• Le cauchemar

    JAPON - Le réacteur n°1 de la centrale japonaise est arrivé à un point critique: le combustible radioactif pourrait percer la cuve...

    Le cauchemar de Fukushima perdure au Japon, plus de deux mois après le séisme et le tsunami qui ont déclenché une catastrophe nucléaire sans précédent. Alors qu’un système de refroidissement avait été installé dans le réacteur n°1 de la centrale, dont le cœur est partiellement fusionné, une fuite d’eau radioactive, assez importante pour remplir une piscine olympique, a obligé l’opérateur Tepco à admettre que la situation est loin d’être sous contrôle dans la centrale endommagée. 

    Le fond de la cuve résistera-t-il?

    D’après les dernières mesures, une bonne partie de l’eau injectée dans la cuve aurait fui dans les galeries souterraines jusqu’à la mer, laissant les barres de combustible à l’air. Tepco affirme que les barres se sont simplement «déformées» sous l’effet de la chaleur. Toutefois, la température au fond de la cuve, qui s’élève à 120°C, laisse penser qu’une partie du combustible a fondu, formant un corium, une sorte de boule de combustible concentré. A l’heure actuelle, on ignore si ce corium peut transpercer la cuve, voire la dalle de béton située en dessous. Mais lors d’un point de presse en fin de semaine dernière, Junichi Matsumato, directeur de Tepco, a avoué que le fond de la cuve du réacteur n°1 était percé.

    Ce scénario était redouté par les experts, comme Roland Desbordes, le président de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) l’expliquait à 20 Minutes en mars dernier: «Si le refroidissement des réacteurs nucléaires échoue, leur coeur pourrait fondre. Les pastilles d’uranium s’accumuleraient alors au fond de la cuve, formant un corium, sorte de grosse boule de métal en fusion. Ce corium pourrait alors transpercer la cuve, puis la dalle de béton en dessous de la centrale, et enfin la roche et la terre avec des conséquences sur les nappes phréatiques et les sols en général.»

    Un sarcophage en construction

    Malgré cela, Tepco et l'agence japonaise de sûreté nucléaire visent toujours à stabiliser d'ici à janvier 2012 la situation à Fukushima-Daiichi par l'«arrêt à froid» des réacteurs. L’arrosage continue, nécessitant sept tonnes d’eau par jour, et du béton est injecté dans les enceintes pour tenter de colmater les brèches et éviter les fuites d’eau radioactive dans la mer.

    Tepco a également annoncé le 13 mai qu’un sarcophage allait être construit pour recouvrir la centrale de Fukushima et éviter la prolifération de produits radioactifs dans l’environnement, comme cela a été fait à Tchernobyl. Les travaux de construction du sarcophage en acier de 55 mètres de haut, 47 mètres de long et 42 mètres de large autour du réacteur n°1 devraient commencer en juin. Mais pour les habitants de la région de Fukushima, il sera difficile d’enterrer les dégâts déjà causés par la centrale: dimanche, 7.800 personnes ont été évacuées de localités situées au-delà de la zone d'exclusion de 30 km autour de la centrale. Samedi, un homme d'une soixantaine d'années qui travaillait à la centrale de Fukushima-Daiichi est décédé. C'est le troisième employé dans ce cas depuis l'accident.


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  • Un film qui éclaire sur les déchets nucléaires

     Nature & Progrès Aude et Cap Cinéma sont partenaires de cette soirée organisée au Colisée, ce lundi.
    Nature & Progrès Aude et Cap Cinéma sont partenaires de cette soirée organisée au Colisée, ce lundi.  © Photo Ch. Barreau

    Réalisé quelques mois avant l'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima, "Into Eternity" éclaire d'un jour nouveau les dangers du nucléaire. "Un accident comme celui de Tchernobyl ou de Fukushima est malheureusement un risque mineur par rapport aux dangers que présentent les déchets nucléaires", explique Eole Bonneault, de Nature & Progrès Aude.

    "Si d'autres films sont plus complets, ce documentaire pose d'une façon très claire des questions essentielles : Que faire des déchets nucléaires ? Comment garantir la sécurité autour de ces déchets pendant plusieurs dizaines de milliers d'années ?"

    Le réalisateur danois Michaël Madsen a tourné son film dans le Nord de la Finlande. Là-bas, à 500 mètres sous terre, on construit depuis 1970 un tunnel long de cinq kilomètres, destiné à abriter plusieurs centaines de tonnes de déchets irradiants pendant 100 000 ans ! "Ces déchets qui vont rester très longtemps radioactifs ne risquent-ils pas d'être dangereux pour les générations futures ?", s'interroge Eole Bonneault.

    Aux frontières du documentaire et du film de science-fiction, "Into Eternity" se montre aussi sceptique face aux garanties apportées par les experts. "Ce projet dépasse d'un point de vue technique comme d'un point de vue philosophique, toutes les initiatives humaines existantes jusqu'à présent", conclut Michael Madsen. Son film a été récompensé par de nombreux prix.

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  • Des cendres radioactives recueillies dans des stations d’épuration à Tokyo

    Au Japon, une substance très radioactive a été décelée, fin mars, dans des cendres provenant d’un incinérateur et retrouvées dans des stations d’épuration de Tokyo, ont rapporté ce samedi plusieurs quotidiens japonais.

    Forte radioactivité dans plusieurs stations d’épuration

    La cendre, contenant une substance non identifiée avec 170 000 becquerels par kilogramme, a été recueillie dans des stations d’épuration du secteur de Koto, dans l’est de la capitale japonaise, selon les quotidiens Nikkei et Sankei, citant des sources proches des autorités locales. La cendre retrouvée provient de l’incinération de déchets non organiques.

