• La Chine et l’Asie du Sud-Est

    Publié par Emmanuel Lincot le 18 mai 2011 dans Analyses TV

    La Chine et l'Asie du Sud-Est

    Emmanuel Lincot, Directeur de la Chaire des Études Chinoises Contemporaines (Institut Catholique de Paris). Politiste, sémiologue et sinologue de formation, analyse les relations qu’entretien la République Populaire de Chine avec les pays d’Asie du Sud-Est. Cruciales, les relations entre la Chine et l’Asie du Sud-Est donnent en effet une nouvelle configuration à l’ordre du monde. Enjeux et tensions sont au cœur de ces relations. L’objectif de la Chine étant de sanctuariser son voisinage le plus proche Enregistré le 14/04/2011.

     


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  • La Chine renforce sa présence navale dans l'Océan indien source

    Maintenant que la Chine a annoncé que son premier porte-avions se prépare à prendre la mer dès la fin du mois, la question des ambitions navales de ce pays est revenue au premier plan. Et la révélation du ministre de la Défense pakistanais – qui a indiqué que son pays avait récemment demandé à la Chine de construire une base navale à Gwadar, un port stratégiquement situé sur la mer d’Arabie – suscite le même genre d’interrogation. Ces deux annonces soulignent l’inclination de la Chine pour l’esquive stratégique.

    Écrit par
    Brahma Chellaney
    Brahma Chellaney

    NEW DELHI – Après avoir acheté le Varyag, un porte-avions de 67.500 tonnes de l’époque soviétique (aux trois-quarts achevé au moment de l’effondrement de l’URSS), la Chine a maintes fois nié qu’elle avait l’intention de le réarmer pour des opérations navales. Zhang Guangqin, le directeur adjoint de la Commission d’État chinoise pour la science, la technologie et l’industrie de la Défense nationale, a par exemple affirmé en 2005 que le Varyag ne serait pas transformé pour un usage militaire. Mais à l’époque, le porte-avions était déjà en cours de construction à Dalian, le principal chantier naval chinois.

    Pour détourner l’attention des intentions réelles de la Marine, les médias officiels ont indiqué que le Varyag deviendrait un « casino flottant » ancré au large de Macao. Et pour donner une certaine vraisemblance à ce projet, deux plus petits porte-avions de l’époque soviétique, achetés comme le Varyag entre 1998 et 2000, ont été transformés en musées flottants.

    Ce n’est que ce mois-ci que la Chine a officiellement reconnu que le Varyag était aménagé en porte-avions pleinement opérationnel, au moment où il s’apprête à prendre la mer. C’est Chen Bingde, le chef d’état-major général de l’Armée populaire de libération, qui s’est chargé de le révéler dans une interview au Global Times, l’organe belliciste du Parti communiste.

    La dissimulation est également apparente dans les projets chinois concernant Gwadar, où un port commercial construit par les Chinois, mais encore sous-utilisé, est devenu opérationnel en 2007. Depuis le début de la construction de ce port, les analystes se sont accordés pour dire qu’il représentait la première base avancée de la Chine dans la mer d’Oman, dans le cadre de sa stratégie visant à établir un « collier de perles » sur tout le pourtour de l’Océan indien. Il paraissait évident que Gwadar, situé sur les routes maritimes du Golfe persique et proche de la frontière avec l’Iran, serait également développé comme une base navale. Et pourtant, la Chine a pendant longtemps persisté à dire que Gwadar n’aurait qu’une vocation commerciale.

    Il ne faut donc pas s’étonner que les commentaires publics du ministre pakistanais de la Défense, Ahmed Mukhtar, concernant la base navale de Gwadar aient sérieusement embarrassé les autorités chinoises. À la suite de la récente visite de Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani à Pékin, Mukhtar a indiqué que les Chinois étaient plus que prêts à répondre à une quelconque demande d’assistance de la part des Pakistanais, y compris en concluant un accord sur la reprise des opérations du port de Gwadar une fois que le contrat de gestion actuel détenu par une société d’État de Singapour arrivait à échéance. La Chine a également fait cadeau de 50 avions de chasse JF-17 au Pakistan.

    Plus intéressant, Mukhtar a également révélé que le Pakistan avait demandé à la Chine d’entamer les travaux de construction d’une base navale. « Nous serions ... reconnaissants au gouvernement chinois si une base navale était … construite sur le site de Gwadar au Pakistan », a-t-il annoncé. Il l’a plus tard confirmé lors d’une interview à un journal britannique en disant que « Nous avons demandé à nos camarades chinois de bien vouloir construire une base navale à Gwadar ».

    Mais à la suite de la révélation de ces projets, la Chine a réagi par des faux-fuyants, affirmant que la « question n’avait pas été abordée » lors de la visite officielle. Compte tenu du penchant de la Chine pour la dissimulation, même les travaux qu’elle a entamés au port de Gwadar l’ont été en toute discrétion. De plus, la Chine ne souhaite pas aggraver les inquiétudes provoquées en Asie l’an dernier lorsqu’elle a visiblement renoncé à suivre le précepte de Deng Xiaoping, tao guang yang hui (« dissimuler ses ambitions et cacher ses forces »). Sur nombres de questions, dont ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale et face au Japon et à l’Inde, la Chine a adopté une position plus musclée en 2010.

    À propos de ces questions également, le décalage entre les paroles et les actions des autorités chinoises est révélateur. La Chine a par exemple maintenu pendant sept semaines son embargo inavoué sur les terres rares à destination du Japon tout en affirmant officiellement n’avoir imposé aucune restriction des exportations. Comme l’ont démontré ses dénégations concernant le déploiement de troupes chinoises affectées à la construction de projets stratégiques dans le Cachemire pakistanais, la Chine a fait preuve d’une propension troublante à dissimuler la vérité.

