• Et si le monde entier reconnaissait la Palestine?

    C'est la crainte d'un ministre israélien. De fait, le gouvernement de Netanyahou ne fait pas beaucoup de concessions pour permettre un règlement conjoint vers la paix...

    Le "monde entier" pourrait reconnaître un Etat palestinien d'ici un an, a averti dimanche dernier, 26 décembre, le ministre israélien Benjamin Ben Eliezer, appelant à une reprise des négociations de paix complètement bloquées.
    Cet avertissement du travailliste survient alors que quatre pays d'Amérique latine - le Brésil, l'Argentine, la Bolivie et l'Equateur - ont reconnu la Palestine comme Etat indépendant et que l'Autorité palestinienne mène une campagne active pour la reconnaissance de leur Etat.
    "Je ne serais pas surpris si dans l'année à venir, le monde entier, y compris les Etats-Unis, reconnaissait un Etat palestinien. Ensuite, il ne faudra pas s'étonner de la façon dont cela s'est passé", s'est inquiété le ministre de l'Industrie et du Commerce.

    De fait, les signaux envoyés par les Israéliens aux négociateurs et acteurs de la région ne vont pas dans le sens d'un règlement global du conflit.

    Accord intermédiaire

    L'Etat hébreu ne semble pas se diriger vers une amélioration de ses relations avec son voisin turc, excluant toute excuse envers lui après le raid contre une flottille d'aide humanitaire en partance pour Gaza en mai dernier.

    Surtout, les signaux envoyés aux Palestiniens ne mettent pas en lumière une voie de la paix. Ainsi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a qualifié dimanche le gouvernement palestinien d'"illégitime". Le dirigeant du parti populiste Israel Beytenou a également préconisé "un accord intérimaire à long terme" avec les Palestiniens, estimant qu'un accord global était impossible dans un proche avenir.
    Une position identique à celle du Premier ministre Benjamin Netanyahou qui a écarté lundi toute possibilité d'accord global avec les Palestiniens. "Il pourrait y avoir une situation dans laquelle les discussions avec les Palestiniens se heurteraient à un mur sur les questions de Jérusalem et du droit au retour (des réfugiés palestiniens), et dans ce cas le résultat serait un accord intérimaire", a-t-il affirmé à la Chaîne Dix de la télévision israélienne.

    Un nécessaire statut final

    Une possibilité immédiatement rejetée par les représentants palestiniens. "Le temps est venu de trancher sur les questions de statut final et d'établir un Etat palestinien sur les frontières du 4 juin 1967", c'est-à-dire sur l'intégralité de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, a ainsi affirmé à l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Une position soutenue également par le principal négociateur palestinien Saëb Erakat qui a réaffirmé lundi que "les solutions transitoires étaient refusées en bloc et dans le détail".
    "Le moment est venu à présent pour des solutions définitives qui englobent Jérusalem, les réfugiés, les frontières, la sécurité, la colonisation, l'eau et la libération de tous les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes", a-t-il déclaré.

    Offensive diplomatique palestinienne

    Et les Palestiniens, frustrés par le blocage des pourparlers, ont décidé d'intensifier dans les prochains jours leurs efforts pour obtenir la reconnaissance de leur Etat.

    Sur le front européen, l'Autorité palestinienne fait campagne pour le rehaussement du niveau de ses représentations diplomatiques, comme l'ont déjà fait la France, l'Espagne, le Portugal et la Norvège. Sur le front sud-américain, le président chilien Sebastian Pinera rencontrera le président de l'Autorité palestinienne le 1er janvier au Brésil, alors que plusieurs pays arabes pressent le Chili de reconnaître l'Etat palestinien. Et l'Uruguay a annoncé son intention de reconnaître courant 2011 la Palestine comme Etat indépendant, comme déjà plus de cent pays.

    Israël s'oppose à l'établissement d'un éventuel Etat palestinien, estimant qu'il doit se faire via des négociations. Aujourd'hui dans l'impasse…

     

    (Céline Lussato – Nouvelobs.com)


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  • Réaction en chaîne : les pays sud-américains reconnaissent la Palestine

    Les temps sont rudes pour Israël et son chien de garde américain. Ces derniers jours, l’un après l’autre, différents pays d’Amérique du Sud ont officiellement reconnu l’existence de l’Etat palestinien, libre et souverain dans ses frontières d’avant 1967.

    Le 3 décembre dernier, le Président brésilien Lula envoyait une lettre à Mahmoud Abbas et reconnaissait – à la demande de ce dernier – l’Etat palestinien dans ses « frontières de 1967 », suscitant immédiatement le mécontentement de Tel Aviv et de Washington.

