• Un potentiel pire que Tchernobyl

    Un potentiel pire que Tchernobyl

    Quelle menace représente aujourd'hui Fukushima Daiichi ?

    La menace est très grave car elle est plus importante que Tchernobyl en potentiel et avec ces cinq réacteurs touchés, nous sommes confrontés à un processus dont personne ne peut dire aujourd'hui comment il se finira. Pour l'heure, il y a déjà eu des rejets importants puisque certains scientifiques estiment que Fukushima Daiichi a déjà rejeté au moins 10 % de ce que Tchernobyl avait émis. La « chance » du Japon, c'est que ces rejets sont pour l'essentiel partis vers l'océan, sinon, le Japon serait déjà rayé de la carte.

    Face à une telle catastrophe, les mesures prises vis-à-vis des populations sont-elles suffisantes ?

    Les mesures sont clairement insuffisantes. Si les Américains ont évacué leurs ressortissants à 80 km de la centrale, c'est qu'ils ont une raison. Les Japonais, eux, ont choisi de ne pas évacuer au-delà de 20 kilomètres. Des millions de personnes sont donc à la merci de la radioactivité et d'autant plus que le Japon ne contrôle plus rien, il ne fait que constater des événements sur lesquels il n'a plus aucune maîtrise et plus le temps passe, moins il maîtrise.

    Fukushima Daiichi sonne-t-il la fin de l'énergie nucléaire ?

    Il est encore trop tôt pour le dire mais lorsque tout cela sera fini, il faudra tout mettre sur la table. Certains pays comme l'Allemagne ou la Suisse ont déjà tiré la leçon en décrétant un moratoire. Il est intéressant de noter, aussi, que les États-Unis ont arrêté de construire des centrales nucléaires dès 1979. Aujourd'hui, du côté des pays émergents, où le nucléaire était en expansion, ce sont l'Inde et la Chine qui se posent des questions. La France, elle, reste droite dans ses bottes et ne veut pas de référendum. Ce n'est pas correct. Mais au-delà, il est indispensable d'évoluer désormais vers une gestion planétaire du nucléaire. Est-ce que cette industrie complexe et fragile peut cohabiter avec les risques naturels et le terrorisme ? C'est d'abord cette question que les citoyens devront trancher et non pas des décideurs anonymes.


    Nouveau sarcophage à Tchernobyl

    Alors que le monde a les yeux rivés sur la centrale de Fukushima, Tchernobyl continue de souffrir, 25 ans après l'explosion de son réacteur. Au printemps 1986, au péril de leur vie, quelque 200 000 liquidateurs - dont 25 000 seraient morts aujourd'hui - ont déposé un sarcophage géant sur le réacteur endommagé afin de stopper les importantes fuites radioactives. Aujourd'hui, ce sarcophage présente des fissures et de faibles rejets radioactifs ont été constatés aux alentours. Tchernobyl a donc plus que jamais besoin du nouveau sarcophage prévu depuis 2007. Celui-ci sera construit par le consortium français Novarka (composé de Bouygues Travaux Publics et de Vinci Construction Grands Projets), qui avait remporté l'appel d'offre il y a quatre ans. Problème, l'enceinte géante - une arche de 108 mètres de hauteur, pesant 20 000 tonnes - est en mal de financements : les autorités ukrainiennes viennent d'annoncer qu'il leur manque 600 millions d'euros pour financer les travaux d'un montant total de 1,54 milliard d'euros (dont 990 M€pour le sarcophage)… La crise au Japon va peut-être faire accélérer les choses. En tout cas, la date de la fin du chantier, commencé en août dernier, a été repoussée de 2012 à 2015.


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