• Une start-up française découvre un nouveau moyen de stocker l’hydrogène

    Nous vous parlons assez peu de l’hydrogène, notamment car les dernières nouvelles, en ce qui concerne au moins les voitures propulsées de la sorte, n’étaient pas des plus optimistes. Mais l’innovation allant, ce carburant propre pourrait tout de même trouver sa place dans la grande famille des cleantech. Cleantechnica rapporte ainsi que McPhy Energy, une start-up française, pourrait, rien de moins, « faire fortune » grâce à un nouveau système de stockage de cette énergie qui résout le problème de son instabilité.




    McPhy envisage même de commencer la commercialisation de son innovation dès Juillet, après avoir procédé à des tests sur deux réservoirs à une échelle industrielle, en partenariat avec CEA Liten, le laboratoire d’innovation des nouvelles énergies. McPhy a livré pour le moment un premier réservoir d’une capacité d’un kilogramme, et un second de 15kg doit être livré un peu plus tard pour que le CEA puisse le tester.

    Cette technologie peut, selon McPhy, stocker l’hydrogène à casse pression et rapidement. « Le réservoir est associé à une source de production d’hydrogène qui pourrait être alimentée par l’électricité éolienne ou solaire. Une fois stocké, l’hydrogène peut être soit converti en électricité avec une pile à combustible, soit alimenter le marché croissant de l’hydrogène », précise Jessica Shankleman de Business Green.



    La conception modulaire du réservoir permet de transférer de l’hydrogène presque sans perte d’énergie. Le directeur de McPhy, Pascal Mauberger, espère tirer 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 5 ans grâce au développement du secteur de l’énergie renouvelable et de son besoin impérieux de parvenir à stocker l’énergie produite de manière rentable. Ce débouché devrait compter pour 1/3 du chiffre de McPhy, les 2/3 restants proviendraient de la vente d’hydrogène directement.

    + Copenhague, capitale zéro émission grâce à l’hydrogène en 2025 ?
    + Un bolide à l’hydrogène atteint les 393 km/h
    + BMW fait le plein d’hydrogène

    TechnoPropres
    par Ecoloteky (son site) samedi 29 mai 2010 - 4 réactions

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  • Monsanto, un cadeau empoisonné

    Tout le monde a encore à l’esprit la catastrophe qui a frappé les Haïtiens le 12 janvier 2010. Un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a provoqué la mort de plus de 100 000 personnes.
     
    A ce drame est peut-être en train de s’en ajouter un autre.
     
    La firme Monsanto, de triste mémoire, aurait proposé « d’offrir » aux Haïtiens 475 tonnes de semences OGM, des engrais et des pesticides dont le dangereux Roundup que Monsanto présente comme biodégradable. lien
     
    Il faut se souvenir que le service de répression des fraudes de Lyon a déjà condamné Monsanto en janvier 2007 pour publicité mensongère sur le Roundup, et a ouvert un autre procès en octobre 2008. lien
     
    C’est un prêtre, Jean-Yves Urfié, ex-professeur de chimie du Collège Saint Martial, à Port-au-Prince qui à été l’un des premiers à s’inquiéter de la situation.
    Il pensait que la multinationale Monsanto avait même déjà commencé à distribuer les graines de maïs transgéniques dans les régions de Gonaïves, Kenscoff, de Pétion-Ville, de Cabaré, d’Arcahaie, de Croix-des-Bouquets et de Mirebalais.
    Cette dénonciation a obligé le Ministre de l’Agriculture d’Haïti, Joana Gué, à s’exprimer lors d’une conférence de presse le 12 mai dernier à Port-au-Prince.
    Le Ministre a affirmé "Haïti n’a pas de capacité à administrer les OGM” avant de démentir que la donation de Monsanto était du maïs transgénique.
    Il a ajouté :
     
    "Nous prenons toutes les précautions avant d’accepter l’offre faite par la multinationale Monsanto pour recevoir une donation de 475 947 kg de graines de maïs hybride et 2 067 kg de graines de légumes.
     
    Nous devons aussi mentionner que, en l’absence d’une loi qui règlemente l’utilisation d’OGM en Haïti, je ne peux pas permettre l’introduction de graines « Roundup ready » ou de toute autre variété de transgénique.
     
    Le Ministre à déclaré que les hybrides proposées par Monsanto (DK003, DK5005, DK1040) sont adaptés aux conditions tropicales et ne sont pas des semences transgéniques.
     
    Il a ajouté :
    « Haïti n’a pas la capacité de gérer les OGM. Pour pouvoir porter une meilleure surveillance sur les variétés animales et végétales qui rentrent dans le pays, c’est moi qui suis chargé de la signature pour toute introduction de ces produits sur le territoire haïtien ».
     
    Le ministère à lancé depuis mars 2010 une vaste campagne de production agricole (projet Winner) sur plus de 10 000 hectares de terre avec des labourages aux tracteurs, des engrais, et pesticides et un encadrement agricole promettant de produire plus de 30 000 tonnes de céréales. lien
     
    Le 13 mai, le Père Urfié a corrigé sa déclaration, car dit-il, d’après un agronome digne de foi, il y aurait bien eu une offre réelle qui n’aurait pas été acceptée par le Ministre. lien
     
    Ce qui n’a pas été dit ni par Monsanto, ni par le Ministère de l’Agriculture haïtien, c’est que ces graines hybrides de maïs ne pourront accomplir leurs promesses de productivité et d’adaptation au climat tropical haïtien que si elles sont traitées par les herbicides, les engrais et les produits chimiques spécifiques, qui sont justement produits par Monsanto.
     
    Cela veut aussi dire que les Haïtiens pourvus de graines hybrides devront acquérir herbicides et engrais auprès de Monsanto pour les rendre productifs.
     
    De plus, les agriculteurs ne pourront pas replanter les graines issues de ce maïs, puisque l’une des caractéristiques de ces graines hybrides c’est que seule la première génération est fertile.
     
    S’ils veulent continuer à semer, les agriculteurs haïtiens devraient donc acheter de nouvelles graines à Monsanto.
     
    À ce rythme, avec l’augmentation de la consommation de graines et implicitement d’herbicides, d’engrais et de produits chimiques Monsanto, la prévision du curé Jean-Yves Urfié pourrait devenir réalité : “Bientôt, il n’y aura que des graines Monsanto en Haïti. Et alors, ce sera la fin de l’indépendance des agriculteurs”. lien
    Il faut savoir que l’entreprise Monsanto connait actuellement quelques difficultés financières.
     
    Hugh Grant directeur exécutif de l’entreprise a confirmé que Monsanto connaissait une grosse chute de 19% des ventes d’herbicides et de produits chimiques.
    Les gains sont passés de 1,09 milliard de dollars à 887 pour la période de décembre 2009 à février 2010. lien
     
    Ceci explique peut-être le « cadeau » proposé aux Haïtiens.
     
    Pour Jean Baptise Chavannes, coordonnateur du MPP (Mouvman Peyizan Papay), «  il s’agit d’un tremblement de terre plus dangereux à long terme que celui du 12 janvier. Il ne s’agit pas d’une menace, mais d’une très forte attaque contre l’agriculture, les paysans et les paysannes, la biodiversité, les graines créoles que nous défendons, et à ce qu’il reste de notre milieu environnemental en Haïti  ».
     
    Il appelle à une manifestation le 4 juin prochain pour que Monsanto avec ses « dons » ses dangereux « bisdithiocarbamates » et sa clique partent du pays. lien
    Il convient donc de rester très attentifs à ce qui se passe en Haïti, car comme disait mon vieil ami africain :
     
    « Ne te laisse pas lécher par ce qui peut t’avaler ».
    par olivier cabanel (son site) mercredi 26 mai 2010 - 

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    Marée noire : des élus US révèlent les négligences de BP

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    <btn_noimpr>
     
    </btn_noimpr> 26.05.2010, 07h20 | Mise à jour : 10h59

    aurait-il pu empêcher l'explosion de la plateforme pétrolière au large de la Louisiane, le 20 avril dernier ? Deux élus américains affirment que, dans l'heure précédant l'explosion, trois signaux ont averti de l'imminence d'un danger. Difficile pour BP de sortir de cette tourmente. <btn_noimpr> </btn_noimpr>

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    Selon les représentants Henry Waxman et Bart Stupak, citant un rapport interne à BP, le premier avertissement est arrivé «51 minutes avant l'explosion». Il s'est déclenché car «la quantité de liquides sortant du puits est devenue plus importante que celle pompée à l'intérieur du puits».

    Dix minutes plus tard, un autre signal s'est déclenché. Bien qu'il ait été fermé pour effectuer un test, «le puits a continué à s'écouler et la pression dans le conduit de forage a augmenté de façon inattendue».

    Le dernier avertissement est intervenu 18 minutes avant l'accident, révèlent les parlementaires. A ce moment-là, «une pression anormale» a été observée et a conduit à la fermeture de la pompe.

    L'explosion qui a secoué la plateforme a fait 11 morts. L'installation a sombré le 22 avril.

    Injecter du ciment dans le puits

    Sur les lieux de la catastrophe, après l'échec de la pose d'un couvercle, la compagnie pétrolière se préparait mardi à injecter du ciment dans le puits de , qui continue de fuir à 1 500 m de profondeur. BP estime cependant n'avoir que deux chances sur trois de parvenir à arrêter la fuite de pétrole. L'opération, prévue dans les «prochains jours», consiste à injecter d'abord des liquides dans le puits afin d'en réduire la pression, avant de le boucher avec du ciment.

    «Les derniers préparatifs sont en pour tenter de fermer le puits, si les opérations se déroulent bien aujourd'hui (...) une décision sera prise ce soir ou tôt demain matin quant à une tentative pour boucher le puits demain (mercredi)», a indiqué mardi devant le Sénat David Hayes, secrétaire-adjoint aux Affaires intérieures, chargé de la gestion des ressources naturelles.

    Au cas où cette tentative échouerait, le groupe envisage d'autres opérations mais pas avant la fin du mois.


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  • Marée noire : le gouvernement menace d’exclure BP des opérations

    La compagnie pétrolière est plus que jamais dans la tourmente... Elle n’a toujours pas réussi à contrôler le flux de pétrole qui s’échappe du puits accidenté. Les autorités américaines accentuent leur pression, et menacent d’écarter BP des efforts de colmatage.

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    © REUTERS /
 Sean Gardner

    Sur cette plateforme, BP brûle le pétrole pompé dans le puits accidenté
    © REUTERS / Sean Gardner

    "Je suis mécontent et je suis frustré que BP ait été incapable de faire cesser cette fuite de pétrole et d’empêcher la pollution de s’étendre". Le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Ken Salazar, ne cache pas sa colère. "Voilà 33 jours que ça dure, et toutes les occasions ont été ratées."

    Rien pour le moment n’a en effet fonctionné. Ni la tentative de placer un couvercle de confinement sur la fuite, ni les efforts pour injecter de la boue sur le puits pour colmater la fuite.

    Quant au pompage du pétrole, il se révèle plus aléatoire que prévu : selon un porte-parole de BP, le système a permis de récupérer seulement 216.000 litres de pétrole ce dimanche, contre 350.000 vendredi. La quantité de brut récupérée grâce à un bateau-pompe posté à la surface varie de jour en jour.

    De plus en plus de voix s’élèvent au sein de l’opinion publique et de la classe politique pour demander une prise en charge directe des opérations par le gouvernement. Une menace confirmée par le secrétaire d’Etat à l’Intérieur : "si nous voyons qu’ils ne font pas ce qu’ils sont censés faire, nous les écarterons du chemin de manière appropriée."

