• Est-elle vraiment un exemple ?

    Florence Arthaud est morte dans un accident d'hélicoptère. C'est une mort stupide, surtout pour quelqu'un qui a bravé les océans, échappant plusieurs fois à la mort lors de tempêtes homériques. Nul doute qu'elle avait, plus que quiconque, gagné son droit de mourir dans son lit à un âge avancé. 57 ans, ce n'est effectivement pas un âge pour mourir. Simplement, alors que les médias ont tous entamé en chorus son procès en canonisation qui aboutira, très certainement, à sa sanctification express ("santo subito"), il convient de dégonfler les baudruches et de rétablir une vérité élémentaire: la "petite fiancée de l'Atlantique" était aussi la "petite fiancée de la bouteille" !


    On passera sur les causes, purement personnelles et médicales (douleurs nerveuses insoutenables irradiant sur tout le cerveau, consécutives à une trépanation, après un grave accident de voiture en 1974) qui auront poussé cette jeune femme et saine élevée au lait et au jus de tomate (de son propre aveu) à écluser, au fil des ans quelques litres de vin par jour (les douleurs ne faisant que s'aggraver l'âge aidant), à un point tel que plus rien ne la différenciait, au point de vue du physique, de certains SDF du métro !

    On pourra arguer que, dans nos sociétés libérales, "tout ce qui n'est pas interdit par la loi est permis" et que, forte de cet adage, notre "Flo" nationale avait parfaitement le droit de s'auto-usiner, sa santé dût-elle en souffrir ! Seulement voilà ! De telles personnes deviennent un danger public lorsque l'on leur confie un volant. A cet égard, l'année 1999 fut, sans conteste, une "annus horribilis" pour notre mythique navigatrice. Passons sur ce soir de février ou, pour se venger du personnel d'un restaurant de la Rochelle qui lui en avait refusé l'accès pour cause d'ébriété manifeste, elle entreprit de foncer avec son véhicule vers la terrasse, manquant d'écraser des clients et des passants. Heureusement, il n'y eut que quelques égratignures à déplorer chez ces derniers. 

    Mais en octobre 1999, ce fut beaucoup plus tragique pour la diva des mers. Contrôlée un samedi soir dans sa voiture, alors qu'elle était manifestement "fin détruite" et accompagnée de copains tout aussi avinés, elle fonça au nez et à la barbe des policiers. Ceux-ci, alertés, montèrent un barrage pour l'arrêter -ou l'arraisonner, comme on dirait en langage maritime. Cela ne fit pas un pli : "Flo" força le barrage. L'ennui, c'est que, derrière ce barrage, il y avait deux jeunes policiers stagiaires de 22 et 24 ans. Résultat des courses, l'un est tétraplégique, l'autre a dû être amputé d'une jambe. "Flo", elle, miraculeusement indemne, écopa de trois ans de mise à l'épreuve, trois ans de prison avec sursis et de cinq ans de retrait de permis de conduire. 

    Voilà pourquoi, lorsque le chœur des pleureuses s'est déchaîné ce 10 mars au matin sur nos ondes hexagonales, on a aussi pu penser aux graves blessures des membres des forces de l’ordre.
     
     

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