• La Folie D’une Societe Perdue : Derniers Avertissements

    Les problèmes présentés dans cette vidéo sont valables pour tout pays de l’Europe Occidentale, et tout pays excessivement dépendant des marchés occidentaux.

    La vidéo couvre la dette, la crise monétaire et les métaux précieux.

    par EconomieNet vendredi 11 mars 2011 -


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  • La Grèce demande à l’UE une action «urgente» contre les agences de notation

    Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, fait cette réclamation, après une nouvelle dégradation de la note grecque par l'agence Moody's.

    Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a demandé une action «urgente» contre les agences de notation, dans un courrier adressé aux dirigeants économiques européens et rendu public jeudi, après une nouvelle dégradation de la note grecque par l’agence Moody’s.

    Le ministre grec souligne dans cette lettre, envoyée mercredi, la nécessité d’une «action» envers les agences de notation financières par les instances européennes, soulignant que cette question doit être «traitée d’urgence au niveau de l’Eurogroupe», dont un sommet est prévu vendredi à Bruxelles, ainsi qu’à celui «du conseil des ministres européens des finances».

    La dernière dégradation de la Grèce, ravalée lundi dans la catégorie des pays à risque de défaut de paiement, «est davantage révélatrice de la distorsion des motivations des agences, et du fait qu’on ne leur demande pas de comptes, que de la situation réelle de la Grèce», écrit notamment le ministre dans ce courrier.

    La lettre est adressée au dirigeant de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, au commissaire européen aux Finances Olli Rehn, au président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet et au Commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier.

    Sa publication coïncide par ailleurs avec une dégradation d’un cran par Moody’s de la note souveraine de l’Espagne, à «Aa2», annoncée jeudi matin, alors même que la Banque d’Espagne doit communiquer dans la journée sur la santé du secteur bancaire.

    (Source AFP)


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  • Récupération et solidarité à l’heure des poubelles

    10.03.2011 | Luis Benvenuty, Raúl Montilla | La Vanguardia

     

    Faire ses courses dans les rebuts des supermarchés : la tendance se confirme et grandit avec la crise. Dans la capitale catalane, un réseau de solidarité s’est constitué entre les glaneurs en tout genre.

    Réparateurs d’ascenseurs, retraités, éducateurs de jeunes enfants, immigrés au chômage en fin de droits, jeunes invoquant des motifs éthiques, ménagères d’une cinquantaine d’années cherchant de quoi oxygéner une économie familiale exsangue… Tous se retrouvent devant les poubelles. Soir après soir, en quête de nourriture, ils attendent ensemble la fermeture des supermarchés. Ils sont plus nombreux qu’il y a deux ans, plus que l’an dernier. La plupart d’entre eux cherchent un peu honteusement une part de leur subsistance, poussés par la nécessité, parmi des alcooliques et des mendiants qui n’ont déjà plus aucun espoir. Ils ne veulent pas finir comme ces derniers et se sont tissé un réseau de solidarité. Ce qu’ils trouvent est à tous et, quand les choses tournent mal, ils disparaissent.

    De l’or dans les ordures

    Cinq ou six personnes s’attroupent devant un supermarché de la chaîne Dia [enseigne de hard-discount], au nord-est de la ville. “Vous croyez que je suis fière de faire ça ? Ne me prenez pas en photo, prenez plutôt les membres du gouvernement !” s’exclame une femme d’un certain âge. “C’est qu’on a un travail”, lance un autre fouilleur de poubelles, un homme d’une quarantaine d’années. “De quoi on aura l’air au boulot, demain, si nos collègues voient que… ?”

    Devant un Caprabo [enseigne de distribution catalane], un Arménien arrache sa pipe à Teófilo, 88 ans. “Ah ! ça le reprend…”, soupire le vieil homme, résigné. L’Arménien prend la pose bras croisés, pipe à la bouche. “Je ne lui en veux pas, reprend Teófilo. Je le connais depuis un an, on attend la sortie des poubelles ensemble. Le problème, c’est qu’il boit beaucoup… !”

    Teófilo est originaire de Galice, dans le nord-ouest du pays. Il est arrivé à Barcelone en 1952. Il a été maçon et pêcheur, il habite rue Cera, dans le centre. “Ça fait des années que je vis en faisant les poubelles des supermarchés”, explique-t-il sans s’arrêter de marcher, pour lutter contre le froid, en s’appuyant sur sa canne. “Avant, dans les ordures, on trouvait de l’or, mais aujourd’hui il y a trop de plastique… Et, comme on est de plus en plus nombreux à fouiller les poubelles, ce n’est plus la même chose. Normalement, on arrive à s’entendre, surtout à mesure qu’on se connaît mieux. Mais, parfois, il y en a qui abusent… Enfin, il faut faire avec… Ma fille sait que je fais ça, mais elle a déjà ses deux filles à aider. L’une d’entre elles a épousé un garde civil et la voilà veuve.”

    David fait les poubelles depuis un mois. Il est arrivé en Catalogne il y a treize ans. Il a travaillé comme soudeur, maçon, plombier, etc. Il n’a jamais eu à se plaindre. “Aujourd’hui, je sous-loue deux pièces de mon appartement, raconte-t-il. J’arrive en fin de droits et j’ai deux enfants à élever en Equateur. Je viens au supermarché une fois par semaine. Avec les voisins de mon immeuble, on fait ça à tour de rôle.”

    David habite dans un immeuble de la rue Carretes, où vivent beaucoup de personnes âgées et de chômeurs. “Les seules qui travaillent, c’est les femmes qui lavent les escaliers. On cherche presque tous à manger dans les poubelles des supermarchés, on partage. On va aussi dans les églises qui distribuent de la nourriture, mais là on ne nous donne qu’un peu de riz, des pâtes, un litre de lait. Alors que, dans les poubelles, on peut trouver des légumes frais, des surgelés, de la charcuterie…”

    Un employé du supermarché vient annoncer que les poubelles ont déjà été sorties à l’heure du déjeuner. Le secret consiste à ne pas gêner les employés de ces magasins, à ne rien salir. L’opération, menée en silence, ne dure que quelques minutes. L’un extrait le grand sac noir de la poubelle et l’ouvre sur le trottoir. Tous se ruent sur son contenu. Mariaj, une Allemande de 22 ans, sort d’un Lidl de la rue Pujades et s’arrête pour faire quelques dons. “En Allemagne, on fait comme ça, c’est éthique.” Elle ne voit aucun inconvénient à partager ses desserts de gélatine et ses yaourts avec ceux qui en ont besoin.

    Gâcher n’est pas éthique

    “Ce n’est pas que je n’ai pas d’argent”, dit Marc, 28 ans, éducateur au chômage, aux portes d’un Sorli Discau de la rue Marina, “mais je suis quand même un peu juste. En venant ici, je fais des économies et ça me permet de dépenser pour autre chose. Et puis, ce n’est pas éthique de gâcher tant de nourriture.” “On voit à peu près toujours les mêmes têtes, ajoute son amie Judit. A part nous, il y a une ou deux autres personnes, nos deux amis poivrots…” Erem, 55 ans, un Russe, technicien de maintenance d’ascenseurs, parle anglais, français, italien et grec. Il n’a pas de famille, il est arrivé il y a sept mois, en quête de nouveaux débouchés. Cela fait quatre mois qu’il vit des poubelles.

    “Il est temps qu’on s’en aille”, lance Marc, au moment où un SDF, ivre mort, arrive droit sur eux. Erem, pourtant volontiers blagueur, efface le sourire de son visage pour conclure : “Si je fais ça, c’est parce que je suis sûr que c’est temporaire. Sans ça, je me tirerais une balle.”


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  • En Espagne, on réintroduit la Peseta

    Une petite ville de pécheurs de Galice a décidé de réintroduire la peseta afin de donner un coup de pouce à l’économie locale... Et ça marche ! On vient de loin pour se débarrasser de ses vieux billets n’ayant plus cours légal, commerçants et clients sont ravis.

    La Peseta n’est plus la monnaie officielle de l’Espagne depuis neuf ans, mais la crise économique actuelle oblige certains à recourir à des solutions inventives. Ainsi, à Murgados, vous pouvez payer tous vos achats indifféremment en euros ou en pesetas dans 60 magasins.

    La Banque d’Espagne estime que l’équivalent de 1,7 milliards d’euros en pesetas n’ont jamais été convertis pendant la période de trois mois prévue a cet effet en 2002, ou depuis.

    Bas de laine, matelas, touristes qui gardent un souvenir... C’est dans ce trésor éparpillé que puisent les commerçants de Murgados.

    La Banque d’Espagne continue d’accepter l’échange des pesetas, mais peu de gens le savent, et c’est de toute façon bien moins amusant qu’un voyage dans le temps !


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  • Moody's abaisse la note de la Grèce

    ATHENES — A quelques jours d'un sommet européen crucial pour l'avenir de l'euro, l'agence de notation financière Moody's a fait pression sur les gouvernements de la zone euro en abaissant lundi un peu plus la notation souveraine de la Grèce, dont le gouvernement a vivement réagi.

