• Les américains, vraiment fâchés avec l’histoire

     Ixtoc I

    par morice vendredi 14 mai 2010

     

    Au siècle de l’information, vit-on dans l’ignorance ? Oui,d’une certaine manière, car la catastrophe d’avril dernier a eu un précédent, le 3 juin 1979, dans le Golfe du Mexique, mais tout le monde l’a oublié. Pourquoi donc ? Les images étaient les mêmes qu’aujourd’hui pourtant : l’accident s’était produit près de Rancho Nuevo, dans la région de Tamaulipas, sanctuaire des tortues de Kemp (Lepiochelys kempii), dont on sauva in extremis l’espèce à ce moment-là via un pont aérien spécialisé. Mais elle se passait au Mexique, et à l’époque la catastrophe de l’Amoco Cadiz, en France, survenue en mars 1978, occupait encore tous les esprits, trop peut-être alors, à en occulter complètement cette catastrophe écologique bien plus grande encore. Le Mexique était loin, certes, mais ce sont surtout les autorités mexicaines et américaines, par leur silence volontaire, qui firent qu’elle resta et reste encore assez ignorée du grand public. Mais pas oubliée des mexicains ou des texans, qui, plus de trente années après, ramassent toujours régulièrement des boulettes sorties du puits de la plateforme qui a sombré. On va en commettre des erreurs, sur cet événement, et surtout minimiser tant que faire se peut le nom d’un homme, le commanditaire de la plateforme de forage, qui aurait très bien pu servir de prédécesseur à Dick Cheney.

    A préparer ce dossier, je n’aurais jamais imaginé retomber sur une catastrophe similaire, au même endroit quasiment, aux effets désastreux sur l’environnement, et qui aurait eu lieu il y plus de trente ans : on a souvent dit que les américains n’ont pas d’histoire, mais à la lecture des faits survenus à la plateforme Ixtoc I, de Sedco, c’est plutôt l’Amérique ne sait rien retenir des leçons de l’histoire. A voir G.W.Bush s’engouffrer dans un nouveau Viet-Nam afghan on serait bien tenté de le faire, car les faits sont tellement troublants de similitude qu’on en reste bouche bée.
     
    La plateforme responsable de l’accident, tout d’abord : déjà, trente ans avant les actuelles, c’était une semi-submersible, à savoir un tripode de trois grosses "spars" (bouées) formant une plateforme de type Sedco 135. Techniquement, la plateforme concrétisait des travaux démarrés en 1964 par Shell et révélés dans le numéro 214 de 1964 de Mécanique Populaire. Ceux sur le positionnement par APE (pour équipement d’ancrage automatique) fait sur un bateau de forage, l’Eurêka, le bien nommé. Un dispositif d’ancrage calculé via un fil témoin descendu sur le fond, qui est encore visible aujourd’hui sur les bateaux, les barges ou les plateformes. Le navire utilisant deux moteurs munis d’hélice pour se repositionner constamment. L’autre étant un brevet, révélé en 1967 dans l’édition américaine, et dans le numéro 267 de l’édition française de MP, celle d’une plateforme tripode munie d’hélices de positionnement à chacun des bout du flotteur. En résumé, au milieu des années 60 on a résolu le positionnement au dessus d’un point précis, et deux années plus tard construit les première plateformes utilisant le procédé de Shell. Aujourd’hui pour le positionnement, on descend un pointeur Doppler au fond, dans ce genre (ici un Linquest).
     
    Forant ce jour là à une profondeur record de 3657 m, la plateforme a soudainement perdu la pression interne des fuides menant au trépan de forage. Décision a alors été prise de relever ce dernier : le pétrole et le gaz ont alors remonté le long du puits, les techniciens ayant le temps de refermer la vanne BOP mais pas de resserrer tous ces colliers : le gaz surgissant à forte pression s’est enflammé aussitôt atteint la plateforme, qui a été très vite incendiée. La plateforme a alors très vite sombré, en rougeoyant encore, et est retombée droit sur la tête de puits, laissant au fond ses 3 000 m de tubes de forage. Les dégâts au fond, considérables, ne permirent pas au puits d’être colmaté avant le 23 mars 1980, soit pas moins de 10 longs mois après la catastrophe. La nappe échappée durant tout ce temps fut donc gigantesque, faisant 180 km sur 80 km, pour au total près de 3,5 millions de barils de pétrole déversés en mer ! C’est exactement le scénario du jour, près de trente ans auparavant !
     
