les médias occidentaux célèbrent la « Jasmine Revolution », Thierry Meyssan dévoile le plan US pour tenter de stopper la colère du peuple tunisien et conserver cette discrète base arrière de la CIA et de l’OTAN. Selon lui, le phénomène insurrectionnel n’est pas fini et la vrai Révolution, tant redoutée par les Occidentaux, pourrait rapidement commencer.

    Les grandes puissances n’aiment pas les bouleversements politiques qui leur échappent et contrecarrent leurs plans. Les événements qui ont fait vibrer la Tunisie depuis un mois n’échappent pas à cette règle, bien au contraire.

    Il est donc pour le moins surprenant que les grands médias internationaux, suppôts indéfectibles du système de domination mondiale, s’enthousiasment soudainement pour la « Révolution du jasmin » et multiplient les enquêtes et reportages sur la fortune des Ben Ali qu’ils ignoraient jusque là malgré leur luxe tapageur. C’est que les Occidentaux courent après une situation qui leur a glissé des mains et qu’ils voudraient récupérer en la décrivant selon leurs souhaits.

    Avant toute chose, il convient de rappeler que le régime de Ben Ali était soutenu par les Etats-Unis et Israël, la France et l’Italie.

    Considéré par Washington comme un Etat d’importance mineure, la Tunisie était utilisée au plan sécuritaire, plus qu’économique. En 1987, un coup d’Etat soft est organisé pour déposer le président Habib Bourguiba au profit de son ministre de l’Intérieur, Zine el-Abidine Ben Ali. Celui-ci est un agent de la CIA formé à la Senior Intelligence School de Fort Holabird. Selon certains éléments récents, l’Italie et l’Algérie auraient été associés à cette prise de pouvoir (1).

    Dès son arrivée au Palais de la République, il met en place une Commission militaire jointe avec le Pentagone. Elle se réunit annuellement, en mai. Ben Ali, qui se méfie de l’armée, la maintient dans un rôle marginal et la sous-équipe, à l’exception du Groupe des Forces spéciales qui s’entraîne avec les militaires US et participe au dispositif « anti-terroriste » régional. Les ports de Bizerte, Sfax, Sousse et Tunis sont ouverts aux navires de l’OTAN et, en 2004, la Tunisie s’insère dans le « Dialogue méditerranéen » de l’Alliance.

    Washington n’attendant rien de spécial de ce pays au plan économique, il laisse donc les Ben Ali mettre la Tunisie en coupe réglée. Toute entreprise qui se développe est priée de céder 50 % de son capital et les dividendes qui vont avec. Cependant, les choses virent au vinaigre en 2009, lorsque la famille régnante, passée de la gourmandise à la cupidité, entend soumettre aussi les entrepreneurs états-uniens à son racket.

    De son côté, le département d’Etat anticipe sur l’inévitable disparition du président. Le dictateur a soigneusement éliminé ses rivaux et ne dispose pas de successeur. Il faut donc imaginer une relève s’il vient à mourir. Une soixantaine de personnalités susceptibles de jouer un rôle politique ultérieur est recrutée. Chacune reçoit une formation de trois mois à Fort Bragg, puis un salaire mensuel (2). Le temps passe…

    Bien que le président Ben Ali poursuive la rhétorique anti-sioniste en vigueur dans le monde musulman, la Tunisie offre diverses facilités à la colonie juive de Palestine. Les Israéliens d’ascendance tunisienne sont autorisés à voyager et à commercer dans le pays. Ariel Sharon est même invité à Tunis.

    La révolte

    L’immolation par le feu d’un vendeur ambulant, Mohamed Bouazzi, le 17 janvier 2010, après que sa charrette et ses produits aient été saisis par la police, donne le signal des premières émeutes. Les habitants de Sidi Bouzid se reconnaissent dans ce drame personnel et se soulèvent. Les affrontements s’étendent à plusieurs régions, puis à la capitale. Le syndicat UGTT et un collectif d’avocats manifestent scellant sans en avoir conscience l’alliance entre classes populaire et bourgeoisie autour d’une organisation structurée.

    Le 28 décembre, le président Ben Ali tente de reprendre les choses en main. Il se rend au chevet du jeune Mohamed Bouazizi et s’adresse le soir à la Nation. Mais son discours télévisé exprime son aveuglement. Il dénonce les manifestants comme des extrémistes et des agitateurs stipendiés et annonce une répression féroce. Loin de calmer le jeu, son intervention transforme la révolte populaire en insurrection. Le peuple tunisien ne conteste plus simplement l’injustice sociale, mais le pouvoir politique.

