• Les Etats-Unis veulent-ils « raser » l’Iran ?

    Les Etats-Unis veulent-ils « raser » l’Iran ?

     

    voir aussi : Solution finale contre l’Iran ? La prochaine guerre mondiale débutera en Iran ? Une armada de navires américains et israéliens se dirigent vers l’Iran Transfert de munitions en Israël

    Nul ne sait où nous en sommes dans le temps. D’après Philippe Dessertine, financiariste et auteur du livre sur le monde qui s’en va en guerre mais ne sait quand reviendra, nous serions en 1937. Ou alors en 1940, année de la guerre éclair menée par les nazis, suivie de la débâcle française. C’est en effet une débâcle, mais cette fois en 2010. Bienvenue à bord du paquebot France. La croisière ne s’amuse plus du tout. Du jamais vu, un président convoquant une réunion d’urgence après une défaite sportive. Emmanuel Petit et Jean-François Lamour nous ont bien fait rire, en suggérant d’oublier les Bleus parce que les Français ont des préoccupations plus essentielles par ces temps de crise. La leçon de cette note d’humour caustique est criante de vérité : la France qui gagne doit nous faire oublier la crise, alors que la France en crise, ça doit nous faire oublier la France qui perd. Soyons rassurés, le président Sarkozy a pris en main cette affaire de la plus haute importance au point de nous faire oublier les fiançailles du prince de Monaco, autre événement d’ampleur planétaire. En chose est sûre, il y a un capitaine sur le navire France, qui, même s’il s’occupe trop de cette affaire des Bleus, prend aussi acte du climat délétère dans notre pays bientôt géré à la sauce de l’austérité, annoncée à la rentrée pour ne pas gâcher les vacances. Conscient du mécontentement national, Sarkozy s’apprête à supprimer la garden party. C’est purement symbolique. Le train de vie des ministres n’en sera pas affecté mais on épargnera au moins au public la vue de ces 7000 commensaux arpentant les jardins de l’Elysée, flûte de champagne à la main. N’allons pas vite en besogne. Sarkozy n’est pas devenu tout d’un coup un modèle de vertu. Il a juste pris mesure du malaise et se sert de cette suppression d’une agape présidentielle comme d’un fusible social. <o:p></o:p><o:p>
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    Pendant ce temps, à l’insu du grand public, des manœuvres militaires inquiétantes se déroulent quelque part au Moyen Orient. Mais pourquoi en faire état. Les bons Français n’ont pas vocation à s’intéresser à l’international et d’ailleurs, l’émission Et pourtant elle tourne vient d’être supprimée de la grille de France Inter. Mais Agoravox n’étant pas sous la coupe de Philippe Val, on s’autorisera à parler des dernières nouvelles du front en Iran. D’après certaines sources sûres du Web, et la confirmation par Haaretz, l’Egypte aurait laissé passer par le canal de Suez une flottille, doux euphémisme, de douze navires de guerre parmi lesquels une corvette israélienne et le porte-avions Truman. Et comme on se doit de bien accueillir un invité de marque, les forces de l’ordre égyptiennes ont déployé un cordon de sécurité policière autour du convoi. Le Truman porte bien son nom puisqu’il est l’un des 11 porte-avions géants de la flotte américaine, autrement dit les plus gros navires de guerre parcourant les mers et dont la construction fut décidée en 1948 par Truman lui-même. Avec 333 mètres de long, les porte-avions américains dépassent de beaucoup les 261 mètres de notre unique porte-avions le Charles de Gaulle, seulement 40 000 tonnes contre 80 000 et plus pour les Américains. Du coup, ce sont trois porte-avions géants américains qui se retrouveraient prêts pour une croisière pas amusante dans le golfe persique. A noter que l’opposition parlementaire égyptienne s’est offusquée de ce « prêt » de ses eaux territoriales afin de laisser passer ce convoi aux intentions pas vraiment pacifiques. Il se dit même qu’un sous-marin israélien chargé de missile nucléaire serait de la partie. <o:p></o:p><o:p>
