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    Le Liban au bord de la guerre
    Abdel Bari Atwan

    4 février 2011

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    L’observateur désireux d’entrevoir la carte des événements (proches et plus lointains) vraisemblables au Liban doit suivre les informations en provenance d’Arabie, et plus particulièrement les prises de position et les déclarations de son ministre des Affaires étrangères, le prince Saûd al-Fayçal, cela en raison de la grande influence qui est la sienne et de son alliance avec les Etats-Unis, d’où découle sa connaissance dans les moindres détails, des plans que l’on y concocte contre ce malheureux pays.

    Ainsi, lorsque ce prince affirme lors d’une interview à la chaîne télévisée Al-Arabiyya que la situation au Liban est « grave  » et que son pays a renoncé à la médiation qu’il menait avec la Syrie en vue d’une solution de la crise relative au Tribunal Spécial sur le Liban (TSL) mis sur pied afin d’examiner l’assassinat du président libanais Rafiq Al-Hariri et ses conséquences, nous devons, en nous fondant sur ces déclarations très claires venues d’un homme proche du camp des faucons dans la famille régnante, nous attendre au pire. Ce pire peut se cristalliser selon trois possibilités :

    1) l’explosion d’une guerre confessionnelle opposant les chiites et les sunnites au Liban, prenant l’ampleur d’une guerre civile et offrant des prétextes à des interventions militaires étrangères, ainsi qu’à des opérations de polarisation internes ;

    2) une agression israélienne de grande envergure contre le Liban prenant pour prétexte la dégradation de la situation sécuritaire et l’exploitation du verdict supposé du tribunal international pour incriminer le Hezbollah via l’accusation lancée contre certains de ses éléments d’être responsables de l’assassinat de Hariri, ce qui donnerait le feu vert et servirait de prétexte à l’élimination de toute résistance au Liban par la voie armée ; enfin,

    3) le partage du Liban entre cantons isolés indépendants ou quasi indépendants, ou en micro-états type Monte Carlo, Liechtenstein ou Île de Mann…



    Le prince Fayçal ne parle pas en l’air lorsqu’il dit : « Si les choses en arrivent jusqu’à la sécession et au partage du Liban, c’en sera fini du Liban en tant qu’Etat caractérisé par son mode de coexistence pacifique » : cela signifie tout simplement qu’un tel plan de partage existe bien et qu’il est envisagé comme une solution parmi d’autres, conformément aux frontières posées par les deux camps opposés, le Courant du 14 mars (dirigé par Saad Al-Hariri) et le courant de la résistance et de l’opposition emmené par le Hezbollah.



    Nous ne savons pas sur quelles bases le prince Fayçal a évoqué une partition du Liban dans ses déclarations : entend-il, par là, la séparation du Sud (majoritairement peuplé de chiites) du Nord (où vit une majorité sunnite et maronite) ? Dans ce cas, il est permis de s’interroger, par exemple sur le sort des poches chrétiennes, druzes et sunnites (au Sud) : assistera-t-on à des opérations d’épuration ethnique et au départ forcé des indésirables, dans le cadre de la flambée de confessionnalisme qui montre sa tête et reçoit les encouragements de l’extérieur, tant arabe qu’occidental ?




    La carte politique actuelle du Liban diffère du tout au tout de celle des années 1970, au moment où la guerre civile a éclaté. Il y avait alors deux camps opposés, un camp islamiste « progressiste » soutenu par la Résistance palestinienne et regroupant les sunnites, les chiites et les druzes, et un camp purement chrétien, avec l’existence de quelques poches, très limitées, « neutres » ou « opposées à la guerre ».



    Aujourd’hui, rien de tel : nous avons des sunnites avec Hariri et des sunnites contre Hariri, nous avons un courant chrétien maronite puissant allié au camp de la Résistance, sous la direction du général Michel Aoun, regroupant M. Suleïman Franjiéh et d’autres personnalités, de même que nous avons des chiites réunis sous la bannière du Courant du 14 mars, opposé au Hezbollah et au courant Amal que dirige M. Nabîh Berri, qui est le président de l’Assemblée nationale libanaise.



    Le Liban est trop petit et trop compliqué pour pouvoir ainsi éclater en de multiples Etats, cités, confessions ou obédiences. A moins qu’il n’existe un plan américain dont nous ignorerions l’existence ? En effet, ceux qui ont divisé le Soudan, dispersé l’Irak et déchiqueté les territoires palestiniens occupés entre deux fronts rivaux sont capables de plonger leur couteau dans le corps libanais et de dépecer ce pays avec des complicités internes et un soutien arabe en profitant de l’état de décrépitude humiliante que traverse actuellement la nation arabe.

     

    Mais, en réalité, la médiation syro-saoudienne dont le prince Fayçal vient d’annoncer la fin n’existait pas. S’il y en a eu une, celle-ci n’était sans doute pas sérieuse. Et si, sérieuse, elle l’était, c’était uniquement dû à la bonne volonté de ses initiateurs et non pas au désir de Washington de la voir réussir, ni à son soutien. Si Washington a soutenu cette médiation, ce fut uniquement pour l’utiliser à la manière d’une sorte d’injection d’anesthésiant ou d’une sorte d’allaitement artificiel visant à distraire les Libanais et à calmer le jeu dans leur pays afin de gagne un maximum de temps, jusqu’à ce que soient réunies les conditions favorables à la publication du verdict présumé du tribunal international dans les délais prévus.



    Le fait que l’annonce de la fin de la médiation saoudo-syrienne soit aussi brutale et intervienne au lendemain des fêtes de Noël ne doit rien au hasard. De même que ne doit rien au hasard non plus le fait que ce ‘divorce’ syro-saoudien ait été officialisé à la fin d’une réunion quadripartite tenue dans la suite du souverain saoudien, le roi Abdullah Ibn Abdel- Aziz à New York et ce, en présence du président français Nicolas Sarkozy et de la Secrétaire d’Etat américaine Mme Hillary Clinton, en sus de M. Saad Hariri, président du Rassemblement du 14 mars et alors Premier ministre.



    De même que ne relève pas de la coïncidence le fait qu’Ehud Barak, ministre israélien de la Défense, démissionne du parti travailliste pour constituer un nouveau regroupement politique visant à renforcer son alliance avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et avec Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, en vue de la constitution d’un « cabinet de guerre » en Israël.



    Ce qui réunit Netanyahu et Barak, c’est le fait qu’ils sont convaincus du caractère inéluctable d’une guerre visant à détruire le Hezbollah au Liban et servant de piège pour entraîner la Syrie ou l’Iran (voire les deux) dans la guerre, ce qui permettrait d’avoir des prétextes pour étendre ce conflit et y impliquer les Etats-Unis et l’Union européenne aux côtés d’Israël et de ses alliés (directs et indirects) au Liban.



    C’est à notre grand regret que nous devons dire que le Liban s’achemine à grands pas vers la guerre. Les possibilités de paix reculent, si elles ne se sont pas déjà totalement évaporées, ce qui signifie que les patients efforts déployés actuellement par le triangle syro-turco-qatari sont confrontés à de multiples difficultés. Nous n’exagérons nullement en disant que les déclarations du prince Saoud Al-Fayçal, qui son tombées juste au moment de la réunion du sommet tripartite de Damas, visaient à faire avorter cet effort tripartite (ou tout au moins, dans le meilleur des cas, à en réduire les chances de succès).



    Ce qui nous rassure quelque peu, dans ce contexte de sombres intrigues, c’est le fait que la Résistance a choisi de tenir bon ; elle a opté pour le ‘çumûd’. Elle a décidé de défendre le Liban et son arabité dans la confrontation de toute agression israélienne éventuelle avec la même fermeté à laquelle nous avons assisté durant la guerre de l’été 2006. Les guerres israéliennes ne sont plus des promenades de santé, ni des incursions à sens unique face à des régimes corrompus et croulants bien que vociférant. Non, ce sont désormais des guerres qui doivent faire face à des peuples dont les enfants sont prêts, aujourd’hui, à s’immoler par le feu afin d’allumer la mèche des révolutions qui feront sauter ces régimes répressifs, pourris et obscurantistes.

     

    Source : ISM France


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  • Le Pentagone continue de livrer du matériel militaire à l'Egypte

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    Le Pentagone a assuré aujourd'hui qu'il ne comptait pas cesser ses livraisons d'armes à l'Egypte dans les prochains mois, malgré les troubles qui secouent le pays depuis plus d'une semaine.

    Si l'administration Obama a dit vouloir examiner l'aide économique et militaire qu'elle apporte au régime du président Hosni Moubarak à l'aune des événements, y mettre un terme n'est en revanche pas d'actualité, a souligné le colonel Dave Lapan, un porte-parole du Pentagone. "Il faut bien faire la différence entre la suspension du soutien et son réexamen", a expliqué le colonel Lapan.

     

    Selon lui, l'armée égyptienne a fait preuve de "retenue" depuis le début de la crise.

    "Jusqu'à présent, nous les (les militaires égyptiens, ndlr) avons vus agir avec professionnalisme et retenue. La situation est très volatile, nous la surveillons au quotidien", a-t-il ajouté.

    Dimanche dernier, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait indiqué qu'il n'y avait "aucune discussion concernant une suspension de quelque aide que ce soit" à l'Egypte.

    Les Etats-Unis doivent notamment livrer en ce début d'année au Caire des pièces de rechange pour avions F-16, des vaisseaux de patrouille pour les garde-côtes et des mèches entrant dans la composition de munitions, a dit le colonel Lapan.

    Au cours des trois dernières décennies, Washington a fourni à l'Egypte des dizaines de milliards de dollars en armes et entraînement. Son soutien militaire annuel se monte à 1,3 milliard de dollars.

