• Le mystère Hezbollah

    Après la dernière guerre au Liban, le parti Hezbollah reste un mystère. Pour la première fois, son leader, Hassan Nasrallah, a accepté la présence de caméras occidentales au sein de l’organisation et répond, sous haute surveillance, aux questions les plus délicates. En retraçant l’histoire de ce mouvement, ce documentaire exceptionnel donne les clés pour comprendre ce qui se joue dans cette région.

    Qui sont ces « fous de Dieu » qui ont résisté aux attaques de l’armée israélienne en 2006 ? Des « terroristes » selon Bush, de « dangereux fondamentalistes » d’après l’opinion internationale, ou de simples militants d’obédience islamiste chiite engagés dans la vie démocratique de leur pays pour leurs partisans ?

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  • Les Bushmen, ou l’histoire d’un génocide autorisé

    Il y a quelques temps, une nouvelle nous faisait part de la mainmise de la société Perenco sur le pétrole Péruvien, sans aucune considération pour les populations qui vivent sur ces territoires depuis plusieurs siècles.
    http://www.lepost.fr/article/2010/06/29/2134092_au-perou-les-indiens-ignores-par-perenco-et-son-projet-d-oleoduc.html

    Ces faits sont suivis par une association (Survival) que je défends depuis quelques années, et pour laquelle j’essaie de donner de mon temps. La raison de leur engagement (et du mien) part d‘un constat, l’évolution de notre société commence par l’éradication programmé de ce qui dérange. Les peuples qui sont soutenus par l’association sont des ethnies qui ont traversé les siècles sans se soucier de consommation ou de rentabilité. Ils vivent en harmonie avec la nature qui les entourent.

    Mais ils sont gênant, car les terres sur lesquelles ils vivent sont fertiles.

    On parle bien de pétrole, de diamant… mais aussi de territoire défriché pour des implantations touristiques, ou pour y développer de nouvelles exploitations destinés aux marchés de consommation européen en particulier, je pense aux palmiers (cette fameuse huile de palme, que vous trouverez dans tout bon produit industriel qui se respecte, et qui a été dénoncé par l‘UFC tant pour son implication dans l‘éradication des indigènes que pour sa nocivité pour l‘être humain qui en consomme)

    Aujourd’hui, je vais vous parler des Bushmen. Ce peuple vit au Bostwana, un pays du sud de l’Afrique. Si vous avez envie de connaitre leur histoire, je vous invite à cliquer sur ce lien : http://www.survivalfrance.org/peuples/bushmen

    Ce qui nous intéresse pour illustrer cet article c’est la façon dont-ils sont traités sur leur propre terre. En effet, la région sur laquelle ils sont installés est diamantifère. De ce fait, elle intéresse le gouvernement bostwanais, et les communautés étrangères, qui décident de contourner le problème en expulsant les êtres humains qui vivent sur ces territoires. Ce sera fait dès 1997, Survival précise «  Ils vivent actuellement dans des camps de relocalisation situés en dehors de la réserve. Rarement autorisés à chasser, ils sont arrêtés et battus lorsqu’ils sont pris sur le fait et sont devenus dépendants des rations alimentaires distribuées par le gouvernement. »

    En 2002, ils décident d’intenter un procès contre leur gouvernement… qu’ils gagnent en 2006. « Le 13 décembre 2006, les Bushmen apprirent qu’ils avaient gagné un procès sans précédent. Les juges décrétèrent que l’éviction des Bushmen avait été “illégale et anticonstitutionnelle” et qu’ils avaient de ce fait le droit de retourner librement dans la réserve, sur leur territoire ancestral.  »

    Alors, tout fini bien ? Non, bien sûr ce serait beaucoup trop simple… les Bushmen sont autorisés à revenir sur leur territoire, mais n’ont pas accès à l’eau, les puits ayant été détruit lors de leurs expulsions à la fin des années 90. En fait « Le gouvernement a interdit aux Bushmen de réouvrir leur puits, bien qu’ils aient proposé d’en financer le coût. Aucune explication n’a été donnée concernant cette interdiction. En revanche, il a autorisé la compagnie minière à utiliser toute l’eau dont elle aura besoin dans la réserve et a même proposé à des compagnies de safari de forer de nouveaux puits.  »

    Quelle conclusion peut ressortir de ce genre d’action. Un gouvernement qui, malgré une décision de justice, refuse la vie à des êtres humains peut il encore être pris au sérieux ? A ce sujet, j’éviterais toute stigmatisation du gouvernement bostwanais, puisque le Canada, pays pourtant en avance sur les droits de l’homme, a fait la même chose il y a quelques temps avec les Innu. (http://www.survivalfrance.org/peuples/innu)

    Tout ça n’est pas une affaire de racisme, mais bien de capitalisme acharné, dont nous sommes les instigateurs, et dont les peuples indigènes sont les otages.

    NB : une petite précision, au cas où vous souhaiteriez aider l’association, il n’est pas nécessaire de donner de l’argent. Des liens sont à votre disposition pour envoyer des lettres aux différents gouvernements, de façon à démontrer que l’opinion publique n’est pas dupe de leurs actions. Plus nous sommes nombreux à agir, plus il y a de résultat… n’hésitez plus !

    NB2 : Sebastio Salgado , photographe grand reporter a immortalisé les Bushmen dans de superbe photographies. Il expose à La Gacilly en ce moment : http://www.festivalphoto-lagacilly.com/c/234/p/815cb776cefed39b1ed277387660cef1/SEBASTIO-SALGADO.html

    par Gaïa vendredi 6 août 2010


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  • Armes à sous-munitions : Israël et Washington refusent d’adhérér à la convention

    La convention interdisant les armes à sous-munitions est entrée en vigueur dimanche et le Comité international de la Croix-Rouge et les ONG qui luttent contre ces armes espèrent qu’elle va forcer les grandes puissances militaires à renoncer à leur utilisation.

    La convention sera applicable six mois après la ratification par plus de trente pays du traité conclu en décembre 2008 à Oslo et signé à ce jour par 107 nations.

    Or, de grandes puissances militaires comme les Etats-Unis et "Israël", qui en possèdent la plus grande partie, ont refusé de signer la convention. Les Etats-Unis disposeraient de stocks d’armes contenant environ 800 millions de sous-munitions.

    Le texte interdit l’emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d’armes.

    Pour le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, cette convention est une "avancée majeure" pour débarrasser le monde de ces "armes ignobles".

    Les bombes à sous-munitions sont larguées par voie aérienne ou tirées par voie terrestre. Le conteneur s’ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions, de la taille d’une balle de tennis, qui se dispersent sur de larges zones.

    5 à 40% des sous-munitions n’explosent pas au contact du sol et peuvent rester actives pendant des années durant lesquelles elles peuvent tuer ou blesser des civils, dont des enfants, plus vulnérables car ils sont tentés de les ramasser. La Coalition contre ces armes estime le stock mondial à plus d’un milliard de bombes.

    Le président du CICR, Jakob Kellenberger, a salué l’entrée en vigueur de la convention, qui "va stigmatiser l’utilisation des armes à sous-munitions". "Nous espérons que l’entrée en vigueur (de la Convention) va aussi avoir un effet sur les pratiques des Etats qui n’y ont pas encore adhéré".

    Il est à noter que ces armes ont été notamment utilisées par Israël durant la guerre contre le Liban en 2006, et continuent de faire des victimes.

    Au Laos, 300 personnes en moyenne seraient tuées ou blessées chaque année par des sous-munitions larguées durant la guerre américaine contre le Vietnam.


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  • Vénézuela- Colombie : haute tension

     


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  • La Suisse, angle mort de la Sarkozie

    Ah, la Suisse ! Ses banques, ses journalistes... Nicolas Sarkozy a beau tout faire pour les ignorer, les Helvètes sont omniprésents dans le débat politique hexagonal. L'affaire Woerth-Bettencourt est là pour le rappeler.

    20.07.2010 |  Christophe Passer | 


    Dessin de Bertrams (Amsterdam) pour Courrier international.
    France
    Courrier international

    2007Lhebdo.jpgLe 13 juillet, devant les caméras de France 2, Nicolas Sarkozy n'a pas prononcé le mot "Suisse". Bien sûr, la Suisse et Genève n'ont, dans les aventures et péripéties de l'affaire Woerth, qu'un rôle de plaque tournante, de lieu annexe où se numérotent les comptes bancaires de Liliane Bettencourt et d'autres Français fortunés. Mais il y avait peut-être aussi, dans cette absence de la Suisse du discours sarkozien, comme un lapsus. Un instant freudien, lui-même hérité de l'histoire déjà longue des relations entre une France toujours prête à mimer sa grandeur et une Suisse considérée comme une vague province, luxueuse, mais une province quand même.