    La plus grande partie a déjà été recyclée comme composant dans des matériaux de construction, tel le ciment, selon ces sources. La quantité de cendres concernée n’a pas été précisée.

    Une substance émettant une radioactivité de 100 000 à 140 000 becquerels par kilogramme a également été détectée dans deux autres stations d’épuration des eaux dans les secteurs d’Ota et d’Itabashi fin mars, selon ces mêmes sources. Des chercheurs tentent de vérifier s’il pourrait s’agir de césium.

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  • Areva "décontamine" l'eau radioactive de Fukushima

    Le procédé employé, dit de co-précipitation, consiste à séparer les éléments radioactifs de l’eau qui peut ensuite être traitée, puis réutilisée pour le refroidissement des réacteurs.


    Areva décontamine l'eau radioactive de Fukushima por IndustrieTechnologies


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  • Fukushima : nouvelles fuites radioactives détectées
      2011-05-13 15:15:15  cri

    Après des analyses du sol aux alentours de la centrale nucléaire n°1, on a déjà trouvé d'autres éléments radioactifs en plus de l'iode et du césium, comme du lanthanum-140 et du tellurium-129m, a annoncé le ministère japonais de l'Éducation, de la Culture, du Sport, des Sciences et des Techniques. La prolifération nucléaire se poursuivra, a-t-il reconnu.

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  • Fukushima : nouvelles fuites radioactives dans l’océan

    Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
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    De l’eau s’écoule du réacteur 3 et, du bout des lèvres, l’opérateur de la centrale a admis que la cuve du réacteur 1 avait été percée par la fonte partielle des barres de combustibles nucléaires. De quoi inquiéter, alors qu’une brise de panique, parfois irrationnelle, souffle sur l’archipel nippon.

    Au Japon, Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima, a expliqué hier que de nouvelles fuites d’eau radioactive des réacteurs numéro 2 et 3 de la centrale Daiishi s’échappent des écoulements qui atteignent actuellement la mer. Dans le réacteur 1, l’eau injectée dans la cuve pour en refroidir le combustible s’est rapidement échappée. C’est ce que révèlent les dernières mesures. La jauge à eau remise en marche par les équipes qui sont entrées dans le réacteur a permis de constater que le niveau d’eau est descendu sous les barres, qui ont donc été intégralement découvertes. Cette mise à l’air était ce que l’on redoutait le plus et ce que s’efforçaient d’éviter les équipes au travail inondant généreusement les réacteurs pour les refroidir.

    Ainsi découvert, le combustible nucléaire qui les compose s’est mis à fondre. Junichi Matsumato, directeur de Tepco, se veut rassurant. Les barres se seraient simplement déformées, a-t-il expliqué dans un point de presse. La matière radioactive se serait finalement retrouvée au fond de la cuve et la température n’aurait pas dépassé les 120° C. Pourtant, Junichi Matsumato avoue aussi que le fond de la cuve était troué. Le scénario n’est pas loin du pire. À Three Mile Island, la cuve n’avait pas été percée…

    Le projet de bâtiment pour couvrir le réacteur numéro 1 de Fukushima-Daiishi. Les travaux de préparation ont commencé aujourd'hui pour aplanir le terrain alentour et permettre d'amener des engins de chantier de grandes tailles, ce qui réduira les temps d'exposition des ouvriers chargés du travail.
    Le projet de bâtiment pour couvrir le réacteur numéro 1 de Fukushima-Daiishi. Les travaux de préparation ont commencé aujourd'hui pour aplanir le terrain alentour et permettre d'amener des engins de chantier de grandes tailles, ce qui réduira les temps d'exposition des ouvriers chargés du travail. © Tepco

    L'arrosage continue

    Les opérations de refroidissement se poursuivent toujours. Les équipes qui se relaient autour de la centrale injectent actuellement 7 tonnes d’eau par heure tout en essayant d’empêcher que ces inondations volontaires s’écoulent vers la mer, par exemple en injectant du béton comme cela a été fait avec succès dans l’une des fosses. Mais le combat est difficile et c’est là l’origine de la fuite au niveau du réacteur 3, provenant d’une des fosses voisines.

    Pendant ce temps, l’arrosage continue, et avec lui les rejets de nucléides à la mer, et les explorations des installations se poursuivent. On saura sans doute dans les prochains jours ce qu’il advient des autres réacteurs de la centrale, en espérant que la cuve percée du 1 restera unique en son genre. On peut consulter les communiqués de Tepco, en anglais (voir trois liens au bas de cet article).

    Quoi qu'il en soit, Tepco annonce le commencement des travaux de construction d'un bâtiment enfermant le réacteur 1 pour éviter les émissions de nucléides dans l'environnement.

    Autour de la centrale, dans la zone évacuée, les habitants ont pu brièvement revenir chercher des effets personnels dans les maisons abandonnées, encadrés par la police et revêtus de combinaisons étanches. Les animaux d’élevage, laissés à leur sort, sont pour beaucoup morts de faim et les troupeaux restants devraient être abattus, a ordonné le gouvernement.

    Plus loin encore, la peur de la radioactivité fait rage et des familles évacuées ont été refusées dans des centres d’accueil. D’après la presse japonaise, des enfants venus des environs de la centrale subissent des brimades à l’école, leurs camarades les croyant radioactifs. La paranoïa n’affecte pas que le Japon puisque l’orchestre de Lyon a dû annuler sa tournée dans ce pays après la défection d’un trop grand nombre de musiciens de la formation.


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  • En Espagne, la crainte nucléaire ressurgit

     
    La centrale nucléaire de Cofrentes est située à moins de 100 km de Valence et de son million et demi d'habitants. Crédits photo: Toni Rodrigo.
    La centrale nucléaire de Cofrentes est située à moins de 100 km de Valence et de son million et demi d'habitants. Crédits photo: Toni Rodrigo.