    A Washington, on constate que « notre agent Ben Ali » ne maitrise plus rien. Le Conseil de sécurité nationale Jeffrey Feltman (3) et Colin Kahl (4) s’accordent à considérer que le moment est venu de lâcher ce dictateur usé et d’organiser sa succession avant que l’insurrection ne se transforme en authentique révolution, c’est-à-dire en contestation du système.

    Il est décidé de mobiliser des médias, en Tunisie et dans le monde, pour circonscrire l’insurrection. On focalisera l’attention des Tunisiens sur les questions sociales, la corruption des Ben Ali, et la censure de la presse. Tout, pourvu qu’on ne débatte pas des raisons qui ont conduit Washington à installer le dictateur, 23 ans plus tôt, et à le protéger tandis qu’il s’accaparait l’économie nationale.

    Le 30 décembre, la chaîne privée Nessma TV défie le régime en diffusant des reportages sur les émeutes et en organisant un débat sur la nécessaire transition démocratique. Nessma TV appartient au groupe italo-tunisien de Tarak Ben Ammar et Silvio Berlusconi. Le message est parfaitement compris par les indécis : le régime est fissuré.

    Simultanément, des experts Etats-uniens (mais aussi Serbes et Allemands) sont envoyés en Tunisie pour canaliser l’insurrection. Ce sont eux qui, surfant sur les émotions collectives, tentent d’imposer des slogans dans les manifestations. Selon la technique des prétendues « révolutions » colorées, élaborée par l’Albert Einstein Institution de Gene Sharp (5), ils focalisent l’attention sur le dictateur pour éviter tout débat sur l’avenir politique du pays. C’est le mot d’ordre « Ben Ali dégage ! » (6).

    Masqué sous le pseudonyme Anonymous, le cyber-escadron de la CIA —déjà utilisé contre le Zimbabwe et l’Iran— hacke des sites officiels tunisiens et y installe un message de menace en anglais.

    L’insurrection

    Les Tunisiens continuent spontanément à braver le régime, à descendre en masse dans les rues, et à brûler commissariats de police et magasins appartenant aux Ben Ali. Avec courage, certains d’entre eux payent le prix du sang. Pathétique, le dictateur dépassé se crispe sans comprendre.

    Le 13 janvier, il ordonne à l’armée de tirer sur la foule, mais le chef d’état-major de l’armée de terre s’y refuse. Le général Rachid Ammar, qui a été contacté par le commandant de l’Africom, le général William Ward, annonce lui-même au président que Washington lui ordonne de fuir.

    En France, le gouvernement Sarkozy n’a pas été prévenu de la décision états-unienne et n’a pas analysé les divers retournements de veste. La ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, se propose de sauver le dictateur en lui dépêchant des conseillers en maintien de l’ordre et du matériel pour qu’il se maintienne au pouvoir par des procédés plus propres (7). Un avion cargo est affrété le vendredi 14. Lorsque les formalités de dédouanement sont finies à Paris, il est trop tard : Ben Ali n’a plus besoin d’aide, il a déjà pris la fuite.

    Ses amis d’hier, à Washington et Tel-Aviv, Paris et Rome, lui refusent l’asile. Il échoue à Riyad, non sans emporter avec lui 1,5 tonne d’or volée au Trésor public.

    Du jasmin pour calmer les Tunisiens

    Les conseillers en communication stratégique US tentent alors de siffler la fin de la partie, tandis que le Premier ministre sortant compose un gouvernement de continuité. C’est là que les agences de presse lancent l’appellation « Jasmine Revolution » (en anglais s’il vous plaît). Les Tunisiens assurent-elles viennent de réaliser leur « révolution colorée ». Un gouvernement d’union nationale est constitué. Tout est bien qui finit bien.

    L’expression « Jasmine Revolution » laisse un goût amer aux Tunisiens les plus âgés : c’est celle que la CIA avait déjà utilisée pour communiquer lors du coup d’Etat de 1987 qui plaça Ben Ali au pouvoir.

