• L’IPAD, un gadget nuisible

    articles liés Les Terres rares

                     Comment devenir hypercon...

     

    Alors qu’Apple vient de se classer à la 1ere place des entreprises technologiques, doublant en capitalisation boursière Microsoft et IBM, son dernier gadget, l’iPad arrive en France. Tablette numérique à mi-chemin entre téléphone mobile et ordinateur portable, l’iPad, outre une utilité discutable, n’a rien d’inoffensif. Il résume en effet à lui seul l’effroyable gaspillage en cours de matières premières [1], et notamment de « terres rares », un ensemble d’éléments métalliques nécessaires à nombres d’applications informatiques.

    La course à la miniaturisation, à l’élaboration de processeurs toujours plus performants, d’écrans toujours plus minces, a entraîné l’industrie des nouvelles technologies dans une dépendance croissante et colossale aux terres rares. Ce groupe d’éléments métalliques est devenu indispensable à la fabrication d’ordinateurs, de téléphones portables, d’écrans plats, et maintenant de l’iPad, qui est un condensé de ces technologies.

    Or plus de 95 % de la production mondiale de ces éléments est extraite des mines chinoises, dans des conditions environnementales et sociales désastreuses. En effet, les terres rares ne se présentent jamais à l’état pur ni en gisements très concentrés : elles doivent être séparées d’autres minerais. Une opération lourde d’impacts toxiques comme l’explique Aloys Ligault, chargé de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale aux Amis de la Terre : « Autour des usines chinoises, les déchets radioactifs de roches s’accumulent, les vapeurs de soufre, de fluor imprègnent l’air et les rejets de métaux lourds polluent les rivières. Les populations locales payent un lourd tribut à notre croissance prétendument “verte” et à notre frénésie de nouvelles technologies. »

    Une politique responsable consisterait, au grand minimum, à allonger la durée de vie de ces produits et à favoriser le recyclage de leurs composants pour préserver les matières premières, mais c’est exactement l’option inverse qu’a choisi Apple, comme le souligne Annelaure Wittmann, référente sur la campagne déchets des Amis de la Terre : « L’iPad, emblématique de notre société du gaspillage, est programmé pour devenir très rapidement obsolète [2]. La batterie est soudée à l’appareil. Une fois en panne, celui-ci ne sera donc pas réparable. Sa durée de vie sera au final celle de sa batterie, qui pour l’iPhone se révèle être de deux ans. Malgré leur petite taille apparente, ces objets, accumulés, encombreront vite décharges et incinérateurs. »

    Le gouvernement français a aussi sa part de responsabilité dans cette fuite en avant. Au lieu de contraindre les industriels à fabriquer des produits robustes et à réduire la demande en minerais rares, il n’aborde ces problèmes que sous l’angle de la sécurisation de l’accès aux ressources face à, notamment, une Chine qui est en train de modifier ses rapports de force avec les pays développés. Pour Claude Bascompte, président des Amis de la Terre, « l’annonce de Jean-Louis Borloo de vouloir créer un pôle minier autour d’Areva est tout simplement scandaleuse et court-termiste. Il faut cesser de surexploiter les ressources naturelles, et réutiliser celles que nous avons déjà retirées du sol. »

    par econo-ecolo (son site) vendredi 11 juin 2010


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  • Alain Soral face à Brigitte Lahaie

    7 juin 2010 sur RMC


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  • De Freud à Goldman-Sachs

    Freud a toujours été descendu en flammes par deux types de critiques.
    La critique d’extrême droite, pour qui le freudisme n’est que l’expression d’une psychopathologie juive (obsession sexuelle, inceste…). Une tradition reprise à son compte aujourd’hui par Hervé Ryssen dans Psychanalyse du judaïsme.

    La critique marxiste, pour qui le freudisme ne serait qu’une métapsychologie bourgeoise. Tradition allant d’Henri Wallon à votre serviteur en passant par Lucien Sève et Michel Clouscard (De l’acte à la pensée, Marxisme et théorie de la personnalité, Le Capitalisme de la séduction, Sociologie du dragueur).

    Si la première est loin d’être dénuée de fondement, notamment au regard du rôle moteur joué, dans la transmission juive, par la mère abusive, nous préférons nous attarder sur la seconde, parce qu’elle a le mérite de critiquer le freudisme sur le terrain même de sa prétention dans la modernité : celui du concept.

    Freud ou l’inconscience… de la domination économique

    Selon la critique marxiste, donc, exprimée le mieux par l’œuvre de Michel Clouscard, le freudisme n’est pas une théorie et une pratique propice à dévoiler l’inconscient, mais au contraire une théorie et une pratique faite pour produire de l’inconscient. De l’inconscience bourgeoise sur le rôle déterminant de l’économie dans le processus d’aliénation et d’oppression. Processus d’aliénation et d’oppression dont la bourgeoisie, justement, est la responsable et la bénéficiaire… En résumé : sur le divan et grâce à Freud, le bourgeois, d’oppresseur économique redevient victime psychologique. Une victime invitée en sus à se guérir de sa culpabilité en surmontant l’interdit sexuel contre l’autorité du père ! Plaisant programme, strictement inverse à celui proposé à cette même classe par Georges Bernanos, et qui explique le charme discret opéré sur la bourgeoisie par la psychanalyse…

    Face à cette polémique classique sur la validité supposée et l’utilité réelle du freudisme, le récent livre de Michel Onfray (Le Crépuscule d’une idole – L’affabulation freudienne) n’apporte rien de nouveau, si ce n’est qu’il reprend, sans les assumer totalement, ces deux critiques : psychopathologie et parasitisme. Son intérêt tient surtout au fait que sa descente en flammes provient, pour la première fois, d’un libertaire ; soit d’un penseur qui avait fait jusqu’ici – ou plus exactement jusqu’à ce qu’il redécouvre la question sociale à la faveur de la crise des années 90 – tout son beurre sur le désir ; lequel ne serait rien sans Freud…

    Marx-Einstein-Freud ou la fin d’un certain prestige…

    En s’attaquant à son tour à Sigmund Freud, Michel Onfray, qui ne vient ni de la droite extrême, disqualifiée par Hitler et ses camps, ni de du marxisme, disqualifié par Staline et son goulag, mais d’un nietzschéisme de gauche bien en cour et inattaquable, porte donc un coup très dur au dernier des trois piliers de la domination juive sur la modernité. Coup d’autant plus terrible porté à ce triptyque vacillant que les deux autres, Marx et Einstein, sont déjà bien ébranlés.

    Marx, par le socialisme réel et son goulag. Une démolition en règle validée par Bernard-Henri lui-même du temps de ces “nouveaux philosophes”.

    Einstein, contesté, lui, non pas sur la théorie de la relativité restreinte, mais sur sa paternité. E=MC2 étant la découverte incontestable, et aujourd’hui incontestée, du Français Henri Poincaré et Einstein soupçonné de plagiat.
    Antonio Gramsci…

    Or, comme nous l’explique très bien cet autre grand penseur marxiste qu’est Antonio Gramsci, la prise du pouvoir politique, en réalité toujours économique, doit, pour s’effectuer, être précédée d’une montée en puissance de prestige symbolique. Ainsi la Révolution française, qui fut dans les faits la prise du pouvoir par la bourgeoisie des Assignats et de la loi Le Chapelier – soit la dépossession de la noblesse suivie de l’exploitation à son compte du Tiers-État – n’aurait jamais pu s’effectuer sans la prise du pouvoir préalable des Encyclopédistes sur les esprits : Diderot puis Rousseau…

    Idem pour Marx et les Bolcheviks ou, pour remonter à la Renaissance, le rôle joué par Luther et la Bible de Gutenberg sur la montée en puissance de la bourgeoisie protestante…

    Œdipe et totémisme

    Mais revenons à Freud…
    Pour comprendre un peu mieux l’inquiétude et la colère que suscite l’attitude inédite de Michel Onfray chez certains intellectuels communautaires : de BHL du Point aux deux frères Miller – Gérard l’animateur comme Jacques-Alain le lacanien – en passant par Élisabeth Roudinesco, spécialiste, à défaut d’autre chose, de l’association : critique de la psychanalyse = antisémitisme… précisons encore que la théorie psychanalytique repose sur deux concepts.

    Un. L’Œdipe, qui explique la construction psychologique par les liens intra-familiaux ; une explication assez pertinente lorsqu’elle se limite à ce champ : bébé, maman, papa…

    Deux. Le totémisme, qui prétend, lui, expliquer les phénomènes historiques et sociaux sans jamais recourir aux rapports économiques. Pan très faible de la théorie freudienne, très peu défendu par les gardiens du temple à juste titre, mais qui valide la critique marxiste du freudisme comme “inconscience” de l’économie comme moteur principal de l’Histoire.

    Un freudisme social dont on peut lire notamment les ravages dans le très faible Malaise dans la civilisation, publié par Freud en 1929. Une explication de la montée du nazisme par la “pulsion de mort” dont l’indigence nourrit, en droite ligne, les André Glucksmann et autre Alexandre Adler quand ils prétendent à leur tour expliquer, par le nihilisme, la remontée des nationalismes et la colère des peuples dans une UE ravagée par les délocalisations et le chômage de masse !

    Le retour de la Grèce et de Goldman-Sachs…

    Il n’est dès lors pas difficile d’établir le lien entre la redécouverte de la question sociale – à la faveur de la crise à la fin des années 90 – par un Michel Onfray autrefois libertaire (qui allait jusqu’à recommander à ses élèves de se masturber en cours pour aider à leur émancipation) et son dégoût violent pour l’inconscience sociale freudienne.

    Pas plus qu’il n’est difficile d’expliquer la réponse agressive, d’autant plus agressive qu’elle est sans arguments, de nos freudiens communautaires à cette attaque en règle. Michel Onfray, autre fait sans précédent, allant même jusqu’à s’assumer comme goy face à cette tribale levée de boucliers.

    Car, pour revenir à Antonio Gramsci et au rôle fondamental joué par le métapolitique dans la conquête du pouvoir et la domination – une théorie sociale autrement plus valide que celle de Freud et ses tabous – que reste-t-il une fois tombé le masque du prestige symbolique ?
    Pour la République née de la Révolution française, derrière Diderot :  Thiers. Pour notre modernité, derrière Freud : Madoff et Goldman-Sachs.
    Alors au-delà de la critique théorique du freudisme dont tout le monde se fout, psychanalystes en tête, ne serait-il pas là le vrai Malaise dans la civilisation qui inquiète tant nos intellectuels en fin de rente ?
    Le crime impardonnable d’Onfray, plutôt que les affabulations de l’homme Freud et son confessionnal de substitution pour bourgeoisie de gauche, finalement dérisoire, ne serait-il pas plutôt de déboulonner, au plus mauvais moment, le dernier totem d’une rente symbolique ?

    S’attaquer à ce symbole communautaire tandis qu’en Grèce, en ce lieu qui vit naître l’Europe et la philosophie, se joue non plus dans la coulisse, cachée derrière le prestige des clercs, mais dans la rue en pleine lumière, la révolte du peuple européen contre ses usuriers de Wall Street ?

    Un combat contre le totalitarisme bancaire qui ne renvoie cette fois ni aux camps allemands ni aux goulags russes, mais à la Question juive de Marx !

    À se demander si Michel Onfray ne l’aurait pas relue récemment.

    Bloc-notes N°40 d’Alain Soral


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  • Comment devenir hypercon...

    i-Pad, c’est bien l’objet le plus con qui vient d’être présenté devant un parterre de journalistes éberlués par ce machin de haute technologie. Tout d’un coup, un vent de dévotion s’est répandu sur la planète, parvenant jusqu’au cerveau de Jacques Attali qui se fendit d’un article dithyrambique sur l’objet en question, allant même jusqu’à conseiller Steve Jobs de créer des vêtements spéciaux pour emporter ce précieux livre électronique censé livrer l’accès à l’hypermonde en lisant des hyperlivres, en partageant des hyperphotos, en exécutant des hyperdessins, bref, de quoi vivre des hyperexpériences sur cette planète habitée par les hypernomades et autres hypercitoyens… hyper, hyper, certes, mais au fait, trouvera-t-on l’hyperbook d’Apple dans les hypermarchés ? <o:p></o:p><o:p>
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    Le climat planétaire est propice pour adorer ce nouvel objet comme s’il s’agissait de la venue du Christ mais là, c’est du rapide, nul besoin de recherches théologiques et d’invention de rites et pratiques pour mettre au point l’eucharistie et communier avec le Fils qui est auprès du Père avec l’Esprit. Avec l’i-Pad, c’est l’eucharistique communicationnelle directe. L’extase textuelle instantané. Dieu n’est plus un fumeur de Havane mais l’Ecriveur suprême avec lequel chaque pèlerin sur terre entrera en osmose grâce à l’i-Pad, le Fils de l’Hyper-Ecriture mais qui contrairement aux anciens temps, n’est pas unique mais reproductible à l’infini. Je soupçonne Steve Jobs d’avoir copié une vieille légende. Les rois mages des médias ont annoncé depuis leur désert de New York la venue de l’i-Pad il y a trois mois à la faveur d’une fuite. Dans l’ancien temps, Gaspard, Melchior et Balthazar furent guidés par une étoile. En 2010, les journalistes ont été guidés par GPS vers San Francisco, nouvelle Jérusalem de la religion technologique, pour voir le divin i-Pad présenté par son concepteur. Quel couillon cet Attali, il n’a même pas mentionné cette caractéristique de l’objet qui, en économisant du papier, du carburant pour aller dans une librairie ou une bibliothèque, participe à la réduction de l’empreinte carbone du citoyen devenu hyper-lecteur. <o:p></o:p><o:p>
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    Le propre de toute religion est d’engendrer des hérétiques et des mécréants. Alors comme vous l’avez deviné, je me suis chargé de jouer le mécréant qui ne croit pas un instant en l’utilité de cet objet. Rappelez-vous, Moulinex libère la femme ! Ce slogan signifiait que grâce à l’usage des appareils ménagers, la femme gagnait du temps libre. Mais attention, il y avait sans doute une arnaque. Grâce à ce temps libre, la femme pouvait aller travailler pour participer aux revenus du ménage. Avec i-Pad, nul besoin de chercher l’arnaque. Vous êtes croyants ou mécréants. C’est simple, cet objet va servir à une chose, vous faire perdre du temps en rendant esclave votre cerveau, en détournant votre attention à chaque instant pour un zapping monumental vous ramenant à l’état d’un zombie actionnant machinalement le levier d’un bandit-manchot au Casino et remettant mécaniquement les pièces tombées pour continuer à jouer tout en se perdant dans l’anesthésie ludique. On notera que l’i-Pad est en phase avec notre président qui selon le titre d’un livre de Thomas Legrand est un hyperprésident qui nous fait perdre notre temps. Moulinex a libéré la femme, Apple a enfermé l’homme en le faisant domestique d’un objet magique qui lui bouffera son temps de cerveau. Comme l’aurait souligné notre ami spécialiste des leurres, la musique de Bob Dylan constituait un excellent leurre d’appel, Dylan qui selon un bon mot de Bruce Springsteen aurait libéré le cerveau de la jeunesse au temps du Viêt-Nam. Mais en 2010, au temps de l’Afghanistan, l’i-Pad enfermera votre cerveau où que vous ailliez, en vous accrochant à cette tablette qui ne se débite pas en morceaux qu’on mélange à du tabac pour fumer en écoutant du Bob Marley. <o:p></o:p><o:p>
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    La plupart des journaux vantent cet objet, notamment le NYT et Slate. Mais n’y voyez pas quelque conflits d’intérêts liés au fait que l’i-Pad, dans la mesure ou il peut être hyper-connecté à un compte bancaire pouvant être débité pour accéder au haut débit payant de la lecture de journaux en ligne et donc, permettre à ces médias en perte de vitesse de se refaire une santé. Non, ces journalistes sont parfaitement objectifs, comme Attali qui dresse une éloge à l’occasion de ce qu’il appelle un avènement. Attali a certainement téléphoné à son banquier pour lui dire à travers son i-Phone qu’il y a de l’i-Thune à se faire avec l’i-Pad. <o:p></o:p><o:p>
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    Ben voilà, c’est fait, j’ai descendu cet objet mais sans sacrifier mes convictions. C’est certain, je vais passez pour un méchant réac, pour un conservateur, pour un Joseph de Maistre vouant un culte à l’ancien régime du livre papier qui diffusait de la culture et non pas du texte. Car c’est bien là le problème de ce livre électronique. On n’est pas en contact avec une pensée qui se livre au fil des pages mais avec du texte du défile au gré des caprices du lecteur. Allez, Platon, c’est emmerdant, pourquoi s’emmerder à faire l’effort d’entrer dans ces dialogues ésotériques, je vais m’détendre, un coup de zappette exécuté avec ma main s’agitant sur l’écran tactile, et gagné, je peux accéder aux bonnes pages de ce chef d’œuvre littéraire, Moi Jean Sarkozy, mon scooter, mon fils, ma défense !

