• Les silences d'Israël

    Les silences d'Israël

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    Après avoir signé un traité de paix avec Israël en 1978, l'Égypte participe au règlement du conflit entre Israéliens et Palestiniens.

    Les silences d'Israël

    Benyamin Netanyahou et Hosni Moubarak, le 18 juillet 2010 au Caire © AFP

     
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    De notre correspondante à Jérusalem, Danièle Kriegel

    Un petit commentaire en début de réunion gouvernementale, Benyamin Netanyahou s'est volontairement limité au service minimum sur la situation en Égypte. Même si une consigne a été donnée aux ministres de s'abstenir de toute déclaration publique, il est difficile de masquer la grosse inquiétude ressentie à Jérusalem face à la crise égyptienne. La preuve : cette information relayée depuis plusieurs heures par l'ensemble des médias : durant le week-end, le Premier ministre israélien aurait adressé, en secret, un message à l'administration américaine et plusieurs dirigeants européens expliquant qu'il était de l'intérêt de "l'Occident et de l'ensemble du Moyen-Orient de soutenir le régime en place au Caire". Partant de là, ce même message aurait souligné la nécessité de mettre une sourdine aux critiques à l'encontre de Hosni Moubarak.

    Si tous les porte-parole de M. Netanyahou se sont refusés à confirmer ou démentir cette information, il est sûr qu'elle vient s'ajouter aux craintes exprimées par les experts, anciens diplomates et généraux de réserve qui se succèdent sur les chaînes de radio et de télé depuis plusieurs jours : en cas de départ de Moubarak, l'Égypte pourrait bien in fine tomber dans l'escarcelle islamiste. Le scénario du pire aux yeux des responsables israéliens, pour qui cela signifierait automatiquement la fin du traité de paix entre les deux pays, avec tout ce que cela implique. Dans sa seule déclaration depuis le début de la révolte populaire égyptienne, le chef du gouvernement n'a-t-il pas affirmé que, dans cette affaire, Israël avait deux priorités : préserver la paix avec l'Égypte ainsi que la stabilité et la sécurité de la région

    Obama pas fiable, selon Israël

    Mais il y a d'autres peurs. D'abord celle de voir les Palestiniens de Cisjordanie prendre exemple sur les Égyptiens et organiser des manifestations de masse et non violentes contre Israël et l'Autorité autonome de Mahmoud Abbas. Enfin, il y a les hommes d'affaires qui, eux, s'inquiètent des éventuels retentissements sur les échanges économiques bilatéraux et notamment les livraisons de gaz par l'Égypte.

    Dans l'immédiat, les deux mesures prises sur le terrain ont été le rapatriement des familles des diplomates en poste au Caire et le renforcement par l'armée de la surveillance le long de la frontière sud. Reste que deux personnalités sont la cible de toutes les critiques : le chef des renseignements militaires, qui n'a rien vu venir, et le président américain, accusé d'avoir trahi le président égyptien, son plus grand allié dans le monde arabe. Pour nombre de commentateurs, en agissant ainsi, Barak Obama a fait la preuve qu'il n'était pas un homme de parole et que le soutien américain n'était pas fiable.


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