• L’IPAD, un gadget nuisible

    L’IPAD, un gadget nuisible

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    Alors qu’Apple vient de se classer à la 1ere place des entreprises technologiques, doublant en capitalisation boursière Microsoft et IBM, son dernier gadget, l’iPad arrive en France. Tablette numérique à mi-chemin entre téléphone mobile et ordinateur portable, l’iPad, outre une utilité discutable, n’a rien d’inoffensif. Il résume en effet à lui seul l’effroyable gaspillage en cours de matières premières [1], et notamment de « terres rares », un ensemble d’éléments métalliques nécessaires à nombres d’applications informatiques.

    La course à la miniaturisation, à l’élaboration de processeurs toujours plus performants, d’écrans toujours plus minces, a entraîné l’industrie des nouvelles technologies dans une dépendance croissante et colossale aux terres rares. Ce groupe d’éléments métalliques est devenu indispensable à la fabrication d’ordinateurs, de téléphones portables, d’écrans plats, et maintenant de l’iPad, qui est un condensé de ces technologies.

    Or plus de 95 % de la production mondiale de ces éléments est extraite des mines chinoises, dans des conditions environnementales et sociales désastreuses. En effet, les terres rares ne se présentent jamais à l’état pur ni en gisements très concentrés : elles doivent être séparées d’autres minerais. Une opération lourde d’impacts toxiques comme l’explique Aloys Ligault, chargé de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale aux Amis de la Terre : « Autour des usines chinoises, les déchets radioactifs de roches s’accumulent, les vapeurs de soufre, de fluor imprègnent l’air et les rejets de métaux lourds polluent les rivières. Les populations locales payent un lourd tribut à notre croissance prétendument “verte” et à notre frénésie de nouvelles technologies. »

    Une politique responsable consisterait, au grand minimum, à allonger la durée de vie de ces produits et à favoriser le recyclage de leurs composants pour préserver les matières premières, mais c’est exactement l’option inverse qu’a choisi Apple, comme le souligne Annelaure Wittmann, référente sur la campagne déchets des Amis de la Terre : « L’iPad, emblématique de notre société du gaspillage, est programmé pour devenir très rapidement obsolète [2]. La batterie est soudée à l’appareil. Une fois en panne, celui-ci ne sera donc pas réparable. Sa durée de vie sera au final celle de sa batterie, qui pour l’iPhone se révèle être de deux ans. Malgré leur petite taille apparente, ces objets, accumulés, encombreront vite décharges et incinérateurs. »

    Le gouvernement français a aussi sa part de responsabilité dans cette fuite en avant. Au lieu de contraindre les industriels à fabriquer des produits robustes et à réduire la demande en minerais rares, il n’aborde ces problèmes que sous l’angle de la sécurisation de l’accès aux ressources face à, notamment, une Chine qui est en train de modifier ses rapports de force avec les pays développés. Pour Claude Bascompte, président des Amis de la Terre, « l’annonce de Jean-Louis Borloo de vouloir créer un pôle minier autour d’Areva est tout simplement scandaleuse et court-termiste. Il faut cesser de surexploiter les ressources naturelles, et réutiliser celles que nous avons déjà retirées du sol. »

    par econo-ecolo (son site) vendredi 11 juin 2010


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