    Bernard Dugué

    la preuve en images : Ipad


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  • La violence féminine : les chiffres tronqués de la violence conjugale

    Jusqu’au XVIIIème siècle, les femmes représentaient plus d’un tiers, voire la moitié, des auteurs de crimes et délits. Depuis, la violence est devenue un fait essentiellement masculin.

    Si tabou aidant, la violence féminine est peu étudiée dans les sociétés européennes, tabou au cœur du tabou, la violence conjugale féminine est un non sujet. Les chiffres étant, pour cause d’hérésie, introuvables en France ce que nous verrons dans un article I, mais pas dans les pays anglo-saxons où les études s’accumulent depuis une trentaine d’années (article II).

    Dans un troisième et dernier article, nous tenterons d’esquisser les enjeux idéologiques et politiques du traitement de la violence féminine dans les sociétés européennes.

     

    VIOLENCE CONJUGALE : LES DONNEES INTROUVABLES

    En ce qui concerne la violence, l’affaire semble entendue depuis l’émergence de la théorie patriarcale formulée par les féministes, voilà une quarantaine d’années : la guerre, la délinquance, le rapt des femmes, la volonté de domination et leur continuum civil que sont les violences économiques, sexuelles et conjugales envers les femmes, sont essentiellement une affaire d’hommes. Il n’est pas étonnant, dès lors, que les enquêtes françaises et européennes jugent superflu d’interroger les hommes sur les violences subies au sein de leur couple.

    Il n’est pas une semaine en cette année 2010 où les violences faites aux femmes, décrétées par le gouvernement ’grande cause nationale’, ne fassent la une d’une actualité. L’actualité législative, judiciaire ou médiatique toujours illustrée des mêmes images inquiétantes de femmes molestées : mesures d’éloignement du conjoint violent renforcées par le bracelet électronique, bip d’appel d’urgence similaire à celui proposé aux invalides, multiplication des subventions et des foyers pour femmes victimes, campagnes d’information gouvernementales, régionales, départementales, municipales, préfectorales... toujours calquées sur le même modèle discriminant... Désormais, c’est dit, écrit partout, estampillé ’Vu à la Télé1, la plupart des hommes ont eux même, cerveau et sexe en berne, fini par l’intégrer : le genre masculin est une cause majeure du malheur des femmes. Notre société de lumière offrant la version polie d’un patriarcat s’exerçant, en tous temps et en tous lieux de la terre, sur le sexe, l’utérus et la sueur des femmes. Aussi, parler de violence féminine pourrait sembler une incongruité réservée à quelques masculinistes. Des masculinistes réactionnaires et négationnistes incapables de comprendre, que par la grâce de son univers prométhéen forgé au creuset de l’amour maternel, ’la femme est l’avenir de l’homme’.

    La construction des enquêtes de victimisation ...

    De fait, les chiffres de la violence ne plaident pas en faveur des hommes. Jour après jour, ils viennent confirmer la thèse patiemment distillée dans l’inconscient collectif des sociétés occidentales depuis 40 ans par le féminisme radical : si l’égalité des sexes est revendiquée, il existerait toutefois en matière de domination et d’une de ses déclinaison qu’est la violence, deux genres bien distincts : le genre doux et aimant, et le genre abuseur ... Un manichéisme qui, bien qu’issu du XIX ème siècle2 et encensée par le pétainisme triomphant, ne semble étonner personne mais qui ne pouvait qu’interpeller la juriste Marcella Iacub ou Elisabeth Badinter3. Féministe de la première heure, philosophe et historienne, Elisabeth Badinter sait, en effet, que la violence est consubstantielle à la nature humaine et non pas au genre. Elle ne pouvait donc que s’intéresser aux chiffres produits en France et en Europe sur la violence conjugale par le biais d’une critique acérée de l’Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France (ENVEFF)4, forte de ses 10 % de femmes annuellement victimes. Enquête qui de part son ampleur et son autorité, constitue une excellente illustration des méthodologies curieuses utilisées pour rendre compte du phénomène sensible de la violence conjugale. L’ENVEFF ? Elisabeth Badinter ne pouvait qu’en constater le caractère partiel et donc partial.

    Des données partielles ...

    Partielles, car à l’instar de la plupart des études européennes ou publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé ou le Conseil de l’Europe, cette enquête n’interroge ... que des femmes. ’On a choisi partout, délibérément, d’ignorer s’il y avait des hommes victimes’ dénonce Elisabeth Badinter tout en rapportant les propos pour le moins curieux et pourtant répandus de Marie France Irigoyen. Cette psychiatre et essayiste, dont les ’travaux’ ont inspirés la récente loi sur les violences psychologiques en couple, trouve, par contre, naturel de s’en remettre au seul ’bon sens populaire’ pour évaluer les violences subies par les hommes : ’Les hommes ? On ne les a pas sondés. On leur confère par définition le statut d’agresseurs : ils le sont dans 98% des cas5.

    Des études partiales ...

    Du partiel au partial, il n’y avait qu’un pas ténu que les médias et les politiques franchissent désormais allégrement. C’est ainsi que 10 % des femmes françaises subiraient annuellement des violences. Chiffre inquiétant, mais là encore, largement déconstruit par Elisabeth Badinter. Elle montre, en effet, qu’il n’a pu être obtenu qu’au prix d’amalgames curieux puisque la plupart des actes de violences (7,6 %) sont essentiellement constitués d’insultes et de ’pressions psychologiques ou sexuelles’. Des pressions en forme de catégories fourre-tout que les campagnes de sensibilisation télévisées récentes destinées à préparer les esprits pour une loi réprimant les violences psychologiques en couple, tentent d’imputer exclusivement aux hommes. Depuis ’Le spot d’Audiart contre les violences conjugales’ diffusé en juin 2009 sur les grands médias, chacun le sait bien désormais : l’insulte ou le dénigrement, même resté à l’état de pensée, est l’acte masculin fondateur de la violence faite aux femmes.

    Pour en finir sur le rapport ENVEFF, ses laudateurs n’ont pu que se féliciter de son caractère extrêmement exhaustif. Si exhaustif d’ailleurs qu’il laisserait songeur tout spécialiste du marketing sur la motivation réelle des interviewées, par téléphone, pour épuiser un questionnaire serré de 84 pages ...

    Des chiffres ’réels’ contestables ...

    Si l’on voit que les statistiques des enquêtes de victimisation sont largement sujettes à caution, les chiffres ’réels’ de la violence conjugale, jetés en pâture aux médias depuis des années et sensés être plus fiables, laissent, eux aussi, tout aussi perplexes. Faut-il, en effet, croire que la violence conjugale tuerait en Europe plus de femmes que les accidents de la route et les cancers réunis ? Ce qui porterait, le nombre de décès à plusieurs milliers par an pour la seule France alors que, comme le montre Elisabeth Badinter dans son article, ce chiffre grotesque, repris en boucle par tous les organismes sérieux tels le conseil de l’Europe et le législateur français, provient d’une rumeur lancée par les féministes espagnoles destinée à accréditer le renforcement des politiques de répression voire de subvention ? Faut-il alors en croire feu l’émission de TF1, ’Le Droit de Savoir’ dénombrant en 1999, 400 décès annuels ? Un chiffre gonflé et qui inspire toujours les associations féministes, en totale6 contradiction avec, celui-là même, du ministère de la justice qui bon an, mal an, recense entre 100 et 200 décès. Une bonne centaine de décès dont 30 % d’hommes ce que l’on oublie, par ailleurs, toujours de signaler sauf à les stigmatiser, une fois encore et en vrac, pour indiquer que leur décès est, dans 50 % des cas, imputable à un acte de légitime défense ? Faut-il donner crédit au ministère de la justice lui-même lorsqu’on sait qu’il n’existe, en France, aucune catégorie logicielle permettant de quantifier, sans arbitraire policier et judiciaire, les décès strictement attribuables à la violence conjugale ... ?

    Une situation pseudo scientifique ...

    Comme nous pouvons le constater, la France et nombre de pays européens se trouvent aujourd’hui dans une situation pré ou plutôt pseudo-scientifique où des études biaisées ne sont là que pour confirmer l’idéologie dominante et mettre sous l’étouffoir les quelques évidences dérangeantes qui parviennent à émerger. Ainsi, quid des couples lesbiens dont les études ont montré des taux de violences similaires aux couples hétérosexuels ? Quid encore de l’enquête de victimisation 2007 de l’Observatoire National de la Délinquance (O.N.D.), qui refuse de tirer les conclusions de ses propres observations lorsqu’il dénombre pour 2005 et 2006, 300.000 hommes victimes de violences physiques au sein de la famille7 ? Chiffre de 300.000 important et négligé, mais, par ailleurs, là encore et pour des raisons d’approximation méthodologique, très inférieur à la réalité8. Pourtant, la semaine qui suivit la publication de ce rapport, l’O.N.D. et une presse unanime, ne se firent l’écho que des violences faites aux seules femmes.

    Aujourd’hui en France et en Europe, nous sommes donc dans une situation similaire à celle qui prévalait dans les pays anglo saxons et notamment au Canada voilà 30 ans, lorsque les féministes avançaient l’épouvantail de 300.000 mille femmes victimes annuelles9 pour le seul Québec avant d’être obligées de se rétracter sous le poids des évidences. Mais entre temps, tout comme en France et en Europe, avec de tels chiffres qui sonnent comme autant d’appels à pogrom législatif10 et judiciaire contre les hommes, le mal était fait. Toujours zélé à flatter la moitié du corps électoral tandis que l’autre moitié, tétanisée et culpabilisée, ne cesse de faire la claque, attisé par les médias abonnés au copier/coller sur un sujet aussi fédérateur11, le politique n’a de cesse d’empiler les mesures répressives en direction des hommes et de leur paternité12.

    La vérité ne triomphe jamais, mais ses adversaires finissent par mourir’. De mort naturelle, faut-il s’empresser de rajouter compte-tenu du sujet. Cette citation de Max Planck, vaut aussi pour la violence conjugale : il aura fallu attendre 30 années d’études statistiques sérieuses et documentées, pour que les lignes commencent timidement à bouger outre-atlantique. Et là, les surprises sont de taille. Elles sont non seulement statistiques mais aussi culturelles. Des surprises qui pourraient interroger le racisme latent des schémas occidentaux de libération aujourd’hui embusqués dans la pensée victimaire universaliste et sa déclinaison qu’est le féminisme radical. C’est ce que nous proposons d’exposer dans un article à suivre consacré aux données anglo saxonnes sur le sujet.

    Olivier MALVOLTI

    1Par exemple, Emanuelle Millet, co produite par ARTE et ’Les Films du poisson’ : sur 10 films sur la violence conjugale, pas un seul film concerne des hommes agressés. Un des spot assimilant même la violence conjugale masculine à la torture fasciste.

    2 ’... on note ensuite un renversement de tendance. Dans le courant du 19e siècle, le crime prend la construction sociale qu’on lui connaît aujourd’hui, celle d’un fait masculin. La criminalité féminine est alors considérée comme un phénomène marginal (Ludi 2000:13)’. In Eva WYSS, ’Quatrième rapport de la Commission cantonale de l’égalité’, 2006, p. 18 col. 2. Voir aussi Robert MUNCHEMBLED, ’histoire de la violence’, Seuil. 2008.

    3Elisabeth BADINTER, ’La vérité sur les violences conjugales’, l’Express, 2005. Enquête déconstruite aussi par la juriste Marcella Iacub et le démographe Hervé le Bras. (lien).

    4Maryse JASPARD et autres, ’Enquête Nationale sur les Violences Faites aux Femmes en France’ (ENVEFF). INED. 2001.

    5In Elisabeth BADINTER, ’La vérité sur les violences conjugales’, préc. P. 2.

    6Notamment sur le site ’SOS FEMMES’

    7Observatoire National de la Délinquance, ’Enquête de victimisation 2007, synthèse’, p.1

    8Comme l’explique le chercheur Denis Laroche de Statistiques Canada, l’enquête française de l’OND se fonde sur une méthode peu fiable qui laisse une trop grande part à la subjectivité. Les études ayant, en effet, largement démontré un seuil de perception de la violence nettement plus faible chez les femmes que chez les hommes. Une étude Suisse portant sur 200 hommes victimes note que sur les 10 % des victimes de violences graves ou ayant eu peur pour leur vie ’Aucun des hommes ... n’a porté plainte’. L’étude rajoute ’Certaines formes de violence sont si normales dans la vie d’un homme qu’elles ne sont pas perçues comme telles et que ceux qui les ont subies ne s’en souviennent pas toujours’ ... ou ’les refoulent telles les violences sexuelles’. Eva WYSS, ’Quatrième rapport de la Commission cantonale de l’égalité’, préc., p. 18 col. 1. et p. 20 col. 1

    9En fait et par extrapolation de l’échantillon, d’après l’institut National de la statistique Canadien, en 2004, 36800 femmes (35300 hommes) se déclaraient victimes de leur conjoint ou ex conjoint au cours des 12 derniers mois pour le seul Québec. In Denis LAROCHE, Enquête Sociale Générale (E.S.G.), ’Contexte et conséquences de la violence conjugale envers les hommes et les femmes au Canada en 2004’, p.18 tab. 2.2.

