• Faut-il craindre une "tempête noire" ?

    Faut-il craindre une "tempête noire" ?

    Les météorologues s'inquiètent d'une possible combinaison de la marée noire et des ouragans à venir.

    La saison des cyclones 
inquiète les météorologues et les chercheurs américains.

    La saison des cyclones inquiète les météorologues et les chercheurs américains.

    Photo : AFP

    Alors que les tentatives de BP pour endiguer la marée noire sont pour l’heure restées vaines, la saison des ouragans qui débute mardi fait craindre une nouvelle catastrophe pour les côtes du Golfe du Mexique.

    Les météorologues sont inquiets. Selon les prévisions de l’Administration américaine fédérale océanique et atmosphérique (NOAA) la saison des ouragans (1er juin - 30 novembre) pourrait être l'une des "plus actives jamais connues".

    Entre 14 et 23 tempêtes tropicales pourraient se former. Trois à sept d'entre elles pourraient se transformer en ouragans majeurs de catégorie 3 avec des vents à plus de 175 km/h.

    Les experts estiment à 70 % la probabilité que ces projections se réalisent. En effet, le Golfe du Mexique et ses eaux chaudes constituent une véritable autoroute pour les cyclones, qui s'y forment ou y prennent une ampleur importante, avant de se déplacer vers le nord ou l'ouest en direction de la côte. C’est sur ce chemin, emprunté par les plus violents ouragans de l'histoire, Camille en 1969 et Katrina en 2005, que l'on trouve désormais la fuite de pétrole à l'origine de la marée noire.

    Une possible combinaison aux conséquences dramatiques
    C'est la possible combinaison entre les ouragans et le pétrole qui est au coeur des préoccupations. Des vents violents et de larges vagues pourraient projeter le pétrole sur les côtes, à l'intérieur des terres, dans les estuaires et les zones humides sur des dizaines de kilomètres carrés.

    Si le scénario catastrophe de la "tempête noire" venait à se produire, les conséquences sur le long terme pourraient être désastreuses. Poussé dans les marécages des villes comme la Nouvelle-Orléans, le pétrole pourrait alors empêcher "le travail" des étendues marécageuses de la région qui jouaient jusqu'alors un rôle de ralentisseur naturel et minimisaient l'impact des ouragans. Sans barrière naturelle, certaines zones pourraient se retrouver beaucoup plus exposées aux tornades.

    Un scénario qui reste cependant hypothétique et très difficile à prévoir pour les météorologues; le seul précédent remontant à l'été 1979, quand les ouragans ont entravé la lutte contre la marée noire provoquée par une plate-forme mexicaine, Ixtoc 1, au large de la péninsule du Yucatan. L'ouragan Henri avait endommagé une tête de puits de 310 tonnes destinée à combler la fuite, la pire de toute l'histoire avec près de 530 millions de litres de pétrole déversés dans la mer.

    "Un ouragan pourrait diluer le pétrole"
    "Ce qui inquiète la plupart d'entre nous, c'est qu'un ouragan emmène le pétrole dans des endroits qui ne seraient pas sinon touchés durement, comme la péninsule de Floride et le Texas", résume Gregory Stone, directeur des études côtières à l'Université de Louisiane. Un ouragan de la puissance de Katrina serait "le pire des scénarios", estime Doug Inkley, chercheur à la Fédération nationale de la flore et la faune. "Cela étoufferait la végétation, on aurait des oiseaux et autres animaux mazoutés à grande échelle. Il est virtuellement impossible de nettoyer ce pétrole".

    Quant à Joe Bastardi, spécialiste des ouragans de la société de prévisions météo AccuWeather qui estime difficile de prévoir ce qui pourrait se passer, il nuance ces prévisions dramatiques : un ouragan pourrait également "contribuer à diluer le pétrole et le disperser, réduisant sa présence à des concentrations beaucoup moins dommageables que celles rencontrées actuellement".

     
     

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