• H1N1 : le niveau 6 du plan pandémie envisagé par Mme Bachelot

    H1N1 : le niveau 6 du plan pandémie envisagé par Mme Bachelot

    par Bernard Dugué (son site) mardi 1er décembre 2009 

    La grippe H1N1pdm a occasionné dix nouveaux décès notifiés selon le dernier bulletin de l’InVS daté du 30 novembre. Le chiffre 10 est donc à prendre avec circonspection puisqu’il s’agit de décès notifiés, et comme le précise le manuel de l’InVS, l’authentification du virus H1N1pdm n’est pas systématiquement appliquée et parmi les cas, il y a des sujets porteurs du virus et des cas dits « probables ». Qu’est-ce qu’un cas probable ? C’est un patient qui vient de décéder après hospitalisation. Avant de décéder, le patient, étant en soins de réanimation, est répertorié comme cas grave. Et d’après la définition de l’InVS, un cas grave est un cas suspecté de grippe A(H1N1) ayant séjourné en unité de soins intensifs, en réanimation, ou décédé. Le plus souvent, ces malades placés en soins intensifs sont affectés par une IRA, infection respiratoire aiguë. On peut néanmoins suspecter une confusion dans l’établissement des causalités car tous ces cas répertoriés risquent un recouvrement avec une pathologie elle-même mal connue et qui est le SDRA, syndrome de détresse respiratoire aiguë. L’incidence est de 3 cas pour 100 000 h/an. Ce qui pour la France, donne environ 2000 cas. Pour l’instant, l’InVS a répertorié depuis le début de l’épidémie 460 hospitalisations, 86 décès et actuellement, 137 personnes en soins intensifs. Certes, cette comptabilité est macabre mais les chiffres semblent éloignés d’une situation d’urgence. Le plan pandémie, faut-il le préciser, a été conçu en 2005 pour faire face à une menace de grippe aviaire avec contagion et taux de mortalité conséquent. Pour l’instant, nous sommes sans doute dans une situation sanitaire comparable à celle des autres années. Quant aux chiffres exacts liés à la grippe, ils peuvent être biaisés et peu ou prou surévalués. <o:p></o:p><o:p>
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    Pourtant, Madame Bachelot, se basant sur ces dix nouveaux décès notifiés, nous a averti qu’elle sonnera le tocsin prochainement. Pardon, je voulais dire qu’elle annoncera le passage au niveau 6 de pandémie avec des mesures piquées dans cette extraordinaire document produit par l’usine à gaz bureaucratique française. Le tocsin, c’était une autre époque, quand les cloches des églises sonnaient, pour avertir les habitants d’un danger imminent. L’annonce d’un niveau pandémie relève plutôt des sirènes qu’on entendait pendant la guerre. Planquez-vous, les bombes tombent, restez chez vous, le virus attaque ! Contrairement aux minarets servant à rassembler les fidèles pour la prière, les sirènes du système sanitaire invitent les gens à rester chez eux. C’est en effet l’une des mesures du plan pandémie dans la version 5B/6. Restriction des déplacements, fermeture généralisée des écoles, surveillance aux frontières, fermeture des lignes de transport très fréquentées, interdiction des manifestations sportives à haute densité de foule, comme dans le foot, annulation des spectacles, création d’un statut de fonctionnaire volontaire, gestion du ravitaillement, approvisionnement des distributeurs de billets, collecte de lait, recours aux jeunes retraités, aux étudiants expérimentés, transfert d’activités sur des régions moins touchées, cellule psychologique pour les familles affectées par des décès, communication pour inciter les gens à acheter groupés pour ne pas avoir trop de circulation dans les centres commerciaux … <o:p></o:p><o:p>
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    Bref, je n’ai livré que le dixième, et encore, de ce plan dont on se demande d’où il est sorti et comment il peut fonctionner. Même la ministre a jugé que le document n’était qu’un ensemble de propositions qu’il faut sélectionner. Autrement dit, piquer ça et là quelques mesures et quelques bras (lol). La décision de passer au plan pandémie de niveau 6 est prévue mais pas pour demain déclarait Didier Houssin, haut fonctionnaire en charge de la santé. Bref, les Français ne savent pas à quelle sauce bureaucratique ils vont être assaisonnés (lol). La mise en place de ce dispositif reste cependant possible et c’est ce qu’il y a de plus à craindre depuis que ce 6 juin 2009, M. Chan a sonné le tocsin de la pandémie depuis son minaret de l’OMS (lol). <o:p></o:p><o:p>
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    Que dire de plus. Confirmation d’un signe crépusculaire avec perte de rationalité. 86 décès depuis le début de la pandémie, et pas tous confirmés H1N1 et de plus, beaucoup de sujets à risque et quelques cas atypiques mais dans toutes les pathologies, on trouvera deux ou trois sujets qui réagissent différemment, soit qu’ils périssent, soit qu’ils résistent, comme on le voit dans ces cas exceptionnels répertoriés dans un journal de médecine. Depuis le début de la pandémie, il y a eu 2000 décès sur les routes. Pourquoi ne pas interdire alors les déplacements routiers, par exemple la nuit et le dimanche. La pandémie, elle est surtout dans les esprits. Le battage médiatique affole les gens et les autorités s’affolent de ce que les gens puissent être affolés et ne savent plus quel plan concocter. Le coup de la cellule psychologique est édifiant. La mort n’est plus un événement privé mais recomposé par un pathos médiatique faisant que certain décès sont subis, par on ne sait quel mécanisme psychique, plus intensément, dès lors que les médias en parlent. Du reste, c’est aussi le cas de cette grippe qui apparaît comme une menace alors que la situation sanitaire est comparable à celle des autres années.


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