    Le Global Times n’hésite pas quant à lui à souligner l’intérêt de la Chine à établir des bases navales à l’étranger. Dans un récent éditorial intitulé « La Chine a besoin de bases à l’étranger pour prétendre à un rôle mondial », le journal appelait le reste du monde à « comprendre le besoin de la Chine à développer des bases militaires à l’étranger ».

    La rébellion en cours dans la province du Baloutchistan riche en minéraux, dans le sud du Pakistan, pourrait contrecarrer le projet des Chinois de faire de Gwadar un centre de transbordement du pétrole du Golfe et d’Afrique vers l’est de la Chine par des oléoducs. Mais cette insurrection n’empêchera pas la Chine d’utiliser Gwadar pour faire étalage de sa puissance au Moyen-orient et en Afrique de l’Est et contre la péninsule Indienne. En fait, pour participer au jeu maritime des grandes puissances, la Chine a besoin de Gwadar pour corriger sa principale faiblesse – l’absence d’une tête de pont dans l’Océan indien, où elle entend établir une présence militaire importante.

    Ce qui devait prétendument être un casino flottant est aujourd’hui prêt à prendre la mer comme navire amiral de la puissance maritime grandissante de la Chine. Et avec un deuxième porte-avions, plus grand, en construction, la Chine pourra sans doute sous peu démontrer ses capacités navales en expédiant un groupe tactique aéronaval dans l’Océan indien – basé ou non à Gwadar.

    Copyright: Project Syndicate, 2011.
    Traduit de l’anglais par Julia Gallin


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  • “Toute attaque sur le Pakistan serait perçue comme une attaque sur la Chine”

    La Chine a déjà mis les Etats-Unis en garde que toute attaque de Washington sur le Pakistan serait interprètée comme un acte d’agression à l’encontre de la Chine. Cet avertissement sec représente le premier ultimatum stratégique reçu par Washington depuis plus d’un demi-siècle, remontant à l’avertissement de l’URSS durant la crise de Berlin entre 1958 et 1961 et ceci indique plus avant le grave danger d’une guerre générale émanant de la confrontation Etats-Unis-Pakistan.

    Répondant à des rapports établissant que la Chine avait demandé aux Etats-Unis de respecter la souveraineté du Pakistan dans les moments qui suivirent l’intervention Ben Laden, le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois Jiang Yu a utilisé le briefing avec la presse du 19 Mai pour réaffirmer la demande catégorique de Pékin que “la souveraineté et l’intégrité du territoire du Pakistan doit ête respecté.” En accord avec des sources diplomatiques pakistanaises citées par le Times of India, la Chine a “mise en garde sans termes équivoques qu’une attaque sur le Pakistan serait considérée comme une attaque sur la Chine”. Il a été indiqué que cet ultimatum a été délivré au cours du dialogue stratégique et des pour-parler économiques ayant eu lieu à Washington le 9 Mai et où la délégation chinoise était emmenée par le vice premier ministre chinois Mr Wang Qishan et le conseiller d’état Mr Dai Bingguo.1 Les avertissements de la Chine sont implicitement supportés par les missiles nucléaires de cette nation, incluant quelques 66 missile inter-continentaux dont plusieurs ayant la capacité de frapper les Etats-Unis, en plus de 118 missiles de moyennes portées, 36 missiles lancés à partir de sous-marins et de nombreux systèmes de missiles à courte portée.

    source et suite de l'article ici


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  • Sur la Chine et la guerre contre la Libye

    Comment interpréter l’abstention chinoise au Conseil de sécurité lors du vote sur l’intervention en Libye ? Pour Domenico Losurdo, Pékin n’a pas osé entrer en conflit avec l’Arabie saoudite, dont la Chine est fortement dépendante énergétiquement.

    Ces jours-ci, comme il était prévisible, j’ai reçu de nombreux commentaires de lecteurs, amis et camarades. Sur la guerre contre la Libye je me réserve de faire d’autres interventions. Je me limite ici à quelques observations relatives à l’attitude adoptée par la Chine.

    Aux critiques que je lis dans divers messages semble répondre un article-interview paru il y a quelques jours sur Global-Times (quotidien chinois en langue anglaise). On y rapporte quelques données essentielles pour comprendre la question :

    a) « plus de la moitié des importations de pétrole de la Chine proviennent aujourd’hui du Moyen-Orient » ;

    b) dans sa tentative de remédier à cette situation, la Chine, depuis quelques temps, a commencé à accumuler des réserves stratégiques de pétrole, mais elle est plutôt en retard dans ce domaine. En cas de blocus des exportations par les pays producteurs de pétrole, la Chine pourrait résister au maximum deux semaines, alors que les USA ont des réserves stratégiques pour 400 jours ! Si on ajoute à cela les milliers de kilomètres à traverser (pour les navires qui transportent le pétrole en Chine) et la présence menaçante de la flotte étasunienne tout le long du parcours, il est évident que la « sécurité économique de la Chine » — en citant toujours Global Times — est encore plutôt fragile.


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  • Les nouvelles villes fantômes de Chine

    10 villes entièrement nouvelles sortent de terre chaque année en Chine : routes, immeubles, centres commerciaux, tout est fait pour attirer les Chinois et développer le pays.

    Oui, mais ces rues, ces appartements, ces magasins, restent vides. C’est le cas de Daya Bay, dessinée pour 12 millions de personnes : 70% de ses bâtiments restent inoccupés.

    Et dans le pays, ce sont 64 millions d’appartements qui sont vides, hors de prix pour la majorité des Chinois dont le salaire moyen est de 6000 dollars par an. Un appartement dans une de ces tours vaut entre 70 et 100 000 dollars.

    Selon l’analyste Gillem Tulloch, la Chine est en train de créer une bulle immobilière plus grande que celle des Etats-Unis. Basiquement, l’Etat construit pour produire, mais dans un domaine où il n’y a pas de demande !

    En plus de créer de la spéculation, et de la surévaluation immobilière en Chine, qui quand elle exposera, laissera une bonne partie de la population sans un sou, l’Etat est en train d’accentuer le problème de la polarisation dans le pays. Autre risque, développer une société qui vit à crédits.