     

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    Marée noire : seule une infime partie du brut pourra être récupérée

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    <btn_noimpr>
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    </btn_noimpr> 23.05.2010<btn_noimpr></btn_noimpr>

    <btn_p>

    Même si des efforts massifs sont mis en oeuvre pour nettoyer les côtes américaines souillées par la marée noire, les experts soulignent que seule une infime fraction du qui s'écoule depuis un mois dans le Golfe du Mexique pourra être récupérée.
    "Le pétrole est là et il est là pour rester", déplore Lisa Suatoni, biologiste au Natural Resources Defense Council.
    "Les bilans en matière de nettoyage de marées noires sont très mauvais. <btn_noimpr>
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    </btn_noimpr> Habituellement, moins de 1% du pétrole qui s'est répandu est nettoyé en fin de compte", dit-elle.
    Même dans le cas de la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989, pour laquelle des milliards de dollars ont été dépensés pour dépolluer l'Alaska, seul 7 à 10% du pétrole a pu être récupéré, a poursuivi l'experte.
    Une partie importante des 41 millions de litres qui se sont déversés sur les côtes s'est dispersée naturellement, mais les plages de la région sont encore polluées aujourd'hui par de petites galettes de pétrole.
    Ces résidus avaient coulé dans des zones à faible teneur en oxygène, ce qui a maintenu leur toxicité. Aussi, chaque fois qu'une forte tempête ou une autre perturbation sévit dans les environs, le pétrole resurgit.
    Dans le cas du Golfe du Mexique, la nature même de la marée noire rend la récupération du pétrole très difficile, explique Tony Wood, spécialiste à l'Université du Texas A&M University Corpus Christi.
    Le pétrole jaillit au fond de la mer à 1.500 m de profondeur à 80 km des côtes de Louisiane (sud) depuis le 22 avril.
    Lorsque le brut atteint la surface, il a déjà commencé à se dissoudre en petites particules. Et la mer agitée brise aussi la nappe en taches éparpillées sur des centaines de kilomètres dans la mer.
    Les opérations de nettoyage en mer ont permis de récolter un mélange d'eau et de pétrole à la surface et des incendies contrôlés ont éliminé une partie du brut.
    Mais, vu que la nappe menace le fragile écosystème des marais côtiers, notamment en Louisiane où le pétrole a déjà atteint la côte, les autorités ont autorisé l'usage de dispersants. Une récupération du pétrole dans les marais serait en effet pratiquement impossible et l'impact écologique serait dévastateur.
    "Si le pétrole est dispersé, alors on n'essaye pas de le ramasser, on essaye de le dissoudre en particules suffisamment fines pour que des bactéries puissent l'attaquer", a toutefois relevé M. Wood. "Naturellement, les éléments toxiques du pétrole et des dispersants sont toujours là".
    L'Agence de protection de l'environnement (EPA) a plusieurs fois répété que même si le dispersant à un coût écologique, cela reste un moindre mal par rapport à l'arrivée de galettes de pétrole épaisses et grumeleuses.
    Mais les défenseurs de l'environnement, les scientifiques et les pêcheurs, s'inquiètent du fait que ces dispersants ne créent une sorte de "soupe toxique" tout aussi néfaste que la marée noire, mais masquée.
    L'autre problème est lié au fait que plus d'un mois après la catastrophe, personne n'est capable de quantifier précisément le pétrole qui s'est déversé.
    Le groupe , qui exploitait la plateforme, et les autorités estiment que le puits déverse quotidiennement au moins 5.000 barils de brut (800.000 litres), mais des experts indépendants jugent que ce flux pourrait être dix fois plus important.
    "Cette question de la quantité est vraiment, vraiment cruciale, parce que l'environnement a une capacité d'assimiliation", a affirmé Paul Montagna, spécialiste en écologie marine au Harte Research Institute.
    "A un certain point, on atteint un plafond et l'environnement ne peut plus assumer, et les choses se dégradent alors très rapidement", a-t-il averti.
    <btn_espacement> </btn_espacement>
    <btn_noimpr> </btn_noimpr></btn_p>


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  • Comme un poison dans l'eau

     

    par Nicolas-royaliste (son site) mercredi 19 mai 2010 -
     

    Le reportage sur l’eau passé sur France 3 le lundi 17 mai a dû ouvrir les yeux à nombre de Français sur un bien de grande nécessité, qu’ils consomment tous les jours. L’eau en bouteille est bien souvent diabolisée ces derniers temps, accusée de dépenser inutilement de l’énergie, mais faut-il pour autant se résoudre à consommer une eau prétendument potable ?
     
    Les sels d’aluminium, les nitrates et les pesticides.
     
    3 à 4 millions de Français boivent une eau ayant des teneurs en sels d’aluminium supérieures de 2 à 11 fois à la norme de l’Union Européenne.
    Pour exemple, on apprend que la norme maximale autorisée est de 200 mg/l. Selon un chercheur du CNRS cité dans le reportage, une dose de 100 mg/l serait déjà dangereuse. Alors que penser des doses supérieures de 11 fois ?
    Et que sont les sels d’aluminium ? Utilisés pour enlever la coloration de l’eau, ils représentent un risque clair pour la santé car selon un rapport scientifique de 1999, ils augmenteraient de 2 fois le risque de maladie d’Alzheimer. Mais ce n’est pas tout :
     
    "Bien que la Direction Générale de la Santé n’en ait communiqué aucun bilan officiel, la plupart des experts ont acquis la conviction que l’épidémie d’encéphalopathie, une forme progressive de démence caractérisée par tremblements, convulsions, psychose et autres changements cognitifs -parole et comportement-, qui, dans les années 70, a décimé les insuffisants rénaux, avait pour origine la forte teneur en aluminium de l’eau de dialyse et des médicaments. " dit le site biogassendi.ifrance.
     
    "À l’autopsie, on constate que le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer contient une concentration élevée d’aluminium, métal qu’on ne retrouve pas dans les tissus cérébraux sains. " rajoute le site du centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail. Mais ce n’est pas tout.
     
    Le fléau de l’eau non-potable atteint son "apogée" en Eure-et-Loir, et pas seulement en sels d’aluminium. 12 % de la population du département boit une eau juridiquement non-potable à cause des fortes teneurs en nitrates et pesticides. Et beaucoup de communes n’informent tout simplement pas la population de la qualité de l’eau, qui menace les enfants en bas âge et les femmes enceintes.
     
    La radioactivité
     
    L’eau non-potable ne s’arrête pas à ces produits de contamination. Un gaz radioactif, le Radon, localisé généralement dans les sols graniteux, peut provoquer des lésions dans l’ADN et aboutir à des cancers, si cette eau est consommée régulièrement, ce qui la transforme en un poison lent.
     
    A Saint-Sylvestre, en Haute-Vienne, on arrive à des chiffres délirants : 312 bequerels/l en moyenne. C’est plus de 30 fois la dose autorisée, mais cette eau est distribuée pour une simple raison : les normes de contrôle françaises ne prennent pas en compte le radon dans l’eau.
     
    Ainsi, il y a des raisons de s’inquiéter qu’un bien aussi vital que l’eau soit à la fois aussi potentiellement dangereux et que le "contenu" de l’eau soit aussi ignoré de la plupart des Français qui sont pourtant les premiers menacés. Mais comme le dit un officiel dans le reportage de France3, "il vaut mieux ne pas alarmer la population".

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  • Kevin Costner contre la marée noire

    L’acteur et réalisateur américain a, depuis 15 ans, investi 24 millions de dollars [19,1 millions d'euros] dans un système de nettoyage des marées noires. Il sera prochainement testé par BP et les gardes côtiers américains dans le golfe du Mexique.  La "solution Kevin Costner", comme l’a baptisé le Los Angeles Times, repose sur un système de centrifugeuses capables de séparer le pétrole de l’eau. Une idée sur laquelle l'acteur travaille depuis le tournage de son film Waterworld, sorti sur les écrans en 1995. Il n’est pas la seule star d’Hollywood à se mobiliser pour lutter contre le désastre, rappelle le quotidien. Le réalisateur James Cameron a annoncé qu’il pourrait mettre à disposition les sous-marins du film Avatar pour aider au nettoyage des côtes touchées par le pétrole.


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  • Plus de 55 km de côtes souillées, la fuite plus importante que prévue

    Par Clément SABOURIN

    Marée noire: plus de 55 km de côtes souillées, la fuite plus 
importante que prévu

    Plus de 55 kilomètres de côtes de Louisiane ont été souillées par la marée noire dans le golfe du Mexique, ont annoncé jeudi les autorités américaines, BP reconnaissant que la fuite de brut était plus importante que l'estimation qu'il avait avancée jusqu'à présent.

    "Il n'y a plus de vie dans ces marais. On ne pourra pas nettoyer", a déclaré sur la chaîne MSNBC Billy Nungesser, le président de la paroisse (comté) de Plaquemines, dont le littoral a reçu la majorité du pétrole échoué.

    Au total, l'or noir qui s'écoule dans le golfe du Mexique a contaminé plus de 55 km de bayous et de plages de Louisiane, a indiqué à l'AFP le porte-parole de M. Nungesser, Kurt Fromherz.

    Et la pollution devrait encore s'accroître. De l'hydrocarbure se déverse en effet toujours dans les abysses, un mois jour pour jour après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par BP.

    Alors que le géant britannique évaluait jusqu'à présent à 5.000 barils de brut (800.000 litres) le volume de pétrole s'échappant chaque jour du puits situé à 1.500 m de profondeur, le groupe a admis avoir sous-estimé la fuite. "Nous récupérons 5.000 barils par jour, donc il se pourrait que ce soit un peu plus que cela", a dit jeudi à l'AFP un porte-parole de BP, Mark Proegler.

    Des experts, dont la thèse semble être accréditée par la découverte par des scientifiques américains d'énormes nappes de brut à grande profondeur, avaient récemment estimé que le volume de brut s'échappant du puits pourrait être 5 à 20 fois supérieur aux 5.000 barils annoncés.

    Le géant pétrolier récupère le pétrole grâce à un conduit sous-marin. Il a affirmé avoir récupéré jusqu'ici en surface quelque 187.000 barils.

    Mais malgré ces progrès, du pétrole lourd a commencé mercredi, pour la première fois, à souiller les côtes de Louisiane. Jusqu'à présent, seules des galettes de pétrole avaient été repérées sur les côtes de cet Etat et de ceux du Mississippi et de l'Alabama.

    D'autres nappes de brut étaient par ailleurs aspirées par un courant marin en direction de la Floride, qu'elles pourraient atteindre dans les prochains jours. Ce puissant courant menace la troisième barrière de corail du monde. Les côtes de Cuba, berceau d'un écosystème fragile, se trouvent aussi sur sa trajectoire.

    Le gouverneur de Floride, Charlie Crist, a étendu jeudi l'état d'urgence en vigueur dans une partie de l'Etat à des zones comprenant l'archipel des Keys et la ville de Miami.

    Alors que le travail de décontamination des zones souillées s'annonce titanesque, il n'est pas exclu de brûler les marais de Louisiane pollués, a déclaré à l'AFP le capitaine des garde-côtes Edwin Stanton, qui coordonne les secours dans cet Etat. Cette option sera décidée en dernier recours, a-t-il insisté.

    Pour colmater définitivement la fuite, BP devrait procéder dans les prochains jours à l'injection de boue dans le conduit qui fuit. "Notre espoir est que ce qu'ils appellent le +colmatage du puits+ ait lieu dimanche", a dit jeudi le ministre américain des Affaires intérieures, Ken Salazar.

    Il s'agit d'injecter de la boue dans le puits afin d'enrayer la fuite puis à le recouvrir d'une chape de ciment. Cette technique pourrait être combinée à une autre opération, surnommée "injection de cochonneries", qui consiste à projeter sur la fuite des débris comme des morceaux de pneus ou des balles de golf.

    Par ailleurs, le autorités américaines ont donné jeudi 24 heures à BP pour choisir un produit dispersant moins toxique que ceux utilisés actuellement.

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    Louisiane : la pire marée noire des Etats-Unis ?


