• Les Etats-Unis victimes d'une nouvelle marée noire

    20minutes.fr

    Créé le 30.07.10
    Une nappe de pétrole près du lac Morrow, le 28 juillet 2010 dans le Michigan, après la rupture d'un oléoduc.

    Une nappe de pétrole près du lac Morrow, le 28 juillet 2010 dans le Michigan, après la rupture d'un oléoduc. AP/SIPA

    PLANETE - Après la Louisiane, le Michigan est touché par la rupture d'un oléoduc...

    Trois mois après l’explosion de la plateforme Deepwater dans le golfe du Mexique, une nouvelle marée noire frappe la région des Grands Lacs, au nord des Etats-Unis. Dans le Michigan, près de quatre millions de litres de pétrole se sont écoulés dans la rivière Kalamazoo après la rupture d’un oléoduc, ont annoncé les autorités américaines.

    La rivière polluée sur 50 kilomètres

    La fuite a débuté ce lundi, lorsqu’un oléoduc appartenant à l’entreprise canadienne Enbridge Inc. s’est brisé au niveau de la ville de Marshall. Le pétrole brut s’est alors déversé dans un ruisseau avant d’atteindre les eaux de la rivière Kalamazoo, polluées sur près de 50 kilomètres de long.

    Selon l’entreprise, qui s’est engagée à nettoyer «minutieusement le site aussi vite que possible», l’oléoduc a été clos et les valves d’isolation fermées, stoppant ainsi la fuite de pétrole. Une enquête est en cours pour en déterminer les causes.

    L’Etat américain à l’aide

    «C’est une marée noire importante qui peut potentiellement dégrader une voie d’eau essentielle et menacer la santé publique», a déclaré Lisa Jackson, directrice de l’EPA (l’agence américaine de protection de l’environnement). Des employés de l’EPA ont été mobilisés pour s’assurer du nettoyage de la rivière et l’agence a demandé aux gardes-côtes américains d’avancer deux millions de dollars pour mener à bien les opérations. L’argent devrait être remboursé par la compagnie pétrolière.

    Toutefois, la gouverneure du Michigan a critiqué l’EPA et l’entreprise canadienne, jugeant leur réaction insuffisante. Le pétrole pourrait selon elle atteindre le lac Michigan et provoquer une «tragédie» si des mesures supplémentaires ne sont pas mises en place.

    Une fuite qui aurait pu être évitée?

    Selon l’Associated Press, une filiale d’Enbridge a été prévenue en janvier par les autorités américaines des problèmes d’érosion du pipeline. Un journal local américain a également indiqué que l’entreprise avait reçu plusieurs amendes pour violation de règlements sur la sécurité des pipelines: depuis dix ans, Enbridge aurait subi 610 fuites.

    L’entreprise se défend en assurant que des progrès ont été réalisés depuis le début de la semaine pour contenir la pollution et qu’elle n’avait pas atteint les lacs avoisinants. Du personnel supplémentaire va également être affecté au nettoyage du pétrole, les 400 employés sur place étant insuffisants.

    Gary McDowell, candidat démocrate du Michigan aux élections législatives de mi-mandat qui auront lieu en novembre, plaide pour l’interdiction des forages dans les Grands Lacs. «Les eaux du Michigan pourraient être la prochaine victime d’une marée noire aussi désastreuse que celle causée par BP», avait-il déclaré après la catastrophe de Louisiane, ignorant que l’avenir lui donnerait raison.

    Audrey Chauvet

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  • Alerte à Deepwater !

    Au fur et à mesure des mois qui passent, on commence à peine à mesurer l’étendue du désastre, et des conséquences qui en découlent déjà.<o:p></o:p>

     

    La fuite du pétrole, aussi catastrophique qu’elle soit, ne doit pas masquer d’autres réalités, toutes autant dommageables.<o:p></o:p>

    Dans la deuxième quinzaine de juillet, d’autres fuites de pétrole ont été découvertes, issues manifestement du sol fissuré par l’explosion. lien<o:p></o:p>

    La tentative de stopper définitivement la fuite semble bien fragile. lien<o:p></o:p>

    Malgré la volonté de BP de dissimuler l’étendue du désastre, quelques journalistes réussissent à faire sortir des vérités du puits. lien<o:p></o:p>

    Pourtant « Le Monde  » du 28 juillet n’a pas peur d’écrire que « le pétrole a pratiquement disparu de la surface du golfe du Mexique ». lien<o:p></o:p>

    Mais le pétrole n’est qu’un des aspects de la question. Il ne faudrait pas ignorer les problèmes liés au méthane, et au dispersant toxique utilisé, qui sont loin d’être négligeables.<o:p></o:p>

    On le sait aujourd’hui, BP a utilisé le Corexit 9500, dans le but annoncé de « disperser » le pétrole. lien<o:p></o:p>

    Il est possible que la motivation de BP soit aussi guidée par la volonté de masquer l’étendue de la pollution, puisque le produit dispersant fait disparaitre la visibilité de la nappe en surface. lien<o:p></o:p>

    Ainsi que l’ont constatés des scientifiques, à bord du navire le Pélican, il y a, à grande profondeur de l’eau polluée au pétrole (oil plumes) et ces « nuages » sous-marins sont d’une grande superficie jusqu’à 16 km de long, pour 5 km de large, et d’une épaisseur de 90 mètres.<o:p></o:p>

    Ils ont été détectés jusqu’à 600 mètres de profondeur. lien<o:p></o:p>

    Corexit 9500 contient pour 1à 5% de Propylène Glycol, et de 10 à 30% d’acide sulfonique. <o:p></o:p>

    Un contact cutané prolongé dessèche la peau en provoquant éventuellement des dermatites, ou même une « pneumonie chimique » chez l’animal, et donc chez l’homme, si il est ingurgité/régurgité.<o:p></o:p>

    Ainsi que l’affirme le docteur Susan Shaw, fondatrice et directrice de l’institut de recherche de l’environnement marin : «  Corexit 9500 est particulièrement toxique, il contient des solvants pétroliers et peut provoquer des saignements internes s’il est ingéré  ». lien<o:p></o:p>

    Selon une modélisation effectuée par le fabricant, l’utilisation du produit provoque une dispersion dans l’air de 5%, de 10 à 30% dans l’eau, et de 50 à 70 % pour le sol. lien<o:p></o:p>

    Il faut ajouter à cela qu’il y a une possible accumulation du produit dans la chaine alimentaire.<o:p></o:p>

    Selon la fiche technique du produit, aucune étude de toxicité n’a été menée. lien<o:p></o:p>

    Une exposition excessive au Corexit 9500 peut altérer le système nerveux central, provoquer des vomissements, voire même des dommages aux globules rouges, au rein, au foie. lien<o:p></o:p>

    A cela il faut ajouter la pollution dégagée par les nappes de pétrole en mer, auxquelles le feu a été mis.<o:p></o:p>

    On se souvient du témoignage de Kindra Arnesen, cette louisianaise que l’on peut revoir sur cette vidéo.<o:p></o:p>

    Elle évoque largement les problèmes cutanés de sa fille, liés manifestement à la pollution de l’air.<o:p></o:p>

    Sur le terrain, la situation est surréaliste :<o:p></o:p>

    Sur les plages souillées de Floride, les enfants jouent dans le sable pollué par les agents dispersants, et le pétrole.<o:p></o:p>

    Un laboratoire a fait des prélèvements sur les plages du Golfe du Mexique, et l’eau captée à provoqué l’explosion d’une éprouvette, tant était importante la concentration de pétrole dans l’eau.<o:p></o:p>

    On peut le découvrir sur cette vidéo.<o:p></o:p>

    Un autre problème préoccupant est lié à l’importante quantité de méthane relâché dans l’atmosphère.<o:p></o:p>