    Le porte-parole du Pentagone a également souligné que l'armée américaine n'avait nullement l'intention de redéployer ses troupes stationnées en Egypte. La plupart des 600 soldats américains présents en Egypte sont stationnés dans le Sinaï, selon le colonel Lapan.


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  • CIA : Frank G. Wisner est arrivé au Caire

     



    Alors que la révolte s’amplifie en Egypte, le Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis a considéré que le travail de l’ambassadrice au Caire, Margaret Scobey, était insuffisant.

    Mme Scobey est une diplomate de carrière qui a joué un rôle important au Proche-Orient, mais n’est pas rompue aux opérations secrètes. Ne préjugeant pas de ce qui va suivre, elle se dépense sans compter depuis plusieurs jours pour rencontrer le maximum de protagonistes et nouer des contacts dans tous les camps à la fois.

    Le Conseil de sécurité nationale ne considère pas comme suffisant de préserver les intérêts des Etats-Unis, mais comme indispensable de préserver la paix séparée égypto-israélienne, ce qui implique de choisir les prochains dirigeants du pays. Il a donc fait appel à un ancien ambassadeur en Egypte (1986-91), aujourd’hui à la retraite, Frank G. Wisner, et l’a envoyé d’urgence au Caire où il est arrivé lundi 31 janvier 2011 au soir.

    M. Wisner est le fils de Frank Wisner Sr., co-fondateur de la CIA et du Gladio. Il fut, aux côtés d’Alan Dulles, l’un des pères de la doctrine d’intervention secrète des Etats-Unis : soutenir les démocraties qui font le « bon choix », contrecarrer les peuples qui font le mauvais.

    Frank G. Wisner Jr. a lui-même toujours travaillé pour l’Agence et y travaille encore, notamment via Refugees International dont il est administrateur.

    L’ambassadeur Wisner, qui un ami personnel du président Hosni Moubarak, est chargé d’organiser sa destitution en douceur. Son arrivée a été juste précédée d’un appel téléphonique du chef d’état-major interarmes, l’amiral Mike Müllen, à son homologue égyptien, le général Sami Enan —l’armée égyptienne est équipée et formée par le Pentagone—. Officiellement, Müllen l’a félicité pour sa retenue ; un message parfaitement reçu au Caire et suivi quelques minutes plus tard d’un communique de l’état-major annonçant que l’armée considére les manifestations comme légitimes.

    Le public états-unien connaît Frank G. Wisner non comme un diplomate, ni comme un maître-espion, mais comme un financier sans scrupules. Il était en effet responsable d’une des filiales d’Enron, le géant du trading en énergie dont la faillite frauduleuse a ruiné nombre de petits épargnants. Il était aussi administrateur de l’assureur American International Group (AIG) lors de la crise financière de 2008 qui vit l’action de la société chuter de 95 % avant son sauvetage par les deniers publics.

    Inconnu des Français, Frank G. Wisner a pourtant joué un grand rôle dans ce pays. Il a épousé Christine de Ganay (seconde épouse de Pal Sarkozy) et, à ce titre, a élevé Nicolas Sarkozy dans sa période new-yorkaise. C’est lui qui a introduit l’adolescent dans les cercles de la CIA et qui lui a ouvert les portes de la politique française. C’est un de ses enfants, qui fut le porte-parole de la campagne présidentielle de Sarkozy pour les médias anglo-saxons, tandis qu’un autre de ses enfants est devenu un des piliers du Carlyle Group, le fond de placement des Bush et des Ben Laden.
    Par ailleurs, c’est encore Frank G. Wisner qui a imposé son ami Bernard Kouchner comme ministre français des Affaires étrangères avec pour mission de mobiliser les Etats européens en faveur de l’indépendance du Kosovo.


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  • par Gordon Duff pour Veteran Today

    Regardez les valeurs, elles sont dans les rues pour nous tous.

     

    « Ce qui pourrait se trouver au bout du chemin, bien, ce pourrait être la démocratie, un mot si rarement employé en Amérique, plus maintenant. Ce bateau a vogué, les Américains parlent de ce qu’est une république, acceptent des élections truquées, une direction étrangère de fait, des corporations multinationales, de puissants lobbies étrangers et un gouvernement de lâches et de bons à rien qui encourage la faiblesse et la peur. »

     

     

    L’Egypte est une leçon pour l’Amérique, elle nous apprend à nous regarder nous-mêmes, à observer combien nous sommes réellement libres. Nous ne sommes pas si différents, l’Egypte sous Moubarak et l’Amérique sous quelque gang de criminels financiers et malfrats étrangers qui contrôle le gouvernement aujourd’hui. Les Egyptiens ont connu des milliers d’années d’esclavage. Ils le reconnaissent quand ils le voient. L’esclavage, pour la plupart des Américains est quelque chose de nouveau. Les Américains se sont réveillés un jour et n’étaient plus si libres, peut-être pas du tout. Certains ne l’ont pas vu venir. D’autres ont averti en criant et ont été écrasés au sol pour l’avoir fait.

    De voir ce qui se passe en Egypte me rappelle la façon dont j’imaginais que l’Amérique allait être. Les années 60 étaient déroutantes, pour ceux d’entre nous qui étaient là et ont encore les cellules de leur cerveau en état de se souvenir. L’Amérique de John Kennedy allait sauver le monde, pas tant du communisme mais de l’esclavage et de la dictature. L’Afrique avait « dé-colonisé » et les dictateurs, les républiques bananières, Franco, Tito, quelque autre qui était en Corée, tous ces oppresseurs allaient être mis de côté et les Américains ouvriraient la voie, les Corps de Paix si possible, les Forces Spéciales si nécessaire.

    Nous étions ceux qui avaient la démocratie à vendre et Kennedy avait la crédibilité d’y parvenir. Puis « ils » l’ont tué et nous avons eu Johnson, l’USS Liberty, un engagement plus profond au Vietnam et même un autre Kennedy mort, tué pour mettre Nixon au travail et terminer toutes ces idioties, l’espoir et la droiture morale.

    L’Amérique allait être concernée par le terrorisme.

    C’est l’Amérique que nous connaissons maintenant mais que nous n’aimons pas autant que nous pourrions. Tout le monde n’est pas heureux de faire sauter de pauvres gens pour de l’argent, pas tout le monde mais suffisamment se taisent de sorte que ça puisse continuer année après année.

    Nous pensions tous que la Guerre Froide était un enjeu important, la lutte pour les « coeurs et esprits » des pauvres du monde, la démocratie contre le communisme. Tout ce que nous avons vendu en fait était de l’esclavage, de la dette et des dictatures sans fin. Moubarak est un de ceux qui restent de la Guerre Froide, le « tenancier de la place » pour l’Amérique dans une Egypte que nous avons « réussi » à soustraire à l’influence soviétique. La survie prolongée de Moubarak jusqu’au 21° siècle était un fondement du nouveau jeu de l’Amérique, l’extrémisme islamique, prétendument une « maladie » menaçant le monde, une maladie qui est née dans l’Egypte aux mains des Frères Musulmans.

    « C'est un fils de pute, mais c'est notre fils de pute. » Franklin Roosevelt

    C’est ce qui allait être la nouvelle « Guerre Froide« , la lutte pour protéger la civilisation occidentale des milliards de militants extrémistes prêts à se faire exploser en une seconde pour gagner leur place de martyr et le paradis. Je ne suis pas prêt à repenser la Guerre Froide, peut-être qu’elle aussi était fausse. Le Vietnam l’était certainement et j’en ai une connaissance « directe et personnelle« .

    Chaque fois que nous trouvons un kamikaze ou une cellule terroriste, l’argent qui est derrière semble venir d’une compagnie d’assurance liée au FBI, à la CIA, au RAW, au Mossad ou à quelque autre donneur d’ordres. En fait, 99,99% du terrorisme semblent être dirigé CONTRE les musulmans.

    S’il y a vraiment un « clash des civilisations« , il se trouve entre les être humains et les monstres dont notre presse ne parle jamais mais dont nous connaissons tous l’existence. Monstres ? Comment appelez-vous des gens qui, non seulement profitent de la guerre et du terrorisme, mais se débrouillent pour qu’ils se produisent, même si pour cela ils doivent embaucher eux-mêmes les terroristes comme nous l’avons vu avec le 9/11, ou comme toute personne saine le voit avec le 9/11 en tout cas.

    Pensez à ce qu’a écrit Smedley Butler, il y a si longtemps déjà, « la Guerre est un Racket« . Ce devait être l’homme le plus intelligent du monde. Si vous ne connaissez pas Butler, prenez le temps, ouvrez un moteur de recherche et faites une recherche. Lisez ça. Si vous ne revenez pas finir mon article, vous êtes pardonné. Si vous croyez que la guerre est une question de sécurité et d’honneur ou de patriotisme, lisez Butler plusieurs fois jusqu’à ne plus rien connaître d’autre.

    Si vous pensez qu’il y a eu des guerres « propres« , je vous suggère de lire la biographie de Winston Churchill par David Irving. Ce lien, je vous le fournis parce que ce n’est pas une recherche simple. Irving est, peut-être, le meilleur chercheur sur la Deuxième Guerre Mondiale au monde, il n’y a pas mieux. Quand Churchill s’est avéré être essentiellement de l’alcool et « du vent« , Irving en a rendu certains fous. Quand tout ce que nous savons d’Hitler a été remis en question aussi, Irving, un auteur de best seller a été mis sur liste noire et plus tard emprisonné. C’est un « diseur de vérité« .