    La presse occidentale —désormais mieux contrôlée par l’Empire que la presse tunisienne— découvre la fortune mal acquise des Ben Ali quelle ignorait jusque là. On oublie le satisfecit accordé par le directeur du FMI, Domique Strauss-Kahn aux gestionnaires du pays quelques mois après les émeutes de la faim (8). Et on oublie le dernier rapport de Transparency International qui affirmait que la Tunisie était moins corrompue que des Etats de l’Union européenne comme l’Italie, la Roumanie et la Grèce (9).

    Les miliciens du régime, qui avait semé la terreur parmi les civils durant les émeutes les obligeants à s’organiser en comités d’auto-défense, disparaissent dans la nuit.

    Les Tunisiens que l’on pense dépolitisés et manipulables après des années de dictature s’avèrent forts matures. Ils constatent que le gouvernement de Mohammed Ghannouchi, c’est « du benalisme sans Ben Ali ». Malgré quelques ravalements de façade, les caciques du parti unique (RCD) conservent les ministères régaliens. Les syndicalistes de l’UGTT, refusent de s’associer à la manip états-unienne et démissionnent des postes qu’on leur a attribués.

    Outre les inamovibles membres du RCD, il reste des gadgets médiatiques et des agents de la CIA. Par la grâce du producteur Tarak Ben Amar (le patron de Nessma TV), la réalisatrice Moufida Tlati devient ministre de la Culture. Moins show-bizz, plus significatif, Ahmed Néjib Chebbi, un pion de la National Endowment for Democracy, devient ministre du Développement régional. Ou encore, l’obscur Slim Amanou, un bloggeur rompu aux méthodes de l’Albert Einstein Institute, devient ministre de la Jeunesse et des Sports au nom du fantomatique Parti pirate relié à l’auto-proclamé groupe Anonymous.

    Bien entendu, l’ambassade des Etats-Unis n’a pas sollicité le Parti communiste pour faire partie de ce soi-disant « gouvernement d’union nationale ».

    A l’inverse, on fait revenir de Londres, où il avait obtenu l’asile politique, le leader historique du Parti de la Renaissance (Ennahda), Rached Ghannouchi. Islamiste ex-salafiste, il prêche la compatibilité de l’islam et de la démocratie et prépare depuis longtemps un rapprochement avec le Parti démocrate progressiste de son ami Ahmed Néjib Chebbi, un social-démocrate ex-marxiste. Dans le cas d’un échec du « gouvernement d’union nationale », ce tandem pro-US pourrait fournir une illusion de rechange.

    Une nouvelle fois, les Tunisiens se soulèvent, élargissant eux-mêmes le mot d’ordre qu’on leur avait soufflé : « RCD dégage ! ». Dans les communes et les entreprises, ils chassent eux-mêmes les collaborateurs du régime déchu.

    Vers la Révolution ?

    Contrairement à ce qui a été dit par la presse occidentale, l’insurrection n’est pas encore terminée et la Révolution n’a pas encore commencée. Force est de constater que Washington n’a rien canalisé du tout, hormis les journalistes occidentaux. Plus encore aujourd’hui que fin décembre, la situation est hors de contrôle.

    (1) Déclarations de l’amiral Fulvio Martini, alors chef des services secrets italiens (SISMI).

    (2) Témoignage direct recueilli par l’auteur.

    (3) Assistant de la Secrétaire d’Etat pour les Affaires proche-orientales.

    (4) Assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour le Proche-Orient.

    (5) « L’Albert Einstein Institution : la non-violence version CIA », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin 2007.

    (6) « La technique du coup d’État coloré », par John Laughland, Réseau Voltaire, 4 janvier 2010.

    (7)( « Proposition française de soutenir la répression en Tunisie », par Michelle Alliot-Marie, Réseau Voltaire, 12 janvier 2011.

    (8) Vidéo.

    (9) « Corruption perception index 2010 », Transparency International.