    Quant à Sarkozy et la Suisse, c'est aussi, depuis cinq ans, un voisinage ressenti souvent comme une encouble [un embarras – le mot est typiquement suisse], presque un énervement, parfois même une affaire personnelle. C'est ainsi que, en mai 2005, le quotidien [de Lausanne] Le Matin est le premier de la francophonie à briser l'omerta sur la fuite à New York de l'épouse de celui qui n'est encore que ministre de l'Intérieur. Cécilia, révèle le journal sur plusieurs pages, est partie rejoindre Richard Attias, fameux publicitaire du groupe Publicis, responsable également de l'intendance du Forum de Davos. La tradition du secret, des lois françaises plus sévères, auxquelles on peut ajouter les liens de nombre d'éditeurs de presse français avec le président, tout cela avait servi de digue. Celle-ci rompue, l'affaire montrait à un Sarkozy agacé qu'il ne pouvait contrôler les médias de toute la francophonie. “Les journaux français se sont servis du Matin pour reprendre l'info”, poursuit Peter Rothenbühler, à l'époque rédacteur en chef du quotidien de Lausanne. Sarkozy, au prétexte que 150 exemplaires du quotidien sont distribués à Thonon, déposa plainte. “On était presque fiers”, sourit Rothenbühler. Le tribunal donna raison sur l’essentiel au Matin, condamné pour la forme à 1 franc symbolique de dédommagement. Reste que Sarkozy, qui voit des conspirations partout, chercha longtemps à savoir comment ce journal suisse, là-bas, avait pu obtenir ces infos. Ridicule : tout le petit monde politico-médiatique parisien en faisait ses gorges chaudes. Le ministre, devenu président, parla en termes rudes du Matin à un ambassadeur suisse et, dit-on, évoqua même le quotidien félon avec Micheline Calmy-Rey, conseillère fédérale en charge des Affaires étrangères.

    On pourrait établir une liste des motifs d'énervement de Nicolas Sarkozy envers la Suisse. L'affaire Stern, banquier français et ami du locataire élyséen, abattu à Genève par sa maîtresse [en mars 2005], l’intéressa beaucoup. Sarkozy vint enfin à Davos, en janvier 2010, dire sa conversion à une régulation des marchés financiers, mais Richard Attias, devenu entre-temps l'époux de son ex-femme, avait alors quitté le World Economic Forum et le groupe Publicis (contacté, le service de communication du WEF nie toute intervention de Sarkozy sur Attias ou le Forum, qui continue à avoir un contrat avec Publicis jusqu'en 2013). Il y eut enfin la mise sur liste grise de la Suisse [liste des paradis fiscaux établie par l’OCDE en avril 2009], puis le fichier des 3 000 noms de fraudeurs du fisc français en Suisse, brandi par le ministre Eric Woerth [en août 2009]. Pour faire bon poids, l'affaire Polanski, terminée le 12 juillet, ne fit rien pour améliorer les relations...

    Nicolas Sarkozy déteste-t-il pour autant la Suisse ? La réponse demeure nuancée. Il s'agirait plutôt d’une sorte de condescendance pour l’ensemble des petits pays. “Le monde sarkozien est simpliste, explique un éditorialiste à Paris. Pour Nicolas Sarkozy, l'Europe, c'est l’Allemagne et la France. Il a le même mépris souverain pour les petits, la Suisse, la Grèce, la Belgique ou le Luxembourg. Plus loin, les Etats-Unis comptent, la Russie, peut-être la Chine. Les autres, il ne leur accorde que peu d’importance.” Peter Rothenbühler constate aussi que le président français a du mal à assumer un ressentiment vrai envers la Suisse : “Johnny Hallyday réside officiellement à Gstaad et ça lui fait mal, tous ces artistes, sportifs et entrepreneurs qui sont ses amis et sont là pour des raisons fiscales. Ça lui pose un problème politique.” Un problème qui se résume en un symptôme : la schizophrénie du président envers la Suisse. N’est pas Napoléon qui veut [en 1803, ce dernier avait servi de médiateur pour mettre fin à la guerre civile en Suisse et en remodeler la Constitution].

    http://www.courrierinternational.com/article/2010/07/20/la-suisse-angle-mort-de-la-sarkozie

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  • La Russie installe ses missiles S 400 sur ses frontières avec la Corée du Nord

    La Russie installe ses missiles S 400 sur ses frontières avec la 
Corée du Nord

    IRIB - La Russie a déployé deux systèmes de défense anti-missiles S 400, près de sa frontière avec la Corée du Nord, et examine d'autres mesures, pour protéger sa population d'éventuelles retombées, en cas de défaillance sur les missiles balistiques que teste, depuis plusieurs mois, Pyongyang. Par ailleurs, la Russie s'est dit préoccupée par la tension survenue entre les deux Corées, à la suite du naufrage d'une corvette sud-coréenne, dans les eaux de la mer Jaune.

     

     

    source : http://french.irib.ir


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  • Ankara ferme son espace aérien aux avions militaires israeliens


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    Catastrophe de Bhopal: deux ans de prison pour 15000 morts

    BHOPAL, Inde (AP) — Sept anciens cadres de l'usine de pesticides Union Carbide à Bhopal ont été condamnés à deux ans de prison lundi, plus de 25 ans après la fuite toxique qui a fait environ 15.000 morts dans cette ville du centre de l'Inde. Ils ont été reconnus coupables de "négligence fatale" dans ce qui reste la pire catastrophe de l'histoire industrielle.

    Le 3 décembre 1984, l'usine de pesticides de Union Carbide avait lâché environ 40 tonnes de gaz meurtrier dans l'atmosphère, tuant 4.000 personnes dans les premières heures. Mais le bilan a doublé au bout de quelques jours et encore presque doublé après quelques années, pour s'élever finalement à environ 15.000 morts, selon le gouvernement, presque le double, selon des militants locaux. Ces derniers affirment que le site, fermé après l'accident, n'a pas été nettoyé et reste dangereux pour les bidonvilles installés tout près.

    Un tribunal indien a reconnu coupables sept anciens employés de haut rang de l'usine, dont la plupart sont septuagénaires, les condamnant à deux ans de prison et à une amende de 100.000 roupies chacun (1.771 euros). Ils ont tous été remis en liberté conditionnelle. La filiale indienne de Union Carbide, qui n'existe plus, a été condamnée pour les mêmes raisons à 500.000 roupies d'amende (près de 8.900 euros, 10.870 dollars).

    La police fédérale indienne, le Bureau central d'enquête, avait conclu que l'usine ne respectait pas les règles de sécurité avant la catastrophe. Union Carbide, une compagnie américaine, a pour sa part évoqué l'hypothèse d'un acte de sabotage perpétré par un employé mécontent, jamais identifié.

    Au départ, douze personnes étaient mises en examen: huit dirigeants de la compagnie indienne, Warren Anderson, chef de Union Carbide à l'époque de la fuite, la société elle-même et deux filiales. Sept des huit responsables ont été condamnés lundi. Le huitième est décédé, tandis qu'Anderson et Union Carbide ne sont jamais apparus pendant la procédure.

    Union Carbide a été achetée par Dow Chemical en 2001. Le groupe affirme que l'affaire a été réglée en 1989 avec le versement de 470 millions de dollars (392,5 millions d'euros). Il estime que la responsabilité du site incombe désormais à l'Etat du Madhya Pradesh, qui en est devenu propriétaire.

    En juillet dernier, le même tribunal de Bhopal avait diffusé un mandat d'arrêt contre Warren Anderson, ordonnant au gouvernement indien d'obtenir son extradition des Etats-Unis. Le juge n'a pas dit pourquoi le suspect et la compagnie américaine n'avaient pas été jugés par contumace. M. Anderson avait été brièvement détenu après la catastrophe mais il a rapidement fui le pays et vit à New York.

