• L'assaut d'Israël contre la flottille humanitaire 'injustifiable

    L'assaut d'Israël contre la flottille humanitaire 'injustifiable"
    LE MONDE | 06.06.10 | 19h53


    ontrairement à la teneur habituelle du courrier, d'ordinaire très partagé sur le Moyen-Orient, une large majorité de lecteurs du "Monde" condamne l'intervention d'Israël.

    • Historique

    Seul de Gaulle s'était élevé contre la complicité occidentale à l'égard des coups de force israéliens en accompagnant cette condamnation d'une véritable sanction : l'embargo sur tous les armements.

    voir video ici :De Gaulle et le sionisme

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    Les condamnations des pays occidentaux gagneraient à s'accompagner de quelques mesures concrètes plutôt que d'en rester à ces mines de vierge effarouchée et à ces cris d'orfraie qui ne trompent plus personne et sûrement pas le premier intéressé, qui a déjà prévenu qu'il ferait subir le même sort à tout autre navire humanitaire s'approchant des côtes de Gaza.

    Signalons enfin une autre "victime collatérale" de ce nouveau coup de force israélien : Barack Obama, dont l'absence de réaction et le soutien à l'ONU décrédibilisent définitivement l'action sur la scène internationale.

    L'Occident paiera au prix cher, comme il l'a déjà payé par le passé, son soutien inconditionnel à ce réel "Etat voyou", à propos duquel le seul souci du Monde semble être son futur repli sur soi et sa "mentalité d'assiégé". On a connu le quotidien du soir plus sourcilleux sur le respect du droit international.

    Christophe Maillard Comines (Nord)

    • Vives réactions

    Quel qualificatif faut-il employer pour désigner l'abordage par l'armée israélienne du convoi humanitaire tentant de rejoindre Gaza ? Quand des militaires abordent des bateaux dans les eaux internationales, ils se comportent comme des pirates au large de la Somalie.

    Les autorités israéliennes prétendent toujours qu'elles sont prêtes à faire la paix, mais que les Palestiniens ne la veulent pas. Disant cela, elles continuent le blocus de Gaza, réduit à l'état de prison pour tous ses habitants, ainsi que la construction du "mur" et la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Quand comprendront-elles que c'est leur politique qui renforce le Hamas ? L'Etat d'Israël mène une politique ultrasécuritaire, faisant un usage totalement disproportionné de sa force ; condamné à plusieurs reprises par des résolutions de l'ONU (qu'il a toujours refusé d'appliquer, se sentant soutenu et protégé par les Etats-Unis), et jamais sanctionné, il peut agir en toute impunité. Il faut espérer que, cette fois-ci, devant des réactions assez unanimes dans la critique, d'autres résolutions seront prises et... appliquées.

    Jean Colson La Celle-Saint-Cloud (Yvelines)

    • Appel urgent

    Y a-t-il un nom représentatif du judaïsme français qui soit décidé à exprimer notre écœurement devant le comportement scandaleux d'Israël, face à des hommes et des femmes courageux et pacifiques ?

    Gérard Weill Choiseul (Haute-Marne)

    • Injustifiable

    L'attaque d'Israël sur la flotte de bateaux humanitaires était injustifiable. Comment un peuple qui a souffert des crimes nazis peut-il agir de la sorte contre les Palestiniens ? Je suis sûr que, dans le territoire même d'Israël, il y a des juifs qui n'acceptent pas cette violence.

    Joao Baptista Herkenhoff Vitoria (Brésil)

    • Absence de solution politique

    Des gens bien raisonnables disent, à propos de l'arraisonnement brutal de la flottille : "violence excessive", d'autres suggèrent qu'on aurait pu se contenter d'endommager les hélices. Ils oublient que la guerre finit toujours par engendrer des "bavures". Même si cette fois l'armée israélienne s'y était "bien" prise, cela n'aurait pas empêché d'inéluctables dérapages ultérieurs, comme il y en a déjà eu tant dans le passé.

    La vraie question est l'absence actuelle de solution politique. La véritable inquiétude est qu'Israël est tellement imprégné de son histoire uniquement faite de combats, tellement installé dans sa position de forteresse assiégée qu'on ne voit pas comment il pourrait se doter d'une équipe gouvernementale recherchant sincèrement une solution négociée. N'oublions pas que, dans l'économie d'Israël, les firmes liées à la défense et à l'antiterrorisme ont pris des positions très puissantes, elles sont des références mondiales, et leur intérêt pour la paix risque bien de devenir de plus en plus théorique.