    La catastrophe d’Ixtoc I, qui en rappelle une autre encore, en Mer du Nord : le désastre du champ Piper Alpha (*), avec l’explosion le juillet 87 de la plateforme construite en 1976. Un autre enfer, situé à 144 m au dessus du fond ! Il y a aura 169 morts et 59 survivants seulement ! Tous restés trop longtemps sur la plateforme avant de pouvoir être évacués, faute de canots disponibles ! Mais là, on avait eu affaire à une suite incroyable d’incompétences pour arriver à l’explosion finale : les responsables furent les utilisateurs eux-mêmes de la plateforme ! "Des pratiques irrégulières" furent dénoncées lors de l’enquête qui a suivi. En particulier, comme au fond ce jour-là des plongeurs travaillaient, on avait coupé les pompes automatiques, pour ne pas les avaler à la mise en route ! Des pompes qui auraient pu éteindre l’incendie primaire, celui qui a provoqué dans un second temps l’explosion de tout l’engin ! La catastrophe aura au moins une influence sur les générations futures, en renforçant les mesures de sécurité, notamment avec l’installation des radeaux de survie supplémentaires et de portes pare-feux.
     
    La plateforme Ixtoc I, elle, lorsqu’elle a explosé, revenait d’un long périple. Baptisée le 6 mai 1967 par Virginia Kartzke, la femme du president de Shell Canada, elle appartenait à Southeastern Commonwealth Drilling Co. of Texas, et avait été construite au Canada par Victoria Machinery Depot, le plus ancien chantier naval de la région. A l’époque, c’était la semi-submersible la plus grande au monde "le chef d’œuvre de VMD", une compagnie centenaire en 1963, qui disparaîtra pourtant en 1994. Elle a commencé à forer à Barkley Sound, entre Vancouver Island et Queen Charlottes, où elle tentera de creuser 14 puits qui se révéleront tous "secs". Après avoir perdu 33 millions de dollars, Shell avait jeté l’éponge et a renvoyé la plateforme... 10 000 km plus loin, à New-Plymouth en Nouvelle-Zélande, lors d’un voyage de quatre mois ! Après un succès de forage, la voilà qui se retrouve en Mer du Nord juste après, pour finir par atterrir au Golfe du Mexique, en face de Ciudad del Carmen dans le Campeche, au profit de Pemex, la société pétrolière mexicaine. Le 3 juin 1979 elle explosait et sombrait. Sur un fond d’à peine 50 m de profondeur, et non en eau profonde. Mais la violence de l’accident avait surpris tout le monde par sa rapidité et son ampleur. Sedco en fabriqua d’autres, qu’on retrouve même encore aujourd’hui au large du Brésil, transformée et remise à jour... sous la houlette de ... Transocean bien sûr, au nom de Pretrobras et nom de BP ! Mais aussi au nom de Schlumberger, à 57 000 dollars/jour la location. Logique : Schlumberger a racheté Sedco en 1984 ! Les français ne sont donc pas à l’abri d’une catastrophe similaire !
     
    L’accident fut suivi d"une terrible marée noire : "cette marée noire est quasi totalement inconnue de l’opinion publique, et pourtant il s’agit de la plus grande marée noire du 20ème siècle ; en fait, les autorités tant américaines que mexicaines ont tout fait pour que cette catastrophe ne soit pas mise en avant". Pourquoi donc ce silence entretenu par la presse ? Pour des raisons politiques : Sedco était une firme bien particulière. Elle avait été créée par William Perry "Bill " Clements Jr, un homme politique fort particulier : un texan, formé à la Southern Methodist University, élu gouverneur du Texas à deux reprises, de Janvier 1979 à Janvier 1983 (au moment donc de la catastrophe !), et surtout réélu après une interruption le 20 janvier 1987, jusque 1991. Mais il ne fut pas que cela : l’homme a aussi été nommé Secrétaire à la Défense, de de 1971 à 1977, à savoir sous Nixon puis sous Ford, et a fini sa carrière nationale sous....Donald Rumsfeld et Dick Cheney, de 2001 à 2006 !
     