    Les conséquences à long terme pourraient avoir tout le contraire de l’effet voulu : une crise financière en Chine sans précédent.

    Charlotte Lebouvier


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  • La condition ouvrière en Chine


    Les raisons de la colère 3_3 por Lywest


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  • Le potentiel économique chinois (rediff)


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  • Les crises arabes et la question chinoise

    Le 17 février 2011, des manifestations ont eu lieu dans les principales villes chinoises. Faut il voir une influence des insurrections en provenance du monde arabe ? Tenter d’y répondre, c’est s’intéresser aux relations sino-arabes et à la nature même de ces revendications.


    Les crises arabes et la question chinoise por realpolitiktv

    Directeur de la Chaire des Études Chinoises Contemporaines (Institut Catholique de Paris). Politiste, sémiologue et sinologue de formation, il s’intéresse aux enjeux contemporains de la Chine tant dans les domaines politiques que culturels. Enrichi par une longue expérience de terrain en Asie, il mène une activité de conseil auprès de multinationales et des services de l’État.

    source : realpolitik.TV


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  • L'économie chinoise est aussi touchée par le séisme au Japon
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    Le séisme et le tsunami massifs qui ont touché le Japon ont également envoyé une onde de choc sur l'économie chinoise, bien qu'il ne soit pas encore possible d'évaluer les pertes totales, ont dit des analystes mardi.

    Les relations commerciales entre les deux pays seront sans aucun doute affectées à court terme, a déclaré un fonctionnaire du Ministère Chinois du Commerce.

    En 2010, le Japon a été l'un des plus importants partenaires commerciaux de la Chine, représentant environ 8% des exportations totales de la Chine, tandis que 13% des importations chinoises venaient du Japon. La majorité du commerce entre la Chine et le Japon concernait des produits végétaux et animaux, des minerais, des machines et des métaux de base, d'après un rapport de Morgan Stanley Asia Limited.

    La Chine connaissait son plus fort excédent commercial avec le Japon dans le domaine textile, et son plus gros déficit commercial dans les machines et les équipements électriques. Le commerce de machines et de produits électriques était le principal moteur de croissance tant pour les exportations que pour les importations en provenance du Japon, a dit le rapport.

    Les analystes pensent que l'impact du tremblement de terre sur le commerce bilateral touchera les secteurs de la pétrochimie, de la production électrique, de l'automobile et de l'agriculture.

    « Regardez les industries pétrochimiques, par exemple. La Chine dépend beaucoup de l'importation de produits pétrochimiques du Japon, parce que, jusqu'à aujourd'hui, la Chine ne peut pas produire ce genre de produits de manière indépendante. Mais le séisme a endommagé les infrastuctures du Japon, dont l'alimentation en électricité et les systèmes de transport, ce qui a eu pour conséquence de faire chuter sa capacité de production de produits pétrochimiques », a dit Liu Zhibiao, Doyen de l'Académie Provinciale des Sciences Sociales du Jiangsu, dans l'Est de la Chine.

    « Le prix des produits pétrochimiques va fortement augmenter pendant une courte période de temps, et nous devons en être conscients », a ajouté M. Liu.

    Le séisme va aussi réduire la capacité intérieure de consommation du Japon, et par ricochet ses importations en provenance de Chine, a t-il dit.

    « Les importations japonaises de produits agricoles et de fruits de mer en provenance de Chine vont chuter », a dit M. Liu. « Cela affectera aussi les industries manufacturières de la Chine. Les industries de traitement des fruits de mer de la Province côtière de l'Est du Shandong, par exemple ».

    Les entreprises japonaises en Chine

    Le Japon n'est pas seulement un important partenaire commercial, il a aussi été la quatrième plus grande source d'investissements directs pour la Chine en 2010, représentant 4% de la totalité des investissments directs de la Chine, après Hong Kong, les Iles Vierges et Singapour.

    Certaines entreprises manufacturières japonaises ont subi des dommages durant le séisme et ont arrêté leur production, et donc elles auront besoin d'un certain laps de temps pour reprendre leusr activités. Par conséquent, les homologues chinoises de ces entreprises japonaises seront aussi touchées, soit par une réduction des ventes sur le marché japonais, soit par une difficulté à constituer des stocks de produits venant du Japon, etc., a dit un fonctionnaire du Ministère chinois de l'Industrie, resté anonyme.

    Le tourisme

    En plus du commerce et des investissementsétrangers directs, le secteur d'industrie qui sera le plus directement touché en Chine est le tourisme.

    La plupart des agences de voyage en Chine ont suspendu leurs voyages vers le Japon après que l'Administration Nationale du Tourisme de Chine ait émis samedi une note d'urgence demandant à toutes les agences de voyage d'assurer la sécurité des citoyens chinois voyageant au Japon. La note a également enjoint les agences de tourisme de respecter pleinement le souhait des personnes voulant annuler leur voyage au Japon pour des raisons de sécurité.

    Pour la seule province du Jiangsu, dans l'Est de la Chine, toutes les agences de voyage ont annulé leurs groupes vers le Japon pour le mois entier. Les clients se sont vu proposer soit le remboursement soit le report de leur voyage.

    A Shanghai, l'Administration Municipale du Tourisme a également transmis lundi après-midi des ordres enjoignant les agences de voyages à gérer de manière convenable toutes les demandes des personnes souhaitant se retirer d'un voyage.

    Pour des raisons de sécurité, la plupart des agences de voyage du pays ont conseillé aux consommateurs d'éviter le Japon comme prochaine destination de voyage ou de reporter leurs projets existants en attendant d'en savoir davantage.

    Mais en dépit des dommages potentiels causés par le séisme, l'espoir d'un rebond économique demeure.

    D'après un communiqué de la Banque de l'Asie de l'Est, la reconstruction post-séisme du japon devrait stimuler l'économie sur le long terme, tandis que les dommages à l'économie ne devraient être qu'un problème à court terme.

    Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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  • La police a été déployée en masse dimanche à Pékin et Shanghai

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    La police a été déployée en masse dimanche à Pékin et Shanghai, empêchant dans un climat tendu toute velléité de contestation lors de "rassemblements du jasmin" auxquels avaient été appelés les Chinois dans 13 villes par un site internet.

     

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    A Pékin, le trottoir devant le restaurant McDonald's, point de ralliement choisi par les auteurs anonymes de cet appel lancé sur la Toile dans l'esprit de la révolution tunisienne, était subitement l'objet de gros travaux. Mais des centaines de policiers en uniforme et des centaines d'autres en civil veillaient au maintien de l'ordre dans la rue et à l'intérieur même du restaurant, qui était bondé : clients mais aussi journalistes étrangers et policiers en civil équipés d'oreillettes les photographiant ou les filmant.

    L'ambiance s'est nettement tendue vers 15h lorsque plusieurs journalistes voulant filmer la rue et le restaurant ont été rapidement encerclés par des dizaines de policiers et empêchés de travailler, avec brutalité. Des journalistes de l'AFP ont vu plusieurs scènes au cours desquelles des confrères étrangers ont été rudoyés par des policiers extrêmement nerveux pour qu'ils arrêtent de filmer. Au moins une dizaine de journalistes, français, américains, espagnols ou allemands, se sont retrouvés au commissariat de police de Wanfujing.

    La municipalité de Pékin avait appelé les médias étrangers accrédités en fin de semaine, leur demandant de soumettre des demandes d'autorisation pour toute interview et, dans certains cas, de ne pas chercher à se rendre rue Wanfujing, principale artère commerciale de Pékin, non loin de la place Tiananmen. A Shanghai, aucune protestation n'a apparemment eu lieu non plus et la police était nombreuse rue Hankou, près de la Place du peuple, endroit annoncé comme celui du ralliement.

    Plusieurs personnes ont été embarquées à bord de trois fourgonnettes, a constaté l'AFP, sans que l'on puisse établir si elles manifestaient.

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  • Pourquoi la Chine devrait s'inquiéter de la chute des dictateurs arabes

    Source : La Tribune.fr - 18/02/2011
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    L'Égypte et la Tunisie viennent d'adresser un message glacial à la Chine et aux autres régimes autoritaires : "Ne comptez pas sur les progrès économiques pour rester éternellement au pouvoir."

    Le rapport sur le développement humain 2010 de l'ONU met en évidence le résultat remarquable des pays musulmans du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. La Tunisie est classée 6e parmi 135 pays sur les 40 dernières années, devant la Malaisie, Hong Kong, le Mexique et l'Inde. L'Égypte figure à la 14e place. L'indice de développement humain (IDH) qui permet d'établir ce classement prend en compte non seulement la croissance économique, mais aussi la santé et l'éducation. Avec une espérance de vie de 74 ans, la Tunisie devance la Hongrie et l'Estonie, des pays plus de deux fois plus riches. 69 % des enfants égyptiens sont scolarisés, un taux voisin de celui de la Malaisie.

    Manifestement l'État tunisien et l'État égyptien n'ont pas négligé la protection sociale et ont largement redistribué les bénéfices de la croissance. Mais en fin de compte, cela n'a pas eu d'importance. Les peuples tunisien et égyptien étaient fous de colère contre leur gouvernement et n'étaient pas disposés à le subir encore longtemps. Si le président tunisien Ben Ali et le président égyptien Moubarak comptaient sur la croissance économique pour assurer leur popularité, ils doivent être bien déçus.

    La révolte du monde arabe montre que réussite économique et politique ne vont pas nécessairement de pair. Il est vrai que la plupart des pays riches sont démocratiques, pourtant la démocratie n'est ni nécessaire ni suffisante pour garantir le développement économique à long terme. Bien qu'ayant réalisé des progrès économiques, la Tunisie, l'Égypte et beaucoup d'autres pays du Moyen-Orient sont restés sous l'emprise de régimes autoritaires avec, à leur tête, des cliques corrompues s'appuyant sur le clientélisme et le népotisme. Leur classement en termes de développement humain est en décalage total par rapport à la corruption de ces régimes et au système policier sur lequel ils reposent.

    Les événements de Tunisie et d'Égypte montrent qu'une croissance économique rapide ne suffit pas à garantir la stabilité politique, si elle ne s'accompagne pas du développement et de la maturation des institutions politiques. La croissance économique engendre une forme de mobilisation sociale et économique, source en elle-même d'instabilité politique. Ainsi que le politologue Samuel Huntington (décédé en 2008) l'a formulé il y a plus de quarante ans, « le changement social et politique (l'urbanisation, l'alphabétisation, l'éducation et la diffusion croissante de l'information) engendre la multiplication des exigences en matière politique et élargit la participation à la vie publique ». Si l'on ajoute à cela les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, le changement économique rapide met en mouvement des forces sociales capables de déstabiliser un régime.

    Cela nous amène à la Chine. Au maximum des manifestations en Égypte, lorsque les internautes chinois faisaient une recherche sur les mots "Égypte" ou "Le Caire" ils tombaient sur un message annonçant qu'il n'y avait aucun résultat. De toute évidence, le gouvernement chinois ne voulait pas que la population sache ce qui se passe en Égypte, de crainte que cela ne lui donne de mauvaises idées. Les dirigeants chinois n'ont pas oublié les événements de la place Tiananmen de 1989 et veulent éviter leur répétition.

    La Chine n'est ni la Tunisie ni l'Égypte. Le gouvernement chinois a fait des ouvertures en faveur de la démocratie locale et a pris des mesures sévères contre la corruption. Malgré cela, des manifestations de mécontentement ont eu lieu tout au long de la dernière décennie. Le gouvernement en a recensé 87.000 en 2005, dernière année pour laquelle il a fourni des chiffres - ce qui laisse à penser que leur nombre a augmenté depuis. Les dissidents contestent la suprématie du Parti communiste, à leurs risques et périls.

