• L’église, grande manipulatrice

    L’église, grande manipulatrice ?

    voir aussi : L'Homme de la Terre

     

    Il ne fait aucun doute, pour personne, que Jésus était un rebelle. Il dérangea beaucoup de choses et beaucoup de gens. Il fut suivi, écouté, adulé puis fut élevé au rang de Dieu en 325 au concile de Nicée. Nous y reviendrons plus loin. Mais qui était donc Jésus ? Juste un homme en avance sur son temps et qui avait peut-être compris avant bien d’autres la véritable nature de Dieu. 

    Selon les écritures Jésus disparaît dans le désert pendant 40 jours, (Luc, 4-1, Matthieu 4-1, Marc 1-12) et beaucoup pensent que c’est à cette période qu’il prend contact avec une secte gnostique : les Esséniens. Les évangiles rapportent que c’est là qu’il est tenté par Satan en vain. Au contact des Esséniens Jésus apprend-il beaucoup ? Et vite semble-t-il au regard des nombreux écrits récemment découverts à Qumrâm et dont il a certainement entendu parlé du contenu. 40 jours c’est peu pour recevoir un enseignement. Mais n’est-il vraiment resté que 40 jours dans le désert ? Ou n’est-ce là qu’une unité de mesure de temps courante à l’époque ou une façon de parler utilisée ailleurs dans le nouveau testament ? Par exemple il est écrit : « …après sa Passion (…) il s’était fait voir d’eux (les apôtres) pendant quarante jours » (Actes des Apôtres, 1-3).

    La vie de Jésus, sa chronologie, ce qu’il a réellement accompli restera à jamais un mystère enfoui sous le poids des siècles. Ce qui ne fait aucun doute en revanche c’est que le mythe de Jésus s’inspire des croyances anciennes de Bouddha (né de la vierge Maya 500 ans avant lui), d’Orphée duquel la résurrection mystique dans le Christianisme dérive (Encyclopédie de l’Esotérisme -Tome 2- Religions non Chrétiennes- Jacques d’Ares, 1974), de Dionysos, mi-homme, mi-dieu, héro qui souffre, qui meurt et qui ressuscite ; d’Horus, né lui aussi d’une vierge 13 siècles avant lui, qui eut 12 disciples, qui fut mis au tombeau et ressuscita, qui était appelé la Voie, la Lumière, la Vérité, le Messie, Fils oint de Dieu, qui était la troisième personne de la trinité divine (Osiris-Isis-Horus) et dont on peut encore voir à Rome dans les catacombes des images : enfant porté par Isis sa mère vierge, la Madone et l’enfant originels ; de Krishna engendré de la vierge Devaki et appelé le Dieu-berger ; de Mithra né six siècles avant lui d’une mère vierge dans une grotte un 25 décembre. Quelle coïncidence ! Mithra était appelé lui aussi le bon berger, la Voie, la Lumière le Rédempteur, le Sauveur, le Messie. Il avait 12 compagnons, il accomplissait des miracles, il fut enterré dans un tombeau et après trois jours il se leva ; de Prométhée enfin qui descendit du ciel cinq siècles avant lui comme un dieu pour sauver l’humanité, qui fut crucifié, souffrit et ressuscita. Le poète Grec Eschyle écrit 500 ans avant le Christ que Prométhée fut « crucifié sur un arbre fatal et qu’alors le ciel devint sombre ».

    Arrêtons ici cette fastidieuse énumération mais que le doute ne soit plus permis en ce qui concerne l’inspiration du mythe de Jésus, par lui ou par d’autres, dans les cultes à mystère de l’empire Romain ou Grec. Certes ces mythes sont moins présents dans notre conscience collective que celui du Christ et pourtant ils avaient leurs adeptes bien avant et il paraît inconcevable que les fondateurs de l’église Romaine, les rédacteurs des évangiles ou Jésus lui même n’en ai jamais entendu parler.