    Moody's Investors Service, une des trois grandes agences de notation dans le monde, a annoncé lundi avoir abaissé de trois crans la note souveraine de la Grèce, à B1 contre Ba1 auparavant, et prévenu qu'elle pourrait encore l'abaisser, en raison de difficultés économiques persistantes dans le pays et du risque de restructuration de la dette après 2013.

    Cette note fait entrer la Grèce dans la catégorie des pays dits à risque. Elle est attribuée à des émetteurs ne présentant qu'une "faible sécurité de remboursement sur le long terme".


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  • Les députés européens se votent une augmentation de 1500 euros

    Les députés européens ont ignoré les appels à l’austérité imposée par la crise et se sont alloués hier une augmentation de 1 500 euros par mois de leurs budgets de frais d’assistants. Les députés européens ont une rémunération mensuelle de 7 956,87 euros avant impôts et bénéficient d’une enveloppe mensuelle de 19 709 euros pour rémunérer leurs assistants. C’est cette enveloppe qu’ils viennent d’augmenter à 21 209 euros. Avec ce vote, les dépenses du Parlement européen augmenteront de 13,2 millions par an. Ce vote, dénoncé par les Verts qui le jugent « irresponsable » va à l’encontre de l’appel lancé par la Commission européenne, invitant les institutions à réduire leurs dépenses de fonctionnement. « Voter une augmentation du budget pour les assistants des députés européens en période d’austérité et de coupes budgétaires partout en Europe est tout simplement insensé », a déploré l’eurodéputée verte allemande Helga Trüpel, membre de la commission des Budgets. L’augmentation a été votée par les élus conservateurs, avec le soutien des socialistes, a-t-elle souligné. Pour elle, « Le vote des socialistes en faveur de cette augmentation montre clairement une déconnexion avec les réalités ».

    Source : leprogres.fr


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  • Les "cajas" devront refinancer 99 Milliards d'euros de dettes d'ici fin 2012 !

    (Boursier.com) -- La situation des caisses d'épargnes espagnoles apparait de plus en plus tendue. En plus de leur forte exposition au marché immobilier, les fameuses "cajas" pourraient être confrontées à un autre problème : les besoins de financement. Les crises immobilière et de la dette souveraine ont en effet bloqué l'accès des caisses aux marchés des capitaux. Or, l'industrie a besoin de montants non négligeables afin de refinancer les dettes qui arrivent à échéance. Selon les estimations de Bank of America-Merrill Lynch reprises par CinCodias.com, ce sont 99 Milliards d'euros de dettes qui arriveront à maturité au cours des deux prochaines années : 44 MdsE en 2011 et 55 MdsE l'an prochain.

    Jusqu'à présent, le secteur a pu accéder aux marchés de capitaux au compte-goutte et grâce, notamment, aux garanties offertes par l'Etat. Mais, selon la banque d'investissement américaine, tout n'est pas noir. D'abord, le secteur dispose de 132 Milliards d'euros d'actifs qu'il pourra apporter en tant que garantie auprès de la BCE pour obtenir la liquidité nécessaire et faire face à ses échéances de 2011. Parallèlement, pour chaque point de pourcentage de différence entre les dépôts et les crédits les besoins de financement se réduiraient de 7 MdsE.

    Ainsi, les analystes de Merrill croient que les banques pourront résoudre ce problème de liquidités confortablement. Mais ces besoins auront un impact sur les résultats des caisses. Bien que les cajas puissent respecter les nombreuses échéances, elles devront se battre pour accéder aux marchés avec le soutien de l'Etat et des banques, les taux d'intérêts exigés par les investisseurs seront répercutés au niveau des marges.

    Moody's expliquait de son coté la semaine dernière que le déficit en capital des banques espagnoles pourrait atteindre 50 Milliards d'euros et est surtout le fait des caisses d'épargne non cotées.


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  • Les violences en Lybie tirent le pétrole et l'or

    (Boursier.com) -- Les craintes d'une contagion des insurrections moyen-orientales s'est accrue ce week-end après de violents affrontements en Libye. Ce matin, le cours du baril de pétrole brut américain WTI a rebondi de plus de 1,5% à 87,40$ (contrat à terme de mars) sur les marchés asiatiques, tandis que le Brent de Mer du Nord s'approche à nouveau des 104$ le baril à 103,70$. De son côté, l'or grimpe de 0,8% à 1.395$ l'once, au plus haut depuis 7 semaines, les investisseurs se reportant sur le métal jaune comme valeur refuge...

    Ce weekend la répression en Libye, qui est le 12ème exportateur mondial de brut et membre de l'OPEP, s'est aggravée, et le bilan s'est alourdi à au moins 233 morts depuis mardi, selon l'association Human Rights Watch (HRW). Hier, un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a estimé que son pays était au bord de la guerre civile et a affirmé que l'armée maintiendra l'ordre "à n'importe quel prix", tout en promettent la mise en oeuvre d'un programme de réformes. Selon la chaîne britannique 'BBC', le chef de la tribu Al-Zuwayya, très influente dans l'est de la Libye, a menacé hier pour la première fois de couper les approvisionnements pétroliers vers l'Occident dans les 24 heures si les autorités ne cessaient pas l'"oppression des opposants".

    La Libye produit 1,58 million de barils de pétrole par jour (mbj), ce qui ne représente un peu plus de 5% de la production journalière de l'OPEP, qui assure elle-même environ 40% de la production mondiale. Mais des perturbations concernant les livraisons de Tripoli suffiraient à perturber les marchés, selon les analystes, dont la grande peur est désormais que la traînée de poudre n'atteigne les monarchies pétrolières du Golfe, à commencer par l'incontournable Arabie Saoudite...


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  • Dette : la Grèce ne pourra pas payer !

    Éclipsée par les événements arabes, la crise de l’euro pointe à nouveau le bout de son nez, dans les pays déjà concernés en 2010, mais dans d’autres aussi.

    Ainsi, les dernières livraisons de statistiques en Grèce nous démontrent que le plan de soutien « UE/FMI/DSK », mis en place en juin dernier, ne fonctionne pas.

    Non seulement il constitue une régression économique et sociale sans précédent (baisse des pensions de 7% par exemple), mais en plus nous savons désormais qu’il ne produit pas les effets escomptés sur la dette, qui atteindra 153% du PIB cette année, contre 128% en 2009 ! Sur 8% de déficits publics grecs, 6,5% correspondent au paiement des intérêts.

    Lire la suite de l’article : Marianne2.fr


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  • Trichet n'exclut pas une hausse des taux en avril

    Jean-Claude Trichet, le président de la BCE.
    Jean-Claude Trichet, le président de la BCE. Crédits photo : Michael Probst/AP

    Le président de la Banque centrale européenne estime qu'une «grande vigilance s'impose» concernant l'inflation. Le principal taux d'intérêt directeur reste pour le moment à 1%.

    Alerte sur l'inflation. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a prévenu qu'une hausse des taux d'intérêt «est possible» dès le mois prochain, afin de contenir la reprise de l'inflation observée ces derniers mois. Il ne faut toutefois pas anticiper «une grande hausse des taux en avril», a-t-il ajouté, et une telle démarche ne serait «certainement pas le point de départ d'une série de hausses».

    «Les risques pesant sur les perspectives d'évolution des prix sont orientés à la hausse», a argumenté Jean-Claude Trichet. «Il est primordial que la poussée actuelle de l'inflation ne crée pas d'importantes pressions inflationnistes sur le moyen terme.» Les membres du directoire de l'institution répètent depuis plusieurs semaines qu'une hausse des salaires doit être évitée pour ne pas alimenter l'inflation. Cette dernière est principalement due à l'envolée des prix des matières premières, notamment du pétrole.

    La Banque centrale européenne (BCE) prend donc les marchés de court. Bien qu'ils s'attendaient à un discours plus ferme sur le niveau des prix, ils n'attendaient pas une remontée du loyer de l'argent avant la deuxième moitié de l'année. En réaction, l'euro a dépassé le seuil de 1,39 dollar. Dans la foulée des déclarations de Jean-Claude Trichet, les analystes de la banque Nomura ont avancé de septembre à avril leur prévision de hausse des taux de 0,25%.


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  • La Caroline du Sud veut battre monnaie

    "Si les gens perdent confiance dans le dollar, nous devons trouver une solution de rechange", explique le sénateur d’État de la Caroline-du-Sud Lee Bright, pour motiver sa nouvelle législation qui établit les bases de la création d’une nouvelle devise d’État étalonnée par l’or et l’argent qui pourrait protéger la stabilité financière de l’État dans l’éventualité de l’effondrement du système de la Réserve Fédérale.

    Sa proposition de loi pourrait être soumise à l’Assemblée Générale pour début novembre.

    Sa législation se fonde sur les déclarations de plusieurs experts dûment reconnus qui "prédisent l’inévitable destruction de la monnaie du système de la réserve fédérale du fait d’une hyper inflation dans un futur prévisible".

    Elle rappelle au passage que la Cour Suprême et la Constitution déclarent les Etats libres de battre leur monnaie si leurs besoins le justifient, et que la Géorgie et la Virginie réfléchissent également à la mise en place d’une mesure similaire pour faire face à l’effondrement attendu de la Fed.

