Interview de Michel Thooris, conseiller politique de Marine Le Pen par l’Union des Français juifs.

 

UFJ : Michel Thooris, que pensez-vous de la vague d’attentats qui vient de frapper notre pays ?

Michel Thooris : Cette vague d’attentats, c’est un nouveau 11 septembre. Des enfants juifs ont été exécutés parce que juifs avec une barbarie et une sauvagerie extrême. Des militaires français ont eux aussi perdu la vie. Cette vague d’attentats vise la République française, vise les juifs, vise Israël et vise notre civilisation judéo-chrétienne dans son ensemble. Ces dernières années, de nombreuses démocraties ont été prises pour cibles par les islamistes. Dans le contexte actuel, il était inévitable que tôt ou tard la France soit frappée à son tour.

UFJ : Que vous inspire le profil de ce terroriste ?

Michel Thooris : D’après les informations actuelles, il s’agit d’un Français de 24 ans d’origine algérienne issu d’une famille habitant la cité sensible toulousaine du Mirail. Ce terroriste a effectué plusieurs séjours en Afghanistan et au Pakistan en zone tribale pour s’entraîner dans des camps djihadistes. Il s’agit avant tout d’un Français connu des services de police et connu des services de renseignement, il faut le souligner.

 

UFJ : Justement, ne pensez-vous pas que cela pose un problème que ce terroriste soit un Français ?

Michel Thooris : Ce qui pose problème, c’est précisément toutes les bonnes âmes qui refusent de voir la réalité en face. Des Français ont rejeté la République pour épouser la cause du radicalisme islamique. En refusant de voir cette réalité en face, on refuse de lutter contre ce cancer. Bilan, des soldats, des adultes, des enfants ont perdu la vie. En 2006, je dénonçais déjà la diffusion massive du Protocole des Sages de Sion dans les cités françaises sans que cela n’ait fait bouger personne.

UFJ : Pourquoi cet individu qui est allé s’entrainer en zone tribale n’a-t-il pas été emprisonné à son retour en France ou tout du moins pourquoi n’a-t-il pas fait l’objet d’une surveillance très étroite ?

Michel Thooris : Il n’est pas de tradition française de poursuivre pénalement les individus qui ont fait des séjours dans des camps d’entraînement situés dans les pays de l’axe du mal. En revanche, ces individus font l’objet d’une surveillance étroite de la part des services spécialisés dès leur retour sur le territoire français. Là, ce qui brouille les cartes, c’est la région géographique où le terroriste a agi. En général, c’est toujours les capitales qui sont visées rarement les villes de province. Peut-être, les services de renseignement n’ont pas jugé cette cible comme prioritaire. Vous savez, des individus qui ont un profil identique à celui de ce terroriste sont légion en France. La police et les services de renseignement ne sont pas directement en cause, c’est la justice qui ne poursuit jamais l’infraction d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste. La police n’a pas les moyens de surveiller jour et nuit tous les terroristes dormant qui vivent sur le territoire de la République. Le combat se mène en amont d’un acte terroriste pas en aval. »

UFJ : Il y a encore quelques heures, certains étaient en train d’accuser le FN d’être responsable par ses discours de ces attentats. Qu’en pensez-vous ?

Michel Thooris : Ces gens là, comme à leur habitude, instrumentalisent l’horreur à des fins politiques. Les discours de haine à l’égard d’Israël et des juifs sont tenus par l’extrême gauche et non par le Front National. L’importation du conflit israélo-palestinien sur le territoire français a été organisée par une classe politique et certains médias qui manipulent l’opinion publique sur la réalité du conflit au Proche-Orient. Le laxisme généralisé vis-à-vis des islamistes intégristes en France a pour conséquence ce qui vient de se passer. Il faut mener une guerre aux terroristes et cesser les discours angéliques consistant à nier la réalité du choc des civilisations.