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  •  

    La pire marée noire de l’Histoire, dans l’indifférence quasi-générale

    Alors que BP bricole semaine après semaine des solutions pour contrer ses propres méthodes d’exploitation hors de contrôle, alors que l’Administration Obama, les bras croisés, qui a autorisé récemment les forages pétroliers en Alaska, se défausse sur la multinationale et son prédécesseur, le pétrole continue à sortir de terre à un débit vertigineux, possiblement jusqu’à 3 millions, voire 16 millions de litres de pétrole par jour pour les estimations les plus pessimistes

    Image de 
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    Vidéo : La pire marée noire de l’Humanité continue dans l’indifférence générale – Youtube

    Cette énorme catastrophe écologique, cet énorme scandale mondial illustrent à quel point les discours pontifiants des élites sont dénués de toute application en ce qui les concerne elles-mêmes : culpabiliser les pauvres et les classes moyennes pour mieux les taxer et mieux les contrôler, voilà la technique utilisée par les forces pro-NWO, par leurs relais zélés, et par les nombreux idiot(e)s utiles qui peuplent notre monde.

    C’est sans doute la pire marée noire de l’histoire de l’Humanité, mais personne ne semble réellement s’en soucier : aucun pays n’a fait des propositions sérieuses pour mettre un terme à ce flot de pétrole, aucune entreprise à part BP n’a de solution à soumettre, rien : tout se passe comme si tout le monde s’en foutait…

    Même les pêcheurs cajuns directement touchés par la catastrophe semblent anesthésiés par les sommes fabuleuses qui leurs sont versées par la multinationale pétro-affairiste, avec la bénédiction de l’Administration Obama, pour se taire et accessoirement pour faire des ronds dans l’eau destinés à contrer la marée noire…

    Quand ils ne déversent pas tout bonnement des tonnes et des tonnes de produits chimiques dispersants procurés par BP et ses fournisseurs avec l’aval de l’administration Obama, dispersants sans doute aussi nocifs que le pétrole lui-même, voire davantage encore si cela est possible.

    Et quand on voit de surcroit le prix du litre de carburant pour les quidams et tout ce qui part dans la nature, on se dit qu’il y en a qui vraiment, se paient la tête du monde, au sens propre comme au sens figuré.

    http://911nwo.info/2010/05/17/etats-unis-la-pire-maree-noire-de-lhistoire-dans-lindifference-quasi-generale/


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  • Marée noire : le pire reste invisible

    Par TF1 News (D'après agence), le 16 mai 2010 à 06h49, mis à jour le 16 mai 2010 à 07:05

     

    En surface, la nappe de pétrole s'étend dans le golfe du Mexique. Mais à grande profondeur, le brut s'accumule aussi en quantités énormes, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.

    Les efforts se poursuivent fébrilement depuis des jours, en mer comme à terre, pour lutter contre la marée noire dans le golfe du Mexique. Mais une grande partie des dégâts échappe sans doute encore à la vue. Ce n'est que tout récemment que des scientifiques de plusieurs universités, travaillant à bord d'un navire de recherches, le Pelican, qui avait quitté Cocodrie, en Louisiane, le 3 mai, ont découvert la présence d'énormes nappes de pétrole à grande profondeur. Ce qui laisse supposer que la quantité de pétrole s'échappant du puits pourrait être bien pire que les précédentes estimations, selon le New York Times. Les nappes, d'une épaisseur d'une centaine de mètres, font 16 km de long et 5 km de large, précise le quotidien.

     

    "Il y a une quantité abominable de pétrole dans les profondeurs en comparaison avec ce vous voyez à la surface. Il y a une énorme quantité de pétrole sur plusieurs couches, qui s'étagent sur trois, quatre ou cinq niveaux", indique le New York Times, citant une chercheuse de l'université de Géorgie, Samantha Joye. Et ces nappes sont en train priver le golfe du Mexique d'oxygène avec pour risque de tuer la majorité de la faune marine dans la zone, indique le journal. Selon la chercheuse, la quantité d'oxygène aurait déjà baissé de 30% près de ces nappes. Si cela continue, a-t-elle poursuivi, "vous pourriez avoir de l'oxygène à un niveau très bas qui mettra en danger la vie des animaux dans les deux mois. C'est alarmant".

    Une série de grandes taches de pétrole

    Pendant ce temps, en surface, la marée noire s'étend toujours un peu plus dans le golfe du Mexique. Et il devient de plus en plus difficile de lutter contre elle, alors que la source de la nappe est toujours ouverte en grand. Comme le montrent les vues aériennes, l'or noir qui menace les côtes américaines n'a pas coagulé en un vaste ensemble. Il forme une série de taches séparées qui évoluent entre le chapelet des plateformes pétrolières du golfe. De différentes tailles, ces bandes assez droites sont parfois difficiles à distinguer des flots qui les charrient, compliquant le travail des quelque 13.000 personnes déployées par les autorités américaines dans les Etats de Louisiane, du Mississippi, de l'Alabama et de Floride. Il faut aller à 80 kilomètres au sud de la Louisiane, à la verticale du puits d'où s'échappent chaque jour des milliers de litre de brut, pour trouver de grosses taches noires foncées, elles aussi séparées les unes des autres.

    Toutes ces observations laissent présager une possible révision spectaculaire de l'importance de la fuite par les experts qui tentent de l'évaluer. Selon la radio publique NPR, trois d'entre eux, utilisant des techniques différentes, ont estimé qu'elle était 14 fois plus importante que l'estimation officielle de 800.000 litres par jour. La marée noire serait donc déjà la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis, devant celle de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989.

    BP a contesté ces analyses, affirmant qu'il n'existait pas de méthode fiable pour calculer le flux d'hydrocarbures. Mais le directeur d'exploitation du groupe a par ailleurs reconnu que l'écoulement ne pourrait sans doute pas être maîtrisé avant plusieurs jours encore, alors que BP tente depuis trois semaines déjà d'empêcher le brut de se répandre, essayant notamment sans succès de poser un "couvercle" sur la fuite. Depuis le début de la crise, du dispersant a aussi été utilisé en profondeur à la source de la fuite pour limiter l'impact de la marée noire. Vendredi, des experts mandatés par les autorités américaines ont donné leur feu vert à cette pratique qui inquiète les écologistes. De son côté, Barack Obama a remarqué "qu'il y a eu des informations différentes ces derniers jours sur l'importance de la fuite", mais a souligné que "ce qui est vraiment important, c'est qu'il y a du pétrole qui fuit, et il faut le stopper, le stopper le plus vite possible".


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  • Le Tchernobyl des pétrolières

    par François M. (son site) samedi 15 mai 2010 - 

    Dans le secteur pétrolier, il y a des déversements de pétrole. D’autres fois, il y a déversements catastrophiques de pétrole, comme dans le cas de l’Exxon Valdez. Finalement, dans sa nouvelle catégorie bien à part, il y a le déversement de pétrole causé par la plate-forme Deepwater Horizon, opérée par Transocean Ltd., qui exploite le gisement de Macondo situé sous le Golfe du Mexique, une propriété/location de la pétrolière British Petroleum (BP) qui en est ultimement responsable.

    Pour donner une ordre de grandeur, le désastre écologique causé par l’Exxon Valdez au large de l’Alaska en 1989, fut le résultat du déversement de 11 millions de gallons de pétrole, constituant un des pires déversement en mer jusque là. C’est environ 257 000 barils de pétrole qui se sont retrouvés dans l’océan. En 1979, le pire déversement à affecter les eaux territoriales américaines s’est effectué après l’explosion à bord du Ixtoc, une plate-forme mexicaine qui a déchargé au moins 130 millions de gallons pétrole au large des côtes du Texas, un déversement qui a pris neuf mois à colmater. Au Canada, nous consommions 2.29 millions de barils de pétrole par jour en 2004. Les États-Unis affichaient une demande quotidienne de 20.52 millions de barils à pareille date. Le champ de pétrole et de gaz naturel de Macondo renferme, selon les meilleures estimations, autour de 44 millions de barils de pétrole, soit 1.8 milliards de gallons. À plus de 1.6 km sous l’eau, la pression à la sortie du trou percé par BP dans le fond du Golfe du Mexique qui atteint un total de plus de 6 km à 10 km de profondeur, selon les sources, le pétrole mélangé au gaz sort à plus de 135-165 000 PSi. C’est massif.

    Le résultat est que cette tragédie entre dans une toute nouvelle catégorie qui ne constitue pas qu’un simple “déversement” de pétrole, mais bien un “volcan” sous-marin rejetant des quantités de pétrole faramineuses et dévastatrices sans arrêt.

    Le 20 avril dernier, alors que Halliburton complétait une base de béton pour solidifier l’embouchure drillée par Transocean, il y aurait eu une fausse manoeuvre en retirant la tête perceuse, combiné à une base de béton défaillante et des valves de sécurité inopérantes, ce qui aurait causé la montée d’une bulle de très haute pression de long du puits de forage et l’explosion finale de la plate-forme Deepwater Horizon qui coula peu après, avec 770 000 gallons de diesel à bord et tuant 11 personnes. Le tuyau de forage long de 1.6 km s’est replié sur lui-même, entrainant trois fuites importantes de pétrole dans les bas-fonds du Golfe du Mexique. Un survivant raconte ce qui s’est passé dans cette entrevue radiophonique.

    Ce volcan de pétrole à haute pression rejette présentement entre 5 000 et 25 000 barils de pétrole par jour. Mais ces estimations optimistes des premiers jours ont dû être révisées à la hausse et il est fort possible qu’il s’échappe actuellement plus de 50 000 à 100 000 barils de pétrole quotidiennement. Trois mois pourraient être nécessaires avant de pouvoir colmater adéquatement toutes les fuites. À ce rythme, il est évident que le drame écologique de l’Exxon Valdez sera rapidement surpassé, si ce n’est déjà fait.

    Tandis que Sarah Palin, ancienne gouverneur de l’Alaska, faisait la promotion des forages de pétrole en haute-mer en tenait des propos tels que “drill, baby, drill“, et que Barack Obama de son côté venait tout juste d’approuver une expansion de l’exploitation pétrolière dans le Golfe du Mexique, se préparait le Tchernobyl des pétrolières. Depuis le déversement, Obama, qui est le plus grand récipiendaire de l’argent électoral distribué par BP avec $77,051 récolté durant la dernière campagne électorale, a accordé 27 exemptions à des sociétés pétrolières et gazières de faire des études approfondies environnementales par rapport au danger de l’exploration et la production pétrolière dans le golfe du Mexique. De plus, le ministère de l’Intérieur a exempté la calamiteuse BP d’une analyse d’impact environnementale détaillée l’année dernière, selon des documents du gouvernement, après que trois analyses de la zone concluaient qu’une marée noire était peu probable.

    Pourtant, BP est loin d’avoir un passé reluisant. En fait, BP est un grand pollueur. Au début de 2009, BP présente son plan de forage au Mineral Management Service (MMS). Le Secrétaire Salazar a permis au MMS d’approuver - sans examen environnemental - l’opération de forage BP qui a explosé le 20 avril 2010, tuant 11 travailleurs et déversant des millions de gallons de pétrole dans le golfe du Mexique, une catastrophe qui sera bientôt, si ce n’est déjà fait, la plus vaste marée noire de l’histoire américaine.