    Phil Bailey, directeur du comité électoral Démocratique au Sénat, a considéré que ses efforts ne constituaient pas moins qu’une manoeuvre de distraction pour détourner des réels problèmes de l’État : "Rien dans cette nouvelle monnaie va permettre de créer un emploi ou d’améliorer l’éducation", a-t-il déclaré vendredi.


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  • Fin 2011 : Chute du 'Mur des pétro-dollars' et choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis

     

    - Communiqué public GEAB N°52 (15 février 2011) -


     

    GEAB N°52 est disponible! Crise systémique globale / Dislocation géopolitique mondiale -  Fin 2011 : Chute du 'Mur des pétro-dollars' et choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis
    Avec ce numéro 52 du GEAB, notre équipe célèbre deux anniversaires importants en terme d'anticipation. C'est en effet en Février 2006, il y a donc cinq ans exactement, que le GEAB N°2 a rencontré brusquement un succès mondial en annonçant le prochain « Déclenchement d’une crise mondiale majeure » caractérisée notamment par « La fin de l’Occident tel qu’on le connaît depuis 1945 ». Et c'est il y a deux ans exactement, en Février 2009, qu'avec le GEAB N°32, LEAP/E2020 anticipait le début de la phase de dislocation géopolitique mondiale pour la fin de cette même année. Dans les deux cas, il est important de noter que l'intérêt indéniable suscité par ces anticipations au niveau international, mesurable notamment aux millions de lecteurs des communiqués publics concernés, n'a eu d'équivalent que le silence des principaux médias sur ces mêmes analyses et l'opposition farouche (sur Internet) de la très grande majorité des experts et spécialistes économiques, financiers ou géopolitiques.

     

    Taux de chômage officiel (12/2010) - Source : BMGBullion, 01/2011
    Taux de chômage officiel (12/2010) - Source : BMGBullion, 01/2011
    Pourtant, en ce début 2011, plus grand monde ne doute que nous sommes bien engagés dans un processus d'ampleur historique qui voit le monde d'après 1945 s'effondrer sous nos yeux, Etats-Unis en tête, tandis que la communauté internationale se disloque chaque jour un peu plus, tout comme le tissu social et économique de la plupart des pays de la planète (1). Mais cette évidence actuelle n'a bien entendu pas empêché « décideurs et experts » (2), en 2006, d'être certains qu'il n'y avait aucun risque de crise importante à l'horizon ; et, en 2009, qu'il était absurde d'imaginer le moindre risque de dislocation de l'ordre mondial en place et encore moins de l'ordre social. Hélas, aujourd'hui, la capacité intellectuelle de ces élites à faire face aux changements en cours ne semble pas s'être améliorée puisque les mêmes « décideurs et experts » n'imaginaient pas possible il y a seulement deux mois que la Tunisie, puis l'Egypte puissent voir leurs régimes être renversés prochainement. Gouvernements et institutions internationales aveugles (3), experts et médias dépassés (4), … les élites occidentales, et leurs clones des différentes régions du monde, continuent à s'enfoncer sur les « holzweg » de l'Histoire, ces chemins forestiers qui ne mènent nulle part, ou plus exactement comme le soulignait Heidegger, qui ne mènent quelque part que si on a l'humilité d'être constamment à l'écoute de la forêt et de ses signaux (5).

    Néanmoins, alors que les signaux deviennent de vraies sirènes d'alerte, nos élites semblent décider à tout faire pour les ignorer. Prenons un exemple très récent : la comparaison des évènements affectant le monde arabe avec la Chute du Mur de Berlin. Notre équipe a été très intéressée de constater que cette image que nous utilisons depuis 2006 pour aider à comprendre le processus en cours de désintégration de la puissance des Etats-Unis, est désormais reprise allègrement par des dirigeants politiques (Angela Merkel en-tête (6)) et des experts en tout genre. Pourtant, à ce jour, ceux-là même qui font cette comparaison semblent s'interdire de poursuivre leur cheminement intellectuel jusqu'au bout, jusqu'au moment où il débouche sur une compréhension de la dynamique des évènements. Ils se contentent de décrire, sans analyser.

     

    Taux de chômage par pays dans le monde arabe et en Iran - Source : Le Temps, 11/02/2011
    Taux de chômage par pays dans le monde arabe et en Iran - Source : Le Temps, 11/02/2011
    Or ce « mur » qui s'effondre a bien été construit par quelqu'un, ou quelque chose, et dans un but précis. Le « Mur de Berlin » avait été construit par le régime est-allemand, dans le contexte plus général du « Rideau de Fer », voulu par l'URSS, pour séparer le plus hermétiquement possible le bloc communiste de l'Occident. Et cela visait essentiellement à éviter toute remise en cause du pouvoir détenu par le parti unique dans chaque pays communiste afin de perpétuer le contrôle par Moscou des pays européens de l'Est ; en échange, Moscou assurait soutien sans faille et prébendes en tout genre aux dirigeants des pays d'Europe de l'Est. L'effondrement du « Mur de Berlin », remettant en cause ces monopoles de pouvoir et donc les objectifs qu'ils servaient, a ainsi provoqué en quelques mois la chute successive de tous les régimes communistes d'Europe de l'Est pour se terminer deux ans plus tard par la dissolution de l'URSS et la fin de soixante-dix ans de pouvoir absolu du parti communiste russe.

    Alors, si c'est aussi un « mur » qui est en train de tomber sous nos yeux dans le monde arabe, pour pouvoir espérer anticiper la suite des évènements, il est essentiel de pouvoir répondre à ces questions : qui l'a construit ? Dans quel but ? Et les réponses ne sont pas si difficiles à trouver pour qui ceux qui ne regardent pas l'actualité avec des œillères idéologiques :

    . ce « mur » a été construit par chacun des dictateurs (ou régimes) arabes de la région afin de s'assurer du maintien de leur monopole sur le pouvoir et les richesses du pays, en évitant tout risque de remise en cause de leur parti unique ou de leur légitimité dynastique (pour les royaumes). En ce sens, il y a très peu de différence entre les cliques au pouvoir dans les pays arabes et celles qui dirigeaient les pays communistes.

    . ce « mur » s'intégrait dans le dispositif plus général mis en place par Washington pour préserver son accès préférentiel (et en Dollars US) aux ressources pétrolières de la région et préserver les intérêts d'Israël. L'intégration poussée de l'appareil militaire et sécuritaire de ces pays (sauf la Syrie et la Lybie) avec le dispositif de défense des Etats-Unis assur(ait) un soutien américain sans faille et permet(tait) aux dirigeants arabes concernés de bénéficier de prébendes en tout genre sans risque de remise en cause par des forces intérieures ou extérieures.

    Ainsi, en réfléchissant un peu plus à sa comparaison avec la Chute du Mur de Berlin lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, la chancelière allemande aurait pu se tourner vers sa voisine de débat, la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, et lui demander : « Ne pensez-vous pas que les évènements actuels en Tunisie et en Egypte sont les premiers signes de la chute de tous les régimes qui dépendent de Washington pour leur survie ? Et qu'ils peuvent en particulier conduire à un effondrement rapide du système d'approvisionnement en pétrole des Etats-Unis tel qu'il a été mis en place il y a des décennies ? Et donc du système global de facturation du pétrole et du rôle central du Dollar en la matière ? (7) ». Pendant que l'audience de la Conférence sur la Sécurité de Munich se serait soudain rendu compte qu'ils débattaient enfin de quelque chose de sérieux (8), Angela Merkel aurait pu ajouter : « Et concernant Israël, ne pensez-vous pas que cette chute de « mur » va impliquer très vite la nécessité de reconsidérer toute la politique américano-israélienne dans la région ? (9) ». Et là miracle, la Conférence sur la Sécurité de Munich aurait repris pied dans le XXI° siècle et le débat euro-américain pouvait se ressourcer dans le monde réel au lieu de divaguer dans la virtualité transatlantique et la lutte contre le terrorisme.

    Hélas, comme nous le savons tous, cet échange n'a pas eu lieu. Et les divagations de nos dirigeants risquent donc de continuer avec comme conséquence d'accentuer les chocs de l'année 2011 et de son caractère impitoyable comme anticipé dans le GEAB N°51.

     

    Performance annuelle relative de 40 classes d'actifs (en %, valorisation en $ US) (en vert : gain / en rouge : perte) - Source : Chris Martenson, 04/02/2011
    Performance annuelle relative de 40 classes d'actifs (en %, valorisation en $ US) (en vert : gain / en rouge : perte) - Source : Chris Martenson, 04/02/2011
    Pourtant, LEAP/E2020 est convaincu que les évènements actuels dans le monde arabe, dont nous avions correctement anticipé les mécanismes, sont avant tout la traduction régionale des tendances de fond de la crise systémique globale, et en particulier de la dislocation géopolitique mondiale (10). A ce titre, ils sont les prémisses de chocs majeurs dans les trimestres à venir. Nous estimons en particulier que la fin 2011 sera marquée par ce que notre équipe appelle la « Chute du Mur des pétro-dollars » (11) qui génèrera immédiatement un choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis. C'est d'ailleurs l'un des sujets principaux de ce GEAB N°52 avec l'anticipation plus générale de l'évolution du monde arabe (y compris un indicateur précis du risque-pays dans la région). D'autre part notre équipe analyse l'accélération en cours du processus d'émergence de l'Euroland et ses conséquences pour l'Euro et la situation en Europe. Enfin, nous présentons nos recommandations concernant tous ces évènements.
     