    Comment en sommes-nous donc arrivés au Christianisme ? Par les évangiles, le nouveau testament. Par les Actes des Apôtres, écrit par Luc, compagnon de Saul qui devint Saint Paul. Paul vertement décrié par Voltaire : « Ecrasez l’infâme ! » écrit-il, ou encore : « L’arrestation de Paul à Jérusalem n’est que la conséquence d’une attitude fourbe et malhonnête pour tenter d’abolir la rumeur sur son compte » (Dictionnaire Philosophique). Nietzsche quant à lui précise : « La bonne nouvelle fut suivie de la pire de toute : celle annoncée par Paul. En Paul s’incarne le type opposé à celui du messager de la bonne nouvelle. Il inventa à son image une histoire du christianisme primitif dans le mensonge du Christ ressuscité. » Paul parle d’un Dieu vengeur, sanglant qu’il faut craindre. Doctrine à l’encontre du message du Christ comme en témoigne le chapitre 19 de l’Apocalypse « La victoire du Messie » où celui qui se nomme « Fidèle et Véritable (…) est revêtu d’un manteau trempé de sang » et jette le « faux prophète vivant dans l’étang de feu embrasé de souffre » ! Autre exemple : « L’un de vous vit avec la femme de son père. (…) qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair » (1er épître aux Corinthiens, 5-1,5). Paul prêche auprès des païens, contre les paroles de Jésus : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu, 15-24). « N’allez pas chez les païens ni chez les Samaritains, allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. En chemin proclamez que le Règne des Cieux s’est approché. (…) Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu, 10-5, 8). On est loin des pratiques de Paul et Barnabé qui firent la collecte pour les frères de Judée au prétexte « qu’une grande famine allait régner sur le monde entier » (Actes, 11-28). Du reste, Paul, en affranchissant les chrétiens de la Loi est en parfaite contradiction avec Jésus : « Je ne suis pas venu abroger mais accomplir (la loi). (…) Dès lors celui qui transgressera un seul de ces plus petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera déclaré le plus petit dans le royaume des cieux » (Matthieu, 5-17,19). Le traite n’est peut-être pas celui qu’on croit… Méfions-nous des faux prophètes : « En vérité je vous le dis, tous les prêtres qui se tiennent devant cet autel invoquent mon nom. Et ils ont planté des arbres sans fruits, en mon nom » (Evangile de Judas, 39). « Beaucoup viendront en prenant mon nom ; ils diront : « C’est moi » et ils égareront bien des gens » (Marc, 13-6). Mais qui sont-ils donc aujourd’hui ces faux prophètes ?

    Les représentants de l’église chrétienne jusqu’à nos jours semblent tout désignés. Eux qui manipulèrent l’histoire de l’humanité depuis 325 ap. JC pour rendre crédible l’autorité de l’église Romaine et la placer au dessus des autres religions de l’époque qualifiées de païennes ou de cultes idolâtres. Que s’est-il donc passé cette année là ? Le concile de Nicée qui a mis en place une censure qui est parvenue jusqu’à nous (mais à laquelle les manuscrits de la mer morte et de Nag Hammadi ont heureusement échappé) et qui a décrété officiels les quatre évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Evangiles tronqués, retravaillés au fil des siècles, transformés, nouveau comme ancien testament. Il est reconnu publiquement que la Bible elle même fut révisée et traduite en latin à la fin du IVème siècle par Jérôme sous la responsabilité de l’église de Rome. La version que tout le monde possède aujourd’hui n’est pas la version originale. Dans l’Instruction sur la vérité historique des Evangiles de la Commission biblique pontificale de 1964, l’église reconnaît ouvertement que les évangiles sont formés de plusieurs couches de tradition et ne constituent pas à ce titre des récits chronologiques ou littéraux de la vie de Jésus. Mais les manipulateurs n’ont pas pu effacer toutes les traces et la lecture même des écrits qu’ils ont trafiqué nous livrent plusieurs indices. Ainsi dans le nouveau testament Jésus annonce avant la Pâque la grande détresse et prévient : « Malheureuses celles qui seront enceintes et celles qui allaiteront ces jours là » Marc (13-17) et Matthieu (24-19), or dans l’évangile de Luc, c’est sur le chemin de croix qu’il dit : « Filles de Jérusalem ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants car voici venir des jours où l’on dira : « heureuses les femmes stériles et celles qui n’ont pas enfanté ni allaité » (Luc 23-29), des paroles très proches mais dite dans un tout autre contexte et qui peuvent prendre un tout autre sens. Dans l’évangile de Judas on peut lire : « Dieu a fait que la connaissance soit donnée à Adam et à ceux avec lui afin que les rois du chaos et du monde infernal ne les dominent pas. (…) Quand Saklas aura consommé le temps qui lui a été assigné (les générations) forniqueront en mon nom et tueront leurs enfants » (Judas, 54). On est proche là de l’idée bouddhiste selon laquelle l’existence est une malédiction et que la procréation perpétue cette malédiction. En somme il y a trop de contradictions dans les évangiles, le message est rendu incompréhensible par diverses manipulations et réécritures. Et Jésus fut déifié à tort le 20 mai 325, lui qui déclarait : « Si vous m’aimiez vous vous réjouiriez du fait que je vais au Père car le Père est plus grand que moi » (Jean, 14-28).