    Plutôt que de soumettre le plan à un examen détaillé des impacts environnementaux avant de l’approuver, tel que requis par le National Environmental Policy Act, l’agence a déclaré que le plan soit “catégoriquement exclu” de l’analyse environnementale, car “il ne pose pratiquement aucune chance de nuire à l’environnement”. Comme BP l’ a elle-même souligné dans sa lettre du 9 avril 2010 au Council on Environmental Quality, les exclusions catégoriques sont à utiliser uniquement quand un projet n’aura que de « minimes ou inexistants” impacts environnementaux. Le MMS a publié sa lettre d’approbation d’une page à BP le 6 avril 2009. (Source)

    L’ analyste de l’industrie pétrolière, Antonia Juhasz, souligne que : “BP est l’une des sociétés les plus puissantes d’exploitation aux États-Unis. Ses revenus de 327 milliards de dollars en 2009 sont suffisants pour classer BP au troisième rang dans ce pays. BP se consacre activement à influencer la politique des États-Unis et la surveillance réglementaire. “La puissance et la richesse que BP et d’autres géants du pétrole exercent sont presque sans équivalent dans le monde, et constituent une menace pour la vie des travailleurs, à l’environnement et à nos perspectives pour la démocratie. (Source : BP : Billionaire Polluter)

    Il y a soixante ans, BP se nommait Anglo-Iranian Oil Co. (AIOC). Le gouvernement iranien populaire, progressiste et élu démocratiquement de Mossadegh Mohammed avait demandé à l’AIOC, un monopole largement détenue par les Britanniques, de partager ses bénéfices provenant du pétrole iranien avec le peuple d’Iran. L’AIOC ayant refusé, l’Iran a nationalisé son industrie pétrolière. Cela n’a pas fait l’affaire des États-Unis, de sorte que la CIA a organisé un coup d’État contre le Premier ministre Mossadegh Mohammed. Après avoir été déposé, le AIOC, rebaptisé British Petroleum, retrouva une grande partie de son monopole sur le pétrole iranien et les Iraniens, eux, ont subi la brutale dictature du Shah d’Iran qui leur ont été imposé, ce qui a semé les graines de la révolution iranienne de 1979.

    Ainsi donc, en 2000 la British Petroleum se rebaptise sous BP et entreprend une croissance dynamique et des bénéfices scandaleux malheureusement enchevêtrés d’antécédents de catastrophes liées au pétrole. En 2005, la raffinerie de BP au Texas City explose, tuant 15 personnes et en blessant 170. En 2006, un pipeline de BP en Alaska souffre d’une fuite de 200 000 gallons de pétrole brut, provoquant ce que l’Environmental Protection Agency appellera « le plus grand déversement jamais survenu sur le versant Nord de l’Alaska.” BP a été condamné à une amende de $60 millions pour les deux catastrophes. Puis, en 2009, la sécurité et la santé au travail (OSHA) donne une amende à BP d’un montant additionnel de 87 millions d’euros pour l’explosion de la raffinerie. Le Secrétaire du Travail Hilda Solis a déclaré : “BP a permis à des centaines de risques potentiels de se poursuivent sans relâche. … La sécurité au travail est plus qu’un slogan. C’est la loi.” BP a répondu en contestant formellement l’ensemble des charges de l’OSHA.

    BP est maintenant confrontée à une amende de £3 milliards pour la marée noire au large de la Louisiane qui risque de devenir la pire catastrophe écologique de l’histoire - et elle est maintenant accusée ne pas avoir prévenu la catastrophe. Des documents ayant émergé montrent que BP avait minimisé la possibilité d’un accident catastrophique à la plate-forme. Elle est allée jusqu’à suggérer dans son plan d’exploration de 2009 et d’analyse des impacts environnementaux que les dommages aux plages, les poissons et les animaux - étaient peu probables ou pratiquement impossibles.

    BP, la société propriétaire de la plate-forme pétrolière en Louisiane qui a explosé, a passé des années à combattre les régulateurs fédéraux sur les mesures de sécurité nécessaires pour empêcher ce type d’accident en eau profonde. Un sujet de préoccupation immédiat, selon des experts de l’industrie, est le manque d’un système à distance qui aurait permis aux travailleurs de fermer la tête du puits en eau profonde de Deepwater Horizon pour éviter qu’il continue de faire jaillir du pétrole. Dans une lettre envoyée l’an dernier au ministère de l’Intérieur, BP s’est opposé à des règlements proposés pour de nouvelles règles afin de renforcer les normes de sécurité. « Nous croyons que la sécurité actuelle de l’industrie et les statistiques de l’environnement montrent que les programmes volontaires … continuent d’être très fructueux.” (Source)

    Ainsi, l’agence fédérale américaine qui a pour rôle de réglementer les puits de forage en haute-mer a changé ses règlements il y a deux ans pour exempter certains projets de forage dans la région centrale du Golfe du Mexique, ce qui explique pourquoi le géant pétrochimique BP n’avait pas préparé de plan d’urgence dans le cas d’un déversement majeur de pétrole dû à une explosion dans son projet de Deepwater Horizon. (Source)

    Le forage en eau profonde est un jeu aux risques très élevés. Ce n’est pas exactement un “casino”, en ce sens qu’il existe un lot de science bien établie, d’ingénierie et de technologie en cause. Mais il est certain que nous allons trouver avec grande peine l’étendue des risques en jeu. Et il devient de plus en plus clair que la totalité des risques représente une cible mouvante. Il y a des risques géologiques, des risques techniques d’ingénierie et des risques pour l’environnement, pour le capital-risque et le risque de marché. À chaque puits profond que l’on perce, ces risques viennent se combiner sur une très petite surface au fond de l’océan. (Source)

    Ce sont des risques inutiles. Cette catastrophe n’avait pas besoin de se produire, les dommages auraient pu être contenus lors du premier jour et la corruption du gouvernement et des médias ont rendu possible ce désastre écologique et économique. Si les responsables américains avaient effectué un suivi du plan de 1994 en matière de réponse en cas de déversements de pétrole majeurs dans la région du Golfe, il est possible que le déversement aurait pu être maintenu sous contrôle et loin des côtes américaines. Le problème : le gouvernement fédéral n’avait pas un seul dispositif de contrôle à portée de main.

    Le fait que ce déversement émane du fond du gouffre (1 600 mètres de profondeur), où la température de l’eau est d’environ 1 degré centigrade (alors que le pétrole est chaud), signifie qu’au moment où le pétrole atteint la surface, il a été mélangé avec de l’eau et donc ne semble pas être du même genre de nappe macabre qui est si célèbre dans les catastrophes précédentes. C’est une aubaine de PR pour BP qu’il en soit ainsi, car cela signifie que le déversement de pétrole reste caché à la vue du public. Cela ne signifie toutefois pas qu’il n’y a pas de tragédie énorme se déroule, dévastant l’environnement. (Source)

    Pour disperser et escamoter ce déversement volcanique pétrolier, BP a recours à des dispersants de dénomination commerciale “Corexit”. Il est à souligner que le pétrole est toxique pour la faune, mais les dispersants chimiques le sont tout aussi et la toxicité des deux combinés est supérieure à la somme des parties. Les règles de relations publiques de BP semblent être les suivantes :

    1. Sous-estimer la quantité de pétrole déversé et dommages environnementaux causés.
    2. Surestimer l’efficacité de la réponse de la compagnie pétrolière.
    3. Essayez d’acheter les locaux pour une bouchée de pain en échange à une renonciation de poursuite en justice contre BP.
    4. Obtenir le silence du plus de gens que possible.

     

    En effet, BP a offert des sommes allant jusqu’à $5000 aux résidents et pêcheurs de la côte américaine en Louisiane en échange de leur abandon de poursuites judiciaires.

    Un individu travaillant pour BP a déclaré qu’il “est tout à fait possible que la région du Golfe du Mexique jusqu’en Floride devienne une zone morte, sans aucune vie aquatique que ce soit”. La marrée noire est visible par les satellites de la NASA. Elle semble être de cinq à douze fois pire que ce qu’on pouvait anticiper ou laissé croire. Cette marée se déploie très rapidement et pourrait atteindre bientôt les côtes de la Louisiane. “Je commence à me rendre compte de l’énormité de cette marée », déclare Wathen, “Il semble qu’elle s’est répandue sur toute l’étendue du Golfe du Mexique”.

     

    Certains commencent à suggérer que cette catastrophe record risque de tuer les océans de la planète, alors que le pétrole giclant à grande pression du “volcan” sous-marin pourrait bien dériver le long de la côte Est et jusqu’en Europe avec les courants marins. Cela nous démontrera le vrai coût de l’ère du pétrole alors que 50% des fruits de mer que les Américains consomment proviennent du Golfe du Mexique. Cette région est littéralement la toilette des États-Unis qui y rejettent quantités de produits chimiques, contaminant la chaîne alimentaire au mercure et autres déchets industriels. Le Golfe du Mexique porte l’une des plus grandes “zone morte” de la planète, soit de 15 500 km2 d’eau où rien ne vit. Et ça, c’était avant le déversement du Deepwater Horizon.

    Le président de BP a déclaré que ce n’était pas leur accident, mais qu’il nettoierait la marée noire, essayant de la sorte de se déculpabiliser. Le truc, c’est qu’en vertu de la loi établissant la réserve de fonds nommée Oil Spill Liability Trust Fund, la responsabilité civile de BP se limiterait à $75 millions, après quoi c’est les taxes sur l’essence payées par les Américains qui débourseront les frais, selon le New York Times. Ce désastre écologique pourrait entrainer l’effondrement économique des États-Unis, s’il était pour s’étendre jusque dans l’océan Atlantique et au-delà. Les coût seront simplement astronomiques. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, comme le dit le dicton. Cela, Goldman Sachs le sait très bien et des allégations apparemment vérifiées pointeraient vers le fait que GS ait spéculé et misé sur la baisse des actions de Transocean quelques jours avant le début du tragique évènement.

    En conclusion, à la lumière de toutes ces informations, il apparait sage de planifier un passage rapide à d’autres sources d’énergie plus propres, abondantes et libres. L’ère du pétrole doit se terminer rapidement, car il pourrait déjà être trop tard pour éviter une des pires catastrophes écologiques de l’histoire, causée par une substance et des cartels qu’on aurait dû quitter il y a belle lurette.

     

    Image Flickr de EFFER LECEBE ARTIST PEACEKEEPER

    François Marginean, Les 7 du Québec


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  •  Ixtoc I

    par morice vendredi 14 mai 2010

     

    Au siècle de l’information, vit-on dans l’ignorance ? Oui,d’une certaine manière, car la catastrophe d’avril dernier a eu un précédent, le 3 juin 1979, dans le Golfe du Mexique, mais tout le monde l’a oublié. Pourquoi donc ? Les images étaient les mêmes qu’aujourd’hui pourtant : l’accident s’était produit près de Rancho Nuevo, dans la région de Tamaulipas, sanctuaire des tortues de Kemp (Lepiochelys kempii), dont on sauva in extremis l’espèce à ce moment-là via un pont aérien spécialisé. Mais elle se passait au Mexique, et à l’époque la catastrophe de l’Amoco Cadiz, en France, survenue en mars 1978, occupait encore tous les esprits, trop peut-être alors, à en occulter complètement cette catastrophe écologique bien plus grande encore. Le Mexique était loin, certes, mais ce sont surtout les autorités mexicaines et américaines, par leur silence volontaire, qui firent qu’elle resta et reste encore assez ignorée du grand public. Mais pas oubliée des mexicains ou des texans, qui, plus de trente années après, ramassent toujours régulièrement des boulettes sorties du puits de la plateforme qui a sombré. On va en commettre des erreurs, sur cet événement, et surtout minimiser tant que faire se peut le nom d’un homme, le commanditaire de la plateforme de forage, qui aurait très bien pu servir de prédécesseur à Dick Cheney.

    A préparer ce dossier, je n’aurais jamais imaginé retomber sur une catastrophe similaire, au même endroit quasiment, aux effets désastreux sur l’environnement, et qui aurait eu lieu il y plus de trente ans : on a souvent dit que les américains n’ont pas d’histoire, mais à la lecture des faits survenus à la plateforme Ixtoc I, de Sedco, c’est plutôt l’Amérique ne sait rien retenir des leçons de l’histoire. A voir G.W.Bush s’engouffrer dans un nouveau Viet-Nam afghan on serait bien tenté de le faire, car les faits sont tellement troublants de similitude qu’on en reste bouche bée.
     