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    A cet événement s’ajoute une autre information. Près de 400 engins de la class Blu bombs ont été acheminés sur la base américaine située sur l’atoll Diego Garcia dans l’Océan Indien. Ces bombes sont carrément les Rolls du pilonnage aérien. Elles ont été utilisées lors de la guerre en Irak en 2003. Elles sont guidées par laser et leur composition explosive est adaptée pour percer des mètres de béton et donc, de mettre à mal des installations protégées comme par exemple des centrifugeuse à uranium qu’on trouve par exemple en Iran. Ces instruments de bombardement peuvent être embarqués sur le fameux Northrop B-2, le plus sophistiqué des avions bombardiers, rayon d’action, 11 000 kilomètres, altitude, 15 000 mètres, coût du programme estimé à 50 milliards de dollars, soit l’équivalent d’une dizaine de porte-avions. La base Diego Garcia justement, possède un dispositif amovible permettant d’accueillir ce type d’avion. Un mot sur cette base, qui appartient officiellement à la Grande-Bretagne, laquelle, en fidèle partenaire des USA, lui a concédé un bail en 1966, actuellement reconduit jusqu’en 2016. Une base qui s’est trouvée une nouvelle vocation depuis les guerres menées en Irak et en Afghanistan. <o:p></o:p><o:p>
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    Du coup, les amis britanniques se posent des questions sur ces mouvements de navires et ces déplacements d’armements. Dan Plesh, directeur d’un institut d’études stratégiques à Londres, accessoirement ex-fondateur du festival de Glastonbury, s’exprime dans ces termes qui ne connaissent pas la langue de bois « Les Etats-Unis auraient planifié la destruction de l’Iran avec un armement capable de détruire en quelques heures 10 000 cibles ». En 2009, Ian Davis a fondé le Nato Watch, institut indépendant voué à analyser le rôle de l’Otan et si possible, d’œuvrer afin de prévenir des conflits. Lui aussi s’inquiète, suggérant de demander expressément aux Américains de clarifier d’une part le déplacement de ces bombes et d’autre part d’informer le Foreign Office de l’usage de la base Diego Garcia dans un éventuel conflit avec l’Iran. Ce qu’on peut comprendre puisque les Britanniques sont chez eux, même s’ils louent l’atoll à des fins géopolitiques. A vue de nez, sans connaître le droit international, on pourrait imaginer que la Grande Bretagne s’oppose à l’utilisation de son île pour une opération visant à « raser » l’Iran. Pour finir, le pacifiste écossais Alan Mackinnon compare la situation actuelle à celle vécue avant l’offensive américaine en Irak. On se souvient en effet, que lors de la discussion de la guerre à l’ONU, les troupes américaines étaient déjà prêtes sur le terrain, et même bien avant ce mémorable 14 février 2003 où notre compatriote et néanmoins ministre Villepin fut applaudi par l’assemblée des nations unies.<o:p></o:p><o:p>
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    Il serait temps que nos diplomates s’inquiètent des intentions américaines, au lieu de sonder l’image de la France acquise après la pitoyable prestation des Bleus. Vigilants il faut l’être, même si nombre de facteurs laissent penser à ce qui reste une intimidation pour l’instant car si les Etats-Unis veulent agir en restant dans le concert des nations, il leur faudra passer par l’ONU et cette fois, ils risquent d’avoir en face non seulement les opposants historiques mais aussi les Britanniques qui, à ce qui se raconte dans les coulisses diplomatiques, n’auraient plus la cote auprès de l’administration Obama et réciproquement. Alors qu’aux States, un général américain semble troubler les relations entre la Maison Blanche et l’Etat-major en opération sur le théâtre afghan. C’est pour le moins obscur que tout ce cirque, à la fois médiatique puis en coulisse, ces bombes qui se baladent, ces navires qui croisent près de l’Iran. Un député français aura-t-il l’audace de poser une question sur cette situation qui mérite d’être examinée et révélée aux Français, même si les vacances approchent. Quant à savoir ce qui se trame réellement, c’est une autre affaire. N’allons pas trop vite en besogne. Entre les manœuvres stratégiques et les démonstrations médiatiques, il y a un schisme irrésolu. N’oublions pas cependant cette année 2002 avec ces GI déplacés sur le terrain avant la grande offensive. J’ai oublié une chose. En cette période de crise, les Etats-Unis n’ont pas vraiment intérêt à pilonner l’Iran au risque de favoriser une flambée du baril de pétrole dont l’Iran est un producteur important mais au vu des chiffres, les 2000 barils exportés par l’Iran pourraient être compensés sans problème par une augmentation de l’extraction décidée par les pays producteurs. <o:p></o:p><o:p></o:p>

    par Bernard Dugué (son site) jeudi 24 juin 2010


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