• Chronique à l’en-vert : Non à la dictature de l’avenir


    Chronique à l’en-vert : Non à la dictature de l’avenir

    LaBlanchePar Eric La Blanche. Dans ses chroniques d’hum(o)eur, Eric la Blanche décrypte l’actualité à sa façon, c’est à dire à l’envers et sans aucune honnêteté : un univers absurde, quelque part entre Desproges et les Monthy Python.

    Je commence à en avoir marre de notre avenir. Déjà que le présent n’est pas super alors si les futurologues et les alarmistes voulaient bien me lâcher le trouillomètre, ce ne serait pas mal. Il ne manquerait plus que les hommes politiques s’y mettent ! (heureusement, ils ne s’intéressent qu’au leur).

    Franchement, je préfère le passé, avec une mention spéciale pour le début des années 70. Cette époque là, c’était bien : prenez le nucléaire, ça marchait terrible, c’était l’avenir, justement. Et aujourd’hui, qu’est-ce qu’on apprend ? Que c’est dépassé, dangereux, trop cher. Qu’on nous a menti sur les chiffres. Avec tous les milliards qu’on a balancés dedans !

    D’ailleurs, les Allemands arrêtent. Ils ont calculé qu’ils n’en avaient plus besoin. Dans dix ans, fini. Ils vont tout miser sur les énergies renouvelables, ces lâcheurs. Et vous allez voir qu’ils vont trouver le moyen de créer des emplois et de faire des
    économies en plus ! Des traîtres.

    Pareil pour Obama : « la nation qui maîtrisera l’énergie verte sera la nation du XXIe siècle ». Et alors ? On s’en fout : le XXIème, c’est nul, de toute façon. Laissons-les investir tant et plus dans les smart grids (réseaux intelligents qui régulent la consommation), les énergies vertes et les économies d’énergie. Ce sont des lâches. Nous, on ne se dégonfle pas à la première (ou plutôt la quatrième) catastrophe nucléaire venue. Question d’honneur. Et ce n’est pas parce que notre techno est chère, lourde, dangereuse et (donc) sans avenir qu’on va y renoncer : La_garde meurt mais ne se rend pas.

    Prenez l’économie, pareil : dans les années 70, c’était simple : il y avait les méchants communistes, les Russkofs, et les gentils capitalistes, nous (enfin, nos patrons, plutôt). En 89, c’est nous qu’on gagne. Résultat ? Crises à répétition, changement climatique, chômage, terrorisme et les Chinois qui se foutent de notre gueule. Tout ça parce qu’on a juste oublié un détail, ça peut arriver à tout le monde : les banques, la finance et les multinationales sont aveuglément cupides.

    Et juste pour ça, il faudrait réglementer les marchés, répartir les richesses, taxer les revenus du capital, fermer les paradis fiscaux ? Et instaurer la justice sociale tant qu’on y est ? C’est les cocos qu’ont gagné, ou quoi ? Heureusement, ici, on n’a pas peur de l’avenir, alors on continue dans le libéralisme, la financiarisation, les recettes du FMI, la dérégulation et la rigueur pour les peuples. Ça finira bien par marcher.

    L’agriculture, avant c’était carrément mieux. On mettait des bons engrais chimiques fabriqués au pétrole, des bons pesticides et hop ! On était le grenier de l’Europe et nos vaillants pécores les nourrisseurs intensifs de l’humanité. Et ben ça non plus, ça ne va pas : les sols s’épuisent (comme si ça pouvait s’épuiser !), les nappes phréatiques croupissent et on trouve des trucs bizarres dans la nourriture.

    Faire du bio à la place ? Pour respecter « l’environnement » ? Parce qu’il nous respecte, lui ? Je vais vous dire : il faut continuer à le faire cracher, cette feignasse, il veut pas qu’on lui donne le RSA en plus, non ? L’agriculture bio reçoit 380 m€, c’est déjà bien assez pour une mode. L’agriculture intensive en reçoit 14 fois plus (5 M€) et on s’en fout si les Italiens (vous avez bien lu : les I-ta-liens), les Allemands ou les Espagnols sont largement devant nous pour le bio. On n’est pas des bobos.

    Voilà, c’était mon message de colère constructive : arrêtons de changer d’avis tous les trente ans comme des girouettes, ce n’est pas en se laissant influencer par la réalité en permanence qu’on va s’en sortir. Gardons le cap, direction : le passé.

    Et merde à l’avenir.

    «Tous les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d’économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom.» John Maynard Keynes

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