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Kerviel punit par l'oligarchie de la finance
Kerviel punit par l'oligarchie de la finance
Jérôme Kerviel le 5 octobre © REUTERS
L'ex-trader a été condamné à 5 ans de prison dont 3 ferme. Il devra aussi rembourser 4,9 milliards d'euros.
Son avocat estime que le jugement est tout bonnement "déraisonnable", "inacceptable par son caractère totalement excessif". Mardi, Jérôme Kerviel a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Paris. L'ex-trader devra également payer 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à son ancien employeur, la Société Générale (Lire le jugement en intégralité).
Reconnu coupable de trois délits
"Abus de confiance", "faux et usage de faux", "introduction frauduleuse de données dans un système informatique" : le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe, a déclaré Jérôme Kerviel coupable des trois chefs d'accusation retenus contre lui.
Selon lui, l'ancien trader a "outrepassé le cadre de son mandat en prenant des positions spéculatives à l'insu de la banque, et dans des proportions gigantesques".
De plus, il s'est "livré à un total renversement des rôles en se positionnant comme victime d'un système dont il se dit la créature", a jugé le président, évoquant "l'impassibilité trompeuse", le "sang-froid permanent", le "cynisme des agissements" de l'ancien trader.
Ses actes ont "porté atteinte à l'ordre économique mondial", a poursuivi le tribunal, reprenant quasiment mot pour mot ce qu'avait dit le ministère public, qui avait requis contre lui cinq ans dont quatre ferme durant le procès, du 8 au 25 juin.
170.000 ans pour payer les dommages et intérêts
Jérôme Kerviel a également été condamné à verser à la Société Générale les 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts que la banque réclamait pour la perte subie début 2008.
Compte tenu de ses revenus aujourd'hui, il lui faudrait 170.000 ans pour rembourser cette somme. Qu'importe, la Société Générale se dit satisfaite.
Ce jugement "constitue une espèce de réparation morale" pour la banque, estime, en effet, Me Jean Veil, l'un des avocats de SocGen. "Cela confirme ce que la Société Générale a toujours dit à ses actionnaires, à ses salariés qui ont subi un très grave préjudice du fait des agissements frauduleux de Jérôme Kerviel", assène-t-il.
Note Webrunner : à combien d'années il faut condamner les banksters alors ?
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