    Les conséquences d’une éruption océanique provoquée par le méthane seraient catastrophiques. lien<o:p></o:p>

    Le docteur Gregory Ryskin, ingénieur chimique de la Northwestern University dans l’Illinois, propose une hypothèse : <o:p></o:p>

    Il croit que l’extinction de masse qui s’est produit il y a 251 millions d’années soit liée à l’explosion d’une énorme poche de méthane.<o:p></o:p>

    Cette poche, de l’ordre de 10 000 gigatonnes, pourrait s’être accumulée sous le fond de l’océan, et suite peut-être à un tremblement de terre, aurait été libéré.<o:p></o:p>

    L’explosion du méthane aurait déclenché des tsunamis provoquant la disparition de 95% des espèces marines, et de 70 % des espèces terrestres. lien<o:p></o:p>

    Comme il l’écrit : « ce qui est déjà arrivé hier peut évidement se reproduire demain ».<o:p></o:p>

    Or, les experts évoquent la présence d’une importante poche de méthane à proximité du forage de Deepwater.<o:p></o:p>

    Naomi Klein, la célèbre journaliste, évoque « une plaie béante dans le golfe du Mexique  » affirmant « qu’il ne s’agit pas d’un simple accident industriel, mais d’une blessure profonde infligée à la Terre  ».<o:p></o:p>

    Dans un article paru dans « Courrier International  », elle n’y va pas avec le dos de la cuillère :<o:p></o:p>

    « Si l’ouragan Katrina a mis à nu la réalité du racisme, le désastre de BP a mis à nu quelque chose de beaucoup plus profondément occulté : le peu de contrôle que nous exerçons sur les terribles forces naturelles interconnectées avec lesquelles nous jouons avec une telle insouciance. BP n’est pas capable de reboucher le trou qu’il a fait dans la Terre ». lien<o:p></o:p>

    Aujourd’hui des américains sont de plus en plus nombreux à se préparer au pire, et envisagent déjà « la vie après le pétrole » <o:p></o:p>

    Telle Jennifer Wilkerson qui cultive ses légumes dans sa cuisine lien ou André Angelantoni qui a stocké des provisions dans sa maison de San Rafael, en Californie, troquant ses actions contre des lingots d’or, d’argent, convaincu que la baisse des ressources pétrolières auront des effets brutaux.<o:p></o:p>

    Une association, Transition US aide les citadins à se préparer à « l’après pétrole », en leur proposant des jardins communautaires, et étudie la mise en place d’une « monnaie locale » au cas ou la monnaie nationale serait menacée.<o:p></o:p>

    Mais revenons à Deepwater.<o:p></o:p>

    Contre toute attente, cette catastrophe majeure ne semble pas remettre en cause les forages en eau profonde. lien<o:p></o:p>

    Ils se comptent pourtant par centaines au sud des Etats-Unis, et la décision prise d’un moratoire de 6 mois vient d’être rejetée par la Cour d’Appel, celle-ci estimant que « l’administration n’avait su prouver que la poursuite des forages pourrait entrainer des dommages irréparables ». lien<o:p></o:p>

    Si l’on songe que les conséquences de cette catastrophe concernent pour l’instant 20 millions de personnes, on peut s’interroger sur la pertinence de cette décision.<o:p></o:p>

    Une pétition a été lancée pour le boycott de BP et on peut la signer sur ce lien.<o:p></o:p>

    Cela dit, il n’est pas sur que BP survive à la catastrophe, puisqu’en dix semaines sa capitalisation boursière est passé de 190 à 90 milliards de dollars. lien<o:p></o:p>

    Comme dit mon vieil ami africain :<o:p></o:p>

    « L’eau du fleuve ne retourne jamais à sa source » et j’ajouterais : sans la sagesse et l’intelligence, l’homme a peu d’avenir sur cette Terre.<o:p></o:p>

    par olivier cabanel (son site) vendredi 30 juillet 2010


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  • Deepwater, la pression monte