    10Ainsi, on pourrait multiplier les exemples, de l’exposé des motifs de la loi n°2006-399 du 4 avril 2006 étendant notamment les mesures d’expulsion du conjoint violent aux personnes pacsées : après une introduction ’constitutionnellement correcte’ parlant indifféremment de conjoints violents, il suffit de quelques lignes au rapporteur de la loi pour désigner clairement le coupable : l’homme. Quelques lignes truffées d’informations fausses (400 décès annuels, 48000 femmes violées, 10 % de femmes annuellement violentées) tirées du lobbying féministe. Allant crescendo, ne s’embarrassant même plus de textes constitutionnellement corrects, la proposition de loi pénalisant les violences psychologiques au sein du couple s’intitule sans complexe Proposition de loi renforçant ... la répression des violences faites aux femmes’, les hommes n’étant pas susceptibles, visiblement, de subir des violences psychologiques.

    11Une étude américaine réalisée sur 785 homicides entre 1984 et 1992 à montré que 79 % des crimes masculins sont reportés dans la presse contre 50 % pour les crimes féminins. Chaque crime masculin étaient en moyenne couvert par 3,6 articles contre 1,7 article pour les crimes féminins. In, Murray A. Straus ’Thirty years ... partners violence ...’, p. 19

    12Dès 1994, création d’une circonstance aggravante en matière de violence conjugale. Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 art. 221-1 du code civil : Éloignement du conjoint violent, loi n°2006-399 du 4 avril 2006 art. 11 : viol entre époux, loi n°2006-399 du 4 avril 2006, art. 7, extension de la notion de la violence conjugale aux pacsés. Ass. Nat. texte n° 428 du 25 fév. 2010 Proposition de loi renforçant ... la répression des violences faites aux femmes’. art. 3 bis. : pénalisation des violences psychologiques au sein du couple et mise en place de système de radio protection ...

     

    par rodier_a (son site) vendredi 28 mai 2010


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  • Fin de l’anonymat des blogueurs : une loi proposée au Sénat

    Encore un politique français, Jean-Louis Masson, élu par ses pairs dans la maison de retraite la plus chère de France et payé par le contribuable, le Sénat.

    Et le pauvre venant d’avoir 63 ans devrait sérieusement penser à laisser sa place si c’est pour sortir des propositions de lois aussi débiles que celle qu’il vient de déposer (Celle là).
    Dans les grandes lignes, cet ami de la liberté d’expression veut que chaque bloggeur de France et de Navarre soit identifié nominativement afin que puisse s’exercer le « droit de réponse ».
     
    Ainsi je devrais écrire que je m’appelle bien ------- --------- (ahahah) et m’identifier autrement que par kabreras…
     
    Pourquoi au final ? Oui évidement certains penseront que ce serait une bonne chose, mais que deviendraient des blogs comme le journal d’un avocat de Maitre Eolas ?
    Malgré les affirmations comme quoi la vie et le blogging continueraient comme avant, il faudrait être fou ou stupide pour le croire, l’autocensure serait bien évidemment automatique et même inconsciente et je doute que la liberté et la démocratie y gagnerait.
     
    Quant à l’application d’une telle loi, elle est tout bonnement impossible.
    Il est bien entendu qu’elle serait immédiatement contournée par l’hébergement des blogs à l’étranger et le gouvernement n’a ni les moyens, ni les compétences, ni même la possibilité de se mêler des lois du voisin ou de filtrer le net au niveau national en bloquant les blogs.
     
    Encore une proposition de loi qui si elle passe se transformera en fiasco à la hadopi.
    Madame Michu peu continuer à déblatérer sur les voisins et Christine Albanel a trouvée son digne successeur !
     
    par kabreras (son site) lundi 24 mai 2010

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  • Apéros Facebook : le libéralisme titube, les libertaires trinquent

    par Mickey Churchill (son site) samedi 22 mai 2010

     Rennes, Nantes, Cannes, Le Mans, etc... Toute la France semble envahie par la mode des "apéros géant"s organisés via le réseau Facebook

    Interrogeons-nous d’abord sur ce qui pousse "les jeunes" à se pinter sur la voie publique. Au même titre que l’ouvrier qui boit pour oublier, les apéros entre amis et inconnus ne sont rien d’autre qu’un moyen d’ignorer quelques heures l’avenir sombre qu’on leur prédit quotidiennement. On nous rétorque alors que contrairement au bon artisan du café du commerce, l’ado de centre vile...n’est qu’un adolescent justement ! Cela pose question, seulement une chose est sûre : ils ne sont que des victimes du système qui détruit chaque jour tout espoir de mieux. Le pire est remis à plus tard. Chers parents, cette fois-ci croyez-les lorsqu’ils vous diront : "Ce n’est pas ma faute !". 

    Ces beuveries organisées peignent un violent tableau de la décadence actuelle. Cependant, dans cette affaire règne -encore une fois- les faux-culs (ex-soixante huitards qui bavent encore devant l’insouciance de leur progéniture). En effet, ces apéros géants ne sont rien d’autre que le rassemblement dans un même lieu, des mêmes personnes qui d’habitude déambulent aux quatre coins de la ville ; et cela tous les soirs (comas et viols y compris). Il est simplement plus difficile d’assumer la réalité présente devant nous, que celle que l’on ne connaît que par ouï-dire : l’invisible. Il est par exemple plus facile d’envoyer dix euros pour aider les victimes du tsunami ou du tremblement de terre d’Haïti que l’on ne voit qu’au journal télévisé lorsqu’on est à table, plutôt que de donner cinq euros au clochard en bas de chez soi en le regardant dans les yeux. Il est dur d’assumer le fait que si cet ancien ouvrier a perdu son boulot, sa famille et son toit, c’est à cause du système qu’on maintient depuis des années ; le même qui amène les jeunes à s’enivrer dans un mouvement de foule. Les adolescents manqueraient de courage ? Les accusateurs feraient bien de nettoyer devant leur porte. 

    Ce phénomène effraie car il trouve son origine dans le réseau Facebook, autrement dit internet, le Belzébuth de la jeunesse ! Soyons honnête, quand les jeunes boivent entre amis, ça passe. Néanmoins, que le démon Internet soit derrière tout ce mouvement : pas question ! Sartre et sa mauvaise foi peuvent encore se frotter les mains. Enfin, la vraie peur, c’est-à-dire celle qui touche au plus haut, c’est le rassemblement de tous les jeunes névrosés de France qui finiront bien par se rendre compte que leur détresse n’est pas une fatalité ; que quelques-uns tirent les ficelles impunément et sans scrupules. La peur des apéros géants relayée en grande pompe par les médias est une commande des politiques, pour qui l’intérêt est de retarder toute coalition. 

    Pendant que les jeunes sont dans la rue, tout est déjà prétexte pour que leurs parents descendent à leur tour.

    Le libéralisme a peu à peu tout fait pour isoler les individus. Manque de chance, Internet et ses réseaux sociaux ont eu l’effet inverse et ceux-ci se rassemblent. ce mauvais calcul risque de coûter cher au chat qui commence à se rendre compte qu’il se mord la queue. La jeunesse boit pour oublier son futur, les travailleurs pour oublier leur quotidien, les aînés pour radoter leurs bons souvenirs. Pas sûr que le rouleau compresseur, qu’est le libéralisme, prenne plaisir à goûter à ce cocktail...


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  • Lettre aux petits-enfants de mai 68

    par LilianeB lundi 17 mai 2010

    Ils ont vingt ou trente ans, ils galèrent de stage non rémunéré en recherche d’emploi infructueuse pour cause de manque d’expérience. Ou bien ils ont décroché un job largement au-dessous de leur compétence mais qui peut déboucher, ô merveille, sur un CDI. Les petits-enfants de mai 68 ne rêvent plus de lendemains qui chantent, mais trébuchent sur un présent désenchanté. Désargenté aussi, d’ailleurs. Or, ils ne se font pas entendre, tous ces blessés de l’avenir. Pourquoi ?

    Premier mai 2010, manifestation dans un pays en crise, une Europe en crise, un monde en crise. Le mot d’ordre syndical est la défense des retraites. Mais là n’est pas la raison de ce qui saute aux yeux de l’observateur contemplant la procession des citoyens venus commémorer la journée internationale des travailleurs et la défense des acquis sociaux : ceux qui défilent aujourd’hui, ont, en grande majorité, largement dépassé la trentaine. C’est un défilé de séniors qui porte les banderoles.

    Jeunesse, où es-tu ? Que fais-tu ? Le monde est en passe de s’effondrer, progressivement grignoté par des décisions ayant confié aux plus forts encore plus de pouvoirs qu’ils n’en avaient, tandis que les contre-pouvoirs étaient démantelés en catimini. Les états, même de gauche, ont été complices d’une mondialisation des échanges, vendue comme une internationale sociale, alors qu’il s’agissait surtout d’une internationale néolibérale. Le peuple, qui sait lire, a voté non au traité constitutionnel européen qui impliquait l’impossibilité de revenir à une politique non capitaliste. Mais celui-ci est revenu quand même, modifié, mais sans être soumis à nouveau aux suffrages des citoyens. Les attaques contre la Grèce, et leur conséquence possible constituée du contrôle éventuel des états par une commission européenne non élue, disent bien quel est l’enjeu, qui s’apparente à une guerre entre la main-mise économique de la haute-finance et le pouvoir du peuple.

    Tu ne sais plus, jeunesse abreuvée d’informations et de distractions, angoissée par le chômage et l’avenir, que nous avons le pouvoir. Nous, oui nous, le peuple. Écoute sur ton MP3 le discours d’ Etienne de la Boétie. C’était il y a plus de quatre-cent ans, il avait dix-huit ans. Comment a-t-il pu comprendre tout cela, je l’ignore. C’est presque magique, de trouver dans ce texte ce dont nous, les plus anciens, nous souhaiterions tellement que ce soit compris par chacun. Tout y est, déjà : du projet d’abrutissement des gens de peu d’esprit par des jeux et des spectacles, jusqu’à l’instauration du contrôle d’autrui par un système pyramidal où les élites, dominées par leur chef, compensent et supportent leur aliénation en soumettant leurs subordonnés. Tout est dit du fait que le pouvoir d’un tyran vient du désir inconscient des soumis d’avoir un chef qui lui impose son pouvoir. Sans ce désir, le tyran n’existe pas.

    Quel rôle avons-nous dans ton silence d’aujourd’hui, nous qui avons traversé il y a si longtemps, une révolte que nous avons pris pour une révolution ? Nous allons encore aux défilés, nous portons des pancartes, nous bloguons même sur internet, utilisant tes armes, affolés que nous sommes de voir si vite tomber la société heureuse que nous avons connue, et ses projets de justice sociale et d’égalité fraternelle. Mais tu n’es pas avec nous dans la lutte sociale, jouant en réseau devant ton ordinateur, ou travaillant pour payer l’emprunt de ta maison. Tu n’y est pas, et peut-être que la raison en est, entre autre, que nous t’avons convaincue que l’important, c’était le bonheur ici et maintenant, que les hommes politiques étaient interchangeables et que croire qu’un autre monde était possible relevait d’une de nos anciennes maladies de jeunesse que tu as résolument décidé de ne pas attraper. Tu n’es pas là, parce que tu n’as pas conscience que tu nous manques, que cette société, c’est la tienne, et qu’elle sera ce que tu en feras. Tu laisses quelques barbons, égoïstes et experts dans l’art de manipuler les masses, emporter des votes qu’ils ne méritent pas, et tu te laisses écarter des instances dirigeantes des partis, sans penser que l’union fait la force et qu’il suffirait de faire un putsch pour redonner aux partis se disant de gauche une vraie légitimité idéologique, au lieu de tromper les électeurs sur la marchandise, tout au moins sur les décisions de fond.

    Nous avons prôné la liberté, et nous nous sommes enchaînés par la consommation. Notre tyran, c’est notre caddy. Tu ne te souviens pas de nos amis partis vivre en élevant des chèvres, pour contrer la société de consommation. Tu ne t’en souviens pas, parce qu’ils sont revenus et qu’ils ont maintenant résidence principale et secondaire, qu’ils ont bercé l’enfance de leur progéniture de séjours au ski et de voyages à l’étranger, et qu’ils lui ont offert son premier ordinateur à l’âge où eux avaient été heureux d’avoir des patins à roulette.

    Nous sommes à genoux, un chéquier à la main. L’emprunt est la main invisible qui nous broie «  Empruntez, empruntez, il en restera toujours quelque chose ! ». Oui, nous t’avons transmis la vie à crédit. L’épargne n’est plus considérée comme une vertu, mais comme une erreur, juste bonne à permettre à notre génération de te donner l’avoir indispensable pour que tu puisses t’endetter.

    Comment le bonheur « ici et maintenant » que nous avons souhaité, est-il devenu, « acheter tout de suite, même si l’on n’a pas l’argent nécessaire » ?
    Quand est-ce que nous avons lâché sur l’essentiel sans le savoir ?
    Nous nous sommes tous, ou presque, laissé avoir par la propagande consumériste. Nos valeurs d’égalité sont reprises par les chantres du néolibéralisme, qui avancent masqués. Etre égaux, cela veut dire maintenant obtenir les mêmes biens de consommation. On oppose au projet de déconsommation, l’idée que cela impliquerait de refuser aux plus pauvres ce qu’ils ont bien du mal à obtenir et auquel ils auraient droit comme tout le monde. Mais faire consommer au-delà de ses possibilités, n’est-ce pas ce qui se passe actuellement, avec les résultats catastrophiques que cela engendre en terme de sur-endettement ou d’angoisse quotidienne ? La même propagande peut agiter aussi le spectre du chômage « Si vous prônez la décroissance, vous serez responsables du chômage ! ». Je te suggère une piste de contre-propagande : si le néolibéralisme était une bonne façon de lutter contre le chômage, cela se saurait !
    Mais peut-être es-tu dupe de ces sirènes mortelles. Peut-être nous en veux-tu d’avoir profité d’un monde ouvert où tout était à prendre, pour te léguer maintenant une situation explosive où chômage et appauvrissement se développent, tout en te donnant des conseils de rigueur que nous ne nous appliquons plus depuis longtemps à nous-mêmes.
     
    Nous nous sommes trompés, lourdement. Nous avons tellement cru à la démocratie que nous avons laissé des gens qui n’en voulaient pas, s’en emparer, pour la détourner de son sens. Il est tard, maintenant, pour ouvrir les yeux. Mais pas trop tard : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1549.

    Ne te trompe pas de cible, ô jeunesse de 2010. Nous sommes avec toi, nous voulons que ce monde reprenne le bon chemin, nous souhaitons que chacun ait la possibilité de vivre décemment de son travail, sans être contrôlé, évalué, disqualifié, sous-payé, licencié, comme ça, pour rien, du fait du prince qui est, maintenant, le principe du plus grand bénéfice, doublé d’une normalisation féroce, et d’une prise de pouvoir par un management d’une cruauté dissimulée mais souvent réelle. Notre pays n’a pas fait la révolution pour tomber dans l’absolutisme des marchés.

    Nous sommes soucieux de ton avenir, de l’avenir de tous, et de celui de la planète, c’est pourquoi nous tentons d’agir.
    Mais, sans toi, rien ne sera possible.
     
