• La dangereuse humiliation de Gbagbo

    Depuis l'arrestation, lundi 11 avril, de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son épouse Simone, les chaînes de télévision du monde entier passent en boucle des images humiliantes du couple, qui, quoi qu'on puisse penser, représente aujourd'hui des centaines de milliers d'Ivoiriens. Certes, on peut arguer du fait que Laurent Gbagbo a récemment «humilié» la communauté internationale, en se faisant investir à la magistrature suprême, après une élection que l'ONU et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) d'abord, puis l'Union africaine ensuite, considèrent qu'elle a été gagnée par son rival Alassane Ouattara. Certes, on peut considérer que, depuis quatre mois, Laurent Gbagbo s'est accroché au pouvoir. Il n'empêche que ces images ont un effet dévastateur, en particulier sur les Ivoiriens qui considèrent encore Gbagbo comme leur champion. Lire la suite l'article

    Le camp Ouattara se serait honoré en évitant la présence des caméras et des photographes immédiatement après l'arrestation de Laurent Gbagbo, et son transfert à l'hôtel du Golf d'Abidjan. Mieux, on ne peut imaginer que la présence des médias dans la suite de l'hôtel où le couple Gbagbo a été conduit soit le fait du hasard. Si c'est le cas, c'est une intention coupable.

    Et si cette initiative n'était pas volontaire, alors ça en dit long sur l'impréparation voire l'incurie du camp Ouattara. Car, outre le respect dû à un ancien chef d'Etat, fut-il un criminel passible de la Cour pénale internationale, il eut été préférable de penser à l'avenir du peuple ivoirien. Certes, il était important de montrer que le couple Gabgbo était en vie. Mais rien ne pressait. Il eut donc été préférable de prendre le temps de réfléchir à la gestion de cet événement, non pas dans l'intérêt de quelques revanchards, mais dans la perspective du temps long, dans lequel s'inscrit inévitablement le projet de réconciliation qu'Alassane Ouattara appelle de ses voeux.
    Retrouvez cet article sur Slate.fr


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  • Jacques Vergès - ’’En Côte d’Ivoire, on ne sort pas de la crise, on rentre dans la crise’’


    Côte d'Ivoire - Jacques Vergès le 12 avril -... por legrigriinternational


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    Le point sur la Côte d’Ivoire, par Bernard Lugan

    Analyse de Bernard Lugan sur la situation en Côte d’Ivoire au 13 avril 2011. Quel rôle la France joue-t-elle en Côte d’Ivoire ? Quelle fut la stratégie de Gbagbo avant l’intervention militaire française ? Quel fut le jeu de Gbagbo dans son bunker ? De quelle situation Ouattara va t-il hériter ? Quelles sont les possibles solutions de sortie de crise ?


    Point sur la Côte d'Ivoire, par Bernard Lugan... por realpolitiktv


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  • Un gouvernement d’unité nationale ne serait que colmatage

    L’arrestation de Laurent Gbagbo ne doit pas faire oublier que la Côte d’Ivoire est coupée en deux et que toute création d’un gouvernement d’unité nationale ne serait que colmatage. De plus, Alassane Ouattara est, qu’on le veuille ou non, arrivé au pouvoir dans les fourgons de l’ancien colonisateur, ce qui ne va certainement pas renforcer son prestige aux yeux des 46% d’Ivoiriens qui ont voté pour Laurent Gbagbo lors du second tour des élections présidentielles.

    Bernard Lugan


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  • Cette vidéo nous a été envoyéé avec ce titre accusant les hommes de Ouattara comme étant à l'origine de cette innommable sauvagerie (donc sous-entendu par des musulmans). Néanmoins, rien de prouve l'origine, ni le lieu et ni la date de ces actes barbares.
    Quoi qu'il en soit, ni la couleur, ni la religion ne mettent à l'abri l'homme de ses penchants pervers, de son comportement inhumain.

    Les démons

    Quand la colère et la frustration se transforment en haine, n'importe quel homme peut devenir un monstre et tuer ses semblables sans pitié aucune.
    Cette vidéo malgré la cruauté insoutenable, démontre comment des hommes ordinaires peuvent devenir des démons déchaînés.

    note Webrunner : que Dieu est pitié de nous

    Plus de 1.000 personnes ont été tués cette semaine dans la mission salésienne de Sainte Thérèse de Lisieux à Duékoué par les troupes fidèles à Alassane Ouattara.

    La population ivoirienne native est surtout la religion catholique et animiste qui voit les objets et le monde naturel comme ayant une âme. Et cela, en soi, est un défi à la vie quotidienne.