    Le propos ? Il n’y a pas de guerres propres, il n’y a jamais eu de guerres propres, la guerre est un racket et les gens qui font la guerre le font pour maintenir l’humanité en esclavage. Le peuple d’Egypte est dans la rue, comme les Américains devraient l’être, auraient dû l’être quand les élections ont été volées, auraient dû l’être quand Kennedy a été tué et qu’on nous a refilé cette histoire scandaleuse du « tireur solitaire« , auraient dû l’être quand l’histoire de dissimulation du 9/11 s’est désagrégée. Avec une nette majorité d’américains convaincus que notre propre gouvernement a tué des milliers de gens pour mener l’Amérique à la guerre, des années de manifestations ne mènent pas plus de 300 personnes dans les rues. Les familles des morts doivent acheter des présentations TV.

    Notre silence est bien pire que de simplement brûler le drapeau.

    Depuis ce coup commercial, la télévision nationale s’est ouverte sur la conspiration du 9/11 mais ce sont les Egyptiens qui se lèvent, peut-être même pour nous. Nous ne pouvons parler, nous, ici, en Amérique. Même l’écrire flirte avec la violation de l’une de nos nouvelles lois. Le congrès ne les a même pas lues, même quand il les a votées. La moitié des choses que vous dites à vos voisins pendant le Super Bowl est maintenant considéré comme du « terrorisme » et vous pouvez être emprisonné à vie sans jugement, votre avocat avec vous. C’est comme ça en Egypte, c’est comme ça que c’est devenu aux Etats-Unis.

    Les Egyptiens, par millions, ont marché dans les rues pour faire tomber 30 ans d’un gouvernement qui n’était pas détesté il y a 30 ans, pas par tant de monde. 30 ans est une longue période, d’échange de la stabilité et la sécurité contre la liberté, sans jouir d’aucune des trois. 30 ans de Moubarak.

    L’Amérique est depuis dix ans dans le même cycle, avec le Patriot Act, l’Habeas Corpus supprimé, un Ministère de la Sécurité Intérieure, les manifestations seulement autorisées dans les « zones de libre parole« .

    J’envie tellement le peuple d’Egypte et la fierté qu’il ressent, peu importe quelle sera l’issue. Ils se tiennent droit, quelque chose que le peuple d’Amérique n’a pas su faire depuis le début des années 70. Je ne parle pas du Tea Party, avec ses financements par des milliardaires et son amour pour la guerre et l’ambivalence effrayante dont il a fait preuve pour la véritable constitution, les véritables droits américains, les véritables libertés américaines.

    Qu’ont de bon les revolvers, quand ceux qui les ont regardent des infos censurées chaque jour et sont devenus à peine plus qu’une milice informelle pour les malfrats corporatifs ?

    Vous avez déjà vu un propriétaire d’arme dans un rassemblement anti-guerre ? Qu’ont de bon les revolvers quand ceux qui les possèdent ne se soucient pas des véritables libertés ? Toutes les armes en Egypte sont à la police et à l’armée et c’est l’Egypte qui se lève pour nos libertés. Peu d’Américains semblent s’en soucier. Peut-être qu’il fait trop froid dehors.

    « Made in USA »

    Peu en Amérique sont conscients de ce que l’Egypte faisait partie d’un nexus au Moyen Orient, comprenant Israël, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et plusieurs autres, plus des « régimes » que des démocraties avec Israël seul maintenant une apparence de démocratie, seulement aux mains d’une presse contrôlée et d’informations censurées aux US. C’était l’Egypte qui s’est levée et a déclaré son humanité.

    J’envie tellement le peuple d’Egypte et la fierté qu’il ressent, peu importe l’issue.

    Ce qui pourrait se trouver au bout du chemin, bien, ce pourrait être la démocratie, un mot si rarement employé en Amérique, plus maintenant. Ce bateau a vogué, les Américains parlent de ce qu’est une république, acceptent des élections truquées, une direction étrangère de fait, des corporations multinationales, de puissants lobbies étrangers et un gouvernement de lâches et de bons à rien qui encourage la faiblesse et la peur.

    Presque tous les Américains ont écrit que l’Amérique était foutue, l’ont déclarée en banqueroute, privée d’argent à coup sûr, croulant sous la dette, devant de l’argent qui n’a jamais existé à ceux qui ne le méritent pas.

    Ces 15 trillions de dollars de dette font de tous les Américains des serviteurs inféodés, des esclaves maintenant que les générations suivantes le seront aussi. Les Américains travaillent encore, ils travaillent, ceux qui ont un emploi, les Américains rêvent, les Américains se sacrifient. Ce que les Américains ne font plus, plus maintenant, c’est jouir des fruits de leur labeur. L’Amérique est un pays de petits criminels, d’escrocs à court terme, pas petits dans le fait de voler, mais étroits de pensée, de corps et d’esprit. Ecoutez la radio, lisez les offres d’emplois sur le journal. Tout est arnaque. L’Amérique est un pays d’escrocs.

    Tous ces revolvers, tout ce pouvoir et il n’y a pas de nation sur terre aussi victimisée que l’Amérique, pas de peuple qui ait perdu autant, pas de peuple forcé à endurer autant que les Américains, avec notre nourriture à pas cher et nos soins médicaux de classe mondiale pour les riches. Essayez d’obtenir une greffe de rein en allant aux urgences. Aucun soin médical de pointe pour les gens qui n’ont pas une « mutuelle adéquate« .

    (Vidéo (vo) : Alan Grayson… Maintenant viré du Congrés… Deveniez pourquoi… Question sur le trillion de dollars disparu, et ou…)

    Ca signifie que si vous n’êtes pas riche, vous mourez. Vous devriez voir le niveau de soins médicaux que vous accordez à vos vétérans. En tant que vétéran totalement handicapé, j’ai entendu « vous n’avez pas droit à ça » ou « nous ne payons pas ça » ou « notre soin n’est pas accessible aux vétérans » un tel nombre de fois qu’essayer d’obtenir un soin médical est une plaisanterie. Maintenant notre nouveau congrès « Tea Party » prévoit de réduire encore plus les soins médicaux et les allocations pour les vétérans. Bonne chance.

    Nous l’attendions. Chaque fois qu’il y a un drapeau qui flotte et des discours, nous savons qu’un chargement de fumier arrive. Parlant pour les vétérans de l’Amérique, ce que je fais en ce moment, je remercie ceux d’entre vous qui ont soutenu les politiciens qui s’en sont pris à ceux qui ont tant donné pour défendre leur pays. Vous dites que vous étiez trop occupés pour vous pencher sur « Obamacare« , pour penser aux vétérans et à nos militaires ? Ils commencent avec nous, les vétérans sont toujours une cible facile. Ils ont des plans pour vous. Regardez le prix de l’essence grimper, les soins médicaux standards plonger, regardez les criminels en tout genre opérer avec l’impunité « Madoff », juste comme ils l’ont fait pendant les années Bush.

    Merci. Nous nous souviendrons de vous pour ça.

    Une décennie après que les Américains ont regardé le show spectaculaire du siècle à la TV, plus un acte magique de Las Vegas, des bâtiments disparaissant, des vies détruites et la descente d’une nation dans les mensonges et le déshonneur, le 9/11 est le point tournant pour le déclin de l’Amérique.

    Ca a commencé. On nous a dit d’avoir peur et on nous a donné des raisons d’avoir peur. Les détournements d’avions ont été une réalité pendant des décennies, nous pensions que notre gouvernement pouvait y faire face. On nous a dit qu’il y avait encore des personnes embarquées sur un vol pour en assurer la protection, et que la force aérienne la plus importante du monde pouvait intercepter un avion en peu de temps, juste prendre un F15 , à plus 1700 miles à l’heure, juste comme poursuivre un vélomoteur avec une Ferrari, une avec un système de navigation NORAD.

    Les Américains achètent des types parce qu’ils se sentent sans défense et ont une trouille à mourir de leur propre gouvernement. C’est comme ça que les choses sont en Egypte depuis longtemps et ils n’ont pas de revolvers.

    Dix ans plus tard, je sais ce que le peuple d’Egypte ressent parce que je ressens la même chose, je me sens opprimé par un gouvernement qui a fait des élections une escroquerie, un gouvernement qui ne se soucie pas du peuple ni des lois, mais qui sert seulement le paquet de criminels qui grouille dans les égouts de Washington DC. Tendez l’oreille dans cette direction. Vous les entendez ramper ?

    Je me demande combien d’Américains sentent ce que je sens.

    Dans les dix dernières années, le droit de posséder des armes est devenu plus important que jamais. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ?

    Savez-vous ce que pensent la plupart des propriétaires d’armes ? Je peux vous le dire. Ils pensent à la façon dont ils vont mourir avec une arme à la main et comment ça va descendre.

    Des millions d’Américains pensent la même chose. Ils attendent de voir les fourgons noirs dans leur rue, des lumières bleue et rouge tournoyantes, les portes qui s’ouvrent, un cargo létal d’automates sans face, de boucliers d’émeutes, de pistolets mitrailleurs, de modèle SWAT.

    Qu’est-ce que ça va prendre d’utiliser le fusil ? Plus aucun Américain ne croit au 9mm. Avez-vous une idée du nombre de propriétaires d’armes qui ont faire des recherches sur le net pour trouver des cartouches qui pénètrent les gilets pare-balles ?

    Les propriétaires d’armes américains, des millions d’entre eux, attendent de mourir dans les mains de leur gouvernement.

    Comment le voient-ils venir ? Des lois seront passées légalisant les immigrants illégaux. Puis en parler sera considéré comme « incitant à la haine« . Plus le gouvernement utilisera le contrôle et l’oppression, peut-être encore plus qu’il le fait à l’heure actuelle, plus il aura besoin de mettre un terme la libre expression, de mettre un terme à la liberté de pensée et de contrôler toutes les communications, encore plus qu’il le fait aujourd’hui.