     

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    Notes:

    (1) Même le FMI, à l'imagination pourtant peu développée, évoque désormais le spectre de guerres civiles à travers toute la planète comme le rapporte le Telegraph du 01/02/2011 ; tandis que The Onion du 24/01/2011 s'exerce avec succès à l'humour noir dans un article étonnant, mais révélateur de l'ambiance actuelle, qui évoque la désignation par la Fondation du Patrimoine Mondial, sponsorisée par Goldman Sachs, du « Fossé entre riches et pauvres de la planète » comme étant la 8° Merveille du Monde du fait de son ampleur désormais sans équivalent.

    (2) Nous mettons des guillemets car à notre avis un décideur qui ne prévoit rien et un expert qui ne sait rien sont en fait des imposteurs.

    (3) La CIA et le gouvernement français fournissent deux illustrations exemplaires de cette tendance générale : ils n'ont rien vu venir en Tunisie et en Egypte, alors même que les uns dépensent des dizaines de milliards de Dollars par an pour espionner le monde arabe et que les autres se promenaient au plus haut niveau (Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères) au cœur des pays concernés. La simple lecture de nos anticipations de 2008 (GEAB N°26 sur le sujet aurait pourtant pu les mettre sur la piste puisque ce sont exactement les tendances décrites alors qui ont abouti aux évènements tunisiens et égyptiens de ces dernières semaines. Comme le résume brutalement le Spiegel du 03/02/2011, « La révolution, ça n'est pas bon pour les affaires » … surtout quand on a rien vu venir pourrait-on ajouter.

    (4) En la matière, les investisseurs et les acteurs économiques qui se sont contentés de ces analyses se retrouvent aujourd'hui dans des difficultés sérieuses puisque les « El Dorado » promus à coup de reportages et de commentaires « éclairés » se sont transformées brutalement en piège à capitaux, en zones instables, en prévisions incertaines. Les « fantastiques avantages compétitifs » sont quant à eux devenus en une nuit ou presque des « risques pays insupportables ». Délocalisation, sous-traitance, tourisme, construction d'infrastructures, … pour l'ensemble de ces activités, c'est en effet tout le contexte social, légal, économique, monétaire et financier des pays concernés qui est projeté dans l'inconnu.

    (5) Petite remarque philosophique et méthodologique : sans aucune préméditation, notre équipe s'inscrit ici à nouveau dans une approche très franco-allemande puisque notre travail d'anticipation s'appuie non seulement sur cette notion d' « écoute » et de dévoilement de réalité chère à Heidegger, mais également sur l'approche défendue par Descartes, à savoir, la définition d'une méthode rationnelle. Voilà d'ailleurs une synthèse qui devrait inspirer ceux qui actuellement travaillent à définir les futures caractéristiques de la gouvernance de l'Euroland. Pour en savoir plus sur cette question du « chemin » chez Heidegger et Descartes, on peut lire utilement cette page du site Digressions. Et pour mieux comprendre la méthode utilisée par LEAP/E2020 et tenter de l'appliquer vous-même directement, nous vous recommandons le Manuel d'Anticipation Politique publié aux éditions Anticipolis.

    (6) Source : Bundeskanzlerin, 10/02/2011

    (7) On assiste déjà à des mouvements d'ampleur autour du pétrole puisque les Etats-Unis s'apprêtent à abandonner leur propre indice WTI du cours du pétrole pour se rallier à l'indice européen Brent étrole) auquel l'Arabie saoudite s'est déjà convertie en 2009 en abandonnant le WTI. La divergence des cours entre les deux indices a culminé avec la crise égyptienne. Nous revenons sur la question pétrolière dans un autre chapitre de ce numéro du GEAB. Source : Bloomberg 10/02/2011

    (8) Cette conférence, à l'instar du Forum de Davos, a un air délicieusement rétro. Les organisateurs et les participants semblent ne pas avoir réalisé que le monde auquel ils appartiennent a disparu, que leurs débats n'intéressent en fait plus personne dans le monde « réel » et que les nombreuses heures d'émissions qui leurs sont consacrées sur les chaines de télévision internationales sont la mesure inverse du très petit nombre de spectateurs qui les regardent. Avec plus de 1.500 participants américains et britanniques contre 58 latino-américains et moins de 500 asiatiques, Davos incarne indéniablement le forum typique du « monde d'avant la crise », confirmé par sa signature linguistique, le monolinguisme anglophone (même sur son site web). Monolinguisme ou multilinguisme constitue d'ailleurs selon LEAP/E2020 un premier critère très simple d'évaluation pour savoir si un projet ou une organisation à vocation internationale appartient plutôt au monde d'avant la crise ou au contraire est déjà en partie adaptée au monde d'après.

    (9) A ce sujet, il faut lire le remarquable éditorial de Larry Derfner dans le Jerusalem Post du 09/02/2011.

    (10) Washington a ainsi fait preuve d'une impréparation absolue, puis d'une indécision évidente, confirmant non seulement la fin de tout leadership américain au niveau international mais l'accélération d'un processus de paralysie du pouvoir central américain. Pour comprendre l'importance du phénomène, il faut garder en mémoire que l'Egypte est l'un des pays au monde qui est le plus directement financé et encadré par les Etats-Unis depuis la fin des années 1970. D'ailleurs, le New York Times du 12/02/2011 résume très bien la situation, tout en essayant de la présenter comme une stratégie alors qu'elle n'est qu'une absence de stratégie, en décrivant la gestion de la crise par Barack Obama comme étant du « straddle », une technique boursière consistant à essayer de se couvrir des deux côtés quand on sent qu'un événement important va arriver mais qu'on a aucune idée du sens qu'il va prendre. Au passage, l'article illustre le clivage entre « anciens » et « modernes » que cette crise a fait émerger au cœur du pouvoir US. Mais, nous revenons plus en détail sur tous ces aspects et leurs conséquences dans une autre partie de ce GEAB.

    (11) Qui est un segment stratégiquement essentiel du « Mur Dollar », comme le « Mur de Berlin » l'était pour l'ensemble du « Rideau de Fer ».

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  • Les créances douteuses des caisses d’épargne espagnoles s’élevaient à environ 100 milliards d’euros

    Les créances douteuses des caisses d’épargne espagnoles ("cajas") s’élevaient à environ 100 milliards d’euros à fin 2010, a déclaré lundi le gouverneur de la Banque d’Espagne Miguel Angel Fernandez Ordonez.

    Lors d’une conférence de presse, il a ajouté que les chiffres dont dispose la banque centrale montrent que l’exposition totale des caisses d’épargne régionales au secteur de l’immobilier et de la construction atteignait 217 milliards d’euros, dont 173 milliards de crédits et 44 milliards d’actifs (bâtiments et terrains) transférés aux établissement en cas d’impayés.

    A l’automne, la Banque d’Espagne avait chiffré à 181 milliards d’euros les actifs problématiques de l’ensemble du système financier du pays (caisses d’épargne et banques).

    L’institut d’émission a précisé que 100% des pertes potentielles enregistrées à ce jour par les cajas étaient couvertes par des provisions.

    Miguel Angel Ordonez a ajouté que le déficit en capital des caisses d’épargne n’excédait pas 20 milliards d’euros, un chiffre similaire à celui annoncé par le gouvernement.

    "L’origine de ce chiffre est très simple. Le gouvernement nous a demandé à quel niveau ce déficit pourrait s’élever, et nous avons répondu : pas plus de 20 milliards d’euros", a-t-il dit.

    La consolidation du secteur, qui a vu le nombre de "cajas" passer de 45 à 17 au cours des six derniers mois, est achevée, a également déclaré le gouverneur.

    "Y aura-t-il de nouvelles fusions parmi les caisses d’épargne ? Pas avec la même intensité. Celles qui ont eu lieu ont été importantes. De nouvelles fusions ne poseraient pas de problème, mais cela ne sera pas nécessaire."

    L’Espagne a approuvé vendredi un décret renforçant les exigences fonds propres des banques tout en reportant de six mois l’échéance fixée aux établissements régionaux non cotés pour qu’ils lèvent des capitaux.

    Le gouverneur de la Banque d’Espagne a salué l’adoption de ce texte. "Il était indispensable et absolument nécessaire d’approuver le décret-loi pour faire face aux problèmes du système financier", a-t-il dit.

    Aucune restriction ne sera imposée aux investissements étrangers dans les caisses, le plus important étant leur stabilité, a ajouté Miguel Angel Ordonez.


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  • Athènes : les émeutes continuent

     


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  • C’est la Crise finale !

    En dépit des propos rassurants des experts, le système financier planétaire touche à sa fin… Une seule solution pour les États : reprendre le pouvoir de la monnaie.