    Source : http://afrohistorama.over-blog.com/ext/http://www.minutodigital.com/2011/04/06/asi-queman-vivos-los-musulmanes-a-los-cristianos-en-costa-de-marfil/


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  • L'homme des étrangers




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  • Gbagbo appelle à la «résistance contre la France»

    Le porte-parole a rendu public samedi soir un appel de Laurent Gbagbo à la mobilisation et à la résistance contre les troupes françaises. «Le président Gbagbo appelle à la résistance contre les bombardements et les agissements de l'armée française en Côte d'Ivoire, car en définitive c'est l'armée française qui nous attaque», a dit Ahoua Don Mello. «Le président Gbagbo appelle le peuple à la résistance pour faire barrage à ce énième coup de force», a-t-il ajouté. «Nos troupes sont en train de se reconstituer après avoir subi une attaque barbare des rebelles appuyés par l'ONU et Licorne», a-t-il dit.

    note WR : merci au secrétaire d'étasunien Sarko !


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  • Côte d'Ivoire :aveuglement idéologique et cécité politique
    Communiqué de Bernard Lugan, le 7 avril 2011

    Face à l’offensive des forces pro Ouattara clairement soutenues par la France, la stratégie de Laurent Gbagbo était claire : attirer dans Abidjan, loin de leurs bases, les colonnes de son rival pour les y écraser, comme le président Deby l’avait fait à N’Djamena avec les rebelles venus du Soudan. A la faveur des combats urbains, le « nettoyage » ethnique du quartier nordiste d’Abobo aurait ensuite été effectué.

    Bernard Lugan : la France dans le piège ivoirienParce que ses protégés nordistes allaient être défaits, l’Élysée ordonna à la force Licorne d’intervenir, ce qu’elle fit avec un grand professionnalisme, vengeant en quelque sorte les soldats français assassinés à Bouaké le 6 novembre 2004. Le plan de Laurent Gbagbo fut alors réduit à néant car les blindés constituant son principal atout furent pulvérisés ainsi que ses dépôts de munitions et la télévision nationale qui lui permettait de mobiliser ses partisans. L’armée ivoirienne capitula aussitôt. Raisonnant en Européens, Paris et Alassane Ouattara pensèrent alors que les jeux étaient faits.

    L’erreur d’appréciation était totale car quatre éléments n’avaient pas été pris en compte :

    1) L’ « hétérogénéité » et le manque de professionnalisme des combattants pro-Ouattara, conglomérat de bandits de grand chemin, de coupeurs de route et de pittoresques chasseurs villageois.

    2) Le fait que Laurent Gbagbo allait retourner la situation en sa faveur en prenant la posture du résistant nationaliste dressé contre l’ancienne puissance coloniale.

    3) L’évidence que, dans tout Abidjan, ses partisans étaient prêts à la guérilla urbaine à laquelle les hommes de Ouattara sont incapables de s’opposer.

    4) Enfin, et j’ose l’écrire au risque de paraître pour un déterministe, Laurent Gbago est un Bété, or les Bété, comme tous les autres Kru, reculent rarement.

    L’urgence fut alors de forcer à capituler le président sortant, chaque jour passant renforçant sa posture. L’armée d’Alassane Ouattara en fut incapable en dépit de fortes déclarations qui n’étaient que rodomontades ; le mercredi 6 avril, elles furent même repoussées par la poignée de combattants restés groupés autour du bunker de leur chef.

    Le jeudi 7 avril au matin, au moment où ces lignes sont écrites, nul ne peut prévoir le sort de Laurent Gbagbo. Une chose est néanmoins certaine, quoiqu’il advienne, il a déjà politiquement gagné et cela pour trois grandes raisons :

    1) La faiblesse et l’impuissance d’Alassane Ouattara sont apparues au grand jour.

    2) Aux yeux de la moitié des Ivoiriens et de l’immense majorité des Africains, Alassane Ouattara va porter le péché originel d’avoir été mis au pouvoir par l’ancien colonisateur.

    3) De plus en plus nombreux sont les pays africains qui dénoncent l’intervention française et qui demandent la reprise du dialogue entre les deux présidents. Or, parmi ces pays figurent ces deux « géants » que sont l’Afrique du Sud et l’Angola.

    Si, de plus, Laurent Gbagbo perdait la vie dans les combats, il apparaîtrait alors comme un martyr et serait célébré dans toute l’Afrique comme un nouveau Lumumba. La France serait alors vouée aux gémonies.

    L’erreur des autorités politiques françaises est d’avoir une fois de plus refusé de regarder la réalité en face. Or, cette réalité est que la Côte d’Ivoire n’existant plus, la partition est devenue une évidence. Cramponnées au mythe européocentré de la victoire « démocratique » d’Alassane Ouattara, elles se sont au contraire engouffrées dans une impasse d’autant plus profonde que, pour la moitié des Ivoiriens, cette victoire n’est rien d’autre que la conquête du Sud par le Nord. Conquête qui ne réglera d’ailleurs aucun des problèmes de fond puisqu’ils sont ethniques et territoriaux et en aucun cas « démocratiques ».

    Il est désolant de devoir une fois de plus constater que l’impératif « démocratique » qui mène nos dirigeants comme des chiens de Pavlov, l’a emporté sur l’analyse. En Côte d’Ivoire comme en Libye, l’aveuglement idéologique conduit à la cécité politique ; donc à l’échec programmé.