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  • QUAND LA REVOLTE TUNISIENNE FAIT TREMBLER LE MONDE CAPITALISTE

    janvier 15, 2011 par elmirfaouzi

    QUAND LA RÉVOTE TUNISIENNE FAIT TREMBLER LE MONDE CAPITALISTE
    Ce serait une grave erreur d’appréciation d’attribuer la révolte tunisienne et la fuite précipitée de Zine Albdine Ben Ali à la nature et aux caractéristiques d’un régime politique, celui de la Tunisie. En réalité, ce sont la propagande politique capitaliste et ses relais dans le monde arabo-musulman qui cherchent à focaliser l’attention, pour divertir et maquiller la réalité des choses, sur le côté politique, répressif et anti-démocratique du régime de Ben Ali dans le but de gommer les raisons profondes qui sont à l’origine de la révolte de la jeunesse tunisienne. Il faut rappeler à cet égard que le système politique de Ben Ali n’est ni plus ni moins démocratique que celui des démocraties capitalistes occidentales puisque le président est élu pour cinq ans au suffrage universel et il existe en Tunisie des institutions représentatives semblables en Europe et aux États unis. Dans la Tunisie de Ben Ali, il existe des forces d’opposition politiques, sociales et syndicales comme dans les démocraties capitalistes occidentales. Malgré la convergence des critères politiques et institutionnels, pourquoi le régime politique de Ben Ali serait-il plus ou moins démocratique que ceux qui sont en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis ?

    La question qui se pose est de savoir si la révolte de la jeunesse tunisienne est politique ou sociale. Ceux qui cherchent à noyer le poisson en donnant une coloration politique à la révolte tunisienne se trompent, car celle-ci est avant tout une crise sociale. Mais dire que la révolte tunisienne est une crise sociale, cela ne reflète que partiellement la réalité, car pour être dans le vrai, il faudra aussitôt ajouter qu’elle est aussi et avant tout le symptôme pathologique d’une crise globale bien plus profonde dépassant largement les frontières d’un pays, LA crise d’un système planétaire en phase terminale qui est en train de rendre son âme, le système capitaliste dont la Tunisie n’est qu’un simple maillon. Autrement dit, pour être plus clair et plus précis, Mohamed Bouaziz, le jeune qui s’est immolé par le feu et qui a été à l’origine de la révolte n’est pas seulement victime de l’injustice sociale de son pays, la Tunisie et du régime de Ben Ali mais il est aussi victime d’un système planétaire générateur de misère et d’injustice, le capitalisme. L’hypothèse que la révolte tunisienne dépasse largement les frontières de la Tunisie et elle n’est pas seulement une affaire purement domestique peut être corroborée par deux éléments : (1) la complicité des « patries des droits de l’Homme », l’Europe et des Etats-Unis avec le régime de Ben Ali et leur silence radio depuis le début de la crise sur la violence policière et sur le nombre des victimes de la répression; (2) Les « recettes » et les conseils apportés au régime de Ben Ali par l’Europe et les Etats-Unis pour manipuler psychologiquement et mentalement les émeutiers et les tunisiens en général, pour circonscrire les foyers de révolte et pour étouffer et venir à bout des contestations sociales qui secouent le pays. Mais, face à la détermination des émeutiers et leur emploi des nouvelles technologies de communication, les « recettes » des pays capitalistes européens et des Etats-Unis se sont révélées inefficaces dans la mesure où elles n’ont pas pu empêcher ni la propagation de la révolte à l’ensemble du pays ni la chute du régime du président Ben Ali et la fuite précipitée de ce dernier en Arabie Saoudite.

    Sur la fuite précipitée de Ben Ali, les commentaires vont bon train. Certains évoquent l’hypothèse d’un effet de domino sur les autres pays arabes et nord-africains à l’instar des régimes communistes qui sont tombés les uns après les autres après la chute du mur de Berlin en novembre 1989. Cette hypothèse semble improbable pour une raison très simple : la Tunisie est un maillon dans la chaîne impérialiste et une zone franche pour le capital transnational et il en est ainsi de tous les pays arabes et musulmans du Moyen Orient.. Si l’effet de domino a joué dans le cas du bloc communiste, c’est parce que les Etats-Unis et l’Europe avaient déjà préparé le terrain politique en suscitant et en favorisant l’émergence au sein des régimes communistes, de forces sociales et politiques réactionnaires appelées à prendre la relève après le départ des communistes et dont la plupart était d’anciens membres de la nomenklatura formés depuis de longue date aux techniques des révolutions de velours. L’effet de domino ne saurait jouer dans le cas des pays du Moyen Orient qui, rappelons-le, sont tous des satellites des Etats-Unis et de l’Europe capitaliste.

