• Du riz contaminé encore trouvé à 50 kilomètres de Fukushima

    Du riz contaminé encore trouvé à 50 kilomètres de Fukushima

    Du riz contaminé encore trouvé à 50 kilomètres de Fukushima
    Les autorités de la préfecture de Fukushima ont dû élargir leurs tests de radiations à 25 000 exploitations rizicoles après la découverte de hauts niveaux de césium radioactif dans une douzaine d’entre elles

    Les retombées radioactives de la catastrophe nucléaire de Fukushima sur les cultures avoisinantes sont bien plus importantes que ce que croyaient les autorités japonaises…

    Si l’on s’inquiète parfois de ce que peuvent contenir nos assiettes – OGM, pesticides, etc. – c’est toutefois sans commune mesure avec ce que doit craindre une partie de la population japonaise. Dix mois après l’accident de Fukushima, la peur des retombées radioactives n’a pas disparu. Et pour cause : aujourd’hui encore, on découvre des cultures contaminées à plusieurs dizaines de kilomètres du site dévasté…

    C’est le cas à Onami, une commune de la préfecture de Fukushima située à près de 56 kilomètres de la centrale. A l’automne dernier, les services d’inspection de l’Etat avaient déclaré les 154 exploitations rizicoles de la commune bonnes pour la récolte. Une annonce malheureusement prématurée et effectuée après avoir mesuré la radioactivité de seulement deux d’entre elles… C’est en fait la méfiance grandissante des populations envers les allégations rassurantes des autorités qui a permis de déceler des niveaux de césium radioactif supérieurs à la limite autorisée dans une douzaine d’exploitations.

    Les riziculteurs ont testé eux-mêmes leurs cultures afin d’en avoir le cœur net, une démarche de plus en plus répandue dans les contrées japonaises. Une douzaine de postes de contrôle de radiations citoyens ont été installés dans la préfecture de Fukushima. Gérés par des volontaires, ils permettent de procéder à des tests plus stricts et plus transparents que ceux menés par les autorités, les populations étant informées des résultats via Internet.

    « Depuis l’accident, le gouvernement minimise sans cesse la gravité de la situation et insiste sur le fait qu’il en est le meilleur juge. Mais les gens apprennent des blogs, de Twitter et de Facebook que le système de contrôle alimentaire du gouvernement n’est pas crédible », témoigne Mitsuhiro Fukao, professeur d’Economie à l’Université Keio de Tokyo.

    Les pouvoirs publics se sont défendus comme ils ont pu, arguant qu’ils ne disposaient pas d’assez de machines pour contrôler les quelque 110 000 fermes de la préfecture de Fukushima. Elles ont toutefois admis que le système d’échantillonnage aléatoire n’était pas viable étant donné les retombées inégales des particules radioactives et ont promis de mener des tests sur 25 000 exploitations rizicoles.

    Depuis la découverte de césium radioactif dans le riz d’Onami, 4 975 exploitations ont ainsi déjà été évaluées dans 22 communautés par les autorités préfectorales. Selon un premier bilan, un cinquième d’entre elles ont été investies par du césium radioactif, bien que souvent à des niveaux moindres. 30 exploitations rizicoles ont toutefois présenté des taux supérieurs à la limite autorisée. En revanche, si les niveaux de sécurité qui doivent être adoptés par le ministère de la Santé japonais d’ici avril prochain étaient appliqués dès aujourd’hui, ce serait alors près de 300 exploitations qui présenteraient des taux de radiation supérieurs aux limites autorisées. Sur les plans alimentaire, sanitaire et environnementaux, la région ne semble décidément pas prête de voir le bout du tunnel…

    Crédits photos : flickr – Alosh Bennett / Alexandre Dulaunoy

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