    Les dirigeants chinois comptent sur une rapide élévation du niveau de vie et la création d'emplois pour jouer le rôle de soupape de sécurité à l'égard des tensions sociales et politiques en fermentation. C'est pourquoi ils visent une croissance d'au moins 8 % par an - le nombre magique susceptible, croient-ils, de contenir la contestation. Mais l'Égypte et la Tunisie viennent d'adresser un message glacial à la Chine et aux autres régimes autoritaires : ne comptez pas sur les progrès économiques pour rester éternellement au pouvoir.

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  • Comment les Chinois préparent leur "révolution de jasmin"

    Source : La Tribune.fr
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    A l'exemple de ce qui se passe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les appels pour réclamer plus de liberté et de démocratie se multiplient en république populaire de Chine, via les réseaux sociaux. La similitude des situations sociales est grande, en particulier la présence d'une jeunesse diplômée cantonnée au chômage pour seule perspective. Pour le moment, aucune manifestation importante n'a eu lieu, en raison d'un déploiement policier important.

    Le vent de contestation qui agite les pays d'Afrique du nord et du Moyen-Orient souffle vers l'Orient. Signe d'inquiétude et de nervosité des autorités, le mot "jasmin" ainsi que ceux faisant référence aux révolutions en cours au Moyen-Orient et au Maghreb sont censurés sur les blogs et les forums. La diffusion de chaînes de télévision étrangères comme la BBC ou CNN est brouillée. Et à titre préventif, plusieurs activistes ont été arrêtés par la police, et interdiction a été faite aux étudiants de sortir hors de leurs campus universitaires. Le gouvernement a également renforcé son effectif policier dans les grandes villes.

    La puissance de feu d'un demi-milliard d'internautes

    Mais pour le moment rien de plus. C'est en effet sur la toile - il y a plus d'un demi-milliard d'internautes dans le pays -, en particulier via Twitter, que l'agitation se manifeste. Un appel à manifester chaque dimanche à 14 heures dans les treize principales villes du pays - Pékin, Shangaï, Canton... - a été lancé avec comme mots d'ordre : "nous voulons manger", "nous voulons travailler", "nous voulons un logement", "nous voulons la justice", ainsi que des appels à la démocratie et à la liberté... Le blogger qui anime chinageeks était présent dimanche à Pékin sur le lieu de rendez-vous, devant le restaurant MacDonald's d'une des rues les plus commerçantes de la ville, Wangfujing. Il a constaté, outre une présence importante de policiers, un grand nombre de... journalistes, et aucun acte de violence n'a eu lieu.

    Le nombre de diplômés a été multiplié par sept depuis 1999

    Pourtant, tous les ingrédients qui ont conduit aux "révolutions de jasmin" ces dernières semaines sur les rives de la Méditerranée sont présents en Chine : mécontentement social alimenté par une inflation croissante, une corruption endémique, des inégalités qui ne cessent de se creuser, des salaires trop faibles et des logements trop chers. Dans une opinion publiée par le Project Syndicate, et intitulée "Pourquoi l'Egypte devrait inquiéter la Chine", l'économiste Barry Eichengreen, professeur à l'université de Californie, à Berkeley, souligne en particulier le rôle joué par les jeunes diplômés au chômage dans les manifestations en Egypte qui, comme la Chine, connaît une forte croissance économique : "depuis 1999, époque à laquelle le gouvernement chinois a commencé à oeuvrer pour améliorer la formation universitaire, le nombre de diplômés a été multiplié par sept, mais le nombre d'emplois hautement qualifiés et fortement rémunérateurs n'a pas suivi au même rythme", indique Barry Eichegreen. Une situation qui multiplie le nombre de laissés pour compte alors que la richesse créée est inégalement répartie.

    Des conflits sociaux de plus en plus nombreux

    "Partout dans le pays, on entend parler de jeunes diplômés désespérés, dans l'impossibilité de se trouver des emplois productifs. Les journaux et les blogs parlent de la "tribu des fourmis" des jeunes diplômés vivant dans les caves exiguës des grandes villes du pays à la recherche d'un travail", explique l'économiste. Si donc le potentiel de révolte est bien présent, il ne s'est pas encore traduit dans la réalité, si ce n'est de façon sporadique et dispersée, car le nombre de conflits sociaux est en forte hausse en Chine.

    Surtout, le parti communiste au pouvoir tient à ce qu'aucun désordre ne vienne entacher ce moment fort qu'est la tenue de l'Assemblée populaire nationale. Elle se tiendra au début du mois de mars,  le 4 mars, un moment fort de la mise en scène du pouvoir en Chine. Le week-end dernir, le président Hu Jintao a exprimé le vœu que les travaux soient placés sous le signe d'une "société harmonieuse, stable et pleine de vitalité". Des mots qui sonnent étrangement au regard d'une situation potentiellement plus explosive qu'il y a presque vingt-trois ans, lors des manifestations de la place Tien'anmen.

    Robert Jules - 23/02/2011


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  • Quand la Chine rachète le monde

    Richissimes et décomplexés, les enfants de Mao prennent leur revanche. Entreprises, terres, ports, dettes : leur boulimie est sans limites. Et si la Chine devenait la première puissance mondiale d'ici à dix ans ?

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  • L'argent caché de la Chine

    Source : La Tribune.fr - 15/01/2011 | 20:07 - 337 mots  | 
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    La Chine détient des réserves de change encore plus importantes que prévu. Voici ce que cachent ces chiffres.

    2.848 milliards de dollars, c'est le montant de réserves de change de la Chine à la fin décembre 2010. L'augmentation de 450 milliards de dollars des réserves de change de la Chine en 2010 est vertigineuse. Certes, elle vient de la volonté de Pékin d'empêcher l'appréciation du yuan. Mais « elle illustre aussi l'aggravation du déséquilibre économique mondial et la force de frappe exceptionnelle dont dispose aujourd'hui la Chine devenue à la fois l'atelier, l'investisseur le mieux doté et le banquier du monde », dit Antoine Brunet, d'AB Marchés.