    Au-delà de la tentative d’obturation du forage, et dont le résultat n’est pas à ce jour définitivement probant, d’autres problèmes peu médiatisés surgissent.
    Après avoir posé un nouveau « dôme entonnoir » de 40 tonnes sur le puits défectueux, espérant pouvoir récupérer le pétrole contenu, BP a du rapidement déchanter. lien
    La société envisage maintenant de tenter de boucher définitivement le forage en question. lien
    Ainsi que l’ont montré les robots manœuvrant au fond de l’océan, le sol est fissuré un peu partout, et BP craint qu’en colmatant le trou, la pression gigantesque qui s’exerce sur les failles provoquées, ne provoquent de nouvelles fuites. lien
    Richard Hoagland, (connu pour son analyse controversée des attentats du 11 septembre) interviewé à ce sujet pense que les fissures qui se trouvent au fond de l’Océan, provoquées par la catastrophe, risquent de ne pas résister à la pression, et laissent échapper de nouveau pétrole et méthane. lien
    Une rumeur évoquant une nouvelle fuite circule, ce qui ne devrait pas surprendre, puisque la limite des jauges est de 10 000 PSI, alors que la pression effective est quinze fois plus importante. lien
    Sur cette vidéo, on peut constater l’étendue du désastre.
    Depuis le 20 avril 2010, 630 000 tonnes de pétrole se sont répandues dans le Golfe du Mexique, soit 7 millions de litres par jour lien dont BP affirme avoir récupéré 145 000 tonnes. lien
    A titre de comparaison, la catastrophe de l’Exxon Valdez n’avait perdu « que » 40 000 tonnes, et l’Amoco Cadiz avait atteint 223 000 tonnes. lien
    Chacun sait que le Golfe du Mexique est aussi le berceau du Gulf Stream, lequel se déplaçant à 9 km/h, soit 216 km par jour, devrait bientôt avoir emmené l’énorme masse de pétrole qui se trouve entre deux eaux, jusqu’aux côtes européennes, avant d’atteindre l’Afrique. lien
    Ainsi que l’a constaté Philippe Cousteau, le petit fils du célèbre commandant, une importante quantité de pétrole, et de divers polluants est présente à 100 mètres de profondeur. vidéo
    Une étude menée avant la catastrophe par une équipe de « l’impérial Collège de Londres », publiée dans la revue « Water Research », réalisée entre autres, par Wimolporn Wainipee, portait sur l’arsenic lequel est naturellement filtré par les sédiments qui le maintiennent sur le fond. (lien)
    La fuite du pétrole va non seulement augmenter la quantité d’arsenic, mais en recouvrant les sédiments, va bloquer le système de filtration actuel, ce qui aura des conséquences sur la faune marine.
    En perturbant la photosynthèse sur les algues marines, l’arsenic provoquera la mutation génétique de la faune marine, et pourrait empoisonner ceux qui s’en nourrissent. lien
    Comme le rappelle le Pr Mark Sephton, du département de la science et de l’ingénierie de la Terre à « l’Impérial Collège » : « notre étude arrive à temps pour rappeler que les marées noires pourraient créer une bombe à retardement, qui pourrait menacer la structure de l’écosystème marin dans l’avenir ».
    Question finance, la facture atteint aujourd’hui 4 milliards de dollars pour BP, lequel pour éviter la faillite envisage de se séparer de plusieurs activités au sein de la branche, jugées peu rentables (le raffinage et la distribution).
    BP bénéficie d’une protection venant du Oil Pollution Act qui fixe le maximum à 75 millions de dollars en responsabilité civile pour les dommages causés.
    Il faut mettre ce chiffre en parallèle avec les 93 millions de dollars de profit que fait BP chaque jour. lien
    Mais la facture définitive pourrait être autrement plus importante, puisque certains experts la place dans une fourchette de 1000 milliards à 3000 milliards de dollars. lien
    Devant l’agacement citoyen des populations, le département de l’intérieur américain à décidé un moratoire sur les forages pétroliers en mer jusqu’au 30 novembre, et l’Europe se tâte pour envisager de prendre une pareille décision. lien
    Aujourd’hui, ce sont plus de 44 000 personnes qui sont sur le terrain, avec 6563 navires, 113 avions, 1 bateau filtreur, 2 stations censées pomper au niveau de la fuite. lien
    Les manœuvres de BP pour empêcher les poursuites sont diverses.
    Ainsi on a appris que la compagnie avait proposé jusqu’à 5000 $ à chaque habitant touché par la catastrophe pour qu’ils abandonnent leurs poursuites judiciaires. lien
    Les fonctionnaires de la FEMA (Federal Emergency Management Agency) envisagent la création d’une « zone morte » dans un rayon de plus de 300 km autour du site, nécessitant l’évacuation des populations. lien
    En effet, le Corexit 9500, produit dispersant utilisé par BP, se mélange à l’eau, s’évapore, et produit des précipitations toxiques, lesquelles mettent en danger la vie des animaux, des plantes, des êtres humains.
    Il faut rappeler que ce produit est interdit en Mer du Nord par la Grande Bretagne à cause de sa toxicité. lien
    La femme d’un pécheur, Kindra Arnesen, témoigne des problèmes de santé qu’elle subit, elle et sa famille. Le visage de sa fille se couvrait d’éruptions cutanées, qui disparaissaient des qu’elle s’éloignait de la zone contaminée.
    Elle a pu assister aux réunions internes de ceux qui tentent de gérer la situation, et à été scandalisée en apprenant qu’en douce, ils essayaient de « réduire les couts ».
    C’est ainsi qu’elle a appris qu’un code avait été mis au point afin de dissimuler aux officiels en visite la réalité de la situation.
    Elle ne comprend pas que ceux là même qui sont à l’origine de la catastrophe sont chargés des opérations, sans réel contrôle gouvernemental.
    Elle raconte comment des personnes touchées manifestement par les gaz toxiques présents en quantité sur les lieux, ont été déclarés des cas « d’intoxication alimentaire ».
    Elle pense qu’il faut faire évacuer le secteur, car les personnes sont sans protection contre les agressions chimiques de ces gaz.
    Il faut absolument regarder ce témoignage poignant en allant sur ce lien
    L’association PETA (people for the ethical treatment of animals) met tout en œuvre pour que BP soit accusé de cruauté envers les animaux, et lance une pétition, que l’on peut soutenir sur ce lien.
    Depuis quelques jours, certains suspectent même que la catastrophe était prévue, voire qu’elle a été provoquée !. lien
    Sans aller aussi loin, on peut quand même s’étonner de l’intuition de l’entreprise Halliburton (qui fournit ses services aux groupes pétroliers,) d’avoir acheté quelques temps avant la catastrophe l’entreprise Boots & Coots spécialisée dans le traitement des fuites de pétrole.
    Un investissement de 240,4 millions de $ qui devient très rentable aujourd’hui.
    Cette même entreprise qui a obtenu justement en 2005 le contrat de reconstruction de la Nouvelle Orléans, après le passage du cyclone Katrina.
    Elle a aussi bénéficié de contrats juteux, dans des conditions douteuses, lors de la guerre d’Irak.
    Et que penser de Tony Hayward, directeur général de BP, qui un mois avant la catastrophe à vendu ses parts de BP pour 1,4 millions de £ ?
    Une coïncidence ?
    Robert Kennedy Junior, dans un article paru le 10 mai dernier, dans « Huffington Post » évoque avec beaucoup de détails, les responsabilités des uns et des autres, impliquant l’administration Bush. lien
    Comme le dit François Marginean, dans son blog « les nouvelles internationales », il est temps d’en finir avec l’ère du pétrole, et de se tourner enfin vers les énergies propres et renouvelables.
    Sur ce lien, on peut lire l’analyse très complète et documentée qu’il fait de cette catastrophe.
    Alors, le « bouchon » va-il-tenir, et stopper enfin la fuite, ou les fissures déjà présentes vont-elles s’élargir sous la pression laissant échapper de nouveau le pétrole et les gaz toxiques ?
    Seul l’avenir nous le dira.
    Car comme disait mon vieil ami africain :
    « Tant qu’on n’est pas sauvé, il ne faut pas demander pourquoi on est tombé dans le puits ».

    par olivier cabanel (son site) lundi 26 juillet 2010 -


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  • BP accusé de censure

    juillet 24, 2010 par fonzibrain

    Des chercheurs affirment que le groupe essaie de les museler

    Le géant pétrolier BP «tente d’acheter le silence de l’université», a expliqué Cary Nelson, à la tête de l’Association américaine des professeurs, dans un entretien à la BBC. L’entreprise anglaise chercherait à se protéger quant aux résultats concernant la marée noire dans le golfe du Mexique.

    Selon les termes d’un contrat proposé par BP aux scientifiques, dont la BBC a eu copie, les chercheurs ne sont pas autorisés à publier les résultats des recherches qu’ils effectuent pour le compte du géant pétrolier.

    Ils ne sont pas non plus autorisés à communiquer les données de leurs études pendant au moins trois ans, ou jusqu’à ce que le gouvernement donne son aval définitif au plan de réhabilitation du golfe du Mexique, affirme la même source.

    BP a réfuté toute «restriction de la communication de données scientifiques par les chercheurs», selon la BBC.
    le temps

    Avec pas moins d’un milliard de litres de pétrole et des millions de litres dispersant, à mon avis c’est plié, bien sur qu’ils mentent, ils pensent y être obligé, ils ne peuvent pas dire que la zone est morte, qu’il faudra des années avant que tout redevienne normal, sans parler des maladies causés par les gaz et le corexit sur les populations et les cultures dans les années à venir.


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  • Marée noire sur la mer Jaune

     
     
    Au fil des jours, le gouvernement a revu à la hausse son estimation de l'étendue de la marée noire, passant de 183 à 435 km².
    Au fil des jours, le gouvernement a revu à la hausse son estimation de l'étendue de la marée noire, passant de 183 à 435 km².

    La nappe de pétrole s'étend déjà au minimum sur 435 km² dans la mer Jaune. L'injection d'un produit chimique dans un oléoduc serait à l'origine de l'explosion.

    Une réaction chimique serait à l'origine de la marée noire la plus inquiétante qu'affronte la Chine depuis ces dernières années. L'injection dans un oléoduc de produits chimiques destinés à enlever le souffre du brut aurait causé l'explosion du pipeline vendredi dernier dans le port de Dalian, au nord-est du pays, a révélé vendredi l'administration. En effet, la manœuvre a lieu juste après qu'un pétrolier terminait de déverser dans le pipeline sa cargaison de brut.

    Cette erreur a provoqué la fuite en mer Jaune de 1500 tonnes de pétrole. Au fil des jours, le gouvernement a revu à la hausse son estimation de l'étendue de la marée noire, passant de 183 à 435 km². Mais selon le Shenyang Evening News de mercredi, la superficie de la pollution est désormais de 946 km2. La nappe s'étend sur 90 km le long de la côte.


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  • Bonnie approche, BP suspend son action

    24 juillet 2010 -

    À l'approche de la tempête Bonnie, BP a suspendu ses opérations hier autour du puits à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique.

    Bonnie balayait la côte Atlantique de la Floride hier et devait atteindre le golfe du Mexique dans la soirée, selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami. La tempête tropicale devrait ensuite se diriger vers la région affectée par la marée noire et toucher terre dans le sud de la Louisiane demain matin. En prévision de son arrivée, BP a suspendu «des activités sur le site du puits» dont la fuite a provoqué la pire catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis. Le puits, obturé il y a huit jours, «reste fermé en ce moment», a poursuivi le groupe pétrolier.

