• Fitch menace de dégrader le «AAA» américain

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    Par Lucie Robequain | 15/10 | 23:15 | mis à jour le 16/10 à 00:06 | 3commentaires

     

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    (de notre correspondante aux Etats-Unis) L’agence de notation Fitch place « sous surveillance négative » la dette souveraine à long terme des Etats-Unis.

    Fitch envisage d’abaisser la note AAA des Etats-Unis. - AFP
    Fitch envisage d’abaisser la note AAA des Etats-Unis. - AFP

    L’agence de notation Fitch envisage d’abaisser la note de la dette des Etats-Unis, actuellement la meilleure possible à AAA. Mardi soir, elle a placé la dette souveraine à long terme des Etats-Unis sous « surveillance négative », mettant en cause l’incapacité des autorités à relever le plafond de la dette, « alors que le Trésor va bientôt épuiser ses mesures extraordinaires ». La mise sous surveillance négative sonne surtout comme un avertissement. De fait, les Etats-Unis n’ont pas encore épuisé les mesures extraordinaires qui lui permettent d’honorer ses obligations financières –une facilité qu’elle utilise depuis déjà cinq mois. Elle n’aura aucun mal à payer ses factures et ses dettes jusqu’au 22 octobre, estiment les experts, ce qui laisse donc quelques jours au Congrès pour résoudre la crise. « Cette annonce démontre l’urgence du Congrès à écarter la menace d’un défaut de paiement », a néanmoins réagi le département du Trésor. Quoi que moins sévère, la sanction rappelle celle qui avait déjà frappé l’Amérique à l’été 2011, lors de la précédente crise budgétaire : l’agence Standard and Poor’s avait alors abaissé la note américaine de «AAA» à «AA+».

    La journée de mardi a effectivement rajouté à l’inquiétude, le Sénat suspendant des négociations pourtant fructueuses, le temps que les républicains de la Chambre fassent voter leur propre version. Comme si la situation n’était déjà pas assez compliquée, le Sénat et la Chambre des représentants ont en effet décidé de défendre chacun leur propre texte. Ils présentent heureusement beaucoup de points communs, ce qui maintient l’espoir d’une sortie de crise dans les prochains jours : tous deux écartent lamenace d’un défaut de paiement , en relevant le plafond de la dette jusqu’au 7 février. Tous deux financent l’Etat jusqu’au 15 décembre au moins, mettant fin provisoirement à la paralysie des administrations.

    Des divergences subsistent néanmoins entre les deux assemblées. Les Républicains, qui disposent de la majorité à la Chambre des représentants, tentent un baroud d’honneur en proposant quelques entailles à la réforme de l’assurance-santé. Faute d’avoir pu abroger la réforme, ils souhaitent que les élus du Congrès et les ministres ne puissent pas avoir accès aux subventions fédérales prévues pour contracter une assurance maladie. Mais ce n’est pas le point le plus gênant pour la Maison Blanche :les Républicains veulent surtout bannir les mesures de financement exceptionnelles qui permettent au pays de franchir le plafond de la dette, tout en continuant d’honorer ses obligations financières. La pratique est utilisée depuis des décennies par les gouvernements démocrates autant que républicains. Elle est devenue tellement banale que les parlementaires attendent souvent l’épuisement de ces mesures exceptionnelles pour relever le plafond de la dette. C’est d’ailleurs ce qui arrive aujourd’hui : le pays, qui a dépassé le plafond légal fin mai, recourt depuis cinq mois à des mesures exceptionnelles. Barack Obama, qui ne connaît que trop les blocages politiques à Washington, estime ne pas pouvoir se passer de cette souplesse. Les Républicains ont donc édulcoré leurs revendications, tard hier soir, en demandant l’interdiction de ces financements exceptionnels en février prochain, lors de la prochaine négociation sur la dette. Le Président a toutefois peu de chances de valider la proposition, préférant la version beaucoup plus modérée du Sénat.

    Peu probable que le Congrès débloque la situation avant l’échéance de jeudi

    Les espoirs reposent donc sur le texte de la Chambre haute, qui a le mérite d’avoir été élaboré conjointement par les républicains et les démocrates. Il devrait être approuvé aujourd’hui par les sénateurs. Reste à savoir si la Chambre des représentants acceptera de le voter, et si elle y apportera ou non d’ultimes modifications. Il est dans tous les cas peu probable que le Congrès débloque la situation avant le 17 octobre, date à laquelle l’Etat n’aura plus que de 35 milliards de dollars pour honorer ses engagements financiers. Mais le Trésor dispose d’astuces comptables qui lui permettront de tenir jusqu’à au moins la semaine prochaine.


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