    Les écologistes réclament la fermeture de la centrale de Cofrentes, située à 180 km du séisme. Le gouvernement a fait savoir que ce site serait inspecté en premier dans le cadre des tests européens.

    Le séisme de Lorca, survenu deux mois jour pour jour après le tremblement de terre dévastateur du Japon à l'origine de la catastrophe atomique de Fukushima, a aussitôt relancé, en Espagne, le débat sur le nucléaire. Sur les huit réacteurs atomiques que compte le pays, le plus proche de Lorca, situé à Cofrentes, est distant de 180 kilomètres. «Il n'a pas été affecté par le séisme et continue de fonctionner normalement», assurait le Conseil de sécurité nucléaire espagnol dès mercredi soir.

    Juan Ponce, candidat Vert au Parlement de Catalogne n'en a pas moins réclamé jeudi la fermeture de la centrale de Cofrentes, soulignant que l'agglomération de Valence et son million et demi d'habitants se trouvent à moins de cent kilomètres. Même si des séismes aussi puissants qu'au Japon «ne se produiront pas» en Espagne, admet Juan Ponce dans l'édition Internet de La Vanguardia, «un tremblement de terre peut provoquer en série des dégâts non mineurs». Pablo Silva, géophysicien à l'université de Salamanque, rappelle pour sa part que le séisme de plus forte magnitude enregistré en Espagne a atteint 7,5 sur l'échelle de Richter. Il s'était produit en 1969 à Huelva en Andalousie.

    Le réacteur de Cofrentes, entré en service en 1984, a reçu peu de temps avant la catastrophe de Fukushima une autorisation du gouvernement pour fonctionner dix ans de plus.


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  • Eau de mer : un taux de césium-134 18.000 fois supérieur à la normale

    Le Monde rapporte que les techniciens de Tepco injectent environ 7 tonnes d’eau chaque heure dans cette cuve et envisagent d’inonder l’enceinte de confinement qui l’entoure pour accélérer le refroidissement. Mais des inondations massives d’eau contaminée sur le site inquiètent déjà.
    Tepco voudrait empêcher cette pollution de se déverser dans l’océan Pacifique mais n'y parvient pas pour l'instant. Le taux de césium-134 est 18.000 fois supérieur à la normale dans certains échantillons d'eau de mer.

    Cet accident nucléaire a non seulement des répercussions dramatiques sur l’environnement, mais la population locale doit en plus faire face à des retombées psychologiques. Euronews explique que ceux qui ont quitté Fukushima subissent des discriminations, allant jusqu’à être refusés par des centres d’accueil.


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  • FUKUSHIMA (suite 36) Accident maximal dans le réacteur n°1

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    On s’en doutait depuis longtemps, mais voir la chose admise par l’opérateur TEPCO de la centrale Fukushima fait un effet sidérant : le cœur fondu du réacteur n°1 a percé sa cuve en de multiples endroits ! Ou pour le dire avec les circonvolutions de l’opérateur : « des trous ont été créés par le combustible  nucléaire fondu au fond de la cuve du réacteur n°1 » (1). C’est, en clair, l’accident maximal pour un réacteur de ce type. L’enceinte ultime, autrement dit la cuve pressurisée dans laquelle est enfermé le combustible nucléaire, cuve censée être le dernier rempart contre l’émission de radioactivité vers l’extérieur, est rompue !


    Selon l’agence de presse Kyodo news, TEPCO a déclaré « avoir trouvé de multiples trous sur plusieurs centimètres dans de la tuyauterie soudée ». Une situation qui n’étonne pas plus que cela un spécialiste de la soudure qui nous avait dit à quel point il redoutait le phénomène. Il nous a expliqué, ce dont nous le remercions, pourquoi il appréhendait depuis le début ce genre de problème majeur : « les 4 réacteurs et les appareillages environnants vont se retrouver à l'état de passoires ! » pronostiquait-il. En effet, il s’inquiétait de la réaction des métaux de la cuve – et des diverses tuyauteries-  quand ils sont soumis aux très hautes températures dues à la fonte du réacteur, mais aussi quand - ce qui fut le cas- ils sont soumis à une corrosion intense (due au sel qui fut injecté quand l’eau de mer a été employée pour le refroidissement).


    En particulier, il avait attiré notre attention sur la fragilité des aciers inoxydables utilisés à la centrale de Fukushima. Ce spécialiste ne voyait pas comment l’inox employé à Fukushima (le 304L selon la terminologie des spécialistes (2)) allait pouvoir résister, notamment dans le « cuvelage du réacteur lui-même. Les fissures, elles sont en train de courir ! » assurait-il. C'est un problème archi-connu (et redouté !) par tous les chaudronniers du monde ». Et de préciser que « le seul inox qui tient le coup (904L (3)) n'a connu qu'un réel essor qu'après 1995, dans l'industrie en général, avec une petite entrée dans le nucléaire, qui ne peut pas facilement intégrer ces nouveaux matériaux. Les études métallurgiques sont très poussées et demandent du temps ».

    Le problème est d’autant plus inquiétant que cet inox se retrouve aussi ailleurs dans la centrale, notamment dans les casiers des assemblages de combustibles (dans les piscines qui ont été dramatiquement endommagées – en particulier dans les unités 3 et 4 mais encore ailleurs (soufflets de dilatation qui enserrent le tore de l’enceinte de confinement, matériau des tiges de contrôle cruciformes etc.)


    Comme si cela ne suffisait pas, on avait appris dès hier par une dépêche (Reuters) venant de Tokyo qu’un nouvel écoulement d’eau radioactive vers l'océan avait « peut-être été décelé », en provenance « du réacteur n°3 ». Annonce étonnante, sachant que l’eau très contaminée qui s’était déversée il y a plusieurs semaines dans l’océan venait alors d'un autre réacteur, le n°2 (dont l’enceinte de confinement a manifestement été fissurée très tôt dans la catastrophe lors d’une explosion non vue en images).