    Une alarme désactivée sur la plate-forme

    La plate-forme DeepWater Horizon, qui a sombré dans les eaux du Golfe le 22avril dernier, est à l'origine de la vaste pollution. Hier, un de ses anciens employés, survivant de l'accident, a assuré qu'une alarme qui aurait dû mettre en garde contre l'accumulation de gaz dans le puits, à l'origine de l'explosion, avait été désactivée des mois avant la catastrophe. Le chef des techniciens électroniques sur la plate-forme s'exprimait lors d'une audition visant à déterminer les causes de l'explosion. Des responsables auraient demandé à ce que l'alarme soit désactivée car «ils ne voulaient pas que les gens soient réveillés à 3h du matin à cause d'une fausse alerte», a affirmé Mike Williams.


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  • Black Rain (suite)

     


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  •  


    De très nombreux « bloggeurs » et analystes dénoncent la situation périlleuse dans laquelle sont plongées les populations le long de la Côte Est.  Des familles, avisées, commencent à préparer leur évacuation avant que la vague de millions de personnes ne soit délogée par les autorités d’urgence.  Les enjeux sur la santé publique sont abondamment documentés et les mortalités justifient déjà l’évacuation des états situés sur la Côte.

    Si un plan d’évacuation était réellement décrété par les autorités, on peut facilement imaginer l’état de chaos!  On parle ici de l’évacuation de dizaines de millions de personnes qui seront forcées de quitter leur milieu de vie pour être relocalisées dans des camps de réfugiés (camps de la FEMA).  La loi martiale sera forcément instaurée pour assurer « l’ordre »


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  • La marée noire pourrait épargner à BP 10 mds USD d'impôts en 4 ans (presse)

     

    La facture de la marée noire pourrait être atténuée pour BP, les frais engagés par le groupe pétrolier pour y faire face étant de nature à alléger sa facture d'impôt de 10 milliards de dollars en quatre ans, a indiqué mardi le Financial Times.


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  • Alex Jones : Résumé Marée Noire De BP

     

    video liée : Prédictions     Nicolas Cage achète un tombeau pour son repos éternel


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  • Under water

    Ce dispersant de surface pour marées noires ne serait-il pas si toxique et inefficace qu’il est interdit en Angleterre depuis dix ans ? Celui que British Petroleum (BP) est en train d’utiliser en ce moment dans le golfe du Mexique. Il est poivré au 2-butoxyéthanol, un truc qui détruit la vie marine et sauvage des zones humides tout en causant des problèmes pulmonaires graves chez les êtres vivants !

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  • Oil

    OIL

    Alors qu'il publie « Oil », un extraordinaire album sur la civilisation du pétrole, le photographe Edward Burtynsky a survolé le golfe du Mexique et son désastre. Accusés : les compagnies pétrolières, George Bush et Dick Cheney 

    La photographie de ce bateau flottant sur un océan de pétrole restera sans doute comme l'une des grandes images d'un désastre écologique majeur autant que d'un tournant espéré de notre civilisation. Elle a été prise dans le golfe du Mexique, le 11 mai dernier, par le plus grand photographe de sites industriels, le Canadien Edward Burtynsky.

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    (c)copyright Edward Burtynsky, courtesy Hasted Hunt Kraeutler, New York / Nicholas Metivier, Toronto / Flowers
    Oil Spill #1, REM Forza, Gulf of Mexico, May 11, 2010.

    « J'ai pris la photo vers midi, nous raconte Burtynsky. Nous étions à bord d'un petit appareil, mais nous n'avions pas le droit de descendre au-dessous de 3 000 pieds. Nous avons envoyé par radio un message indiquant que nous allions descendre à 2 500, et nous n'avons pas reçu de réponse. Nous avons donc passé une demi-heure à cette altitude. Il y avait des reflets orange, peut-être à cause des dispersants. L'air était tellement toxique, à cause de l'évaporation des hydrocarbures, qu'on ne pouvait voir personne sur le pont du bateau.»

    Ironie de l'histoire : c'est au moment où Edward en terminait avec un projet entamé dix années auparavant, et consistant à photographier, aux quatre coins du monde, la civilisation du pétrole sous tous aspects, depuis la production jusqu'à l'utilisation de l'énergie la plus emblématique de notre époque, que la fuite de la plate-forme BP s'est déclarée. Et tandis que paraissait, chez Steidl, cet album de photographies unique en son genre, cherchant à montrer « l'influence et l'implication sur le paysage de cette chose nommée pétrole », les Etats-Unis, civilisation de la voiture et de la gabegie pétrolière, étaient frappés de plein fouet par ce désastre qui pourrait occasionner de profondes mutations dans la politique énergétique américaine de ces prochaines années.

    Le Robert Capa de l'écologie

    « La fuite du golfe, explique ce Robert Capa de l'écologie, est sans précédent aux Etats-Unis. Si un navire se vidait en mer de l'équivalent de 50.000 barils de pétrole en une journée, ça ferait les gros titres de la presse mondiale. Là, c'est 50.000 par jour depuis quatre-vingts jours. Cela pose le problème de la surexploitation par l'homme des richesses de cette planète. Le problème aussi de devoir faire face à des situations catastrophiques que nous n'avons pas les moyens de circonvenir, même en faisant appel aux meilleurs experts et en y consacrant beaucoup d'argent.»

    Pour Burtynsky, la tragédie n'était cependant pas imprévisible:

    « Il y a 30.000 orages dans le golfe, et il est plutôt surprenant que ce genre de choses n'arrive pas plus souvent. Il y a vingt ans, un désastre similaire avait eu lieu. C'était dans un puits d'une compagnie pétrolière mexicaine. Ca avait été pire, même, puisque la marée noire avait duré neuf mois.»

    Si ses images heurtent, Burtynsky n'a cependant rien d'un photographe à sensation. Chacun de ses clichés est une composition parfaite, prise souvent du haut d'une grue, pour donner de la perspective aux grands espaces d'extraction pétrolière ou aux gigantesques raffineries qu'il a photographiées partout dans le monde. Qu'il ait grandi au Canada, dans une famille d'artisans exilés dont les ancêtres avaient pour spécialité la peinture sur céramique, dans l'ouest des Carpates, y est sans doute pour quelque chose.

    « Dans mon enfance, j'étais toujours à modeler des objets ou à les peindre. A 11 ans, j'ai reçu de mon père en cadeau tout le matériel nécessaire pour tirer des photos, qu'une veuve avait mis en vente dans une annonce du journal du coin. Il y avait aussi plusieurs appareils 35 mm, avec une centaine de pellicules Kodak Tri-X. J'ai commencé à prendre des photos au hasard, avec une préférence pour les paysages naturels ou les ruines de paysages industriels qui étaient en quelque sorte rendus à la nature sauvage. Dans la ville où j'ai grandi, Saint Catharines, il y avait beaucoup de sites abandonnés que j'allais visiter à vélo, pour faire des photos.»

    Un Fernand Léger sous ecsta

    Aurait-on pu éviter la catastrophe ? Pour Burtynsky, les responsables de la situation sont non seulement la British Petroleum, mais le lobby pétrolier dans son ensemble :

    « Il existe un organisme de contrôle, appelé Mineral Management Services, mais il est aux ordres des compagnies pétrolières. La culpabilité de Bush et Cheney est à cet égard évidente, et il est clair qu'Obama n'a pas eu assez de temps pour faire de cet organisme un outil de surveillance réellement indépendant et efficace. Pourquoi les compagnies ont-elles été obligées d'installer en mer du Nord et dans les eaux canadiennes un système fiable de prévention de ce genre de catastrophes, lequel coûte 500.000 dollars pièce, et pas dans les eaux du golfe du Mexique ? C'est simplement que le lobby pétrolier a usé de toute son influence pour échapper à cette obligation, consacrant pas moins de 20 millions de dollars pour parvenir à ses fins. Aujourd'hui, ils doivent se mordre les doigts d'avoir gagné : le coût du désastre, pour BP, dépassera largement les 20 millions, sans parler du coût écologique et humain, dans le secteur de la pêche et au-delà, pour tous ceux qui exerçaient leur activité dans le golfe.»

