• La France vermoulue

    La France vermoulue

    Que de bien jolis mots. Pardon ! de bien jolis éléments de langage à donner en exemple à une jeunesse qui se cherche et qui voit mal son avenir dans un monde dominé par les égos portant Rolex au poignet, bling-bling de partout, instruits ou pas, mais dont l’intelligence, la moralité, l’élégance, la classe... se sont écriées à leur naissance : courage fuyons !
     
    Pendant que la crise bat son plein, que le chômage est à 10 %, que le nombre de pauvres augmente, que la réforme des retraites va encore faire payer les salariés du privé… notre pays continue sa plongée en arrière, au temps des privilèges. Un haut fonctionnaire se fait payer ses cigares par le contribuable. L’autre loge dans son appartement de fonction sa famille et quelques proches parents. L’autre loue un avion privé pour un aller / retour en Martinique à 129 000 euros. Plus risible encore est la secrétaire d’Etat qui critique des chambres payées 650 euros par la FIFA aux footballeurs français alors qu’elle, réserve une suite à 700 euros la nuit. Et que dire de nos parlementaires qui bénéficient d’une retraite à taux plein, 6 000 euros nets par mois, après avoir travaillé seulement 20 ans, alléguant le poids de l’histoire et le fait qu’ils ont à faire des CDD successifs. Les malheureux ! Ils oublient que les vrais CDD aimeraient bien avoir leur retraite à taux plein après seulement 20 ans de cotisations.
     
    Quel exemple pour celui qui ne peut pas payer ses quelques cigarettes quotidiennes ?
     
    Quel exemple pour le maçon qui travaille depuis l’âge de 17 ans et qui devra demain travailler jusqu’à 62 ans à moins que le médecin lui reconnaisse une invalidité de 20 % due à la pénibilité de son travail. Ah, s’il avait eu la chance d’avoir le pénible travail de s’asseoir sur un siège du Parlement, d’être danseur à l’Opéra (retraite à 40 ans), d’être gardien de la paix ou douanier (retraite à 52 ans), etc., il trouverait sûrement la réforme des retraites plus juste. 
     
    Quel exemple de justice l’Etat peut bien vouloir donner à une jeunesse en perte de repères ?
     
    La France part à vau-l’eau. Socrate où es-tu, l’argent les a rendus immoraux !
     
    Et puis que dire du Chef de l’Etat qui n’approuve pas, depuis l’étranger mais encore devant moult caméras, les propos du footballeur Anelka alors que lui-même avait voulu passer ses collègues au kärcher et les a défier sur la dalle d’Argenteuil, en région parisienne. Sans parler du fait que certains d’entre-nous, français d’origine ou pas, sont aussi traités de sales cons !
     
    Comment choisir le droit chemin si le mauvais exemple vient d’en haut ?
     
    Comment une telle ambiance, pleine de grossièretés, d’insultes et d’abus de toute sorte, peut-elle se terminer ?
     
    Comment ne pas craindre demain à une nouvelle explosion comme la France l’a connue en 2005 ?
     
    Tous les ingrédients semblent disponibles. Plus personne ne respecte personne. Tout le monde peut insulter tout le monde. Des hauts fonctionnaires se conduisent comme des voyous ou des crèves la faim, mendiant cigares ou quelques mètres carrés ici ou là, comme pour pouvoir subsister sans avoir à toucher à leur paie de quelques 13 ou 15 000 euros mensuels, voire plus s’ils cumulent leur retraite et leur indemnité d’élu départemental ou régional.
     
    Mais je suis peut-être vieux jeu. Cela est peut-être normal de nos jours d’agir de la sorte !
     
    C’est peut-être comme cela qu’il faut construire la France de demain, par l’insulte, le mensonge et la cupidité, notamment.
     
    Si c’est cela la méthode que les nombreux consultants de nos gouvernants leur préconisent, alors ils ne sont pas payés pour rien. Leur concept passe effectivement aisément au stage de la réalité !
     
    Photo wikipédia : le buste d’Aristote, le père de la philosophe morale.

    par j-p. bédol lundi 21 juin 2010


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