    Des groupes de rescapés et de proches de victimes ainsi que des militants des droits de l'Homme s'étaient rassemblés à Bhopal lundi. Ils ont scandé des slogans affirmant que le verdict arrivait trop tard et que la peine était trop légère. AP

    ir/v193/st


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  • L'Égypte empêtrée dans le blocus de Gaza


    Par Tangi Sala
    03/06/2010 | 
    Des Palestiniens et leurs bagages, à la frontière de Rafah, entre 
l'Égypte et Gaza, le 2 Juin 2010.
    Des Palestiniens et leurs bagages, à la frontière de Rafah, entre l'Égypte et Gaza, le 2 Juin 2010. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

    Destinée à calmer la colère de l'opinion publique égyptienne, l'ouverture du terminal de Rafah ne veut pas dire pour autant que le blocus de Gaza va être assoupli.

    «Crime contre l'humanité», «massacre barbare», «banditisme sioniste» : la presse cairote ne décolère pas depuis l'assaut israélien contre la flottille au large de Gaza. Mais elle s'en prend aussi à ses propres autorités : «Ceux qui ont fermé la frontière et construit un mur en acier pour renforcer le blocus de Gaza sont complices de ce crime», accusait mardi Wael Qandil, éditorialiste du journal indépendant Al-Chorouq al-Gedid. «Ahmed Aboul Gheit (ministre des Affaires étrangères, NDLR) est aussi responsable, car il avait menacé de casser la jambe de tout palestinien tentant de franchir la frontière.» Depuis le début de la semaine, des milliers d'Égyptiens ont manifesté tous les jours pour demander l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël et l'arrêt de l'exportation très controversée de gaz naturel vers l'État hébreu.

    À son retour de Nice, où il coprésidait lundi le sommet France-Afrique, Hosni Moubarak a compris qu'il lui fallait réagir. Sous le feu des critiques, le président égyptien a donné l'instruction «d'ouvrir le terminal de Rafah afin de faire entrer les aides humanitaires et médicales nécessaires pour la bande de Gaza et accueillir les blessés et les malades qui doivent passer par l'Égypte», sans fixer, au moins officiellement, de date limite. Le terminal, seul point de communication entre l'enclave palestinienne et le monde extérieur, est fermé en quasi-permanence depuis le coup de force du Hamas à Gaza en juin 2007. «Nous voulons alléger la souffrance des Palestiniens après l'attaque de la flottille», précise un officiel égyptien.

    Calmer la colère populaire 

    Destinée à calmer la colère de l'opinion publique égyptienne et arabe, l'initiative du président Moubarak n'augure pas pour autant d'un assouplissement durable du blocus de Gaza. L'Égypte n'a en effet aucune intention d'offrir au Hamas une victoire qui renforcerait sa légitimité. Le Caire, qui ne cache pas sa préférence pour le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, craint notamment qu'un Hamas triomphant ne donne des ailes à ses propres islamistes, les Frères musulmans, dont deux députés étaient à bord d'un des bateaux de la flottille.

    Les relations entre le Hamas et l'Égypte se sont encore détériorées ces six derniers mois, depuis que Le Caire a commencé à construire une barrière en acier souterraine pour lutter contre les trafics dans les tunnels sous sa frontière. Hosni Moubarak en avait pris l'engagement sous l'insistance de Nicolas Sarkozy à la fin de l'offensive israélienne «Plomb durci», en janvier 2009, pour convaincre Israël d'accepter un cessez-le-feu. Le mois dernier, le Hamas a aussi accusé l'Égypte d'avoir provoqué la mort de quatre trafiquants en injectant du gaz dans un tunnel.


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  • Le juge Garzon réveille les plaies de l'Espagne
    LE MONDE | 15.05.10 | 13h55  •  Mis à jour le 15.05.10 | 13h55


    l est célèbre et respecté dans le monde entier pour les enquêtes qu'il a menées sur les crimes de diverses dictatures, notamment en Amérique latine, en vertu de la notion de justice universelle, dont il est un pionnier. Pourtant, le juge Baltasar Garzon va prochainement s'asseoir dans le box des accusés d'un tribunal de Madrid. Sa faute ? Avoir tenté d'ouvrir, pour la première fois en Espagne, le dossier des exactions commises par les franquistes lors de la guerre civile, puis sous la dictature de Francisco Franco.

     

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    Ces crimes ont été amnistiés en 1977 pour permettre à une démocratie convalescente de se reconstruire sur le fameux "pacte de l'oubli". En requalifiant les disparitions de dizaines de milliers de républicains en crimes contre l'humanité, donc imprescriptibles, ce juge atypique a joué avec les limites du droit espagnol pour les besoins de la cause. Cet écart procédural lui vaut d'être suspendu de ses fonctions en attendant son procès. A 54 ans, il risque une peine de douze à vingt ans d'interdiction d'exercer : sa carrière serait terminée.

    L'affaire Garzon soulève deux questions embarrassantes pour l'Espagne d'aujourd'hui. L'acharnement évident d'une partie de la magistrature à se débarrasser d'un électron libre incommode traduit un inquiétant dysfonctionnement institutionnel. Pour avoir voulu se construire en réaction au franquisme, l'Espagne démocratique a accouché d'institutions malades de leur politisation, au premier rang desquelles la justice.

    Et surtout, la stratégie de l'oubli n'a pas fonctionné. Plus que la défense d'un magistrat à la personnalité et aux méthodes controversées, la mobilisation de dizaines de milliers de personnes, ces dernières semaines à Madrid et ailleurs visait "l'impunité du franquisme". Les manifestants réclamaient "vérité, justice, réparation et solidarité avec les victimes", brandissant des photos en noir et blanc d'un grand-père ou d'un grand oncle enterrés quelque part dans les nombreux charniers de la guerre civile.

    Ces Espagnols vivent mal qu'on veuille punir le seul magistrat qui, contre vents et marées, a cherché à les aider. En commençant à ouvrir les fosses au début des années 2000, ils ont inspiré au gouvernement Zapatero une loi "sur la mémoire historique", destinée à "fermer, honorablement pour tous, un chapitre tragique de l'histoire". Peine perdue : l'affaire Garzon révèle la persistance de deux Espagne héritées de la guerre civile. Il n'y a plus ni "rouges" ni "nationaux", mais une droite et une gauche prêtes à en découdre à tout propos.

    En 1998, en ordonnant l'arrestation d'Augusto Pinochet, Baltasar Garzon avait gêné le gouvernement de M. Aznar, qui prônait auprès des démocraties d'Amérique latine l'exemple de la transition espagnole, fondée sur une amnésie volontaire. Aujourd'hui, les conservateurs refusent qu'on rouvre "les plaies anciennes", alors que les associations de défense des droits de l'homme, les syndicats et les juristes qui soutiennent Baltasar Garzon interrogent : "Les victimes de Franco valent-elles moins que celles de Pinochet ?"

     

    Article paru dans l'édition du 16.05.10

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  • Espagne : le juge Garzon suspendu de ses fonctions

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    Le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) espagnol a suspendu vendredi le juge Baltasar Garzon de ses fonctions, en conséquence de sa mise en accusation pour avoir voulu enquêter sur les crimes amnistiés du franquisme, a-t-on appris de source judiciaire.

    Cette mesure fait suite à la décision prise mercredi par un magistrat du Tribunal suprême d'ordonner l'ouverture du procès pour "forfaiture" (abus de pouvoir, ndlr) du juge Garzon, dont la date n'a pas encore été fixée.

     

    Explication de la notion de "Transition démocratique espagnole" : Transición

     


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  • Sommet sur la sécurité nucléaire ou sur le commerce nucléaire ?

    par Manlio Dinucci*, Tommaso di Francesco

     

    Le président Obama a convoqué un sommet de chefs d’Etat pour les mettre en garde contre un possible vol de matières nucléaires par des terroristes qui voudraient fabriquer une bombe atomique. Bien sûr, vu le prix de ces matériaux personne n’entend se les faire voler et n’a besoin des conseils de l’Oncle Sam.

    Autre chose se joue au sommet de Washington : la régulation et le partage d’un gigantesque marché…

     

    La veille du sommet sur la sécurité nucléaire, le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président états-unien Barack Obama ont conclu un important contrat de transfert de matériaux nucléaires.

    Ce qui a commencé hier à Washington, et se termine aujourd’hui, est le plus grand sommet convoqué ces 65 dernières années par un président des Etats-Unis : y participent, à Washington, les chefs d’Etat et de gouvernement de 47 pays.