    Edward-Burtynsky_Oil.jpg
    Né en 1955, dans l'Ontario, de parents ukrainiens exilés au Canada pendant la seconde Guerre ondiale, Edward Burtynsky a comméncé à photographier les paysages industriels à partir des années 1980. Il travaille actuellement à un livre sur l'eau. Voir son site: www.edwardburtynsky.com

    On ne s'étonnera donc pas que « Oil » prenne aujourd'hui une dimension particulière. Burtynsky y raconte, par l'image, la folie de la civilisation pétrole, et en donne un aperçu à la fois désolant et sublime : vastes paysages d'extraction en Californie ou au Texas, architectures complexes des raffineries qui semblent avoir été conçues par un Fernand Léger sous ecsta, extraordinaires panoramas autoroutiers (Houston, Los Angeles) ou réunions de bikers qui répondent à l'appel de la route par milliers, avec leurs rutilantes machines assoiffées de sans plomb 98, champs de carcasses immenses où l'on entasse voitures, avions, et tout engin à moteur promis à la casse, terribles univers post-tchernobyliens (à Bakou notamment) où de vieux puits rouillés trempent dans de gigantesques flaques de boue noire, démontage de navires obsolètes, polluants et dangereux, par des ouvriers sous-qualifiés du Bangladesh (une main-d'oeuvre composée à 25% d'enfants, certains de 5 ans), les hydrocarbures leur arrivant au genou. Le XXe siècle fut celui du pétrole. Burtynsky est le Gustave Doré de cet enfer.

    D.J.

    « Oil »,par Edward Burtynsky,
    Steidl-Corcoran, 216 p., 88 euros.


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  • Opération massive pour dissimuler l’ampleur de la catastrophe

     
    Interview de Riki Ott, biologiste marine et militante écologiste, qui, "depuis le drame de l’Exxon Valdez survenu il y a vingt ans en Alaska, n’a de cesse d’informer sur les conséquences à long terme des marées noires".
     
    Cet article complète celui publié par AgoravoxTV le 30/06/10 avec le témoignage de Kindra Arnesen.
     
    Cette dernière avait été évoquée avec Riki Ott le 19/05/10 dans un article de l’Humanité, Les pêcheurs craignent les conséquences sanitaires.
     
    Fin mars, devant un F-18 Fighter, Obama avait annoncé que le gouvernement de l’Empire américain prévoyait de multiplier les forages en mer...

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  • Deepwater : le pire est a venir

    Voila maintenant plus de 2 mois que le pétrole fuit à gros bouillon à 1600 mètres de profondeur, dans le Golfe du Mexique.<o:p></o:p>

    Il reste beaucoup d’inconnues, mais nous avons aussi des certitudes.<o:p></o:p>

    Il semble bien que le pire soit à venir.<o:p></o:p>

    L’action BP a perdu 50 % de sa valeur, et l’entreprise n’est pas à l’abri d’une faillite, laquelle aurait, on s’en doute, des conséquences sur l’économie de la Grande Bretagne.<o:p></o:p>

    De plus, une tempête tropicale s’annonce. lien<o:p></o:p>

    Elle pourrait compliquer encore un peu plus le travail des ingénieurs qui tentent de colmater la fuite.<o:p></o:p>

    On sait aussi que la cause de la catastrophe vient de la volonté d’avoir voulu creuser trop profondément, à plus de 9000 mètres à une profondeur de 1600 mètres par rapport à la surface de l’océan. <o:p></o:p>

    BP savait le danger que représentait ce forage, en zone sismique instable, avec la présence d’énormes poches de gaz méthane.<o:p></o:p>

    Les géologues avaient prévenu Transocean du risque pris, plus d’une année avant le début du forage.<o:p></o:p>

    Ils avaient clairement expliqué que des poches de gaz présentes à cet endroit, étaient sous une énorme pression (100 000 psi), alors que les vannes d’arrêt et les mesures de sécurité ne pouvaient contenir une pression au delà de 1000 psi.<o:p></o:p>

    Aujourd’hui, ces géologues constatent de nouvelles fissures au fond de l’océan, à proximité du forage.<o:p></o:p>

    BP est accusé d’avoir déclenché un volcan de pétrole de grande profondeur, qui ne pourrait être arrêté en août, comme annoncé, et est susceptible de jaillir encore pendant des années.<o:p></o:p>

    lien<o:p></o:p>

    Pour l’expert Matthew Simmons, la fuite pourrait même durer 24 ans. lien<o:p></o:p>

    Certains plus optimistes évoquent la fin de la fuite en décembre prochain.<o:p></o:p>

    A ce jour, 3,6 millions de barils de pétrole ont été déversé dans le Golfe du Mexique. lien<o:p></o:p>

    Les experts constatent qu’au lieu de s’affaiblir, la pression, bien au contraire a augmenté.<o:p></o:p>

    Ils pensent que le risque aujourd’hui est bien plus grand maintenant, <o:p></o:p>

    Ils ont découvert une énorme bulle de gaz, si importante qu’elle pourrait provoquer une explosion de gaz sous marine aussi importante que celle du volcan Ste Hélène.<o:p></o:p>

    La libération de ces gaz enverrait un nuage toxique sur les régions peuplées de Louisiane et provoquerait un tsunami qui menacerait la Floride en se déplaçant à 600 miles à l’heure. (Plus de 1000 km/h)<o:p></o:p>

    On voit bien que la promesse de BP de donner 20 milliards de dollars pour réparer les dommages, et 100 millions de dollars pour dédommager le personnel mis au chômage pendant au moins 6 mois, suite à la catastrophe, risquent d’être largement insuffisants. lien<o:p></o:p>

    Ce sont des petits robots envoyés sur le fond marin qui ont pu prendre des images des fissures qui sont en train de se créer tout autour du site du forage.<o:p></o:p>

    Cette catastrophe pourrait donc tuer des millions de personnes, malgré le plan d’évacuation qui aurait été pris, la vitesse à laquelle cette nouvelle catastrophe se produirait ne permettrait pas d’épargner la vie des personnes menacées. (lien)<o:p></o:p>

    Sur ce lien, d’autres articles parus récemment aux USA, évoquent les inquiétudes des américains.<o:p></o:p>

    Dans un article paru le 23 juin dernier dans le « Washington Post » Joël Achenbach envisage maintenant le pire.<o:p></o:p>

    Pour lui, à l’évidence, ce forage intempestif, lequel à déclenché la catastrophe, à bouleversé la géologie souterraine.<o:p></o:p>

    Le débit de sortie du pétrole continue d’augmenter, augmentant chaque jour un peu plus le danger, et l’évacuation de 20 millions de personnes parait très complexe.<o:p></o:p>

    Alors qu’au début, BP affirmait que la fuite était de 1000 barils par jour, ils ont revu à la hausse cette quantité en évoquant 5000 barils, mais aujourd’hui, d’après Edward J.Markey, l’un des experts en la matière, la fuite serait de l’ordre de 100 000 barils par jour. (Soit 4,2 millions de gallons).<o:p></o:p>

    Un sénateur, Charles E.Grassley a récemment communiqué un document non daté, estimant la quantité de pétrole fuyant au fond de l’océan à 162 000 barils par jour.<o:p></o:p>

    L’estimation du gouvernement, basée sur les photos satellites, et les vidéo sous marines, se limite à une fourchette entre 35 000 et 60 000 barils par jour, en ce qui concerne le pétrole stagnant en surface. lien<o:p></o:p>

    Sur ce lien, on peut constater, par image satellite l’étendue de la nappe de pétrole.<o:p></o:p>

    Au sujet de la controverse sur le pétrole relâché abiotique, ou non, un article paru dans agoravox est à découvrir sur ce lien.<o:p></o:p>

    Qu’il soit abiotique ou pas ne modifie en rien la situation de millions d’américains qui sont aujourd’hui sous la menace d’une catastrophe majeure.<o:p></o:p>

    Le pire est peut-être à venir, car comme disait mon vieil ami africain :<o:p></o:p>

    « Quand les éléphants se battent, c’est toujours l’herbe qui est écrasée ».<o:p></o:p>

    par olivier cabanel (son site) lundi 28 juin 2010


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  • Des évacuations massives commenceront-elles bientôt dans les régions côtières ?