    Des informations sur Wikipedia à propos d’ Etienne de la Boétie et son fameux Discours :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire
     
    Le discours lui-même à lire ou à écouter :
    http://audiolivres.wordpress.com/2009/03/21/la-boetie-discours-de-la-servitude-volontaire/
    ( audition du texte lu en MP3 ; Olivier Gaiffe sur audiolivre )
     
    La "Lettre à la jeunesse" d’Emile Zola, sur Wikisource :
    http://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_%C3%A0_la_Jeunesse

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  • L’histoire de votre esclavage

    « Vous ne pouvez pas effrayer un animal avec la perte de la liberté, avec la torture ou l’emprisonnement dans le futur. Parce que les animaux n’ont aucun sens du lendemain. Vous ne pouvez pas menacer une vache de torture ou un mouton de mort. Vous ne pouvez pas brandir une épée vers un arbre et hurler pour qu’il produise plus de fruits, ou menacer un champ avec une torche et exiger plus de blé. Vous ne pouvez pas obtenir plus d’oeufs en menaçant une poule. Mais vous pouvez faire en sorte qu’un homme vous donne ses oeufs en le menaçant. Cet élevage d’humains a été l’activité la plus profitable et destructrice à travers l’Histoire, et elle est maintenant en train d’atteindre son apogée destructrice. »

    Une vidéo de Stefan Molyneux : Freedomain Radio


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  • Quelle Europe? Quel Euro? Partie I : Question Philosophique.

    A l’heure où l’Europe et l’euro risquent leur existence respective, les deux questions restent incontournables car rien de tout cela ne serait arrivé si un vrai débat démocratique avait eu lieu en Europe.  

     

    Depuis le début des années quatre-vingt, il fallait organiser des réflexions ouvertes et honnêtes, avant de soumettre les diverses options au vote populaire, sur un autre Traité de Maastricht, sur une  autre Europe (des peuples et des régions), sur un autre euro, sur une autre Banque Centrale Européenne, sur d’autres modes de représentation et de décision...

     

    Parce qu’ils ont voulu régler, entre eux, toutes ces questions existentielles sur « le pourquoi ? » et sur « le comment ? » faire vivre ensemble des populations si proches mais, en même temps, si différentes, les grands « bénéficiaires » du système mis en place (la Haute Finance et les multinationales) se font rattraper par des problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés… Ils croyaient pourtant avoir tout gagné…

     

    Nous allons donc ouvrir ce débat par cinq « billets » (courts et synthétiques, c’est la contrainte de l’immédiateté, principe aujourd’hui souverain) :

    Partie I : Question Philosophique.

    Partie II : Les réponses et les limites de l'Économique.

    Partie III : Économie Réelle : quels objectifs, quels moyens et quels espaces ?

    Partie IV : La Monnaie : quelles fonctions et comment les remplir ?

    Partie V : Les Réformes Indispensables.

     

    A.     Question Philosophique.

    Il y a d'abord une question philosophique derrière tous les questionnements politiques, économiques, monétaires et financiers, quels qu’ils soient, car nous sommes tous de passage sur cette Terre et nous n'emporterons rien dans l'Au-delà : telles sont les données de base de notre Moïra[1] Thanatos[2]. La seule question qui en découle est d’une simplicité « ontologique » : chacun(e) doit bénéficier pleinement de ses droits de subsistance[3] et de son droit à l'existence[4]. Notre devoir collectif est donc de nous organiser pour qu’il en soit ainsi, non seulement dans nos rapports au sein de notre Société, mais aussi dans nos rapports collectifs avec les autres peuples et au sein de toutes les organisations internationales.   

     

    En clair, nous devons chercher tous les moyens pour que chacun et chacune vivent heureux en ce bas monde! Un objectif inatteignable, c’est vrai, surtout quand la simple définition du bonheur pose déjà de multiples pièges... Certes, les Occidentaux commencent à réaliser que la surpopulation humaine et la mise en place d’un système de création de richesses matérielles infinies font courir de gros dangers à la planète bleue et, nec plus ultra, ils se rendent compte que le consumérisme effréné les rend esclaves et malheureux. Caprices de riches, vous diront tous les nouveaux élus de la croissance économique ! Un cauchemar, vous rétorqueront les Ayatollahs du chiffre d’affaires et des profits ! Autrement dit, la croissance… des gaspillages, des destructions et des déchets a encore de beaux jours devant elle.    

     

    Et pourtant, notre bonheur passe par une course vers l’Immatériel et par un coup de frein à donner au matérialisme. L'Immatériel ? Personne ne peut nier l’évidence de cette évolution, déjà bien implantée dans nos Sociétés, car nous passons de plus en plus de temps devant des écrans de téléviseur, d’ordinateur et de cinéma, envahis par les jeux vidéo et sollicités par des réseaux de toutes sortes. Même MEDIAPART s’envole dans les airs sous forme de « 0 » et de « 1 » pour atterrir sans bruit et sans odeur dans nos ordinateurs ! Toutes ces créations sont destinées à nous distraire et à nous documenter ; malheureusement, elles nous offrent trop souvent le spectacle affligeant des reality shows et de porcheries diverses. Au-delà de cet immatériel « visible », il y a aussi toutes les créations que l’on ne voit plus tellement elles sont nombreuses : les logiciels, les progiciels, la téléphonie, l’Internet, les programmes de GPS, les programmations de micro-puces dédiées, les robots, les matériels de chirurgie télécommandés…

     

    Par ailleurs, notre Société est devenue si complexe que plus personne n’en comprend les rouages, n’identifie les enjeux, ne connaît les décisionnaires, ne peut prévoir les évolutions : l’individu est donc livré à lui-même, il est sans repères et constamment soumis aux aléas du court terme. Plus aucun citoyen, même parmi les mieux préparés, ne peut affirmer qu’il maîtrise sa destinée… Pis, plus aucun dirigeant ne peut dire qu’il maîtrise les leviers de commande, et donc la destinée de ceux qu’il est censé diriger… D’où l’importance accrue (pour tous) de l’éducation, de la formation, de l’assimilation de nouvelles connaissances et de nouvelles techniques, de l’apprentissage des rouages de nos organisations, du partage des informations… Tous, à quelque niveau que ce soit, nous avons besoin de plus de dialogue, de plus de temps, de plus de sérénité, pour simplement nous informer et pour comprendre. A contrario, nos « élites » cupides nous courbent l’échine et nous empêchent de voir l’horizon (les autres) et le soleil (le Bien et le Beau de Platon).   

     

    Pour sortir de ce système esclavagiste, nous avons besoin de temps et d’une organisation collective performante qui gère les allocations de ressources (matérielles et immatérielles) de manière plus judicieuse. Allocation des ressources ? Oui, il faut de l’argent, bien sûr, mais il faut surtout des compétences humaines disponibles. Seules, de nouvelles formes de répartition du travail entre les citoyens actifs (travailleurs et demandeurs d’emploi) et les inactifs (surtout les retraités en bonne santé) nous permettront de trouver et de bien employer ces compétences existantes et limitées…

     

    Pour résoudre cette quadrature du cercle, nous devons donc accepter de tordre le cou à quelques dogmes :

    • Non, la vie ne se résume pas en un système d’esclavagisme légalisé du type « métro – boulot – dodo » pendant quarante ans ;
    • Oui, nos enfants ont besoin d’une vraie vie de famille (parents, grands-parents, amis, relations, loisirs) et notre devoir d’adultes est de leur consacrer ce temps-là, avec beaucoup de patience et d‘affection ;
    • Non, une semaine de quarante heures, plus des temps de transport de plus en plus longs, ne permettent pas aux parents d’assumer pleinement leurs responsabilités ;
    • Oui, les vacances de quatre à cinq semaines sont indispensables pour « casser » la monotonie et retrouver l’enthousiasme du travail qui – de facto – améliorera la productivité de chacun et de tous ;
    • Non, le temps consacré à la formation et à l’apprentissage n’est pas suffisant ;
    • Non, les citoyens actifs (au travail) ne peuvent tout assumer à la fois ;
    • Oui, le droit à la retraite à soixante ans est largement compatible avec l’évolution de notre Société car il y a des gisements d’emplois (potentiellement valorisants et bien payés) pour tout le monde dans une Société qui mise sur la croissance de son capital immatériel, individuel et collectif (organisations).
    • Non, l’humain n’est pas un « facteur de production », n’en déplaise aux brillants économistes libéraux (officiels) et au MEDEF qui voient des « machines humaines » partout.
    • Oui, c’est NOTRE Capital Humain qui a créé tous les progrès visibles ;
    • Oui, ce sont les capitalistes qui ont détourné toutes ces énergies et tous ces progrès humains pour obtenir toujours plus d’argent en gaspillant tellement de ressources que la pollution menace la survie même de notre planète ;
    • Oui, l’oppression dans le milieu de travail (temps passé et conditions de travail) est contreproductive, et elle est philosophiquement inacceptable.  

    En clair, pour tirer le meilleur de chacun(e), individuellement et collectivement, la Société doit chercher sans cesse de nouvelles formes d’organisation car elle DOIT intégrer socialement le plus grand nombre d’individus, tout au long de la vie. Cela passe par un accompagnement de chacun(e) par la Société dans la définition, la formation et le soutien des projets de vie individuels.

     

    Dans les conditions présentes, nos Sociétés sont littéralement bloquées à cause de ce refus de « penser autrement » qu’en termes de profits et de rentabilité à court terme. Bien au contraire, la Société doit engager ses membres dans un voyage permanent vers la Connaissance et vers la « réalisation de soi » : l’être et non plus le paraître… Cela s'obtient dans l'effort, dans le doute, dans le contrôle des passions et des ego, dans la lutte contre l’ego-grégarisme (Dany-Robert DUFOUR : « Le divin marché ») et, donc, tout cela passe par l’éducation, la formation, l’apprentissage et le recyclage permanent des connaissances. Donc, par l’organisation ; du pur immatériel pour tirer le meilleur de chacun(e)…

     

    Évidemment, ce sont les philosophes qui nous ont apporté les meilleures réponses sur le sujet, notamment en montrant que l'humain est un animal métaphysique, plein de rêves impossibles et plein de défauts, incapable d’ajuster ses objectifs aux moyens dont il dispose, mais plus souvent incapable d’ajuster ses moyens (qualités intellectuelles et morales) aux objectifs qu’il veut atteindre (ego et vouloir démesurés). Cet humain-là, abandonné à son animalité, est cupide, dominateur, peu enclin à accepter des sacrifices et, quand il n’arrive pas à se réaliser, il devient violent, extrêmement dangereux pour lui-même, pour ses proches, pour ses voisins et même pour la Société tout entière...

     

    Autrement dit, cette course vers l’Immatériel n’est même pas un choix, c’est une obligation minimaliste pour que l’humain vive en paix avec lui-même et avec la Société. C’est la raison pour laquelle il est préférable de (bien) le prendre en charge dès la phase de l'éducation, et tout au long de sa vie, plutôt que de le laisser obéir aux instincts suicidaires de ses velléités incessantes. Sans ces prises en charge constantes et diverses, chacun(e) vit dans la prison de soi-même, survit sans vivre, vit sans exister, veut sans Volonté. Les individus se transforment en bateaux ivres, sans gouvernail, littéralement entraînés sur les océans tumultueux des passions[5]… vers leur propre perte[6].

     

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    JUNON MONETA

    ALTER-EUROPA

    Pour une Autre Europe...

    Et (bien sûr) pour un Autre Euro...



    [1] Moïra : parts de destin que chacun(e) reçoit dès sa naissance, selon les Grecs anciens.

    [2].Thanatos : tous les humains ont reçu la même part de destinée en ce qui concerne la mort.

    [3] Nourriture, habillement, toit, santé…

    [4] Éducation, formation, insertion sociale et professionnelle, réalisation de soi et reconnaissance de son travail, de ses mérites et de ses talents, protection de sa personne et de sa famille…


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  • Tariq Ramadan, semeur d’islamophobie

    L’islamophobie a été de nouveau excitée par le voile intégral d’une française convertie mariée à un algérien de 34 ans qui gère une boucherie halal, un harem de quatre épouses et douze enfants. Mi-martial, mi-fanfaron face aux caméras, flanqué de gardes du corps et vêtu à la pakistanaise couvert du keffieh palestinien, Lies Hebbadj a fait preuve d’une lamentable lâcheté en qualifiant ses épouses de maîtresses, oubliant que le mensonge et la fornication sont de vilains péchés. 

    Ce fait divers est venu opportunément remplacer à la une des journaux les multiples scandales de pédophilie de l’Eglise catholique qui ont fait vaciller le Vatican. On peut difficilement trouver pire caricature que ce tartuffe donnant une image surréaliste de musulman « décalé » dans une société occidentale. Comment peut-on être systématiquement et « religieusement » solidaire d’un tel guignol ? Pourtant, le premier à venir le soutenir publiquement est encore et toujours Tariq Ramadan. (1)

    Comment les musulmans de France et d’Europe en sont-ils arrivés ces dernières années à subir cette avalanche de pitreries médiatico-politiques qui provoquent et accentuent l’islamophobie, alors que l’écrasante majorité respecte les lois et leur environnement dans la discrétion de leur foi et leur intégration sociale ? 

    Au lieu de crier au loup, cette redondance des soubresauts de l’islamophobie européenne pousse plutôt à s’interroger sur les causes réelles de cet exhibitionnisme islamiste actionné par des courants politico-religieux et leurs leaderships. A la mort du prophète, il n’y avait que deux écoles de pensée et de pratique, les sunnites et les chiites. Aujourd’hui, on se perd entre le wahabisme, le salafisme, les frères musulmans, le tabligh, etc… Voulant s’émanciper en Afrique du Nord après les indépendances, les mouvements islamistes violemment réprimés ont vite débordés sur l’Europe qui leur offrait l’asile politique. 

    Confrontés chez eux à des dictatures sanglantes qui ne leur laissait aucun espace de survie, des opposants islamistes se sont installés dans la durée en Occident où ils ont enfanté une génération hybride qu’on appelle « citoyens européens de confession musulmane »Tariq Ramadan en est devenu le symbole, le porte-parole et le chef spirituel. Philosophe, beau garçon et beau parleur, crevant l’écran sur la scène médiatique, il a rapidement incarné le modèle et l’inspirateur des jeunes musulmans nés en Europe soucieux de se réapproprier une identité islamique occultée par l’enseignement laïc, et de se démarquer de leurs parents immigrés vivant leur foi dans la simplicité, la discrétion et la tranquillité. 

    Frère Tariq est sans conteste l’inspirateur attitré d’une mode conservatrice, rigoriste et puritaine de l’islam auprès des jeunes musulmans européens, qui se manifeste ostensiblement par l’adoption d’accoutrements pakistanais, saoudiens ou afghans, en particulier le voile intégral connu sous les noms de niqab ou burqua. Le Maghreb a connu quelques années avant l’Europe cette « mode importée » sous l’impulsion de prédicateurs exaltés et de voyageurs jihadistes revenus du Pakistan, d’Afghanistan, d’Egypte ou du Golfe Arabe. 

