• Fukushima. Le sévère constat sanitaire d'un représentant de l'ONU

    Par Michel Philips

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    C'est un bien triste constat qu'a fait le Rapporteur Spécial des Droits à la Santé de l’ONU, Mr Grover.

    Mr Grover est un avocat indien près de la Haute Cour de Bombay. Il a été nommé au poste de Rapporteur spécial des Droits à la Santé de l’ONU en juin 2008 et exerce depuis sa fonction avec un zèle et une attention toute particulière aux droits sanitaires les plus élémentaires des citoyens du monde vis-à-vis d’industries puissantes, du lobby médical ou encore d’États tentant d’échapper à leurs responsabilités sanitaires.

    Il a séjourné 10 jours dans la région de Fukushima.

    Le texte complet de son constat est ici. Énumérons les principaux griefs adressés aux autorités japonaises.

    1. Les pilules d'iode n'ont pas été distribuées. Quand on sait que ce geste devrait être la première mesure de prophylaxie, on en reste pantois.

    2. Des informations capitales n'ont pas été adressées à la population. Cela a engendré une grande défiance.

    3. Les contrôles sanitaires devraient concerner une zone géographique beaucoup plus importante que celle retenue.

    4. Les contrôles sanitaires devraient s'adresser à une population plus plus importante.

    5. Le suivi sanitaire des employés sur la zone de la centrale nucléaire devrait se poursuivre au delà de l'arrêt de leur contrat. Ce n'est pas le cas. Il y a quelque chose de très cynique dans cette façon de faire.

    6. Les autorités sanitaires n'autorisent pas les habitants d'accéder à leur dossier médical. Il y aurait-il des raisons à cela ?

    7. Les études sanitaires ne devraient pas se limiter à la thyroïde. Elles devraient concerner les autres pathologies induites par la radio-activité.

    8. Les études épidémiologiques ne devraient pas se baser sur ce qui a été réalisé à Tchernobyl car on sait qu'en Ukraine, les études ont été volontairement limitées. Le Japon d'aujourd'hui fonctionnerait-il comme l'URSS d'hier ?

    9. Les autorités japonaises ont induit un "message trompeur" en relevant de manière trop importante le niveau de la radio-activité considérée comme sans danger (passage de 1 mSv à 20 mSv). Ici aussi, le cynisme sanitaire est patent.

    10. Les autorités japonaises ont établi des zones radioactives bien plus restreintes que celles établies consécutivement à l’accident de Tchernobyl. Sur la carte ci-dessous, on constate que cette radioactivité déborde très largement vers le nord-ouest la zone des 30 kms (cercle en trait continu).

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    11. Les experts japonais n’ont qu’une connaissance liminaire de la situation sur le terrain. Les communautés devraient être « beaucoup plus impliquées ».

    Venant de l'ONU (OMS), une autorité dont la partialité à l'égard du lobby nucléaire est connue, le constat de Mr Grover est accablant.


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