    En résumé, à l’heure qu’il est, on se demande si tous les réacteurs (pas seulement le n°1 mais peut-être aussi les n°2 et N°3) ne sont pas en train de « tomber en miettes » - leurs structures métalliques étant de plus en plus défaillantes, après que les structures en béton ont été ébranlées et fissurées lors des explosions qui ont eu lieu dès les premiers jours de la catastrophe. On se demande aussi comment une unité de refroidissement, telle que celle envisagée par Areva (4) pourra bien être raccordée à ces structures vacillantes. Il y a dix jours, en effet, l’entreprise française, par la voix de Thierry Varet, son directeur technique ( BU valorisation AREVA), expliquait vouloir décontaminer l’eau (5) qui a abondamment servi à refroidir les réacteurs et les piscines et installer un circuit fermé pour la ré-utiliser. Comment faire un circuit fermé avec une (des) cuve(s) de réacteur transformée(s)  en passoire ? Surtout, comment s’approcher de ces lieux extrêmement radioactifs – vu la non étanchéité de l’ensemble - pour éventuellement « reboucher » les trous ? Qui va s’approcher ?


    Deux mois après la catastrophe, on se demande encore autre chose : pendant combien de mois (d’années ?) va-t-il falloir continuer à refroidir les lieux, accumulant toujours plus d’eau contaminée. Cela signifie-t-il qu’il va falloir rejeter à nouveau celle-ci « volontairement » dans l’océan, comme cela a été fait pour plus de 10 000 tonnes (eau dite alors « faiblement contaminée ») il y a quelques semaines ? C’est un véritable cauchemar qui continue.

    1) http://english.kyodonews.jp/news/2011/05/90715.html

    2) Cet inox (dit austénitique) de résiste pas aux ions chlorure du sel (le sel a pour formule chimique Na Cl ou chlorure de sodium )

    3) Le "DUPLEX" (904L) : un « austéno-ferritique », mélange de deux structures cristallines.

    4) )http://www.newscastwire.com/fr/org/areva?event=175

    5) On ne sait pas exactement combien de dizaines de milliers de tonnes (90 000 ? 100 000 ?) d’eau doivent actuellement être décontaminées, en coagulant les particules radioactives de façon à les séparer de l’eau ainsi « purifiée ». Eau qui ensuite pourrait être ré-utilisée.


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  • Potential Iode-131 Cloud Spread - Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi

    The colour scale shows a total of five colours. „Area A“ (violet) is meant to mark an area with maximum dose rate of 0,3 μSv/h, which corresponds to the amount of the natural background radiation dose. “Area B” (blue) marks a region with 3 Micro-Sievert per hour. Finally, one arrives in ”Area E” with a maximum dose rate of 3 Milli-Sievert per hour. This dose rate is currently certainly not exceeded in the regional area (25x25 km2 box) around the NPP. Irrespective of the assumed emissions, the maximum value of the model is always used to determine “Area E”. In case the situation around the NPP is changing to the worse, the scale would be adapted.
    Please keep in mind that, due to the decreasing level of radioactivity in the crisis region, the actual area of influence is likely much smaller than the one displayed here.

    Time: UTC

    ZAMG

     

    Potential dispersion of the radioactive cloud over The Northern Hemisphere

    This animation displays a potential dispersion of the radioactive cloud (Caesium 137 Isotope) after a nuclear accident in reactor Fukushima I. The continuous release rate is very uncertain, thus the calculations have to be interpreted qualitatively. Dispersion in the near surface level (Level 1), in appr. 2500 m height (Level 12) and in appr. 5000 m height (Level 16).

    Source: EURAD


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    Les risques de radiation en provenance de Fukushima ne sont « plus négligeables »

    Publié: 11 avril 2011 | Updated: 12 avril 2011

    Les risques associés à la contamination à l'iode-131 en Europe ne sont plus « négligeables », selon le CRIIRAD, un organisme français de recherche sur la radioactivité. L'ONG met en garde les femmes enceintes et les enfants contre les « comportements à risque » tels que la consommation de lait frais ou de légumes possédant de larges feuilles.

    Background

    Après que le nuage radioactif issu de la centrale nucléaire de Fukushima a atteint l’Europe fin mars, le CRIIRAD, un organisme de recherche sur la radioactivité basé en France, a affirmé avoir détecté de l’iode-131 dans l’eau de pluie au sud de la France.

    Lors d’un test parallèle, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’institution publique nationale chargée de surveiller les risques nucléaires et radiologiques, a trouvé de l’iode-131 dans le lait.

    En temps normal, aucune trace d’iode 131 ne devrait être détectée dans l’eau de pluie ou le lait.

    La Directive Euratom du 13 mai 1996 établit les principes généraux et les normes de sécurité sur la protection contre les radiations en Europe.

    En réponse aux milliers de questions de citoyens inquiets quant aux retombées en Europe de la catastrophe nucléaire de Fukushima, le CRIIRAD a compilé des informations sur les risques d'une contamination à l'iode-131 radioactif en Europe.

    Ce document, publié le 7 avril, met en garde contre la consommation de l'eau de pluie et affirme que les groupes à risque, comme les enfants, les femmes enceintes ou les femmes qui allaitent, devraient éviter de consommer les légumes à feuilles, le lait et le fromage frais.

    Ces risques, liés à une contamination prolongée au sein des groupes à risque de la population, ne peuvent plus être considérés comme « négligeables » et il est temps aujourd'hui d'éviter les « comportements à risque », explique le CRIIRAD.

    Toutefois, l'organisation souligne qu'il n'est pas nécessaire rester à l'intérieur ou de prendre des comprimés d'iode.