    Ca va très mal en ce moment, ne vous méprenez pas. Si vous vous informez par les « infos » et beaucoup le font encore, ce sera une grande surprise. Pour les autres, ce sera attendu, en fait, des millions l’attendent maintenant.

    Est-ce que ce sera des « libéraux » ou des « conservateurs » ? Des millions se soucient trop de ça. Le problème est que ceux qui leur disent de se soucier des libéraux et des conservateurs sont les comploteurs.

    Faites ça imaginez, pas seulement les grandes villes, mais aussi les petites, à travers l’Amérique entière. Imaginez tout le monde battant le pavé, pas seulement des socialistes, ou des « cinglés armés » ou des fanatiques anti-gouvernement, mais des gens classiques, malades et fatigués de se sentir impuissants, de se sentir dupés. Imaginez-vous prendre votre veste, voulant voir de quoi il retourne avec l’espoir que cela puisse seulement être possible de défaire, de mettre tout ça à terre.

    Imaginez tous les Américains battant le pavé, non pas poussés par la haine mais par l’amour de l’Amérique. Imaginez-vous réalisant que toutes ces choses dont vous pensiez qu’elles nous rendaient différents n’aient plus d’importance. Qu’en serait-il si tout le monde voulait vivre dans un pays libre, vivre en paix, vouloir seulement travailler dur et gagner son propre chemin.

    Qu’en serait-il si nous étions tous malades et fatigués d’être des esclaves ? Vous dites que vous n’êtes pas un esclave ?

    C’est drôle, l’Amérique ne semble pas être un pays dirigé par des gens libres, en fait, je ne peux pas dire que j’aie jamais entendu quelqu’un d’assez fou pour dire ça depuis des années.

    Libre, en Amérique, signifie que vous êtes l’un des chanceux qui ne sont pas en prison, des millions le sont, ou en attente de quelque chose de cet ordre. 20 millions d’Américains ont des problèmes de différentes natures avec la loi. Des millions d’Américains ont appris que si vous avez une hypothèque sur votre maison, vous ne possédez rien.

    Les Américains sont des prisonniers, vivant de paie en paie ou d’indemnité de chômage en indemnité de chômage ou, comme c’est le cas pour un si grand nombre, cherchant d’où va venir la nourriture ou le refuge, se demandant comment leurs enfants vont vivre. Certains Américains, beaucoup d’Américains sont en fait confrontés à la privation de nourriture aujourd’hui. Vous ne le pensez pas ?

    Regardez en bas de votre ensemble immobilier. Combien de personnes n’ont pas payé leur assurance automobile ? Combien croulent sous les paiements de location ou de maison ? Combien sont enterrés sous la dette de leur carte de crédit ?

    Vous pensez que c’était un accident ? Quand des trillions de dollars ont quitté l’Amérique, et c’est arrivé, la moitié de la monnaie de l’Amérique est partie à l’étranger durant les dix dernières années, vous en vivez maintenant les conséquences. L’équité chez vous s’est envolée, ce qui était l’équité est maintenant la dette. Vous ne pouvez pas vous déplacer, vous ne pouvez pas vendre, vous n’avez rien. Esclavage.

    Les Américains ont eu leurs salaires bloqués depuis que Reagan était au pouvoir. Notre niveau de vie a diminué chaque année depuis, après 200 ans de croissance météorique. La bourse des échanges a augmenté 10 fois en valeurs et les Américains ont moins produit et sont devenus plus pauvres. Peu d’Américains possèdent quelque chose, une maison, une voiture, même des vêtements décents.

    Ca a été le jeu tout le temps. Vous ne pensez pas que vous êtes un esclave ? Essayez d’être indépendant. « Ils » vont vous laisser deux choix, vivre sous un pont ou en prison.

    Peuple d’Egypte, merci de nous le rappeler.

    Gordon Duff

     

    source : mecanoblog

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  • Le Caire : les américains priés de partir...

    Par Europe1.fr avec agences

     Publié le 3 février 2011 à 07h01 Mis à jour le 3 février 2011 à 07h35

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    Washington a demandé aux Américains sur place de partir "immédiatement". © MAXPPP

    Les heurts ont commencé tôt jeudi sur la place Tahrir, faisant au moins trois morts.

    Le réveil a été difficile pour l'Egypte, jeudi matin. Après une journée de mercredi marquée par de violents affrontements, les heurts entre les pro et anti-Moubarak ont repris tôt jeudi matin sur la place Tahrir au Caire, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés.

    Des coups de feu entendus

    L'armée égyptienne est intervenue tôt dans la matinée pour procéder à des arrestations, indique Al Arabia. La chaîne d'informations avait indiqué auparavant que des véhicules militaires s'étaient déployés sur la place occupée depuis 10 jours par des manifestants pris pour cible par des coups de feu tirés par des supporters du président égyptien.

    Ces coups de feu auraient fait quatre morts et 13 blessés, selon un médecin présent sur les lieux et cité par la chaîne de télévision.

    Les Américains sur le départ

    Washington a immédiatement réagi à ces nouveaux affrontements et le Département d'Etat a pressé les Américains qui souhaitent quitter l'Egypte de se rendre "immédiatement" à l'aéroport du Caire, prévenant que les "vols américains supplémentaires après jeudi sont improbables".

    Les chefs d'Etat sont de plus en plus nombreux à prévenir l'Egypte que la transition doit se faire rapidement, et semblent prêts à retirer leur soutien au président Hosni Moubarak, qui a déclaré ne pas vouloir quitter le pouvoir avant septembre prochain.


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  •  Violents heurts entre anti et pro-Moubarak au Caire

    A. D. avec AFP | Publié le 02.02.2011, 10h20 | Mise à jour : 14h03

    Des accrochages entre pro et anti-Moubarak se sont produits place Tahrir.

    Des accrochages entre pro et anti-Moubarak se sont produits place Tahrir.

    Au lendemain de la mobilisation géante qui a rassemblé plus d'un million de personnes, mardi en Egypte, et alors que le président Hosni Moubarak a annoncé qu'il ne quittera pas le pouvoir avant l'élection présidentielle de septembre, des milliers d'anti-Moubarak continuent d'occuper la place Tahrir (Libération).
     

    Ils annoncent qu'ils ne partiront pas avant le départ du raïs. La protestation continue sous l'oeil vigilant de l'armée. Depuis le début du soulèvement populaire, fortement réprimé les premiers jours, au moins 300 personnes ont été tuées et plusieurs milliers blessées.

    Israël saisi de vertige face à l'inconnu

    Soutenir Moubarak, encore et jusqu'au bout. Cette position répétée des dirigeants israéliens, qui brandissent l'épouvantail de l'Iran ou du Hamas, illustre l'état de panique stratégique: un ordre régional s'effondre qui pourrait mettre à bas toute la politique étrangère israélienne.


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  • Le roi Abdallah de Jordanie change de Premier ministre en réponse à la grogne

    Mis à jour le 02.02.11 à 11h15

    Le roi Abdallah de Jordanie a nommé mardi Marouf Bakhit, son ancien conseiller militaire, au poste de Premier ministre en remplacement de Samir Rifaï, dont des manifestants réclamaient ces derniers jours la démission, a annoncé un responsable des autorités jordaniennes. Rifaï a présenté la démission au roi, qui l'a accepté, a-t-il précisé.

    A l'instar de la contestation qui a eu raison du régime de Zine ben Ali en Tunisie et fait vaciller Hosni Moubarak en Egypte, la Jordanie, aux prises avec l'une des pires récessions économiques de son histoire, traverse une période de tensions politiques. Samedi, quelque 200 Jordaniens se sont ainsi rassemblés devant les bureaux du gouvernement pour exiger la démission de Samir Rifaï et des mesures contre la corruption.

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  • Egypte : l’armée demande aux manifestants de rentrer chez eux

     

    Finies les manifestations, fermez le ban. L’armée, après avoir assisté dans une bienveillante passivité à "la marche du million" hier, sonne la fin de la révolte. Un porte-parole ce matin a déclaré à la télévision que les exigences de la foule avaient été "entendues" et qu’il fallait maintenant reprendre "une vie normale".
    Le couvre-feu a été allégé ce matin au Caire et dans les autres grandes villes. Et l’accès à internet en partie rétabli.

    Des milliers de manifestants sont encore réunis ce matin, place Tahrir, au centre du Caire. Au lendemain de la manifestation monstre qui a marqué le point d’orgue d’une semaine de révolte en Égypte. Et surtout après l’appel de l’armée à mettre fin à ces rassemblements.

     
    France Info - Militaire en position devant la pyramide de Gizeh, près du Caire

    Militaire en position devant la pyramide de Gizeh, près du Caire
    © AFP/Marco Longari

     

    Un porte-parole militaire a pourtant lu un communiqué à la télévision demandant à la population de rentrer chez elle. Mais il est difficile de savoir à l’heure qu’il est si cet appel sera entendu.
    Cette nuit, après l’intervention télévisée du raïs, des poignées de manifestants ont dormi sur la place emblématique de la contestation, en plein cœur du Caire. Et ce matin, d’autres les ont rejoint pour entonner leurs slogans devenus habituels réclamant le départ "immédiat" d’Hosni Moubarak. "Le président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place", déclarait hier un leader de la contestation .

    Le couvre-feu en tout cas vient d’être allégé dans la capitale et les autres grandes villes. Et selon des témoins sur place, l’accès à internet a été en partie rétabli, après plus de cinq jours de coupure.

    Rappel de la fin de l'article de Thierry Messan :

    "En définitive, l’Empire anglo-saxon reste arrimé aux principes qu’il a fixé en 1945 : il est favorable aux démocraties qui font « le bon choix » (celui de la servilité), il est est opposé aux peuples qui font « le mauvais » (celui de l’indépendance). Par conséquent, s’ils le jugent nécessaire, Washington et Londres soutiendront sans état d’âme un bain de sang en Egypte, pourvu que le militaire qui l’emporte sur les autres s’engage à pérenniser le statu quo international."