    Bernard Lugan

    www.bernard-lugan.com


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  • Outtara est-il président de la Côte d’Ivoire ?


    Etonnante l'insistance de la France et de Alassane Ouattara à demander à Laurent Gbagbo de signer une reconnaissance écrite d'abandon du pouvoir. Comme si une déclaration orale ne suffisait pas à calmer les esprits de ses partisans.

    Une réponse se trouve peut être dans la loi ivoirienne. En effet, Alassane Ouattara a été proclamé président par la commission électorale indépendante. Déclaration immédiatement reprise par la France qui a entrainé avec elle la "communauté internationale".

    Par contre Laurent Gbagbo a été déclaré président par le Conseil Constitutionnel ivoirien, déclaration sur laquelle Gbagbo et ses partisans s'appuient pour affirmer sa légitimité et l'ingérence internationale.

    Comment retrouver ses petits ? C'est assez simple, il suffit d'aller sur le site de la commission indépendante elle-même pour trouver le texte qui encadre sa mission et son fonctionnement, et on trouve ceci parmi ses attributions :

    "La proclamation provisoire ou définitive des résultats de toutes les élections à l’exception de l’élection présidentielle et du référendum pour lesquels la proclamation définitive des résultats relève de la compétence exclusive du Conseil constitutionnel"

    Autrement dit, au regard de la loi ivoirienne, Laurent Gbagbo aurait raison et serait donc l'actuel président élu de la Cote d'Ivoire. On comprend mieux cette instance de la France et de Ouattara de disposer d'une reconnaissance écrite d'abandon du pouvoir de sa part, une manière de donner un semblant de légalité à ce qui apparait comme juridiquement un putch de Ouattarra, soutenu par la France.

    Les liens vers le site de la commission indépendante : www.ceici.org/elections/.../presentation-cei.php

    Le site semble être down ces derniers jours, on trouve le texte toujours en cache ici http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:OMf3aEk08fgJ:www.ceici.org/elections/ci/presentation-cei.php+ceici+presntation&hl=fr&gl=fr&strip=1

    Si vraiment plus rien ne marche, la loi portant création de la CEI est disponible ici : http://www.djibitv.com/media/document/6888.pdf

    par Fab (son site) vendredi 8 avril 2011


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  • Côte d'ivoire, poudriere identitaire

    Application concrète du Protocole de Sages de Sion sur un pays.


    cote d'ivoire, poudriere identitaire por sur_vivant


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    Côte d'Ivoire: "La partition du pays est une option"

    Abidjan "au bord d'une guerre civile"

    L'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud a estimé ce vendredi qu'Abidjan était "au bord d'une guerre civile", en raison des violences post-électorales dont la capitale économique ivoirienne est le théâtre. "Il n'y a plus ni loi, ni ordre, l'accès à l'aide humanitaire est de plus en plus difficile, les hôpitaux ferment. Nous sommes très, très proches de la guerre civile à Abidjan", a expliqué l'ambassadeur à la presse.

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  • La France veut interdire les armes lourdes à Abidjan

    source

    La France souhaite que le Conseil de sécurité de l'Onu interdise le recours à des armes lourdes contre des civils par les forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy.

    "A Abidjan, les forces de M. Gbagbo tirent à l'arme lourde sur des populations civiles innocentes, on tire au mortier sur des marchés, c'est un scandale", a déclaré le président français à la presse en marge du conseil européen de Bruxelles.

    "Mais il y a une force des Nations unies et la résolution sur proposition française sera de demander à cette force des Nations unies d'interdire au moins les armes lourdes à Abidjan, au moins ça", a-t-il ajouté.

    Le Conseil de sécurité se réunit vendredi pour examiner la situation en Côte d'Ivoire et réfléchir à de nouvelles sanctions contre Laurent Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir au président reconnu par les Nations unies, Alassane Ouattara.

    Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) vont demander à l'Onu de donner aux casques bleus en Côte d'Ivoire un mandat pour une intervention militaire "en dernier recours", a-t-on appris jeudi en marge d'un sommet de l'organisation régionale.

    note WR : ben voyons! toujours prêts à défendre la veuve et l'orphelin...aprés la Lybie, la Côte d'Ivoire.


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  • La Côte d'Ivoire veut nationaliser des banques étrangères

    Mis à jour le 18.02.11 à 01h40

    Les autorités de Côte d'Ivoire s'apprêtent à prendre le contrôle des filiales locales de plusieurs banques, dont la Société Générale et BNP Paribas, selon un communiqué du gouvernement dirigé par le présidentsortant Laurent Gbagbo. L'objectif annoncé par l'Etat ivoirien est de maintenir le service des établissements dont l'activité a été suspendue en raison de la crise politique. «Le président de la République Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo (...) a pris un décret afin que l'Etat de Côte d'Ivoire prenne le contrôle par une prise de participation totale et complète dans le capital de ces banques», annonce le communiqué, publié à l'issue d'une réunion du conseil des ministres.

