• Loi martiale à Bahreïn, l'Iran dénonce les Saoudiens

    Loi martiale à Bahreïn, l'Iran dénonce les Saoudiens

    Près de la place de la Perle, épicentre des manifestations,à Manama. La loi martiale a été imposée mardi pour trois mois à Bahreïn, au lendemain de l'arrivée d'un millier de soldats saoudiens dans le petit royaume du Golfe en proie à une révolte de la majorité chiite contre la dynastie sunnite des Khalifa. /Photo prise le 15 mars 2011/REUTERS/Hamad I Mohammed
 (c) Reuters Près de la place de la Perle, épicentre des manifestations,à Manama. La loi martiale a été imposée mardi pour trois mois à Bahreïn, au lendemain de l'arrivée d'un millier de soldats saoudiens dans le petit royaume du Golfe en proie à une révolte de la majorité chiite contre la dynastie sunnite des Khalifa. /Photo prise le 15 mars 2011/REUTERS/Hamad I Mohammed (c) Reuters

    par Lin Noueihed et Frederik Richter

    MANAMA (Reuters) - La loi martiale a été imposée mardi pour trois mois à Bahreïn, au lendemain de l'arrivée d'un millier de soldats saoudiens dans le petit royaume du Golfe en proie à une révolte de la majorité chiite contre la dynastie sunnite des Khalifa.

    Cette intervention saoudienne, à la demande des autorités de Manama, a été vivement dénoncée par l'Iran, qui la juge "inacceptable". Bahreïn a rappelé son ambassadeur en poste à Téhéran.

    Les Etats-Unis, dont Bahreïn sert de base de la Ve Flotte de l'US Navy, ont pour leur part recommandé à leurs ressortissants de quitter le pays en raison des troubles.

    La télévision publique bahreïnie a annoncé que le roi avait "autorisé le commandant des forces de défense de Bahreïn à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du pays et des citoyens". On ignore le détail des mesures qui seront prises, notamment si un couvre-feu sera imposé.

    Mardi, de nouveaux affrontements entre manifestants et policiers ont fait un mort et plusieurs blessés dans la région de Sitra, a annoncé un député d'opposition.

    Lundi, un long convoi de soldats saoudiens est entré à Bahreïn en empruntant le pont-digue de 25 km qui relie l'Arabie saoudite et le royaume. Les Emirats arabes unis ont également décidé l'envoi de 500 policiers sur place.

    "La présence de forces étrangères et l'ingérence dans les affaires intérieures de Bahreïn sont inacceptables et ne feront que compliquer la situation", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehlmanparast.

    "Les gens ont des revendications légitimes et ils les expriment pacifiquement. Il importe de ne pas y répondre par la violence (...)", a-t-il ajouté.

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    Manama a répliqué en dénonçant à son tour une "ingérence flagrante" de l'Iran dans ses affaires intérieures et a rappelé pour consultations son ambassadeur en poste à Téhéran.

    Les chiites, qui représentent plus de 60% de la population de Bahreïn, se disent victimes de discriminations de la part de la famille régnante sunnite des Khalifa, qui a fait appel au Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour l'aider à ramener le calme.

    Dimanche, les manifestants chiites avaient débordé les policiers et bloqué la grande artère menant au quartier financier de la capitale Manama, lors de heurts parmi les plus violents depuis le début de la contestation en février.

    Des violences intercommunautaires ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi. Un groupe armé s'en est pris à l'imprimerie du seul journal d'opposition, Al Wasat. Sunnites et chiites se sont rejeté la responsabilité des attaques menées par des bandes de jeunes.

    Les heurts à coups de barres de fer, de couteaux et de pierres sont devenus monnaie courante, jour après jour, et l'université de Bahreïn et de nombreuses écoles ont dû fermer leurs portes.

    Les barricades de métal et les tas de sable et de pierres obstruaient toujours mardi l'avenue menant au quartier financier de Manama.

    Près de la place de la Perle, épicentre des manifestations, des opposants, qui comparaient l'intervention saoudienne à une "occupation", contrôlaient les identités et laissaient passer certaines voitures.

    Signe d'un possible apaisement, des représentants de l'opposition disent avoir été reçus par le prince héritier afin de discuter de la façon de mettre en place un dialogue national. L'opposition reste quoi qu'il en soit divisée entre modérés et radicaux concernant l'avenir de la royauté.

    Le département d'Etat américain a recommandé aux Américains de différer tout voyage à Bahreïn et a conseillé à ses expatriés sur place de quitter le royaume.

    Avec Robin Pomeroy en Iran, Firouz Sedarat à Dubaï, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser


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