• Polynésie - L'étau judiciaire se resserre sur Gaston Flosse

    Quand les Francs-Maçons règlent leurs comptes

    Maintes fois mis en examen au cours de sa vie, ce charmeur opiniâtre à la voix doucereuse, père de neuf enfants, était toujours passé jusqu'à présent au travers des mailles de la justice. Désormais, le sénateur Gaston Flosse, homme fort de la Polynésie française pendant une trentaine d'années, est rattrapé par une affaire de détournements de fonds et de corruption. Le bureau du Sénat a décidé mardi la levée de son immunité parlementaire. Cette levée a été décidée "pour autorisation de placement en détention provisoire", a précisé Jean-Léonce Dupont, vice-président centriste du Sénat, lors d'une conférence de presse à l'issue du bureau.

    C'est la troisième fois que le bureau du Sénat devait se prononcer sur une demande de levée d'immunité parlementaire concernant l'élu, une nouvelle requête du procureur de la République ayant été transmise à la Haute-assemblée le 14 octobre par le cabinet de la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie. Le bureau du Sénat avait déjà décidé, le 22 juillet, une levée partielle de l'immunité du sénateur de Polynésie sans aller jusqu'à une levée totale en attendant que le juge d'instruction de Papeete chargé de l'affaire ait "exercé l'ensemble des pouvoirs mis à sa disposition, notamment la mise en examen". Le Sénat avait ainsi autorisé une garde à vue de 48 heures de l'élu, mais avait rejeté les autres demandes coercitives du juge d'instruction Philippe Stelmach. Ce qui avait tout de même permis aux enquêteurs de Nanterre de l'auditionner pendant onze heures.

    Une justice de plus en plus pressante depuis le départ de Chirac

    Saisi par la ministre de la Justice, le Conseil constitutionnel avait également refusé de se prononcer sur la déchéance du mandat parlementaire de Gaston Flosse. En raison d'un pourvoi en cassation, l'arrêt de la cour d'appel de Papeete du 24 septembre 2009 visant Flosse "n'était pas devenu définitif, condition nécessaire pour que la déchéance puisse être constatée", avaient expliqué les sages. Désormais, la protection dont bénéficiait l'élu est donc tombée, avec la levée de son immunité.

    Le dossier porte sur des opérations de corruption présumée d'un montant de plusieurs millions d'euros en marge de la vente d'espaces publicitaires destinés notamment à des annuaires de l'Office des postes et télécommunications (OPT) de Polynésie. Ce proche de Jacques Chirac est soupçonné d'avoir bénéficié pendant 10 ans pour lui-même et son parti, le Tahoera'a Huiraatira, de versements d'anciens responsables de l'OPT et du groupe 2H, chargé de la publicité.

    Depuis le départ de Jacques Chirac de l'Elysée au printemps 2007, les sollicitations judiciaires se sont faites plus pressantes. Le 25 septembre, il a été condamné en appel à un an de prison avec sursis et an d'inéligibilité dans une autre affaire portant sur le détournement de 19.000 euros de fonds publics pour l'organisation d'une soirée électorale en 2004.


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