    Avec 2.848 milliards de dollars, elle détient à elle seule 30 % des réserves mondiales. Et encore, ce chiffre ne tient-il pas compte des réserves déjà apportées à ses grands fonds souverains. Si l'on y ajoute les 269 milliards de dollars de Hong Kong Monetary Authority, la « Grande Chine » détient donc 3.117 milliards, soit 34,4 % des réserves mondiales.

    Mais ces chiffres recèlent d'autres informations intéressantes. Car ces 450 milliards de dollars d'augmentation viennent pour 183 milliards « seulement » des excédents commerciaux. Si l'on extrapole - faute de données complètes à fin décembre - les investissements directs étrangers (IDE) entrants à 100 milliards de dollars, et les sortants à 60 milliards, reste 227 milliards non expliqués.

    Si la balance courante, publiée bien plus tard, est, comme lors des cinq dernières années, supérieure de moitié à l'excédent commercial, les revenus chinois à l'étranger pourraient s'élever à quelque 90 milliards en 2010. Reste alors 137 milliards d'entrées de capitaux en Chine non expliquées : pour Bei Xu, spécialiste de la Chine chez Natixis, c'est la diaspora chinoise, voire des étrangers, qui placent des capitaux en yuans, pour jouer à la fois sur sa rémunération (2,75 % l'an) et sur ses perspectives d'appréciation, sachant que chaque résident chinois a le droit de recevoir 50.000 dollars par an de l'étranger. L'opération serait même si fructueuse que des circuits souterrains se sont créés pour faire entrer des capitaux et spéculer sur le yuan. Un flux de « hot money », lui aussi, considérable.


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  • Le plan Maoshan

    note Webrunner : la traduction demande à être vérifiée.....


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  • La Chine diminue encore ses exportations de terres rares
     
    La Chine produit environ 95% des terres rares utilisées dans le monde. Ici, la mine de Nanchang dans la province du Jiangxi (sud-est de la chine).
    La Chine produit environ 95% des terres rares utilisées dans le monde. Ici, la mine de Nanchang dans la province du Jiangxi (sud-est de la chine).
    REUTERS/Stringer/Files
    source RFI

    Une réduction de 35% des quotas d'exportation pour les six premiers mois de 2011 : c’est ce que Pékin vient d’annoncer, fermant encore un peu plus le robinet de ces terres rares dont la Chine a quasiment le monopole de production. Ces métaux aux propriétés étonnantes sont de plus en plus indispensables à l'industrie.

     

    Cette nouvelle baisse de l'offre chinoise en terres rares agace les Américains, les Européens et les Japonais. Mais il n’y a pas grand chose à faire pour contrer ce mouvement comme le constate cette PME française, CT Magnet. Se passer du néodyme, ce petit métal de la classe des terres rares, pour fabriquer les aimants est impensable pour cette société de négoce. Christophe Teillard, patron de cette PME.
     
    « Ca doit faire une dizaine d’années que l’on a ça dans notre catalogue, avec un engouement, allez, on va dire très important, sur les cinq dernières années. On a des marchés où nos clients utilisaient hier des caoutchoucs magnétiques, aujourd’hui ils ne prennent que des terres rares et il y a un rendement phénoménal ! ».
     
    C'est pourquoi quand son fournisseur chinois l'a averti, au début du mois de décembre, qu'il n'y aurait plus de contrat annuel mais un contrat renégocié chaque mois, le patron de cette PME française a accepté sans broncher. Les prix ont déjà augmenté de 150% sur certains produits et la hausse durera tant qu'elle profitera au vendeur, estime Christophe Teillard.
     
    « Les Chinois ne sont pas idiots. Ils iront jusqu’à un certain niveau de prix, de manière à ne pas mettre en péril leur production. Ils savent très bien que les gisements de terres rares, il y en a dans le monde entier. Ils sont parfaitement évalués, à un prix faible, pour ne pas se mettre en concurrence avec les Américains, les Canadiens et autres ».
     
    C'est grâce à des coûts de production plancher que les Chinois ont éliminé la concurrence. Il ne suffira donc pas de rouvrir les mines au Canada ou ailleurs pour rendre les terres rares un peu plus abondantes sur le marché.
     
    Les terres rares sont des substances métalliques qui entrent donc dans la fabrication des nouveaux aimants mais aussi dans celle des écrans plats, des lasers ou des voitures hybrides.


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  • "Les forces militaires chinoises ne doivent pas s'appuyer sur les pays étrangers pour se moderniser et se développer"

    Les forces militaires chinoises ne doivent pas s'appuyer sur les pays étrangers pour se moderniser et se développer, a affirmé mercredi le ministre chinois de la Défense, dans une interview à plusieurs quotidiens officiels.

    source

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    "Ces cinq prochaines années, notre armée va persévérer dans sa préparation à un conflit militaire, dans tous les champs stratégiques possibles", a affirmé Liang Guanglie.

    "Nous allons nous appuyer sur nos ressources propres pour traiter cette question et développer nos équipements. La modernisation de l'armée chinoise ne saurait dépendre des autres et elle ne peut être achetée", a-t-il ajouté.

     

    La Chine, dotée la plus grande armée de la planète (l'Armée populaire de libération) et d'un arsenal nucléaire, a le deuxième budget de défense du monde après les Etats-Unis, budget qui progresse plus rapidement que le PNB, ce qui suscite des craintes chez certains pays voisins.

    "Nous avons beau vivre en temps de paix, il ne faut jamais oublier la guerre, renvoyer les chevaux aux écuries et baisser la garde des baïonnettes et des fusils", a estimé M. Liang.

