• Les féministes et la paupérisation du plus vieux métier du monde

    Les féministes et la paupérisation du plus vieux métier du monde

     Christine Boutin a relancé le débat dans le magazine L’ Optimum : "Faut-il rouvrir les maisons closes ?". S’en est alors suivi une avalanche de réactions féministes sur cette éternelle interrogation. Le refus d’obtempérer sur la prostitution est significatif de l’aveuglement bourgeois qui caractérise tant les féministes, fer de lance de la bien-pensance. 

    Ovidie, tout comme Valérie Solanas, nous rappelle que depuis la nuit des temps le premier moyen d’exister pour une jeune femme bien faite c’est de vendre son corps. 

    On dit vulgairement que la Miss France est le mannequin du pauvre et que la tapin de trottoir est la call-girl de l’ouvrier. Cette grossière comparaison relève tout de même une drôle de vérité : personne ne s’insurge contre les agences libérales de call-girl à 5000 euros la prestation tandis qu’évoquer l’ouverture de maisons closes (aux prix abordables) provoque un tollé. 

    Les Chienne de Garde parlent de la prostitution comme de "l’appropriation machiste du corps féminin", mais alors qu’en est-il du mannequin et de l’actrice pornographique ? Elles défendent les mannequins en avançant que cette profession est -soi-disant- la seule où elles peuvent espérer gagner plus qu’un homme. Quid de la femme qui se prostitue parce que cela lui rapporte plus que de faire le ménage chez une bourgeoise féministe ou en étant caissière à Leader Price ? 

    "Qu’elles profitent de leur physique" disent-elles en ventant alors le libéralisme du corps de la femme, légitimant la femme-objet qu’elles semblent pourtant dénoncer à longueur de plateaux télé.

    Ce qui gêne les gardiennes du politiquement correct c’est le fait que les prostituées couchent avec des inconnus, qu’elles se rassurent c’est aussi le lot du mannequin (avec effectivement ce même but étant de bien gagner sa vie). N’est-ce pas non plus le quotidien des actrices porno professionnelles que de fusionner froidement avec des corps étrangers ? Pourquoi ce rapprochement ? Et bien qu’on ne s’y trompe pas : nombre de filles qui échouent dans le mannequinat, n’ayant que leur physique comme valeur marchande, se lancent alors dans le X ou la photo de charme. Ce ne sont certes pas des métiers épanouissants, mais employée à la chaîne ou technicienne de surface en sont-ils ?

    Les révolutionnaires de salons arguent le fait que l’on ne parle plus de LA femme à part entière, mais du produit qu’est devenu le corps. Seulement lorsque certaines d’entre-elles avortent à de multiples reprises, se font faire un lifting, poser des implants mammaires, idolâtrent mannequins, actrices, animatrices télé ou chanteuses bimbos, etc... comme le leur conseil ou les incitent les magazines féminins où celles-ci sévissent, n’est-ce pas là non plus l’éloge ou la banalisation du corps de la femme -au sens de produit- elles même consommatrices de ce qu’elles dénoncent ?

    Pourquoi ce double jugement pour des professions pourtant si proches idéologiquement ? Vendre son corps est-ce plus légitime lorsqu’on fréquente la haute société, que lorsqu’on exerce pour les petites classes ? Le femme ne peut-elle (seulement) se soumettre à partir du moment qu’on la paie (très) bien ?

    N’oublions pas que la réouverture des maisons closes est également la seule manière d’obtenir une prostitution "propre".

    En effet avec des règles sanitaires strictes, le coït n’est pas dangereux ou nocifs pour la santé... contrairement à la consommation de produits stupéfiants. Pourquoi cette allusion ? Simplement pour que l’on cesse de contrebalancer à la légalisation de la prostitution, celle de la vente de drogue, laquelle même exercée dans conditions d’hygiène irréprochables resterait nuisible à la santé de tout consommateur. 

    De plus si les prostituées obtenaient un salaire reconnu par l’ Etat, les caisses nationales s’en verraient plus que bénéficiaires.

    Les féministes répètent que ce serait donner les clés de la prostitution et de l’exploitation de manière légale aux pires crapules, une sorte de collaboration de l’Etat avec la Mafia. Mais n’est-ce pas déjà le cas lorsque les plus puissantes nations de la planète ne font rien contre les banques et leurs patrons voyous qui mettent des millions de travailleurs sur la paille et continuent de polluer impunément ? N’est-ce pas déjà collaborer avec la pègre que de ne rien faire contre la misère dans le monde qui est, elle, véritablement exploitée comme du produit bas de gamme ?

    En fait, la lutte contre le proxénétisme -lobby ultra puissant- et l’exploitation de travailleuses sans-papiers (et souvent mineures) -pratiques ultra courantes- serait alors réprimée par des contrôles réguliers des autorités. Lorsque les proxénètes s’apercevront qu’il n’y a plus de véritable marché clandestin en France, la recrudescence de ces phénomènes -odieux mais pas si marginaux qu’on voudrait nous le faire croire- sera tant immédiate que significative. En clair, prenons exemple sur le modèle allemand qui plaît tant aux européens libéraux. 

    Pourquoi refuser aujourd’hui aux filles d’ouvriers sans diplôme, ou simplement dans le besoin, une situation juridique stable et régulière ? Pourquoi leur refuser de meilleures conditions de travail ? Les féministes font fausse route, la question de la réouverture des maisons closes n’est pas un combat de lutte des femmes, mais un combat de lutte des classes.

    Mickey Churchill


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