    Tariq Ramadan entretient constamment la confusion sur son identité personnelle. « Depuis longtemps, je répète aux musulmans et à mes concitoyens que je suis suisse de nationalité, égyptien de mémoire, musulman de religion, européen de culture, universaliste de principe, marocain et mauricien d’adoption. » 

    Il a reconnu être un salafiste : « Il y a la tendance réformiste rationaliste et la tendance salafiste au sens où le salafisme essaie de rester fidèle aux fondements. Je suis de cette tendance-là, c’est-à-dire qu’il y a un certain nombre de principes qui sont pour moi fondamentaux, que je ne veux pas trahir en tant que musulman. » (Interview sur la radio Beur FM en novembre 2003). 

    Pourtant, sa vie et son histoire sont intimement liées au mouvement des Frères Musulmans, fondé par son grand-père maternel Hassan El Banna, et à la Ligue Islamique Mondiale dont son père Saïd Ramadan fut un des membres fondateurs. 

    L’héritage spirituel de Tariq Ramadan 

    La nationalité suisse de Tariq Ramadan ne doit leurrer personne. Ce n’est qu’un camouflage cosmétique pratique pour mieux dissimuler son enracinement profondément égyptien et sa vocation de leadership panislamiste.  Tariq est le double héritier spirituel de son grand-père Hassan El Banna et de son père Saïd Ramadan. Il a été élevé, avec ses quatre frères et sa sœur, dans une éducation islamique et un trilinguisme classique chez les aristocrates égyptiens (arabe, anglais, français). Hassan El-Banna, fondateur des Frères musulmans, pourchassé par le roi égyptien Farouk, est assassiné en 1949. Sa fille Wafa El-Banna, mère de Tariq, se réfugie en Suisse avec son mari Saïd Ramadan en 1958. 

    Accusé par Gamal Abdelnasser de fomenter un coup d’État, le nouveau leader des frères Musulmans, Sayyid Qutb, fut arrêté, jugé et pendu le 29 août 1966. Saïd Ramadan est au nombre des accusés. Condamné par contumace à trois peines de 25 ans, il perd sa nationalité égyptienne, mais ne prendra pas la nationalité suisse. Il était enregistré par les suisses comme pakistanais en vertu du passeport diplomatique de ce pays qui le considérait comme son « ambassadeur culturel par excellence ». Il fut l’ami du suisse François Genoud, converti à l’islam, connu pour son rôle de banquier du nazisme, de l’OLP palestinien et du FLN algérien. Il a aussi entretenu une correspondance avec Malcolm X. 

    Saïd Ramadan fonde en 1961 le Centre islamique de Genève (CIG), financé en partie par les Frères Musulmans et le prince saoudien Fayçal. Il en est resté le directeur jusqu’à sa mort en 1995. Son fils Hani Ramadan lui succéda et le conseil de direction conserve une composante familiale. Quelques mois avant la naissance de Tariq, en mai 1962, Said Ramadan joua un rôle-clé dans la fondation de la Ligue Islamique Mondiale (Rabita Al ’Alam Al Islami - World Muslim League - WML), à la Mecque. Le prince Fayçal d’Arabie Saoudite voulait promouvoir le panislamisme en opposition au panarabisme nassérien. Saïd Ramadan voulait aussi créer une chaîne de centres islamiques dans les principales capitales d’Europe (Münich, Londres…). 

    Saïd Ramadan était doué d’un grand savoir du Coran et des Hadiths, et d’une grande rigueur. Ses enfants témoignent de ses propos : “Si quelqu’un venait à moi et voulait discuter de la manière par laquelle on pourrait amener un changement dans le monde musulman, je lui demanderais d’abord s’il a prié le fajr”. 

    Le parcours et la pensée de Tariq Ramadan 

    Tariq Ramadan est né le 26 août 1962 à Genève où il fait ses études à l’Université. Après sa thèse de doctorat sur Nietzsche, il obtient une maîtrise ès lettres en philosophie et littérature française, puis un doctorat en Islamologie. Entre 1988 et 1992, il occupe le poste de doyen du Collège de Genève. Ramadan étudie ensuite les sciences islamiques à l’Université Islamique d’Al Azhar au Caire en 1992-1993 puis 1994-1995. Il est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, et professeur invité de philosophie à l’université de Casablanca. 

    Expert consultant dans diverses commissions des Parlements européens, il participe à des groupes de travail internationaux se rapportant à l’islam, la théologie, l’éthique, le dialogue interreligieux et interculturel, le développement et les questions sociales.  Il a été plusieurs fois cité parmi les 100 intellectuels les plus influents du monde par des magazines anglo-saxons. Marié à une française convertie et père de quatre enfants, Tariq Ramadan se fait connaître du public français à partir de 1992, en donnant des conférences aux congrès annuels de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF). 

    Son discours s’articule sur une réflexion philosophique et politique dans le débat concernant la place de l’islam en Occident et dans le monde. Maniant le verbe avec dextérité, il excelle dans le paraître plutôt que dans l’être. Il peut hypnotiser un auditoire qui ressort de ses conférences pas plus instruit qu’en y rentrant, mais avec cette envie forte et diffuse de crier son islamité avec fierté. Sans être un savant, ni un théologien, il est dans la lignée des grands prédicateurs islamiques en vogue depuis les années 80, idolâtré par une jeunesse admirative sous le charme lyrique du verbe islamique. Tariq Ramadan est rapidement devenu un penseur musulman célèbre et populaire parmi les jeunes, qui s’échangent ses discours en cassettes audio et DVD. 

    Tariq Ramadan décrète que les musulmans vivant en Occident ne doivent plus se considérer comme des étrangers, des résidents temporaires, des minorités mais comme des citoyens à part entière en évitant toute aliénation culturelle. « Ils doivent s’inscrire pleinement dans la participation citoyenne sur un pied d’égalité avec la majorité de la population. Ils doivent établir clairement qu’ils sont chez eux en Occident, et qu’il s’agit de suivre les principes supérieurs de l’islam ici comme ailleurs… Ils doivent se prendre en charge et se libérer de la mentalité de victime ». 

    Ramadan s’adresse en priorité aux nouvelles générations de musulmans nés et élevés dans les pays occidentaux. Il affirme qu’ils ne sont pas en « terre d’exil », et n’ont pas à regretter que leurs ancêtres aient quitté leur terre d’origine. Ils doivent se sentir chez eux, bien dans leur peau, dans leur environnement, dans les pays où ils sont nés. Ils doivent participer pleinement à la vie commune, à la vie institutionnelle et politique comme tout citoyen. Dans son livre « Peut-on vivre avec l’islam », il écrit que le musulman ne se définit pas seulement par ses croyances mais par ses pratiques. Il prône la stricte observance du Coran et des Hadiths, tout en tentant de concilier l’appartenance musulmane avec la vie commune et les lois des sociétés européennes : « J’affirme que nous sommes passés à l’ère du discours de la post-intégration ».

    D’après Ramadan, « la chari’a doit s’appliquer dans ma société même si celle-ci n’est pas majoritairement musulmane ou que ces lois n’ont pas été pensées et produites par des savants musulmans. Je suis dans la Voie puisque ces lois me permettent d’être fidèle à ses objectifs fondamentaux et donc d’être fidèle au message et aux principes de l’islam. »  Tariq se place dans le rôle de médiateur entre les univers occidental et islamique, entre leurs cultures et leurs croyances religieuses respectives, et il veut définir les règles de leur cohabitation. 

    Un discours d’enracinement et de conquête 

    Pour étayer sa pensée, Ramadan a écrit plusieurs livres, qui ne sont en fait que des rééditions revues et améliorées, où il développe et affine sa vision du musulman dans la société occidentale présente et future. 

    Son œuvre démarre dans « Etre musulman européen » par un questionnement sur la place de l’Islam et des jeunes musulmans dans les sociétés modernes : « Qui sommes-nous donc ? Pour ceux qui ont été élevés en Europe, la question devient plus complexe encore… C’est le cas des jeunes de la deuxième, troisième et quatrième génération. Qui répondra ? Qui leur rendra les éléments constitutifs et le sens de leur identité ? Qui pourrait reconstruire cette identité ou, au moins, leur donner des repères qui leur permettraient de trouver leur voie, consciemment et librement ? » Il invite les jeunes à tourner la page de l’exercice « simpliste » de la foi par leurs parents : « les membres de la première génération, porteurs d’une connaissance islamique relativement modeste, s’efforcèrent tout d’abord d’éviter de perdre leurs traditions. » 

    Dans « Musulmans d’Occident », il définit ce que signifie être musulman en Occident : « Il s’agit pour les musulmans de rester tout à la fois fidèles à leurs valeurs et en phase avec leur environnement. Autrement dit : il n’est pas question d’être moins musulman pour être plus occidental ou européen. La thèse ici est qu’il est possible d’être des musulmans convaincus, sincères et pratiquants et d’authentiques citoyens européens. » 

    Il développe cet argument dans « Dar ash-shahâda » : « Les musulmans en Occident doivent-ils se considérer sur un sol étranger, gouvernés par la contrainte, avec le seul devoir de se protéger de l’environnement « agressif » ? Ou doivent-ils être et se sentir « chez eux » ? » 

    Dans « La foi, la Voie et la résistance », il exhorte les musulmans à devenir eux-mêmes agressifs : « L’éthique islamique qui devait orienter s’est mutilée en une éthique réduite aux disputes sur les limites du halal et du haram, conduisant les musulmans vers la “tentation minoritaire”, en Occident comme dans le monde. Or, il faut revenir à la source : penser sa présence dans et à partir des références musulmanes. La shahada, c’est porter la foi en Dieu et Son Messager. La shari’a, c’est suivre le chemin de la fidélité, la Voie. Accomplir son devoir de résistance, c’est reprendre possession de son coeur, construire son intelligence et s’engager à promouvoir des projets alternatifs. »

    Dans « Islam, le face à face des civilisations. Quel projet pour quelle modernité ? », il s’attache à montrer, « en puisant aux sources de la pensée et de la civilisation islamique, que les musulmans ont les moyens de répondre aux défis contemporains sans trahir leur identité. Nourris par leurs références, ils peuvent penser l’époque moderne en proposant une gestion sociale, politique et économique spécifique, attachée à l’éthique, au sens des finalités et à la spiritualité. » 

    Dans le livre « Les musulmans d’Occident et l’avenir de l’islam », Tariq juge définitif l’enracinement des musulmans en Occident : « Les musulmans d’Occident, d’Europe comme des Etats-Unis, se sont aujourd’hui définitivement installés dans leurs pays respectifs. Après des années d’une présence pensée de façon temporaire, le moment est venu pour les jeunes générations d’élaborer une réflexion sur les fondements religieux et éthiques et leur enracinement dans les sociétés sécularisées… » 

    Tariq Ramadan confirme sa tendance panislamique : « une révolution silencieuse est en marche dans tous les pays occidentaux et elle aura, à terme, une influence considérable sur l’islam mondial. » 

    Tariq Ramadan semeur d’islamophobie 

    Ramandan s’offre la paternité de ce qu’il appelle la « nouvelle visibilité » des musulmans et reconnaît lui-même être à l’origine de la montée de l’islamophobie européenne et occidentale, dans son dernier ouvrage « Mon intime conviction » : 

    « Les controverses se suivent et se ressemblent. Durant les cinq dernières années, je me suis retrouvé au centre de polémiques qui, au-delà de ma personne, révèlent la nature des problèmes qui traversent les sociétés occidentales… En France comme aux États-Unis, en Belgique, en Suisse, en Angleterre, en Italie, en Espagne, et récemment aux Pays-Bas, j’ai fait face à des controverses nationales dont le point commun était, assez clairement, la nouvelle visibilité des citoyens occidentaux de confession musulmane… 

    Le point commun de tous ces débats tient à l’installation de générations successives de musulmanes et de musulmans, devenus citoyennes et citoyens de leur pays respectif. Installés, ils sortent de leur isolement géographique, de leurs ghettos sociaux, ou de leur marginalité sociopolitique. Ils sont désormais visibles,… il ne s’agit pas d’une nouvelle « communauté religieuse ou culturelle » qui s’installe, mais plutôt de l’émancipation d’une ancienne catégorie socioéconomique qui avait été doublement marginalisée, géographiquement et socialement. Au gré des controverses et des crises, des peurs s’alimentent et des perceptions se façonnent et s’entretiennent. La crainte, la méfiance et le soupçon s’installent et tous les débats sur la culture et la religion se transforment en polémiques nationales, polémiques qui se caractérisent par des crispations et des surdités inquiétantes. Les médias rapportent les faits, les réactions s’amplifient, les politiciens réagissent à (ou parfois instrumentalisent) la controverse, et nous voilà embarqués dans des dynamiques incontrôlables…  Dans la proximité, la présence d’autrui perturbe et gêne. C’est la raison pour laquelle les crises se sont surtout multipliées autour de phénomènes visibles et spectaculaires : foulards islamiques, niqab (voile cachant le visage), burqa, minarets, auxquels il faut ajouter les expressions culturelles ou religieuses perçues comme « étrangères », c’est-à-dire différentes, inhabituelles ou trop « visibles » car pas encore « normalisées »… Tous ces phénomènes cumulés expliquent la situation présente, et la « nouvelle visibilité » des musulmans continue de provoquer son lot de crises cycliques… » 

    Il persiste dans sa démarche en lançant le défi de la confrontation : « Gardons en tête que cette « nouvelle visibilité » est par nature une situation historique transitoire puisque ce qui est nouveau sera un jour ancien. » 

    Le double discours de Tariq Ramadan 

    En multipliant les conférences et les fréquentations des studios télés, Tariq Ramadan a vite gravi les marches de la notoriété médiatico-politique. Tentant toujours de policer son discours médiatique et de « noyer le poisson », son double discours a rapidement été décelé et dénoncé. 

    En octobre 2003, il s’en est offusqué en rédigeant un pamphlet sur « les (nouveaux) intellectuels communautaires ». Il reprochait aux médias de toujours le présenter comme un « intellectuel musulman », alors que la génération des « nouveaux philosophes » n’était jamais affublée de la nomination « d’intellectuels juifs », ni accusée de prôner un double discours. 

    Il essuya un feu de critiques d’anti-sémitisme et tomba dans le piège qui lui fut tendu un mois plus tard le 20 novembre 2003 lors d’une émission sur France 2. Avec la suffisance qui le caractérise, il s’est présenté en dilettante face à l’agressivité calculée et préparée par des experts en communication, de Nicolas Sarkozy qui l’a acculé dans un « guet-apens » sur le foulard et la lapidation. (2) 

    Hésitant et maladroit, il confirma ce que les observateurs savaient déjà sur son double discours selon les conditions et le public auquel qu’il s’adresse. Comme on peut l’entendre sur cette conférence tenue à l’île de La réunion à propos des relations hors mariage, de l’éducation des adolescents, des piscines mixtes, etc… (3) 

    Un étudiant en philosophie résume l’anachronisme du double discours de Tariq Ramadan, « celui d’un positionnement net en faveur d’une autocritique de la pensée, et un autre discours prônant implicitement la suprématie des commandements de l’islam sur cette même activité ». (4) 

    Ramadan conseille aux musulmans de ne pas se plaindre d’être victimes de persécution, mais de « maintenir leurs convictions envers et contre tout ». Or, il est difficile de concilier l’examen critique de sa propre pensée, avec ce renfermement absolu et entêté de ses convictions religieuses. « Cet appel de M. Ramadan à proclamer ses convictions religieuses « envers et contre tout » illustre une bien pauvre compréhension du dialogue interculturel et de la mutabilité des identités. » 

    Le double discours de Tariq Ramadan apparaît encore plus clairement dans cette déclaration : « C’est là le chemin dans lequel nous devons nous engager si nous voulons nous sentir chez nous, appliquer de façon positive le principe islamique favorisant l’intégration de tout ce qui ne contredit pas les interdictions, et nous l’approprier ». 

