• La symbolique du Père, l’autorité, l’Insulte et la Gifle

    La symbolique du Père, l’autorité, l’Insulte et la Gifle

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    Article lié : La Famille, le pédagogisme et la violence

    Si le principe de précaution est louable, il ne peut à lui seul rendre caduc le principe de proportionnalité. Mais cet évènement médiatisé cache en réalité un problème beaucoup plus grave qui met en péril l’éducation et l’institution française qui est la base de notre République. Nous sommes en train de tomber de pédagogisme en juridisme...

    Le 28 janvier 2008, pendant un cours, un élève refuse d’obéir à son professeur de technologie, qu’il traite de "connard" au moment où l’enseignant le plaque contre le mur. Le professeur gifle alors l’élève. Le père de cet insolent décide de porter plainte pour "violences aggravées".

    Nous sommes dans un collège de France.

    Le mercredi 25 juin 2008, le procureur de la République requière 800 euros d’amende à l’encontre du professeur, considérant qu’il ne s’agit pas "d’une gifle, mais d’un acte de violence" en faisant remarquer que "le collège n’est pas un collège difficile" et que l’élève n’est "pas un enfant à problème". Le professeur dit avoir agi "comme un père agirait face à son fils" et a ajouté, ne jamais avoir été insulté par un élève et n’avoir jamais été confronté à pareille situation durant sa carrière. La défense a insisté sur les difficultés du métier d’enseignant, les incivilités qu’ils subissent et les conditions de travail de l’enseignant, qui, dans ce cas précis a répondu à un acte "provocateur" de l’élève. Le collégien était absent à l’audience, mais représenté par l’avocat de son père. Celui-ci demande que l’enseignant reconnaisse que la violence n’est pas la solution adaptée, mais ne voulant pas que ce procès soit "celui des conditions de travail des enseignants".

    Des enseignants et des syndicalistes soutiennent le professeur, mais à noter, que ce dernier a reçu aussi le soutien du Premier ministre, François Fillon. L’enseignant risque une peine maximale de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Le jugement sera mis en délibéré le 13 aout 2008.

    S’il existe un principe de précaution, il ne saurait prendre le dessus sur le principe de proportionnalité. En l’occurence ce procès est un procès de principe tout court oubliant les deux compléments de nom. Il est aussi oublié dans l’affaire, qu’un professeur ne peut être insulté dans l’absolu, à moins que de voir fondre sa dignité, son autorité et sa mission. En aucun cas, l’élève ne peut refuser les directives que le professeur est amené à faire durant son cours. Il ne peut encore moins l’insulter, si le travail proposé ne lui convient pas. Il est à noter que maintenant les élèves refusent froidement de travailler.

    Voila le résultat des méthodes inductives où l’élève, placé au centre de l’école à la place de la connaissance, du travail, de l’effort et de la discipline, est amené à "construire, lui-même, ses compétences dans une pseudo égalité avec son professeur", dogme sur lequel est bati tout le pédagogisme, et le socio-constructivisme. Une société où les mineurs insultent les éducateurs est une société qui devrait s’interroger sur le fond. Ce cas n’est pas un cas isolé, les enseignants qui se font insulter en cours ou dans leurs établissements sont maintenant légion.

    La première question que l’on devrait se poser, est de savoir si cet insolent traite aussi, son père, de connard ? Il est fort à parier que se doit être le cas ! Donc ce procés renvoie aussi à la spère familiale, et il est parfaitement anormal que soient tolérés à l’école des comportements acceptés en famille. L’enfant maintenant a tous les droits et aucun devoir, et cela commence, dés le plus jeune âge, au sein de la famille.

    Le véritable problème est alors celui de la confrontation de deux images du père incompatibles, ou brouillées et qui renvoient comme archétype à l’autorité du père (ou de la mère )...

    On ne peut reprocher à l’enseignant humilié en pleine classe, d’avoir utilisé un réflexe, humain et vieux comme le monde, qui avait au moins l’avantage de laver immédiatement l’insulte et de remettre l’enfant à sa place, rendant la continuation de la mission du professeur possible.

    Mais le véritable problème est celui du père qui a porté plainte. En effet si on peut reprocher au professeur d’avoir manqué de tempérance, le père, lui, a fait défaut de prudence. De la même façon, les décisions des conseils de classe et de jurys sont maintenant systématiquement contestés. Les parents prennent parti pour leurs enfants, des que se présente le moindre problème, à la façon des femelles, dans le règne animal, qui défendent bec et ongles leurs petits.

    Dans un tel contexte, l’éducation n’est plus possible !

    Il va falloir maintenant que l’on ait le courage de regarder le problème en face au lieu de tomber de pédagogisme en juridisme.

    Eric de Trévarez
     

    par Eric de Trévarez vendredi 4 juillet 2008


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