• Le printemps gazier arabe

    Je vous propose aujourd’hui une lecture des événement qui secouent l’est méditerranéen avec une approche inédite dans les médias occidentaux : Celle de l’ouverture à la prospection des Zones Economiques Exclusives (ZEE) en méditerranée.

    ZEE kézako ?

    Le grand public n’a guère entendu parle des ZEE. Pourtant, il s’agit d’une évolution majeure dans le droit international, évolution qui implique des tension croissantes entre pays riverains et qui aboutit à un élargissement considérable des concession pour l’exploration pétrolière off-shore.

    Les ZEE découlent d’un traité nommé Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM ou UNCLOS) signé en 1988, ratifiée par l’UE, mais pas encore par tous les états, en particulier pas les USA.

    Ce traité donne le droit au pays signataire d’exploiter les ressources des fonds marins qui se situent à moins de 200 miles marins de ses côtes.

    Pour mémoire l’étendue des eaux territoriales sont historiquement de 3 miles, extensibles à 12 miles. Il s’agit donc d’un très vaste étendue marine, si vaste que dans des cas comme la méditerranée, elle ne laisse aucun espace marin international.

    Le traité prévois que les limites mitoyennes entre les ZEE de deux pays voisins doivent être négociées dans le cadre d’accords bilatéraux.

    On touche déjà là un sujet de tension internationale. Par exemple, la Turquie n’est pas contente de cette règle car les îles Grecques limitent considérablement l’étendue de sa ZEE.
    La Turquie a défends déjà à la Grèce d’étendre ses eaux territoriales de 3 à 12 miles nautiques en la menaçant de guerre. Elle fait également une lecture très particulière de la définition des ZEE, que sa position de candidate à l’UE l’oblige de reconnaître.


    Selon le gouvernement turc, les îles n’auraient pas de ZEE. L’empoignade diplomatique s’est cristallisée autour de l’ile grecque de Castelorizo, qui à elle seule limite la ZEE de plusieurs milliers de km².


    Gaz à tous les étages.

    La signature des accords bilatéraux est donc un préalable indispensable à la concession des zones d’exploration off-shore par les gouvernements méditerranéens. Or ce procéssus est perturbé par les exigences de la Turquie, qui conteste également la ZEE de Chypre.

    Ce pays n'a donc ouvert à l'exploration qu'une part infime de sa ZEE située face à Israël et au Liban. De meme, quelques bémols se font entendre autour des concessions d'explorations cédées par Israël aux limites sud (Gaza) et nord (Liban) de sa ZEE.

    Au fur et à mesure que les autres gouvernements de la région se seront entendus sur les limites respectives de leur ZEE l’exploration poura débuter et cela implique la négociation des concessions avec les compagnies pétrolières.

    Des gouvernement moins nationalistes.

    Or étrangement, on constate que la quasi totalité des pays de la zone subissent depuis peu des basculements de régime, par la guerre civile pour ce qui est des pays arabes, par la déstabilisation politique pour ce qui est de la Grèce.

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    A l ‘issue de ces changement de régime, les gouvernements en place se retrouvent souvent être les obligés des pays qui ont fourni une aide militaire au renversement du régime antérieur. Les régimes nationalistes arabes issus de la décolonisation balayés, l’arrivée des trusts pétroliers mondiaux ne sera que facilitée.

    Et les réserves promettent d’être considérables.
    Mais sans doute tout ceci n'est que pure coincidence.

    En tous cas cette coincidence conforte ce "proverbe africain" que je viens d'inventer mais qui est pourtant bien réaliste :

    "De part le monde, le malheur de n'avoir pas de pétrole n'est dépassé que par une seule calamité plus terrible encore : celle qui consiste à en avoir."

     
     

    par Aldous (son site) mercredi 12 septembre 2012


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