    Ramadan, fidèle à une interprétation « radicale » de l’islam, soutient la préséance des interdictions religieuses sur l’exercice d’une activité rationnelle et autocritique de la part du citoyen musulman : « Ramadan réaffirme l’obligation qu’a le musulman de se soumettre à la loi de sa religion au détriment de ses propres facultés critiques ». 

    Les critiques du double discours sont encore plus féroces du côté des islamistes radicaux qui dénoncent le superflu des discours de Ramadan et sa soumission au lobby médiatique occidental, comme le fait Abou Hamaad Sulaiman Al-Hayiti dans sa « Réfutation des idées de Tariq Ramadan ». (5) 

    Qu’est-ce qui fait courir Tariq Ramadan ? 

    La question s’est posée de faire taire Tariq Ramadan, comme le relate un livre entretien.(6)

    La censure et la disgrâce n’ont pas tardé effectivement à le bannir pendant un certain temps des médias européens. Des pays l’ont même interdit d’entrée, comme les Etats-Unis qui ont annulé le visa de travail qui lui avait pourtant été accordé en mai 2004. 

    Ramadan s’est alors acharné à attaquer en justice l’administration américaine jusqu’à ce que la Secrétaire d’Etat Hillary Rodham Clinton signe une décision de levée d’interdiction le 20 janvier 2010. Tariq a aussitôt annulé tous ses rendez-vous tout heureux de revenir aux Etats-Unis le 8 avril dernier. Toujours animé de l’idéal panislamiste de ses ascendants, il ambitionne de partir à la conquête de l’Amérique, où le mouvement des Frères Musulmans est déjà implanté de longue date. 

    Sa tendance mégalomaniaque, narcissique et ethnocentrique est nettement visible sur son blog (www.tariqramadan.com). Il court les plateaux télés comme un intermittent du spectacle court les cachets. Tariq est hyper sollicité et se fait rémunérer ses apparitions, même pour quelques minutes. Il répond “immédiatement et systématiquement” aux invitations des lobbies médiatiques français pour des interventions très superficielles tournant toujours autour d’épiphénomènes portant gravement atteinte à l’image de l’Islam, et où il doit toujours se défendre de son supposé antisémitisme. On l’entend faire de l’auto-flagellation dans certaines émissions où des animateurs se moquent de lui par des questions d’une banalité affligeante, et où on lui rappelle avec délectation son humiliation cathodique face à Sarkozy. 

    On en vient à se demander si la multiplicité frénétique des apparitions médiatiques de Tariq visent à “convertir” ses auditeurs, partir en croisade ou à dégrader davantage l’image négative que donnent les médias occidentaux de l’islam. Les lobbies médiatiques en lui redonnant une audience, ont en fait compris le rôle néfaste qu’il joue en défaveur de l’islam. Il apparaît comme le promoteur du niqab, des tenues moyenâgeuses et des pratiques rétrogrades antéislamiques. L’exhibitionnisme et l’accoutrement des ses adeptes donnent une image négative, arriérée et dégradante des musulmans et alimentent l’islamophobie. 

    Tariq Ramadan vit lui-même un problème d’identité, de légitimité, de représentativité, et d’universalité. Il ne représente en fin de compte que le profil type de l’intellectuel musulman complexé en quête perpétuelle de reconnaissance dans le monde judéo-chrétien à qui il offre son temps et sa vie, au lieu de l’offrir à ses semblables dans les pays musulmans. Il se situe dans une logique vaine de transcendance de l’identité occidentale par le panislamisme.

    Laïcité ou pas, la religion reste une source de jurisprudence. Dans les cas de grave contradiction, comme c’est le cas du niqab et du voile, c’est la religion dominante qui fixe les règles juridiques à respecter. On ne peut en aucun cas reprocher à l’Occident judéo-chrétien de se protéger juridiquement du prosélytisme islamique, comme le font à juste titre les pays du Maghreb à l’égard du prosélytisme évangélique. 

    Comme tout intellectuel musulman, Tariq Ramadan doit faire son auto-critique profonde et se poser aujourd’hui la question existentielle de son (in) utilité en Occident et de son absence des débats sur les crises politico-identitaires et d’ijtihad au sein même des pays musulmans… cause de cet exode perpétuel de leurs élites et de « l’enracinement » de leurs enfants en Occident.   

    Saâd Lounès


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  • De l’infra-humanité du banquier véreux

    Piste pour mettre fin au cercle vicié de l’Histoire humaine.

    On retrouve petit à petit le rythme d’un scandale financier par jour qui avait prévalu pendant les mois de septembre et d’octobre 2008. L’économie était alors au bord du collapse intégral. Un an-et-demi après, les principales banques ont "renoué" avec les profits records et leur intention de distribuer de substantiels bonus.
    Toute personne à peu près douée de raison sait que tous les chiffres donnés par les banques sont du vent, une vaste escroquerie rendue possible par la magnanimité (moins pudiquement, on peut parler de complicité) des gouvernements qui ont déversé à flots de gigantesques sommes d’argent sans exiger le moindre début de commencement d’embryon de contreparties. Aujourd’hui, on voit nos pitoyables et "soi-disant" puissants (faire semblant de) quémander pour revenir à la norme du Glass Steagall Act, instauré à la suite de la crise de 1929, et qui cloisonnait strictement les activités des banques de dépôt et des banques d’investissement. Pour éviter que quelques demeurés cupides aillent faire joue-joue avec l’épargne avant de tout faire s’écrouler. Aboli en 1999, il n’aura pas fallu dix ans pour qu’on se retrouve avec une crise de l’ampleur de 1929. Difficile de croire que cette abrogation fut totalement innocente. A moins de supposer que nos "élites" soient un gros tas d’ahuris sans aucune culture historique et économique (ce qui serait franchement peu aimable). A Davos, le message des banquiers fut grosso modo : "On se battra jusqu’à la mort pour que vous ne touchiez pas à notre (gros) pactole."
     
    Tout cela est connu. Mais il y a une question qui mérite d’être posée (parmi bien d’autres). Comment les traders, les banquiers, les spéculateurs et autres néo-libéraux ont-ils pu atteindre un tel niveau d’infra-humanité ? (Evidemment, cette question suppose que l’on considère l’humanité comme globalement raisonnable, consciente et douée de façon générale d’une éthique minimum. On arguera qu’au vue de l’Histoire humaine, ce présupposé pose déjà quelques problèmes.)
    Comment certaines personnes, pourtant éduquées et souvent dans ce que l’on a coutume d’appeler les établissements d’excellence, en sont-elles arrivées à un tel niveau de cupidité, à un état de bêtise aussi permanent et absolu ? Qu’est-ce que leurs professeurs (et leurs parents) ont oublié de leur inculquer et qui les voit aujourd’hui se répandre dans le cynisme le plus extravagant sans sembler s’en rendre compte, ou du moins sans toujours supposer à quel point leur attitude n’appelle, chez l’être normalement pourvu en neurones, que le dégoût et la révolte ? Qu’est-ce qui permet d’aboutir par exemple à ce qu’une personne comme Didier Lombard, PDG de France Télécom, se persuade que le suicide fasse parmi son personnel l’objet d’une "mode", comme par exemple le scoubidou, le bandana, le pin’s, ou donc pour Lombard, se défenestrer, s’ouvrir les veines, avaler des barbituriques, se pendre ?
    Evidemment, question subsidiaire, qu’est-ce qu’on attend pour enfermer au plus vite en HP ces fous dangereux dont la capacité prédatrice et la force destructrice ne sont plus à prouver ?
     
    En vérité, ces aliénés en puissance ne sont que la survivance d’une classe aristocrate parasite que la révolution française n’avait pas su mettre à bas, que l’on appelle plutôt aujourd’hui la "haute bourgeoisie". Car le cynisme et la cupidité des banquiers sont bien les caractéristiques éternelles de cette classe qui se terre entre autres dans l’Ouest parisien et dont il est bien difficile de cerner à quel autre but, sinon d’amasser continuellement le plus d’argent et de pouvoir, ils vouent leurs vies. Contre vents et marées, cette classe a réussi à tenir debout, passant successivement l’épreuve de la révolution, de la république, du front populaire, du Conseil National de la Résistance, sans cesse renaissante comme l’ortie dont on n’a pas pris garde d’arracher la racine. Seuls des événements d’une magnitude sociale et historique aussi forte qu’une guerre ou une révolution - qui les voient plus cupides et collabos que jamais - sont susceptibles d’amoindrir, au moins pour un temps, leurs prétentions et leur insatiabilité. Mais les bouleversements qui résultent de ces événements, dans toute leur violence, ne sont généralement encaissés que par les plus faibles d’une société. C’est le tribut que le peuple doit payer pour une énième fois remettre au pas une classe au parasitisme sans cesse renouvelée. Tel Prométhée se faisant chaque jour dévorer le foie que la nuit avait permis de régénérer. Et c’est un tribut que l’on hésite longtemps à payer, tant on sait ce qu’il va supposer de souffrances et d’horreurs. Il n’existe qu’un moyen d’échapper à cette fatalité : venir définitivement à bout de cette classe des profiteurs et des cupides, non pas en élimer temporairement les griffes, mais bien les couper une bonne fois pour toutes, pour que celles-ci ne viennent pas à nouveau enserrer toujours plus fort jusqu’à l’étouffer, la société des hommes.
     

    Disjecta


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  • Ma soeur Anne

     

     

    Le conjoint d'Anne (prénom d'emprunt)   a  acquis la nationalité française par mariage en 1999, appartiendrait à la mouvance radicale du +Tabligh+ et vivrait en situation de polygamie, avec quatre femmes dont il aurait eu douze enfants".

    Ces quatre femmes "bénéficieraient chacune de l'allocation de parent isolé.

    Conditions d’attribution de l'API


    Pour bénéficier de cette allocation, il faut être veuf, divorcé, séparé ou célibataire ne vivant pas maritalement. L’API s’adresse également aux femmes enceintes ayant des revenus modestes. L’objectif est de garantir à toutes ces personnes un revenu minimum.
    Pour l’obtenir, il est nécessaire d’en faire la demande à la CAF dans les 6 mois qui suivent la situation qui a provoqué l’isolement.
    Il est important de noter que toute personne percevant cette aide se voit automatiquement affiliée à la sécurité sociale.
    D’autre part, un parent est considéré comme isolé dès lors qu’il élève seul un enfant, même s’il vit dans sa propre famille.

    L’API est versée dès le mois de la demande et ce jusqu’à ce que le plus jeune enfant ait trois ans.Si tous les enfants dépassent cet âge, l’API est allouée pendant 12 mois.

    Quel est son montant ?
    Le montant de l’Allocation Parent Isolé est fixé à :
        - 561,18 € pour une femme enceinte sans enfant à charge ;
        - 748,24 € pour 1 enfant à charge ;
        - 187,06 € par enfant supplémentaire.

    Comment est-elle calculée ?
    Le montant de l’API est égal à la différence entre le maximum de cette allocation et le total des ressources du parent. La moyenne des revenus, les trois derniers mois, doit être inférieure à 561,18 €.
    Pour calculer ces ressources, la CAF prend en compte tous les revenus perçus tels que les prestations sociales légales, les pensions alimentaires…

    A cela s’ajoute un forfait logement que la personne soit logée gratuitement, qu’elle paye un loyer ou rembourse un emprunt.

    Le montant de ce forfait est de :
        - 52,90 € pour une femme enceinte ;
        - 105,81 € pour un enfant à charge ;
        - 190,94 € pour 2 enfants ou plus.

     

    Un rapide calcul, nous permet donc d'évaluer les montants touchés dans ce cas précis , c'est à dire 4 femmes avec 3 enfants chacune :

    748,24€+(2x187,06€) +190,94€= 1313,30€ / femme , donc 5253,20€ pour l'ensemble des 4...

    En revanche, elle ne prend pas en compte :
        - l’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé et son complément ;
        - l’Allocation de Rentrée Scolaire ;
        - les aides au logement supérieures au montant forfaitaire ;
        - certaines aides versées dans le cadre de la Prestation d’Accueil du JeuneEnfant ;
        - les prestations liées à l’assurance maladie, maternité, invalidité et accident du travail ;
        - le capital décès servis par un régime de sécurité sociale ;
        - selon les cas et dans certaines limites, la totalité ou une partie des rémunérations perçues grâce à une activité professionnelle ou une formation ;
        - les allocations mensuelles et les secours de l’aide sociale à l’enfance, les secours d’urgence versés par la CAF ;
        - les bourses d’études des lycéens ;
        - la prime pour l’emploi.

    J'avais oublié les allocations familiales (282,70€ pour 3 enfants) x4 femmes nous donnent 1130,80€ . Nous arrivons a un total de plus de 6350€ , tout ça en mettant ses pantoufles chaque matin....

     

     

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  • La peur de soi et l’estime de soi

    Aujourd’hui, il suffit d’avoir un travail, c’est déjà ça. Cette expression est révélatrice de changement de mentalité sans qu’il y ait intervention de grand penseur avec un système de pensée structuré pour endoctriner les gens. Cela s’est fait insidieusement, par de petites phrases, par la peur.

    Qu’y a-t-il de plus répugnant, de plus pénible, d’infamant, que de perdre des acquis sociaux qui ont été arrachés suite à une lutte difficile et longue. Les gens ne le pensent pas ainsi.

    Ce qui fait peur c’est être au chômage.

    Mais quand on parle de compétitivité, de mondialisation on évacue l’homme en tant que entité concrète face à des slogans abstraits qui le desservent.

    Ce qui peut nous faire peur c’est l’échec, de se rendre compte de nos limites, de nos faiblesses. L’estime de soi vient de l’image renvoyée par l’autre, quand il est en relation avec nous.

    Pour éviter l’échec, on accepte sa condition, on est moins tenté de lutter, ou de réclamer un changement. Parce que l’échec permet à celui qui nous a imposé notre condition de se retrouver doublement renforcé dans sa position. D’abord, notre échec lui donne raison du choix qu’il nous a imposé. Ensuite, notre échec nous affaiblit et donne aux autres l’exemple à ne pas suivre.

    Deux exemples pour illustrer ces deux aspects de la vie et du comportement.

    Le chômage qui est actuellement l’un des problèmes le plus important de notre société, montre comment les hommes ont radicalement changé leur perception de ce que représente « le travail ».

    A la suite du marxisme et des idées anarchistes, l’homme cherchait à améliorer ses conditions du travail et de son salaire, lequel est la contrepartie de son labeur et du temps qu’il donne au capital, selon Marx, sa plus-value.