    En tout cas, si risque il y a d’un effet de domino, ce n’est pas du côté du Moyen Orient qu’il faut regarder mais du côté de l’Europe capitaliste. Car, malgré les apparences trompeuses, les émeutes tunisiennes inquiètent plus les pays capitalistes d’Europe et les Etats-Unis que ceux du Moyen-Orient. D’abord, contrairement aux pays du Moyen-Orient, les pas capitalistes du centre, l’Europe et les Etats-Unis possèdent une longue histoire sociale et ils savent pertinemment qu’à cause de la crise qui les frappe actuellement, tout peut arriver et qu’une situation explosive peut à tout moment dégénérer en émeutes semblables à celles de Tunisie. Ensuite, il y a en Europe et à moindre mesure aux Etats-Unis de forces sociales et politiques existant à l’état latent et mais qui peuvent rapidement devenir le fer de lance des mouvements de contestation et de révolte. Enfin, la révolte tunisienne et l’échec des « recettes » fournies par l’Europe et les Etats-Unis au régime de Ben pour étouffer ou du moins pour limiter la contagion à d’autres villes de la Tunisie ont de quoi inquiéter les pays capitalistes en Europe et aux Etats unis dont les classes dominantes et les responsables politiques ne manqueront pas d’analyser à la loupe ce qui s’est passé dans ce pays du pourtour méditerranéen pour en tirer certaines leçons pour l’avenir. Le premier élément à relever est l’inertie et la logique intrinsèque des mobilisations multisectorielles dépassant les stratégies initiales des acteurs de la révolte et des contestations et qu’une simple crise sociale peut facilement dégénérer en émeutes, en révolte et même en révolution que plus personne ne semble arrêter. Le deuxième élément à relever, l’obsolescence des techniques habituelles de manipulation psychologique et mentale des masses utilisées dans les pays capitalistes, en Europe et aux Etats-Unis, pour étouffer toute velléité de révolte et pour empêcher la contagion et le désenclavement des différents secteurs qui composent le corps social. À cet égard, l’exemple tunisien est éloquent car il montre comment les émeutiers ont su habilement déjoué les techniques de manipulation et de confinement du pouvoir en en recourant aux nouvelles technologies de communication dont ils se sont dotés les émeutiers, blogs, internet, téléphone portable, facebook, twittter, etc. qui transmettaient non seulement aux habitants d’autres régions de la Tunisie mais au monde entier des images de morts sans leurs boîtes crâniennes et de blessés défigurés et torturées par la police et la forces de répression du régime.

    FAOUZI ELMIR

    source

    Article à comparer avec Communiqué de Bernard Lugan au sujet de la Tunisie

                                               Ce soir ou jamais : la révolution Tunisienne

                                             


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  • « Révolution de Jasmin » et manipulation médiatique

    Article placé le 20 jan 2011, par Faouzi Elmir (Lyon)

    Depuis la révolte de la jeunesse tunisienne contre le régime fantoche de Ben Ali, les mass média capitalistes en Occident relayés par leurs clones, les mass media arabes inventent de toutes pièces l’expression « révolution de jasmin » pour qualifier les événements qui ont secoué la Tunisie depuis le 17 décembre 2010 en référence aux révolutions des couleurs qui eurent lieu dans les anciens pays communistes et tout récemment en Iran avec sa révolution verte. D’abord, dire que la révolte tunisienne est une révolution, c’est aller un peu vite en besogne, car, sans minimiser aucunement la portée de cet événement et sa symbolique, le renversement du régime de Ben Ali n’a rien de révolutionnaire puisque le régime capitaliste que l’on peut appeler périphérique mis en place par les colonisateurs français depuis la soi-disant indépendance de la Tunisie continue et il n’y a aucune raison pour que cela change avec les nouveaux pantins qui vont succéder au pouvoir. Cette absence d’alternative politique dans la révolte tunisienne est due, comme c’est le cas de tous les pays du monde arabo-musulman, à l’inexistence de forces politiques et sociales révolutionnaires, en l’occurrence de partis communistes révolutionnaires, décidées à en finir une fois pour toutes avec le capitalisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et avec des régimes fantoches créés de toutes pièces par les anciennes puissances impérialistes sur les décombres de l’ancien Empire Ottoman.