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  • Obama appelle Moubarak à une transition «immédiate»

    S.M. | Publié le 02.02.2011, 07h19 | Mise à jour : 08h09

    Après s'être entretenu avec Hosni Moubarak, le président Barack Obama a pris publiquement la parole pour demander une transition immédiate.

    Après s'être entretenu avec Hosni Moubarak, le président Barack Obama a pris publiquement la parole pour demander une transition immédiate.
    | AFP/TIM SLOAN

    Au soir de la manifestation monstre qui a rassemblé plus d'un million de personne, mardi en Egypte, le président Hosni Moubarak a annoncé qu'il quittera le pouvoir, mais pas avant la prochaine élection présidentielle prévue en septembre prochain. Une annonce décevante pour les manifestants qui ont réussi, au huitième jour de mobilisation, leur pari de mobiliser un million de personnes. Ils préviennent qu'ils ne s'arrêteront qu'après le départ du Raïs. Dans la foulée, le président s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain.

    a appelé Hosni Moubarak à engager une transition politique pacifique et calme «maintenant»  s'abstenant toutefois de lui demander d'écouter les appels exigeant son départ immédiat. Dans une intervention solennelle à la Maison Blanche, le président Obama a aussi félicité l'armée égyptienne d'avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu, et a affirmé aux égyptiens que «nous entendons votre voix». De son côté, la Grande-Bretagne a réitéré son appel aux autorités égyptiennes à procéder à un «changement réel, visible et complet», selon un communiqué du Foreign Office.

    Mohamed ElBaradei, la figure la plus en vue de l'opposition, a appelé mardi Hosni Moubarak à partir «au plus tard vendredi». «Le président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place» Tahrir, a déclaré un leader de la contestation dans un haut-parleur. Noire de monde dans la journée de mardi avec près d'un demi- million de personnes, selon les forces de sécurité, la place est l'épicentre de la révolte au Caire. Elle a connu mardi la plus importante mobilisation depuis le début le 25 janvier de la contestation qui a fait au moins 300 morts selon un bilan non confirmé de l'ONU, et des milliers de blessés.

    L'armée, qui s'est positionnée dans les grandes villes, a fermé les accès à la capitale et à d'autres villes, et des hélicoptères survolent régulièrement le centre du Caire. Le trafic ferroviaire a été interrompu. Après une semaine de protestations, les contrecoups économiques de la révolte se font sentir. Les touristes, l'une des principales sources de revenus pour l'Egypte, ont renoncé à venir, et les étrangers prennent la fuite. Internet était toujours coupé dans le pays tandis que Banques et bourse étaient également fermées.

    LeParisien.fr

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  • Netanyahu brandit la menace d'un régime à l'iranienne

    le 31 janvier 2011 à 21:01
     
     
     

    "Dans une situation de chaos, un mouvement islamiste organisé peut prendre le contrôle de l'Etat. C'est arrivé en Iran et ailleurs", a déclaré lundi le Premier ministre israélien à propose de la crise egyptienne.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a agité lundi le spectre d'un régime à l'iranienne en Egypte. "Il est exact que l'islam extrémiste n'est pas à l'origine de l'instabilité. Ce n'était certainement pas le cas en Tunisie, et je ne pense  pas que cela le soit en Egypte", a reconnu Benjamin Netanyahu lors d'une conférence  de presse conjointe avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui a débuté  lundi une visite de 48 heures en Israël. "Mais il est aussi vrai que dans une situation de chaos, un mouvement islamiste organisé peut prendre le contrôle de l'Etat. C'est arrivé en Iran et ailleurs", a-t-il ajouté.

    "Nous nous rencontrons en des temps troublés, ce qui rend encore plus  important d'avancer dans le processus de paix", a pour sa part insisté Mme Merkel. "Les prochains mois seront d'une importance décisive pour le processus de paix", a-t-elle ajouté, alors que la campagne présidentielle américaine, peu propice à des progrès sur ce dossier, doit débuter à l'automne. "Les négociations doivent redémarrer le plus tôt possible. L'immobilisme  n'est pas une option rationnelle", a insisté la chancelière allemande, dont le  pays doit accueillir le 5 février à Munich une réunion du Quartette pour le  Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie) pour examiner comment relancer les pourparlers de paix.

    Benjamin Netanyahu a réaffirmé que "la meilleure manière de parvenir à cette solution ne (passait) pas par des mesures unilatérales ou des tentatives  d'imposer la paix de l'extérieur", mais qu'il faillait "discuter ensemble pour résoudre le conflit". Les entretiens ont porté sur la situation régionale, qualifiée de "très  difficile", voire "dramatique" selon la partie israélienne, a indiqué une source proche du gouvernement allemand. Les négociations israélo-palestiniennes sont suspendues depuis l'expiration  le 28 septembre d'un moratoire israélien sur la colonisation en Cisjordanie.  Les responsables palestiniens exigent pour les reprendre un nouveau moratoire, auquel se refuse le gouvernement israélien. Angela Merkel est accompagnée de la moitié de son gouvernement pour une réunion conjointe des cabinets allemand et israélien qui s'est tenue à Jérusalem, une rencontre régulière institutionnalisée en 2008 pour renforcer la coopération.




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  • Egypte : quelle alternative politique si le régime chute ?

    Par F.A. le 01 février 2011 à 17:19

    L'opposition à Hosni Moubarak est un ensemble hétéroclite de partis laïques, d'islamistes et d'organisations issues de la société civile. Problème : aucun de ses dirigeants ne semble capable de fédérer le peuple derrière lui et de combler le vide politique en cas de chute du pouvoir en place.

    Trois scénarios se dessinent pour la suite des événements en Egypte. Tout d'abord, Hosni Moubarak ne lâche rien face à la contestation, qui finit par s'étioler, soit pacifiquement soit après l'usage de la force. Deuxième solution : Hosni Moubarak passe le pouvoir à son nouveau vice-président, Omar Souleimane, qui se charge d'assurer la transition avec l'armée en soutien jusqu'à la présidentielle, prévue en septembre prochaine et à laquelle il sera probablement lui-même candidat.
     
    Enfin, troisième scénario envisageable : le régime du Parti national démocrate (PND), la formation d'Hosni Moubarak, tombe et l'opposition prend le pouvoir. Reste donc à savoir quelle opposition. Pour l'instant, ses différentes composantes, assez éclatées et qui n'ont rien à voir entre elles à part la détestation du régime, se sont réunies dans un "comité". Ce comité n'a qu'une seule revendication : le départ du président, en poste depuis 1981.
     
    Cette opposition se divise en fait en trois branches :
     
    - Les partis laïques et légaux.
    Ils sont une vingtaine. La plupart n'ont qu'une très faible audience et une représentation parlementaire limitée à une quinzaine de sièges au total sur les 518 de l'Assemblée. Le plus important est le Nouveau Wafd, créé en 1978 en s'inspirant du Wafd fondé au début du XXe siècle, qui fut longtemps le grand parti nationaliste du pays. Il est considéré comme centriste. Ensuite vient le parti al-Ghad créé par l'opposant Ayman Nour, qui s'était présenté contre le président Hosni Moubarak à la présidentielle de 2005. Plusieurs formations se réclament enfin de la gauche socialiste ou de  l'héritage du président Nasser.
      
    - Les islamistes.
    Ils sont dominés par le mouvement des Frères musulmans, créé en 1928 par Hassan al-Banna. La confrérie est officiellement interdite et n'est pas un parti politique puisque la constitution n'autorise pas les partis constitués sur une base confessionnelle. Les Frères musulmans, cibles de fréquentes arrestations, sont toutefois tolérés dans les faits et très présents dans de nombreuses institutions caritatives ou syndicales

    Considérés comme le mouvement d'opposition le mieux implanté et organisé, ils avaient raflé 88 sièges de députés, soit 20%, lors des législatives de 2005. Leur représentation parlementaire a toutefois disparu lors des élections de novembre/décembre 2010. La confrérie, qui n'a eu aucun siège au premier tour, a boycotté le second en dénonçant des fraudes de la part du pouvoir.

    Dans un premier temps, les Frères musulmans sont restés discrets officiellement, tout en agissant en coulisses. Ils demandent désormais le départ du président. Ce sont eux qui ont le plus à gagner d'un changement de régime.
     
    - Les mouvements issus de la société civile.

    Ils comprennent notamment l'Association nationale pour le changement du prix Nobel de la Paix et ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei. Cette formation se veut une structure souple pour des personnalités ou mouvements de toutes sortes réclamant des réformes démocratiques. Problème : Mohamed ElBaradei n'a que très peu de partisans pour l'instant. Et il est relativement peu connu des Egyptiens, puisqu'il a fait la majeure partie de sa carrière à l'étranger.

    On y classe aussi le Mouvement des jeunes du 6 avril, dont le nom s'inspire d'une révolte ouvrière dans le delta du Nil en avril 2008. Le groupe est essentiellement présent sur internet, notamment via Facebook. C'est lui qui a lancé les premières manifestations la semaine dernière.

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  • L’Egypte au bord du sang

    Par Thierry Meyssan

    Les grands médias se passionnent pour les manifestations en Egypte et prédisent l’avènement de la démocratie à l’occidentale dans tout le Proche-Orient. Thierry Meyssan s’inscrit en faux contre cette interprétation. Selon lui, des forces contradictoires sont en mouvement et leur résultante est dirigée contre l’ordre états-unien dans la région.

