• Reagan en rêvait…par Monpaziou (la Mèche 8)

    Reagan en rêvait…par Monpaziou (la Mèche 8)

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    Vieux fantasme américain des années 1980, le bouclier anti-missiles revient dans l’actualité, cette fois sous étiquette « Otan ». Et devinez quel pays, en Europe, s’est dit prêt à contribuer à la création de cette merveille. Allons, cherchez bien…

    Décidément ce gouvernement est amateur de bouclier. Le premier, pour les amis du Fouquet’s, a coûté cher aux finances publiques mais Attali a trouvé le remède en proposant un gel du salaire des fonctionnaires pendant trois ans. Le second risque de ne pas être moins dispendieux, et croyez-bien qu’il ne sera pas facturé à Mme Bettencourt. C’est une petite bricole qu’à l’origine Ronald Reagan voulait construire pour les États-Unis : un bouclier anti-missiles. L’idée était déjà contestée par les experts, considérant soit que c’était un peu comme se protéger de la pluie avec une raquette de tennis, soit que son efficacité même relative relancerait la course aux armements. Bref, un projet plutôt foireux. Les Ricains ont tout de même réussi à le refourguer à l’Otan mais c’est un peu leur boutique. L’Otan vient de trouver un bon pigeon pour mettre la main au porte monnaie ; en effet, la France s’est déclarée intéressée pour contribuer financièrement et techniquement à la création d’un bouclier anti-missiles pour l’Europe. Mais pour se protéger de qui ? Pas des Ruskovs puisqu’on leur propose de participer au projet.

    Qui se prépare donc à nous planter sournoisement quelques missiles dans le dos ? Le communiqué de la Présidence est plutôt sibyllin, évoquant « l'évolution de la menace balistique que font peser certains programmes au Moyen-Orient »*. Il n’y pas besoin d’être un grand stratège pour savoir que se trouve effectivement dans cette zone l’État qui, au monde, consacre la plus grand part de son PIB aux dépenses militaires (près de 8 %) et dispose même dans la région du monopole de l’arme nucléaire. C’est vrai aussi qu’un quart des enfants y est scolarisé dans des écoles ultra-orthodoxes… mais de là à imaginer qu’Israël nous foute un jour sur la gueule... Non, vous n’y êtes pas… Pour notre gouvernement, au Moyen-Orient, le danger serait plutôt l’Iran. Pourtant, la Perse n’est pas la porte à côté et, c’est acquis, les barbus ne disposent d’aucun missile stratégique de portée intercontinentale. Oui, mais à l’ombre des minarets, l’Iran préparerait un missile pouvant d’un trait toucher/couler l’Opéra Bastille dans son petit filet. Bien sûr, il y a les inévitables Munichois qui, avec les autorités russes, préfèrent « une appréciation objective des défis balistiques réels et non fantasmés »**. Mais voulons-nous vraiment rester les bras croisés ? Ne faut-il pas, comme les Américains l’ont fait en Irak, devancer tous ces États voyous qui préparent l’apocalypse ? Cela mérite bien quelques coupes dans nos dépenses sociales.

     

    Monpaziou

     

    * Communiqué de la présidence de la République française du 15 octobre 2010.

    ** 10/03/2010 RIA Novosti.


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