    Le CRIIRAD précise que cette note d'information ne se limite pas à la France, mais s'applique également aux autres pays européens, dans la mesure où le niveau de contamination de l'air est actuellement le même en Belgique, en Allemagne, en Italie et en Suisse, par exemple.

    Les données concernant la côte ouest des Etats-Unis, qui a reçu des retombées radioactives de Fukushima 6-10 jours avant la France, révèlent que les niveaux de concentration d'iode-131 radioactif sont 8 à 10 fois plus élevés qu’en Europe, affirme le CRIIRAD.

    Eau de pluie et eau du robinet

    Selon le CRIIRAD, la plupart des questions qu'ils ont reçues concernent les risques liés à l'eau de pluie et à la consommation de l'eau du robinet.

    L'organisation souligne que rester sous la pluie sans protection ne représente aucun risque, même pour les enfants. En revanche, l’utilisation de l’eau de pluie comme source principale d’alimentation est déconseillée, en particulier si les consommateurs sont de jeunes enfants.

    Concernant l'eau du robinet, les sources souterraines ou les fleuves ne devraient pas poser de problème. Toutefois, l'institut précise que l'eau en provenance de citernes qui collectent l'eau de pluie sur les toits des habitations doit être examinée de plus près.

    S'agissant de l'arrosage des jardins avec l'eau collectée, le CRIIRAD conseille de n'arroser que la terre et non pas les feuilles des légumes, dans la mesure où l'absorption est plus rapide et plus important à la surface des feuilles que par les racines.

    Chaîne alimentaire

    Les épinards, les salades, le choux et les autres légumes à feuille font partie des produits alimentaires qui sont particulièrement sensibles à la contamination à l'iode-131 s'ils sont cultivés à l'extérieur et exposés à l'eau de pluie. Laver les légumes ne sert à rien étant donné que l'iode-131 est rapidement métabolisé par les plantes, explique le CRIIRAD.

    Le lait et les fromages frais, ainsi que la viande issus du bétail qui s’est nourri d’'herbe poussant à l'extérieur, sont catégorisés comme des produits pouvant avoir été contaminés indirectement et doivent aussi être contrôlés. La contamination du lait et du fromage de chèvre et de brebis serait plus importante que celle des produits bovins.

    Dose à risque

    La directive Euratom du 13 mai 1996 établit les principes généraux et les normes de sécurités liés à la protection contre les radiations en Europe.

    Selon cette directive, l'impact de l'activité nucléaire peut être considérée comme négligeable si les doses de radiation n'excèdent pas dix micros sieverts (mSv) par an. Au-delà de cette limite, des mesures peuvent être envisagées pour réduire l'exposition.

    Alors que l'iode-131 radioactif est principalement présent dans l'air sous forme de gaz, le CRIIRAD précise que dans le cas des retombées de Fukushima, le principal problème consiste à limiter l'ingestion d'iode-131.

    Le CRIIRAD affirme que la quantité d'iode-131 capable de fournir une dose de 10 mSv varie largement en fonction de l'âge des consommateurs. Les enfants jusqu'à deux ans sont les plus vulnérables et l'ingestion de 50 becquerels (Bq) est suffisante pour fournir au corps une dose de 10 mSv, selon l'institut.

    Si les aliments (légumes à feuilles, lait, etc.) contiennent entre un et dix Bq par kg ou plus, il est possible que le niveau de référence de 10 mSv soit dépassé en deux ou trois semaines, ajoute le CRIIRAD.

    Les niveaux d'iode-131 radioactif mesurés par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ces derniers jours montrent des niveaux différents de contamination : 0,08 Bq/kg dans la salade, les épinards et les poireaux à Aix-en-Provence, 0,17 Bq par litre dans le lait à Lourdes et 2,1 Bq par litre dans le lait de chèvre à Clansayes.

    La contamination va se poursuivre

    Le CRIIRAD explique que « d’importantes quantités de produits radioactifs sont rejetées par la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI depuis le samedi 12 mars. Ce mardi 5 avril, soit 24 jours plus tard, les rejets continuent. Cela signifie que les apports d’air contaminé sur l’Europe dureront tout autant, avec un décalage dans le temps lié au déplacement des gaz et aérosols radioactifs sur quelques 15 000 km. »

    L'organisation cite également un rapport technique de l'exploitant TEPCO et de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NISA) qui « laissent craindre des rejets sur encore plusieurs jours voire plusieurs semaines ».

    Si d’autres incendies se déclenchent ou si les opérateurs sont à nouveau contraints de relâcher de la vapeur afin d’éviter les explosions d’hydrogène, de nouvelles phases de rejets massifs pourraient survenir, met en garde l'institut.

    Positions

     

    Next Steps



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  • Qu'est-ce que ça sera dans 9 mois ? (au minimum)


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  • La Hague : Suicide mode d'emploi: article de Jean-Pierre Petit


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  • Fukushima : actualisation permanente des données sur ce site

     

    traduction google ici


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  • FUKUSHIMA (suite 35) Les larmes du Pr Kosako

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    Un conseiller scientifique du premier ministre japonais « en larmes » lors d’une conférence de presse et présentant « sa démission ». La dépêche de l’AFP du vendredi 29 avril qui décrivait cette scène nous avait intrigué. Selon cette dépêche, le professeur Toshiso Kosako, de la prestigieuse université de Tokyo démissionnait « en raison de désaccords sur la gestion de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ». Et précisait que selon lui, « le gouvernement n’avait pas été rigoureux dans l’application des lois et règlementations ».

