• INQUIETUDES DE PHYSICIENS ASIATIQUES

    INQUIETUDES DE PHYSICIENS ASIATIQUES

    Mardi 29. 22H. A l’heure qu’il est, après que des tonnes d’eau ont été injectées depuis les débuts de la catastrophe, le 11 mars, afin de refroidir les réacteurs ainsi que les piscines de combustible usagé à la centrale de Fukushima, la question se pose désormais de la pomper. Tout en essayant de la décontaminer au mieux. D’où l’aide proposée par le groupe français Areva, en envoyant notamment cinq experts spécialisés dans la décontamination des effluents radioactifs.

    Pendant ce temps, sans attendre, des physiciens spécialistes du nucléaire (notamment en matière de sécurité et d’armement) commencent à tirer des « Leçons de Fukushima ». Des leçons pour… l’Asie, selon une tribune publiée par le Pakistanais A.H. Nayyar, à l’université renommée LUMS de Lahore (Pakistan), avec l’Américano-Pakistanais Zia Mian et l’Indien M.V. Ramana, tous deux actuellement à l’université de Princeton (Etats-Unis).

    Ils tirent six leçons, que l’on peut lire dans leur intégralité sur ce site en anglais (1) [nous essayerons de proposer aussi rapidement que possible la traduction intégrale]. En attendant, nous résumons ici brièvement leurs inquiétudes de spécialistes, qui se demandent si l’extension actuelle du nucléaire civil (d’ailleurs parfois lié au militaire) dans cette région du monde, ne mène pas sur une voie dont il sera difficile de se dégager. Ce qui leur semble manifestement périlleux.

    La première leçon, formulée à l’intention du « public d’Asie du Sud et des décideurs », c’est la « sous-estimation de la probabilité et de la gravité des accidents possibles ». Bref, ils mettent en garde contre un excès de confiance. Et de rappeler que les catastrophes naturelles « ne font que rendre plus probables les accidents nucléaires » (2è leçon). La troisième, qui est peut-être la plus virulente, à sa manière, vient du constat que « les accidents nucléaires sont un résultat de la nature même de la technologie nucléaire ». Ils ont tous eu lieu (Tchernobyl, Three Mile Island, Windscale, Chalk River) dans des pays qui étaient dotés d’une réelle expertise, insistent-ils. Et peu importe que les réacteurs soient de conceptions différentes (4è leçon), voire qu’on y injecte encore plus d’argent pour la sûreté (5è leçon). Ils n’y croient pas. Dernière leçon et ce n’est pas la moins importante : « les réacteurs nucléaires et les gens ne font pas bon ménage ». En clair, les villes à la démographie galopante commencent à se rapprocher des centrales déjà existantes et ils ne voient pas comment il pourra être possible de les évacuer en cas d’accident.

    Nul doute qu’une telle prise de position, venant de ressortissants de pays connaissant un fort développement comme l’Inde, ainsi que cette signature croisée de deux Pakistanais et d’un Indien, fait montre d’une réelle audace.

    1)      http://www.dawn.com/2011/03/27/fukushima-lessons.html

    source


  • Commentaires

    1
    Rikiai
    Mercredi 30 Mars 2011 à 20:52
    C'est intriguant
    Ils semblaient dire aujourd'hui qu'ils arrêtent tout simplement le fonctionnement des réacteurs qui ne produiront plus indirectement d'électricité.
    Cela suffira-t-il à arrêter les réactions en chaîne ?
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