    La plateforme responsable de l’accident, tout d’abord : déjà, trente ans avant les actuelles, c’était une semi-submersible, à savoir un tripode de trois grosses "spars" (bouées) formant une plateforme de type Sedco 135. Techniquement, la plateforme concrétisait des travaux démarrés en 1964 par Shell et révélés dans le numéro 214 de 1964 de Mécanique Populaire. Ceux sur le positionnement par APE (pour équipement d’ancrage automatique) fait sur un bateau de forage, l’Eurêka, le bien nommé. Un dispositif d’ancrage calculé via un fil témoin descendu sur le fond, qui est encore visible aujourd’hui sur les bateaux, les barges ou les plateformes. Le navire utilisant deux moteurs munis d’hélice pour se repositionner constamment. L’autre étant un brevet, révélé en 1967 dans l’édition américaine, et dans le numéro 267 de l’édition française de MP, celle d’une plateforme tripode munie d’hélices de positionnement à chacun des bout du flotteur. En résumé, au milieu des années 60 on a résolu le positionnement au dessus d’un point précis, et deux années plus tard construit les première plateformes utilisant le procédé de Shell. Aujourd’hui pour le positionnement, on descend un pointeur Doppler au fond, dans ce genre (ici un Linquest).
     
    Forant ce jour là à une profondeur record de 3657 m, la plateforme a soudainement perdu la pression interne des fuides menant au trépan de forage. Décision a alors été prise de relever ce dernier : le pétrole et le gaz ont alors remonté le long du puits, les techniciens ayant le temps de refermer la vanne BOP mais pas de resserrer tous ces colliers : le gaz surgissant à forte pression s’est enflammé aussitôt atteint la plateforme, qui a été très vite incendiée. La plateforme a alors très vite sombré, en rougeoyant encore, et est retombée droit sur la tête de puits, laissant au fond ses 3 000 m de tubes de forage. Les dégâts au fond, considérables, ne permirent pas au puits d’être colmaté avant le 23 mars 1980, soit pas moins de 10 longs mois après la catastrophe. La nappe échappée durant tout ce temps fut donc gigantesque, faisant 180 km sur 80 km, pour au total près de 3,5 millions de barils de pétrole déversés en mer ! C’est exactement le scénario du jour, près de trente ans auparavant !
     
    La catastrophe d’Ixtoc I, qui en rappelle une autre encore, en Mer du Nord : le désastre du champ Piper Alpha (*), avec l’explosion le juillet 87 de la plateforme construite en 1976. Un autre enfer, situé à 144 m au dessus du fond ! Il y a aura 169 morts et 59 survivants seulement ! Tous restés trop longtemps sur la plateforme avant de pouvoir être évacués, faute de canots disponibles ! Mais là, on avait eu affaire à une suite incroyable d’incompétences pour arriver à l’explosion finale : les responsables furent les utilisateurs eux-mêmes de la plateforme ! "Des pratiques irrégulières" furent dénoncées lors de l’enquête qui a suivi. En particulier, comme au fond ce jour-là des plongeurs travaillaient, on avait coupé les pompes automatiques, pour ne pas les avaler à la mise en route ! Des pompes qui auraient pu éteindre l’incendie primaire, celui qui a provoqué dans un second temps l’explosion de tout l’engin ! La catastrophe aura au moins une influence sur les générations futures, en renforçant les mesures de sécurité, notamment avec l’installation des radeaux de survie supplémentaires et de portes pare-feux.
     
    La plateforme Ixtoc I, elle, lorsqu’elle a explosé, revenait d’un long périple. Baptisée le 6 mai 1967 par Virginia Kartzke, la femme du president de Shell Canada, elle appartenait à Southeastern Commonwealth Drilling Co. of Texas, et avait été construite au Canada par Victoria Machinery Depot, le plus ancien chantier naval de la région. A l’époque, c’était la semi-submersible la plus grande au monde "le chef d’œuvre de VMD", une compagnie centenaire en 1963, qui disparaîtra pourtant en 1994. Elle a commencé à forer à Barkley Sound, entre Vancouver Island et Queen Charlottes, où elle tentera de creuser 14 puits qui se révéleront tous "secs". Après avoir perdu 33 millions de dollars, Shell avait jeté l’éponge et a renvoyé la plateforme... 10 000 km plus loin, à New-Plymouth en Nouvelle-Zélande, lors d’un voyage de quatre mois ! Après un succès de forage, la voilà qui se retrouve en Mer du Nord juste après, pour finir par atterrir au Golfe du Mexique, en face de Ciudad del Carmen dans le Campeche, au profit de Pemex, la société pétrolière mexicaine. Le 3 juin 1979 elle explosait et sombrait. Sur un fond d’à peine 50 m de profondeur, et non en eau profonde. Mais la violence de l’accident avait surpris tout le monde par sa rapidité et son ampleur. Sedco en fabriqua d’autres, qu’on retrouve même encore aujourd’hui au large du Brésil, transformée et remise à jour... sous la houlette de ... Transocean bien sûr, au nom de Pretrobras et nom de BP ! Mais aussi au nom de Schlumberger, à 57 000 dollars/jour la location. Logique : Schlumberger a racheté Sedco en 1984 ! Les français ne sont donc pas à l’abri d’une catastrophe similaire !
     
    L’accident fut suivi d"une terrible marée noire : "cette marée noire est quasi totalement inconnue de l’opinion publique, et pourtant il s’agit de la plus grande marée noire du 20ème siècle ; en fait, les autorités tant américaines que mexicaines ont tout fait pour que cette catastrophe ne soit pas mise en avant". Pourquoi donc ce silence entretenu par la presse ? Pour des raisons politiques : Sedco était une firme bien particulière. Elle avait été créée par William Perry "Bill " Clements Jr, un homme politique fort particulier : un texan, formé à la Southern Methodist University, élu gouverneur du Texas à deux reprises, de Janvier 1979 à Janvier 1983 (au moment donc de la catastrophe !), et surtout réélu après une interruption le 20 janvier 1987, jusque 1991. Mais il ne fut pas que cela : l’homme a aussi été nommé Secrétaire à la Défense, de de 1971 à 1977, à savoir sous Nixon puis sous Ford, et a fini sa carrière nationale sous....Donald Rumsfeld et Dick Cheney, de 2001 à 2006 !
     
    Les deux compères n’avaient fait rien de mieux que d’appeler auprès d’eux, alors qu’ils poussaient aux forages offshore, celui qui avait construit la plateforme de forage responsable de la pire catastrophe écologique jamais produite dans le Golfe du Mexique ! En juin 2009, le richissime ex-gouverneur, âgé aujourd’hui,de 92 ans offrait un don faramineux de 100 millions de dollars à la Southwestern Medical Center, pour la recherche médicale. Quand on est vieux, on donne pour espérer vivre plus longtemps. Auparavant, le gouverneur avait laissé son nom à un tout autre établissement : la "<mcc head="">William P. Clements Jr. Unit" , une... prison. La seconde plus grande de l’Etat. Pour les tortues, rien : l’environnement ne doit pas compter chez les texans.</mcc>
     
    Les américains seraient-ils sourds ou aveugles à ce point pour ne pas avoir entendu les leçons d’Ixtoc I ??? "Les politiciens sourds d’oreille, en particulier du Texas, sont en train d’essayer de gérer les craintes du public, ce qui est exactement ce que l’ancien gouverneur de l’Etat a tenté en 1979. Bill Clements, qui fut l’un des fondateurs de Sedco à qui appartenait la plate-forme Ixtoc, qui avait décrit à l’origine ses préoccupations comme "beaucoup de bruit pour rien." Quand le pétrole se déplaçait vers les plages du sanctuaire de l’île Padre National Seashore, ses conseils avaient été de "prier pour un ouragan". Dick Cheney ne l’avait pas appelé pour rien : il avait trouvé en William Perry "Bill " Clements, Jr son maître en cynisme, pour sûr. "J’ai rencontré Clements et ait pointé son manque de préoccupation et il a alors mit le doigt sur ma poitrine et m’a dit que l’état n’avait pas été touché. Trente ans plus tard les boules de goudron roulent encore sur les plages selon les changements de la marée et le vent, et le mazout est partout sur la plage pour des années" précise John Moore.. Le mensonge, l’arme absolue de l’équipe Cheney, appris chez William Perry Clements : les photos actuelles des plages toujours souillées, trente ans après démontrent à quel point ils s’en fichent !
     
    Moore, qui définit exactement ce à quoi on peut s’attendre désormais  : "Quiconque pense que cette tragédie ne va pas entraîner une mort massive de la vie marine est aveugle, ignorant, ou dans le déni. Comment peut-on causer autant de tort écologique à notre planète ?" Un documentaire de 1947 montrait 40 000 femelles de Kemp venant pondre près de Rancho Nuevo, devenues 5 000 en 1968, et depuis 1978-1991, on n’en compte guère plus de 200... En 2009, les gardes côtes, à South Padre Island, pensaient enfin en avoir fini avec les galettes de fioul, les fameuses "tar balls", dont ils ont ramassé 2500 gallons cette année-là.... un peu moins de 10 m3, selon eux, cette année. Un mieux ? On en est à plus de 30 ans de ramassage réguliers aujourd’hui !
     
    Et ce d’autant plus que trente ans après, on recommence la même erreur : la façon de traiter la nappe en ayant recours à des dispersants extrêmement toxiques ! Oublié aussi le fiasco du traitement de 1969 à Santa Barbara : « Depuis le milieu des années 80, c’est toujours la même chose", a déclaré Lois Epstein, responsable d’une société d’ingénierie basée en Alaska et consultant auprès d’organismes conservatoires. Au moment de la marée noire de l’Exxon Valdez, nous utilisions déjà l’incendie contrôlée, les dispersants et les barrages, les mêmes trois techniques qu’aujourd’hui." Aucun progrès n’ a été fait dans la lutte : le nom du dispersant utilisé en 1969 et celui utilisé en 2010 est le même, c’est le Corexit (seul son numéro a changé, aujourd’hui c’est du "9500") ! Fabriqué par Nalco Holding Company de Naperville, dans l’Illinois. Et cette fois en y mettant en plus la dose : BP a regroupé à la hâte 106 000 gallons de dispersant (401 000 litres !), soit un tiers de la disponibilité mondiale ! Largué de deux HC-130 Hercules, comme au bon vieux temps de l’Agent Orange au Viet-Nam ! Les mêmes avions que pour l’Exxon Valdez ! Quand ce ne sont pas ceux de la guerre du Viet-Nam, avec les vieux C-47.... Une deuxième catastrophe écologique est en cours avec cet épandage de produit chimique !
     
    Pourquoi celui là et non un autre plus performant ? Mystère : "appelé Dispersit, il est fabriqué par Polychemical Corporation et a été approuvé pour l’utilisation par l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Les deux Corexit et Dispersit ont été testés par l’EPA, et selon ces résultats, le Corexit était efficace à 54,7% et le Dispersit à 100% ! " La seule raison qu’on ait trouvé est une mesure de réduction de coûts et de stocks : Quant à savoir pourquoi Corexit est utilisé au lieu du Dispersit, les autorités ne l’ont pas encore dit. "Selon le blog de "Protection de l’Océan", Bruce Gebhardt , responsable de l’U.S. Polychemical, a déclaré que le gouvernement avait utilisé auparavant du Corexit, et s’en tenait à ce qu’il avait déjà fait. Le Corexit constitue le plus grand stock de dispersant disponible aux États-Unis pour cette raison, même si la fabrication de dispersant peut être relancée très rapidement". Pour beaucoup de scientifiques, le Dispersit aurait représenté un bien meilleur choix ! "Dispersit est toxique à 7.9 et à 8.2 ppm, Dispersit contient environ un tiers seulement de la toxicité que Corexit 9500 représente". Pire encore : "le dispersant chimique choisi par BP, le Corexit 9500, est "un composé associé à des céphalées, des vomissements et à des problèmes de reproduction à des doses élevées ". Ce produit chimique est en fait plus toxique que le pétrole"... Une toxicité que l’on retrouve dans le bitume, et dont la justice française vient (enfin) de se rendre compte !
     