    La grossière manipulation médiatique veut nous faire gober l’idée que la révolte tunisienne est une révolution, ce qui est faux, car elle n’en est pas une dans la mesure où ceux qui ont mené la fronde contre le régime de Ben Ali n’ont rien de révolutionnaire et ils ne sont porteurs d’aucun projet politique alternatif susceptible d’abolir la propriété privée des moyens de production et donc le capitalisme dans leur pays qui est l’unique et le principal responsable de leurs malheurs et de leur misère. D’ailleurs, si la Tunisie est devenue aujourd’hui une zone franche notamment sous le régime de Ben Ali, c’est à cause de ses structures capitalistes héritées du passé et mises en place par les anciens colonisateurs français et maintenues par leurs agents autochtones qui ont pris leur place. C’est pourquoi les anciennes puissances coloniales ont tout fait pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’hommes nouveaux décidés à couper le cordon ombilical avec leurs anciens colonisateurs, car toute atteinte au principe sacro saint de la propriété privée dans les « Etats » nouvellement indépendants était blasphématoire. Par exemple, sans le régime de la propriété privée des moyens de production consacré par des lois et des législations, il n’aurait pas eu un système capitaliste périphérique en Tunisie. Ce n’est pas seulement contre le régime fantoche de Ben Ali que la jeunesse tunisienne aurait dû diriger sa colère mais contre le capital transnational qui est le vrai responsable de son état d’esclavage et de sa misère matérielle et intellectuelle Il faut rappeler à toutes fins utiles et contrairement aux apparences trompeuses, que ce n’est pas un régime politique ou un l’Etat régime de Ben Ali qui est à l’origine du chômage des jeunes en Tunisie mais un mode de production fondé sur la propriété privée des moyens de production et sur l’accumulation du capital. L’État et le régime tunisien sont au service d’un système qui en profite mais qui contribue aussi à son maintien par la force, par l’idéologie et par l’abrutissement des masses comme dans les pays capitalistes en Europe et en Amérique du Nord.

    L’appellation « révolution de jasmin » pour qualifier la révolte tunisienne est donc une pure supercherie médiatique et une vraie tromperie sur le produit, car les révolutions des couleurs qui ont eu lieu dans les anciens pays communistes et tout récemment en Iran après la élection d’Ahmadinejad sont en réalité des coup-d’Etat réactionnaires Made USA, préparés et manigancés par des stratèges états-uniens et des fondations vouées jadis à la lutte contre le communisme et après la chute du ce dernier contre des régimes et des dirigeants récalcitrants qui refusent d’obéir à l’œil et au doigt et qui ne veulent pas exécuter des ordres émanant de multinationales et des élites impérialistes. Si la révolte tunisienne n’a rien de « révolution de couleurs », c’est parce que ceux qui l’ont conduite étaient des jeunes chômeurs victimes du système capitaliste de leur pays synonyme de misère et de pauvreté et demandant des comptes à leurs dirigeants fantoches alors que le fer de lance des révolutions des couleurs menées dans les ex-républiques soviétiques ou en Iran sont des jeunes gens, généralement des étudiants manipulés et instrumentalisés par la propagande capitaliste américaine et européenne, par des fondations anticommunistes et par des stratèges états uniens commis pour renverser des régime ou des dirigeants qui ne sont plus en odeur de sainteté auprès de leurs anciens maîtres, à Washington, à Londres ou à Berlin etc. À cet égard, l’exemple de la Géorgie d’Edouard Chevardnadze est éloquent, car ce dernier qui, après avoir été l’homme des Américains après la dislocation de l’Union soviétique, est tombé par la suite en disgrâce et il allait être balayé par la révolution rose menée par un agent de la CIA, Michael Saakashvili.