    Selon une source universitaire digne de foi et qui a réagi à notre demande d’explication sur cette scène inhabituelle d’un universitaire japonais en pleurs, la raison essentielle de cette démission est due au fait que le gouvernement a envisagé un relèvement du taux admissible de radioactivité dans les écoles, sur les aires de jeux. Alors que « la limite était jusqu’à présent de 1 mSv/an (peut-être 2,4 mSv/an) », nous précise cet universitaire, l’intention est de la faire passer à 20 fois plus, soit « 20 mSv/an ». Rappelons, pour mémoire, que ce taux annuel de 20 mSv/an est celui admis pour les professionnels du nucléaire en France. Et que 1 mSv est la dose d’irradiation reçue en moyenne, lors d’examens médicaux, par la population française chaque année.

    Toujours selon notre contact, « devant un comité de la Diète [le Parlement japonais], le premier ministre a expliqué que les experts présentaient des arguments différents qui s’opposaient [à ceux de M. Kosako], en se basant sur des chiffres donnés par la Commission internationale de protection radiologique (1) - une limite variant entre 1 et 20 mSv/an ». Manifestement, M. Kosako, en tant qu’expert, n’a pas admis, lui, que l’on imagine relever les taux admissibles, et trouvé qu’il s’agissait là de mesures ad hoc.

    De fait, les chiffres cités au sujet de ces limites doivent donner lieu à toutes sortes de calculs approximatifs pour déterminer une dose réelle encaissée. Ainsi, dans des nouvelles remontant au 27 avril citées par la NHK (chaîne publique japonaise) reprenant des données du JAIF (Japan Atomic industrial forum), il était évoqué des « niveaux de radiations, dans certaines écoles, supérieurs aux limites édictées par le gouvernement central ». La limite en question étant chiffrée à « 3,8 microsieverts par heure » (2).

    En se livrant à une petite multiplication de façon à trouver la dose annuelle (3,8 X 10puissance-6 X 24 X 365), on trouve environ 33 millisieverts. Autrement dit, au-dessus des 20 millisieverts qui ont bouleversé M. Kosako. On peut se dire que les enfants ne sont pas en permanence sur cette aire de jeu (quelques heures par jour) et qu’à l’intérieur de l’école, la radioactivité est moins grande (40% de celle de l’extérieur). Reste qu’on ne retombera certainement pas sur une dose totale de l’ordre de 1 mSv, ni même 2,4 mSv, comme mentionnées plus haut…

    Comme si cela ne suffisait pas, une phrase quelque peu sibylline de Kyodo news (3) a retenu aujourd’hui notre attention : « des sources ont révélé que le système japonais chargé de recueillir les données, lors d’un accident nucléaire, sur le volume de matériaux émetteurs de radioactivité n’avait pas fonctionné le 11 mars, suite au séisme et au tsunami, par manque de courant ». On se demande donc ce qui a bien pu être vraiment mesuré sur le terrain, en termes de radioactivité, dans les premières heures, voire premiers jours, de la catastrophe. Si ce n’est par des unités mobiles, des voitures équipées de systèmes de mesure portatifs.

    Aujourd’hui, deux mois et demi après le début de la catastrophe, la situation des réacteurs de la centrale de Fukushima demeure « très sérieuse », comme l’écrit l’AIEA (4). « De la fumée blanche continue à être émise par les réacteurs 2 et 3 ». Autrement dit de la vapeur contenant certainement de la radioactivité. Rappelons en effet, comme le note l’AIEA, que les cuves contenant les cœurs de ces deux réacteurs sont à pression atmosphérique – c’est-à-dire que l’intérieur est en équilibre avec l’extérieur, certainement via des fissures ou des valves (ou tuyaux) ouverts. On ne doit pas pouvoir s’en approcher pour l’instant. En revanche, sur le réacteur n°1, « l’installation d’un tuyau (certainement avec filtre)de façon à améliorer l’environnement de travail dans le bâtiment réacteur» a commencé, selon l’opérateur TEPCO.  Autour de l’unité n°4, dont le bâtiment a été ravagé par une explosion hydrogène dans la piscine de combustible usagé, « un camion automatique équipé de chenilles et d’une benne basculante à répandu ce 2 mai un « inhibiteur » de poussières ». Un gel fixateur et assez recouvrant pour protéger des radiations ? Cela n’est pas précisé.

    Une chose semble sûre : à l’heure actuelle, le Premier Ministre japonais se retrouve en très mauvaise posture concernant le traitement de la crise japonaise, suite au séisme, au tsunami et à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Lors d’un sondage ce week-end par téléphone, « 76% de 1010 personnes interrogées par Kyodo news ont estimé qu’il n’exerçait pas son ministère [comme il le devrait] ». Quant au Parlement, il a voté ce lundi un budget « d’urgence » de 49 milliards de dollars, pour la reconstruction des zones dévastées.

    1)    ICRP www.icrp.org

    2)    Dans ces écoles, il est actuellement procédé à un décapage du sol, qui est ensuite mis sous des bâches pour diminuer la radioactivité ambiante. Consulter http://www.jaif.or.jp/english/news_images/pdf/ENGNEWS01_1...

    3)    http://english.kyodonews.jp/news/2011/05/89061.html

    4)    http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html


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  • FUKUSHIMA (suite 34) De l’uranium de Fukushima en Californie ?

    Depuis quelques jours, une nouvelle inquiète certains spécialistes, qui débattent sur des sites comme celui du département d’ingénierie de l’université de Berkeley (1) ou qui réclament des éclaircissements et surtout des données – que « le gouvernement [américain] doit avoir, je le pense », estime ainsi Arnie Gundersen, déjà cité dans ce blog (2). Que se passe-t-il ?  Voilà une semaine, a été annoncé par l’organisation « Low level radiation campaign » (LLRC (3)), que « de l’uranium issu de Fukushima a été détecté en Californie », après analyse des données recueillies par l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA),.