    "Ces cinq prochaines années, notre économie et notre société vont se développer plus rapidement, ce qui va doper l'ensemble de notre puissance nationale", a-t-il prédit. "Nous allons saisir cette occasion pour accélérer la modernisation de notre armée".

    La puissance militaire chinoise représente une source "d'inquiétude" pour l'Asie orientale et la communauté internationale, a estimé il y a deux semaines le gouvernement japonais.

    L'amiral américain Robert Willard, chef de la région militaire du Pacifique, a de plus affirmé que la Chine avait développé les capacités opérationnelles initiales d'un missile à longue portée pouvant frapper les porte-avions, dans une interview publiée mardi par un journal japonais.

    Par ailleurs, selon un rapport du département américain de la Défense, Pékin est en train d'accroître son avance militaire sur Taïwan, en prévision d'un conflit avec l'île qu'elle considère comme une province rebelle.


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  • La Russie et la Chine inaugurent un oléoduc et négocient sur le gaz

    Les présidents chinois Hu Jintao et russe Dmitri Medvedev, tout en inaugurant un oléoduc de transport du brut sibérien vers la Chine, ont tenté lundi à Pékin de faire avancer les négociations sur un autre dossier "stratégique", le gaz.

    Les livraisons d’hydrocarbures russes occupent une place majeure et croissante dans la coopération économique entre les deux puissances : la Russie est le premier producteur de pétrole du monde et la Chine le premier consommateur d’énergie, désormais devant les Etats-Unis.

    De plus, Pékin répond à l’objectif de Moscou de diversifier les exportations russes en contournant l’Europe. Et la Russie répond à celui de la Chine de multiplier ses sources d’approvisionnement pour alimenter sa vigoureuse croissance.

    "Jamais auparavant nos liens n’ont été marqués par un tel niveau de confiance mutuelle", s’est félicité Dmitri Medvedev, reçu par son homologue au palais du peuple.

    M. Hu a souhaité que la visite de M. Medvedev permette de "développer le partenariat stratégique sino-russe" lancé en 1996, le premier qu’ait signé la Chine.

    Les deux chefs d’Etat ont présidé une cérémonie d’inauguration symbolique de l’oléoduc Sibérie-Pacifique, qui va transporter du pétrole de la Sibérie vers les raffineries de la ville chinoise de Daqing (nord-est). La mise en service de l’oléoduc sera réalisée ultérieurement.

    Ce projet "est un modèle de la coopération mutuellement bénéfique des deux pays", s’est félicité M. Hu.

    L’année dernière, la compagnie publique chargée du transport du brut russe, Transneft, avait achevé la construction de la première section de l’oléoduc, un tube de 2.694 km d’une capacité annuelle de 30 millions de tonnes de pétrole qui relie Taïchet (Sibérie orientale) à Skovordino. La partie chinoise comporte 930 km de tube.

    La mise en exploitation du pipeline débutera le 1er janvier prochain, a indiqué Nikolai Tokarev, le dirigeant de Transneft.

    Le géant russe Gazprom et la compagnie nationale pétrolière chinoise (CNPC) pourraient par ailleurs signer d’ici à mi-2011 un accord portant sur des livraisons de gaz russe à la Chine, a annoncé lundi le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine.

    Les discussions en cours sont "stratégiques et prometteuses", a commenté M. Setchine, au sujet de ce dossier qui bute, depuis des années, sur la question du prix.

    Igor Setchine est un proche du Premier ministre Vladimir Poutine et il préside le conseil d’admnistration du premier groupe pétrolier russe, Rosneft.

    En octobre 2009, lors d’une visite de M. Poutine à Pékin, Gazprom et CNPC avaient signé un accord-cadre prévoyant des livraisons de gaz russe à la Chine, de quelque 70 milliards de mètres cubes par an.

    La Chine tire 70% de son énergie de la combustion du charbon et souhaite diversifier ses sources vers notamment le gaz, le nucléaire et les énergies renouvelables comme l’éolien.

    Toujours dans le secteur de l’énergie, Moscou et Pékin viennent d’annoncer un projet conjoint d’un coût estimé à 5 milliards de dollars qui prévoit la construction d’une raffinerie pétrolière dans le port chinois de Tianjin (nord-est) et d’un réseau d’au moins 500 stations service en Chine.

    M. Medvedev, qui se rend en Chine pour la 2e fois depuis son élection à la présidence en 2008, devait s’entretenir en fin de journée avec le Premier ministre Wen Jiabao.

    La Chine et la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, convergent sur de nombreux dossiers multilatéraux : Proche-Orient, Soudan, non-prolifération, réforme de l’ONU et des institutions financières internationales.

    Après Pékin, le président Medvedev doit visiter mardi le pavillon russe à l’Exposition universelle de Shanghai.


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  • Même en Chine, la croissance est "artificielle"
    Isabelle Mouilleseaux

    Ah ! La Chine...
    Elle rassure tout le monde ! Avec ses 13,9% de hausse de sa production industrielle et ses 18,4% de hausse de ses ventes au détail.


    Le consommateur chinois consomme ! A la bonne heure. Tout va bien au pays du lotus bleu, lit-on dans la presse économique et financière.

    Vraiment ?

    Je n'en suis pas si sûre...

    Je tire mon chapeau au Bureau des statistiques de la Banque centrale chinoise !
    Sortir les chiffres des ventes de détail d'août 15 jours après la fin du mois, quelle performance !


    Plus sérieusement, l'excès de zèle de nos "camarades chinois" nuit à leur crédibilité. D'une façon générale, prenez toujours du recul quant aux chiffres officiels chinois, et retenez surtout les tendances.

    Qui dit croissance "artificielle", dit croissance "non durable"
    La Chine "carbure à tout va" ! Et affiche un taux de croissance à faire pâlir d'envie nos économies, bien au-delà des 10%.


    Ne vous méprenez pas. Car cette croissance n'est pas "naturelle" mais "artificielle".