    Trois jours plus tard, c’est l’Argentine et sa présidente Cristina Kirchner qui stipulait, dans une lettre au Président de l’Autorité palestinienne, que le deuxième poids lourd sud-américain « reconnaît la Palestine comme un Etat libre et indépendant à l'intérieur des frontières de 1967 ». Le Ministre des affaires étrangères, Hector Timerman, précisait que « malgré les efforts réalisés, les objectifs fixés par la conférence de paix de Madrid en 1991 et les accords d'Oslo en 1993 n'ont pas été atteints, ce qui a été source d'une profonde frustration ». De par cet acte, l’Argentine entend montrer « son profond intérêt de voir se produire une avancée définitive dans le processus de négociation qui conduise à l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient ».

    Dans la foulée, le même jour, l’Uruguay annonçait par la voix de son vice-ministre des affaires, étrangères, Roberto Conde, sa volonté de faire de même en 2011.

    Les jours passent, et le 22 décembre, lors d’une conférence de presse à La Paz, Evo Morales tient sa promesse et confirme avoir envoyé une lettre à Mahmoud Abbas reconnaissant « l’Etat palestinien, son indépendance, sa souveraineté ». La semaine précédente, le Président Bolivien avait accusé Israël de commettre un « génocide » au Proche-Orient, et avait appelé les « organisations internationales à assumer leurs responsabilités pour l'éviter ». En janvier 2009 déjà, la Bolivie avait rompu toutes relations diplomatiques avec Israël pour s’opposer à l’offensive de Tsahal à Gaza.

    A propos de cet assaut armé meurtrier survenu en 2008, il faut rappeler que le Venezuela avait également, suite à cela, expulsé l’ambassadeur israélien à Carcacas. Hugo Chavez avait alors qualifié l’Etat hébreu d’« assassin » et de « génocidaire ». Fin 2009, ce dernier recevait officiellement Mahmoud Abbas en annonçant son désir d’ouvrir une ambassade en Palestine. Un soutien indéniable qui traduit une autre preuve évidente de la reconnaissance officielle de l’Etat palestinien.

    Enfin, vendredi, le Président équatorien Rafael Correa signait la reconnaissance diplomatique de « l'État de Palestine libre et indépendant dans ses frontières de 1967 », c'est-à-dire avant l’occupation israélienne qui a suivi la Guerre des Six Jours. Selon le Ministre des affaires étrangères, cette décision vise à « soutenir l'aspiration légitime du peuple palestinien, fondamentale pour aboutir, grâce au dialogue et à la négociation, à la coexistence pacifique des pays ».

    Cette réaction en chaîne du bloc antilibéral sud-américain souligne bien ce désir d’opposition à l’Empire atlanto-sioniste sur tous les fronts. La reconnaissance de l’Etat Palestinien dans ses frontières de 1949 à 1967 va dans le sens des réclamations de Mahmoud Abbas dans les pourparlers avec Israël, et ajoute un poids certain à la balance palestinienne. Au jour d’aujourd’hui, 94 pays ont déjà reconnu l’Etat de Palestine après sa proclamation par la réunion du Conseil National Palestinien (CNP) d'Alger de novembre 1988.

    Chris Lefebvre

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  • La France va offrir au Liban 100 missiles anti-char "HOT"

    La France va offrir au Liban 100 missiles anti-char, a indiqué aujourd'hui un représentant du gouvernement libanais, confirmant un projet qui avait soulevé des inquiétudes en Israël et aux Etats-Unis.

    "Le premier ministre Saad Hariri a été informé mercredi de la décision française de fournir à l'armée 100 missiles air-sol de type HOT qui seront utilisés par les hélicoptères militaires Gazelle", a-t-il déclaré à Beyrouth. "Les missiles seront livrés avant la fin février et seront donnés sans aucune contrepartie", a-t-il ajouté.

     

    Matignon a confirmé l'envoi d'une lettre en ce sens par le premier ministre français François Fillon à son homologue libanais. "Notre coopération militaire avec le Liban contribue à l’indépendance et la stabilité du pays et est conforme à la résolution 1701 du Conseil de sécurité", a souligné de son côté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

    "Elle vise à soutenir, en conformité avec des règles de procédures bien établies, les autorités du Liban et son armée qui est la seule légitime pour assurer la défense du pays. Elle a aussi pour objectif de favoriser le renforcement de la présence de l’armée au Sud-Liban et de sa coopération avec la Finul (Force intérimaire de l'ONU au Liban) conformément à la 1701", a-t-il poursuivi.

    En août, une parlementaire américaine avait demandé à la France de ne pas vendre de missiles anti-char au Liban, arguant qu'ils pourraient être utilisés contre Israël, étant donné "l'influence du Hezbollah" dans le gouvernement libanais.


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