    Reuters

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  • Abidjan: violents heurts manifestants/forces de l'ordre

    ABIDJAN — De violents affrontements ont eu lieu lundi après-midi à Abidjan entre manifestants et forces de l'ordre fidèles au président sortant Laurent Gbagbo dans un quartier favorable à son rival Alassane Ouattara, ont rapporté à l'AFP des témoins.

    Selon deux témoins, des habitants d'Abobo (nord) étaient sortis pour protester contre les "exactions" commises selon eux par les Forces de défense et de sécurité (FDS) durant les semaines de couvre-feu institué mi-janvier dans ce quartier.

    Les manifestants ont ensuite saccagé deux commissariats de ce quartier populaire, selon une source policière et des habitants.

    Les FDS présentes sur place ont alors reçu d'impressionnants renforts et se sont affrontées aux manifestants, ont indiqué des témoins. Des informations non confirmées de source indépendante ont fait état d'au moins un mort civil.

    Un fort détachement de forces de l'ordre était déployé en fin de journée à proximité de la mairie d'Abobo, en face de laquelle se trouvait un bus calciné, a constaté une journaliste de l'AFP. Des tirs sporadiques d'origine inconnue se faisaient alors entendre.

    En début de soirée, des habitants interrogés par téléphone par l'AFP ont fait état de "tirs très nourris" dans le quartier. "On est tous terrés dans les chambres", a raconté l'un d'eux.

    Un couvre-feu nocturne a été instauré le 12 janvier à Abobo et Anyama, un autre bastion de M. Ouattara à Abidjan, à la suite de violences meurtrières qui avaient fait au moins 11 morts, dont huit FDS.

    Ce nouvel accès de violences à Abobo survient le jour où les experts envoyés par le panel de chefs d'Etat chargé par l'Union africaine de dénouer la crise ivoirienne ont commencé leurs entretiens à Abidjan. Ils se sont entretenus notamment avec Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara, et le camp Gbagbo, et doivent partir jeudi.


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  • Qui est Alassane Ouattara ?

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    En Côte d’Ivoire, Mr Ouattara, l’ancien directeur général-adjoint du FMI - en fait, l’un des principaux agents de renseignements utilisés pour l’Afrique par cette institution financière prétendument internationale dont l’action a toujours consisté à généraliser la misère à travers la planète, et notamment, à faciliter aux pays industrialisés de faire main basse sur les patrimoines des pays sous-développés - est demeuré fidèle à lui-même.

     

    La perspective qu’il proposait au peuple ivoirien au cours de sa campagne électorale, et qui reflète grandement sa vision du développement de la Côte d’Ivoire, repose sur le renforcement des relations avec le FMI et la Banque mondiale, ces deux institutions financières dites internationales. 

     

    L’objectif visé serait d’ « alléger la dette extérieure de la Côte d’Ivoire, et partant, de lui permettre à retrouver la capacité d’emprunter à l’étranger. » Soit en définitive, d’agir pour permettre à la Côte d’Ivoire d’atteindre le dernier des points d’achèvement pour accéder au statut privilégié de PPTE (pays pauvre très endetté). Ceci est la condition pour l’allègement de la dette dans les pays africains. Nul n’ignore cependant l’évolution économique actuelle des pays qui ont déjà « été élus PPTE » : aucun n’est devenu « un pays émergeant » « que deviendrait rapidement la Côte d’Ivoire, sous ma direction ». Comme aimait clamer le sieur Ouattara au cours de sa campagne électorale. 

     

    Cependant, au cours de cette campagne, Mr Ouattara n’avait jamais expliqué au peuple ivoirien la raison pour laquelle la capacité d’emprunter détenue jadis par la Côte d’Ivoire, avait abouti à une dette extérieure de leur pays, une dette dont on voudrait implorer l’annulation puisqu’on n’arrive plus à la rembourser, ni pourquoi elle n’avait pu générer de développement. 

     

    Cette position de Mr Ouattara de faire de la Côte d’Ivoire un PPTE ne pourrait surprendre. Il était à la direction du FMI au moment où cette institution imposait les PAS (Programmes d’Ajustement Structurel) aux pays du Tiers-Monde pour pouvoir bénéficier d’un emprunt à l’extérieur. Soit en définitive, à créer le chômage, à instaurer la précarité pour des millions de gens, et la flexibilité (concrètement, la réduction du salaire), pour ceux qui avaient encore la chance de détenir un emploi. 

     

    Les PAS préconisaient le dégraissage des administrations publiques et des services publics par la réduction drastique de leurs effectifs, et l’exigence faite aux gouvernements de sous-traiter certains services auprès des entreprises privées, de réduire considérablement les subventions de l’Etat à la santé publique, à l’enseignement, à l’alimentation, etc. 