    Nous vivons depuis trois ans la crise de la dette et on ne s’en sortira pas sans changer de système monétaire. Le système actuel de création monétaire fonctionne selon le principe de la monétarisation des actifs présent et futur. Ce système qui enrichit les rentiers et les intermédiaires (banquiers, spéculateurs et traders), qui appauvrit les plus pauvres par différents processus (socialisation des pertes, rigueur budgétaire, taxes supplémentaires, loyer sur les prêts, répercussion des emprunts des entreprises sur le prix des produits) est totalement irrationnel. Comme il a déjà été expliqué dans de précédents numéros de NEXUS, l’argent est créé par la dette, mais l’argent pour payer l’intérêt lui n’est jamais créé. Pour pouvoir continuer à payer leurs annuités de dettes toujours plus élevées, il faut que les entreprises augmentent sans cesse leur production de marchandises et leur productivité en limitant les salaires. En fait, la somme d’argent que l’on doit aux banques (tout acteurs économiques confondus) est supérieure à la monnaie en circulation. Ce qui fait que si l’on actualisait les remboursements des annuités futures au temps « t », aujourd’hui par exemple, il n’y aurait tout simplement pas assez d’argent pour couvrir les dettes. Donc pour pouvoir continuer à fonctionner, ce système a besoin d’une croissance infinie des PIB, sinon il s’écroule !

     Création de l’argent-dette

    Dès que la croissance faiblit, les entreprises et les ménages réduisent leurs investissements et donc leurs emprunts, ce qui réduit la masse monétaire et accentue donc la récession. Pour éviter cela, les États facilitent alors les crédits, au besoin en renflouant les banques mises en difficulté par la faillite de leurs débiteurs. Les financiers sont les premiers bénéficiaires de cette stratégie. Mais le comble de l’absurdité c’est que l’État ne fait pas vraiment marcher la planche à billet parce qu’il se l’est interdit par l’Article 104 du Traité de Maastricht, alors il crée de l’argent en émettant des titres publics de dette et donc en empruntant cet argent aux banques et autres financiers, souvent internationaux. Par exemple, les banques françaises ont des milliards d’euros de titres Grecs.

    Pour ne pas dévoiler le « pot aux roses » au grand public, on envoie des « experts » sur les plateaux TV, mais ces experts présentés comme neutres sont en réalité des banquiers, et on a inventé de nouveaux produits financiers comme les subprimes grâce à l’ingénierie de l’escroquerie : l’ingénierie financière – ce qui pour un ingénieur est un blasphème. Évidemment, les États ne pourront pas rembourser leurs dettes, parce que pour respecter les « lois » de l’orthodoxie libérale, il faut réduire les dépenses, imposer la rigueur ce qui a pour conséquence d’appauvrir les citoyens et de compromettre la sacro-sainte croissance indispensable pour que les acteurs économiques continuent de payer leurs annuités afin que les banques ne fassent pas faillites et que tout le système ne s’écroule pas alors qu’il concentre une part de plus en plus importante des richesses entre quelques mains ! En clair le système se mord la queue, le ressort du profit est cassé. Alors pour repousser l’échéance de la crise finale du capitalisme, on fait marcher la planche à billet à plein régime (750 milliards d’euros pour l’union Européenne) ce qui risque de créer de l’inflation.

    Parce que la crise finale cela veut dire que tout cet argent créé en échange de dettes incroyablement importantes perdrait sa valeur, ce qui ruinerait ceux qui le possèdent (les rentiers) et ceux qui le créent (les banques). Ceux qui détiennent le moyen d’échange (les banques), les grands moyens de production (les multinationales) et les grands moyens de propagandes (la presse), seraient ruinés et perdraient toute légitimité à diriger, à dominer la société et, cela, il n’en est bien sûr pas question (pour eux !).

    Mobiliser la création humaine

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la monnaie n’est pas simplement un moyen d’échange, c’est avant tout un outil, un symbole qui permet à une toute petite minorité de manipuler l’énergie, le travail humain. Marx a dénoncé à juste titre la captation de la plus-value par la classe bourgeoise, mais ce n’est que la pointe de l’iceberg de l’escroquerie capitaliste.

    La seule richesse d’une société, d’une communauté, outre les richesses naturelles du sol et du sous-sol du territoire où cette communauté est installée, est sa capacité à mobiliser, à organiser le travail, l’activité productrice. Pour mobiliser la création humaine à grande échelle, il avait autrefois deux moyens : la coercition et la foi. Les guerriers vainqueurs font travailler les vaincus, c’est l’esclavage puis le servage. Certains peuvent promettre une vie au paradis et la foi s’exprime par l’envie de réaliser collectivement de grandes choses qui nous dépassent.

     L’escroquerie capitaliste

    L’innovation du capitalisme, la monnaie fiduciaire puis la monnaie-dette, a permis de mobiliser l’énergie humaine avec une efficacité sans précédent dans l’histoire de l’humanité. La mystification bancaire repose sur le fait que la monnaie fiduciaire n’a aucune réalité autre que la confiance que l’on a en l’émetteur. Le scandale, évidemment, c’est de payer un loyer (un intérêt) sur cette monnaie qui est créé ex-nihilo. Le « génie » du capitalisme c’est d’avoir trouvé le moyen de créer autant de monnaie que l’activité humaine en a besoin à condition que cette activité génère du profit. Le problème c’est que les inventeurs de ce « moyen » ont perdu ou n’ont jamais eu (au choix !) le sens du bien commun.

    Une élite bancaire internationale détient le pouvoir suprême de création monétaire. Cela lui donne le contrôle des destinées des nations et de l’économie mondiale. En fait, tous nos problèmes viennent de là. C’est parce que l’argent est prêté avec intérêt et avec pour seul objectif de faire des profits que nous observons l’absurdité d’investissement dans des technologies « gadget » alors que des besoins de base ne sont pas satisfaits. En abandonnant leur droit de produire la monnaie, les peuples se sont mis dans une situation de servage vis-à-vis des banques.

     Qui doit créer la monnaie ?

    Depuis l’invention de la monnaie fiduciaire au XVIIe siècle et d’autant plus depuis l’abandon en 1971 de la référence à l’étalon or (35$/once d’or), un simple jeu d’écriture suffit à créer la monnaie. Mais qui doit créer la monnaie ? Si la monnaie est créée par un organisme public comme la banque centrale, la monnaie est propriété publique, la société civile est bénéficiaire directe de l’émission, ce qui est justifié puisque c’est elle qui est à l’origine de toutes les richesses disponibles sur le marché. Si la monnaie est créée par un organisme privé comme les banques commerciales, la monnaie devient propriété des actionnaires, elle est alors prêtée à la société civile qui verse en retour des intérêts considérables aux actionnaires.

    Pour en finir avec l’escroquerie monétaire il faudrait donner la fonction d’émetteur aux banques centrale de 100 % de la masse monétaire en circulation et pas simplement la fonction d’émettre la monnaie « centrale d’endettement » qui sert de garantie pour les banques privées comme c’est le cas actuellement. Le contrôle de la masse monétaire en circulation et donc la création des crédits nécessaires aux activités bénéfiques est le droit régalien du pouvoir politique issu du débat démocratique. La capacité de battre monnaie sur un territoire et donc la création de la confiance dans l’échange marchand est le premier devoir de tout gouvernement souverain. Pourquoi le gouvernement devrait-il payer de l’intérêt à un système bancaire privé pour l’usage de sa propre monnaie qu’il peut émettre lui-même sans intérêt et sans dette ?

     À L’État de reprendre son droit

    Le gouvernement se refuse à lui-même un privilège qu’il a accordé aux banques par la loi, il se fait le serviteur des banquiers et méprise le peuple. L’objectif des banques privées n’est pas d’émettre l’argent en fonction des besoins de la population, mais de faire le plus de profits possibles, et d’amener gouvernements, collectivités locales, entreprises et individus à s’endetter. Pour qu’un gouvernement soit vraiment souverain, il faut qu’il reprenne son droit de créer un argent libre de dette. Deux problèmes sont liés :

    1 - malgré les possibilités d’action de la Banque Centrale sur le refinancement et sur les taux d’intérêts de la monnaie émise par les banques commerciales, la quantité de monnaie en circulation lui échappe ce qui implique l’inflation des actifs et les bulles.

    2 - l’interdiction faite au niveau de la Banque de France en 1973 et ensuite confirmée en 1992 par le Traité de Maastricht (Article 104) de financer directement notre propre économie, coûte à la population française presque 1 milliard d’euros par semaine pour les seuls intérêts, sous forme d’un transfert vers les plus riches, détenteurs des obligations d’État.

     La solution : le « 100 % money »

    La solution de remplacement, c’est la réforme du « 100 % money » dite Robertson/Allais qui correspond à un système bancaire à réserves pleines, au contraire du système bancaire actuel dit « à réserves fractionnaires » (voir ci-dessous). Elle consiste en un transfert de la création monétaire depuis les banques privées vers la banque centrale revenue dans le giron public et contrôlé par les élus de la nation. Cette solution consiste en deux mesures qui doivent être prises simultanément :

    - Autoriser la banque centrale à faire de la création monétaire par simple jeu d’écriture au profit du Trésor Public.

    - Faire augmenter le taux de réserves obligatoires (actuellement 2 %) jusqu’à 100 %. Ceci revient à interdire la création de monnaie scripturale par les banques commerciales, qui deviennent de simples intermédiaires entre la Banque Centrale et l’économie réelle, et ainsi à contrôler efficacement ces banques qui ne réaliseront des profits qu’en fonction des services rendus à la société.