    Aujourd’hui les nouveaux évangiles de Marie, Thomas, Philippe, Judas, le livre des Secret de Jean, qui comptent tous parmi les manuscrits retrouvés à Nag Hammadi, Qumrâm ou Minieh dérangent le pouvoir en place au Vatican. Les textes de Qumrâm en particulier montrent de grande similitudes avec des textes beaucoup plus récent et mentionnent un personnage appelé « Fils du très Haut » et « Fils de Dieu », noms attribués plus tard à Jésus (Luc, 1, 32-35). C’est une découverte extraordinaire mais qui ne plait guère à la papauté. Comment s’en étonner quand on considère la fortune et le pouvoir que l’église Romaine s’est bâti sur des siècles d’obscurantisme obstiné et d’intolérance, les guerres de religion, les croisades, l’évangélisation, le culte des Saints, la persécution puis l’extermination des Cathares, toute cette corruption, cette hystérie religieuse qui nous font plus penser aux chapitres 17 et 18 de l’Apocalypse où est décrite la chute de la Grande Prostituée et de Babylone qu’au paradis sur terre !

    Mais que représentent donc ces manuscrits, quand ont-ils été écrits et que nous apprennent-ils ? Mais surtout, pourquoi n’en avions nous jamais entendu parlé ? Censure ? Cela ne fait plus guère de doute aujourd’hui quand on connaît les pratiques de l’église décrites plus haut, le remaniement des textes pour coller au plus prêt à la tradition et à la voie prise par le concile de Nicée. Nous avons là, les manuscrits de Qumrâm dits « de la Mer Morte » 900 textes bibliques écrits en Hébreux, ceux de Nag Hammadi, ensemble de 13 codex en papyrus écrits en copte aux environ du IVème siècle, qui comportent entre autre les évangiles de Thomas, de Philippe, La Sagesse de Jésus Chris et enfin le codex Tchacos (du nom de sa propriétaire) qui renferme lui l’évangile de Judas. Les manuscrits ont été rédigé entre -100 et 300 ap. JC. On peut facilement imaginer qu’ils ont été dissimulés dans des grottes à cette période pour échapper à la destruction par l’église de Paul et Barnabé qui se mettait en place à Antioche puis à celle encore plus officielle est répressive de Rome avant et après 325.

    Le malheur a voulu que les manuscrits retrouvés à Qumrâm passent d’abord dans les mains du Vatican qui les a retenus pendant près de 50 ans (cf. La Bible confisquée, de Michael Baigent et Richard Leigh, 1992). Lorsque des chercheurs tentaient de les consulter ils essuyaient une fin de non recevoir ou on ne leur laissait consulter que des extraits soigneusement triés sur le volet. Et quand enfin les textes deviennent accessibles à la communauté internationale on s’aperçoit qu’il y manque beaucoup de pages. Certes le temps (plus de 20 siècles parfois) a fait son œuvre dévastatrice mais quand même. L’évangile de Marie Madeleine fait partie des pièces rapportées aux manuscrits de Nag Hammadi publié en 1955. Dans cet évangile il manque les pages 1 à 6 et 11 à 14. Sans être particulièrement paranoïaque on peut se demander si ceci est bien accidentel et l’œuvre du temps. Or si le doute s’installe ici pour un texte d’à peine 19 pages, que pouvons-nous penser des autres qui en contiennent des milliers ?