    Thème central, la « sécurité nucléaire ». Le président Obama a de fait tiré la sonnette d’alarme : « Le danger le plus immédiat, et extrême, est aujourd’hui le terrorisme nucléaire ». A cette menace, poursuit-on à Washington, s’ajoute celle de la prolifération nucléaire : on accuse ainsi l’Iran, et dans la foulée la Corée du Nord, de poursuivre des ambitions nucléaires, en violant le Traité de non-prolifération (TNP). La proposition de base, faite par Obama au Sommet, est de renforcer le contrôle de tous les quantitatifs d’uranium hautement enrichi et de plutonium.

    Mais paradoxalement ce sont justement les Etats-Unis et les autres puissances nucléaires, protagonistes du sommet de Washington, qui favorisent la prolifération de ces armes. Dans une situation où un petit groupe d’Etat prétend garder la possession des armes nucléaires, et continue à les moderniser, il est de plus en plus probable que d’autres essaient de se les procurer. En plus des neuf pays qui les possèdent, il y en a au moins 40 en mesure de les fabriquer.

    Il n’existe de fait pas une séparation nette entre usage civil et usage militaire de l’énergie nucléaire et, par les réacteurs, on extrait de l’uranium hautement enrichi et du plutonium adaptés à la fabrication d’armes nucléaires. On calcule que la quantité disponible dans le monde permettrait de fabriquer plus de 100 000 armes nucléaires, et on continue à en produire des quantités croissantes : plus de 130 réacteurs nucléaires « civils » produisent de l’uranium hautement enrichi, adapté à la fabrication d’armes nucléaires.

    Ce que font les Etats-Unis, promoteurs du sommet, pour garantir la « sécurité nucléaire », est démontré par les faits. Le 29 mars, ils ont conclu avec New Delhi un accord sur la base duquel ils fourniront à l’Inde du combustible nucléaire « éteint » à recycler, en en extrayant de l’uranium et du plutonium. Se trouve ainsi opérationnalisé l’accord stipulé en 2008 par l’administration Bush, qui prévoit la fourniture à l’Inde de matériel fissile et de technologie nucléaire.

    En échange, l’Inde s’engage à adhérer « en partie » au TNP, en soumettant à des inspections 14 sites nucléaires civils mais en conservant 8 militaires non sujets à des inspections. Les programmes de New Delhi prévoient un développement exponentiel de l’industrie nucléaire qui ouvre un marché de plus de 150 milliards de dollars, auxquels les USA veulent accéder avec la vente de réacteurs et de technologies de fait à double usage, civil et militaire. Ces derniers se trouvent cependant en concurrence avec la Russie, qui a signé un gros accord pour la fourniture de technologies nucléaires à l’Inde.

    A cette même table du sommet, avec le Premier ministre indien (qu’Obama a rencontré la veille, pour officialiser l’accord), siège celui du Pakistan, allié des USA qui n’a jamais adhéré au TNP. Comme l’Inde, celui-ci possède un arsenal estimé à 70-90 armes nucléaires. A présent, confirme le New York Times (12 avril), face à l’accord Washington-New Delhi, le Pakistan est en train de construire trois nouveaux sites pour réaliser « une seconde génération d’armes nucléaires ».

    Et à cette même table siège aussi l’autre allié des USA, Israël (représenté par le ministre du Renseignement et de l’Energie atomique, Dan Meridor), qui n’adhère pas au TNP et n’admet pas officiellement posséder des armes nucléaires, tout en en possédant des centaines. Hors de tout contrôle, Israël a accumulé une quantité de plutonium pour armes nucléaires estimée à environ un demi quintal, et continue à en produire des dizaines de kilos par an. L’Iran par contre n’a pas été invité, lequel adhère pourtant au TNP et ne possède pas d’armes nucléaires. Et, à côté d’Israël, siègent la France qui a fourni à Israël son premier réacteur pour la fabrication d’armes nucléaires, et l’Allemagne qui, avec les Etats-Unis, a contribué à la potentialisation des forces nucléaires israéliennes en lui fournissant trois sous- marins Dolphin en capacité de lancer des missiles nucléaires.

    Mais, pour ne pas faire de tort aux pays arabes, les Etats-Unis ont signé une série d’accords pour la fourniture de technologies nucléaires et de matériel fissile aux Emirats arabes unis, à l’Arabie saoudite, à Bahreïn, à l’Egypte, au Maroc et à l’Algérie.

    Une grande campagne promotionnelle s’est ainsi ouverte —à laquelle participent aussi la France, le Japon, la Russie et la Chine— pour vendre des centrales nucléaires clé en main au Moyen Orient et à l’Afrique du nord. On diffuse ainsi les technologies « civiles » qui mettent d’autres pays en mesure de construire des armes nucléaires. Tout cela à l’enseigne de la « sécurité nucléaire ».


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  • Le point de vue des médecins américains sur la réforme d’Obama

    Très loin des louanges qui ont accompagné "la réforme sociale la plus ambitieuse du siècle " voici le point de vue de l’Association des médecins américains.
    Cette association regroupe plus de 17 000 médecins aux Etats-unis et combat conjointement avec l’ AFL-CIO pour l’adoption d’un véritable programme de protection sociale ..
    En lisant ce document,vous comprendrez toute l’admiration que peut éprouver Sarkozy pour la politique "sociale" d’Obama

    Nous souhaiterions pouvoir nous joindre aux célébrations marquant l’adoption la nuit dernière par la Chambre des représentants de la loi sur la santé. Mais, en toute conscience, nous ne le pouvons pas. Nous ne pouvons pas nous contenter de voir que l’on propose des aspirines pour soigner un cancer.

    Cette nouvelle législation ne va pas éliminer les racines du problème : une industrie de l’assurance privée mue par la recherche du profit. Elle va au contraire enrichir encore davantage ces compagnies d’assurance et renforcer leur pouvoir. Cette loi va contraindre des millions d’Américains à acheter aux assureurs privés de mauvais produits [assurantiels] et elle conduira au versement de vastes montants des deniers publics à ces compagnies.

    Le battage médiatique qui a entouré cette nouvelle loi sur la santé est démenti par les faits :

    Environ 23 millions de personnes resteront sans assurance ces neuf prochaines années. Cela aura pour conséquences 23’000 décès par an qui auraient pu être évités [avec une couverture universelle] et une somme incalculable de souffrances.

    Des millions de membres de la classe moyenne seront mis sous pression pour acheter des polices d’assurance santé commerciales. Celles-ci leur coûteront jusqu’à 9,5% de leur revenu, mais ne couvriront en moyenne que 70% de leurs dépenses de santé, les laissant exposés au risque d’être ruinés s’ils sont sérieusement malades. Beaucoup trouveront que de telles polices d’assurances sont trop chères pour qu’ils puissent se les permettre ou trop coûteuses à employer, compte tenu du niveau élevé des franchises et des participations qui leur seront imposées.

    Les compagnies d’assurances privées encaisseront au moins 447 milliards de dollars des contribuables destinés à subventionner l’achat de leurs polices d’assurance. Cet argent renforcera leur pouvoir financier et politique et, ainsi, leur capacité de bloquer toute nouvelle réforme.

    La loi réduira de 40 milliards de dollars l’aide apportée par Medicare [1] aux hôpitaux assurant des services de base accessibles aux non-assurés. Cela menacera les soins dispensés aux millions de personnes restés sans assurance.

    Les personnes couvertes par le biais de leur employeur resteront prisonnières des réseaux de prestataires de soins limités auxquels leur assurance donne droit ; elles feront face à des coûts croissant et à une érosion continue des prestations assurées. Beaucoup, voire la plupart ,devront progressivement payer des impôts sur les prestations dont ils bénéficieront à mesure que le coût des assurances augmentera [2].

    Les coûts de la santé continueront à prendre l’ascenseur, comme l’expérience faite dans l’Etat du Massachusetts [sur lequel la nouvelle loi est basée] l’a largement démontré [3].

    La régulation des assurances tant vantée – à savoir l’interdiction faite aux assureurs de refuser la couverture à quelqu’un sur la base de son état de santé – est criblée de failles, qui sont la conséquence du rôle central que les assureurs ont joué dans la formulation de la loi. Il sera ainsi possible d’imposer aux personnes plus âgées des cotisations jusqu’à trois fois plus élevées que celles demandées aux plus jeunes. De même, les assurances couvrant majoritairement des femmes salariées pourront imposer jusqu’en 2017 des cotisations plus élevées et définies en fonction du sexe.

    Les droits des femmes en matière de reproduction sont encore davantage érodés, suite à l’interdiction faite à ce que des prestations d’assurance couvrent des frais de santé liés à des interruptions volontaires de grossesse.

