• Fukushima : des réacteurs moins abimés qu'estimé ?

    Fukushima : des réacteurs moins abimés qu'estimé ?

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      Les cœurs des réacteurs accidentés de Fukushima seraient moins endommagés qu'estimé jusqu'à présent. C'est une des analyses tirées des observations plus précises réalisées par les robots qui sont intervenus dans les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3 ces derniers jours.

    Jusqu'à présent, l'estimation de l'opérateur - la TEPCO - était d'un taux d'endommagement des combustibles des réacteurs de 70% pour le premier, 40% et 35% pour les second et troisième. Les mesures récentes ont conduit les physiciens à réviser ces chiffres, en les abaisssant à 55% pour le réacteur N°1, 35% pour le N°2 et 30% pour le N°3.

    Paradoxalement, le réacteur N°1 est également celui dont la cuve semble avoir le moins souffert, puisqu'elle affiche toujours une pression nettement supérieure à la pression atmosphérique, signe qu'elle est encore étanche. C'est d'ailleurs probablement pour cette raison que les ingénieurs de la TEPCO ont décidé d'y commencer une injection d'eau plus forte, afin d'essayer d'élever le niveau d'eau dans la cuve et Schema reacteur N°1 ainsi de noyer une partie plus importante du combustible nucléaire. Aujourd'hui, l'injection d'eau a donc été accélérée, à 10 tonnes par heure contre 6 tonnes.

    L'intention des ingénieurs était d'aller jusqu'à 14 tonnes, mais de "instabilités" - la Tepco ne précise  pas lesquelles - les ont convaincus de s'en tenir à 10. Puis, une inspection par robot du batiment où se trouve le bas du réacteur et la chambre de supression (voir schéma à droite) sera réalisée afin de vérifier si l'augmentation de l'injection d'eau ne se traduit pas par une quelconque fuite.

    Les inspections par robot ont permis de vérifier que le combustible fondu - le corium - était toujours confiné dans les cuves, même pour celles qui ne sont plus étanches des réacteurs N°2 et N°3. En outre, les températures enregistrées à la base des cuves ne sont pas vraiment compatibles - elle sont trop basses : 111°C par exemple pour le réacteur N°1- avec un dépot important de corium au fond des cuves. Le combustible fondu a donc dû, pour l'essentiel, rester au niveau du cœur lui même. Les scénarios d'agravation de l'accident imaginés dès le début, avec percement des cuves et chute du corium, ne se sont donc pas réalisés. Ces inspections ont également montré que, contrairement à ce qui pouvait être imaginé, il n'y a pas d'eau accumulée dans les bâtiments réacteurs.

    En parallèle, le pompage de l'eau très contaminée - environ 70.000 tonnes - qui s'est accumulée dans les parties basses des salles des machines se poursuit. Elle doit être stockée dans des conteneurs acheminés sur le site, dans un dispositif de stockage d'eau contaminée qui a été vidé et, peut-être, dans une vaste barge métallique ancrée devant la centrale. Ensuite, cette eau sera traitée par un système proposé par Areva et utilisé en France (à Marcoule et La Hague) qui permet d'extraire par des procédés chimiques les atomes radioactifs de l'eau afin de la décontaminer. Elle pourra alors être réutilisée pour refroidir les réacteurs ou les piscines à combustibles usés.

    Par ailleurs, le succès de l'aspersion de résine sur le sol pour y fixer les radio-éléments a conduit la Tepco a en prévoir l'extension sur l'ensemble du site. Des opérations de récupération de gros débris très radioactifs sont en cours. Enfin, l'alimentation électrique de la centrale a été renforcée afin de la Carte radioactivité Fukushima 24 avril. rendre résistante à de nouveaux chocs sismiques.

    La surveillance de la radioactivité en dehors de la zone des 30 kilomètres autour de la centrale montre une diminution régulière. Les valeurs enregistrées en débit de dose par heure sont désormais de 1,7 microsievert par heure dans la ville de Fukushima (au 23 avril). Plus près de la centrale, mais à plus de 30 kilomètres la valeur la plus élevée enregistrée le 20 avril était de 24 microsieverts par heure. A droite une carte des mesures du 24 avril (le chiffre du dessus est le numéro du poste de surveillance, le chiffre du dessous la valeur en microsievert par heure). De nombreuses mesures de restriction de consommation de légumes et de lait ont été levées, en revanche la culture du riz sera interdite en 2011 dans les zones actuellement évacuées. Ces évolutions sont attendues, mais les zones qui ont été le plus contaminées le restent et donc justifient les décisions d'évacuations supplémentaires, localisées de manière précise à l'aide de la carte dressée par l'IRSN et visible sur cette note.

    Pour la surveillance de la radioactivité due à Fukushima en France, l'IRSN a décidé de ne plus éditer de bulletin d'information régulier après le dernier, qui date du 22 avril. Explication : «Compte-tenu des très faibles niveaux observés et d’une tendance à la baisse, et en l’absence d’aggravation nouvelle des rejets des réacteurs de Fukushima, l’IRSN poursuit cette surveillance mais en réduisant le nombre et la fréquence des prélèvements, et en augmentant les durées de mesure pour atteindre des limites de détection plus basses. Dans ces conditions, et sous réserve d’évolution particulière, le présent bulletin est le dernier dans la série de ceux établis depuis le 24 mars. Un bilan global de la surveillance initiée depuis cette date sera présenté dans le courant du mois de mai 2011


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