    La révolte tunisienne et les événements qui s’en suivirent avec la chute du régime Ben Ali sont tout sauf une révolution de couleurs. Car, le régime tunisien de Ben Ali était un régime pro-occidental inféodé aux intérêts du capital étranger, notamment une zone franche pour les capitaux français et américain, et les Etats-Unis et la France, sauf un masochisme avéré, n’ont aucun intérêt ni politique ni stratégique au renversement d’un homme et d’un régime considéré comme « amis ». Bien au contraire, les dernières déclarations fracassantes de la ministre des Affaires Etrangères Madame Michèle Alliot-Marie devant la « représentation nationale », en vantant le mérite et le professionnalisme reconnus dans le monde entier, des forces policières françaises en matière de répression des émeutes populaires ou selon la propre expression de la ministre de « gestion des foules », montrent, bien au contraire, que l’Occident capitaliste, notamment le gouvernement français et sa position se comprend facilement à cause de la présence massive de capitaux français dans les deux secteurs du tourisme et du textile, a œuvré jusqu’au bout et il a tout fait jusqu’au dernier moment, c’est-à-dire la fuite de Ben Ali et de sa famille en Arabie Saoudite, pour circonscrire les foyers de révolte et pour limiter de leur la propagation en essayant de sauver coûte que coûte, le régime policier et répressif de leur protégé. Les nouvelles technologies de communication mises en œuvre et utilisées jadis par les révolutions des couleurs (les vraies) pour renverser des régimes hostiles aux intérêts du capital transnational et ceux de l’impérialisme se sont avérées une arme à double tranchant, car la jeunesse tunisienne révoltée a réussi en déjouant, grâce aux images transmises aux autres villes et au monde par le téléphone portable et l’Internet, des victimes de la répression policière, la stratégie du pouvoir visant justement à « faire le travail » et réprimer à l’abri des regards et en toute tranquillité dans le sang la révolte et les manifestations. La soi-disant liberté de l’Internet octroyée par Ben Ali dans son dernier discours à la jeunesse en dit long sur l’échec retentissant des forces de répression tunisiennes dans la « gestion des foules » et l’étouffement de la révolte comme ce fut le cas dans le passé. C’est pourquoi, la révolte tunisienne est un phénomène sociologique assez intéressant et elle annonce un tournant dans l’histoire moderne dans la mesure où, désormais, en cas de nouvelles révoltes, aucun pouvoir ne serait assez fort pour cacher à son opinion publique et au monde entier, les images de la barbarie et de la sauvagerie de ses forces armées et policières.

    FAOUZI ELMIR, pour Mecanopolis

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  • Communiqué de Bernard Lugan au sujet de la Tunisie

    Publié par Bernard Lugan 

    Communiqué de Bernard Lugan au sujet de la Tunisie

    Communiqué de Bernard Lugan au sujet de la Tunisie

    Les graves évènements de Tunisie m’inspirent les réflexions suivantes :

    1) Certes le président Ben Ali n’était pas l’illustration de la démocratie telle que la connaissent une trentaine de pays sur les 192 représentés à l’ONU, certes encore, de fortes disparités sociales existaient en Tunisie, mais, en vingt ans, il avait réussi à transformer un État du tiers monde en un pays moderne attirant capitaux et industries, en un pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique. Des centaines de milliers de touristes venaient rechercher en Tunisie un exotisme tempéré par une grande modernité, des milliers de patients s’y faisaient opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe, la jeunesse était scolarisée à 100%, les femmes étaient libres et les filles ne portaient pas le voile.

    2) Aujourd’hui, tout cela est détruit. Le capital image que la Tunisie avait eu tant de mal à constituer est parti en fumée, les touristes attendent d’être évacués et le pays a sombré dans le chaos. Les journalistes français, encore émoustillés à la seule évocation de la « révolution des jasmins » cachent aux robots qui les lisent ou qui les écoutent que le pays est en quasi guerre civile, que les pillages y sont systématiques, que des voyous défoncent les portes des maisons pour piller et violer, que les honnêtes citoyens vivent dans la terreur et qu’ils doivent se former en milices pour défendre leurs biens et assurer la sécurité de leurs familles. Les mêmes nous disent doctement que le danger islamiste n’existe pas. De fait, les seuls leaders politiques qui s’expriment dans les médias français semblent être les responsables du parti communiste tunisien. Nous voilà donc rassurés…

    3) La cécité du monde journalistique français laisse pantois. Comment peuvent-ils oublier, ces perroquets incultes, ces lecteurs de prompteurs formatés, que les mêmes trémolos de joie indécente furent poussés par leurs aînés lors du départ du Shah en Iran et quand ils annonçaient alors sérieusement que la relève démocratique allait contenir les mollahs ?