    Il n’était pas inévitable qu’il en soit ainsi. Les mesures positives contenues dans cette loi, comme le renforcement du financement des centres de santé communautaires, auraient pu être mises en œuvre en tant que telles.

    De même, l’extension de la couverture garantie par Medicaid [4] – un programme sous-financé, qui assure aux pauvres des soins en dessous des standard – aurait pu être décidée séparément, accompagnée de mesures fédérales pour améliorer la qualité des prestations de ce programme.

    Mais, au contraire, le Congrès et l’administration Obama ont chargé les Américains d’un paquet coûteux, comprenant : l’obligation coûteuse de s’assurer individuellement, de nouveaux impôts sur les plans d’assurance dont bénéficient les salariés, un nombre incalculable d’arrangements très avantageux pour les assurances privées et les grandes pharmas et, enfin, le maintien d’un système fragmenté, ne fonctionnant pas, insupportable sur la durée et qui pèse aujourd’hui si lourd sur la santé et sur l’économie.

    L’adoption de cette loi correspond à des considérations politiques et pas à celles d’une solide politique de la santé. En tant que médecins, nous ne pouvons pas accepter cette inversion des priorités. Nous recherchons des remèdes ayant fait leurs preuves et qui aident effectivement les patients, pas des placebos.

    Un remède [aux problèmes actuels] est bien connu. Tôt ou tard, notre nation devra adopter un système d’assurance santé national et unique, un Medicare amélioré et couvrant toute la population. Seule une assurance unique peut garantir une couverture universelle, complète et accessible à toutes et à tous.

    En remplaçant les assureurs privés par un système de financement public et rationalisé, notre nation pourrait épargner chaque années 400 milliards de dollars de coûts administratifs, qui sont autant de gaspillage inutile. Cela suffirait pour offrir une couverture santé à toutes les personnes qui ne sont pas assurées aujourd’hui et pour améliorer la couverture de celles et ceux qui ont déjà une assurance, sans avoir à augmenter d’un seul centime la dépense globale des Etats-Unis pour la santé.

    Enfin, seul un système avec un seul payeur permet de disposer d’outils efficaces pour contrôler les coûts : achats en gros, honoraires négociés, budgets globaux pour les hôpitaux, planification des investissements.

    Les sondages montrent que deux tiers du public soutiennent une telle approche. Un sondage récent révèle que 59% des médecins américains sont favorables à une action publique pour mettre en place une assurance santé nationale. La seule chose qui manque pour le réaliser, c’est la volonté politique.

    Les principales mesures de la nouvelle loi n’entreront en vigueur qu’en 2014. On pourrait conseiller d’attendre pour voir comment ces réformes se développeront. Mais nous ne pouvons pas attendre, ni nos patients. Les enjeux sont trop élevés.

    Nous nous engageons à poursuivre notre combat pour le seul remède équitable, financièrement responsable et humain, à notre gabegie en matière de santé : une assurance santé unique et nationale, une version améliorée et valable pour toutes et tous de Medicare. (Traduction A l’Encontre)

     

    1.. Medicare est un système national d’assurance maladie, mis en place en 1965 (sous l’administration du démocrate Lyndon B. Johnson), garantissant une couverture santé de base à toutes les personnes de plus de 65 ans. Il est principalement financé par une cotisation salariale, prélevée pour moitié sur le salaire versé et payée pour l’autre moitié directement par l’employeur.

    2. La plupart des personnes assurées pour leur santé aux Etats-Unis le sont par le biais de leur employeur. Les systèmes de managed care, en particulier les réseaux de soins HMO (Health Maintenance Organization), sont généralisés dans ce cadre : l’assurance ne donne alors accès aux prestations que d’un nombre (très) limité de médecins ou d’hôpitaux (il n’y pas de libre choix du médecin). Par ailleurs, jusqu’à maintenant, les couvertures santé offertes par les entreprises étaient défiscalisées. La loi adoptée prévoit de les imposer à l’avenir à partir d’un certain montant.

    3. L’Etat du Massachussetts a introduit en 2006 une loi rendant obligatoire la conclusion d’une assurance santé. Cette obligation se retrouve au cœur de la loi adoptée le 22 mars 2010.

    4. Medicaid, également mis en place en 1965, assure une couverture santé minimale aux personnes dont le revenu ne dépasse pas un certain seuil (en général très bas). Medicaid est géré par les Etats, contrairement à Medicare, qui est fédéral. Les conditions d’accès et le type de couverture varient fortement d’un Etat à l’autre des Etats-Unis.


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    Il y a presque 28 ans se jouait dans l’Atlantique Sud la dernière guerre navale du XXe siècle. La guerre des Malouines ainsi qu’on la nomme en France voyait s’affronter deux puissances en mal de reconnaissance, d’un côté l’Argentine de la junte et de l’autre le Royaume-Uni alors dirigé par la Dame de Fer. L’envahissement du petit archipel par les forces argentines au début de l’année 1982 allait marquer le début de la dernière grande démonstration de force navale entreprise unilatéralement par un pays européen : l’Operation Corporate, rebaptisée par les médias britanniques l’Empire Contre-attaque.

    Même si Borges a par la suite décrit ce conflit comme « deux chauves se battant pour un peigne », les Malouines, hors de tout contexte de politique intérieure argentine ou britannique, revêtaient un intérêt stratégique certain. Militairement d’abord, pour une nation qui se rêvait alors encore empire, la possession des Malouines affirmait l’autorité chancelante de sa gracieuse majesté dans l’Atlantique sud, à proximité de l’Antarctique riche en ressources naturelles. De plus les Malouines elles-mêmes se révèlent maintenant être riches en matières premières énergétiques et plus spécialement en pétrole.

    Aujourd’hui, alors que les Argentins n’ont jamais accepté la perte de l’archipel, un nouvel acte est en train de se jouer pour la possession de ces stratégiques rochers couverts d’une lande clairsemée. En effet, la Geological Society of London annonce qu’il y aurait sous les eaux bordant l’archipel un « trésor » de 60 milliards de barils de brut attendant d’être exploité. Aux vues des cours actuels du pétrole et des difficultés que rencontre le Royaume-Uni dans ses exploitations d’hydrocarbures de Mer du Nord, la mise en service, bien que coûteuse, de ces nouveaux champs pétrolifères redonnerait de l’air à une économie particulièrement impactée par la crise. Le gouvernement Brown, critiqué pour sa gestion de la crise financière, pourrait trouver ici une nouvelle source de liquidités qui seraient forcément les bienvenues.

    Toutefois ce serait sans compter sur l’Argentine, elle aussi alléchée par la promesse de ce pactole. Certes nous ne sommes plus aux temps d’une junte militaire conquérante désireuse de redorer son blason par une action d’éclat extérieure, néanmoins la situation du pays n’est pas très brillante. L’Argentine reste dirigée par une classe oligarchique qui, cachant sous le vocable de péronisme ce qu’on nommerait partout ailleurs du clientélisme forcené, fait fuir tous les investisseurs étrangers par la corruption galopante qu’elle instaure dans le pays. Les Kirchner sont ainsi de plus en plus contestés par une population qui prend conscience des ravages qu’à fait la crise dans un pays qui souffre de très graves difficultés économique depuis près d’une décennie.

    Ainsi le gouvernement argentin, aiguillonné par Hugo Chavez, spécialiste sud-américain ès pétrole et déclarations provocantes, veut à tout prix empêcher une exploitation britannique du pétrole sous-marin des Malouines. La tension monte entre Londres et Buenos Aires et, même si l’on est très loin d’une réédition de la guerre des Malouines, les gouvernements européens et sud-américains commencent à regarder avec attention et appréhension les mouvements des deux protagonistes, surtout qu’un premier navire d’exploration-production doit bientôt arriver à Port Stanley.

    Ce conflit, géoéconomique à l’heure actuelle, n’est pas sans rappeler d’autres situations comme celle de la dispute autour des îles Spratly. Les archipels des îles Spratly et Paracel se situent en mer de Chine méridionale et, potentiellement très riches en hydrocarbures, font aussi l’objet d’une compétition acharnée entre la Chine, le Vietnam (soutenu par la Russie), les Philippines (soutenues par les USA), la Malaisie, Taiwan et Brunei. Les déploiements de navires de guerre, manœuvres conjointes et autres occupations militaires d’îlots sont ainsi le quotidien de la Mer de Chine depuis quelques années, en espérant que l’escalade s’arrête à ce stade.