    Article placé le 27 juin 2010, par Mecanopolis

    « Nous allons devoir évacuer les états du Golfe », a déclaré Matt Simmons, fondateur de Simmons and Co., une banque d’investissement pétrolier et, depuis l’explosion du 20 avril dernier, la source indéfectible de prédictions apocalyptiques. « Pouvez-vous imaginer évacuer 20 millions de personnes?… Cette histoire est 80 fois pire que ce que j’imaginais. »

    Washington Post du 23 juin 2010


    Les plans d’évacuation du Golfe commencent à tourner autour du Net. Le benzène, des quantités incroyables de benzène sont libérées dans l’atmosphère et il est un danger clair et présent, non seulement pour les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes respiratoires, mais pour la population en général du Golfe dans son ensemble.

    L’Agence International de Recherche sur le Cancer a déterminé que le benzène est cancérigène pour l’homme et peut causer diverses formes de cancer après une exposition prolongée. Des expositions à des niveaux élevés de benzène montrent une association avec la leucémie, y compris la leucémie myéloïde aiguë, la leucémie lymphoïde aiguë et la leucémie myéloïde chronique. Les leucémies reliées au benzène ont été signalées pour se développer dans une période aussi courte que neuf mois. C’est beaucoup plus sérieux qu’ils le laissent entendre, d’autant plus qu’une des options est de brûler le pétrole qui s’échappe!


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  • Black Rain

    Des personnes s'affairent au nettoyage des côtes de Lousiane souillées par la marée noire, le 1erjuin 2010.

    Des personnes s'affairent au nettoyage des côtes de Lousiane souillées par la marée noire, le 1erjuin 2010. AFP

    Marée noire dans le golfe du Mexique, acte 2. Après les animaux marins morts, la flore dévastée, les oiseaux mazoutés et les galettes de pétrole qui parsèment les plages de Louisiane et de Floride, la crainte d’autres retombées ronge les Américains.

    Depuis quelque temps, des vidéos publiées sur Youtube montrant ce qui semble être le résultat de pluies chargées d’hydrocarbures toxiques, inquiètent aux Etats-Unis. De telles vidéos, où est filmé le sol de la Louisiane par temps pluvieux, doivent bien évidemment être interprétées avec précaution: lorsqu’il pleut, il arrive que des reflets irisés apparaissent sur le sol, là où des hydrocarbures ont laissé des traces.

    Cependant, ce scénario catastrophe n’est pas si improbable, si l’on en croit Bertrand Chapron, chercheur responsable du laboratoire d’océanographie spatiale à l’Ifremer. «Il est très probable que les embruns soient porteurs d’hydrocarbures», indique-t-il à 20minutes.fr. Le vent vient en effet décoller le «film surfacique» - habituellement de l’eau de mer et du sel. Mais les particules d’hydrocarbures en surface de la mer sont elles aussi susceptibles se décoller par l’action du vent, qui les transporte. «Elles peuvent aller jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres par cette action, comme le fait le sable par exemple», note le scientifique.

    Mini-gouttelettes d’eau de mer, de pétrole et de dispersant

    En-dehors de cette possibilité de se prendre des «splashs» de pétrole, notamment lorsque l’on se tient assez proche de là où déferlent les vagues, Bertrand Chapron juge que la chaleur dans le golfe favorise les échanges de flux à l’interface air-mer, et la création de mini-gouttelettes d’eau et de pétrole (voire également de dispersant). Les précipitations se formant par rétrocession d’humidité des océans par l’atmosphère, ces mini-gouttelettes peuvent très bien se retrouver dans la pluie qui s’abat sur la région. «Comme pour les pluies acides qui résultent d’une accumulation de particules chimiques dans l’atmosphère, il n’est pas insensé de penser qu’une telle chose soit possible», précise-t-il.

    Le scientifique indique également qu’il n’est «pas impossible» que les traces retrouvées sur des cultures – y compris des plantations bio, donc sans pesticides – soient liées à la marée noire: «Il y a eu beaucoup de chimie utilisée pour dissoudre la nappe de pétrole, avec le phénomène d’évaporation, ces solvants peuvent être transportés via les mêmes actions».

    Pas de «pluies noires»

    Mais s’il est toujours possible, qu’un embrun puisse ramasser un peu de pétrole et le transporter sur une courte distance, Bertrand Chapron juge en revanche «impossible» de voir s’abattre des «pluies noires», chargées de pétrole sur la région.

    Quant au scénario, digne d’un film de science-fiction, qui voudrait que le mélange subisse une transformation moléculaire le faisant passer d’un état liquide à un état gazeux, dont le produit serait absorbé par les nuages et libéré sous formes de pluies toxiques, le scientifique juge également que «ce n’est pas impossible», mais qu’il faudrait une étude chimique plus poussée de l’évaporation de ces flux depuis la nappe de pétrole. «J’imagine que les scientifiques sur place doivent commencer à s’inquiéter de cela», estime-t-il.

    Bérénice Dubuc

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  • Marée noire:  une tempête menace

    Les prévisionnistes s'attendent à ce qu'une dépression tropicale qui s'est formée au sud de la péninsule du Yucatan (Mexique) se renforce et devienne rapidement une tempête tropicale, qui va se diriger vers le golfe du Mexique."Nous avons un plan. Nous commençons a redéployer les gens et les équipements à partir du moment où nous pensons devoir affronter des vents cinq jours plus tard", a expliqué Thad Allen, le commandant des garde-côtes américains interrogé par CNN sur l'arrivée de cette perturbation.

    M. Allen a aussi annoncé que le vice-président Joe Biden se rendrait en visite sur les côtes mardi, à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) et en Floride (sud-est), afin "d'estimer les efforts qui devront être menés pour répondre" à la marée noire.

    Les autorités ont décidé jeudi d'interdire la baignade dans le nord-ouest de la Floride, une des plus importantes destinations touristiques de la planète avec 80 millions de visiteurs par an. Les autorités ont mis en place des opérations pour empêcher le pétrole d'atteindre les plages de Floride, qui compte 2.000 kilomètres de côtes, source de revenus et d'emplois par le tourisme et la pêche.

    BP a repris mercredi soir ses opérations de pompage du pétrole après un arrêt de près de onze heures lié à une fuite de gaz accidentelle.

    Le lendemain, un juge fédéral a maintenu sa décision d'annuler le moratoire sur les forages pétroliers en haute mer, alors que l'administration Obama lui demandait de revenir sur ce geste. L'administration a 30 jours pour se conformer à cette décision et revenir sur le moratoire.

    La décision du juge constitue une victoire pour les 32 sociétés pétrolières qui avaient déposé un recours contre le moratoire de six mois décidé par Obama le temps de comprendre les raisons de la catastrophe actuelle.