    Existe-t-il une autre parade : oui, et elle est très étonnante. C’est tout simplement du foin ! Et ça marche à tous les coups  ! A part qu’on a dû calculer le volume nécessaires, et qu’on tombe sur des besoins en foin se chiffrant à près de 1000 tonnes par jour... alors que les USA en fabriquent 150 millions de tonnes par an. Sans oublier les bateaux spécialisés pour le ramasser, une fois imbibé ! Des produits commerciaux issus des sphaignes (de la mousse) existent également, tel le Cansorb, d’Annapolis Valley Peat Moss Co. Ltd. Le bilan est plus simple à faire qu’à compter le volume de mousse ou de foin nécessaires pour éponger cette gigantesque marée noire annoncée : depuis les plus grandes catastrophes pétrolières, les sociétés du même nom n’ont strictement rien fait pour faire avancer les techniques de lutte contre les pollutions ! Seuls, leurs profits étaient l’objet de leur centres de recherche ! On le voit bien aujourd’hui : les tentatives de colmatage semblent disproportionnées, face à l’ampleur du désastre !
     
    Mais en dehors du foin que l’on pourrait utiliser et du foin que l’affaire fait dans les médias, il y a autre chose à dire.... Car entretemps, l’action du producteur de Corexit a aussitôt fait un bond en bourse : chez les rapaces, il y en a qui sont plus rapides à bondir que d’autres. Là, c’est pire encore, car certains faucons se lèvent plus tôt que les autres, ou sortent du nid avec un ou deux ans d’avance, car de façon fort étrange, l’un de ceux qui ont acheté ses actions l’a fait de façon fort imposante le 31 décembre 2008 : ce jour là, 8,7 millions d’actions de Nalco Holding Co ont été achetées de façon assez sidérante par... le milliardaire Warren Buffet ! Ce n’était pas la première fois que l’on "joue" avec Nalco : Nalco avait été acheté par Suez 4,5 milliards de dollars en 1999. Une association regroupant Apollo Management, The Blackstone Group, et Goldman Sachs Capital Parmers l’avait racheté à Suez pour 4,4 milliards, la plus grande transaction chimique de 2003. Un Warren Buffet déclaré dieu de la finance dans les deux camps..., un Warren Buffet toujours à l’affût et toujours dans les bons coups... sauf le jour où il a mis le nez chez Golden Sachs, mais bon... 
     
    Un Warren Buffet qui sait avant ce qui allait se produire ? Son flair réputé devient inquiétant là ! Car il y a des choses qui intriguent sérieusement chez lui. Il faudra un jour qu’il explique notamment ce qu’il faisait le 11 septembre 2001 sur la base militaire d’Offutt AFB (ou sera envoyé Air Force One pendant l’attaque), à recevoir Ann Tatlock, la PDG de Fiduciary Trust Co. International, dont le bureau était tour sud du WTC South, celle détruite lors du second impact (87 de ses employés étaient morts ce jour-là, dans les 5 étages de ses bureaux) mais pas elle, sauvée par son rendez-vous avec Buffet. Ou pourquoi un avion blanc de sa société NetJets lui appartenant était ce jour là en vol, à suivre le Flight 93... 
     
    Warren Buffet avait en tout cas "prévu" avant tout le monde qu’un jour on utiliserait des stocks massifs de dispersant. Remarquez, pour ça, inutile d’être devin en Bourse : c’était couru d’avance dans le Golfe du Mexique ! Pour le gouverneur actuel du Texas, aussi intraitable sinon pire que G.W.Bush (encore un peu et il proposerait la sécession), et qui ne semble guère mieux que son prédécesseur William Perry "Bill " Clements, c’est plus simple encore. Selon Rick Perry, et la même arrogance que celui en poste en 1979 : la catastrophe est "une action divine" "que l’on n’aurait pu empêcher" !!!! Logique, remarquez, les simples mortels ont souvent moins de pouvoir que les dieux, il paraît. Mais en laissant au passage un étrange et inquiétant propos : "c’est peut être un accident et c’est peut être autre chose"... l’homme en fait peu de cas, pour évidemment ne pas arrêter les recherches pétrolières qui lui reversent tant . Voilà encore ce qu’il dit aux journalistes venus le titiller sur l’impact désastreux des forages offshore : "je reviens à la sécurité de ces travailleurs, la sécurité de nos côtes. Mais pour vous, l’impact de l’événement est un réflexe "rotulien" pour arrêter tous les forages" en s’adressant au directeur du Lone Star Project, très critique sur l’environnement.. Perry, démocrate passé républicain, est pourtant diplômé en biologie animale de la Texas A&M University ! En 2000, il avait remplacé à cette place, il est vrai aussi, un dénommé George W. Bush !
     
    Que signifie en revanche sa phrase mystère "peut-être autre chose", c’est bien là tout le problème. Fan de Sarah Palin, proche de Rush Lindbaugh, qui a dit que son adversaire Kay Bailey Hutchison n’était qu’un RINO (un faux républicain), Perry ne pouvait qu’enfourcher la thèse conspirationniste... d’extrême droite de Limbaugh. Car c’est bien le cas : les premiers à évoquer la thèse, encore un fois se reconnaissent vite entre eux ; et c’est bien là le danger de ne pas tomber dans leur panneau ! Remarquez, il n’y a pas trop de danger : les premières déclarations de Limbaugh sur le sujet sont purement et simplement grotesques. En prenant bien soin de tout mélanger, de façon à bien brouiller toutes les pistes : un jour Obama, un jour la gauche activiste, un jour les Coréens, tout y passe. La première de toutes étant la "une" de leurs blogs : ils ouvrent tous sur l’attentat de Times Square... "le même que ceux ayant déjà eu lieu aux Etats-Unis". Le bel arbre pour cacher la forêt : les mots "Faisal" et "Shahzad" ont remplacé celui d’Halliburton, et c’est tout ce qu’ils désiraient !
     
    Bien pratique, en effet, cet attentat pour occuper la une des journaux à la place de la catastrophe... bien pratique !!! Ah, ce Shahzad, quel gars idéal pour Limbaugh ! "Vous vous rendez-compte, ma bonne dame, il a rencontré des talibans"... Limbaugh, en fait, est déjà allé trop loin, dans ses invectives contre Barrack Obama, et est contraint et forcé de revenir sur ses premières déclarations : celle selon laquelle, notamment, c’est le "régime d’Obama" qui "aurait fait exploser sciemment la plateforme". Il l’a pourtant bel et bien dit, mais le nie déjà... plutôt embarrassé, le ténor de l’extrême droite qui se rêve constamment comme nouveau leader d’opinion, et même davantage (il rêve de prendre la place de McCain ou de Palin en fait !). Barack Obama, sous couvert de nonchalance, n’est pas homme à se laisser insulter de la sorte. Il ne répondra pas à Limbaugh : se serait abaisser la fonction présidentielle à coup sûr. Demain, nous verrons que ça ne s’est pas circonscrit au seul cas Limbaugh, hélas, ces attaques...
     
    (*) Sur Piper Alpha, un excellent document en trois parties ici :

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  • Cette marée noire est sans précédent
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    Trois questions à...

    François Siorat, de l'observatoire de la biodiversité et des patrimoines naturels en Bretagne.

    En quoi cette marée noire peut-elle faire penser à celles qu'a connues la Bretagne ?

    Comme toute marée noire, c'est une catastrophe écologique. Mais celle qui menace la Louisiane est sans commune mesure. Ce sont plus de 800 000 litres de pétrole qui s'échappe de la plateforme Deep water horizon (qui a coulé après son explosion le 20 avril dernier, NDLR), soit un volume cinq à dix fois supérieur à la marée noire de l'Amoco Cadiz. Nous connaissons les marées noires sur les côtes rocheuses, nous avons appris à les nettoyer. En Louisiane, la situation est toute autre...

    C'est donc l'inconnu sur la catastrophe en elle-même et ses conséquences ?

    Dans le cas actuel, il faut imaginer une marée noire sans précédent dans un milieu de delta humide, de mangrove. L'eau ne s'arrête pas à la côte, le pétrole peut pénétrer l'intérieur des terres. Nettoyer les bayous sera impossible : trop cher et inaccessible. Il faut dix ans à un milieu de côte rocheuse pour se remettre d'une marée noire si elle a été nettoyée.

    Peut-on stopper la nappe avant qu'elle ne touche les côtes ?

    Cela paraît peu probable vu la taille de la nappe (200 km sur 110, NDLR). Je doute qu'il y ait assez de bateaux disponibles actuellement dans le monde pour pomper ce pétrole. Techniquement, cela semble un défi colossal.


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  • Marée noire: Négligence de BP?

    Une négligence de la compagnie pétrolière serait à l'origine de l'explosion de la plate-forme Deeepwater Horizon intervenue le 22 avril, selon le Wall Street Journal. Barack Obama hausse le ton.

    La marée noire du Golfe du Mexique et la mort de onze personnes sur la plateforme Deepwater Horizon auraient-elles pu être évitées? C'est ce que laisse entendre le Wall Street Journal sur son site Internet. Le quotidien américain, qui cite des documents et des témoignages d'entrepreneurs publiés par des enquêteurs du Congrès, explique que des tests auraient été réalisés le 20 avril, soit deux jours avant l'explosion de la plateforme. Ces tests mettaient déjà en lumière un dysfonctionnement à l'intérieur du puits, mais BP aurait quand même continué ses travaux de forage, poursuit le quotidien financier.

    Précisément, de la boue qui empêchait le gaz de s'échapper du puits, aurait été enlevée, mais sans qu'un bouchon en béton ne soit coulé, affirme le journal. Or ce bouchon en béton aurait été une sécurité supplémentaire pour empêcher la fuite de gaz naturel, qui a eu un impact sur plusieurs valves de sécurité. Des signaux d'alarmes n'auraient donc pas été pris assez au sérieux, selon les informations du quotidien.


    "Désastre juridique"

    De quoi raviver la colère contre PB qui ne parvient toujours pas à contenir le pétrole s'échappant de son forage. Après l'échec d'une intervention lundi, la compagnie s'apprête à relancer un petit couvercle de confinement. Mais le succès de l'opération n'est pas du tout garanti, compte-tenu de la profondeur. Barack Obama a donc haussé le ton mercredi en proposant de taxer davantage les groupes pétroliers et en mobilisant les meilleurs scientifiques du pays pour aider BP à stopper la fuite.

    En face, la compagnie répète qu'elle assumera tous les frais liés à la marée noire. Selon les dernières estimations avancées jeudi, la catastrophe lui a déjà coûté 450 millions de dollars, soit 100 millions de plus que prévu. Et les analystes estiment que le nettoyage et les indemnisations pourraient atteindre des milliards de dollars… Car les plaintes judiciaires se multiplient. Une centaine a déjà été enregistrée. Parmi les plaignants: Les familles de certains des 11 ouvriers tués et des nombreux blessés. PB et les autres entreprises exploitantes de la plateforme risquent aussi d'être poursuivies par des pêcheurs, des restaurateurs, des compagnies maritimes, des hôteliers, voire des municipalités ou des Etats du Golfe du Mexique. Il ne s'agit pas seulement d'une catastrophe environnementale, c'est aussi un désastre juridique", a déclaré mercredi le procureur général de l'Alabama, Troy King.


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  • Marée noire dans le golfe du Mexique : un Tchernobyl américain

    Par le Comité politique du Parti de l’Egalité socialiste (Etats-Unis)

    Chaque jour qui passe accroît l’ampleur du désastre déclenché par l’explosion de la plateforme dans le golfe du Mexique. Entre 5.000 (chiffres officiels) et 25.000 (chiffres évalués par certains scientifiques) barils de pétrole s’échappent chaque jour dans le golfe. Jusqu’à l’arrêt de la fuite, des millions sinon des dizaines de millions de litres de pétrole se seront déversés sur le littoral et les zones humides côtières et marines.

    Onze ouvriers ont déjà trouvé la mort dans cette récente catastrophe industrielle de l’industrie énergétique américaine. A présent, l’on s’attend à la fermeture de l’industrie de la pêche et des fruits de mer le long des côtes pendant des années et peut-être même une génération entière. La destruction du fragile écosystème de la région pourrait se révéler être irréparable.