    Aujourd’hui, il suffit d’avoir un travail, c’est déjà ça. Cette expression est révélatrice de changement de mentalité sans qu’il y ait intervention de grand penseur avec un système de pensée structuré pour endoctriner les gens. Cela s’est fait insidieusement, par de petites phrases, par la peur.

    Qu’y a-t-il de plus répugnant, de plus pénible, d’infamant, que de perdre des acquis sociaux qui ont été arrachés suite à une lutte difficile et longue. Les gens ne le pensent pas ainsi.

    Ce qui fait peur c’est être au chômage.

    Mais quand on parle de compétitivité, de mondialisation on évacue l’homme en tant que entité concrète face à des slogans abstraits qui le desservent. Et surtout, on donne l’illusion aux salariés que l’on parle dans leur intérêt. Si l’entreprise est compétitive, vous gardez votre emploi. Quelle escroquerie intellectuelle, la compétitivité de l’entreprise ne garantie en rien l’employabilité des salariés. Mais ces derniers ont intégré dans leur esprit que l’intérêt de l’entreprise est forcément le leur. C’est un raccourci.

    Avant même le début de la politique visant à réduire les acquis sociaux, l’esprit public a été préparé par cette façon de lui faire admettre que le travail permet d’avoir une place respectable dans la société, que le travail est une valeur. Ici n’est concerné que le travail manuel, à la chaîne et les petits boulots, d’autres formes de salariat intellectuel mais sous la subordination de l’employeur.

    La notion de travail comme labeur, comme corvée, comme pénibilité, est évacuée. Travailler permet de consommer. Travailler c’est s’épanouir. Et être exclu du sanctuaire de la consommation est une indignité qu’il faut tout faire pour l’éviter.

    Ajoutons à cela, une fois que la peur de perdre son travail est bien ancrée dans les esprits, l’acceptation de faire des efforts. On est valorisé et on a de l’estime de soi parce que l’on fait des sacrifices pour les autres.

    Ainsi, est-il plus facile de faire accepter aux gens de céder facilement leurs droits en croyant sincèrement qu’ils le font dans l’intérêt de tout le monde, et non d’une catégorie « qui se paye leur tête ».

    La sécurité sociale est déficitaire, la dette public devient une menace pour les génération future, les banques risquent de faire faillite, les retraites sont impossible à financer etc. Ce sont là des problèmes économiques et politiques graves. Mais qui est responsable ??

    On ne cherche pas les responsables, on demande aux gens de trouver de l’estime dans leur vie à travers le déconsidération des autres. Il faut donc lutter contre la fraude à la sécurité sociale, il faut allonger la durée des cotisations et pourquoi pas les augmenter, il ne faut pas être égoïste, il faut penser aux générations futures, il faut financer les turpitudes et l’escroquerie des banques sous prétexte de sauver les épargnants, déresponsabiliser les banques n’est pas immoral ni criminel. Mais l’essentiel c’est que le citoyen ait l’estime de soi, qui est d’être au coeur de préoccupations politiques et économiques. On se préoccupe de son avenir, de sa retraite et son environnement.

    Mais les gens peuvent agir eux-même sans peur en exigeant des politiques des comptes de ce qu’ils ont fait. Comment ? Par le vote, par le boycotte, des associations civiles, etc.

    L’estime de soi doit être suscitée de par leurs propres actions et non celles de ceux qui les dominent. L’abstention est l’aspect révélateur de ce manque d’estime de soi.

    La phase suivante, c’est quand les citoyens auront été dépossédés en douce de leurs droits, et que l’action devient plus dangereuse, certains vont s’activer au prix de leur vie pour réclamer et défendre la liberté et la dignité à la place de la sécurité, la servitude et l’endoctrinement.

    L’histoire est un éternel recommencement.

    Frida


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  • Le minaret

    mot dérivé de l'arabe manara (phare) est un élément architectural des mosquées.

    Le terme s'appliqua d'abord aux tours à feu avant de désigner les tours près des mosquées. Il s'agit généralement d'une tour élevée dépassant tous les autres bâtiments.

    Son but est de fournir un point élevé au muezzin pour les 5 appels à la prière, un but identique à celui du clocher des églises chrétiennes qui appellent à la messe.

    Donc, il ne s'agit pas d'interdire la construction d'un lieu de culte.

    Personnellement, je n'ai pas envie d'être emmerdé 5 fois par jour par un gus qui hurle en haut d'une tour, alors que la plupart des églises ne font plus sonner leurs cloches, dans la plus grande indifférence.....

    voir aussi :L'islamisme radical en France : stratégie

                   Interview d’Oskar Freysinger : au-delà du référendum anti-minarets une réflexion politique et philos

                   Minarets : un nouveau divorce entre le peuple et les élites ?


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  • Minarets : un nouveau divorce entre le peuple et les élites ?

    Le décalage est flagrant. Kouchner aimerait que les Suisses reviennent sur leur vote, et l’ONU condamne une "discrimination évidente". Quant à la presse, elle est unanime pour condamner le vote suisse sur les minarets. Alors que Libération parle du vote de la honte, et que Le Parisien nous assure que les Suisses ont la gueule de bois, tous les sondages réalisés en ligne sur les différents sites d’information donnent raison aux Suisses, et réclament le même genre de référendum en France, et ailleurs : Le Figaro, Le Monde, L’Express, RMC, Der Spiegel, BFM, M6/MSN, Le Soir, 20minutos, Die Presse, El Mundo, Euronews...

    Hier, Jean-Marc Morandini interroge ses auditeurs, et surprise, il ne trouve personne pour condamner les Suisses...

    Dernière minute : comme vous pouvez le constater, les 3 videos ont supprimées... il s'agit donc d'un point sensible dont les élites (on va les appeler ainsi)  ne veulent pas débattre.


    Dans le débat qui s’ensuit, Ivan Rioufol du Figaro et Anthony Bellanger de Courrier International s’affrontent réellement : Bellanger fustige un vote honteux, qui émane de l’extrême droite, tandis que Rioufol, à l’unisson des auditeurs, salue l’expression suisse et se révolte contre les anathèmes de son interlocuteur : "On entend le désarroi de toute cette pensée unique, de tout ce politiquement correct qui se rend compte qu’il ne représente plus personne", "je refuse maintenant de reculer devant ce genre de terrorisme intellectuel", "ne méprisez pas les peuples, vous ne représentez pas une opinion majoritaire", "pour vous, [ce résultat] est un scandale parce que vous voyez que votre monde s’écroule. Les gens ne pensent pas comme vous"...

    Notons, dans la ligne de Bellanger, la sortie de Jean Ziegler, selon lequel la Suisse est désormais un pays d’extrême droite.

    Ce fossé entre l’opinion populaire et celle des élites politiques et médiatiques s’était déjà récemment manifesté au moment des affaires Polanski et Mitterrand, et il y a quelques années, au moment du référendum sur le Traité constitutionnel européen.

    Article lié :Interview d’Oskar Freysinger : au-delà du référendum anti-minarets une réflexion politique et philos

    Note Webrunner : Le minaret, mot dérivé de l'arabe manara (phare) est un élément architectural des mosquées. Le terme s'appliqua d'abord aux tours à feu avant de désigner les tours près des mosquées. Il s'agit généralement d'une tour élevée dépassant tous les autres bâtiments. Son but est de fournir un point élevé au muezzin pour les 5 appels à la prière, un but identique à celui du clocher des églises chrétiennes qui appellent à la messe. Donc, il ne s'agit pas d'interdire la construction d'un lieu de culte.

    Personnellement, je n'ai pas envie d'être emmerdé 5 fois par jour par un gus qui hurle en haut d'une tour, alors que la plupart des églises ne font plus sonner leurs cloches, dans la plus grande indifférence.....

     

                 

                    


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  • Quick halal : la polémique qui unit les communautaristes et la discrimination positive

    voir aussi :L'islamisme radical en France : stratégie

     Le jeudi 18 février dernier, le maire de Roubaix annonce avoir porté plainte pour discrimination contre un restaurant Quick qui a décidé de ne servir que du halal. Plus qu’une action commerciale du fast-food, c’est une nouvelle étape d’une islamisation de la société, qui effraie. 

    D’abord, en France parler de gastronomie c’est comme parler de football en Grande-Bretagne, c’est "sacré" si je puis dire. "On est ce qu’on mange" disait Rousseaux, pas étonnant qu’avec du cent pour cent halal en France la question du communautarisme se pose. Le problème est qu’il est difficile d’attaquer juridiquement ce Quick : il propose une offre alimentaire spécifique à une catégorie de personnes mais n’en refuse pas l’accès aux autres, les non-musulmans. L’argument qu’il plaide est que n’importe qui peut manger du halal, de même que n’importe qui est libre de fréquenter des restaurants cascher ou végétariens sans que l’on crie à la discrimination. En clair, ils s’insurgent : "Si l’on nous attaque, pourquoi pas eux ?". La discrimination a changé de camp. 

    Bien entendu en cessant de jouer les naïfs, le soucis que pose cette carte faite sur mesure pour les musulmans est celui de la disparition de la laïcité au profit d’une religion à qui l’on semble tout passer. 

    Cette islamisation du pays a commencé il y a à peu près 30 ans. Il est apparu des boucheries caschers, des restaurants caschers, des épiceries puis de la publicité à la télévision pour ces produits et le halal. Ces établissements se sont peu à peu installés dans des quartiers où la population était susceptible d’en consommer. Mais pourquoi s’émeut-on d’une telle implantation, pourtant véritable fer de lance du métissage culturel de l’hexagone ? Et bien on commence tout simplement à en apercevoir les conséquences : des quartiers, des villes ou même des départements seront entièrement halalisées. Autrement dit, on se rend compte que l’évolution n’est plus seulement démographique mais aussi géographique. Les rares non-musulmans de ces espaces devront faire des kilomètres pour trouver des enseignes alimentaires non halal. 

    En fait , cette multiplication de droits accordés aux musulmans effraie parce qu’elle semble brûler la laïcité de la République à petit feu. 

    Les biens-pensants -qui hurlent à la simple évocation du mot "communautarisme" et prônent une France multi-culturelle- font le lit d’individus comme Tariq Ramadan ou de Ihlam Moussaïd (la candidate aux régionales, voilé, du NPA) pour qui la laïcité n’est qu’un monde sans religion dans lequel l’islam peut s’installer. Le respect de l’idée de religion confinée exclusivement au privé est ainsi bafoué. Cela a commencé avec la viande halal dans les cantines, puis le voile à l’école, la polygamie et plus récemment le port du niquab et de la burqua. La République laïque peine à imposer sa loi, ou plutôt choisit de l’assouplir, de peur d’une guerre de religion. Quelles qu’elles soient, les religions ne sont restées dans le cadre privé que sous la réprimande, après l’usage de la force car elles ne le font pas spontanément. Si on ne la stoppe pas, la religion finit toujours par manger tout, par modeler la société en fonction de ses exigences. Si la France brasse de l’air dans l’application d’une de ses valeurs fondamentales, c’est pour éviter le combat face aux lobbies et à des demandes de plus en plus pressantes. Effectivement, les politiques sont les seuls responsables de cette politique qui privilégie la carte de la diversité plutôt que celle de l’égalité. 

     La discrimination positive et le communautarisme s’expriment aujourd’hui d’une même voix. Effectivement, pas de raison de s’ arrêter en si bon chemin, les avantages pleuvent face à des politiques amorphes. Seulement le gouvernement victime de sa démagogie pourra-t-il continuer à céder face à la peur ? Une chose est sûre, dorénavant le péril communautariste arabo-musulman n’a pas fini de faire parler de lui.

    Mickey Churchill


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  • Les féministes et la paupérisation du plus vieux métier du monde

     Christine Boutin a relancé le débat dans le magazine L’ Optimum : "Faut-il rouvrir les maisons closes ?". S’en est alors suivi une avalanche de réactions féministes sur cette éternelle interrogation. Le refus d’obtempérer sur la prostitution est significatif de l’aveuglement bourgeois qui caractérise tant les féministes, fer de lance de la bien-pensance. 

    Ovidie, tout comme Valérie Solanas, nous rappelle que depuis la nuit des temps le premier moyen d’exister pour une jeune femme bien faite c’est de vendre son corps. 

    On dit vulgairement que la Miss France est le mannequin du pauvre et que la tapin de trottoir est la call-girl de l’ouvrier. Cette grossière comparaison relève tout de même une drôle de vérité : personne ne s’insurge contre les agences libérales de call-girl à 5000 euros la prestation tandis qu’évoquer l’ouverture de maisons closes (aux prix abordables) provoque un tollé. 

    Les Chienne de Garde parlent de la prostitution comme de "l’appropriation machiste du corps féminin", mais alors qu’en est-il du mannequin et de l’actrice pornographique ? Elles défendent les mannequins en avançant que cette profession est -soi-disant- la seule où elles peuvent espérer gagner plus qu’un homme. Quid de la femme qui se prostitue parce que cela lui rapporte plus que de faire le ménage chez une bourgeoise féministe ou en étant caissière à Leader Price ? 

    "Qu’elles profitent de leur physique" disent-elles en ventant alors le libéralisme du corps de la femme, légitimant la femme-objet qu’elles semblent pourtant dénoncer à longueur de plateaux télé.

    Ce qui gêne les gardiennes du politiquement correct c’est le fait que les prostituées couchent avec des inconnus, qu’elles se rassurent c’est aussi le lot du mannequin (avec effectivement ce même but étant de bien gagner sa vie). N’est-ce pas non plus le quotidien des actrices porno professionnelles que de fusionner froidement avec des corps étrangers ? Pourquoi ce rapprochement ? Et bien qu’on ne s’y trompe pas : nombre de filles qui échouent dans le mannequinat, n’ayant que leur physique comme valeur marchande, se lancent alors dans le X ou la photo de charme. Ce ne sont certes pas des métiers épanouissants, mais employée à la chaîne ou technicienne de surface en sont-ils ?

    Les révolutionnaires de salons arguent le fait que l’on ne parle plus de LA femme à part entière, mais du produit qu’est devenu le corps. Seulement lorsque certaines d’entre-elles avortent à de multiples reprises, se font faire un lifting, poser des implants mammaires, idolâtrent mannequins, actrices, animatrices télé ou chanteuses bimbos, etc... comme le leur conseil ou les incitent les magazines féminins où celles-ci sévissent, n’est-ce pas là non plus l’éloge ou la banalisation du corps de la femme -au sens de produit- elles même consommatrices de ce qu’elles dénoncent ?

    Pourquoi ce double jugement pour des professions pourtant si proches idéologiquement ? Vendre son corps est-ce plus légitime lorsqu’on fréquente la haute société, que lorsqu’on exerce pour les petites classes ? Le femme ne peut-elle (seulement) se soumettre à partir du moment qu’on la paie (très) bien ?

    N’oublions pas que la réouverture des maisons closes est également la seule manière d’obtenir une prostitution "propre".

    En effet avec des règles sanitaires strictes, le coït n’est pas dangereux ou nocifs pour la santé... contrairement à la consommation de produits stupéfiants. Pourquoi cette allusion ? Simplement pour que l’on cesse de contrebalancer à la légalisation de la prostitution, celle de la vente de drogue, laquelle même exercée dans conditions d’hygiène irréprochables resterait nuisible à la santé de tout consommateur. 