    Les autorités ont toutefois demandé de nouveau vendredi à une cour d'appel que la décision du juge


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  • Deep Water et attaque contre l'Iran

          Le président Obama, le ministre de l'Intérieur Ken Salazar, le ministre de l'Énergie Steven Chu et le ministre de la Défense Robert Gates, savaient que BP forerait un puits sans précédent de 35.000 pieds (10.668 mètres) sur le site de Macondo au large de la côte de Louisiane. En septembre 2009, la plate-forme pétrolière Horizon Deepwater a foré avec succès un puits d’une profondeur de 35.055 pieds sous le niveau de la mer sur le gisement du Tibre au bloc 102 du canyon Keathley dans le golfe du Mexique, au sud-est de Houston.


          Au cours de ses opérations de forage en septembre, Deepwater Horizon a percé un énorme gisement pétrolier sous-marin, mais les priorités BP ont changé quand il a été constaté que le site Macondo, dans le Canyon du Mississippi au large des côtes de Louisiane, contenait environ 3 à 4 milliards de barils de pétrole dans une caverne souterraine estimée à peu près de la taille de l'Everest. Il en a résulté un autre puits de 35.000 pieds foré par Deepwater Horizon sur le site de Macondo où s'est produite l'explosion catastrophique du 20 avril.


          Selon les sources de Wayne Madsen Report (WMR) au sein du Corps des ingénieurs de l’armée et de la Federal Emergency Management Agency (FEMA), le Pentagone et les ministères de l'Intérieur et de l'énergie ont dit à l'Administration Obama que les 3 à 4 milliards de barils de pétrole nouvellement découverts dans le Golfe du Mexique couvriraient les besoins pétroliers zuniens pendant au maximum huit mois, au cas où une attaque militaire contre l'Iran aboutissait au blocage de la circulation des pétroliers dans le détroit d'Ormuz, entraînant l’arrêt de l’approvisionnement pétrolier du Golfe Persique pour les USA


          Selon les sources gouvernementales de WMR, Obama, Salazar, Chu, et Gates on donné dès le début leur feu vert pour les opérations du forage risqué à Macondo.


          WMR a appris que BP a pu repousser plusieurs contrôles de sécurité du fait du haut niveau d'intérêt de la Maison Blanche et du Pentagone pour l’exploitation du riche filon trouvé dans le golfe du Mexique afin de planifier une attaque militaire contre l'Iran sans avoir à se préoccuper de la pénurie de pétrole et de gaz naturel en provenance du golfe Persique après l'ouverture des hostilités.


          BP a toujours une opération de forage en cours descendant jusqu’à 40.000 pieds sous le niveau des mers sur le gisement Liberty au large de la côte nord de l'Alaska.

    Original : oilprice.com/Energy/Energy-General/Obama-Administration-Knew-About-Deepwater-Horizon-35000-Feet-Well-Bore.html
    Traduction copyleft de Pétrus Lombard

    Notes du traducteur : Selon certains articles, l’explosion sur Deepwater Horizon serait due à la pression inaccoutumée du pétrole mélangé à des gaz trouvés à pareille profondeur. Selon les dires, elle atteindrait 20.000 à 100.000 livres par pouce carré (1400 à 7030 kilos au centimètre carré). Par ailleurs, il n’y aurait pas une unique fuite sur le puits de forage, le fond de la mer serait fissuré en plusieurs endroits. Des responsables auraient aussi parlé d’utiliser une bombe atomique pour boucher la fuite en vitrifiant le fond de la mer. Si c’est vraiment envisagé, la bombe serait amenée près de la fuite à l’aide d’un forage de dérivation.



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  • "Marée Noire" en Louisiane, déjà 10 Exxon Valdez

    * Dimanche 20 juin 2010, 22h, 60 jours que du pétrole se répand au fond du golfe du Mexique. Son étendue équivaudrait actuellement à la superficie de la Belgique.

    * Mercredi 15 juin 2010, BP accepte d’allonger 20 milliards de dollars (16,3 milliards d’euros) pour indemniser les victimes du golfe du Mexique. En 2006, le chiffre d’affaire de BP est estimé à 300 milliards de dollars.

    * Lundi 7 juin 2010, la chancelière Angela Merkel a annoncé des coupes dans les prestations sociales, de nouvelles taxes et des suppressions de postes dans la fonction publique afin d’économiser jusqu’à 80 milliards d’euros d’ici à 2014.

    Oiseau_petrole_louisiane.jpg
     
    80 milliards à aller chercher du côté de l’indémodable et servile force de travail, 16 milliards pour l’indemniser. Et l’océan ? Les coraux ? Les poissons ? Les oiseaux ? Les crevettes ? Les tortues ? Les dauphins ? Les planctons ? Les crabes ? Les otaries ?... Ce ne sont pas des liasses de billet vert qui vont nourrir les pauvres gens du bayou déjà terrassés par Katrina. Ce ne sont pas non plus des liasses de billets verts qui vont réensemencer les océans. Pas plus qu’elles ne vont booster les supers bactéries dévoreuses de pétrole ou nettoyer les côtes ou assainir les eaux.

    Oiseau
 petrole louisiane2

    C’est plutôt exactement le contraire puisque BP persiste à utiliser un produit hautement toxique (alors qu’il en existerait une douzaines d’autres moins toxiques) pour faire couler le pétrole (au fond ça se voit moins). Il est vrai que ce sont d’autres géants financiers (Goldman Sachs, Blackstone Group, Apollo Management) qui sont propriétaires de Nalco, le fabriquant du produit (le Corexit) utilisé par BP. Au royaume des requins, il n’y a pas de petits profits.

    Pour ceux qui resteraient un peu trop focalisés sur l’état des marchés, la politique Belge ou les prouesses footballistiques de nos équipes favorites, il est utile de préciser que cet « anodin événement » au large des côtes du Mexique est une grande première :

    1. C’est la première fois que du pétrole se déverse directement au fond de l’eau. Il ne s’agit donc pas véritablement d’une marée noire mais d’une « sous-marée » noire.

    main_petrole.jpg

    2. C’est la première fois que cela se produit de manière continue. La fuite a débuté le 21 avril 2010 par l’explosion de la plateforme pétrolière « Deep Water Horizon » (DWH) au large des côtes du Mexique et risque de se poursuivre encore pour longtemps. BP dit pouvoir stopper la fuite pour la fin de l’été.

    3. C’est la première fois qu’autant de pétrole se répand dans les eaux de notre planète. Planète qui n’aura bientôt plus de bleu que le nom.

    Peut-on se faire une idée du rythme et du volume de pétrole déjà présent dans les eaux ? Difficile puisque BP semble plus soucieux de « colmater » les fuites d’informations, que les fuites de pétrole. BP aurait acheté à Google plusieurs mots-clés tels que « oil spill » (marée noire), « volunteer » (volontaire), « claims » (revendication). BP paye également les gardes côtes pour surveiller et empêcher les investigations et prises de vues. Secret défense !

    maree_noire_cote.jpg 

    D’après les fuites d’informations que BP veut bien nous laisser, voici quelques chiffres :

    Entre 2 ; 7,5 et 15 millions, la fourchette est large.