    Cette réforme permettrait :

    - À l’État, donc au peuple dans son ensemble, de bénéficier intégralement des bienfaits des émissions monétaires, aussi bien concernant le choix de la quantité de monnaie en circulation, sa répartition et les intérêts qui représentent des sommes considérables sur les créances détenues par les banques (environ 100 à 120 milliards d’euros par an, pour la France).

    - De mettre fin au chaos monétaire que nos économies capitalistes subissent depuis des siècles.

    - De détruire le lien artificiel et pervers entre création et destruction de monnaie et le mécanisme de crédit bancaire.

    - De permettre à nos économies de procéder à l’inévitable processus de désendettement public et privé sans passer par une phase destructrice de déflation subie ou d’hyperinflation organisée.

    - Que le taux d’intérêt puisse enfin jouer son rôle autorégulateur sur les marchés financiers et ainsi freiner les phénomènes de boom et de dépression.

     Contrôler la monnaie

    Une telle organisation du système bancaire et financier permettrait la réalisation simultanée de conditions tout à fait fondamentales :

    1 - l’impossibilité de toute création monétaire et de pouvoir d’achat en dehors de celle de la monnaie de base par les autorités monétaires ;

    2 - la suppression de tout déséquilibre potentiel résultant du financement d’investissements à long terme à partir d’emprunts à court ou à moyen terme ;

    3 - l’expansion de la masse monétaire globale, constituée uniquement par la monnaie de base, au taux souhaité par les autorités monétaires ;

    4 - une réduction majeure, sinon totale, de l’amplitude des fluctuations conjoncturelles ;

    5 - l’attribution à l’État, c’est-à-dire à la collectivité, des gains provenant de la création monétaire, et l’allégement voir la suppression des impôts actuels ;

    6 - un contrôle aisé par l’opinion publique et par le Parlement de la création monétaire et de ses implications.

    Ce projet – défendre ce qui devrait être une prérogative de l’État et seulement de l’État : l’émission de toute nouvelle monnaie – a été proposé par les économistes Maurice Allais, Irving Fisher, Ricardo et d’autres. Si la France adoptait un tel schéma et que nos partenaires européens le refusaient, la France se devrait d’en tirer les conséquences. Car il apparaît de plus en plus évident que la construction européenne s’est faite jusqu’à présent, dans le but de réaliser une oligarchie des transnationales et des institutions financières. C’est pourquoi l’Union européenne de 2010 impose la libéralisation des services, l’indépendance de la BCE, l’endettement des États et des collectivités territoriales, la perte des droits régaliens et de la souveraineté du peuple. Pour mettre fin à cet état de fait, il faut que les peuples, par l’intermédiaire de leurs représentants élus, contrôlent leurs propres énergies, et donc, aient le contrôle de leur monnaie.

     Abolir les privilèges

    En fait, une crise économique et financière globale serait un bienfait pour l’humanité. D’abord, on arrêterait de travailler, consommer et polluer en toute inconscience, et ensuite, ce pourrait être l’occasion d’une émancipation extraordinaire. Concrètement, matériellement, rien ne serait perdu. Seule la possibilité de mobiliser l’énergie humaine, le pouvoir sur l’autre est aboli. C’est une vraie révolution, une réelle abolition des privilèges.

    Les grands perdants seront les grands manipulateurs de finances. Pour 95 à 99 % de la population, cela ne sera pas bien grave. L’énergie de tout un chacun sera libérée du carcan, des chaînes de la finance internationale et de ses geôliers : les financiers. Certains pourraient se sentir un peu déboussolé et sans l’État et les processus démocratiques, les choses pourraient dégénérer. Mais restons calmes : la richesse, la vraie, notre énergie, n’aura pas disparu. Il n’y a pas eu de guerre en Europe depuis des dizaines d’années et grâce au travail et au génie humain nous avons des moyens de production d’une extraordinaire efficacité ; en fait, nous n’avons jamais été aussi riches. Le jour où les peuples réaliseront cela, nous pourrons enfin mettre en place une société de convivialité, de temps choisi, d’harmonie et de respect.

     Plusieurs types de monnaies

    La monnaie « permanente », empruntée par l’État à sa Banque Centrale dont il est le propriétaire (donc en réalité fabriquée par l’État). Cette forme de monnaie est interdite dans toute la zone Euro depuis le traité de Maastricht, ce qui interdit aux gouvernements de rembourser leurs dettes en émettant de la monnaie.

    La monnaie « centrale d’endettement », créée par la Banque Centrale et prêtée aux banques commerciales. Elle comprend surtout les espèces (pièces et billets), mais aussi les « réserves obligatoires » que les banques doivent détenir dans une certaine proportion (2 %, dans la zone Euro) du montant des dépôts qu’elles gèrent. Dans la zone Euro, la BCE ne peut prêter qu’aux établissements financiers, à un taux d’intérêt qu’elle ajuste en fonction de la conjoncture (1 % actuellement), mais la monnaie centrale peut ensuite être confiée aux particuliers (sous forme d’espèces) ou à l’État.

    La monnaie « scripturale » créée par les banques commerciales, par simple jeu d’écriture lorsqu’elles accordent un prêt à une administration, un particulier ou une entreprise, et qu’elles inscrivent le montant correspondant sur le compte de leur client, sans disposer nécessairement de monnaie centrale ni de dépôts d’épargne. Cette forme (parfaitement légale) de monnaie représente plus de 92 % du montant total des euros comptabilisés en tant que monnaie.

    par Marc JUTIER (son site) lundi 21 février 2011


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  • L’Europe redoute une « déferlante » de réfugiés

    Les désordres en Libye, plaque tournante du trafic de clandestins vers l’Europe, laissent craindre un afflux incontrôlable.

    Tripoli s’est attiré lundi une ferme condamnation de l’UE pour sa répression sanglante, mais c’est un autre aspect de la révolte arabe qui a mobilisé le huis clos des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles : la crainte d’un afflux de clandestins sur la rive nord de la Méditerranée.

    « Lorsqu’un régime tombe avec tous ses contrôles, il se crée un appel d’air », a averti le secrétaire d’État aux Affaires européennes Laurent Wauquiez en citant le précédent de 1989 et l’effondrement du communisme européen.

    Lire la suite de l’article : lefigaro.fr


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  • Pourquoi la survie à long terme de l'euro est improbable

    Source : La Tribune.fr
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    Dans un long entretien à La Tribune, Niall Ferguson, professeur d'histoire à l'université de Harvard, porte un regard pessimiste sur l'Europe. Il se dit certain que les mouvements populistes ont de beaux jours devant eux. Et il s'interroge sur les effets de la montée en puissance de la Chine.

    Vous êtes l'un des premiers à avoir analysé la crise qui a touché l'économie mondiale à partir de 2007. Pouvons-nous dire que nous sommes aujourd'hui sortis de cette crise ?

    Le monde a dû faire face une grande dépression. Heureusement, nous avons eu recours à des mesures fiscales et monétaires massives qui nous ont permis d'en atténuer les effets. Et aujourd'hui, après ces mesures de soutien excessives, nous avons la gueule de bois. Celle-ci prend la forme d'une crise de dette souveraine, qui s'étend chaque fois qu'un pays est attaqué par les marchés financiers, parce qu'il trop endetté. Est-ce que cet enchaînement va aller au-delà de la zone euro et traverser l'Atlantique ou prendre la direction du Japon ? J'en suis convaincu depuis un petit moment, parce que les déficits ou l'endettement de ces pays n'ont rien à envier à ceux que nous surnommons les Pigs, je veux parler du Portugal, de la Grèce, de l'Irlande ou de l'Espagne. Voilà pourquoi je m'attends à un changement significatif de la perception des investisseurs, sur l'aspect risqué des obligations japonaises ou américaines. Changement qui se traduirait par un mouvement à la hausse des taux d'intérêt nominaux, avec des conséquences très importantes pour ces pays. C'est le grand risque que court actuellement l'économie mondiale, étant donnée la taille des économies japonaise et américaine.

    Lors du dernier World Economic Forum à Davos, de nombreux intervenants ont insisté sur l'écart croissant entre la bonne santé des économies émergentes et le marasme des pays industrialisés. Partagez-vous cette analyse?
    Sur un plan historique la crise financière est un épiphénomène. Il s'agit d'un événement relativement discret qui intervient dans le contexte d'un déplacement massif du pouvoir économique de l'Occident vers l'Orient. En réalité, cette crise n'a fait qu'accélérer ce transfert, qui avait débuté bien avant 2007.


    Est-ce que dans l'histoire, le monde a connu de tels transferts de pouvoir?
    Si on regarde un peu plus d'un siècle en arrière, on a connu un phénomène comparable, lorsque les États-Unis et l'Allemagne ont pris le pas sur la Grande Bretagne dans le palmarès des puissances industrielles. Dans le premier cas, ce changement s'est fait en douceur, les Etats-Unis doublant la Grande Bretagne dans les années 1870, et cette dernière acceptant très bien sa relégation graduelle d'un statut de senior à celui de junior dans le cadre d'un partenariat anglo-américain. En revanche, dans le cas de l'Allemagne, même si ce pays avait des affinités culturelles avec la Grande Bretagne, le résultat a été un conflit désastreux. Aujourd'hui, lorsqu'on se penche sur la relation sino-américaine, on peut se poser des questions. Est-ce que le partenariat économique sino-américain va continuer à exister ? S'il devait disparaître, par quoi serait-il remplacé ? Par une simple compétition entre deux rivaux, ou par quelque chose de plus sérieux, voire par un conflit?


