• Pollution, les porte-conteneurs en haut de l’affiche

    Pollution, les porte-conteneurs en haut de l’affiche

    L’importation des biens de consommation en provenance d’Asie se fait presque exclusivement par les 1500 porte-conteneurs de la flotte mondiale. Le plus gros porte-conteneur a un moteur de 109 000 chevaux pour un poids de 2 300 tonnes. Qu’est-ce qu’on met dans ce moteur, le diesel de votre voiture ? Pas du tout. Gros consommateurs de carburant, ces navires utilisent du pétrole lourd qu’ils paient en moyenne 25 centimes d’euro le litre sur le port de Rotterdam. Il s’agit d’un pétrole de mauvaise qualité qui contient 2 000 fois plus d’oxyde de souffre (SO2) que le diesel de votre véhicule.
     
    L’oxyde de souffre ne produit pas de gaz à effet de serre (ouf, on est rassuré !) mais il serait responsable de la mort de 60 000 personnes par an aux USA. Mais soyons rassurés, l’Europe a pris une mesure contraignante : elle oblige tous les bateaux, dès qu’ils franchissent le cap de l’ïle d’Ouessant, à utiliser un pétrole "léger", ne contenant que 1,5% d’oxyde de souffre. En somme, toute liberté de polluer lorsque les porte-conteneurs passent au large des côtes de l’Inde et de Ceylan (quelques milliers de morts sur plus d’un milliard d’individus, ça ne peut même pas rentrer dans les statistiques) mais faites attention aux européens, les bons clients de la mondialisation. Pour donner une échelle, l’ensemble des 90 000 cargos de la flotte mondiale, dont 70 % du trafic se fait à moins de 400 kilomètres des côtes, dégagent 500 fois plus d’oxyde de souffre que l’ensemble du parc mondial d’automobiles.
     
    Ce qu’il y a de très rassurant aussi, c’est que l’oxyde de souffre, dans l’atmosphère, se transforme en acide sulfurique (H2SO4). H2O, =l’eau des océans, et H2SO4 forment un couple fusionnel, au point de se dissoudre parfaitement l’un dans l’autre. Notre grand scientifique Claudre Allègre tire sur la sonnette d’alarme sur l’acidification des océans mais en même temps, nous prédit un monde meilleur grâce à la croissance et la mondialisation.
     
    Serons-nous sauvés lorsqu’il n’y aura plus de pétrole ? A moins de revenir à la navigation à voile, ce sera encore pire car le charbon dégage encore plus d’oxyde de souffre que le diesel. Et la propulsion nucléaire ? Trop cher et surtout un gros problème de déchets, bien que la marine russe ait trouvé la solution dans le circuit court : les déchets nucléaires des bateaux, à la mer !
    Mais la pollution de la flotte marchande ne fait pas recette, elle est responsable que de 4% de l’émission des gaz à effet de serre, en somme nous mourrons asphyxiés mais pas cramés !
     
    Le seul remède à l’asphyxie c’est le prix des carburants et la France pourrait donner l’exemple. Un porte container consomme environ 10 000 tonnes de pétrole lors d’un aller-retour Europe-Asie et transporte de 50 000 à 100 000 tonnes de marchandises (tout dépend du rapport poids/volume des produits transportés). Chaque kilo de marchandise coûte donc entre 2,5 et 5 centimes d’euro de carburant. D’après les INCOTERM, toute marchandise destinée au marché français doit être débarquée en France (FOB). On pourrait donc contraindre les porte-conteneurs à remplir leurs cuves au prorata de la marchandise débarquée. On leur vendrait un carburant de qualité et surtaxé. L’avantage de la TIPP est qu’il ne s’agit pas d’une taxe douanière mais comme son nom l’indique d’une taxe intérieure, donc non soumise au dictat de Bruxelles. Si on prenait pas exemple une taxe de 10 euros par litre, cela ferait par rotation, 100 millions d’euros de recettes pour le développement des énergies renouvelables, c’est dire que les recettes de la taxe carbone c’est de la mendicité à l’entrée de l’église.
     
    Est-ce que ça tuerait le commerce mondial ? Pas du tout ! Sur un kilo, de marchandise importée, on passerait à 1 euro le coût du pétrole. Sur un écran plat de 10 kilos, cela fait une augmentation de 10 euros, sur une paire de chaussette de 100 grammes 10 centimes ! Vu les bienfaits du capitalisme libéral en matière de concurrence, il y a tout lieu de penser que les importateurs prendraient cette augmentation sur leurs marges, vu qu’elles sont souvent conséquentes. Les plus pénalisés seraient les importateurs de jouets, gros consommateurs d’emballages, emballages dont le retraitement n’est nullement financé par la Chine.
     
    Il est certain que le premier pays qui adoptera une telle mesure sera suivi par tous les autres qui ne voudront pas passer pour des cons. Pour les pays n’ayant pas de façade maritime, il faudrait envisager un transfert sur recettes.
     
    Comme je l’ai déjà dit dans un précédent article, l’écologie ce n’est pas forcément quelque chose de compliqué, c’est avant tout une volonté politique.

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