    Depuis une semaine les médias occidentaux se font l’écho des manifestations et de la répression qui agitent les grandes villes égyptiennes. Ils établissent un parallèle avec celles qui ont conduit au renversement de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie et évoquent un vent de révolte dans le monde arabe. Toujours selon eux, ce mouvement pourrait s’étendre à la Libye et à la Syrie. Il devrait profiter aux démocrates laïques et non pas aux islamistes, poursuivent-ils, car l’influence des religieux a été surestimée par l’administration Bush et le « régime des mollah » en Iran est un repoussoir. Ainsi s’accomplira le voeux de Barack Obama à l’université du Caire : la démocratie règnera sur le Proche-Orient.

    Cette analyse est fausse en tous points.

    - D’abord les manifestations ont commencé en Egypte depuis plusieurs mois. Les médias occidentaux n’y faisaient pas attention parce qu’ils pensaient qu’elles ne déboucheraient sur rien. Les Egyptiens n’ont pas été contaminés par les Tunisiens, mais ce sont les Tunisiens qui ont ouvert les yeux des Ocidentaux sur ce qui passe dans cette région.

    - Deuxièmement, les Tunisiens se sont révoltés contre un gouvernement et une administration corrompus qui ont mis progressivement toute la société en coupe réglée privant de tout espoir des classes sociales toujours plus nombreuses. La révolte égyptienne n’est pas dirigée contre ce mode d’exploitation, mais contre un gouvernement et une administration qui sont tellement occupés à servir des intérêts étrangers qu’ils n’ont plus l’énergie pour répondre aux besoins basiques de leur population. Au cours des dernières années l’Egypte a connu de nombreuses émeutes, soit contre la collaboration avec le sionisme, soit provoquées par la faim. Ces deux sujets sont intimement liés. Les manifestants évoquent pêle-mêle les accords de Camp David, le blocus de Gaza, les droits de l’Egypte dans les eaux du Nil, la partition du Soudan, la crise du logement, le chômage, l’injustice et la pauvreté.

    En outre, la Tunisie était administrée par un régime policier, tandis que l’Egypte l’est par un régime militaire. Je dis ici « administré » —et non pas « gouverné »— car dans les deux cas, il s’agit d’Etats sous tutelle post-coloniale, privés de politique étrangère et de défense indépendante. Il s’ensuit qu’en Tunisie, l’armée a pu s’interposer entre le Peuple et la police du dictateur, alors qu’en Egypte, le problème se réglera au fusil automatique entre militaires.

    - Troisièmement, si ce qui se passe en Tunisie et en Egypte est un encouragement pour tous les peuples opprimés, ces derniers ne sont pas ceux que les médias occidentaux imaginent. Pour les journalistes, les méchants ce sont les gouvernements qui contestent —ou font semblant de contester— la politique occidentale. Tandis que pour les peuples, les tyrans sont ceux qui à la fois les exploitent et les humilient. C’est pourquoi, je ne pense pas que nous allons assister aux mêmes révoltes à Damas. Le gouvernement de Bachar el-Assad est la fierté des Syriens : il s’est rangé du côté de la Résistance et a su préserver ses intérêts nationaux sans jamais céder aux pressions. Surtout, il a su protéger le pays du sort que lui réservait Washington : soit le chaos à l’irakienne, soit soit le despotisme religieux à la saoudienne. Certes, il est très contesté dans plusieurs aspects de sa gestion, mais il développe une bourgeoisie et les processus de décision démocratique qui vont avec. Par contre des Etats comme la Jordanie et le Yémen sont instables pour ce qui est du monde arabe, et la contagion peut aussi atteindre l’Afrique noire, le Sénégal par exemple.

    - Quatrièmement, les médias occidentaux découvrent tardivement que le danger islamiste est un épouvantail à moineaux. Encore faut-il admettre qu’il a été activé par les Etats-Unis de Clinton et la France de Mitterrand dans les années 90 en Algérie, puis a été gonflé par l’administration Bush consécutivement aux attentats du 11-Septembre, et alimenté par les gouvernements néo-conservateurs européens de Blair, Merkel et Sarkozy. Il faut aussi admettre qu’il n’y a rien de commun entre le wahhabisme à la saoudienne et la Révolution islamique de Rouhollah Khomeiny. Les qualifier tous deux d’« islamistes », ce n’est pas simplement absurde, c’est s’interdire de comprendre ce qui passe.

    Les Seoud ont financé, en accord avec les Etats-Unis, des groupes musulmans sectaires prônant un retour à l’image qu’ils se font de la société du VIIe siècle, au temps du prophète Mahomet. Ils n’ont pas plus d’impact dans le monde arabe que les Amish aux Etats-Unis, avec leurs carrioles à cheval. La Révolution de Khomeiny ne vise pas à instaurer une société religieuse parfaite, mais à renverser le système de domination mondiale. Elle affirme que l’action politique est un moyen pour l’homme de se sacrifier et de se transcender, et par conséquent que l’on peut trouver dans l’islam l’énergie nécessaire au changement.

    Les peuples du Proche-Orient ne veulent pas remplacer les dictatures policières ou militaires qui les écrasent par des dictatures religieuses. Il n’y a pas de danger islamiste. Simultanément, l’idéal révolutionnaire islamique qui a déjà produit le Hezbollah dans la communauté chiite libanaise, influence désormais le Hamas dans la communauté sunnite palestinienne. Il peut tout à fait jouer un rôle dans les mouvements en cours, et il en joue déjà un en Egypte.

    - Cinquièmement, n’en déplaise à certains observateurs, même si nous assistons à un retour de la question sociale, ce mouvement ne peut être réduit à une simple lutte des classes. Bien sûr, les classes dominantes craignent les révolutions populaires, mais les choses sont plus compliquées. Ainsi, sans surprise, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a téléphoné au président Obama pour lui demander de stopper ce désordre en Egypte et de protéger les gouvernements en place dans la région, le sien en priorité. Mais ce même roi Abdallah vient de favoriser un changement de régime au Liban par la voie démocratique. Il a abandonné le milliardaire libano-saoudien Saad Hariri et a aidé la coalition du 8-Mars, Hezbollah compris, à lui substituer comme Premier ministre un autre milliardaire libano-saoudien Najib Mikati. Hariri avait été élu par des députés représentant 45 % de l’électorat, tandis que Mikati vient d’être élu par des parlementaires représentant 70 % de l’électorat. Hariri était inféodé à Paris et Washington, Mikati annonce une politique de soutien à la Résistance nationale. La question de la lutte contre le projet sioniste est actuellement surdéterminante par rapport aux intérêts de classe. En outre, plus que la répartition des richesses, les manifestants mettent en cause le système capitaliste pseudo-libéral imposé par les sionistes.

    - Sixièmement, si nous revenons au cas égyptien, les médias occidentaux se sont rués autour de Mohamed ElBaradei qu’ils ont désigné comme leader de l’opposition. C’est risible. M. ElBaradei est une personnalité agréablement connue en Europe, car il a résisté quelque temps à l’administration Bush, sans s’y opposer complètement. Il incarne donc la bonne conscience européenne face à l’Irak, qui était opposé à la guerre et a fini par soutenir l’occupation. Cependant, objectivement, M. ElBaradei c’est l’eau tiède qui a reçu le Prix Nobel de la Paix pour que Hans Blix ne l’ait pas. C’est surtout une personnalité sans aucun écho dans son propre pays. Il n’existe politiquement que parce que les Frères musulmans en ont fait leur porte-parole dans les médias occidentaux. Les Etats-Unis ont fabriqué des opposants plus représentatifs, comme Ayman Nour, que l’on ne tardera pas à sortir du chapeau, même si ses positions en faveur du pseudo-libéralisme économique le disqualifient au regard de la crise sociale que traverse le pays.

    Quoiqu’il en soit, dans la réalité, il n’existe que deux organisations de masse, implantées dans la population, qui s’opposent de longue date à la politique actuelle : les Frères musulmans d’une part et l’Eglise chrétienne copte d’autre part (même si S. B. Chenoudda III distingue la politique sioniste de Moubarak qu’il combat, du rais avec lequel il compose). Ce point a échappé aux médias occidentaux parce qu’ils ont fait récemment croire au public que les Coptes étaient persécutés par les musulmans quant ils l’étaient par la dictature de Moubarak.

    Une parenthèse est ici utile : Hosni Moubarak vient de nommer Omar Souleiman comme vice-président. C’est un geste clair qui vise à rendre plus difficile son éventuelle élimination physique par les Etats-Unis. Moubarak est devenu président parce qu’il avait été désigné vice-président et que les Etats-Unis ont fait assassiner le président Anouar el-Sadate par le groupe d’Ayman al-Zawahri. Il a donc toujours refusé jusqu’à présent de prendre un vice-président par crainte de se faire assassiner à son tour. En désignant le général Souleiman, il choisit un de ses complices avec qui il a trempé les mains dans le sang de Sadate. Désormais, pour prendre le pouvoir, il ne faudra pas seulement tuer le président, il faudra aussi exécuter son vice-président. Or, Omar Souleiman est le principal artisan de la collaboration avec Israël, Washington et Londres vont donc le protéger comme la prunelle de leurs yeux.

    De plus, Souleiman peut s’appuyer sur Tsahal contre la Maison-Blanche. Il a d’ores et déjà fait venir des tireurs d’élite et du matériel israéliens qui sont prêts à tuer les meneurs dans la foule.