    Alors que le marché des hydrocarbures devient de plus en plus tendu, la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement prend l’aspect d’une véritable lutte pour l’indépendance énergétique voire pour la survie économique. Dans un tel contexte deux options se profilent : l’exploitation des abondantes ressources non-conventionnelles, citons pour le gaz les shale gas, thight gas ou coalbed methane (1), ou l’affrontement pour les nouveaux gisements. Comme ces derniers se trouvent la plupart du temps offshore, c’est aussi une question de souveraineté territoriale qui est soulevée. Beaucoup d’Etats n’ayant pas ratifié ou remettant en question la convention de Montego Bay de 1982 définissant les zones économiques exclusives, les contestations sur la propriété de ces gisements sont de plus en plus courantes.

    Pour l’instant aucun de ces affrontements géoéconomiques ne s’est transformé en guerre chaude. Toutefois il n’est pas à exclure que dans un contexte de tension grandissante sur le marché des énergies fossiles, on assiste à nouveau au déploiement d’une escadre navale de taille conséquente. La guerre des Malouines de 1982 avait fait près de 1000 morts ; étant donnés les progrès de l’armement, une nouvelle guerre pourrait être bien plus dévastatrice.

    (1) International Energy Agency, World Energy Outlook 2009, Paris, 2009, p.390 et suivantes.

    Auteur  : Nicolas Mazzucchi, Equipe unasur.Fr


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  • LA MAISON ET LE POTAGER !


     La tendance se confirme, et soyez en sûrs, cela prouve que des gens sentent que la prochaine guerre économique sera agricole: "D’après un rapport de l’ONU, les investisseurs étrangers ont acquis près de 20 millions d’hectares de terres arables dans les pays en développement... A Madagascar, 465.000 hectares à l'Inde, 100.000 hectares Maliens aux Libyens, au Soudan, la Corée du Sud a pris 690.000 hectares, etc. "Depuis 2006, entre 15 et 20 millions d’hectares de terres agricoles ont fait l’objet de transactions ou de négociations". Et si vous achetiez des terres vous aussi ? Et regardez cet autre papier de RAdio Canada donné par Mr Lallemand: les Chinois sont en train d'acheter les territoires inoccupés au nez et à la barbe des locaux... Et comme les Chinois payent cash: "C'est ainsi que le producteur de porc Pierre Désoudry, à Saint-Valérien-de-Milton, s'est vu offrir de vendre ses terres. "ils (les Chinois) m'ont dit combien tu veux? Combien ça vaut là les porcheries, la maison, tout", raconte-t-il ... "il y aurait une quinzaine d'agriculteurs qui ont été sollicités pour vendre leurs terres. Ça va avoir une importance majeure". Revue de Presse par Pierre Jovanovic


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    <o:smarttagtype name="metricconverter" namespaceuri="urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags"></o:smarttagtype><o:smarttagtype name="PersonName" namespaceuri="urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags"></o:smarttagtype>

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     Onu: la fracture iranienne<o:p></o:p>

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    Barack Obama va-t-il perdre sa première grande bataille diplomatique ? Poussée par <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>, l'administration américaine tente d'obtenir du Conseil de Sécurité des Nations unies l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran. L'idée est de priver les gardiens de la révolution de leurs sources de revenus en sanctionnant les nombreuses firmes qu'ils contrôlent. Mais, en dépit des efforts de Hillary Clinton et de son équipe qui, depuis quelques semaines, sillonnent la planète afin de convaincre les pays clés à l'ONU, l'entreprise semble mal partie.

    Les réticences chinoises
    « Sur l'Iran, vous n'imaginez pas à quel point nous, Français et Américains, sommes isolés sur la scène internationale,
    dit un officiel à Paris. La plupart des grands pays émergents refusent de nous soutenir. Ils considèrent que, sur le sujet, nous sommes arrogants, voire néocolonialistes. » Certes, il y a <st1:personname productid="la Russie" w:st="on">la Russie</st1:personname>, qui, assure-t-on à Paris et à Washington, votera la résolution franco-américaine. Pour obtenir l'appui du Kremlin, l'Elysée et <st1:personname productid="la Maison-Blanche" w:st="on">la Maison-Blanche</st1:personname> ont accepté de nombreux assouplissements à leur texte initial. Ils voulaient pouvoir s'en prendre aux responsables des atteintes aux droits de l'homme à Téhéran, geler leurs comptes à l'étranger et les interdire de visas. Un projet abandonné. Le Kremlin, qui pratique la même répression sur son sol, a refusé de souscrire à de telles mesures. Les Russes ont également rappelé qu'ils n'accepteraient aucun embargo sur les armes (ils sont les premiers fournisseurs de l'Iran). En revanche, ils ont obtenu la vente de quatre navires de guerre Mistral par <st1:personname productid="la France. C'est" w:st="on">la France. C'est</st1:personname> à ce prix que Moscou est finalement « on board », comme on dit à Washington.
    La Chine, qui dispose elle aussi d'un droit de veto au Conseil de Sécurité, ne l'est pas. En apportant sa voix à l'initiative franco-américaine, elle craint d'irriter son troisième fournisseur de pétrole et de perdre un marché très prometteur. Pour lever une partie des réticences chinoises, l'administration Obama a fait appel à ses alliés du Golfe. Elle a demandé à Riyad et aux Emirats arabes unis de rassurer Pékin, de promettre de lui fournir des hydrocarbures en cas de défaillance iranienne. Mais jusqu'à présent cela n'a pas eu l'effet escompté. Dimanche dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères a répété que de nouvelles sanctions ne résoudraient pas la question du nucléaire iranien ».
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    L'opposition brésilienne
    Cette opposition publique de <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> à la politique de sanctions a « décomplexé » d'autres pays qui, eux aussi, ont fait connaître leur hostilité à l'initiative franco-américaine. Le Brésil d'abord, membre du Conseil de Sécurité pour deux ans, sans droit de veto. Au début du mois, son président Lula a déclaré
    qu'« il ne serait pas prudent de mettre l'Iran dos au mur». Plus direct encore, son ministre des Affaires étrangères a dit qu'il était hors de question de céder au « diktat américain ». Deux raisons expliquent l'opposition brésilienne. D'abord, le plus vaste pays d'Amérique latine est engagé dans un programme nucléaire civil de grande ampleur. En 2006, il a même ouvert une usine d'enrichissement d'uranium à Resende, à <st1:metricconverter productid="150 kilomètres" w:st="on">150 kilomètres</st1:metricconverter> de Rio. Comment pourrait-il s'opposer à la construction de sites équivalents au Moyen-Orient ? «Je veux pour l'Iran la même chose que je veux pour le Brésil : utiliser le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques », a dit Lula il y a quelques jours, lors d'une conférence de presse en présence de Hillary Clinton, furieuse. Et puis le Brésil entend jouer un rôle central dans la diplomatie mondiale, celui de médiateur entre les « grands » et les émergents. Pour ce faire, il se doit à une certaine neutralité.<o:p></o:p>

    Un autre pays majeur bloque l'adoption de sanctions : <st1:personname productid="la Turquie" w:st="on">la Turquie</st1:personname>, membre non permanent du Conseil de Sécurité, elle aussi. Son Premier ministre, Recep Erdogan, dénonce souvent le « deux poids, deux mesures » et rappelle qu'Israël est doté de l'arme nucléaire. Il entend également jouer les intermédiaires dans la région et souhaite multiplier par trois le commerce avec son grand voisin iranien. Il y a donc peu de chances qu'il adopte la résolution présentée par Washington et Paris. Pas plus que le Liban, qui siège également pour deux ans au Conseil. Le pouvoir en place à Beyrouth ne peut se permettre de déplaire au Hezbollah, bras armé de l'Iran dans le pays.
    Sans l'appui de ces trois pays, il sera difficile d'adopter et plus encore de justifier des sanctions. Pour obtenir leurs voix à New York, les Etats-Unis disposent de puissants leviers - économiques, militaires et diplomatiques. Ils peuvent, par exemple, promettre au Brésil de soutenir sa candidature pour un siège permanent au Conseil, menacer le Liban de ne plus lui livrer d'armes et <st1:personname productid="la Turquie" w:st="on">la Turquie</st1:personname> de ne plus appuyer son entrée dans l'Union européenne. Si ces pressions marchent, <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> se trouverait isolée. Elle serait alors probablement contrainte de ne pas opposer son veto à de nouvelles sanctions. Tel est, en tout cas, le scénario auquel on se raccroche à Paris comme à Washington.
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  • Obama attaque la Chine ! … Les paris sont ouverts…

    Publié par André Serra dans Etats-Unis, Géopolitique, chine, tags: , , , ,

    Après les visites successives d’Hillary Clinton et d’Obama à Beijing (en novembre 2009), pour convenir avec le président Hu Jintao d’une nouvelle ère de paix et de collaboration stratégique entre les deux premières puissances mondiales, les É-U changent de vitesse.