    De plus si les prostituées obtenaient un salaire reconnu par l’ Etat, les caisses nationales s’en verraient plus que bénéficiaires.

    Les féministes répètent que ce serait donner les clés de la prostitution et de l’exploitation de manière légale aux pires crapules, une sorte de collaboration de l’Etat avec la Mafia. Mais n’est-ce pas déjà le cas lorsque les plus puissantes nations de la planète ne font rien contre les banques et leurs patrons voyous qui mettent des millions de travailleurs sur la paille et continuent de polluer impunément ? N’est-ce pas déjà collaborer avec la pègre que de ne rien faire contre la misère dans le monde qui est, elle, véritablement exploitée comme du produit bas de gamme ?

    En fait, la lutte contre le proxénétisme -lobby ultra puissant- et l’exploitation de travailleuses sans-papiers (et souvent mineures) -pratiques ultra courantes- serait alors réprimée par des contrôles réguliers des autorités. Lorsque les proxénètes s’apercevront qu’il n’y a plus de véritable marché clandestin en France, la recrudescence de ces phénomènes -odieux mais pas si marginaux qu’on voudrait nous le faire croire- sera tant immédiate que significative. En clair, prenons exemple sur le modèle allemand qui plaît tant aux européens libéraux. 

    Pourquoi refuser aujourd’hui aux filles d’ouvriers sans diplôme, ou simplement dans le besoin, une situation juridique stable et régulière ? Pourquoi leur refuser de meilleures conditions de travail ? Les féministes font fausse route, la question de la réouverture des maisons closes n’est pas un combat de lutte des femmes, mais un combat de lutte des classes.

    Mickey Churchill


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  • La vérité si je mens

    « Le journaliste, c’est celui qui est chargé de dire la vérité », dixit un ancien journaliste du Monde

    Ce pourrait être un sujet de baccalauréat pour élèves savamment désorientés par les programmes scolaires : « Le journaliste, c’est celui qui est chargé de dire la vérité, de la révéler sur tous sujets de sa compétence.  » (1). Mais non, c’est le point de vue consternant formulé dans le journal Le Monde par un de ses anciens journalistes, François Simon, que l’émission de France 2, « Les infiltrés  », indispose par sa méthode de quiproquo pour accéder à une information extorquée. Comment un journaliste expérimenté peut-il soutenir pareille invraisemblance ?

     « La vérité », un mot simple en apparence
     
    Sans doute le mot « vérité » est-il simple et commode pour nommer couramment ce qui est qu’on oppose à ce qui n’est pas et relève de l’erreur ou du mensonge. Pourtant ce qui est est-il si facile d’accès ? Quelle question ! va-t-on objecter. « Le PSG a battu Quevilly 1 à 0 », apprend-on à la radio, ou encore « Il a fait très beau sur le tout le pays », annonce la journaliste-météo à la télévision : voilà ce qui est  ! Où est la difficulté ?
     
    La vérité, auxiliaire du mensonge
     
    L’information n’est pas si simple. Parce qu’elle ne contrarie les intérêts de personne, cette variété d’information afflue en abondance : le sport, les stars et leurs caprices, le temps ordinaire, les modes d’emploi, les faits divers. Elle remplit même prioritairement pour cette raison colonnes de journaux et antennes : c’est ce qu’on peut appeler l’information indifférente. Le journaliste, dans ce contexte, n’a pas trop de mal pour dire « la vérité » avec pourtant déjà deux réserves : l’une est que les stars contrôlent étroitement l’image qu’elle veulent donner d’elles-mêmes ; et l’autre est une conséquence de la surabondance de cette variété d’information : quand on consacre de l’espace ou du temps à parler de choses sans importance, on en enlève symétriquement autant à celles qui en ont davantage et qui du coup peuvent être écartées ou dissimulées. L’espace et le temps de diffusion sont exigus et ne sont guère extensibles. C’est en ce sens qu’on peut dire que l’information indifférente est une méthode discrète pour pratiquer la censure.
     
    Dire ainsi « la vérité » en racontant la victoire du Paris-Saint-Germain peut faire oublier par exemple que c’est celle de milliardaires qu’on fait jouer contre des amateurs qui ne gagnent pas le centième de ce que touchent par mois leurs adversaires. « La vérité » qui permet d’en cacher une autre n’est-elle pas l’auxiliaire du « mensonge »
     
    La vérité mise hors-contexte, équivalent d’un mensonge
     
    Il ne suffit donc pas, dans ce cas précis, d’annoncer un score pour « dire la vérité ». Le contexte précisé ou omis modifie le sens d’un événement. Un journal peut, par exemple, choisir de faire état de la sanction qui a frappé un professeur en omettant sciemment son annulation par le tribunal administratif dans le seul but de ménager une administration-voyou coupable. L’ancien journaliste du Monde, lui-même, peut-il l’ignorer ? N’est-il pas arrivé à son propre journal d’omettre volontairement un contexte pour faire porter à une victime une responsabilité qui revenait à une autorité ? On l’a plusieurs fois évoqué sur AgoraVox (2).
     
    Les obstacles dressés contre la vérité
     
    - Le choix de publier ou non une information
    « La vérité » ne dépend pas non plus de la seule vérification des informations et de leur recoupement. L’espace et le temps de diffusion, a-t-on dit, sont exigus. On ne transvase pas le contenu d’un tonneau dans une bouteille, répète-t-on. Il faut donc choisir dans la masse d’informations quotidiennes celles qu’on publie ou non. Mécaniquement, une information élue implique qu’une autre soit exclue. On informe donc autant en révélant qu’en dissimulant. À défaut de pouvoir dire « la vérité », chacun n’est en mesure que de livrer « sa vérité ». 
     
    - Les contraintes des motivations d’un directeur de journal
    Mais un ancien journaliste peut-il ignorer davantage que c’est son directeur lui-même qui peut l’empêcher de dire « la vérité ». F. Simon a-t-il oublié le licenciement de son collègue Philippe Simonnot par son directeur Jacques Fauvet en 1976. Son crime ? Il avait « volé » un rapport confidentiel sur les méthodes d’un groupe pétrolier dont il avait nourri ses articles. Il a raconté en 1977 ce conflit exemplaire dans un livre « Le Monde et le pouvoir  ». On se doute que cet éclat a eu valeur d’avertissement pour l’ensemble de la rédaction. C’est ainsi que l’autocensure est inculquée dans les esprits.
     
    - La vérité refusée et masquée
    De même, peut-on rappeler à un ancien journaliste sans lui faire offense que les êtres vivants ne consentent à livrer volontairement « la vérité » que dans la mesure où elle sert leurs intérêts ou du moins ne leur nuit pas ? Ce qui est observable chez un individu en bonne santé l’est aussi et même davantage dans tout groupe, État, institution, entreprise, parti, religion, association de toute nature. L’aphorisme qu’on prête à Churchill s’applique à tous : « En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges  ». Et comme les relations humaines sont conflictuelles à des degrés divers, rien n’est plus précieux que de garder secrètes « les vérités » qui conditionnent la survie ou le pouvoir de chacun. N’est-ce pas la raison d’être de tous ces services de renseignements et de relations publiques ou de communication qui façonnent, en pesant leurs mots et leurs silences, la représentation qu’ils entendent donner de leurs groupes ?
     
     La nécessité de recourir aux méthodes de l’information extorquée
     
    Un journaliste peut-il dans ce contexte se contenter de recueillir pieusement cette représentation sans se condamner à jouer les attachés de presse et manquer à sa mission de dire « la vérité » ? Pour soustraire l’information à l’autocensure des émetteurs, ne doit-il pas recourir aux méthodes d’accès à l’information extorquée autorisées par la loi, de l’enquête critique méthodique par collecte d’un pluralisme de sources à la ruse par quiproquo et infiltration, comme Günter Walraff ou Florence Aubenas ? F. Simon l’admet mais fait une distinction entre la méthode de l’émission « Les Infiltrés » par caméra cachée et celle de F. Aubenas.
     
    - Selon lui, « la preuve par l’image  » que prétend fournir « Les infiltrés  », selon le titre malheureux d’une émission restée sans lendemain de France 2 , diffusée le 18 septembre 1995, n’est pas une garantie d’accès à « la vérité ». Il a tout à fait raison : rien n’est plus traître qu’une image en raison des deux illusions structurelles qui lui sont propres : 1- l’illusion d’une représentation fidèle de la réalité et 2- l’illusion d’une saisie directe de la réalité. L’émission « La preuve par l’image », sous la présidence de M. Elkabach, avait en plus eu recours au maquillage : des « acteurs » avaient été employés pour jouer le rôle de trafiquants…
     
    - En revanche, Florence Aubenas trouve grâce auprès de F . Simon sous prétexte qu’elle a gardé son nom et qu’il a été « possible de passer après elle pour rencontrer les protagonistes de son récit, comme l’a très bien fait Le Journal du Dimanche du 27 mars dernier, publiant les noms des intéressés et leurs photos. Rien de caché, donc. » Mais F. Simon ignore-t-il que F. Aubenas n’a pas été reconnue par ceux qu’elle a approchés et qu’ils n’ont jamais soupçonné sa qualité de journaliste au point de livrer d’eux-mêmes une image sans masque désavantageuse qu’ils n’auraient jamais donnée dans le cas contraire ?
     
    Un journaliste peut donc bien vouloir se croire investi de la noble mission de « dire la vérité  », selon la formule de F. Simon. Il ne dépend pas souvent de lui qu’il y parvienne. Le mot « vérité », en vérité, est d’ailleurs inapproprié. Sa charge morale parasite la réflexion sur l’information, tout comme son antonyme, le mot « mensonge ». Comme le montre l’aphorisme prêté à Churchill, la vie d’un peuple ou d’un individu nécessite que nombres de « vérités » soient gardées secrètes et dans cette stratégie de protection, « le mensonge » devient positif, puisqu’il permet de sauver des vies. C’est pourquoi un journaliste chevronné devrait éviter ces termes ambigus et préférer au mot « vérité » le mot « information », mais seulement entendu comme « une représentation de la réalité plus ou moins fidèle » et non, selon l’usage dans la mythologie journalistique, comme le synonyme du mot « vérité ». Quant au mot « mensonge », il devrait être rejeté au profit du mot « leurre » dont la fonction est parfois sinon souvent salutaire.
     
    Paul Villach

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  • Beigbeder, la France et les élites anti-patriotiques

    « Je préfère faire la guerre pour que les nanas puis­sent porter des jupes courtes que mourir pour la France comme mon arrière-grand-père. Je suis prêt à sacrifier ma vie pour une minijupe ! »

    Frédéric Beigbeder, prix Renaudot 2009.

    Comment en est-on arrivé là ?

    Cet homme est un tartuffe, un escroc, c’est un homme de paille qui vit pour son canapé, sa drogue du samedi soir en boîte de nuit, sa vodka quotidienne et ses dîners mondains. Cela aurait bien peu d’importance si un tel personnage n’était pas proclamé par les médias dominants comme un de nos meilleurs écrivains modernes, prix Renaudot 2009 et donc censé représenter une idée de la littérature française (et donc de la France) dans notre pays et à l’étranger.

    Voici donc notre intellectuel moderne, prêt à mourir pour défendre son confort et la société de consommation mais qui refuserait de défendre sa patrie. La France est-elle si minable, ne lui a-t-elle rien offert ?

    Comment et pourquoi les médias français peuvent-ils diffuser une telle idéologie anti-patriotique ?

    Frédéric Beigbeder n’est rien d’autre que l’emblème d’une génération bourgeoise promue dans les médias, anti-patriotique et sans valeurs. Une société bourgeoise "lili-bobo" (libéral libertaire bourgeois bohème) descendant directement de Mai 68 aujourd’hui et depuis des années au pouvoir dans les médias et en politique.

    Le pouvoir (Les grands patrons de multinationales, les banquiers et les politiques à leur service) a pris bien soin depuis des dizaines d’années d’installer cette élite superficielle à la tête d’un maximum de réseau d’information qui du coup font eux-mêmes la promotion de ceux qui leur ressemblent, des hommes superficiels qui diffusent une idéologie libérale et anti-nationaliste.

    Pourquoi diffuser une telle idéologie ? Parce qu’elle sert les intérêts profonds du marché. Les valeurs (patriotiques, familiales...) sont un frein à la consommation. De même le sentiment nationaliste est extrêmement dangereux pour le capitalisme mondialisé. En effet celui-ci cherche à tout prix à diffuser son idéologie libérale libre-échangiste et mondialiste (plus de frontières réelles, libre circulation des biens et des hommes au gré du marché, idéologie de l’hyperclasse mondiale nomade chère à Jacques Attali) et tout sentiment nationaliste de protectionnisme et de défense de l’identité nationale d’un pays leur est insupportable.

    C’est pour cette raison qu’en France tous les nationalismes sont marginalisés.

    • Diabolisation du nationalisme.
    • Tout sentiment patriotique est associé par les gauchistes médiatiques à une France "rabougrie"
    • Destruction de l’identité nationale française par l’immigration et la marginalisation du peuple et des campagnes et de la vieille France. (Excellent rôle de BHL et de son "idéologie française")
    • Mise en avant de la construction européenne (campagne de diabolisation des anti-européen, matraquage publicitaire etc...) qui vise à détruire les identités nationales européennes au profit d’un bloc commercial de libre échange sous domination américaine.

    La mise en avant des bobos anti-patriotes n’est donc pas un hasard.

    Ce sentiment anti-nationaliste permet également d’expliquer la diabolisation des pays musulmans résistant à l’empire(Oligarchie mondiale installée pour l’instant aux USA). En fait ils sont diabolisés car ils résistent au marché, ils sont nationaliste, musulmans et ils refusent de se soumettre aux lois du marché libre échangiste destructeur des identités nationales.

    De même dans nos banlieues françaises, on assiste depuis des années à la mise en avant médiatique de banlieusards anti-français, qui crachent sur leur pays et la police véhiculant des idées anti-religieuse. (Joey Starr avec NTM, la plupart des rappeurs) Au contraire les médias tentent de faire passer les musulmans pour les personnes dangereuses dans les banlieues, des terroristes en puissance qui violent et brûlent.

    Si le pouvoir a pu soutenir une certaine islamisation de la France à des fins immigrationnistes et de destruction de l’identité française, aujourd’hui il ne veut plus d’Islam en banlieues, il veut de parfaites petites racailles dans le style de Joey Starr, qui crachent sur la France (sans trop se révolter non plus), parfaits petits consommateurs américanisés.

     

    Le cas de Frédéric Beigbeder est sûrement celui qui incarne le mieux l’homme perdu, sans valeurs, dévirilisé et entièrement dévoué au système, à la société de consommation qui l’a promu aussi haut, lui à l’existence si futile. (l’existence intellectuelle et médiatique tout du moins)

    Finissons avec une vidéo très intéressante  avec Frédéric Beigbeder, le scénariste Djamel Bensalah, Vincent Peillon, Rama Yade, ainsi que le rappeur Hamé.


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