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Cuba et Iran : la stratégie de Washington
Pour les États-Unis, il y avait à la fois urgence et une occasion de suspendre leurs conflits avec les Résistances cubaine et iranienne. Le réinvestissement états-unien en Amérique latine et le déplacement des troupes états-uniennes du « Moyen-Orient élargi » vers l’Extrême-Orient se trouvaient bloqués. En outre, une solution devait intervenir avant le Sommet des Amériques. En effet, sous l’impulsion de Rafaël Correa, le Panama qui accueille le Sommet avait invité Cuba, pour la première fois. Barack Obama allait donc rencontrer son adversaire Raúl Castro. Sans parler du fait, extrêmement préoccupant pour les militaires états-uniens, de la réouverture d’une base d’espionnage électronique russe à Lourdes (au sud de La Havane) [2]. De la même manière, les États-Unis ne peuvent espérer créer trois États indépendants en Irak sans l’assentiment iranien.
Dernière remarque : le cessez-le-feu avec Washington est particulièrement dangereux. Les États-Unis ne vont pas cesser de chercher à déstabiliser ces États révolutionnaires, mais ils vont désormais le faire avec un accès à l’intérieur. Ni Cuba, ni l’Iran ne pourront désormais surveiller les nombreux États-uniens qui viendront chez eux, pour du business ou du tourisme. La CIA ne manquera pas, dans les deux ans à venir, de tenter des révolutions colorées.
En cela, la reprise des relations diplomatiques entre Washington et La Havane préfigure celle entre Washington et Téhéran.
Thierry Meyssan
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