    Faites vos jeux, rien ne va plus !

    On vient d’apprendre que le gouvernement étasunien va livrer à Taïwan pour 6,4 milliards de dollars d’armes de guerre, composées de missiles de différentes sortes, et d’hélicoptères. Rappelons à ce sujet que Bush, en novembre 2008 avait approuvé des contrats militaires portant sur la même somme, avec Taïwan. Il s’agit donc probablement des mêmes contrats, mis provisoirement entre parenthèses. Beijing avait en effet riposté en reportant une rencontre qui avait été antérieurement prévue avec le Pentagone. Ensuite cette affaire disparut des écrans. Et ne voilà-t-il pas qu’elle reparait, tel un serpent de mer (ou peut-être tel un dragon !)

    Pourtant, jusqu’ici, il avait semblé que Washington admettait que Taïwan fasse désormais partie de la sphère chinoise. Les Étasuniens n’en parlaient d’ailleurs plus. Mais ils viennent d’affirmer, en guise de justification de cette livraison, que Taïwan avait besoin d’armes “pour avoir du poids dans ses négociations avec la Chine“. Ah ! Les braves gens ! Je ne pensais pas que les É-U avaient de l’humour à ce point. À moins qu’ils ne prennent l’ensemble des habitants de la planète pour des imbéciles. Au vu de leur dialectique habituelle, cela n’a rien d’improbable.

    Ma Ying-jeou, le président de Taïwan, m’a beaucoup fait rire, en affirmant de son côté dans le discours qu’il vient de prononcer à propos de cette livraison, que celle-ci faciliterait son rapprochement avec le gouvernement de Beijing. Il faut cependant rappeler ses variations dans le passé pour apprécier le personnage :

    Il s’est opposé au référendum de 2004, qui n’a d’ailleurs pas eu lieu, en se prononçant pour la réunification de Taïwan avec la Chine et contre l’indépendance de Taïwan.

    Cependant, le 17 mars 2008, au cours de la campagne électorale pour les élections présidentielles, Ma décrivit Taïwan comme étant un “État souverain“. Par contre, suite à son élection, le 22 mars 2008, il affirma qu’il améliorerait les relations avec la Chine continentale, notamment en permettant des vols directs vers la Chine, en autorisant la venue d’un plus grand nombre de touristes chinois, et en aidant les industries taïwanaises à s’implanter sur le continent. Il ajouta qu’il prônait le statu quo en termes politiques : ni indépendance de Taïwan, ni réunification. Mais il tint parole pour le reste. Une grande partie de l’industrie taïwanaise est passée sur le continent, ce qui semble constituer cependant un affaiblissement de sa position dans “ses négociations avec la Chine“.

    Comprenne qui pourra !

    Ensuite, évènement passé inaperçu lors du soixantième anniversaire de la création de la République Populaire de Chine, la délégation taïwanaise défila à Beijing le 1er octobre 2009, en tant que province chinoise, et non en tant qu’État invité. Personne ne semble avoir remarqué cette particularité étonnante, pourtant tout à fait significative. Chinoiserie peut-être ?

    Tout cela devient obscur, n’est-ce pas ? Il y a anguille sous roche, sans aucun doute !

    Laissons donc pour le moment de côté les réactions de la Chine, qui suspend la coopération militaire offerte par Obama il y a très peu de temps, et menace les É-U de sanctions économiques. On en reparlera lorsqu’on verra plus clair dans cet embrouillamini.

    Contentons-nous de faire quelques hypothèses.

    ***

    Visiblement, il s’est passé quelque chose qui a tout changé dans les intentions d’Obama, et ceci depuis très peu de temps, car la Chine a apparemment été stupéfaite de ce retournement de situation. D’ailleurs, une visite officielle du président Hu Jintao à Washington était prévue pour le courant de 2010. On verra bien si elle a lieu.

    Pour ma part, je ne vois qu’une seule chose qui ait pu changer la stratégie de Washington.

    Ce n’est un mystère pour personne que depuis des années les milieux politiques étasuniens tiennent la Chine pour une ennemie, la première menace contre leur hégémonie.

    Depuis quinze ans, ils n’eurent de cesse d’affirmer que la Chine ne pouvait se développer à l’allure que Deng Xiao Ping lui avait insufflée. Tantôt ils prétendaient que son système bancaire était inexistant, tantôt qu’il était endetté de manière effrayante. À d’autres moments, ils disaient que la Chine vivait dans des émanations meurtrières, ou que les paysans allaient finir par se révolter, ou que la moindre crise les jetterait par terre, ou bien encore que si eux, les É-U, cessaient de leur acheter, leur économie s’effondrerait, etc. Bref, inutile de faire l’inventaire de ces insinuations sans fondements. La Chine est toujours là et leur fait un pied de nez.

    La Chine a surmonté la crise d’une manière étonnante, notamment en retournant une partie importante de ses exportations vers son marché intérieur. J’ai expliqué il y a longtemps, la possibilité d’un tel retournement, dans un article où j’expliquais que la justification du fait que la Chine maintienne sa paysannerie dans une pauvreté que toute la planète lui reprochait, pouvait être qu’elle le faisait en prévision d’une perte totale ou partielle de son commerce avec les É-U. Son marché intérieur, inexistant jusqu’ici, a en effet merveilleusement rempli sa fonction selon mon interprétation, ce qu’apparem­ment Washington n’avait pas vu venir. J’avoue être très fier du raisonnement que j’avais tenu à cette époque.

    Alors les É-U ont finalement compris que leur pronostic d’une Chine défaillante devant une crise mondiale, presque organisée à dessein par le secteur financier des É-U n’avait été qu’une simple vue de l’esprit. [ qu'on ne vienne pas nous dire en effet que les autorités étasuniennes ne savaient pas que la crise allait éclater. Des gens comme Roubini, membre de plusieurs institutions­ para­gouvernementales les en avaient avertis depuis longtemps ]

    Mais ils n’en ont été absolument certains que depuis très peu de jours, lorsque la Chine a confirmé définitivement que son taux de croissance pour 2009 se montait à 8,7% par rapport à une année 2008 relativement peu affectée par la crise, et que sa prévision pour 2010 était de 9,5%.

    Et quelques jours plus tard, le département du commerce des É-U annonçait de son côté une diminution du PIB pour 2009 de 2,4%, malgré 5,7% de croissance pour le quatrième trimestre, immédiatement corrigé par le biais positif du surstockage des entreprises, ce qui, tout compte fait, ramenait l’annonce à un timide 2,2% pour les ventes finales, et abaissant ainsi le taux de l’année aux alentours d’une diminution de -2,7% du PIB par rapport à 2008, c’est-à-dire un écart de taux de 11,4 avec la Chine (8,7 + 2,7). On ne connaitra d’ailleurs son taux définitif de croissance ( ou plutôt de décroissance ) qu’à la fin du mois de mars 2010.

    Quelle désillusion catastrophique pour les É-U ! Une crise pour rien ! Avoir sacrifié l’économie du pays, et s’apercevoir que le but stratégique désespérément espéré n’avait pas été atteint ! L’ennemi visé resplendissait au contraire plus brillant que jamais après la crise, terminée pour lui, devenu le premier constructeur mondial d’automobiles, le second exportateur mondial avant l’Allemagne ! Les Étasuniens comprirent brutalement que leur avenir s’était brusquement assombri, après avoir cru s’être débarrassé de leur “challenger“.

    Non seulement la Chine n’avait pas failli, mais elle avait trouvé le moyen en novembre 2009 de conclure avec les pays de l’ASEAN, l’Australie et le Japon [ après que celui-ci ait élu un nouveau Premier ministre "presque antiaméricain" ] une zone de libre-échange à laquelle on n’avait pas convié “la première puissance du monde“, malgré sa demande pressante.