    La LLRC explique que des « niveaux élevés d’uranium ont été trouvés dans les filtres dont l’EPA dispose dans le Pacifique nord »,  et qu’elle a réanalysé des « données récentes publiées sur le site RADNET de l’EPA pour les Iles Marianne (à 2800 km au sud de Fukushima), Hawaï, la Californie et Seattle » (les données de RADNET sont détaillées en pièce jointe sur le site de la LLRC). Cette reprise des données, montrées sur un graphe permet de voir clairement la baisse des niveaux (mesurés en nanobecquerels [milliardièmes de becquerels] par m3), quand on s’éloigne du Japon, en passant par les îles, puis à Hawaï, enfin à Seattle et en Californie (où les mesures dépassent tout juste le bruit de fond). D’où l’inquiétude immédiatement exprimée, selon laquelle “le Japon est bien plus fortement contaminé que tous ces sites, comme nous l’avons prédit. » Et la LLRC d’insister : “ Il est extrêmement préoccupant qu’aucune donnée concernant uranium et plutonium n’ait été publiée par les autorités du pays ».

    De son côté, l’ingénieur nucléaire Arnie Gundersen – sur une vidéo postée ce 26 avril – reprend ces données concernant l’uranium et  –sans citer de sources, du moins pour l’instant – mentionne que du « plutonium a été retrouvé en poudre fine » ainsi que de « l’américium [un produit de fission] en Nouvelle Angleterre » (New England, un des états américains). Ces remarques survenant à l’occasion d’une nouvelle analyse qu’il propose d’un moment très particulier de la catastrophe de Fukushima, qui ne manque pas d’intriguer depuis le 14 mars, celle de l’explosion phénoménale qu’a connue l’unité 3 de la centrale. Nous nous interrogions le lendemain  (4) sur ce qui avait bien pu se passer, comment une telle explosion (très verticale et puissante, emportant des débris et des éléments très sombres, explosion très différente de celle de l’unité n°1) avait pu se produire, nous demandant « si le cœur du réacteur était à l’air », ce qui aurait constitué d’emblée un accident majeur. Aujourd’hui, l’ingénieur américain fait une nouvelle hypothèse, pour laquelle l’avis des autorités de sûreté ayant planché sur la question serait intéressant à connaître – alors qu’elles semblent aujourd’hui très en retrait sur l’analyse de l’accident (5) contrairement aux premiers temps de la catastrophe, par exemple en France l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) qui s’est un temps penché ouvertement sur la très préoccupante question de l’unité n°3 (6).

    Selon Arnie Gundersen (7), une première et violente réaction hydrogène (venue des dégagements dans le réacteur n°3) aurait provoqué une onde de choc ébranlant les combustibles dans la piscine n°3. Dans ce combustible à la géométrie bouleversée, aurait alors eu lieu une réaction nucléaire « prompte » (une divergence prompte qu’on pourrait comparer à une sorte de micro-explosion nucléaire). Avec pour résultat principal la désagrégation de morceaux de combustible et l’envoi dans l’atmosphère de toutes sortes d’aérosols contenant des produits de fission. Certains ayant ensuite voyagé par delà le Pacifique.

     

     

    Toutes ces hypothèses sont graves. Sur le site de l’université de Berkeley, sous la question « Le site du llrc est-il exact ? (Is the llrc site accurate?) » certains contestent que les uranium (234 et 238) détectés en Californie viennent forcément de Fukushima, évoquant la possibilité qu’ils émanent de certaines centrales à charbon chinoises ou de tornades de poussière renvoyant dans l’atmosphère des particules issues des essais nucléaires militaires… Pour un autre commentateur, la seule vraie preuve serait « la détection de plutonium » (car cet élément n’existe pas naturellement) jusqu’aux Etats-Unis.

    Le soupçon de secret, de non livraison de chiffres importants continue ainsi de prévaloir et d’alimenter ce qui pourrait, à terme – si ce n’est déjà le cas – compromettre définitivement l’acceptabilité du nucléaire. Pendant ce temps, alors qu’un article particulièrement virulent vient de sortir dans le New York Times (8) sur la corruption pratiquée par TEPCO envers les politiciens japonais (« 4 personnalités officielles ayant rang de ministre sont devenus vice-présidents de la compagnie »), pour la collusion entre agence de sûreté, opérateurs et politiques depuis des décennies dans l’archipel, l’opérateur de Fukushima Daiichi annonce ses nouvelles évaluations : le réacteur 1 aurait fondu à 55%, le n°2 à 35% et le n°3 à 30%. Quant aux mesures de plutonium sur des échantillons près de la centrale, elles sont de l’ordre de 0,2 Bq/kg (9).

     

     

    1)      http://www.nuc.berkeley.edu/node/3482

    2)      http://www.fairewinds.com/content/gundersen-postulates-unit-3-explosion-may-have-been-prompt-criticality-fuel-pool

    3)      http://www.llrc.org/index.html. Cette organisation a été lancée par Christopher Busby, scientifique britannique connu pour ses positions très actives – et controversées- contre les dangers des « très faibles doses » de radioactivité.

    4)      http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2011/03/21/fukushima-suite-15-le-coeur-du-reacteur-n-3-est-il-a-l-air.html

    5)      Selon l’AIEA (agence internationale pour l’énergie atomique), ce 27 avril, « de la fumée blanche continue d’être émise par les unités 2 et 3 » et « 70 000 tonnes d’eau de très haut niveau de radioactivité continuent de stagner dans le sous-sol des bâtiments turbine des unités 1,2 et 3 ». http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html

    6)      Aucune analyse nouvelle sur le sujet n’a ainsi été publiée par l’IRSN depuis le 20 avril.