    Quant aux adversaires déclarés d'Israël, ils n'ont eux non plus aucune raison de changer de stratégie : plus les Palestiniens sont maltraités, plus leur fonds de commerce se renforce.

    Jean Moussa Cachan (Val-de-Marne)

    • Hypocrisies

    Les politiques sont bien les seuls responsables de la tragédie de la flottille "humanitaire". Seule, en effet, est souhaitable une solution pacifique du conflit israélo-palestinien. Seules des négociations pourront venir à bout de ce cancer et de ses métastases. En attendant, toute provocation, que celle-ci soit "humanitaire" ou non, risque logiquement d'entraîner une réaction d'une violence supérieure, car nous sommes alors dans la logique implacable de la guerre. Que cessent donc toutes ces hypocrisies qui s'étalent dans les commentaires de l'actualité et qui cachent les incapacités des hommes et des femmes d'Etat à résoudre la crise.

    Jean-Jacques Bourdiec (Toulon)

    • Expulser ou libérer ?

    "Israël accélère l'expulsion des activistes étrangers capturés par ses commandos" : dans le cadre de l'affaire de la flottille pour Gaza, les médias emploient les mots "expulser" et "expulsion" pour désigner le fait qu'Israël laisse les personnes "arrêtées" par ses forces armées sur les bateaux de ladite flottille quitter le territoire israélien. Il ne s'agit en aucune façon d'expulsion, les personnes en question n'ayant pas demandé à entrer sur le territoire d'Israël, mais ayant été "enlevées" dans les eaux internationales. Voici ce qu'on aurait aimé lire : "Israël accélère la libération des activistes étrangers capturés par ses commandos". Le Larousse en ligne définit ainsi expulser : "Repousser hors des frontières un étranger majeur qui constitue une menace grave pour l'ordre public ou qui a été condamné pénalement : expulser un étranger entré sur le territoire illégalement".

    François Demay (Paris)

    • A-raisonnement

    On ne nous fera pas croire qu'une armée comme celle d'Israël n'est pas capable de mettre en panne quelques cargos civils d'un coup de roquette dans leur gouvernail ou dans leurs hélices. Israël a voulu montrer sa force. Il n'a montré que sa brutalité et sa courte vue. Cet arraisonnement mal raisonné est pour Israël un naufrage.

    Guy Abeille (Paris)

    • Israël et euro

    Des économistes s'accordent à présent pour reconnaître que la création de la zone euro (Euroland) a été une erreur, mais que, désormais, on ne peut plus revenir en arrière : il faut sauver le "soldat" euro quel qu'en soit le prix pour les populations du sud de l'Europe (notamment) qui se sont embarquées dans cette galère devant les mener vers l'eldorado. Pour Israël, c'est un peu pareil : on s'est empressé de reconnaître en 1948-1949 un Etat juif autoproclamé (et de l'admettre au sein de l'ONU), alors que le plan de partage de la Palestine était déjà caduc. Une erreur (dont l'URSS et les Etats-Unis portent une lourde responsabilité conjointe) sur laquelle on prétend qu'il est à présent impensable de revenir : le "droit à l'existence" d'Israël est devenu un dogme tellement intangible qu'on semble désormais prêt à accepter de payer n'importe quel prix pour sauver l'Etat juif.

    Lorsque la question taboue est évoquée, les mêmes politologues nous expliquent, avec des arguments irrationnels, que le naufrage d'Israël serait une véritable catastrophe qui mettrait les juifs en grand danger, et au-delà des juifs, la civilisation occidentale elle-même.

    Dans les deux cas, c'est donc le même choix qui est fait : celui de la fuite en avant, en attendant de trouver une "solution" qui n'existe plus. Mais jusqu'où ?

    Marc-Antoine Coppo (Nice)

    • Permis d'exception

    Depuis sa création, il y a plus de soixante-deux ans, l'Etat d'Israël s'est octroyé un permis de démolir, de confisquer et d'expulser. C'est un permis d'exception dans un siècle de démocratie où les anciens colonisés exigent et obtiennent des excuses des anciens colonisateurs. Il est d'exception dans un monde où l'humain se veut respectueux de l'autre. Un permis d'exception pour un Etat d'exception bénéficiant de la bénédiction d'un Occident puissant et de la soumission d'un Orient arabe déchiré et rétrograde. Rien de nouveau sous le soleil d'Orient, me direz-vous !