    Quel est votre pronostic?
    Je ne suis pas fondamentalement pessimiste et je ne crois pas que nous sommes à l'aube d'un nouveau type de guerre froide, ou qu'un jour éclateront de véritables guerres entre les États-Unis et la Chine. Ce n'est pas inévitable. Mais parallèlement, si l'on considère l'importance de la demande chinoise en matières première, demande qui va aller en s'amplifiant, et l'offre mondiale de ces ressources minières ou naturelles, il parait probable qu'une rivalité va s'instaurer entre les puissances occidentales et la Chine. Ce ne serait pas une surprenant, dans la mesure où la plupart des grands conflits de l'ère moderne ont eu pour enjeu des matières premières. Au XVIe et XVIIe, on s'est battu pour l'or et l'argent, au XVIIIe pour le sucre et les épices, au XIXe pour le charbon, au XXe siècle pour le pétrole...Voilà pourquoi je ne serais pas surpris de voir le partenariat sino-américain, qui remonte à 1972, prendre fin. Et je pense que nous assistons actuellement à sa désintégration.

    Vous vous placez dans une perspective de long terme ?
    Pas tant que ça. En fait, on entend déjà beaucoup de critiques chinoises sur la politique américaine. Quand j'étais à Pékin en novembre dernier, les Chinois ne cessaient de taper sur Ben Bernanke pour sa politique monétaire QE2. Sur le plan militaire, la visite à Pékin du Secrétaire à la défense Robert Gates en janvier a été marquée par des signaux très symboliques de la montée en puissance militaire de la Chine. Nous avons déjà des preuves que ce mariage prend l'eau. La réalité, c'est que ce qu'on appelle la Chinamérique se résumait à un mariage économique entre un épargnant et un dépensier et j'ai toujours pensé que des alliances de cette nature ne durent pas. Passé un certain point, il s'agit d'une amitié très illusoire. Et pour des raisons essentiellement économiques, on va surgir des frictions entre les deux puissances.
    Au cours de la prochaine décennie, il est peu probable que ces tensions prennent un tour militaire mais sur le plan diplomatique, on voit déjà les Chinois entrain de se positionner dans la région Asie Pacifique. À Séoul par exemple, les Coréens reconnaissent que la Chine est déjà devenue la puissance dominante. Que c'est le pays avec lequel ils ne veulent pas avoir d'ennuis. Or Washington n'a pas encore pris la pleine mesure de ce changement. Sans doute parce qu'au cours de la dernière décennie, les administrations successives se sont surtout concentrées sur le Moyen Orient et les conflits en Irak et en Afghanistan. Mais au cours de la même période, la Chine a émergé si rapidement, qu'en termes de PIB calculé en parité de pouvoir d'achat, la Chine, en y incluant Taïwan et Hongkong a déjà atteint la taille des États-Unis. Et pourtant, les Américains sont toujours persuadés que le partenariat sino-américain est inscrit dans la durée. "Ils ont besoin de nous autant que nous avons besoin d'eux", expliquent les officiels américains. Mais ils se trompent : chaque année, la Chine a de moins en moins besoin des États-Unis. Inversement, les États-Unis ont de plus en plus besoin de la Chine.

    La crise de la dette souveraine semble s'être calmée en Europe, et pourtant vous restez pessimiste. Pourquoi ?
    Il y a déjà dix ans, j'avais annoncé que la zone euro serait une entité instable parce qu'une union monétaire sans une union fiscale n'est pas durable. Cette analyse a été validée par la crise. Actuellement, je crois que la situation reste très fragile, et peut aisément se résumer par une question : l'électeur chrétien-démocrate allemand est-il prêt à accepter un changement institutionnel conduisant à des transferts de revenus de l'Allemagne vers la périphérie de l'Europe? La réponse est non ! Jusqu'à la réunification du pays, il était admis que l'Allemagne était le financier du processus d'intégration européenne. Elle devait fournir la première contribution au budget européen : pour la génération d'Helmut Kohl, il s'agissait d'une sorte de réparation après la Deuxième Guerre Mondiale. Les nouvelles générations allemandes ne ressentent pas la même obligation. Ce qui pose un problème majeur, parce que s'il n'y a plus personne pour faire des chèques, le processus d'intégration européenne ne peut pas continuer. En fait, il pourrait même aller à rebours.
    Donc le premier problème est cet obstacle politique, Angela Merkel ne peut pas ou ne veut pas expliquer aux citoyens allemands ordinaires pourquoi ils doivent continuer à financer ce processus. Il y aurait pourtant une réponse très simple : si les Allemands refusent de continuer à payer, les banques des Lander allemands vont couler. Car il ne s'agit pas d'une crise de la dette souveraine, mais d'une crise bancaire, dont l'épicentre se situe en Allemagne. Mais ce raisonnement échappe complètement à l'opinion allemande, qui pense qu'elle travaille dur et doit payer pour ses voisins paresseux.


    Pourquoi dites-vous que la construction européenne peut même aller à rebours ?
    Nous vivons une période de désintégration économique, qui est très profonde et structurelle. Si vous regardez les coûts unitaires du travail, depuis la création de la zone euro en 1999, vous constatez une divergence, et non une convergence, ce qui est très problématique. Dans la période précédente, on aurait résolu le problème avec des dévaluations dans les pays devenus trop chers. Aujourd'hui, le seul ajustement possible passerait par des réductions nominales de salaires aux travailleurs Grecs, Irlandais, Portugais ou Espagnols, ce qui semble très difficile.

    Vous voyez un risque d'éclatement de la zone euro ?
    Ce risque est réel et je pense que ce serait une grande erreur de croire que simplement parce que l'Euro existe maintenant, il sera toujours là dans 10 ans. Le manque de volonté politique en Allemagne et la désintégration structurelle à l'œuvre dans la zone euro sont les deux facteurs qui rendent la survie à long terme de l'euro improbable. Parallèlement, du point de vue de Berlin, l'euro est un mal nécessaire, parce que sans lui, les Allemands auraient les mêmes problèmes que les Suisses avec leur monnaie trop forte. Le meilleur argument pour la survie de la zone euro est qu'elle sert très efficacement les intérêts de l'industrie allemande.


    Vous voulez dire à cause de son taux de change ?
    Exactement ! Rappelez-vous de la signification de la zone euro : il s'agit d'un accord qui donnait aux pays excessivement endettés comme la Belgique ou l'Italie les taux d'intérêt bas allemands, l'Allemagne bénéficiant en retour d'un taux de change plus faible. C'était ça, le deal ! Mais le problème aujourd'hui, est qu'en l'absence de transferts du centre vers la périphérie et sans une véritable intégration du marché du travail, le seul moyen de maintenir la zone euro dans sa forme actuelle passe par la déflation dans les pays périphériques. Ou alors,  il faudrait que la Banque centrale européenne introduise des assouplissements quantitatifs, du type QE2 et se montre beaucoup plus agressive dans la monétisation de la dette...

    Ca vous parait envisageable ?
    La solution la plus simple pour résoudre la crise de la zone euro serait que Trichet se transforme en Bernanke, adopte le QE2 et achète des obligations, et affaiblisse un peu l'euro. Les chinois pourraient répondre favorablement à cela en achetant encore plus de la dette des Pigs. L'autre solution, plus dure, serait de demander aux Grecs ou aux Irlandais de transformer leur déficit de 10% du PIB en un excédent de 5% du PIB, et c'est impossible ! D'autant qu'il y a un facteur qu'il ne faut jamais sous estimer en période d'après crise:  ce sont les conséquences politiques.

    Jusqu'à présent, on est plutôt parvenu à les éviter...
    Oui, mais il s'agit d'une combustion lente ! Les gens ont souvent du mal à réaliser que l'histoire ne se déroule pas au rythme d'un match de football. Les événements vont à leur rythme, mais déjà nous voyons dans de nombreux pays européens des tournants politiques majeurs, brisant de façon irréversible le consensus qui existait entre les chrétiens et sociaux démocrates depuis l'après-guerre. Je suis convaincu que le populisme va devenir de plus en plus puissant en Europe. Or il est difficile de croire que les populistes seront de vibrants défenseurs du projet européen, car leur fonds de commerce, c'est le nationalisme et la xénophobie.
     