    - Septièmement, la situation actuelle dévoile les contradictions de l’administration US. Barack Obama a tendu la main aux musulmans et appelé à la démocratie lors de son discours à l’université du Caire. Toutefois aujourd’hui, il mettra tout en oeuvre pour empêcher des élections démocratiques en Egypte. S’il peut s’accommoder d’un gouvernement légitime en Tunisie, il ne le peut pas en Egypte. Des élections profiteraient aux Frères musulmans et aux Coptes. Elles désigneraient un gouvernement qui ouvrirait la frontière de Gaza et libérerait le million de personnes qui y sont enfermées. Les Palestiniens, soutenus par leurs voisins, le Liban, la Syrie et l’Egypte, renverseraient alors le joug sioniste.

    Ici, il faut signaler qu’au cours des deux dernières années, des stratèges israéliens ont envisagé un coup tordu. Considérant que l’Egypte est une bombe sociale, que la révolution y est inévitable et imminente, ils ont envisagé de favoriser un coup d’Etat militaire au profit d’un officier ambitieux et incompétent. Ce dernier aurait alors lancé une guerre contre Israël et échoué. Tel-Aviv aurait ainsi pu retrouver son prestige militaire et récupérer le mont Sinaï et ses richesses naturelles. On sait que Washington est résolument opposé à ce scénario, trop difficile à maîtriser.

    En définitive, l’Empire anglo-saxon reste arrimé aux principes qu’il a fixé en 1945 : il est favorable aux démocraties qui font « le bon choix » (celui de la servilité), il est est opposé aux peuples qui font « le mauvais » (celui de l’indépendance). Par conséquent, s’ils le jugent nécessaire, Washington et Londres soutiendront sans état d’âme un bain de sang en Egypte, pourvu que le militaire qui l’emporte sur les autres s’engage à pérenniser le statu quo international.


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  • Les Frères musulmans rejettent le nouveau gouvernement égyptien


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    Place Tahrir, épicentre de la révolte au Caire, lundi 31 janvier.

    Place Tahrir, épicentre de la révolte au Caire, lundi 31 janvier. (REUTERS)


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  • Armée égyptienne : l'État, c'est elle

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    Les militaires gouvernent l'Égypte depuis la prise de pouvoir par les "officiers libres" menés par Nasser en 1952

    Armée égyptienne : l'État, c'est elle

    L'armée égyptienne exerce le pouvoir et entend bien le conserver, d'une manière ou d'une autre. © Hanschke Hannibal / Abaca


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    Par Jean Guisnel

    L'armée égyptienne ne peut pas être considérée comme celle d'un pays démocratique. Le principe cicéronien de la soumission au politique n'est pas pour elle. Car elle est le politique, exerce le pouvoir et entend bien le conserver, d'une manière ou d'une autre. Depuis la conquête de l'État par le colonel Gamal Abdel Nasser en juillet 1952, la direction du pays est une affaire de militaires à poigne. À la mort du fondateur de l'Égypte moderne, trois ans après l'humiliante défaite militaire face aux Israéliens durant la guerre des Six-Jours, sa succession a été assurée par le vice-président qu'il s'était choisi, le général Anouar el-Sadate - ce dernier avait fait partie avec lui des putschistes du mouvement des officiers libres. Sadate engagea la guerre du Kippour en 1973, qui faillit bien culbuter Israël - qui avait sorti ses missiles nucléaires de ses dépôts -, mais sortit de ce conflit, une fois encore perdu, avec une légitimité mieux assise au sein du peuple égyptien.

    Mais lors de l'assassinat de Sadate en octobre 1981, c'est encore un militaire qui lui succéda. Le général aviateur Hosni Moubarak avait été chef d'état-major de l'armée de l'air avant d'occuper le poste de vice-président, qui aura donc été depuis des décennies celui qui se prédispose à prendre la présidence du pays. Afin de ne point avoir à ses côtés un successeur désigné, le général Moubarak n'avait pas choisi de titulaire pour ce poste. La crise l'a conduit à changer son fusil d'épaule, et il vient de l'attribuer à... un militaire, le général Omar Souleimane, le très puissant chef des services de renseignements. Lequel sera naturellement remplacé à cette fonction stratégique par un autre général : Mourad Mowafi. Last but not least : quand Hosni Moubarak a souhaité donner des gages à la rue en changeant de Premier ministre, il a choisi le général d'aviation Ahmad Chafik. Donc, les choses sont claires : alors que sonne l'heure de la fin du règne, toutes les commandes demeurent aux mains des militaires.

    Les États-Unis subventionnent largement l'armée égyptienne

    La place de l'armée égyptienne n'est donc pas dans les casernes. Son rôle social est essentiel. Comme le décrit le chercheur associé au Collège de France Tewfic Aclimandos dans une interview au quotidien en ligne Mediapart, "l'armée est l'institution la plus respectée du pays. Beaucoup plus que les services de sécurité ou la police. C'est l'institution qui est - ou qui passe pour - la moins corrompue en Égypte. Elle incarne, dans l'imaginaire des Égyptiens, à la fois l'institution qui ressemble le plus à celle d'un État légal et rationnel et au fonctionnement d'une famille." Il n'empêche que ce rôle essentiel joué en matière de politique intérieure ne l'empêche pas d'être moderne et assez bien équipée.

    Les temps ne sont plus où les forces armées nassériennes absorbaient le quart du PIB égyptien. Leur part dans la richesse nationale demeure raisonnable : 2,2 % en 2009, soit légèrement inférieure à la part du PIB que la France consacre à sa défense. Encore faut-il comparer ce qui est comparable : alors que les forces armées actives comptent 450.000 hommes (plus 450.000 paramilitaires), le budget militaire égyptien ne dépasse pas 4 milliards de dollars. Auxquels vient s'ajouter l'aide américaine, qui compte dans ce budget pour plus de 20 %. Les États-Unis sont très généreux avec les militaires égyptiens, moins pour leurs beaux yeux que pour remercier ce pays de son attitude vis-à-vis d'Israël, et conforter son rôle d'allié principal dans cette partie du Proche-Orient.

    Des équipements modernes

    À travers la procédure du FMF (Foreign Military Financing), Washington offre plus de 1,3 milliard de dollars par an pour équiper et entraîner les forces, cette aide court depuis 1979 (c'est-à-dire l'année qui a suivi les accords de paix israélo-égyptiens de Camp David). L'aide militaire représente largement plus de la moitié de l'aide américaine régulière à Égypte, qui se monte à environ 2 milliards de dollars par an. Les FMF, dit le département d'État, "constituent un outil essentiel de promotion des intérêts américains à travers le monde, en garantissant que les partenaires dans les coalitions et les gouvernements étrangers amicaux sont entraînés et équipés pour collaborer à des objectifs de sécurité communs et partager les charges au cours de missions communes". En 2009, le Congrès a exigé que les fonds de l'aide militaire soient principalement consacrés à des programmes de sécurité des frontières et à des activités dans le désert du Sinaï.

    L'aide américaine a permis de moderniser ses équipements qui provenaient alors pour l'essentiel d'Union soviétique. Dans un document sur l'armée égyptienne publié en juillet dernier par l'institut de recherche israélien INSS www.inss.org.il/index.php, on constate que les principaux fournisseurs d'équipements militaires à Égypte demeurent la Russie et les États-Unis, la France a, pour sa part, livré essentiellement des avions : 59 Mirage 5 à partir de 1974 (dont la moitié cédée illégalement par la Libye), 42 Alphajet à partir de 1983, 18 Mirage 2000 à partir de 1986.


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  • Les silences d'Israël

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    Après avoir signé un traité de paix avec Israël en 1978, l'Égypte participe au règlement du conflit entre Israéliens et Palestiniens.

    Les silences d'Israël

    Benyamin Netanyahou et Hosni Moubarak, le 18 juillet 2010 au Caire © AFP

     
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    De notre correspondante à Jérusalem, Danièle Kriegel

    Un petit commentaire en début de réunion gouvernementale, Benyamin Netanyahou s'est volontairement limité au service minimum sur la situation en Égypte. Même si une consigne a été donnée aux ministres de s'abstenir de toute déclaration publique, il est difficile de masquer la grosse inquiétude ressentie à Jérusalem face à la crise égyptienne. La preuve : cette information relayée depuis plusieurs heures par l'ensemble des médias : durant le week-end, le Premier ministre israélien aurait adressé, en secret, un message à l'administration américaine et plusieurs dirigeants européens expliquant qu'il était de l'intérêt de "l'Occident et de l'ensemble du Moyen-Orient de soutenir le régime en place au Caire". Partant de là, ce même message aurait souligné la nécessité de mettre une sourdine aux critiques à l'encontre de Hosni Moubarak.

    Si tous les porte-parole de M. Netanyahou se sont refusés à confirmer ou démentir cette information, il est sûr qu'elle vient s'ajouter aux craintes exprimées par les experts, anciens diplomates et généraux de réserve qui se succèdent sur les chaînes de radio et de télé depuis plusieurs jours : en cas de départ de Moubarak, l'Égypte pourrait bien in fine tomber dans l'escarcelle islamiste. Le scénario du pire aux yeux des responsables israéliens, pour qui cela signifierait automatiquement la fin du traité de paix entre les deux pays, avec tout ce que cela implique. Dans sa seule déclaration depuis le début de la révolte populaire égyptienne, le chef du gouvernement n'a-t-il pas affirmé que, dans cette affaire, Israël avait deux priorités : préserver la paix avec l'Égypte ainsi que la stabilité et la sécurité de la région

    Obama pas fiable, selon Israël

    Mais il y a d'autres peurs. D'abord celle de voir les Palestiniens de Cisjordanie prendre exemple sur les Égyptiens et organiser des manifestations de masse et non violentes contre Israël et l'Autorité autonome de Mahmoud Abbas. Enfin, il y a les hommes d'affaires qui, eux, s'inquiètent des éventuels retentissements sur les échanges économiques bilatéraux et notamment les livraisons de gaz par l'Égypte.