    Les deux compères n’avaient fait rien de mieux que d’appeler auprès d’eux, alors qu’ils poussaient aux forages offshore, celui qui avait construit la plateforme de forage responsable de la pire catastrophe écologique jamais produite dans le Golfe du Mexique ! En juin 2009, le richissime ex-gouverneur, âgé aujourd’hui,de 92 ans offrait un don faramineux de 100 millions de dollars à la Southwestern Medical Center, pour la recherche médicale. Quand on est vieux, on donne pour espérer vivre plus longtemps. Auparavant, le gouverneur avait laissé son nom à un tout autre établissement : la "<mcc head="">William P. Clements Jr. Unit" , une... prison. La seconde plus grande de l’Etat. Pour les tortues, rien : l’environnement ne doit pas compter chez les texans.</mcc>
     
    Les américains seraient-ils sourds ou aveugles à ce point pour ne pas avoir entendu les leçons d’Ixtoc I ??? "Les politiciens sourds d’oreille, en particulier du Texas, sont en train d’essayer de gérer les craintes du public, ce qui est exactement ce que l’ancien gouverneur de l’Etat a tenté en 1979. Bill Clements, qui fut l’un des fondateurs de Sedco à qui appartenait la plate-forme Ixtoc, qui avait décrit à l’origine ses préoccupations comme "beaucoup de bruit pour rien." Quand le pétrole se déplaçait vers les plages du sanctuaire de l’île Padre National Seashore, ses conseils avaient été de "prier pour un ouragan". Dick Cheney ne l’avait pas appelé pour rien : il avait trouvé en William Perry "Bill " Clements, Jr son maître en cynisme, pour sûr. "J’ai rencontré Clements et ait pointé son manque de préoccupation et il a alors mit le doigt sur ma poitrine et m’a dit que l’état n’avait pas été touché. Trente ans plus tard les boules de goudron roulent encore sur les plages selon les changements de la marée et le vent, et le mazout est partout sur la plage pour des années" précise John Moore.. Le mensonge, l’arme absolue de l’équipe Cheney, appris chez William Perry Clements : les photos actuelles des plages toujours souillées, trente ans après démontrent à quel point ils s’en fichent !
     
    Moore, qui définit exactement ce à quoi on peut s’attendre désormais  : "Quiconque pense que cette tragédie ne va pas entraîner une mort massive de la vie marine est aveugle, ignorant, ou dans le déni. Comment peut-on causer autant de tort écologique à notre planète ?" Un documentaire de 1947 montrait 40 000 femelles de Kemp venant pondre près de Rancho Nuevo, devenues 5 000 en 1968, et depuis 1978-1991, on n’en compte guère plus de 200... En 2009, les gardes côtes, à South Padre Island, pensaient enfin en avoir fini avec les galettes de fioul, les fameuses "tar balls", dont ils ont ramassé 2500 gallons cette année-là.... un peu moins de 10 m3, selon eux, cette année. Un mieux ? On en est à plus de 30 ans de ramassage réguliers aujourd’hui !
     
    Et ce d’autant plus que trente ans après, on recommence la même erreur : la façon de traiter la nappe en ayant recours à des dispersants extrêmement toxiques ! Oublié aussi le fiasco du traitement de 1969 à Santa Barbara : « Depuis le milieu des années 80, c’est toujours la même chose", a déclaré Lois Epstein, responsable d’une société d’ingénierie basée en Alaska et consultant auprès d’organismes conservatoires. Au moment de la marée noire de l’Exxon Valdez, nous utilisions déjà l’incendie contrôlée, les dispersants et les barrages, les mêmes trois techniques qu’aujourd’hui." Aucun progrès n’ a été fait dans la lutte : le nom du dispersant utilisé en 1969 et celui utilisé en 2010 est le même, c’est le Corexit (seul son numéro a changé, aujourd’hui c’est du "9500") ! Fabriqué par Nalco Holding Company de Naperville, dans l’Illinois. Et cette fois en y mettant en plus la dose : BP a regroupé à la hâte 106 000 gallons de dispersant (401 000 litres !), soit un tiers de la disponibilité mondiale ! Largué de deux HC-130 Hercules, comme au bon vieux temps de l’Agent Orange au Viet-Nam ! Les mêmes avions que pour l’Exxon Valdez ! Quand ce ne sont pas ceux de la guerre du Viet-Nam, avec les vieux C-47.... Une deuxième catastrophe écologique est en cours avec cet épandage de produit chimique !
     