     

    Les ravages des PAS ont été tels qu’ils ont provoqué des révoltes populaires dans de nombreux pays du Tiers-Monde dominé où existent des syndicats consciencieux. Toutefois, devant le tollé général, ces deux institutions ont fini par battre en retraite. Par une fausse autocritique, pour la diversion, elles ont eu le temps, par des subterfuges, de cogiter de nouvelles formules de pillage des richesses des pays, notamment ceux des pays sous-développés. Ainsi prirent corps les « initiatives PPTE » où a été repris l’essentiel des dispositions préconisés dans des PAS.

     

    Il est vrai que le pauvre est cette personne physique ou morale qui n’est plus capable de rembourser ses dettes. Mais, pour s’en convaincre, il ne doit rien posséder. Aussi, le failli est-il toujours dépouillé de la plupart de ses biens. Et comme les Etats peuvent détenir un patrimoine quelconque, il conviendrait que les Etats en faillite soient subtilement dépouillés - par des mesures de désengagement de l’Etat des activités économiques, pour indiquer pudiquement les privatisations - de leurs patrimoines sur lesquels feraient main basse les multinationales et transnationales appartenant aux puissances esclavagistes. 

     

    C’est dans cette optique qu’on encourage les pays du Tiers-Monde à devenir « PPTE » sous la fallacieuse promesse d’allégement de la dette extérieure alors que celle-ci a déjà été entièrement remboursée, à plusieurs reprises au cours des décennies.

     

    Devant la gravité de cette situation, la CNUCED, (Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement), une des institutions spécialisées de l’ONU, s’en est fort inquiétée. En 2003, elle a présenté un rapport annuel dénonçant les « acquisitions-recolonisation » perpétrées par ces puissances, notamment à travers le FMI et la Banque mondiale. Et cela, du fait de la mondialisation néolibérale. 

     

    Toutefois, on ne peut objectivement le contester, l’Afrique ne fait plus partie, depuis le 16ème siècle, de l’évolution historique normale de l’humanité. On ne saurait nier le fait que, de tous les continents, l’Afrique est celui qui demeure toujours, globalement, au même point de développement humain qu’à cette époque. Elle n’est toujours pas développée, sinon pas suffisamment. 

     

    Dans la plupart des cas, les moyens de production qu’on y trouve sont d’un autre âge, et ne peuvent pas, évidemment, générer le progrès. On devrait entendre par ceci, non seulement la maîtrise de la nature et de l’espace, mais aussi et surtout, la réduction de l’effort et le gain de temps dans la production et l’acquisition des biens et des services dont a besoin l’être humain pour vivre en toute dignité.

     

    Pour les puissances esclavagistes, l’Afrique doit être maintenue à ce niveau pour continuer à répondre aux objectifs de l’impérialisme, cette doctrine qui, depuis le 16ème siècle, préconise la mise en place d’un système de domination des pays étrangers et d’assujettissement de leurs peuples pour y pérenniser le statut de réservoirs de matières premières, de déversoirs pour les rossignols provenant des pays développés (des fripes en tous genres : habits usagés, pièces de rechange ou véhicules d’occasion, etc), et la possibilité d’exploiter des bêtes de somme, une main d’œuvre corvéable à merci, par des entreprises appartenant aux puissances esclavagistes, et installées dans ces pays dominés.

     

    L’impérialisme organise les rapports entre pays comme dans le système des vases communicants, mais à sens unique. Il se caractérise fondamentalement par le transfert dans les métropoles esclavagistes de tous les profits tirés de l’exploitation éhontée des peuples et du pillage systématique des richesses des pays dominés. La mondialisation permet aujourd’hui de perpétuer, et d’accentuer, ce système.

     

    Aussi, pour ces puissances, dont le FMI et la Banque mondiale constituent les fers de lance des actions prédatrices, la Côte d’Ivoire, devenu également, depuis quelques années, pays producteur du pétrole, de l’or noir, doit « être élu PPTE », comme la grande majorité des pays africains.

     

     

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  • Chimères démocratiques occidentales et réalités Aficaines par Bernard Lugan

    la preuve ICI


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  • Laurent Gbagbo reçoit le soutien de la Russie et de la Chine

     

    Un diplomate me disait un jour ceci : « la diplomatie, c’est quelque fois semblable à la sorcellerie ».Cette vérité colle ces temps-ci à la réalité ivoirienne. Avec la « fausse »crise que veulent créer des politiciens ivoiriens, épaulés dans leur mission par des nébuleuses venues de l’étranger. La Cei bloquée et donc incapable dans le délai légal de faire connaître les résultats provisoires de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, a vu le Conseil Constitutionnel le faire. Cette Institution chargée de valider le résultat des élections, a tranché en dernier ressort. En appliquant la loi.

    Tous ceux qui connaissent ici et là ce que représente dans un pays, le Conseil Constitutionnel, se sont pliés à sa décision. Mais, quelques Hors la loi en Côte d’Ivoire, traînent encore les pas. Il est sans contexte qu’avec le temps, ils entreront dans les rangs. Car, la loi, aussi dure qu’elle est, demeure la loi. Nulle société ne peut exister et fonctionner en dehors de règle, de loi.

