• Lettre ouverte à Jean Bricmont à propos de sa vidéo sur le livre d'Emmanuel Ratier


    Jean Bricmont critique Le vrai visage de Manuel... par agenceinfolibre

     

    Mon cher Jean, quand de son propre aveu on n'a pas lu un livre, mieux vaut s'abstenir d'en faire la critique, qu'en penses-tu ? Je ne comprends pas ton argumentation, d'habitude plus solidement charpentée. Ce n'est pas parce que Manuel Valls n'est pas le premier politicard de l'histoire à mentir sur le passé de sa famille et à trafiquer le sien qu'il faudrait cacherl'information. Ensuite, en vertu de quoi, sous nos sentimentales latitudes, un fanatique labellisé serait-il électoralement plus dangereux qu'un vil opportuniste ? C'est une pétition de principe qui se fonde sur des considérations naïvement moralistes et non sur le fonctionnement réelle de la démocratie. Dans nos sociétés occidentales surmédiatisées, lisses et consensuelles, un vulgaire fanatique, inapte au débat, rentre-dedans, exalté et dopé à l'utopie, n'est guère mis en valeur par l'objectif, passe mal la rampe et perd vite toute crédibilité, ce qui se ressent aussitôt dans les urnes ; l'opportuniste au contraire, expert en rouerie, lecteur de Machiavel et caméléon dans l'âme, sait s'adapter aux situations qui lui sont bénéfiques et adopte tout comportement démagogique encourageant son ascension. Un fanatique est prêt au sacrifice de sa personne, un opportuniste non. C'est dans ce moule que sont fondus la plupart des hommes politiques modernes, Valls ne faisant pas exception à la règle, pas davantage que Sarkozy dont j'ai moi-même démontré qu'il était l'incarnation de l'opportunisme veule lorsqu'il est allé, dans la perspective de 2007, se faire adouber par les sionistes américains, israéliens et français. Tu as raison quand tu soulignes que ce genre d'adoubement démontre la puissance sioniste, mais c'est exactement ce que prouve le livre d'Emmanuel Ratier : en France, le cursus honorum du bon petit démocrate républicain passe par Israël. À la suite de Sarkozy et de bien d'autres, Valls l'a assimilé. Ce n'est pas parce que cette réalité désespère Billancourt qu'il faut la camoufler. Valls est dangereux parce qu'il a compris quelle bride il faut avoir au cou pour avancer dans le métier et qu'il a accepté qu'on l'entrave. Ce n'est pas tant sa volonté de domination qui est inquiétante que sa plate servilité à l'égard de ses nouveaux maîtres. Esclave volontaire de sa clientèle, il n'est que plus fervent à en défendre les intérêts - qui désormais sont aussi les siens. Carotte et bâton : ce n'est pas nouveau. Tant que le pouvoir ne sera pas indépendant de ce genre de lobbys, il en sera ainsi. Et je vois mal, dans la démocratie telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, comment cette indépendance peut être longtemps garantie. C'est parce qu'il amène à se poser ces questions que le livre de Ratier est salutaire. Je t'encourage à le lire !
     
    Bien à toi
     
    Paul-Éric Blanrue

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