    La Chine se permettait aussi de faire simultanément de l’Afrique une zone interdite aux Occidentaux, en utilisant les précieux dollars de ses réserves, ravis de main de maître à l’économie étasunienne pour, enfin, équiper une Afrique laissée pour compte par eux, de conclure avec l’Amérique du Sud des accords commerciaux qui les marginalisaient, de soutenir l’Iran contre leurs menaces de sanctions, et enfin, de contester l’hégémonie du dollar, alors qu’ils ne parviennent pas à obtenir de la Chine qu’elle réévalue sa propre monnaie !

    ***

    Alors, il fallait faire quelque chose, et vite, car la catastrophe n’allait pas s’arrêter là.

    Tout le monde sur le pont ! Et alors, le gouvernement eut une idée lumineuse.

    N’avaient-ils pas réussi à vaincre leur précédent ennemi, pourtant très puissant lui aussi, l’U.R.S.S. ? Et de manière magistrale s’il vous plait. Pourquoi ne pas se servir de la même méthode contre la Chine, puisqu’elle avait fait ses preuves ? D’ailleurs, ils n’avaient pas le temps de trouver autre chose qui soit aussi efficace. Pour faire plier l’U.R.S.S., la tactique avait consisté à la ruiner, en la poussant à la faute. Ce fut “la guerre des étoiles” de Reagan.

    On allait investir massivement dans l’armement et dans l’armée pour faire croire aux dirigeants de l’U.R.S.S. que les É-U préparaient contre eux une action militaire de grande envergure. Immédiatement, Moscou se mit à en faire autant pour se mettre en mesure de contrer cette menace. Las, les finances de l’U.R.S.S. n’étaient pas celles de “l’Amérique” de l’époque. Le budget de l’U.R.S.S. grimpa jusqu’à 40% des recettes de l’État, provoquant la faillite du pays et aboutissant en 1989 à la dissolution pure et simple de l’Union soviétique, qui avait pourtant réussi à effrayer la planète pendant des décennies.

    D’où, à mon avis et par hypothèse [ on ne tardera pas à savoir si cette hypothèse tient la route ou pas, ou si une autre se présente ], ce fameux contrat d’armement de 6,4 milliards de dollars avec Taïwan, pourrait être destiné à faire croire aux Chinois qu’une sérieuse menace pèse sur eux. Fichtre ! 60 hélicoptères HawkUH-60M, 114 missiles antimissiles Patriot dans une nouvelle version sophistiquée. Le Pentagone susurre même qu’il pourrait s’ajouter à ce bric-à-brac quelques chasseurs de mines et des missiles Harpoon. Mazette !

    Tout ça pour améliorer les relations avec la Chine ! Et quand on connaît les “Américains”, ça pourrait n’être qu’un début ! Oh que j’ai peur pour les Chinois !

    Mais voilà, la Chine n’est pas l’U.R.S.S.  et les É-U ont tellement l’habitude d’effrayer le monde avec leur ferraille, qu’ils ne doutent pas un seul instant de l’effet de cette armada sur les Chinois.

    Mais ce n’est qu’un pari ! Et si les Chinois, déjà copieusement armés, ne bougeaient pas, c’est-à-dire ne mettaient pas un yuan de plus dans leur propre outillage de guerre ?

    Par contre, ils possèdent une arme de défense bien plus dangereuse que tout ça : le dollar.

    Eh ! Oui ! S’il leur prenait l’envie d’approfondir l’abysse économique dans lequel les É-U se sont laissés lourdement tomber ? Par exemple en leur suscitant quelques millions de chômeurs supplémentaires, voire une dizaine de millions ?

    Comment ? En laissant glisser un nombre suffisant de dollars de leurs abondantes réserves sur le marché, histoire de voir s’ils trouvent preneurs. Je ne vous dis pas la suite.

    Autre erreur des Étasuniens ! Eux ne penseraient pas à faire cela s’ils se trouvaient à la place des Chinois, ce n’est pas dans leurs mœurs, or ils croient toujours que les autres doivent penser comme eux. Ils ne semblent pas avoir encore compris que les Chinois n’étaient pas des “Américains”. Comme d’ailleurs dans le cas des Irakiens, des Iraniens ou des Afghans et de beaucoup d’autres.

    Si mon hypothèse tient la route, alors ce sera un jeu de quitte ou double, à moins que Washington ne plie avant que la Chine n’entre en action, comme les Étasuniens ont fait pour la Géorgie, devant Poutine, ou pour le Vietnam, devant Ho Chi Minh, ou pour les missiles de Pologne, devant Medvedev.


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  • Coup d’Etat au Niger

    par Anne-Cécile Robert

    Le président du Niger, M. Mamadou Tandja a été renversé le 17 février. Le chef de l’Etat, qui devait se retirer du pouvoir au terme de son mandat en décembre dernier, avait fait modifier la Constitution afin de pouvoir se représenter. Devant les réticences de la classe politique, il avait dû dissoudre l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle, et faire avaliser son coup de force par un référendum boycotté par les partis d’opposition. Son comportement avait été condamné par les organisations panafricaines (Union africaine, Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et la « communauté internationale ».

    Riche en matières premières, le Niger représente un enjeu stratégique pour des pays comme la France et la Chine. En effet, avec 7,5 % de la production mondiale, il est l’un des premiers producteurs d’uranium. La société française Areva y exploite notamment la mine géante d’Imouraren. Cet atout ne profite cependant pas à la population : le pays occupe la dernière place au classement de l’indice de développement humain (IDH) effectué par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur 182 pays membres de l’ONU.

    Le Niger a déjà connu plusieurs coups d’Etat — le dernier avait été organisé par M. Tandja lui-même en 1999 —, et cette nouvelle crise illustre la fragilité des démocraties africaines. Marquées par les inégalités sociales et dominées de l’extérieur (par les institutions financières internationales ou les ex-puissances coloniales comme la France), elles peinent à définir leur propre modèle de « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple ». Cinquante ans après l’accession à l’indépendance de 17 pays africains, Le Monde diplomatique de février (en kiosques), revient sur les défis et les difficultés de la transition démocratique sur le continent : « de Conakry à Nairobi, les Africains votent mais ne décident pas.

    Source : Le Monde Diplomatique


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  • Tu as du bol ! ton pays n'a pas de pétrole ....


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  • L'Affaire Clearstream….racontée à un ouvrier de chez Daewoo

    Un film de Denis Robert, Pascal Lorent

    2003 • France • Documentaire • 70 mn • Couleur • Mode de production : Télévision • VF

    « Dans L’affaire Clearstream (racontée à un ouvrier de chez Daewoo), le journaliste-écrivain Denis Robert livre une version approfondie et audiovisuelle de son enquête sur les inquiétantes dérives de la finance internationale. Où comment le néo-libéralisme va tous nous mettre sur la paille…

    Dans leur film « Les Dissimulateurs », diffusé en 2001, Denis Robert et Pascal Laurent dévoilaient l’existence de Clearstream, une multinationale implantée à Luxembourg, chargée de transférer des fonds et des valeurs sur toute la planète. Leur enquête mettait en lumière le fonctionnement de cette société de compensation en révélant derrière cette façade légale l’existence de comptes secrets et la dissimulation de transactions douteuses.

    Extraits de la note d’intention pour Canal+ de Denis Robert et Pascal Lorent du 9 mars 2002 :

    Notre seul souci reste d’informer le plus grand nombre. D’où l’idée d’adresser ce film à un ouvrier de chez Daewoo, victime hypothétique du système…

    En gros, « les gens » ont le sentiment que ces histoires, évoquant les paradis fiscaux, le trafic de drogue, ou les « mafias » sont lointaines et ne les concernent pas directement.

    Le film a l’ambition de montrer (« aux gens », et parmi ces gens à un ouvrier de chez Daewoo) qu’ils se trompent… Ces « affaires » ont une influence sur l’économie de leur pays. Nous avons essayé de définir où, comment, et pourquoi. Nous avons voulu démontrer cela méthodiquement, presque scientifiquement.

    Nous avons, incrédules, assisté à la mise en faillite d’un pays (l’Argentine), et au plus grand scandale financier des cinquante dernières années (l’affaire Enron). Dans les deux cas, Clearstream et ses actionnaires ne sont pas très loin. Nous expliquons en quoi. Notre projet ne chutera pas sur un seul constat d’échec, ou sur la révélation d’un scandale de plus.

    Un des messages du film est : « Nous avons trop laissé le soin aux banquiers de se contrôler eux-mêmes. Nous verrons que des solutions existent. L’une de ces solutions consisterait à contrôler beaucoup mieux ces chambres de compensation, et ainsi les transactions financières internationales, et à s’en servir aussi comme d’outils de prévention… »



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