    Alors, les diplomates de pays amis qui le comprennent bien, ne se cachent pas pour l’exprimer au grand jour. « Nous sommes venus pour assister à l’investiture du Président Laurent Gbagbo. Qui a été réélu au terme du second tour du scrutin présidentiel. Nous sommes donc là pour prendre part à cette cérémonie », rappelle l’ambassadeur de l’Angola en Côte d’Ivoire, rencontré à la salle des pas perdus, au Palais présidentiel, au Plateau. Il n’était pas seul. Selon le confrère le temps, y était aussi, la Russie, le Liban, l’Afrique du Sud, le Brésil, le Conseil de l’entente ainsi que bien d’autres pays et institutions amis à la Côte d’Ivoire.

    Ça ne veut pas dire que ceux qu’on n’a pas aperçu au Palais, on forcément choisi leur camp. La diplomatie rime souvent avec officiel et officieux, dit et non dit.

    Il est de notoriété que la Chine et la Russie qui siègent au Conseil de sécurité n’ont pas masqué leur soutien à la Côte d’Ivoire. Ils ont carrément dit non à la France qui veut abuser de sa position à l’Onu pour mettre la Côte d’Ivoire en pièce. Une grande victoire diplomatique pour la Côte d’Ivoire et pour son président réélu, Sem Laurent Gbagbo.

    Au moment où l’adversaire vaincu de Gbagbo au dernier scrutin, s’englue dans une mise en scène digne des anti- héros moribond, depuis sa retraite dans un Hôtel de la place, le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire, rappelle à l’opposition que, « ce qu’ils(ndlr : les diplomates) vont vous dire en catimini, ils me le disent aussi… »

    C’est dire qu’un Etat ne vise que ses intérêts et avance ses pions, les yeux rivés sur le sens du vent. Or, tout porte à croire que la légalité, la loi, la République, la vérité et la justice ne se trouvent pas dans le camp des adversaires de Gbagbo qui sont en train de transformer la scène politique en un jeu comique d’acteurs désarticulés.

    Patrice Douh


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  • Alassane Ouattara l’enfant sacré du FMI et Gbagbo l’ami des Iraniens

    Alassane Dramane Ouattara l’enfant sacré du FMI, pourquoi faire de long discourt ? Il suffit de regarder le CV :

    Avril 1968 - août 1972 Economiste au FMI à Washington

    Août 1973 - février 1975 Chargé de mission au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Paris

    Février 1975 - décembre 1982 Conseiller du gouverneur et directeur des études de la BCEAO à Paris puis à Dakar

    Janvier 1983 - octobre 1984 Vice-gouverneur de la BCEAO à Dakar

    Novembre 1984 - octobre 1988 Directeur du département Afrique au FMI à Washington

    Octobre 1988 - décembre 1990 Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Dakar

    Avril à novembre 1990 Président du comité interministériel de la Coordination du programme de stabilisation et de relance économique de la Côte d’Ivoire

    Novembre 1990 - décembre 1993 Premier ministre de la Côté d’Ivoire

    Mai 1994 - juillet 1999 Directeur adjoint du Fonds monétaire international

    Sa femme Dominique Nouvian juive sépharade née en 1953 se marie à Neuilly, en 1990 et, devient Dominique Ouattara, et l’homme qui unis cette union n’est autre que (roulement de tambour) ……… Nicolas Sarkozy (sic) le maire de l’époque .

    Dominique OUATTARA est aussi une femme active, Chef d`entreprise.

    Le groupe qu’elle a fondé il y a deux décennies, emploie aujourd’hui plus de 250 personnes sur les trois continents.

    Président Directeur Général de la société AICI depuis 1979, devenue depuis Groupe AICI International, elle a ouvert successivement une agence AICI à Yamoussoukro, des antennes à Bouaké, San Pedro et Jacqueville.

    En 1989, Dominique OUATTARA part à la conquête de l`Europe en créant une agence AICI à Paris, dans le 16ème arrondissement. Cette agence, située avenue Victor Hugo, devient rapidement la vitrine du Groupe AICI en Europe. La même année, elle accède à la pleine reconnaissance de ses pairs en étant élue Présidente d`Honneur de la Chambre Syndicale des Agents Immobiliers de Côte d`Ivoire (CSDAIM).

    Suivent, en 1991, la création d`une agence à Cannes qui est aujourd’hui l’une des plus performantes de la région, et en 1993, un cabinet de gestion de Syndic de copropriétés à Paris qui gère plus de 200 immeubles parisiens. En 2001, une nouvelle agence AICI voit le jour au Gabon, à Libreville, pays phare de l`Afrique Centrale. En février 2006, AICI International s`installe à Ouagadougou, au Burkina Faso, pays où la demande d`expansion devient de plus en plus forte.