    7)      Voici ce qu’il dit sur sa vidéo : « A plausible reason is that a hydrogen acute reaction started which then caused the shock wave which started to move and distort the nuclear fuel. The distorsion of the nuclear fuel in the pool creates a prompt nuclear reaction which then blows the rubble out of the pool up in the plume and creates the energy needed to create a dramatic event that we are seeing at Fukushima unit 3.”

    8)      http://www.nytimes.com/2011/04/27/world/asia/27collusion.html?nl=todaysheadlines&emc=tha2

    9)      http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11042711-e.html


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  • Fukushima : des réacteurs moins abimés qu'estimé ?

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      Les cœurs des réacteurs accidentés de Fukushima seraient moins endommagés qu'estimé jusqu'à présent. C'est une des analyses tirées des observations plus précises réalisées par les robots qui sont intervenus dans les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3 ces derniers jours.

    Jusqu'à présent, l'estimation de l'opérateur - la TEPCO - était d'un taux d'endommagement des combustibles des réacteurs de 70% pour le premier, 40% et 35% pour les second et troisième. Les mesures récentes ont conduit les physiciens à réviser ces chiffres, en les abaisssant à 55% pour le réacteur N°1, 35% pour le N°2 et 30% pour le N°3.

    Paradoxalement, le réacteur N°1 est également celui dont la cuve semble avoir le moins souffert, puisqu'elle affiche toujours une pression nettement supérieure à la pression atmosphérique, signe qu'elle est encore étanche. C'est d'ailleurs probablement pour cette raison que les ingénieurs de la TEPCO ont décidé d'y commencer une injection d'eau plus forte, afin d'essayer d'élever le niveau d'eau dans la cuve et Schema reacteur N°1 ainsi de noyer une partie plus importante du combustible nucléaire. Aujourd'hui, l'injection d'eau a donc été accélérée, à 10 tonnes par heure contre 6 tonnes.

    L'intention des ingénieurs était d'aller jusqu'à 14 tonnes, mais de "instabilités" - la Tepco ne précise  pas lesquelles - les ont convaincus de s'en tenir à 10. Puis, une inspection par robot du batiment où se trouve le bas du réacteur et la chambre de supression (voir schéma à droite) sera réalisée afin de vérifier si l'augmentation de l'injection d'eau ne se traduit pas par une quelconque fuite.

    Les inspections par robot ont permis de vérifier que le combustible fondu - le corium - était toujours confiné dans les cuves, même pour celles qui ne sont plus étanches des réacteurs N°2 et N°3. En outre, les températures enregistrées à la base des cuves ne sont pas vraiment compatibles - elle sont trop basses : 111°C par exemple pour le réacteur N°1- avec un dépot important de corium au fond des cuves. Le combustible fondu a donc dû, pour l'essentiel, rester au niveau du cœur lui même. Les scénarios d'agravation de l'accident imaginés dès le début, avec percement des cuves et chute du corium, ne se sont donc pas réalisés. Ces inspections ont également montré que, contrairement à ce qui pouvait être imaginé, il n'y a pas d'eau accumulée dans les bâtiments réacteurs.

    En parallèle, le pompage de l'eau très contaminée - environ 70.000 tonnes - qui s'est accumulée dans les parties basses des salles des machines se poursuit. Elle doit être stockée dans des conteneurs acheminés sur le site, dans un dispositif de stockage d'eau contaminée qui a été vidé et, peut-être, dans une vaste barge métallique ancrée devant la centrale. Ensuite, cette eau sera traitée par un système proposé par Areva et utilisé en France (à Marcoule et La Hague) qui permet d'extraire par des procédés chimiques les atomes radioactifs de l'eau afin de la décontaminer. Elle pourra alors être réutilisée pour refroidir les réacteurs ou les piscines à combustibles usés.

    Par ailleurs, le succès de l'aspersion de résine sur le sol pour y fixer les radio-éléments a conduit la Tepco a en prévoir l'extension sur l'ensemble du site. Des opérations de récupération de gros débris très radioactifs sont en cours. Enfin, l'alimentation électrique de la centrale a été renforcée afin de la Carte radioactivité Fukushima 24 avril. rendre résistante à de nouveaux chocs sismiques.

    La surveillance de la radioactivité en dehors de la zone des 30 kilomètres autour de la centrale montre une diminution régulière. Les valeurs enregistrées en débit de dose par heure sont désormais de 1,7 microsievert par heure dans la ville de Fukushima (au 23 avril). Plus près de la centrale, mais à plus de 30 kilomètres la valeur la plus élevée enregistrée le 20 avril était de 24 microsieverts par heure. A droite une carte des mesures du 24 avril (le chiffre du dessus est le numéro du poste de surveillance, le chiffre du dessous la valeur en microsievert par heure). De nombreuses mesures de restriction de consommation de légumes et de lait ont été levées, en revanche la culture du riz sera interdite en 2011 dans les zones actuellement évacuées. Ces évolutions sont attendues, mais les zones qui ont été le plus contaminées le restent et donc justifient les décisions d'évacuations supplémentaires, localisées de manière précise à l'aide de la carte dressée par l'IRSN et visible sur cette note.

    Pour la surveillance de la radioactivité due à Fukushima en France, l'IRSN a décidé de ne plus éditer de bulletin d'information régulier après le dernier, qui date du 22 avril. Explication : «Compte-tenu des très faibles niveaux observés et d’une tendance à la baisse, et en l’absence d’aggravation nouvelle des rejets des réacteurs de Fukushima, l’IRSN poursuit cette surveillance mais en réduisant le nombre et la fréquence des prélèvements, et en augmentant les durées de mesure pour atteindre des limites de détection plus basses. Dans ces conditions, et sous réserve d’évolution particulière, le présent bulletin est le dernier dans la série de ceux établis depuis le 24 mars. Un bilan global de la surveillance initiée depuis cette date sera présenté dans le courant du mois de mai 2011


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