    Pourquoi celui là et non un autre plus performant ? Mystère : "appelé Dispersit, il est fabriqué par Polychemical Corporation et a été approuvé pour l’utilisation par l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Les deux Corexit et Dispersit ont été testés par l’EPA, et selon ces résultats, le Corexit était efficace à 54,7% et le Dispersit à 100% ! " La seule raison qu’on ait trouvé est une mesure de réduction de coûts et de stocks : Quant à savoir pourquoi Corexit est utilisé au lieu du Dispersit, les autorités ne l’ont pas encore dit. "Selon le blog de "Protection de l’Océan", Bruce Gebhardt , responsable de l’U.S. Polychemical, a déclaré que le gouvernement avait utilisé auparavant du Corexit, et s’en tenait à ce qu’il avait déjà fait. Le Corexit constitue le plus grand stock de dispersant disponible aux États-Unis pour cette raison, même si la fabrication de dispersant peut être relancée très rapidement". Pour beaucoup de scientifiques, le Dispersit aurait représenté un bien meilleur choix ! "Dispersit est toxique à 7.9 et à 8.2 ppm, Dispersit contient environ un tiers seulement de la toxicité que Corexit 9500 représente". Pire encore : "le dispersant chimique choisi par BP, le Corexit 9500, est "un composé associé à des céphalées, des vomissements et à des problèmes de reproduction à des doses élevées ". Ce produit chimique est en fait plus toxique que le pétrole"... Une toxicité que l’on retrouve dans le bitume, et dont la justice française vient (enfin) de se rendre compte !
     
    Existe-t-il une autre parade : oui, et elle est très étonnante. C’est tout simplement du foin ! Et ça marche à tous les coups  ! A part qu’on a dû calculer le volume nécessaires, et qu’on tombe sur des besoins en foin se chiffrant à près de 1000 tonnes par jour... alors que les USA en fabriquent 150 millions de tonnes par an. Sans oublier les bateaux spécialisés pour le ramasser, une fois imbibé ! Des produits commerciaux issus des sphaignes (de la mousse) existent également, tel le Cansorb, d’Annapolis Valley Peat Moss Co. Ltd. Le bilan est plus simple à faire qu’à compter le volume de mousse ou de foin nécessaires pour éponger cette gigantesque marée noire annoncée : depuis les plus grandes catastrophes pétrolières, les sociétés du même nom n’ont strictement rien fait pour faire avancer les techniques de lutte contre les pollutions ! Seuls, leurs profits étaient l’objet de leur centres de recherche ! On le voit bien aujourd’hui : les tentatives de colmatage semblent disproportionnées, face à l’ampleur du désastre !
     
    Mais en dehors du foin que l’on pourrait utiliser et du foin que l’affaire fait dans les médias, il y a autre chose à dire.... Car entretemps, l’action du producteur de Corexit a aussitôt fait un bond en bourse : chez les rapaces, il y en a qui sont plus rapides à bondir que d’autres. Là, c’est pire encore, car certains faucons se lèvent plus tôt que les autres, ou sortent du nid avec un ou deux ans d’avance, car de façon fort étrange, l’un de ceux qui ont acheté ses actions l’a fait de façon fort imposante le 31 décembre 2008 : ce jour là, 8,7 millions d’actions de Nalco Holding Co ont été achetées de façon assez sidérante par... le milliardaire Warren Buffet ! Ce n’était pas la première fois que l’on "joue" avec Nalco : Nalco avait été acheté par Suez 4,5 milliards de dollars en 1999. Une association regroupant Apollo Management, The Blackstone Group, et Goldman Sachs Capital Parmers l’avait racheté à Suez pour 4,4 milliards, la plus grande transaction chimique de 2003. Un Warren Buffet déclaré dieu de la finance dans les deux camps..., un Warren Buffet toujours à l’affût et toujours dans les bons coups... sauf le jour où il a mis le nez chez Golden Sachs, mais bon... 
     
    Un Warren Buffet qui sait avant ce qui allait se produire ? Son flair réputé devient inquiétant là ! Car il y a des choses qui intriguent sérieusement chez lui. Il faudra un jour qu’il explique notamment ce qu’il faisait le 11 septembre 2001 sur la base militaire d’Offutt AFB (ou sera envoyé Air Force One pendant l’attaque), à recevoir Ann Tatlock, la PDG de Fiduciary Trust Co. International, dont le bureau était tour sud du WTC South, celle détruite lors du second impact (87 de ses employés étaient morts ce jour-là, dans les 5 étages de ses bureaux) mais pas elle, sauvée par son rendez-vous avec Buffet. Ou pourquoi un avion blanc de sa société NetJets lui appartenant était ce jour là en vol, à suivre le Flight 93... 
     