    Dans l'immédiat, les deux mesures prises sur le terrain ont été le rapatriement des familles des diplomates en poste au Caire et le renforcement par l'armée de la surveillance le long de la frontière sud. Reste que deux personnalités sont la cible de toutes les critiques : le chef des renseignements militaires, qui n'a rien vu venir, et le président américain, accusé d'avoir trahi le président égyptien, son plus grand allié dans le monde arabe. Pour nombre de commentateurs, en agissant ainsi, Barak Obama a fait la preuve qu'il n'était pas un homme de parole et que le soutien américain n'était pas fiable.


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  • Moubarak au pied du mur

    par Kharroubi Habib

    Quelle que soit l’ampleur de leur mouvement de contestation anti-Moubarak, les Égyptiens ne se débarrasseront pas dans l’immédiat de leur dictateur honni. Car le raïs égyptien ne sera lâché ni par son armée et sa police, ni par les États-Unis et l’Union européenne. Mais c’est désormais une certitude qu’il ne se représentera pas fin 2011 pour un autre mandat présidentiel et qu’il lui sera impossible d’imposer la candidature de son fils Gamel à sa succession.

    Pour les Américains et les Européens, l’Égypte est un pion d’importance primordiale sur l’échiquier moyen-oriental. Ils ne peuvent en conséquence laisser ce pays devenir la proie du vide politique et constitutionnel qu’un départ précipité de Moubarak du pouvoir ouvrirait. Ils font et feront donc pression sur le vieux dictateur pour qu’il accepte de lâcher du lest sous la forme de concessions donnant satisfaction à certaines revendications qui s’expriment dans la rue égyptienne. Celle notamment de permettre au peuple égyptien de s’exprimer pacifiquement, de choisir son futur président en des formes démocratiques acceptables.

    Ce qui passera par une révision de la constitution égyptienne actuelle qui, par ses dispositions, exclut de la course à l’élection présidentielle toute personnalité politique n’ayant pas l’onction du président et de son parti.

    C’est ce que d’ailleurs a formulé Mohammed El Baradei à son retour en Égypte pour prendre part à la contestation populaire qui s’est étendue à l’ensemble des provinces du pays. Figure de proue de l’opposition à Moubarak et à son régime, le prix Nobel de la paix et ancien directeur général de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) n’a pas été au-delà de ces revendications. Il n’a pas exigé, comme le scande la rue égyptienne, le départ immédiat du vieux dictateur, sachant qu’il n’aura pas l’approbation de l’armée et des principaux partenaires occidentaux de l’Égypte. El Baradai a appelé à la mise en place d’une transition négociée.

    La crainte bien réelle en Égypte que la chute brutale de Moubarak et de son régime ne profiterait qu’au courant islamiste, principalement à l’organisation des Frères musulmans dont l’influence dans le pays est incontestable, fait que les autres segments de l’opposition politique égyptienne se gardent d’encourager la revendication maximaliste du départ immédiat du vieux dictateur. Ils appelleront au calme aussitôt que celui-ci annoncera, très probablement sur les conseils de Washington et d’autres capitales occidentales, qu’il renonce à se porter candidat en 2011 pour la prochaine élection présidentielle.

    Contrairement donc à ce qui s’est passé en Tunisie, la révolte du peuple égyptien n’aura pas pour aboutissement spectaculaire l’effondrement du régime en place. Mais elle va tout de même enclencher un long et lent processus qui conduira le pays vers l’ouverture politique, la démocratisation et plus de respect pour la souveraineté populaire et les libertés civiques et individuelles.

    Perspective qui était proprement impensable pour un pays arabe avant la Révolution du jasmin. La voilà en voie de se concrétiser en Égypte, mais aussi ailleurs en Jordanie, au Yémen et au Soudan. L’Algérie n’en sera pas exempte.


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  • L'HOMME DE PAILLE

    Le chef des services de renseignement occupera ce poste, laissé libre depuis 30 ans.

    C'est une première depuis 1981. Hosni Moubarak a nommé samedi Omar Souleïmane, qui dirige les services de renseignement égyptiens, au poste de vice-président, après avoir dissous le gouvernement la veille. Une fonction inoccupée depuis l'accession au pouvoir du président égyptien.

    Réputé intègre, le chef du renseignement, souvent cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un proche allié de Moubarak. Agé de 74 ans, il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, un dossier clef dans les relations entre Le Caire et Washington.


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  • Egypte : la réaction des anglo-saxons (et donc d'Israël)

     


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  • Si l’Egypte venait à basculer

    Si l’Egypte venait à basculer, deux possibilités sont envisageables ;

    -soit les islamistes prennent le pouvoir,

    -soit l’armée, avec une dictature militaire.

    On dit l’armée peu désireuse voir le fils de M. Moubarak lui succéder. Mais c’est déjà arrivé en Syrie, cela va arriver en Libye.

    Selon moi, c’est un clan appuyé par l’armée qui prendra le pouvoir, si les choses venaient à dégénérer. Les traités internationaux seront alors respectés, ce qui évitera une nouvelle crise régionale.

    Mais si c’étaient les islamistes qui raflaient la mise, nous irions alors au devant de difficultés réelles, pour reprendre une expression très policée du Quai d’Orsay…


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  • Israël s'alarme de l'instabilité croissante chez ses voisins

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    par Crispian Balmer

    JERUSALEM (Reuters) - Israël observe avec inquiétude l'instabilité croissante chez ses voisins égyptien et libanais qui vient s'ajouter à la perte de crédibilité croissante de son interlocuteur palestinien.

    La crise politique au Liban a renforcé la position de son pire ennemi au nord, le Hezbollah, soutenu par la Syrie et, surtout, par l'Iran.

    Au sud, c'est la révolte populaire en Egypte contre le président Hosni Moubarak, partenaire fiable quoique incommode, qui vient déstabiliser un peu plus l'environnement d'Israël.

    Si le changement du centre de gravité politique au Liban est une cause de sérieuse préoccupation, la crainte d'un conflit civil durable en Egypte a déclenché en Israël tous les signaux d'alarme.

    Les stratèges israéliens "prient pour que l'agitation actuelle en Egypte s'apaise", confie l'analyste Gidi Grinstein, du Reut Institute. "L'environnement stratégique d'Israël est spectaculairement modifié par l'instabilité en Egypte."

    Israël mise de longue date sur une normalisation avec les pays voisins, mais l'Egypte a longtemps été son seul partenaire - précisément depuis le traité de paix signé il y a 32 ans.

    Le partenariat avec l'Organisation de libération de la Palestine ne date en effet que des accords d'Oslo de 1993, qui ont facilité l'année suivante la paix avec la Jordanie.

    LA CHUTE DE MOUBARAK ISOLERAIT ISRAËL

    L'Egypte, qui partage avec Israël une longue frontière, reste de loin le plus important partenaire de l'Etat juif au Moyen-Orient, où elle faisait figure d'îlot de stabilité.

    En privé, les dirigeants israéliens disent ne pas croire que Moubarak puisse être renversé par la rue, comme Zine ben Ali en Tunisie. Mais ils craignent que, en ce cas, son successeur, quel qu'il soit, ne soit moins bien disposé envers Israël.

    Les Egyptiens ordinaires n'ont jamais eu beaucoup de sympathie pour leur voisin israélien. Et les Frères musulmans, principale force d'opposition, ont annoncé qu'ils soumettraient à référendum l'accord de 1979 s'ils arrivaient au pouvoir.

    "Si Moubarak tombe, Israël sera totalement isolé dans la région", prédit Alon Liel, ancien directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères et ex-ambassadeur à Ankara.

    "Cela ne représentera pas une menace du point de vue de la sécurité, mais ce sera un rude coup politique, venant s'ajouter à notre isolement international croissant."

    La poignée de ministres qui ont évoqué publiquement la situation en Egypte se sont refusé à spéculer sur le sort de Moubarak, préférant attirer l'attention sur le Liban.

    "Je pense que ce qui se passe au Liban est pire que ce qui arrive en Egypte", a affirmé le vice-Premier ministre Silvan Shalom, car "une organisation terroriste y a pris le pouvoir".

    Le Hezbollah "va s'emparer de l'appareil de sécurité et prendra ses ordres en Iran, qui préconise qu'Israël soit rayé de la carte", a expliqué ce "faucon" du gouvernement de Benjamin Netanyahu au micro de la radio de l'armée.

    LA CRISE LIBANAISE FAVORISERAIT ISRAËL

    Israël a déjà livré une guerre au Hezbollah à l'été 2006 sans parvenir à briser les reins du groupe armé chiite, qui lui a opposé une vive résistance, tuant 160 Israéliens, en majorité des soldats.

    Depuis ce conflit de 33 jours, qui a fait 1.200 morts du côté libanais, des civils pour la plupart, une trêve prévaut, mais Israël affirme que le Hezbollah en a profité pour se réarmer.

    Il posséderait, selon lui, des milliers de missiles capables de frapper plus profondément qu'en 2006 le territoire israélien, sur un simple claquement de doigts de l'état-major iranien.

    En désaccord avec Shalom, Grinstein juge que l'influence renforcée du Hezbollah au sein du gouvernement de Beyrouth fait paradoxalement le jeu d'Israël puisqu'il transformerait toute nouvelle confrontation avec la guérilla chiite en conflit conventionnel entre Israël et le Liban.

    Sous le gouvernement pro-occidental qui vient de tomber, Israël se sentait obligé de cibler soigneusement le Hezbollah. Ce ne sera plus le cas désormais, selon lui. "Donc la force de dissuasion d'Israël vient de se renforcer."

    Ce que les changements en cours autour d'Israël n'ont pas renforcé, en revanche, ce sont les espoirs, déjà minces, d'un règlement de paix rapide au Proche-Orient.

    Marc Delteil pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse


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