• Multipolarité 1 — OTAN 0

    Multipolarité 1 — OTAN 0

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    L’échec de la résolution occidentale contre la Syrie porte un nouveau coup sévère a l’imperium américain. Contrairement à la Serbie en 1999 et à l’Irak en 2003, l’administration américaine ne peut passer outre le droit international. La colère impuissante de Susan Rice témoigne du délabrement de la position de l’ex-puissance mondiale sur la scène internationale. Le discours moralisateur, tenu par la diplomatie américaine ces vingt dernières années, n’émeut plus que la presse occidentale. Les États-Unis de Barack Obama ne sont plus ceux de Bill Clinton, ou la planification et l’exécution d’une épuration ethnique, comme celle des Serbes de Krajina, pouvaient se dérouler sans éveiller la moindre opposition internationale sérieuse.

    Les États-Unis récoltent aujourd’hui les fruits de 20 ans d’une politique étrangère cynique et contre-productive. La servilité de la presse occidentale a perdu de son intérêt, tant les populations européennes ne lui font plus confiance. Certes, les régimes islamistes et islamo-mafieux mis en place en Bosnie et au Kosovo, le soutien aux terroristes dans le Caucase et désormais aux Frères musulmans dans les pays arabes, n’ont pas ému les opinions publiques occidentales. Cependant, pour la Chine et la Russie, l’ « Islamérique » est une menace parfaitement prise en compte, non seulement en politique étrangère mais également en politique intérieure.

    La Russie, au bénéfice de ces crises arabes, a fait passer un message clair. Elle soutiendra toujours ses alliés loyaux. La Syrie peut se féliciter aujourd’hui de n’avoir pas eu de comportement ambigu avec son puissant allié. En 2010, l’Iran avait fait les frais de son rapprochement avec la Turquie et la Russie avait laissé agir alors le Conseil de Sécurité de l’ONU contre Téhéran. En ce qui concerne Kadhafi, ses atermoiements avec l’Occident en avaient fait un partenaire douteux aux yeux de Moscou. Ce dernier a signé sa chute, le jour ou il a souhaité devenir l’allié des Occidentaux, comme tous ces « visionnaires » que furent le shah d’Iran, le général Noriega, Slobodan Milosevic, Saddam Hussein, Laurent Gbagbo…

    Les futurs potentats mis en place dans les pays nouvellement conquis par l’OTAN feraient mieux de se rapprocher de la Russie, car comme Moubarak ou Ben Ali, ils sont remplaçables, jugeables et condamnables.

    Xavier Moreau


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