    Impliquée dans le désastre on trouve l’une des plus grandes entreprises mondiales, British Petroleum, ainsi que ses partenaires et des sous-traitants tels Transocean Ltd., spécialisé dans les forages en haute mer, de même que Halliburton qui avait effectué, à peine une semaine avant l’explosion, d’importants travaux à la tête de puits.

    Aucune des entreprises géantes qui ont provoqué ce désastre n’a de solution. Lorsqu’elle avait initialement entrepris le projet de forage en eau profonde il y a 15 mois, BP avait assuré qu’il était « improbable qu’un déversement accidentel de pétrole puisse survenir du fait des activités proposées ». Et même, dans le cas d’une fuite, avait affirmé l’entreprise, « en raison de l’éloignement du littoral (75 kilomètres) et des capacités de réaction qui seraient mises en ouvre, aucun impact négatif significatif n’est attendu ».

    Les assurances données depuis l’explosion sont aussi peu crédibles. BP et ses partenaires ont affirmé tout d’abord que la plateforme était solide et que la sortie du puits était bouchée et ne comportait pas de fuites. Après que la plateforme a sombré et que le pipeline s’est rompu, BP a déclaré qu’il n’y avait eu qu’une fuite accidentelle de pétrole. Même après avoir reconnu l’existence d’une fuite, l’entreprise a cherché à minimiser la fuite et des estimations ont été corrigées vers le haut à plusieurs reprises. Dans le cas du scénario le plus pessimiste, le déversement du pétrole pourrait atteindre 100.000 barils par jour.

    Entre jeudi matin et vendredi soir, l’étendue de la nappe de pétrole résultant de la fuite de pétrole a triplé pour atteindre près de 10.000 mètres carrés. En plus de souiller la Louisiane, l’Alabama et le Mississippi, la nappe pourrait progresser le long des côtes du golfe de Floride pour toucher les Florida Keys d’où le courant du golfe Stream répandrait le pétrole brut flottant jusqu’au bout de la péninsule et le long des littoraux de l’Atlantique.

    Cette catastrophe représente la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis. Si les efforts déployés pour boucher ce qu’un observateur a qualifié de « volcan sous-marin » échouaient, la fuite pourrait se poursuivre jusqu’à ce que le bassin de pétrole tout entier touché lors du forage se soit vidé, ce qui en ferait de loin la plus grande marée noire de l’histoire.

    Alors que des références sont d’ores et déjà faites au « Katrina d’Obama », une autre comparaison est peut-être plus appropriée : Tchernobyl. La fusion du cour du réacteur nucléaire en 1986 à Tchernobyl avait contaminé une vaste étendue de l’Ukraine et de la Biélorussie en faisant environ 50.000 victimes. L’événement avait montré qu’en dépit des affirmations de prospérité économique et de force militaire, le régime stalinien de l’URSS s’était paralysé et évidé.

    La première réaction de la bureaucratie stalinienne avait été de dissimuler et de minimiser l’ampleur du désastre. Ce n’est qu’au fil du temps que son étendue réelle a été connue. Ce faisant, l’incompétence de la bureaucratie et son indifférence face au sort de la population furent révélées.

    Pour le capitalisme américain, ces trois dernières décennies ont été une période de putréfaction – socialement, économiquement, culturellement et politiquement. Les Etats-Unis se sont accrochés à leur position de plus grande puissance mondiale militaire, mais la putréfaction intérieure n’a fait que s’aggraver.

    Au nom du « Libérons-nous du gouvernement » et en déchaînant la puissance du libre marché, l’Amérique des grandes entreprises a obtenu le droit de piller tandis que l’infrastructure sociale du pays se dégradait de façon drastique – un fait qui fut révélé de façon dramatique par les défaillances des digues à la Nouvelle-Orléans à l’occasion du passage de l’ouragan Katrina en 2005.

    Le gouvernement Obama n’a rien à envier au gouvernement Bush dans sa servilité à l’élite patronale et son indifférence face au bien-être de la population américaine. Le désastre du 20 avril est survenu à peine un mois après qu’Obama a accordé l’autorisation d’étendre le forage au large du golfe du Mexique et de la côte atlantique ; en affirmant que le forage était parfaitement sûr, il a fait la démonstration de sa servilité envers les entreprises pétrolières.

    Depuis l’explosion, la principale préoccupation du gouvernement a été de détourner des monopoles pétroliers la colère de la population. BP a gardé la direction des travaux de forage, ce qui équivaut de fait à laisser à l’auteur du crime le contrôle de la scène du crime.

    Le haut fonctionnaire gouvernemental sur place, le commandant des garde-côtes américains, Thad Allen, a pris vendredi la défense de BP contre les critiques formulées à son égard pour n’avoir rien prévu dans le cas d’une telle défaillance d’un équipement et qui semble avoir causé le désastre. « Il est difficile d’élaborer un plan pour un événement catastrophique qui est sans précédent, et c’est le cas ici, » a-t-il dit, « qu’aurait-on pu prévoir, pour un événement que l’on ne pouvait pas prévoir ? »

    Qu’une telle déclaration puisse être faite n’est que la preuve de l’irresponsabilité de la classe dirigeante américaine qui n’est motivée que par son obsession pour les fluctuations déterminant les cours du lendemain à la bourse. En fait, une explosion comme celle qui vient de se produire était tout à fait prévisible. Des accidents identiques sont survenus ailleurs – y compris au large des côtes australiennes l’année dernière. Comme dans le cas de l’ouragan Katrina, depuis des années, les scientifiques redoutaient un incident vraiment grave (« big one ») – une fuite ne pouvant être colmatée provenant d’un puits en haute mer près des côtes américaines.

    Après avoir en grande partie ignoré la catastrophe durant la première semaine, la Maison Blanche espère qu’une opération de relations publiques (« photo op ») pourrait en quelque sorte redresser la situation. La visite d’Obama sur la côte du golfe du Mexique ne peut toutefois pas cacher le fait que ni lui ni le gouvernement n’a rien à offrir pour empêcher une catastrophe imminente. Comme le reconnaît le gouvernement lui-même, cela pourrait prendre des mois avant qu’on ne trouve de solution à la nappe de pétrole.

    Une fois de plus, il est présenté à la population du monde un rappel sobre de l’énorme potentiel destructeur que possèdent les grands groupes industriels qui contrôlent l’économie mondiale. A commencer par l’effondrement financier mondial, en passant par la destruction de l’environnement et le réchauffement climatique, à l’appauvrissement de masse et aux maladies – la subordination de la société de masse aux intérêts de profit de ces entreprises engendre un désastre après l’autre.

    Ceux qui sont responsables de ce dernier désastre en date, y compris les dirigeants des groupes et les responsables gouvernementaux, doivent rendre des comptes et être traduits en justice. Ce qui est avant tout une nécessité pressante c’est la transformation de ces grands groupes en des entités devenant propriété publique démocratiquement contrôlée – permettant ainsi une régulation consciente de leur rapport à la nature et à la société dans le but de satisfaire les besoins de la société.

    (Article original paru le 3 mai 2010)

    Source : WSWS

    Le "couvercle" posé pour tenter de confiner la principale fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique a dû être retiré dans la soirée de samedi 8 mai. En abaissant sur la fuite la structure haute de quatre étages, les techniciens ont rencontré de l'hydrate de méthane, une sorte de glace inflammable, empêchant tout pompage. Les ingénieurs de BP se sont donnés jusqu'à lundi 10 mai pour trouver une solution.


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  • Marée noire : la mangrove en danger de mort

    Par Richard De Vendeuil, publié le 05/05/2010 à 12:30

    La nappe de pétrole poursuit sa route vers la côte de la Louisiane. La menace qui pèse sur cet écosystème unique inquiète les experts.

    Instruits des catastrophes survenues par le passé sur des terrains similaires au Nigeria et au Panama, les experts prévoient le pire pour la mangrove américaine, alors que la marée noire se répand le long des côtes de la Louisiane. Les déversements constants d'hydrocarbures peuvent en effet tuer par étouffement les organismes présents dans ces étendues d'eau peu profondes localisées en bordure de littoral, à la fois prairies d'herbes aquatiques, zones de reproduction et sanctuaires d'oiseaux migrateurs. En recouvrant les racines d'arbustes d'une fine pellicule, les hydrocarbures empêchent tout apport d'oxygène à cet écosystème déjà fragile.

    Animaux

    Plus de 600 espèces animales, en particulier le pélican brun et une tortue des mers déjà en danger, sont menacées par la nappe de pétrole. Il s'agit de 134 espèces d'oiseaux, 445 espèces de poissons, 45 mammifères et 32 reptiles et amphibiens --alligators, grenouilles et serpents des mers--, selon les autorités du Département de la vie sauvage et des pêches de Louisiane.

    Le sol aussi a son importance. Les plages de sable et les zones de marécages favorisent l'infiltration de la marée noire. Si les barrages flottants ne parviennent pas à endiguer le flux, les hydrocarbures pourraient cheminer en suivant les tunnels creusés par les vers, les mollusques et les crustacés ainsi que le long des tiges et des racines des plantes marécageuses. S'ensuivrait alors la mort des organismes térébrants, ces insectes ou crustacés qui les entretiennent. Les chenaux formés en sous-sol s'effondreraient, piégeant à leur tour les hydrocarbures, qui mettraient de la sorte davantage de temps à se dégrader.

    Même les experts cités par les compagnies pétrolières reconnaissent que la reconstitution de ces espaces naturels prendra au moins une dizaine d'années. La mangrove, capteur de CO2, est un écosystème particulièrement riche qui s'épanouit dans diverses zones tropicales du globe et joue un rôle de régulateur essentiel contre le réchauffement climatique. Ces dernières décennies, elle ne cesse pourtant de se réduire : elle ne recouvre plus que 15 millions de kilomètres carrés sur la planète, contre 18 millions il y a une quinzaine d'années. Certains scientifiques prédisent même sa disparition d'ici à un siècle.


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  • Une des pires marées noires de l'histoire" menace les États-Unis

     

    Avec agence

    La marée noire provient de l'explosion de cette plate-forme pétrolère située dans le golfe du Mexique, mardi dernier © USCG / MAXPPP


    La crainte d'une vaste pollution en mer s'intensifiait mardi aux États-Unis, les garde-côtes n'excluant pas "une des pires marées noires de l'histoire" si la fuite émanant de la plate-forme qui a sombré dans le golfe du Mexique n'était pas colmatée.

    "Je vais être franche. Les efforts de BP (le groupe pétrolier britannique qui exploitait la plate-forme, ndlr) pour colmater les fuites n'ont pas réussi pour le moment", a dit le contre-amiral Mary Landry au cours d'une conférence de presse. La responsable des garde-côtes de La Nouvelle-Orléans, dans l'État de la Louisiane (au sud du pays), s'est refusée à comparer l'accident à celui du pétrolier Exxon Valdez , qui s'était échoué sur les côtes de l'Alaska et avait déversé plus de 40 millions de litres de pétrole sur une distance de 1.300 km. Mais, a-t-elle toutefois assuré, "si nous ne sécurisons pas le puits, oui, ceci constituera une des pires marées noires de l'histoire américaine".

    La nécessité d'arrêter la fuite est d'autant plus pressante qu'une nappe de pétrole de 965 km de circonférence se trouvait à une trentaine de kilomètres des côtes de la Louisiane, berceau d'un écosystème fragile composé de nombreux oiseaux aquatiques. Les autorités seraient prêtes en dernier recours à aller jusqu'à mettre le feu à cette nappe.

    BP tente de colmater les fuites et de boucher le puits

    La plate-forme a coulé jeudi non loin des côtes américaines après une explosion et un incendie survenus le 20 avril au soir. Une semaine après l'accident, onze personnes étaient toujours portées disparues et les chances de les retrouver quasi nulles. Selon BP, les fuites libèrent environ 159.000 litres de brut par jour. La plate-forme, nommée "Deep Water Horizon", propriété de la société Transocean, contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour.

