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    Désintégration criminelle

     

    Les éditoriaux de Jacques Cheminade sont publiés tous les quinze jours dans le journal Nouvelle Solidarité, sur www.solidariteetprogres.org ainsi que www.cheminade-le-sursaut.org

     



    Désintégration criminelle

    La désintégration sociale s’aggrave à tous les niveaux. Des salariés, ceux de New Fabris à Chatellerault, menacent de faire sauter leur usine s’ils n’obtiennent pas 30 000 euros par travailleur licencié. Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du Comité d’entreprise, a déclaré à l’AFP que « les bonbonnes de gaz sont installées avec des détonateurs » et que « si nous on n’a rien, eux n’auront rien du tout ». Cette expression de désespoir s’ajoute à beaucoup d’autres, à un moment où l’on évalue à plus de 26 millions la croissance du nombre de chômeurs dans le monde en 2009, le chiffre pour la France étant estimé à plus de 500 000.

    Aux 9e Rencontres d’Aix-en-Provence, organisées les 4, 5 et 6 juillet par le très officiel Cercle des économistes, la quasi-unanimité des participants a estimé que « le plus gros de la détérioration reste à venir ». Patrick Artus (Natixis) reconnaît : « Les emplois perdus le sont de façon irréversible… On fabriquera moins de voitures et moins de biens durables. Où seront créés les emplois de demain ? On ne sait pas. » Même Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne et porte-parole de l’oligarchie financière, change de ton :« Nous avons créé une entité nouvelle, l’économie mondialisée, dont nous découvrons la fragilité (sic)…L’avenir n’est écrit nulle part en ce moment. »

    En même temps, la « nouvelle grippe » avance en plein été : 23 enfants et 3 animateurs ont été infectés par le virus dans la colonie des vacances des Marmousets, près de Megève. Pour l’instant, la maladie est peu agressive, mais elle s’attaque, comme la grippe espagnole, aux plus jeunes, et le virus risque de muter ou d’incorporer d’autres éléments en s’étendant au cours de la période hivernale de l’hémisphère Sud. On estime que le nombre de personnes atteintes dans le monde dépasse plusieurs millions. Une mobilisation internationale serait immédiatement nécessaire, mais pour cela « on manque de ressources », alors que les Etats n’ont cessé d’arroser les grandes banques en argent frais. Il n’y a pas non plus d’argent pour les producteurs de lait qui produisent à perte et manifesteront demain, 14 juillet, à Strasbourg. Le monde marche sur la tête.

    Henri Guaino nous parle de l’emprunt Sarkozy dans Le Parisien, mais laisse entendre que l’Etat pourrait continuer à s’endetter auprès d’établissements financiers renfloués par ce même Etat !

    Personne parmi nos dirigeants n’évoque une faillite ordonnée et l’émission de crédit productif public, qui sont les deux mesures permettant d’arrêter le jeu destructeur des casinos et de faire renaître une économie basée sur l’équipement de l’homme et de la nature.

    Au contraire, tous font assaut d’opportunisme Vert. Sarkozy « croit totalement à la révolution verte et à la croissance durable », l’extrême-gauche se précipite pour « sortir du nucléaire », le Modem et le PS arborent la croissance verte et Cohn-Bendit peut se permettre de jouer les vierges effarouchées.

    Pendant ce temps, le système de santé est en voie de privatisation au profit des assurances complémentaires et au détriment des plus faibles, les cliniques privées continuent de partir à l’assaut des hôpitaux publics, les malades pauvres sont exclus des soins et l’on constate que la bulle Borloo des services à la personne ne crée pas les emplois escomptés et profite aux 10% des ménages les plus aisés.

    Notre avenir est hors de ce système criminel.

     

    Jeudi 16 Juillet 2009
    Jacques Cheminade

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