    Quand on regarde l'Histoire, quelle est la meilleure solution pour sortir d'une crise de la dette ? Et combien de temps cela peut prendre ?
    Il y a bien eu un pays qui avait une dette dépassant 200% de son PIB, qui n'a pas fait défaut, et qui n'a pas connu l'inflation. Il s'agit de la Grande Bretagne après la bataille de Waterloo. Entre 1815 et 1914, la dette britannique a été réduite, grâce à une croissance forte, grâce à des excédents du budget primaire et grâce enfin à des taux d'intérêts bas. La Grande Bretagne pouvait, c'est vrai, compter sur deux avantages : la révolution industrielle et l'apport de son empire colonial. Malheureusement, c'est le seul cas que je connaisse. Et en dehors de cette exception, tous les pays ayant accumulé des dettes trop importantes au regard de leur PIB ont été conduits au défaut ou à l'inflation, selon que la dette était libellée dans leur propre monnaie ou dans une devise étrangère. Nous voyons donc bien ce qui risque de se passer : les pays qui ne peuvent pas imprimer de la monnaie vont faire défaut, comme l'Irlande, la Grèce et peut-être d'autres.  Les autres, ceux qui peuvent créer de la monnaie, à commencer par les États-Unis, connaîtront l'inflation et des dépréciations monétaires. C'est aussi cela, la leçon de l'Histoire.

     

     

    PORTRAIT

    Niall Ferguson, un écossais à la fibre braudélienne

    Niall Ferguson, professeur d'histoire à Harvard mais aussi auteur d'ouvrages historico-économiques et de documentaires pour la télévision et commentateur très recherché par les médias, fait rarement dans la sobriété. Le prochain livre de ce quadragénaire écossais diplômé d'Oxford, qui sortira en Grande Bretagne au mois de mars, s'intitule tout simplement « Civilization ». Un ouvrage que son auteur qualifie de « braudélien », en référence au célèbre historien français (1902-1985), et qui a pour ambition de décrypter les différents facteurs ayant permis l'essor et la domination de l'Occident sur le reste du monde pendant 5 siècles. Facteurs qui, ont diparu ou dont l'Occident n'a plus le monopole, analyse l'auteur.


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  • Les Russes voient le prix des pommes de terre s'envoler

    LEMONDE.FR avec AFP | 17.02.11 | 11h36

     

    Le prix du kilo de pommes de terre a quasiment doublé, de 25 roubles à plus de 40 roubles (0,60 euro à 1 euro) en l'espace de deux mois.

    Le prix du kilo de pommes de terre a quasiment doublé, de 25 roubles à plus de 40 roubles (0,60 euro à 1 euro) en l'espace de deux mois.AFP/VIKTOR DRACHEV

    La sécheresse sans précédent qui a frappé la Russie cet été et détruit un tiers des récoltes à travers le pays a de fortes répercussions sur le prix des denrées. Sur un marché de Moscou, les clients se désolent : les prix du sarrasin, des pommes de terre, ou encore du chou, ne cessent de grimper, au point que ces produits, au cœur de l'alimentation russe, deviennent plus chers que certains fruits exotiques, telles les bananes, par exemple.

     

    Le prix du kilogramme de pommes de terre a quasiment doublé, passant de 25 roubles à plus de 40 roubles (de 0,60 euro à 1 euro) en l'espace de deux mois. Au supermarché, le prix peut atteindre 100 roubles (2,5 euros). A la suite de la catastrophe naturelle de cet été, "il y a eu plusieurs vagues de hausses des prix", explique Natalia Orlova, économiste de la banque moscovite Alfa Bank. "D'abord, ceux du pain et du sarrasin, puis celui du lait et maintenant celui de la viande."

    Selon l'agence fédérale des statistiques Rosstat, le prix moyen du panier de la ménagère a augmenté sur le seul mois de janvier de 5,5 %, pour s'établir à 2 769 roubles (70 euros environ), alors que le revenu moyen en septembre 2010 était de 18 240 roubles (460 euros environ).

    MAÎTRISER L'INFLATION

    L'inflation sur le marché mondial, provoquée par une mauvaise météo dans de nombreux pays et la hausse de la demande, notamment en Asie, pèse aussi lourdement sur la situation en Russie, explique Sergueï Aleksachenko, expert de l'Ecole supérieure d'économie (HSE). "Pour les céréales, la viande, l'huile de tournesol, pour le sucre, le lait, les prix russes sont fixés par rapport aux prix mondiaux", dit-il.

    D'autant que face aux pénuries occasionnées par les récoltes perdues, la Russie est contrainte d'importer certains produits de base. Rien qu'en décembre, les importations de pommes de terre ont été multipliées par dix et celles de choux par quinze.

    Un casse-tête pour les autorités russes, alors que des législatives et une présidentielle sont prévues en 2011-2012. Officiellement, le gouvernement continue de tabler sur une inflation annuelle maîtrisée à 6-7 %. La semaine dernière, le président Dmitri Medvedev mettait la pression sur la ministre du développement économique, Elvira Nabioullina, déclarant que la principale bataille du gouvernement était la maîtrise de l'inflation. Fin janvier, le vice-ministre du développement économique, Andreï Klepatch, indiquait ne pas exclure de plafonner les prix de certaines denrées.


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  • Non, la France n’est pas l’Allemagne !

    La dernière lubie de notre élite politico-administrative est de nous convaincre de suivre « l’exemple allemand ». Grâce à l’euro, nous en avons déjà la politique monétaire. Du fameux modèle on ne retient donc, en général, que les mesures de compressions des coûts salariaux ainsi que la rigueur budgétaire extrême actuellement mise en œuvre par Angela Merkel. Rappelons-en les traits les plus saillants : coupes sombres dans les dépenses publiques (suppressions d’emplois par dizaines de milliers dans la fonction publique) et taille drastique dans les dépenses sociales. Le rêve des néolibéraux !

    Mais l’idée peut sembler bonne à première vue puisque l’Allemagne est la seule économie du continent en bonne santé et que depuis la mise en œuvre de l’Euro, elle a réussi à conforter les positions de son industrie. La question qui se pose est de savoir si ce modèle est transposable à la France. La réponse est clairement non, et pour deux catégories de raisons, les unes de nature économique et ponctuelles, les autres anthropologiques et plus fondamentales.

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  • Les peuples sont des cons / N°43

    Les peuples sont des cons / N°43

    Depuis que je sais que c'est à la mode d'être décomplexé, moi, je m'en donne à coeur joie. Eduqué dans la "bien-pensance", le "droit-de-l'hommisme" et une sorte d'égalitarisme féministe anti-raciste social démocrate, bref, autant dire dans la pensée unique, je suis aujourd'hui fier et heureux de me libérer enfin de ces informes idéo-ripeaux.

    Youpi ! j'ai enfin le droit de dire tout haut ce que mon grand père disait (tout haut aussi) du haut de son mirador : les Noirs et les Arabes dehors, les femmes à la cuisine, les syndicalistes et les fainéants au chômage, les pauvres en taule. Voilà, je suis enfin dé-com-ple-xé : vive la France !

    Islande_article.jpgOui, je suis raciste et alors ? (Mais pas encore antisémite, hein, notez-bien : ça, on n'a pas encore réussi à le "décomplexer", faut dire qu'ils ne se laissent pas faire, les bougres !). Non, moi, je suis raciste contre les Scandinaves (un problème avec les Vikings en 842 après. JC).

    Aujourd'hui, alors que les peuples d'Afrique du nord se libèrent de Charybde pour Scylla, je vous engage plutôt à regarder la petite saloperie que viennent encore de nous concocter ces saligauds d'Islandais :

    Après l'effondrement de l'île, le gouvernement islandais avait proposé un plan de remboursement équivalent à 40% du PIB (jusqu'en 2014). Et vous savez ce qu'on fait les Islandais ? Ils ont signé une pétition (20% de la population) ce qui a entraîné un référendum où 93% ont refusé de rembourser. Ces communistes ont donc laissé filer leur monnaie et couler les filiales étrangères de leurs banques - au grand dam des Britanniques qui y avaient investi (ça ne me dérange pas : je n'aime pas les Anglais) mais quand même ! Quand on doit de l'argent, on rembourse, c'est tout. Qui paie ses dettes s'enrichit, disait ma grand-mère depuis son bureau du secrétariat de la Kommandantur.

    france-deficit-dette.jpgEt ce n'est pas fini : les Islandais sont carrément en train d'envisager de renationaliser leurs ressources naturelles ! Et le pire, c'est que - gros coup de bol - leur économie est repartie ! Mais que se passerait-ils si tout le monde faisait pareil ?

    Et si les Irlandais refusaient aussi hein ? Et les Grecs ? Depuis quand les peuples (qui ont des dettes) décident-ils de leur avenir tous seuls ? Alors bon, oui, je suis d'accord, ce n'était pas vraiment "leurs" dettes, plutôt celles de leurs banques mais bon, ce n'est pas une raison, faut savoir être solidaire de ses banques, un peu : sans elles, qui sponsoriserait le Tour de France ?

    Pour finir, croyez-vous que les autorités islandaises auraient eu les c*** de se faire respecter ? Non, rien. Pas une arrestation, pas un coup de matraque, ces pédés (je suis toujours décomplexé) du gouvernement islandais ont baissé leur froc illico et entériné une révolution silencieuse avec nouvelle constitution à la clé.... On se demande parfois qui c'est qui commande chez eux.

    En tout cas, c'est pas ici qu'on verrait ça et c'est tant mieux : les gens n'y connaissent rien en économie et ne comprennent rien à la constitution européenne ; ils ne savent pas ce qui est bon.

    source


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