• L'économie entre dans une "phase dangereuse" pour le patron de la Banque mondiale

    L'économie entre dans une "phase dangereuse" pour le patron de la Banque mondiale

    LEMONDE.FR avec AFP | 13.08.11 | 11h58   •  Mis à jour le 13.08.11 | 11h58

     

    Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick.

    Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick.AFP/JOSE CENDON

    Après la dégradation de la note américaine et une semaine extrêmement mouvementée sur les marchés financiers, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, tire un bilan assez pessimiste du futur de l'économie mondiale dans un entretien à l'hebdomadaire australien Weekend Australian.

     

    A ses yeux, l'économie mondiale est entrée dans une "phase nouvelle et plus dangereuse", et ce n'est que le "début d'une tempête nouvelle et différente". "Ce n'est pas la même crise qu'en 2008. Dans les quinze derniers jours, nous sommes passés d'une reprise difficile - avec une bonne croissance pour les pays émergents (...) mais bien plus hésitante pour les pays les plus développés - à une phase nouvelle et plus dangereuse", a-t-il expliqué.

    L'ÉQUILIBRE GÉOPOLITIQUE REMIS EN QUESTION

    "La leçon de 2008, c'est que plus on attend et plus les mesures doivent être sévères, a-t-il rappelé.
    La plupart des pays développés ont déjà utilisé ce que leur permettait la politique fiscale et monétaire". M. Zoellick ne voit pas d'autres solutions qu'une politique de rigueur. Il salue en ce sens le premier ministre britannique David Cameron, qui a maintenu, malgré les émeutes, les mesures d'austérité annoncées ces derniers mois.

     

    Au-delà des conséquences financières immédiates, Robert Zoellick estime que cette crise va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète.  Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.

    Au-delà des conséquences financières immédiates, Robert Zoellick estime que cette crise va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète. Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.AP/Andy Wong

    Au-delà des conséquences financières immédiates, Robert Zoellick estime que la situation actuelle va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète. Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.

    Or, pense-t-il, Pékin"ne tient pas à ce rôle" car il est confronté à ses propres problèmes : éviter la surchauffe de son économie, mais aussi limiter la pollution, réformer son système fiscal et maintenir l'équilibre entre entreprises publiques et privées. Une dévaluation du yuan, a-t-il souligné, aiderait à modérer l'inflation, mais rendrait les produits étrangers moins chers sur le marché chinois, ce qui pose des problèmes politiques.

    LA ZONE EURO, LE PLUS GRAND DÉFI

    Au final, le plus grand défi que pose la crise actuelle se situe en Europe, selon le patron de la Banque mondiale. Avec la Grèce et le Portugal assommés par leur dette et d'autres pays menacés, et sans possibilité de dévaluation, c'est en effet non seulement l'économie de la zone euro qui est menacée, mais l'existence même de la monnaie européenne,

    Les investisseurs, a-t-il souligné, commencent à se demander combien de temps l'Allemagne et la France vont pouvoir continuer à soutenir les pays menacés sans se mettre eux-mêmes en danger de voir leur note diminuer à son tour.


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