    Et qui était donc chargé de ces manuscrits ? Le préfet de la commission et chef de la puissante Congrégation pour la doctrine de la foi. Cette Congrégation n’est autre que l’héritière du Saint Office de 1542 qu’on appelait auparavant Sainte Inquisition… et qui était à sa tête ? Monseigneur le cardinal Joseph Ratzinger, qui est aujourd’hui le Pape Benoît XVI. Autant dire qu’on n’est pas prêt de connaître toute la vérité sur ce qui s’est réellement passé !

    Parmi les manuscrits mis à jour ces dernières années, il en est un qui retient toute notre attention, c’est le codex dit de Tchacos qui livre lui totalement ses secrets ou presque puisque le manuscrit original a été sérieusement endommagé par ses différents détenteurs, (voir « l’Evangile de Judas » chez Flammarion, 2006) et sans censure. Tant mieux car c’est sans doute l’un des plus important puisqu’il renferme entre autre l’évangile de Judas, le traître, le maudit, celui par qui le scandale de la crucifixion est arrivé et qui pourtant dans cet évangile est présenté comme l’élu de Jésus, rien de moins. Ces textes sont avérés et authentifiés. Du reste Irénée de Lyon évoque l’évangile de Judas dans son « Contre les Hérésies » écrit aux environ de l’an 180. Il est raisonnable de penser qu’à cette époque tous ce écrits circulaient donc librement, mais hélas plus pour longtemps… et qu’ils furent purement et simplement détruits en raison de leur caractère jugé hérétique. Judas réhabilité, quelle révolution ! Et pourtant lisons entre les lignes quand Jésus dit : « Celui qui est le plus petit d’entre vous tous, voilà le plus grand » (Luc 9-48), « malheureux celui par qui le Fils de l’Homme est livré » (Marc, 14-21), « recevoir celui que j’enverrai c’est me recevoir moi même » (Jean, 13-20) or c’est lui qui envoie Judas : « Ce que tu as à faire, fais le vite » (Jean, 13-27), Judas est donc le dernier des apôtres. « Mais toi, tu les surpasseras tous (les apôtres) ! Car tu sacrifieras l’homme qui me sert d’enveloppe charnelle ! » (Judas, 56), « L’étoile qui est en tête de leur cortège est ton étoile » (Judas, 57). Judas qui sacrifiera aussi sa propre « enveloppe charnelle » puisqu’il se pendra après avoir livré Jésus aux scribes. « Quand le Sage a accompli son œuvre, il se retire » (Tao Te King, 9).

    L’attitude de l’église n’a fait qu’entretenir la suspicion au sujet des manuscrits et de leur manipulation éventuelle. Et à quel prix pour celle qui tremble de voir le trésor de la vérité éclater au grand jour après l’avoir jalousement gardée ou travestie. « Pourquoi est-ce que le propriétaire de 10 000 chariots est hautain et dédaigne le monde entier ? Le dédain détruit l’âme. Et l’absence de calme mène à la perte de la Fondation » (Tao Te King, 26). « Quand les lois et les répressions deviennent trop strictes, alors le nombre des personnes mécontentes et en opposition s’accroît » (Tao Te King, 57). Tous ces évènements rapportés et mis ensemble font de l’église catholique une grande menteuse manipulatrice des fidèles qui promet un paradis après la mort alors qu’il est à notre portée ici et maintenant. « La grande Voie est toute simple mais le peuple préfère les sentiers » (Tao Te King, 53).

    Non tout ceci ne sonne pas le glas de l’église qu’on dit déjà moribonde depuis quelques décennies mais la bête est difficile à tuer ! Et l’Opus Dei veille. Quels secrets retient encore le Vatican dans ses murs ? Qu’il livre enfin ces secrets à l’humanité qui la mérite et la réclame, et qu’il se méfie de la conscience des hommes qui sont déjà en train de reconstruire leur histoire et de comprendre la véritable et profonde nature de Dieu trop longtemps étouffée et masquée par des siècles d’obscurantisme.

     

    Hervé Buschard.

    par Hervé Buschard vendredi 24 décembre 2010


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