    Si on considère qu'un minimum d'éthique subsiste derrière les décisions politiques, il ne restera qu'une seule réponse possible à cette question : quand il s'agit d'Israël, le sens politique occidental perd la raison ! Ce faisant, Israël constitue de facto un véritable danger pour les valeurs qui ont fondé la modernité occidentale. Si l'Occident, créateur du monstre guerrier, ne le stoppe pas, il sera trop tard, non seulement pour les Palestiniens, qui se savaient sacrifiés, mais aussi pour que la haine - déjà trop grande entre Orient et Occident - disparaisse. Quand la démocratie vénère l'exception, elle acte sa propre régression !

    Nabil El-Haggar Villeneuve-d'Ascq (Nord)

    • Justice pour le monde !

    L'affaire de la flottille humanitaire attaquée par l'armée israélienne montre, une fois de plus, le besoin d'une justice dans le monde. Il ne s'agit pas d'une justice nationale ou internationale - entre nations -, mais d'une justice réellement mondiale. La violence collective doit être l'objet de l'institution de justice comme c'est déjà le cas avec la violence individuelle. Nous avons ainsi des sociétés civilisées et un monde sauvage, il faut bien le dire. Des sociétés avec justice et un monde sans justice, tout simplement. Les drames et tragédies constants le prouvent : il faut en finir avec la jungle collective mondiale. Et, la seule façon, c'est la justice sous une nouvelle forme institutionnelle adaptée à la violence collective.

    Andrés Mediavilla-Lopez (Paris)

    • Hors-la-loi

    L'élection d'Obama avait suscité un espoir de paix au Proche-Orient en laissant penser qu'il mettrait fin au soutien inconditionnel d'Israël par les Etats-Unis dans sa guerre contre les Palestiniens depuis la création de son Etat et à leur acceptation passive de ses violations permanentes du droit international et des résolutions des Nations unies les ayant condamnées.

    Malheureusement, on ne peut que constater que cette élection n'a véritablement rien changé, en dehors de simples déclarations de principes sans aucun effet. C'est dire que tout espoir de paix est devenu totalement irréaliste tant qu'Israël ne sera pas contraint par tous les moyens à mettre fin à l'annexion des territoires occupés et au blocus de Gaza par les Nations unies, avec l'appui des Etats-Unis, en exigeant naturellement des Palestiniens, en contrepartie, la reconnaissance légitime et nécessaire de l'Etat d'Israël, mais seulement dans ses frontières définies lors de sa création.

    Marcel Ramin (Paris)

    • N'oublions pas la question nucléaire

    Je suis frappé par le fait que ni votre éditorial du 20 mai - par ailleurs excellent - ni les commentaires sur la visite du président Lula en Iran ne mentionnent un élément qui me semble fondamental : la politique du groupe dit des "5+1", qui veut interdire à l'Iran toute activité d'enrichissement d'uranium, même celle à basse teneur indispensable pour l'usage civil, revient à priver un Etat souverain du contrôle de l'intégralité de la filière nucléaire et à le faire dépendre de l'étranger pour l'exercice d'un droit. Un tel concept, qui pourrait devenir un précédent, est en lui-même inacceptable pour le Brésil et la Turquie - d'autant plus inacceptable qu'il reviendrait à renforcer les privilèges des puissances nucléaires ! Accessoirement, les Israéliens seraient bien avisés d'être un peu discrets sur cette question, eux qui n'ont pas adhéré au traité de non-prolifération et n'admettent aucun contrôle sur leur programme nucléaire.

    Paul Mertz (Luxembourg)

    • Une bataille perdue

    La désinformation entre dans une logique de guerre médiatique, et Israël vient de perdre une bataille. Quelques jours après la visite d'une délégation du Parlement européen, une "flottille de la liberté" provoque d'importantes réactions. Or, cette "flottille de la liberté" a refusé d'obtempérer aux ordres de la marine israélienne qui lui demandait de changer de cap et de se diriger vers Ashdod.

    Il ne s'agissait pas d'un mouvement pacifiste mais d'un groupe expérimenté dans des manifestations physiques et agressives. C'est une opération qui a été dirigée par le Hamas, en coopération avec des éléments installés en Turquie. Cela pour essayer de stopper le blocage des équipements militaires dans la bande de Gaza. Le Hamas essaye de se reconstruire et utilise tous les moyens possibles pour arrêter le blocus militaire. Or, ce blocus est essentiel pour éviter d'envenimer le conflit dans la bande de Gaza. Cette opération est un prétexte du Hamas pour un nouvel embrasement dans la région.

    Chantal Maas (Paris)


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