• Billet d'Alain Soral


    Quand un Juif est fautif, c’est en tant qu’individu, mais quand un Juif est victime, c’est toujours en tant que Juif !

    Si la France était un pays normal, la place de Youssouf Fofana serait sûrement sur l’échafaud. Pour autant, que le CRIF conteste une décision de justice – ce qui est illégal aux yeux de la loi française – et qu’il somme Michèle Alliot-Marie, Garde des Sceaux, d’obliger le Parquet à faire appel, cela ne risque-t-il pas d’aboutir à l’effet contraire ? Soit une justice à deux vitesses consistant à légaliser le fait qu’une victime juive serait plus victime qu’une autre… Bref, à relancer l’antisémitisme…

    L’affaire Halimi, ou Fofana, c’est selon, est une histoire sordide de voyou comme il en existe malheureusement des dizaines par an dans notre pays. Quand la victime est un Français de souche, un pauvre quidam catholique, et le criminel un Français issu de l’immigration, les acteurs du Système (médias, justice, politiques…) s’entendent en général pour ne pas “racialiser” le drame. Attitude que l’on peut qualifier d’un peu faux-cul mais de “raisonnable”. Il y a des tensions raciales en France, certes, liées à l’explosion de l’immigration, mais ce n’est pas le rôle de la justice, ni de la police, ni des médias de jeter de l’huile sur le feu pour aggraver le problème. Voilà le consensus… Mais, chose étrange, dès qu’il s’agit d’affaires où un Juif est la victime (quand il est le coupable comme dans les affaires du Sentier ou Madoff, là c’est tout autre chose : judaïser le problème, plutôt que d’y voir un cas isolé, est immédiatement qualifié d’antisémitisme et passible de poursuites…), la tendance systématique de la “communauté organisée” est d’en faire un symbole de la résurgence de l’antisémitisme. Or, soyons clairs, la communauté juive de France, puisque c’est désormais comme ça que ses responsables la présentent – trahissant au passage le pacte républicain qui faisait des Juifs des citoyens français de confession juive, et pas un peuple étranger résidant en France et bénéficiant du droit de double allégeance… – la communauté juive de France donc, ayons le courage de le rappeler, en plus d’être sans doute la plus prospère et la mieux représentée dans la république (cf. le dîner du CRIF sans équivalent) est sans doute la communauté qui bénéficie de la plus grande protection, sur le plan légal, juridique, politique, médiatique… On peut même parler à son endroit de “lois d’exceptions positives”, et je ne parle pas que de la loi Gayssot…. Oser critiquer un Juif en France, qu’il soit un charlatan patenté ou qu’il se vante lui-même d’être un peu pédophile… se retourne immédiatement contre vous. Bayrou a pu récemment le vérifier ! Bref, telle est l’éthique à deux vitesses pratiquée systématiquement par la communauté : quand un Juif est fautif, ce n’est jamais en tant que Juif mais en tant qu’individu, mais quand un Juif est victime, c’est toujours en tant que Juif et jamais en tant qu’individu ! On retrouve bien là la vision du monde et le rapport à l’autre qui fonde le judaïsme : la double éthique. Et j’ose penser que cette double éthique – dans l’affaire du procès Fofana comme ailleurs – est le fond du problème…

    Il ne faut pas être grand maître en logique pour comprendre qu’à ce petit jeu là, on gagne à tous les coups. Et que le Juif, quel que soit son destin : despote comme Sharon, escroc comme Crozemarie, trublion comme Cohn-Bendit ou assassiné comme Halimi – ce qui est quand même beaucoup plus rare depuis 1945 – est toujours victime. 1 % de la population victime de la haine et de la jalousie des 99 autres ! Et c’est à ces 99 % de se soumettre et de s’excuser ! La question que je pose en tant que sociologue, et que pose aussi à sa façon notre camarade Blanrue dans son dernier ouvrage, (voir page 8) c’est : combien de temps un tel rapport social peut-il durer avant de dégénérer ? Il faut être particulièrement aveuglé, stupide ou irresponsable pour croire que ce rapport à l’autre peut durer éternellement. Voilà pour moi la bonne lecture de l’appel du Parquet sur le procès Fofana. Une maladresse de plus d’une communauté privilégiée qui demande sans cesse plus de privilèges… Encore un peu et ils vont convoquer les États Généraux !

    Alain Soral


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