• Attentat de Stockholm du 11 déc 2010 : La police a rejeté la vidéo du lieu de l'attentat

    Attentat de Stockholm du 11 déc 2010 : La police a rejeté la vidéo du lieu de l'attentat

    A la suite de l’attentat de Stockholm, la police a poliment refusé un enregistrement vidéo ininterrompu d’un mois portant sur l’angle des Drottninggatan* et Bryggargatan*. Dans un cas similaire, la tentative d’attentat à la voiture piégée aux abords de Time Square à New-York, il y a sept mois seulement, la vidéosurveillance a justement joué un rôle prépondérant dans l’arrestation des terroristes.

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    SvD a pu dévoiler hier qu’un homme inconnu jusqu’ici enquêtait sur le corps déchiré du kamikaze Taimour Abdulwahab 30 secondes après l’explosion de la Bryggargatan en décembre l’année dernière. Deux témoins distincts ont raconté avoir vu un homme qui prenait des photos avec un appareil professionnel et s’était ensuite enfui précipitamment de là. 

    Outre cela SvD a pu déduire que les bombes que Taimour Abdulwahab portait sur lui auraient pu tuer entre 30 et 40 personnes, si elles avaient explosé comme prévu. Ceci au regard de l’enquête du FBI. 


    Dans le cadre des recherches de SvD sur les événements de la Bryggargatan, un témoin, Naresh Lakhwani, a apporté des informations sensationnelles. Il possède une horlogerie Step In Watch Center dans la Drottninggatan, en face de la Bryggargatan, où la bombe a explosé. Quand la police est arrivée sur les lieux, Naresh Lakhwani a expliqué qu’il avait du matériel qui pouvait les intéresser. 

    Il s’agissait de la vidéo de la caméra de surveillance du magasin qui, selon les règles en vigueur, était dirigée vers l’extérieur, face à la rue. Sur une séquence de la vidéo qui est publiée sur Youtube, on voit un homme, qui peut être Abdulwahab, tourner au coin de la Drottninggatan et s’engager dans la Bryggargatan. La détonation même n’a pas été enregistrée, contrairement aux gens qui sont jetés en arrière par l’onde de choc et à la propagation dense de la fumée. 

    "La police a répondu qu’il s’agissait d’informations importantes pour eux." raconte Naresh Lakhwani. 

    Pourtant, 48 heures ont été nécessaires avant que la police ne vînt et réclamât les vidéos de surveillance, ajoute-t-il. Ce fut seulement après que Svenska Dagbladet et d’autres média ont rapporté qu’aucun inspecteur n’avait examiné les images. 

    L’enregistrement est continu et le film est stocké pendant environ un mois sur disque dur. Ensuite, ces images vieilles d’un mois sont effacées pour laisser de l’espace aux nouvelles. Aussi, Naresh Lakhwani a encore contacté la police, cette fois pour les informer qu’il devait effacer toute la bande pour permettre l’enregistrement de nouvelles données. 

    "Je ne veux pas qu’une quelconque données relative à l’attentat soit perdue.

    Après des événements de ce genre comme à Madrid, Londres ou New-York, on en savait davantage plus rapidement. 

    Alors, Naresh Lakhwani nous a révélé une nouvelle étonnante : la police voulait exclusivement le passage du film qui montre les événements des Drottninggatan et Bryggargatan une heure avant et une heure après. La séquence est parue si capitale que même la justice britannique en a récupéré une partie, dans le cadre de l’enquête sur le complice d’Abdulwahab, le recherché Nasserdine Menni.

     

    Le reste est par conséquent effacé maintenant ?

    "Absolument. Je leur ai demandé si ça les intéressait et il m’a été répondu que non."

     

    Quelle durée d’enregistrement avant l’événement aviez-vous en votre possession ?

    "Un mois au moins. J’ai dit : ‘nous pouvons prendre toute l’installation car cela appartient à la communauté, c’est quelque chose utile à tous’. Ils ont dit qu’ils avaient pris toutes les données dont ils avaient besoin, point final.

    Ainsi, la Säkerhetspolisen (Säpo) a pu manquer des informations importantes sur le réseau terroriste en coulisse des faits. 

    Dans une autre tentative d’attentat à la bombe qui a eu lieu à Times Square à New-York en mai 2010, on a utilisé des bombes à clous, précisément comme pour l’attentat de Stockholm dans la rue Olof Palme. Une pièce maîtresse du puzzle dans l’enquête sur le terroriste plus condamné à vie, Fayçal Shahzad, fut une vidéosurveillance du parking clients dans Connecticut. On y voit Fayçal Shahzad essayer la voiture, une Nissan Pathfinder, une semaine avant l’attentat à la bombe. 

    Des sources de SvD ayant une expérience de la lutte anti-terroriste expliquent que les terroristes ont pour règle de reconnaître scrupuleusement les lieux où ils vont attaquer. On aurait pu voir sur la vidéo des Drottninggatan et Bryggargatan d’éventuels complices du kamikaze Taimour Abdulwahab. 

    "C’est clair… les mots me manquent. La plupart des attentats-suicides sont bien préparés, cela fait partie du mode d’action des terroristes. Parce que la police a fait preuve d’amateurisme en ne prenant pas les éléments à sa disposition. Il est important de savoir ce qui est arrivé là avant les faits," déclare une personne avec plusieurs années d’expérience dans la lutte contre les terroristes. 

    Une autre personne avec la manière dont un réseau terroriste travaille compare la conduite de la police avec le chaos qui suivit l’assassinat du ministre Olof Palme en 1986. 

    "Ceci démontre que la police suédoise ne fait pas face dans le cadre d’événements exceptionnels."

    La Säpo a refusé de répondre aux questions relatives aux données de surveillance qui sont effacées et renvoie à une conférence de presse qui aura lieu demain matin. 

     

    Auteur : Matilda E. HANSON


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