    Warren Buffet avait en tout cas "prévu" avant tout le monde qu’un jour on utiliserait des stocks massifs de dispersant. Remarquez, pour ça, inutile d’être devin en Bourse : c’était couru d’avance dans le Golfe du Mexique ! Pour le gouverneur actuel du Texas, aussi intraitable sinon pire que G.W.Bush (encore un peu et il proposerait la sécession), et qui ne semble guère mieux que son prédécesseur William Perry "Bill " Clements, c’est plus simple encore. Selon Rick Perry, et la même arrogance que celui en poste en 1979 : la catastrophe est "une action divine" "que l’on n’aurait pu empêcher" !!!! Logique, remarquez, les simples mortels ont souvent moins de pouvoir que les dieux, il paraît. Mais en laissant au passage un étrange et inquiétant propos : "c’est peut être un accident et c’est peut être autre chose"... l’homme en fait peu de cas, pour évidemment ne pas arrêter les recherches pétrolières qui lui reversent tant . Voilà encore ce qu’il dit aux journalistes venus le titiller sur l’impact désastreux des forages offshore : "je reviens à la sécurité de ces travailleurs, la sécurité de nos côtes. Mais pour vous, l’impact de l’événement est un réflexe "rotulien" pour arrêter tous les forages" en s’adressant au directeur du Lone Star Project, très critique sur l’environnement.. Perry, démocrate passé républicain, est pourtant diplômé en biologie animale de la Texas A&M University ! En 2000, il avait remplacé à cette place, il est vrai aussi, un dénommé George W. Bush !
     
    Que signifie en revanche sa phrase mystère "peut-être autre chose", c’est bien là tout le problème. Fan de Sarah Palin, proche de Rush Lindbaugh, qui a dit que son adversaire Kay Bailey Hutchison n’était qu’un RINO (un faux républicain), Perry ne pouvait qu’enfourcher la thèse conspirationniste... d’extrême droite de Limbaugh. Car c’est bien le cas : les premiers à évoquer la thèse, encore un fois se reconnaissent vite entre eux ; et c’est bien là le danger de ne pas tomber dans leur panneau ! Remarquez, il n’y a pas trop de danger : les premières déclarations de Limbaugh sur le sujet sont purement et simplement grotesques. En prenant bien soin de tout mélanger, de façon à bien brouiller toutes les pistes : un jour Obama, un jour la gauche activiste, un jour les Coréens, tout y passe. La première de toutes étant la "une" de leurs blogs : ils ouvrent tous sur l’attentat de Times Square... "le même que ceux ayant déjà eu lieu aux Etats-Unis". Le bel arbre pour cacher la forêt : les mots "Faisal" et "Shahzad" ont remplacé celui d’Halliburton, et c’est tout ce qu’ils désiraient !
     
    Bien pratique, en effet, cet attentat pour occuper la une des journaux à la place de la catastrophe... bien pratique !!! Ah, ce Shahzad, quel gars idéal pour Limbaugh ! "Vous vous rendez-compte, ma bonne dame, il a rencontré des talibans"... Limbaugh, en fait, est déjà allé trop loin, dans ses invectives contre Barrack Obama, et est contraint et forcé de revenir sur ses premières déclarations : celle selon laquelle, notamment, c’est le "régime d’Obama" qui "aurait fait exploser sciemment la plateforme". Il l’a pourtant bel et bien dit, mais le nie déjà... plutôt embarrassé, le ténor de l’extrême droite qui se rêve constamment comme nouveau leader d’opinion, et même davantage (il rêve de prendre la place de McCain ou de Palin en fait !). Barack Obama, sous couvert de nonchalance, n’est pas homme à se laisser insulter de la sorte. Il ne répondra pas à Limbaugh : se serait abaisser la fonction présidentielle à coup sûr. Demain, nous verrons que ça ne s’est pas circonscrit au seul cas Limbaugh, hélas, ces attaques...
     
    (*) Sur Piper Alpha, un excellent document en trois parties ici :

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