• Le cœur et le sang du système capitaliste

    Le cœur et le sang du système capitaliste

     

    Le cœur et le sang du système capitaliste aujourd’hui, c’est la spéculation, donc la spoliation des peuples

    Cela fait longtemps que le système économique actuel a rompu tout lien avec sa base fondamentale, la production de biens et de services. Les théories économiques classiques du capitalisme sont donc aujourd’hui totalement obsolètes.

    Ce qui arrive aujourd’hui n’est que la manifestation inévitable de la crise d’un système qui arrive à l’aberration de voir circuler chaque jour en moyenne dans la sphère financière 90 fois le montant total des produits issus du travail humain !

    En 2010, le cœur et le sang du système, ce ne sont plus les producteurs de richesses matérielles, capables de nourrir, loger, améliorer l’existence des 6,5 milliards d’habitants de la Terre, ce sont la spéculation à travers ses banques et leurs « produits financiers ».

    La spéculation et ses «  produits financiers » VAMPIRISENT toute l’économie réelle, et aussi maintenant les ressources publiques des Etats, ce qui conduit inévitablement à la spoliation sociale et économique des peuples, par le chômage, la misère, la baisse du niveau de vie, les reculs civilisationnels évidents, la dureté de l’existence du plus grand nombre.

    Ces processus contradictoires se déroulent dans un monde qui est submergé en apparence par des masses d’argent circulant de plus en plus vite sans vivifier un instant l’économie productive, ni améliorer la vie de l’immense majorité des citoyens.

    Au contraire, plus il y a en apparence d’argent en circulation -fictive- dans la sphère financière, plus tout un chacun constate les régressions des moyens d’existence et de la qualité de vie de l’immense majorité des populations du monde. Le choc antagonique des réalités est ici d’une extrême violence.

    Pour la première fois dans l’histoire du monde depuis qu’existent les monnaies, « trop d’argent  » est synonyme, dans la réalité vivante, de pauvreté matérielle accrue, de reculs sociaux déshumanisants, de véritable paupérisation générale de la majorité des citoyens !

    Il existe là une contradiction socialement indécente, économiquement « obscène  ».

    En mai 2010, les peuples d’Europe sont appelés par leurs dirigeants de toutes couleurs politiques à accepter privations économiques, régressions sociales et déclin général de la société, ceci afin de permettre de récompenser les spéculateurs en leur remettant les ressources publiques à hauteur maximale théorique, pour le moment, de 750 milliards d’euros !

    De la spoliation indigne et humiliante des peuples à la rébellion des population

    Donc, nous sommes entrés dans une situation de plus en plus chaotique et incontrôlable.

    Au-delà même de la crise de la zone euro qui en est une expression particulière, la crise actuelle est celle du système qui a rompu avec ses bases matérielles et n’obéit plus qu’aux intérêts strictement financiers des spéculateurs, essence même du système qui, sans cela, s’écroulerait sur lui-même.

    A l’annonce, par des gouvernements tous agenouillés et soumis aux seuls besoins des spéculateurs, de cette politique servile payée par une spoliation croissante des peuples, répondent déjà ici ou là grèves, émeutes et manifestations, tandis que dans tous les pays de l’UE, maintenant, la confiance dans l’avenir avec un euro protecteur et salvateur a disparu, laissant la place à la colère que la peur de la déchéance sociale future nourrit.

    Les mythes fondateurs de l’Union Européenne se sont écroulés en bloc : l’UE est entrée en crise de dislocation et elle a perdu toute crédibilité auprès des peuples des 27 pays, tout comme la zone euro parmi les 16 pays membres. Toute tentative de marche en avant forcée,-dans ce contexte global où la spéculation dirige les évènements sur le terrain économique- vers une UE plus «  fédérale  » ne ferait que multiplier tensions, frictions et conflits. Les dirigeants politiques le savent et cela les oblige à des circonvolutions comiques de langage qui n’abusent plus que les citoyens les plus niais.

    Les responsables politiques, nationaux et européens, sont pris dans un étau mortel : en satisfaisant les exigences exclusifs des spéculateurs, ils n’ont repris la main sur rien.

    Ils ont au contraire abandonné toute capacité d’action sur le cours des évènements, d’un côté, aux spéculateurs, de l’autre, à l’action des peuples contre la spoliation permanente que la spéculation de la sphère financière apporte inévitablement avec elle.

    Ces responsables politiques dressent ainsi leurs peuples contre eux et leur politique d’austérité terrifiante, qui, si elle se concrétisait, interdirait de facto TOUT ESPOIR d’un avenir de progrès.

    Ils désorganisent toujours plus la zone euro, affaiblissent les économies nationales, génèrent une récession colossale, déstructurent les Etats, détruisent les services publics nécessaires à une vie moderne stable et précipitent donc des crises sociales et politiques majeures.

    Autant dire en résumé que, si les spéculateurs ont apprécié, par les hausses boursières des valeurs des banques, le plan de l’UE et du FMI ce lundi 10 mai 2010 -un plan qui leur alloue des sommes astronomiques en cadeau- pour les gouvernements qui veulent faire payer à leurs peuples leur veule soumission aux spéculateurs, l’issue est des plus incertaines.

    Et là réside bien aussi la crainte essentielle des spéculateurs : seule la résistance déterminée des peuples aux programmes de régression sociale et de désastre économique accru est porteuse, au sens concret du mot, de la SEULE ISSUE de progrès civilisationnel contre la spéculation destructrice.

    Ainsi donc, nous pouvons conclure :

    1- que la crise de l’euro et de l’UE n’est pas finie, mais, au contraire, qu’elle vient de franchir un cap qualitatif et subit une accélération dans son développement.

    2- que la crise des dettes publiques se transforme en crise sociale et politique générale au niveau des 27 pays de l’UE., mais aussi de l’ensemble du système mondial atteint du même cancer.

    3- que, si la spéculation attend certes d’engranger les montagnes d’argent promises par les dirigeants politiques européens, elle n’abandonnera pas son action destructrice du niveau de vie des peuples car la spéculation est l’essence même du système économique actuel.

    4- que l’euro est bien une monnaie établie pour permettre une spéculation massive conduisant à la spoliation collective des populations des pays de la zone euro, spéculation frappant tous les peuples qui ont eu le malheur de se voir imposer cette monnaie spéculative.

    5- que seuls les peuples peuvent, en défendant avec acharnement leurs intérêts matériels et leur existence physique, arrêter la spéculation qui anéantit les bases économiques de la société, et donc ouvrir une issue pratique vers une solution définitive à cette crise systémique destructrice.

    6- qu’au vu des faits constatés, personne de sain d’esprit parmi les peuples accablés par cette crise meurtrière ne peut souhaiter sauver une monnaie dont le but primordial, la fonction centrale, est l’appauvrissement massif de plus de 400 millions de citoyens au profit des seuls spéculateurs.

    De nouveau, disons-le clairement : ce qu’il faut sauver, ce n’est pas l’euro ou la zone euro, ce sont les peuples spoliés de facto par la spéculation destructrice que l’euro permet et promeut avec une terrifiante efficacité contre les populations concernées.

    Post scriptum : nous reviendrons ultérieurement sur les théories vides de sens commun visant à réguler ou réglementer la spéculation, essence même d’un système qui ne se survit que par cette dernière. Autant en effet faire des lois pour exiger du cancer de bien vouloir cesser d’exister ou, au moins, de ne pas importuner les malades qu’il frappe sans pitié, voire lui imposer de produire tout seul les médicaments pouvant le vaincre sans effort scientifique.

     

    par Philippe Vassé mercredi 12 mai 2010 - (extrait)


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