    Parallèlement à la poursuite de ses activités dans le domaine immobilier, Dominique OUATTARA devient en 1996 President & CEO d`EJD inc., société qui gère l`Institut Jacques DESSANGE basé à Washington. Celui-ci est aujourd`hui un des endroits les plus fréquentés de la capitale américaine. Mme OUATTARA aquiert en 1998 les franchises Jacques DESSANGE aux Etats-Unis. Elle devient alors la Présidente de la compagnie ” French Beauty Services ” à Washington DC, regroupant toutes les franchises Jacques DESSANGE du pays : salons de coiffure, instituts de beauté, école de coiffure, distribution des produits Jacques DESSANGE. Le Groupe se développe et représente aujourd`hui un des actifs les plus prometteurs du groupe Jacques DESSANGE.

    Lien : http://rjryopougon.ivoire-blog.com et http://www.afrique-express.com/

    Pour Laurent Gbagbo, c’est lui qui a ouvert grandement les portes de l’économie ivoirienne aux intérêts israélien mais l’histoire finit mal :

    Si les premiers pas des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays remontent au temps de Félix Houphouët-Boigny, c’est bien sous l’impulsion de l’actuel chef de l’Etat que le phénomène a pris une tout autre dimension. C’est au cours de la crise politico-militaire en 2002 que Laurent Gbagbo s’est rapproché des milieux d’affaires israéliens, qui lui ont délivré des conseils en matière de renseignement et fourni de l’armement. Signe de ces relations très tissées par temps de crise. Le président imposera aux forces de police ivoirienne, dès son arrivée au pouvoir, de s’équiper d’armes automatiques Uzzi. Et lorsqu’il endosse les habits de chef de l’Etat, Laurent Gbagbo fait appel à des lobbyistes juifs liés aux Evangélistes sionistes de Côte d’Ivoire pour restaurer l’image du pays sur la scène internationale, mais surtout « vendre » et crédibiliser la personnalité de l’hôte du palais présidentiel auprès de ses partenaires internationaux, plus que méfiants à son égard à cette époque. Le pasteur attitré du président, Moïse Koré, est ainsi très lié aux intérêts d’affaires israéliens et joue les go-between (entremetteurs).

    Aujourd‘hui, toutes les entreprises israéliennes qui posent un pied en Côte d’Ivoire sont chaperonnées par le président de la république lui-même ou par ses proches au sein du Fpi, la partie présidentielle. Très pieuse, comme son mari, et étroitement liée aux églises évangélistes du pays, Simone Gbagbo est sans doute l’une des personnalités les plus actives pour servir de tête de pont aux intérêts des entreprises de l’Etat hébreu. « Simone Gbagbo connait toutes les rues de Tel-Aviv et de Jérusalem comme sa poche », plaisante un habitué du palais d’Israël, sa culture et son business. Toutefois, quelques nuages assombrissent les relations entre les deux pays. Le gouvernement Netanyahou s’agace du renforcement des relations entre la Côte d’Ivoire et l’Iran, ainsi, que la silence de Laurent Gbagbo face aux déclarations haineuses du président Mahmoud Ahmadinejad à l’encontre de l’Etat hébreu. Fin de la lune de miel.

    http://jssnews.com/2009/

    L’Iran renforce ses liens commerciaux avec la Côte d’Ivoire

    C’est ce que l’on peut retenir de l’audience accordée par le président Laurent Gbagbo à l’ambassadeur de la République islamique d’Iran en Côte d’Ivoire il y’a quelques mois. Au sortir du tête-à-tête avec le chef de l’Etat ivoirien, c’est un Nabahkti Sayed satisfait et enthousiaste qui a répondu aux questions de la presse.

    Un entretien qui avait pour but « de préparer le terrain pour d’éventuels investissements des entreprises iraniennes en Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué. Traduisant ainsi dans les faits, l’ambition de son pays d’accroître le niveau d’échanges entre la République islamique d’Iran et la Côte d’Ivoire. Cet accroissement se fera dans le cadre d’un programme devant s’étaler sur une période de 5 ans pour atteindre le chiffre de 200 ou 300 millions de Dollars.

    A en croire le diplomate iranien, la coopération entre les deux pays se porte plutôt bien. En témoignent les 20 millions de Dollars de cacao et de café que l’Iran importe chaque année de Côte d’Ivoire. A ranger aussi dans ce registre le forum international du médicament et du matériel biomédical qui s’est tenu à Abidjan du 15 au 17 février 2010 sous les auspices de la Caisse de stabilisation, la CAISTAB. Forum qui avait pour objectif de présenter, de promouvoir et de démontrer la technologie iranienne de fabrication du médicament et du matériel biomédical à l’ensemble du marché Ouest africain à partir de la Côte d’Ivoire. Des travaux qui ont vu la participation d’une bonne brochette de responsables d’industries et d’entreprises iraniennes du secteur médical et pharmaceutique, des dirigeants de la Banque de développement des exportations ainsi que des promoteurs de fonds d’investissements.