    BP a tenté à l'aide de quatre bras robotiques de colmater deux fuites à quelque 1.500 mètres de profondeur. Mais ses efforts sont jusqu'ici restés vains et les ingénieurs se démènent pour construire un large couvercle sous-marin inédit destiné à endiguer la fuite. "C'est un couvercle qui sera placé sur la fuite (au fond de la mer). Au lieu que le pétrole se déverse dans l'eau, il ira dans cette structure", a expliqué à l'AFP un porte-parole des garde-côtes, Prentice Danner. "Ils viennent tout juste de commencer à travailler à la fabrication de ce couvercle et on estime que sa construction pourrait prendre deux à quatre semaines", a-t-il ajouté. BP envisage également de forer des conduits de secours destinés à injecter un enduit spécial pour boucher définitivement le puits. Mais cela pourrait prendre "deux à trois mois", selon un responsable.

    BP accusé de négligence

    L'arrivée d'une marée noire sur la Louisiane pourrait avoir un "impact énorme", a prévenu une spécialiste de l'environnement de cet État, Wilma Subra. "La nappe commencera par toucher les crustacés, les parcs d'huîtres et les poissons", a-t-elle affirmé, soulignant que "40 % des fruits de mer consommés aux États-Unis" provenaient de Louisiane. La femme d'un membre d'équipage disparu a porté plainte contre Transocean, BP et une autre compagnie concernée, Halliburton, les accusant de négligence, selon des documents judiciaires consultés mardi.

    L'accident a assombri l'annonce mardi d'une envolée du bénéfice de BP au premier trimestre. Dans un message adressé à ses employés, le directeur général Tony Hayward a assuré les proches des onze disparus de son "grand chagrin et sa sympathie".


    La nappe de pétrole de 965 km de circonférence se trouve à une trentaine de kilomètres des côtes de la Louisiane © Nasa

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  • Pollution, les porte-conteneurs en haut de l’affiche

    L’importation des biens de consommation en provenance d’Asie se fait presque exclusivement par les 1500 porte-conteneurs de la flotte mondiale. Le plus gros porte-conteneur a un moteur de 109 000 chevaux pour un poids de 2 300 tonnes. Qu’est-ce qu’on met dans ce moteur, le diesel de votre voiture ? Pas du tout. Gros consommateurs de carburant, ces navires utilisent du pétrole lourd qu’ils paient en moyenne 25 centimes d’euro le litre sur le port de Rotterdam. Il s’agit d’un pétrole de mauvaise qualité qui contient 2 000 fois plus d’oxyde de souffre (SO2) que le diesel de votre véhicule.
     
    L’oxyde de souffre ne produit pas de gaz à effet de serre (ouf, on est rassuré !) mais il serait responsable de la mort de 60 000 personnes par an aux USA. Mais soyons rassurés, l’Europe a pris une mesure contraignante : elle oblige tous les bateaux, dès qu’ils franchissent le cap de l’ïle d’Ouessant, à utiliser un pétrole "léger", ne contenant que 1,5% d’oxyde de souffre. En somme, toute liberté de polluer lorsque les porte-conteneurs passent au large des côtes de l’Inde et de Ceylan (quelques milliers de morts sur plus d’un milliard d’individus, ça ne peut même pas rentrer dans les statistiques) mais faites attention aux européens, les bons clients de la mondialisation. Pour donner une échelle, l’ensemble des 90 000 cargos de la flotte mondiale, dont 70 % du trafic se fait à moins de 400 kilomètres des côtes, dégagent 500 fois plus d’oxyde de souffre que l’ensemble du parc mondial d’automobiles.
     
    Ce qu’il y a de très rassurant aussi, c’est que l’oxyde de souffre, dans l’atmosphère, se transforme en acide sulfurique (H2SO4). H2O, =l’eau des océans, et H2SO4 forment un couple fusionnel, au point de se dissoudre parfaitement l’un dans l’autre. Notre grand scientifique Claudre Allègre tire sur la sonnette d’alarme sur l’acidification des océans mais en même temps, nous prédit un monde meilleur grâce à la croissance et la mondialisation.
     
    Serons-nous sauvés lorsqu’il n’y aura plus de pétrole ? A moins de revenir à la navigation à voile, ce sera encore pire car le charbon dégage encore plus d’oxyde de souffre que le diesel. Et la propulsion nucléaire ? Trop cher et surtout un gros problème de déchets, bien que la marine russe ait trouvé la solution dans le circuit court : les déchets nucléaires des bateaux, à la mer !
    Mais la pollution de la flotte marchande ne fait pas recette, elle est responsable que de 4% de l’émission des gaz à effet de serre, en somme nous mourrons asphyxiés mais pas cramés !
     
    Le seul remède à l’asphyxie c’est le prix des carburants et la France pourrait donner l’exemple. Un porte container consomme environ 10 000 tonnes de pétrole lors d’un aller-retour Europe-Asie et transporte de 50 000 à 100 000 tonnes de marchandises (tout dépend du rapport poids/volume des produits transportés). Chaque kilo de marchandise coûte donc entre 2,5 et 5 centimes d’euro de carburant. D’après les INCOTERM, toute marchandise destinée au marché français doit être débarquée en France (FOB). On pourrait donc contraindre les porte-conteneurs à remplir leurs cuves au prorata de la marchandise débarquée. On leur vendrait un carburant de qualité et surtaxé. L’avantage de la TIPP est qu’il ne s’agit pas d’une taxe douanière mais comme son nom l’indique d’une taxe intérieure, donc non soumise au dictat de Bruxelles. Si on prenait pas exemple une taxe de 10 euros par litre, cela ferait par rotation, 100 millions d’euros de recettes pour le développement des énergies renouvelables, c’est dire que les recettes de la taxe carbone c’est de la mendicité à l’entrée de l’église.
     
    Est-ce que ça tuerait le commerce mondial ? Pas du tout ! Sur un kilo, de marchandise importée, on passerait à 1 euro le coût du pétrole. Sur un écran plat de 10 kilos, cela fait une augmentation de 10 euros, sur une paire de chaussette de 100 grammes 10 centimes ! Vu les bienfaits du capitalisme libéral en matière de concurrence, il y a tout lieu de penser que les importateurs prendraient cette augmentation sur leurs marges, vu qu’elles sont souvent conséquentes. Les plus pénalisés seraient les importateurs de jouets, gros consommateurs d’emballages, emballages dont le retraitement n’est nullement financé par la Chine.
     
    Il est certain que le premier pays qui adoptera une telle mesure sera suivi par tous les autres qui ne voudront pas passer pour des cons. Pour les pays n’ayant pas de façade maritime, il faudrait envisager un transfert sur recettes.
     
    Comme je l’ai déjà dit dans un précédent article, l’écologie ce n’est pas forcément quelque chose de compliqué, c’est avant tout une volonté politique.

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  • Parcours santé

     

    (Du Touquet) L'ingénieur promène son compteur Geiger sur le parking du stade de Gueugnon. La machine pousse son cri strident, qui va crescendo : les tribunes et le parking sont situés sur des déchets radioactifs de l'ancienne usine de la Cogema. La moitié des régions françaises abritent ainsi 300 millions de tonnes de résidus nucléaires.

    Lauréat du prix spécial du jury au Figra, le film « Mines d'uranium : le scandale de la France contaminée » est de ceux qui font peur. Peur quand les journalistes qui l'ont réalisé, Emmanuel Amara et Romain Icard, marchent avec des citoyens engagés contre ce scandale qui leur disent ne pas vouloir rester trop longtemps dans un pré ou un bois par crainte d'être contaminés.

    Peur encore quand on voit que les supporters de Gueugnon, et une bonne partie des habitants de cette ville bourguignonne, ont pu être irradiés en assistant à des matchs de foot ou en faisant leur footing, puisqu'un parcours de santé avait aussi été créé sur les 30 000 tonnes de déchets nucléaires enfouis… (Voir la vidéo)


    Au total, l'usine de la Cogema (aujourd'hui Areva) de Gueugnon a planqué ainsi 220 000 tonnes de déchets avant sa fermeture, en 1980. A deux pas du centre-ville. Des dizaines de cas similaires existent en France, où 210 sites ont été exploités. La plupart du temps, ces résidus sont des « stériles » (déchets radioactifs, mais modérément).

    Mais dans le film d'Amara et Icard, un ingénieur de la Criirad, le seul laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité, découvre du yellowcake (concentré d'uranium) sur le parking d'un club de ski de fond…

    Les journalistes nous emmènent aussi à Saint-Pierre (Cantal), village entièrement construit sur un site d'enfouissement. Et dans un coin de la Loire où la Cogema vendait à vil prix du remblai aux habitants, ravis de l'aubaine. Aujourd'hui, ils déchantent : on s'aperçoit que même des maisons sont radioactives.

    A Limoges, une partie des habitants boivent de l'eau contaminée. C'est la grande ville française la plus touchée, puisque le Limousin concentrait le plus grand nombre de mines.

    L'enquête édifiante d'Amara et Icard pose beaucoup de questions. Elle a suscité quelques réponses au moment de sa diffusion dans l'émission de France 3 « Pièces à conviction », en février 2009 : tentative de censure de la part d'Areva, procès de la ville de Limoges, et engagement solennel du ministre Borloo (non respecté). (Voir la vidéo)


    Tant que les ingénieurs de la Criirad et les citoyens engagés n'auront pas fini leur travail de fourmi, on aura du mal à connaître la réalité de la contamination en France : tel qu'il est actuellement organisé, le contrôle de la radioactivité n'est pas indépendant d'Areva. Notamment parce que les ingénieurs qui l'effectuent sont presque tous issus du corps des Mines, comme les dirigeants du groupe nucléaire.


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  • Detroit : de « Motor-City » à « Farm-Ville » ?

    Detroit. Le nom est évocateur de cette période faste des Etats-Unis où ce qui était à l’époque la 4e ville du pays produisait les voitures des « Big Three » (Chrysler, Ford, General Motors). Depuis, évidemment, la crise économique est passée par là, les américains ont dû changer leur manière de vivre l’automobile, et le développement de l’écologie a révélé le retard pris par ces constructeurs en termes de mobilité durable. La population de Detroit est passée de plus de 2 millions d’habitants à à peine 800 000 aujourd’hui, le prix de l’immobilier y atteint des planchers insoupçonnés (15 000 dollars pour le prix moyen d’une maison), et la cité prend des allures de ville-fantôme avec de vastes espaces industriels laissés en friche.

    Ceci pourrait changer, heureusement. Nous avions déjà vu comment une ancienne usine automobile avait été transformée en site de production de panneaux solaires. Cette fois-ci, c’est un millionnaire qui souhaite venir à la rescousse de Detroit, en faisant de la cité des voitures une ferme urbaine. John Hantz estime qu’avec le territoire que recouvre Detroit (l’agglomération « physique » est plus vaste que celles cumulées de San Francisco, Boston et Manhattan), le potentiel de reconversion en une ferme communautaire est grand (Gas 2.0).



    Le constat est simple : la plupart des grandes villes manquent d’espaces, notamment d’espaces verts, et encore ceux-ci n’ont-ils qu’une utilité de loisirs. John Hantz, lui, pense que Detroit peut produire sa propre nourriture sur cet espace, et éviter ainsi la dépendance des grandes villes modernes aux transports de denrées. L’intérêt de cette conversion serait également de créer des emplois dans une ville où le taux de chômage atteint les 27%.

    Pour rentrer dans les détails du plan de Hantz, l’idée serait de créer des unités autonomes tout autour de la ville (comprenant logement + site de production agricole). Ces unités seraient équipées des dernières technologies d’agriculture propre, comme de systèmes de chauffage par compost. Notre millionnaire compte investir 30 millions de dollars dans un premier temps, une fois que la ville de Detroit lui aura accordé le droit d’exploiter certaines parcelles.


    TechnoPropres

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