    Le rebond économique 2009/2010 est le fruit :

    - du méga-plan de relance chinois (qui explique à lui seul 90% de la croissance 2009) ;

    - des très nombreuses mesures de soutien DIRECT à la consommation intérieure ;

    - de l'effet restockage des entreprises ;

    - d'une politique monétaire bien trop laxiste avec des taux d'intérêt trop faibles.

    Une croissance artificielle, soutenue à bout de bras par les pouvoirs publics, n'est pas durable. Aussi riche soit l'Etat.

    Voilà pourquoi je m'attends à un ralentissement progressif de la croissance chinoise.

    Des effets collatéraux dévastateurs
    Certes, toutes ces mesures soutiennent l'économie. Mais le problème :


    - c'est qu'elles dopent aussi l'inflation (qui caracole au rythme de 3,5% l'an) ;

    - et font gonfler le risque de bulle sur l'immobilier dans les grandes villes chinoises ;

    Or l'inflation est dangereuse... surtout quand l'essentiel de la population est encore très pauvre. Car elle sera la principale victime.

    Les déséquilibres se creusent
    Seuls 350 millions de Chinois ont un lifestyle proche du nôtre.


    Le milliard restant, plus ou moins "banni", reste à l'écart de l'enrichissement. Et continue de vivre dans la pauvreté.

    Alors les paysans viennent s'entasser dans les villes et servent de main-d'oeuvre bon marché dans des conditions dignes de Zola.

    Déjà la révolte gronde. Grèves et manifestations se multiplient
    La Chine le sait : elle doit rapidement réussir à "intégrer" ce flux incessant de Chinois qui arrivent dans les villes, pour éviter la révolte sociale. La croissance est donc une absolue nécessité.


    Et ce n'est pas un hasard si Pékin a concédé il y a quelques semaines une hausse de... 20% (!) des salaires aux ouvriers. Il était urgent de "calmer le jeu".

    Si ce n'est pas inflationniste ça ?!

    L'inflation... tout le problème est là.

    A tel point que Pékin desserre l'étau
    - Pourquoi croyez-vous que la Chine autorise ses exportateurs à garder à l'extérieur une partie de leurs revenus en devises alors qu'ils étaient jusqu'ici obligés de tout rapatrier ?


    - Pourquoi croyez-vous que la Chine accepte l'idée de relâcher le lien entre le dollar et le yuan ?

    Parce qu'elle est assise sur 2 454 milliards de dollars de réserves de change ; et qu'il faut faire fondre cette montagne de dollars qui alimente les tensions inflationnistes déstabilisantes.

    Qu'il est difficile d'être "riche" !


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  • L’agence de notation Dagong abaisse l’ensemble de la note des pays occidentaux

    L’agence de notation chinoise Dagong Global Credit Rating vient de revoir à la baisse la note de la dette souveraine des pays occidentaux. Il n’y a que la Suisse, la Norvège et l’Australie qui conservent la note maximale AAA. Selon Andreas Höfert, chef économiste d’United Bank of Switzerland (UBS), l’ensemble des agences de notation devrait rapidement emboiter le pas de Dagong et confirmer la dégradation de la note des pays concernés.

    Un coup Dagong que les Etats ne peuvent ignorer

    Les Européens en rêvaient, les Chinois l’ont fait : une agence de notation non anglo-saxonne que les marchés devront prendre au sérieux. Alors que les Standard & Poors, Moody’s et autre Fitch s’évertuent à tirer sur les ambulances que sont les pays du sud de l’Europe – justifiant ainsi leur réputation d’être à la fois pompiers pyromanes et de ne prévoir qu’a posteriori un défaut de crédit – l’agence chinoise Dagong Global Credit Rating s’est penchée sur la dette souveraine des pays occidentaux.

    Et là, plus de tabou. Les Etats-Unis se retrouvent avec une note de AA, le Royaume-Uni et la France avec AA –, l’Italie, l’Espagne et la Belgique avec A–. L’Allemagne, le Canada et les Pays-Bas s’en sortent un peu mieux avec la même note que la Chine : AA +. Le maximum, AAA, n’est accordé qu’à la Suisse, à la Norvège et à l’Australie ainsi qu’à quelques petits pays.

    On pourra ironiser quant au bagage idéologique d’une telle démarche réalisée par une agence que nous Occidentaux soupçonnerons – probablement à juste titre – d’être dépendante du pouvoir chinois. Mais force est de constater qu’il s’agit bien d’un miroir très peu flatteur que nous tend l’Empire du Milieu. Avec des dettes d’Etat qui devraient atteindre les 100% du produit intérieur brut d’ici deux ou trois ans, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France vont probablement voir leurs notations réduites dans un avenir proche. En effet, il n’y a jusqu’à présent jamais eu d’Etat présentant des dettes supérieures à 100% de leur PIB et bénéficiant d’une notation AAA de leurs emprunts.

    Dagong ne fait donc qu’anticiper. Et c’est bien la moindre des choses que l’on demandera à une agence de notation. Sur ce point, les Chinois se révèlent autrement plus crédibles que les agences anglo-saxonnes. Lorsqu’on sait en plus que la Chine est détentrice d’environ mille milliards de dollars de dette publique américaine, on pourra même s’étonner de la témérité de Dagong, tant sa notation pourrait avoir un impact négatif sur la valeur des avoirs publics chinois.

    Enfin, ceux qui sourient à l’idée d’une agence chinoise susceptible un jour de peser sur les marchés ne devraient pas oublier que Dagong représente un pays créancier. Au contraire, S & P, Moody’s et Fitch viennent de pays débiteurs. Si vous prêtez de l’argent, préférez-vous vous-même juger de la qualité de l’emprunteur ? Ou faites-vous confiance aux dires de celui-ci ?

    Les notations de Dagong sont un nouveau signe du glissement progressif et inexorable du pouvoir économique mondial vers l’Orient et les marchés émergents. En fin de compte, celui qui paye est toujours celui qui décide.


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