    Jacinthe_louisiane.jpg

    • Reportée aux nombres de jours depuis la catastrophe (60 jours), cela donne respectivement 120 ; 450 et 900 millions de litres dans l’océan depuis le 21 avril 2010.
    • Reportée en tonnes de brut (0,85 de masse volumique), cela donne respectivement 102.000 ; 383.000 et 765.000 tonnes de brut.
    • Reportée en nombre d’EXXON VALDEZ (40.000 tonnes de brut) cela donne respectivement 2,5 ; 9,6 et 19 EXXON VALDEZ (répertorié comme la plus importante marée noire de l’histoire).
    • Reportée aux nombre de jours de fuite jusqu’au colmatage annoncé de la brèche (disons le 21 août pour simplifier), il suffit de multiplier par 2 (60 jours => 120jours) les différents chiffres, soit 5 ; 19 et 38 équivalent EXXON VALDEZ dans le fond de l’océan atlantique.

    gal_gulfspill_21.jpg

    Pour que les chiffres ne soient pas trop confus, on peut retenir que l’estimation haute correspond à l’équivalent d’un EXXON VALDEZ tous les 3 jours et l’estimation moyenne, un EXXON VALDEZ tous 6 jours ! Soit 250 camions semi-remorques (26 tonnes) par jour, 10 camions par heure !!! Rappelons que l’équivalent EXXON VALDEZ s’échappe en continu à 1.500 mètres de profondeur, pas en surface d’un seul coup !

    poisson_petrole.jpg

    Comme souligné dans l’article Deepwater Horizon – Le geyser de pétrole se poursuit : « Des chercheurs de l’Institut national de la science et la technologie sous-marine disent avoir détecté plusieurs nappes de pétrole tentaculaire se déployant sous la surface à des profondeurs de 1.200 mètres.(…) des scientifiques ont découvert qu’il existait de vastes colonnes de pétrole à la dérive sous la surface, dont une mesurant plus de 16km de long, 4km de large et 100 mètres d’épaisseur.(…) ces corridors sous-marins de pétrole s’étendant sur des kilomètres pourraient empoisonner et suffoquer le vie marine à travers la chaîne alimentaire, entrainant des dommages pour les décennies à venir. »

    Pour fixer un autre ordre de grandeur, il faut savoir par exemple que les dégazages et délestages sauvages (en toute impunité) dans la seule méditerranée ont été estimés à 1,5 millions de tonnes de brut en surface par an. Reporté aux 4 mois potentiel (du 21 avril au 21 août) de la fuite « Deep Water Horizon » cela donne 0,375 tonnes de brut. 0,375 tonnes à mettre en parallèle avec 204.000 tonnes, l’estimation la plus basse de DWH pour 4 mois. On peut donc considérer (et ce toujours selon l’estimation la plus basse !) que le pétrole déversé dans l’océan par DWH du 21 avril au 21 août correspondra à 544.000 fois ce qui se fait de manière illégale dans la mer méditerranée.

    gal_gulfspill_10.jpg 

    Pour terminer, un petit entretien réalisé par Armelle Vincent (journaliste de la côte ouest des Etats-Unis) avec Rick Steiner (spécialiste des catastrophes maritimes). L’entretien est tiré de l’article Marée noire : « Le Tchernobyl de l’industrie pétrolière » du site alternatif Rue 89.

    Armelle Vincent : quelle est l’ampleur réelle de cette marée noire ?

    Rick Steiner : c’est une catastrophe sans précédent, un événement historique, beaucoup plus grave que ce que ne laissent entendre le gouvernement et BP. C’est la première explosion d’une plate-forme pétrolière en mer et la première fois aussi qu’une fuite de pétrole brut se produit à 1.500 mètres de profondeur.

    Les conséquences de cette tragédie sont totalement différentes de celles provoquées par l’accident d’un pétrolier, car dans ce cas, le pétrole reste à la surface, où vous pouvez le suivre.

    L’impact le plus important de cette marée noire se fera sentir au fond du golfe, dans ce que nous appelons l’écosystème pélagique. Nous semblons uniquement concernés par les marées noires qui envahissent les plages et le rivage, alors qu’au large, il y a des centaines d’espèces d’oiseaux, de dauphins, de baleines, de poissons, etc en danger.

    Dauphin_Louisiane.jpg

    Justement, quels sont ces dangers ?

    On a observé un banc de 70 ou 80 dauphins se déplaçant en rangs serrés au large de l’Ile du Gosier. C’est un signe de stress et d’effroi. On les a aussi entendus tousser. Ils ont dû ingérer ou aspirer du pétrole. On a également vu une grande quantité de plancton mort.

    Sur Breton Island, il y a des milliers d’oiseaux. Ils sont en pleine saison de nidification. La moitié des oisillons sont déjà sortis de leurs coquilles. Ils vont être contaminés. En Alaska, 30 espèces ont été compromises. Les harengs du Pacifique ont été complètement décimés. 21 ans plus tard, les pêcheurs et la faune aquatique continuent de payer les conséquences d’Exxon Valdez.

    gal_bp_wildlife_7.jpg

    A votre avis, les mesures prises par BP sont-elles efficaces ?

    Malheureusement non. Il n’y a absolument aucun moyen de collecter le pétrole une fois qu’il est dans l’eau. Dans toute l’histoire des marées noires, on n’y est jamais parvenu. Les centaines de kilomètres de barrages flottants déployés ne peuvent être efficaces que si le brut flotte à la surface, et encore… Or, dans le cas présent, il est surtout dans le fond.

    BP a annoncé qu’elle avait récupéré sept millions de litres d’une mixture eau/pétrole. Je parie que 90% de cette mixture était de l’eau. L’ironie est que les bateaux qui installent les barrages injectent plus de pétrole dans l’eau qu’ils n’en collectent. C’est absurde. Pendant ce temps, 800 000 litres de brut jaillissent chaque jour de la fuite pour se répandre dans le golfe.

    Quel est l’impact écologique du dispersant utilisé par BP ?

    La méthode a été utilisée en Alaska, sans succès. BP a injecté environ 1,6 million de litres (1 800 m3) de dispersant. C’est inquiétant. Le brut est toxique. Le dispersant est toxique et la combinaison des deux est encore plus toxique.

    vague_petrole.jpg

    Le dispersant est un produit chimique composé d’un ingrédient actif appelé Corexist, que les biologistes marins ont rebaptisé « Hidesit » (le cache), et d’un autre appelé 2-Butoxyethanol. Sur l’étiquette de ce produit, on est avisé de consulter immédiatement un médecin en cas de contact avec la peau. Tirez-en vos propres conclusions.

    Les compagnies pétrolières utilisent les dispersants parce qu’ils permettent de « couler » le pétrole loin des regards. Toute la faune aquatique va être exposée à leur toxicité. De plus, pour que le pétrole se disperse, il faut des vents de 10 à 25 nœuds. Moins de vent, c’est inefficace ; plus de vent, le dispersant devient inutile.

    Quel est donc votre pronostic ?

    Il est difficile de faire des prédictions. Tout dépendra des vents, de la température de l’air et de l’eau, du type de brut et de la densité de bactéries. Plus l’eau est chaude, plus il y a de bactéries. Elles contribuent à nettoyer les hydrocarbures toxiques de la marée noire.

    Cette catastrophe est le Tchernobyl de l’industrie pétrolière. J’espère qu’elle nous apprendra au moins une leçon : il faut arrêter l’exploitation pétrolière en mer. Nous en connaissons maintenant les risques. Il faut à tous prix éviter le forage dans l’océan Arctique. Il serait absolument impossible de contrôler une explosion et une fuite de brut dans la banquise.

    BP_louisiane-copie-1.jpg

    Si les quelques images sélectionnées ici ne vous ont pas suffit, il y en a une centaine d’autres sous ce lien : http://www.nydailynews.com/news/national/galleries/louisiana_oil_spill/louisiana_oil_spill.html

    Ah oui, juste encore une petite chose :

    « Que celui qui n’a jamais utilisé de plastique, consommé du non local, non saisonnier ou industriel, pris l’avion, le bateau, ou fait un plein d’essence, jette la première pierre »

    par ploutopia (son site) mardi 22 juin 2010


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