    Outre l’aspect économique, l’Iran est aussi active dans le domaine social. On en veut pour preuve la remise d’un important don offert aux femmes de la communauté musulmane d’Aghien dans la commune de Cocody en octobre 2009 par l’ambassade d’Iran en Côte d’Ivoire. Don constitué de 9 machines à coudre, de 20 corans, plusieurs ouvrages de droits de la femme, des verres et des assiettes.

    Le regain d’activité diplomatique des autorités de Téhéran est à mettre sur le compte de la volonté de briser l’isolement dans lequel l’a confiné le vote du renforcement des sanctions par le Conseil de sécurité il y a quelques temps. Du fait du refus de Téhéran de se plier aux injonctions de la communauté internationale d’abandonner son programme d’enrichissement de l’uranium.

    Le risque est désormais grand pour certains pays –notamment africains-, qui persistent à commercer avec l’Iran, d’irriter leurs partenaires occidentaux, comme l’estiment un certain nombre d’observateurs. Ceux-ci voient en effet d’un très mauvais oeil ce rapprochement entre Téhéran et nombre de capitales africaines. En effet, tant que l’Iran sera sous le coup des sanctions de l’ONU, entretenir des liens commerciaux avec ce pays « hors la loi » sera considéré comme un défi à l’endroit de la Communauté internationale. Aux pays africains maintenant d’évaluer les rapports des forces et jauger leurs intérêts en fonction de l’un ou l’autre camp. Exercice qui ressemble, à bien des égards, à celui d’un équilibriste.

    http://www.ubiznews.com/


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  • “En Côte d’Ivoire l’Occident appuie un candidat, c’est une erreur”

    Dans une interview accordée au quotidien Burkinabé “Le Pays”, le célèbre avocat français Jacques Vergès prend position dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et sur la justice internationale. Extrait !

    Quelle lecture faites-vous de la situation en Côte d’Ivoire ?

    Jacques Vergès : mon avis, les Occidentaux ont poussé à faire des élections en Côte d’Ivoire. On fait des élections pour confirmer un consensus. Il n’y a pas de consensus en Côte d’Ivoire. Il vaut mieux attendre 12 ans que d’arriver à la situation actuelle. D’autre part, l’Occident appui un candidat. Je pense que c’est une erreur. Ce candidat apparaît comme un candidat de l’étranger. l

    Pour vous, le candidat auquel vous faites allusion n’a pas gagné les élections ?

    J. V. : Je n’en sais rien. Même s’il a gagné… Je n’habite pas la Côte d’Ivoire, je ne connais pas exactement la Côte d’Ivoire. Je ne peux pas, comme les Occidentaux, rester à l’étranger et dire que c’est comme ci ou comme cela. l

    Quelle appréciation faites-vous de la justice internationale ?

    J.V. : Je préfère parler plutôt d’injustice internationale. Vous savez, les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques. Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l’esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice qu’ils interviennent. Quelle est cette justice ? J’ai travaillé pour le tribunal de la Yougoslavie et pour celui du Cambodge. Les magistrats appliquent des règles, mais eux n’ont pas de règles. Ils font leurs règles eux-mêmes. Au Burkina ou en France, un juge dit que telle personne est gardée à vue 30 jours. La loi dit que c’est le délai maximum. Mais le juge dit que je veux le garder plus longtemps. La loi est faite par le Parlement et non pas par le juge. Dans le cas de Milosevic (ndlr, il était un de ses clients) au tribunal pour la Yougoslavie, on a changé la loi 22 fois. Ils violent le principe de Montesquieu. C’est la première chose. Au Cambodge, le tribunal vient de décider de faire appel à des donateurs privés. Quand un homme riche vous donne de l’argent, ce n’est pas pour rien. Vous vous vendez. Quand vous acceptez l’argent de n’importe qui, vous faites n’importe quoi. Je prends l’exemple du tribunal pour le Liban. Il y a 4 ans, les commanditaires de ce tribunal ont dit qu’il faut mettre en cause les Syriens. On a arrêté 4 Généraux réputés pro-Syriens. Il n’y avait rien contre eux. Les commanditaires ont dit ensuite que les Syriens ne les intéressaient plus, mais cette fois c’est le Hezbollah. On a libéré les captifs et on a essayé de mettre en cause le Hezbollah. Un tribunal est responsable devant l’opinion. On a fait le procès de Milosevic sans un Serbe dans le tribunal. On fait un procès au Cambodge où le chef du gouvernement dit qu’il ne veut pas qu’on accuse d’autres personnes, autrement il y aura la guerre civile. Le procureur qui est Canadien dit qu’il a le droit d’avoir une opinion. Les magistrats de la Cour internationale sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb. La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par une bande de cosmopolites qui la méprisent. Il y a le cas de Béchir au Soudan. Je pense que les pays africains ont raison de ne pas appliquer le mandat international. L’Afrique n’est plus sous tutelle. Les Américains accepteront-ils qu’un pays africain juge Georges Bush pour sa guerre d’agression contre l’Irak ?


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