    4) Le prochain pays qui basculera sera l’Égypte et les conséquences seront alors incalculables. Le scénario est connu d’avance tant il est immuable : un président vieillissant, des émeutes populaires inévitables en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires et de la suicidaire démographie, une forte réaction policière montée en épingle par les éternels donneurs de leçons et enfin le harcèlement du pouvoir par une campagne de la presse occidentale dirigée contre la famille Moubarak accusée d’enrichissement. Et la route sera ouverte pour une république islamique de plus ; tout cela au nom de l’impératif démocratique…

    5) Ces tragiques évènements m’inspirent enfin un mépris renouvelé pour la « classe politique » française. Ceux qui, il y a encore quelques semaines, regardaient le président Ben Ali avec les « yeux de Chimène », sont en effet les premiers à l’accabler aujourd’hui. Nos décideurs en sont tombés jusqu’à expulser de France les dignitaires de l’ancien régime tunisien qu’ils recevaient hier en leur déroulant le tapis rouge. La France a donc une nouvelle fois montré qu’elle ne soutient ses « amis » que quand ils sont forts. L’on peut être certain que la leçon sera retenue, tant au Maghreb qu’au sud du Sahara… A l’occasion de ces évènements, nous avons appris que 600 000 Tunisiens vivaient en France, certains médias avançant même le chiffre de 1 million. L’explication de l’attitude française réside peut-être dans ces chiffres. Pour mémoire, en 1955, un an avant la fin du protectorat français sur la Tunisie, 250 000 Européens, essentiellement Français et Italiens y étaient installés, ce qui était considéré comme insupportable par les anti-colonialistes.

    Bernard Lugan
    16 janvier 2011
    www.bernard-lugan.com


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  • Les USA derrière la révolution tunisienne ?

    Les journaux reviennent à la charge ce mercredi. Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, subit toujours le feu roulant des critiques pour avoir proposé une aide policière à Ben Ali. Et ses explications le mardi 18 janvier devant les députés n’ont pas convaincu grand-monde, à commencer par Libération : « on entend bien qu’elle n’avait pas en tête de faire tirer les pandores tricolores sur la foule. Juste un maniement diplomatique du flash-ball et du Taser. (…) Il s’agissait bien, en tout cas, de voler au secours d’un tyran en perdition, affirme le journal, pour qu’il réprime mieux la juste colère du peuple et qu’il garde son poste pour continuer à se remplir les poches. Un tel aveuglement est hors du commun dans la série des bévues internationales, s’exclame Libération. (…) Il ne lui reste qu’une issue : quitter ce poste qu’elle occupe décidément avec trop de balourdise. »

    La Dépêche du Midi ne mâche pas non plus ses mots : « Ce mardi, la ministre des Affaires étrangères, qui n’est pourtant pas l’oie blanche du gouvernement, a balbutié quelques explications si peu convaincantes qu’on est abasourdi devant un tel amateurisme. Ce qui ressemble à une bourde monumentale dans la bouche de n’importe quel apprenti diplomate constitue bel et bien une provocation aux yeux du peuple tunisien. »

    Dépassée par les Américains…

    Le Canard Enchaîné en remet une couche… Le Canard Enchaîné qui cite la ministre à propos de la Tunisie : « nous sommes restés tout le temps dans un brouillard total. (…) Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main. Les militaires américains ont parlé avec leurs homologues tunisiens, et Ben Ali a été prié de quitter, sans plus attendre, le territoire. » C’est ce qu’aurait donc affirmé Michèle Alliot-Marie en début de semaine. Commentaire du Canard : la ministre « n’a pas cherché à cacher l’impéritie de la diplomatie française. Laquelle n’a rien vu venir quant à la révolution tunisienne et la fuite en catastrophe de Ben Ali. »

    La diplomatie française sur la sellette donc… Et les commentaires dans la presse ne sont pas très glorieux. Pour La Montagne, « dans cette zone où la France a toujours imposé ses intérêts, le discrédit est total pour notre prétendue realpolitik. L’interpellation est brutale pour la politique étrangère de la France et ratifie notre perte d’influence en Afrique. » « Ainsi la démocratie de la rue va plus vite que la diplomatie de salon, soupire Le Midi Libre. En battant sa coulpe, le gouvernement français reconnaît implicitement que le sifflement des balles de la ’Révolution de jasmin’ n’était pas parvenu jusqu’aux oreilles de Paris. C’est un aveu de faiblesse de la part des autorités françaises. (…) Et cela pose la question de notre aptitude à anticiper les mouvements démocratiques du monde arabe. » En effet, complète Ouest France, « sous pression, la diplomatie française va devoir redoubler d’attention pour les prochaines étapes, car c’est une phase de fortes turbulences qui s’annonce. En Tunisie et dans toute la région, tant l’écho de la fuite de Ben Ali est grand dans le monde arabe. »


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